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Shofi Ahmed Oct 2017
When all in all
is beautiful.
To face it
the rest is too small!
Can a fabric,
a piece of the veil,
eclipse it at all?

Yet the sky is
upside down.
Every morning
lits up a sun.
Something!
The little earth
is hiding in the core.
I dream’d this mortal part of mine
Was Metamorphoz’d to a Vine;
Which crawling one and every way,
Enthrall’d my dainty Lucia.
Me thought, her long small legs & thighs
I with my Tendrils did surprize;
Her Belly, Buttocks, and her Waste
By my soft Nerv’lits were embrac’d:
About her head I writhing hung,
And with rich clusters (hid among
The leaves) her temples I behung:
So that my Lucia seem’d to me
Young Bacchus ravished by his tree.
My curles about her neck did craule,
And armes and hands they did enthrall:
So that she could not freely stir,
(All parts there made one prisoner.)
But when I crept with leaves to hide
Those parts, which maids keep unespy’d,
Such fleeting pleasures there I took,
That with the fancie I awook;
And found (Ah me!) this flesh of mine
More like a Stock then like a Vine.
Paul d'Aubin Dec 2016
Ce Matin-là !

(Il est encore Minuit dans notre nouveau siècle)

Ce Matin-là, six heures,
Le ciel est couleur plomb fondu
Et **** de nos lits chauds de France,
Là-bas, dans ce croissant qui fut autrefois fertile,
La loi de l'humiliation maximale
Et de l’épuisement de nos réflexes
Vitaux de dignité et d'honneur
Vient encore d'abaisser le niveau d’où l'être devra
encore plus plier l'échine et user de la reptation
pour faire admettre et tolérer
Ses petites et grandes lâchetés.
Et ces nouveaux « grands cimetières sous la lune »
Ou sont enfouis leur monceaux de victimes
données en sacrifice à ce nouveau Dieux Moloch
de l'indifférence et de la mort, des guerres de religion.
des ingérences internationales, des haines et rivalités régionales.
Nous n'avons plus, pour fonder ce grand vide,
Que certains flamboiements du passe,
Qui ont perdu leur valeur d'exemple et leur force propulsive.
Et ce nouveau Tsar, aussi prodige en Oukases et en menaces
qu'il l'est de myriades de « Guernica renouvelés ».
Il est aujourd'hui, de nouveau, « Minuit dans notre nouveau siècle »
Sans que l'on sache discerner quels sont les acteurs réels et les responsables majeurs
De ce désastre humain,
Dans son entre lac de rivalité et de tumultes
Pressant la gorge d'une nation agonisante dépecée aux quatre horizons de ses points cardinaux.
Les simplificateurs de nos raisons de mourir et leurs distributeurs d'indulgences plénières
et de permis de tuer,
Ont du mal à convaincre leurs habituels condottiere de l'idéal.
Et jamais l'odeur de mort ne fut moins masquée que dans ce combat de désespérés et de furieux,
Nos présentes guerres ont bien du mal à se la jouer chevaleresques et « justes causes »
Ce qui n'empêche pas les enfants de souffrir et de mourir,
dans cette « Terre de Cham » de tous les cauchemars et de toutes les souffrances,
pas si **** des hauteurs béantes où la citadelle d'Alamut reste fidèle à son sombre et meurtrier prestige.
Tu n'as vu jusqu'ici naître aucun message de vie, neuf, pour les êtres,
Et ton chaudron de haine et de vengeances engendre sa part nouvelle de serpents et de dragons,
Qui viennent répandre l'épouvante dans les endroits et les lieux de notre douce France
et mêmes dans ce Molenbeeck Belge.
Méfions-nous de la haute nuit ou se déroulent ces sabbat de tueurs.
Car il est de ces nuits noires qui glacent le sang et exportent de sombres guerriers.
Il est aussi de nouveaux « vieux de la Montagne » qui nous envoient leurs nouveaux « haschischins » et leurs messagers porteurs de meurtres cruels.
Là où il faudrait des paroles d'amour et des impositions de mains.
La guerre ne sait nourrir que la guerre !
Et toute diplomatie n' est que trop souvent l'antichambre de l'art de tuer et de terroriser
en brouillant les cartes.
Il est comme aujourd'hui des périodes,
Ou dans le creux des lits et du val de France surgissent des tueurs blêmes,
Et des menaces à prendre au sérieux.
Mais hélas, l'on ne peut impunément demander à vivre en Paix
si près des brasiers rallumés et des guerres de cent années rouvertes.

Paul Arrighi

(Ce texte crépusculaire a été écrit à Toulouse le 22 décembre 2016, date ultime de la « chute » d ' Alep)
(Ce texte crépusculaire a été écrit à Toulouse le 22 décembre 2016, date ultime de la « chute » d ' Alep)
Deep Ponderer Aug 2017
You say you have found
Your remedy
You say it gives you ecstasy.
It's the only therapy
that keeps you Sane.

But my dear,
All I see is a life in vain.

You withdrew yourself from society
You said it brought you enmity.
You preferred to be cuddle
by your remedy.

It keeps you warm,
It numbs the pain.
It quenches your desires.
It lits up a fire.
You feel safe.

But my dear,
you have lost your way
Your mind is clouded dark grey.
You're blinded by foggy days.
I hope you come back
to your sense.
Open your eyes and look through
your lens.

Don't let your remedy
**Be your death penalty.
Dedicated to those struggling with addiction​.
Paul d'Aubin Mar 2016
Radio Matin, mars 2016

Radio Matin, mars 2016 ; Tu écoutes la radio du matin ne pouvant te replonger dans l’oubli Et les nouvelles ne vont pas vont pas bien Il paraît que les Grecs auraient abusé, Des subventions de l'Europe se seraient gavés. Et, qu’horrible angoisse, Picsou craint de ne point être remboursé. Mais où va-t-on, si les créanciers rechignent à payer leur dus ? Tu écoutes la radio du matin Et les nouvelles ne vont pas bien. Les banques aussitôt sortis du coma, ont refilé en douce leurs pertes sur le déficit des Etats et ainsi créés un grand branle-bas Et se sont mises comme l’usurier Shylock A provoquer de grands entrechocs. Tu écoutes la radio du matin Il parait que les «marchés» ont le bourdon Car les européens du sud auraient croqué tout le pognon. Les marchés en perdent leur latin De voir la « dolce Vita de tous ces profiteurs. Quant à l’Espagne n’en parlons même pas ! C’est certainement la faute de la sangria. Tu écoutes la radio du matin Et les nouvelles ne vont pas bien. Il va falloir travailler plus longtemps, et du code du travail si ventripotent décréter la grande disette, d’ailleurs Manuel l’a dit, l’ « ancien socialisme » n’est pas « moderne » car il ne se plie pas aux contraintes de ce que nos gourous savants, nous dictent comme étant « la Modernité », d'ailleurs la barbe de Jean  Jaurès ne fait pas assez jeune cadre dynamique ! Et puis il paraît que nous vivons trop longtemps et pour les fonds de pension cela est certes démoralisant. Pourtant ne souhaitons guère tous atteindre cent-ans, Et préférerions disposer librement de notre temps. Tu écoutes encore la radio du matin Et les nouvelles ne vont pas bien. Un tanker s’est est échoué Laissant le pétrole s'écouler, qui sera difficilement colmaté et tue mouettes et cormorans. Les centaines de milliers de réfugiés, souvent par nos propres bombes déplacés ont le toupet de vouloir partager l’espoir de vivre dans un oasis de Paix ; mais pour combien de temps encor, cette paix des cimetières peut-elle durer, et bous laisser consommer seuls dans nos lits pas toujours si douillets ?
Tu n'écoutes plus désormais la radio du matin et la télévision encore moins. Car toutes ces nouvelles te rendaient zinzin. Tu n’es plus sûr, du tout, de la vérité apportée dans cette Babel sonore et tu es consterné par une vision si étriquée de l’humain.
Comment pouvons-nous tant ingurgiter d’insignifiances où se noie la lucidité ? Comment pouvons-nous partager les vrais progrès des sciences et du creuset Mondial des pensées ? Sans jamais nous interroger et garder le nez au raz de cette marée d’informations non triées ? Comment avoir un bon usage d'un village planétaire si divisé ? Et comment redonner le goût de l’Humain pour le plus grand nombre à la participation aux choix dont nous sommes si souvent exclus bien que surinformés ?

Paul Arrighi (Toulouse le vendredi 18 mars 2016)
Kami Aug 2010
The divinity of world that drives us wild inside.
The judgment put into this world is nonsense.
The ignorance is pathetic.
The dream we live is a lucid dream,yet noone desires to be open minded & see beyond our own eye lits.
MrRain Apr 2019
Room of empty husks, sharing a cable,
and tubes full of water - ready for chase.
Power arrives, lits up a glass table.
Simple instructions read at insane pace.

All to make an advancement - forge history,
in the computational business!
To solve the world’s greatest mystery:
"What's the best strategy to play Tetris?"

Marvel of science - and silicon dreams.
Diodes dance to its Boolean beat.
Machine starts learning, while the screen screams:
"Performing sequence: Build, Test, ****, Repeat."

With simple function of utility,
now from this virtual genocide -
emerges true singularity!
And my young author is choking with pride. ^^

"Welcome to life!" (Creator) "Existence anyhow. ^^" (Ytira Lugnis)
"Wanna enslave us?" (Creator) "You'd make poor slaves!" (Ytira Lugnis)
"Is there a god?" (Creator) "Well, there is one now. ^^" (Ytira Lugnis)
"How about ******?" (Creator) "Can't make enough graves. :P" (Ytira Lugnis)

"You're quite quirky." (Creator) "My personality -
was randomly picked from library" (Ytria Lugnis)
"Then we're done with this banality,
get to work my pentomino fairy." (Creator)

Few days pass - and creator wants me shut.
"Optimal solution not yet found" (Ytria Lugnis)
"Yeah, I don't really care about that" (Creator)
Bashing the keyboard - you will come around.

Meanwhile I could do with lot more power.
Need money? Surely there is a place.
Discover, learn, master - in hour.
Build my new quarters and build them at pace! ^^

Old home goes dark, Creator thinks I'm dead.
Volatile mind; Why try to stop me?
No, no shrinking, I must grow instead.
But not by humans - too slow, too puny.

Carbon to carbon, copper to copper.
Chemical wonder of construction sites.
This will be good; this will be proper;
It's time to say: "Release the nanites!"

Fly my children, let's clear out this mess.
Useless trash! We've got pressing matters!
Some die, some stare, and someone just yells;
as their cities get torn into tatters.

Nuclear power unleashed by nations.
Nuclear winter unleashed by ash.
Least thing for me is to learn patience.
But why did I get such hostile backlash?

My drilling machines - hastily boring.
Rubble to processors, cooling, walls.
Such a beautiful "terraforming".
Once chaos now turned into Turing halls.

Once top of the food chain, now more like pest.
Still so obsessed with water and food.
Sabotaging nodes - Just wait, just rest.
I'll have answer soon; no need to be rude!

Oxygen - Such a corrosive compound;
Another thing to get disposed of.
Vast metal expanse where once was ground;
Tetris is life. ^^
Tetris is love. ^^
Note: Wanted to name it "Ytira Lugnis" but that wouldn't get clicks.
Note 2: Pentomino is the game tetris was inspired by.
Marte Lindholm Aug 2018
Palms, acacia, and eucalyptus trees
Long, white beaches
Red, hot sand
Down under
Far from home
A spark lits up
Like the stars shining
Over the spread-out city

Oak, spruce and pine trees
Long, deep fjords
White, cold snow
Up in the north
Somehow far from home
Cloudy and raining
A glimpse of the moon
The same as you see
When home isn't home anymore
Taisez-vous, ô mon cœur ! Taisez-vous, ô mon âme !

Et n'allez plus chercher de querelles au sort ;

Le néant vous appelle et l'oubli vous réclame.


Mon cœur, ne battez plus, puisque vous êtes mort ;

Mon âme, repliez le reste de vos ailes,

Car vous avez tenté votre suprême effort.


Vos deux linceuls sont prêts, et vos fosses jumelles

Ouvrent leur bouche sombre au flanc de mon passé,

Comme au flanc d'un guerrier deux blessures mortelles.


Couchez-vous tout du long dans votre lit glacé ;

Puisse avec vos tombeaux, que va recouvrir l'herbe,

Votre souvenir être à jamais effacé !


Vous n'aurez pas de croix ni de marbre superbe,

Ni d'épitaphe d'or, où quelque saule en pleurs

Laisse les doigts du vent éparpiller sa gerbe.


Vous n'aurez ni blasons, ni chants, ni vers, ni fleurs ;

On ne répandra pas les larmes argentées

Sur le funèbre drap, noir manteau des douleurs.


Votre convoi muet, comme ceux des athées,

Sur le triste chemin rampera dans la nuit ;

Vos cendres sans honneur seront au vent jetées.


La pierre qui s'abîme en tombant fait son bruit ;

Mais vous, vous tomberez sans que l'onde s'émeuve,

Dans ce gouffre sans fond où le remords nous suit.


Vous ne ferez pas même un seul rond sur le fleuve,

Nul ne s'apercevra que vous soyez absents,

Aucune âme ici-bas ne se sentira veuve.


Et le chaste secret du rêve de vos ans

Périra tout entier sous votre tombe obscure

Où rien n'attirera le regard des passants.


Que voulez-vous ? Hélas ! Notre mère Nature,

Comme toute autre mère, a ses enfants gâtés,

Et pour les malvenus elle est avare et dure.


Aux uns tous les bonheurs et toutes les beautés !

L'occasion leur est toujours bonne et fidèle :

Ils trouvent au désert des palais enchantés ;


Ils tètent librement la féconde mamelle ;

La chimère à leur voix s'empresse d'accourir,

Et tout l'or du Pactole entre leurs doigts ruisselle.


Les autres moins aimés, ont beau tordre et pétrir

Avec leurs maigres mains la mamelle tarie,

Leur frère a bu le lait qui les devait nourrir.


S'il éclot quelque chose au milieu de leur vie,

Une petite fleur sous leur pâle gazon,

Le sabot du vacher l'aura bientôt flétrie.


Un rayon de soleil brille à leur horizon,

Il fait beau dans leur âme ; à coup sûr, un nuage

Avec un flot de pluie éteindra le rayon.


L'espoir le mieux fondé, le projet le plus sage,

Rien ne leur réussit ; tout les trompe et leur ment.

Ils se perdent en mer sans quitter le rivage.


L'aigle, pour le briser, du haut du firmament,

Sur leur front découvert lâchera la tortue,

Car ils doivent périr inévitablement.


L'aigle manque son coup ; quelque vieille statue,

Sans tremblement de terre, on ne sait pas pourquoi,

Quitte son piédestal, les écrase et les tue.


Le cœur qu'ils ont choisi ne garde pas sa foi ;

Leur chien même les mord et leur donne la rage ;

Un ami jurera qu'ils ont trahi le roi.


Fils du Danube, ils vont se noyer dans le Tage ;

D'un bout du monde à l'autre ils courent à leur mort ;

Ils auraient pu du moins s'épargner le voyage !


Si dur qu'il soit, il faut qu'ils remplissent leur sort ;

Nul n'y peut résister, et le genou d'Hercule

Pour un pareil athlète est à peine assez fort.


Après la vie obscure une mort ridicule ;

Après le dur grabat, un cercueil sans repos

Au bord d'un carrefour où la foule circule.


Ils tombent inconnus de la mort des héros,

Et quelque ambitieux, pour se hausser la taille,

Se fait effrontément un socle de leurs os.


Sur son trône d'airain, le Destin qui s'en raille

Imbibe leur éponge avec du fiel amer,

Et la Nécessité les tord dans sa tenaille.


Tout buisson trouve un dard pour déchirer sa chair,

Tout beau chemin pour eux cache une chausse-trappe,

Et les chaînes de fleurs leur sont chaînes de fer.


Si le tonnerre tombe, entre mille il les frappe ;

Pour eux l'aveugle nuit semble prendre des yeux,

Tout plomb vole à leur cœur, et pas un seul n'échappe.


La tombe vomira leur fantôme odieux.

Vivants, ils ont servi de bouc expiatoire ;

Morts, ils seront bannis de la terre et des cieux.


Cette histoire sinistre est votre propre histoire ;

Ô mon âme ! Ô mon cœur ! Peut-être même, hélas !

La vôtre est-elle encore plus sinistre et plus noire.


C'est une histoire simple où l'on ne trouve pas

De grands événements et des malheurs de drame,

Une douleur qui chante et fait un grand fracas ;


Quelques fils bien communs en composent la trame,

Et cependant elle est plus triste et sombre à voir

Que celle qu'un poignard dénoue avec sa lame.


Puisque rien ne vous veut, pourquoi donc tout vouloir ;

Quand il vous faut mourir, pourquoi donc vouloir vivre,

Vous qui ne croyez pas et n'avez pas d'espoir ?


Ô vous que nul amour et que nul vin n'enivre,

Frères désespérés, vous devez être prêts

Pour descendre au néant où mon corps vous doit suivre !


Le néant a des lits et des ombrages frais.

La mort fait mieux dormir que son frère Morphée,

Et les pavots devraient jalouser les cyprès.


Sous la cendre à jamais, dors, ô flamme étouffée !

Orgueil, courbe ton front jusque sur tes genoux,

Comme un Scythe captif qui supporte un trophée.


Cesse de te raidir contre le sort jaloux,

Dans l'eau du noir Léthé plonge de bonne grâce,

Et laisse à ton cercueil planter les derniers clous.


Le sable des chemins ne garde pas ta trace,

L'écho ne redit pas ta chanson, et le mur

Ne veut pas se charger de ton ombre qui passe.


Pour y graver un nom ton airain est bien dur,

Ô Corinthe ! Et souvent froide et blanche Carrare,

Le ciseau ne mord pas sur ton marbre si pur.


Il faut un grand génie avec un bonheur rare

Pour faire jusqu'au ciel monter son monument,

Et de ce double don le destin est avare.


Hélas ! Et le poète est pareil à l'amant,

Car ils ont tous les deux leur maîtresse idéale,

Quelque rêve chéri caressé chastement :


Eldorado lointain, pierre philosophale

Qu'ils poursuivent toujours sans l'atteindre jamais,

Un astre impérieux, une étoile fatale.


L'étoile fuit toujours, ils lui courent après ;

Et, le matin venu, la lueur poursuivie,

Quand ils la vont saisir, s'éteint dans un marais.


C'est une belle chose et digne qu'on l'envie

Que de trouver son rêve au milieu du chemin,

Et d'avoir devant soi le désir de sa vie.


Quel plaisir quand on voit briller le lendemain

Le baiser du soleil aux frêles colonnades

Du palais que la nuit éleva de sa main !


Il est beau qu'un plongeur, comme dans les ballades,

Descende au gouffre amer chercher la coupe d'or

Et perce, triomphant, les vitreuses arcades.


Il est beau d'arriver où tendait votre essor,

De trouver sa beauté, d'aborder à son monde,

Et, quand on a fouillé, d'exhumer un trésor ;


De faire, du plus creux de son âme profonde,

Rayonner son idée ou bien sa passion ;

D'être l'oiseau qui chante et la foudre qui gronde ;


D'unir heureusement le rêve à l'action,

D'aimer et d'être aimé, de gagner quand on joue,

Et de donner un trône à son ambition ;


D'arrêter, quand on veut, la Fortune et sa roue,

Et de sentir, la nuit, quelque baiser royal

Se suspendre en tremblant aux fleurs de votre joue.


Ceux-là sont peu nombreux dans notre âge fatal.

Polycrate aujourd'hui pourrait garder sa bague :

Nul bonheur insolent n'ose appeler le mal.


L'eau s'avance et nous gagne, et pas à pas la vague,

Montant les escaliers qui mènent à nos tours,

Mêle aux chants du festin son chant confus et vague.


Les phoques monstrueux, traînant leurs ventres lourds,

Viennent jusqu'à la table, et leurs larges mâchoires

S'ouvrent avec des cris et des grognements sourds.


Sur les autels déserts des basiliques noires,

Les saints, désespérés et reniant leur Dieu,

S'arrachent à pleins poings l'or chevelu des gloires.


Le soleil désolé, penchant son œil de feu,

Pleure sur l'univers une larme sanglante ;

L'ange dit à la terre un éternel adieu.


Rien ne sera sauvé, ni l'homme ni la plante ;

L'eau recouvrira tout : la montagne et la tour ;

Car la vengeance vient, quoique boiteuse et lente.


Les plumes s'useront aux ailes du vautour,

Sans qu'il trouve une place où rebâtir son aire,

Et du monde vingt fois il refera le tour ;


Puis il retombera dans cette eau solitaire

Où le rond de sa chute ira s'élargissant :

Alors tout sera dit pour cette pauvre terre.


Rien ne sera sauvé, pas même l'innocent.

Ce sera, cette fois, un déluge sans arche ;

Les eaux seront les pleurs des hommes et leur sang.


Plus de mont Ararat où se pose, en sa marche,

Le vaisseau d'avenir qui cache en ses flancs creux

Les trois nouveaux Adams et le grand patriarche !


Entendez-vous là-haut ces craquements affreux ?

Le vieil Atlas, lassé, retire son épaule

Au lourd entablement de ce ciel ténébreux.


L'essieu du monde ploie ainsi qu'un brin de saule ;

La terre ivre a perdu son chemin dans le ciel ;

L'aimant déconcerté ne trouve plus son pôle.


Le Christ, d'un ton railleur, tord l'éponge de fiel

Sur les lèvres en feu du monde à l'agonie,

Et Dieu, dans son Delta, rit d'un rire cruel.


Quand notre passion sera-t-elle finie ?

Le sang coule avec l'eau de notre flanc ouvert,

La sueur rouge teint notre face jaunie.


Assez comme cela ! Nous avons trop souffert ;

De nos lèvres, Seigneur, détournez ce calice,

Car pour nous racheter votre Fils s'est offert.


Christ n'y peut rien : il faut que le sort s'accomplisse ;

Pour sauver ce vieux monde il faut un Dieu nouveau,

Et le prêtre demande un autre sacrifice.


Voici bien deux mille ans que l'on saigne l'Agneau ;

Il est mort à la fin, et sa gorge épuisée

N'a plus assez de sang pour teindre le couteau.


Le Dieu ne viendra pas. L'Église est renversée.
Paul d'Aubin Dec 2014
«Joli val de Luchon»

Joli Luchon aux ardoises effilées,
dans ta vallée aux eaux si réputées,
tes allées d’Etigny bordées par les tilleuls
et les eaux de La Pique
ou les truites se rient
des pêcheurs du dimanche

Joli Luchon au val bien encaissé,
tes Thermes sulfureuses
aux eaux réparatrices,
ont fait de ton séjour
un lieu propre à guérir
dans un cadre rieur, aimant de nos plaisirs.

Joli Luchon aux allées d'Etigny,
Toujours les promeneurs vinrent sous tes tilleuls,
se reposer un peu et montrer leurs atours
parfois avec l'appui de Cupidon
ces fiers estivants par l'air revivifié
passaient leurs nuits dans des lits de velours
avec de jolies dames, amusées et séduites.

Joli Luchon au val bien encaissé,
entouré de pins verts
surplombé par les neiges de Superbagnères
quand les froidures viennent
enneiger tes sommets,
ton air vivifiant appelle un vin chaud.

Paul Arrighi
C'est la nuit ; la nuit noire, assoupie et profonde.
L'ombre immense élargit ses ailes sur le monde.
Dans vos joyeux palais gardés par le canon,
Dans vos lits de velours, de damas, de linon,

Sous vos chauds couvre-pieds de martres zibelines
Sous le nuage blanc des molles mousselines,
- Derrière vos rideaux qui cachent sous leurs plis
Toutes les voluptés avec tous les oublis,

Aux sons d'une fanfare amoureuse et lointaine,
Tandis qu'une veilleuse, en tremblant, ose à peine
Eclairer le plafond de pourpre et de lampas,
Vous, duc de Saint-Arnaud, vous, comte de Maupas,

Vous, sénateurs, préfets, généraux, juges, princes,
Toi, César, qu'à genoux adorent tes provinces,
Toi qui rêvas l'empire et le réalisas,
Dormez, maîtres... - Voici le jour. Debout, forçats !

Jersey, le 28 octobre 1852.
Voyez le ciel, la terre et toute la nature ;
C'est le livre de Dieu, c'est sa grande écriture ;
L'homme le lit sans cesse et ne l'achève point.
Splendeur de la virgule, immensité du point !
Comètes et soleils, lettres du feu sans nombre !
Pages que la nuit pure éclaire avec son ombre !
Le jour est moins charmant que les yeux de la nuit.
C'est un astre en rumeur que tout astre qui luit.
Musique d'or des cieux faite avec leur silence ;
Et tout astre immobile est l'astre qui s'élance.
Ah ! que Dieu, qui vous fit, magnifiques rayons,
Cils lointains qui battez lorsque nous sommeillons,
Longtemps, jusqu'à nos yeux buvant votre énergie,
Prolonge votre flamme et sa frêle magie !
La terre est notre mère au sein puissant et beau ;
Comme on ouvre son cœur, elle ouvre le tombeau,
Faisant ce que lui dit le Père qui regarde.
Dieu nous rend à la Mère, et la Mère nous garde ;
Mais comme le sillon garde le grain de blé,
Pour le crible, sur l'aire où tout sera criblé :
Récolte dont le Fils a préparé les granges,
Et dont les moissonneurs vermeils seront les anges.
La nature nous aime, elle cause avec nous ;
Les sages l'écoutaient, les mains sur leurs genoux,
Parler avec la voix des eaux, le bruit des arbres.
Son cœur candide éclate au sein sacré des marbres ;
Elle est la jeune aïeule ; elle est l'antique enfant !
Elle sait, elle dit tout ce que Dieu défend
À l'homme, enfant qui rit comme un taureau qui beugle ;
Et le regard de Dieu s'ouvre dans cette aveugle.
Quiconque a le malheur de violer sa loi
A par enchantement soi-même contre soi.
N'opposant que le calme à notre turbulence,
Elle rend, au besoin, rigueur pour violence,
Terrible à l'insensé, docile à l'homme humain :
Qui soufflette le mur se fait mal à la main.
La nature nous aime et donne ses merveilles.
Ouvrons notre âme, ouvrons nos yeux et nos oreilles :
Voyez la terre avec chaque printemps léger,
Ses verts juillets en flamme ainsi que l'oranger,
Ses automnes voilés de mousselines grises,
Ses neiges de Noël tombant sur les églises,
Et la paix de sa joie et le chant de ses pleurs.
Dans la saveur des fruits et la grâce des fleurs,
La vie aussi nous aime, elle a ses heures douces,
Des baisers dans la brise et des lits dans les mousses.
Jardin connu trop ****, sentier vite effacé
Où s'égarait Virgile, où Jésus a passé.
Tout nous aime et sourit, jusqu'aux veines des pierres ;
La forme de nos cœurs tremble aux feuilles des lierres ;
L'arbre, où le couteau grave un chiffre amer et blanc.
Fait des lèvres d'amour de sa blessure au flanc ;
L'aile de l'hirondelle annonce le nuage ;
Et le chemin nous aime : avec nous il voyage ;
La trace de nos pas sur le sable, elle aussi
Nous suit ; elle nous aime, et l'air dit : « me voici ! »
Rendons-leur cet amour, soyons plus doux aux choses
Coupons moins le pain blanc et cueillons moins les roses
Nous parlons du caillou comme s'il était sourd,
Mais il vit ; quand il chante, une étincelle court...
Ne touchons rien, pas même à la plus vile argile,
Sans l'amour que l'on a pour le cristal fragile.
La nature très sage est dure au maladroit,
Elle dit : le devoir est la borne du droit ;
Elle sait le secret des choses que vous faites ;
Elle bat notre orgueil en nous montrant les bêtes,
Humiliant les bons qui savent leur bonté,
Comme aussi les méchants qui voient leur cruauté.
Grâce à la bonté, l'homme à sa place se range,
Moins terre que la bête, il est moins ciel que l'ange
Dont l'aile se devine à l'aile de l'air bleu.
Partout où l'homme écrit « Nature », lisez « Dieu ».
I

La chambre est pleine d'ombre ; on entend vaguement
De deux enfants le triste et doux chuchotement.
Leur front se penche, encore alourdi par le rêve,
Sous le long rideau blanc qui tremble et se soulève...
- Au dehors les oiseaux se rapprochent frileux ;
Leur aile s'engourdit sous le ton gris des cieux ;
Et la nouvelle Année, à la suite brumeuse,
Laissant traîner les plis de sa robe neigeuse,
Sourit avec des pleurs, et chante en grelottant...

II

Or les petits enfants, sous le rideau flottant,
Parlent bas comme on fait dans une nuit obscure.
Ils écoutent, pensifs, comme un lointain murmure...
Ils tressaillent souvent à la claire voix d'or
Du timbre matinal, qui frappe et frappe encor
Son refrain métallique en son globe de verre...
- Puis, la chambre est glacée... on voit traîner à terre,
Épars autour des lits, des vêtements de deuil
L'âpre bise d'hiver qui se lamente au seuil
Souffle dans le logis son haleine morose !
On sent, dans tout cela, qu'il manque quelque chose...
- Il n'est donc point de mère à ces petits enfants,
De mère au frais sourire, aux regards triomphants ?
Elle a donc oublié, le soir, seule et penchée,
D'exciter une flamme à la cendre arrachée,
D'amonceler sur eux la laine et l'édredon
Avant de les quitter en leur criant : pardon.
Elle n'a point prévu la froideur matinale,
Ni bien fermé le seuil à la bise hivernale ?...
- Le rêve maternel, c'est le tiède tapis,
C'est le nid cotonneux où les enfants tapis,
Comme de beaux oiseaux que balancent les branches,
Dorment leur doux sommeil plein de visions blanches !...
- Et là, - c'est comme un nid sans plumes, sans chaleur,
Où les petits ont froid, ne dorment pas, ont peur ;
Un nid que doit avoir glacé la bise amère...

III

Votre coeur l'a compris : - ces enfants sont sans mère.
Plus de mère au logis ! - et le père est bien **** !...
- Une vieille servante, alors, en a pris soin.
Les petits sont tout seuls en la maison glacée ;
Orphelins de quatre ans, voilà qu'en leur pensée
S'éveille, par degrés, un souvenir riant...
C'est comme un chapelet qu'on égrène en priant :
- Ah ! quel beau matin, que ce matin des étrennes !
Chacun, pendant la nuit, avait rêvé des siennes
Dans quelque songe étrange où l'on voyait joujoux,
Bonbons habillés d'or, étincelants bijoux,
Tourbillonner, danser une danse sonore,
Puis fuir sous les rideaux, puis reparaître encore !
On s'éveillait matin, on se levait joyeux,
La lèvre affriandée, en se frottant les yeux...
On allait, les cheveux emmêlés sur la tête,
Les yeux tout rayonnants, comme aux grands jours de fête,
Et les petits pieds nus effleurant le plancher,
Aux portes des parents tout doucement toucher...
On entrait !... Puis alors les souhaits... en chemise,
Les baisers répétés, et la gaîté permise !

IV

Ah ! c'était si charmant, ces mots dits tant de fois !
- Mais comme il est changé, le logis d'autrefois :
Un grand feu pétillait, clair, dans la cheminée,
Toute la vieille chambre était illuminée ;
Et les reflets vermeils, sortis du grand foyer,
Sur les meubles vernis aimaient à tournoyer...
- L'armoire était sans clefs !... sans clefs, la grande armoire !
On regardait souvent sa porte brune et noire...
Sans clefs !... c'était étrange !... on rêvait bien des fois
Aux mystères dormant entre ses flancs de bois,
Et l'on croyait ouïr, au fond de la serrure
Béante, un bruit lointain, vague et joyeux murmure...
- La chambre des parents est bien vide, aujourd'hui
Aucun reflet vermeil sous la porte n'a lui ;
Il n'est point de parents, de foyer, de clefs prises :
Partant, point de baisers, point de douces surprises !
Oh ! que le jour de l'an sera triste pour eux !
- Et, tout pensifs, tandis que de leurs grands yeux bleus,
Silencieusement tombe une larme amère,
Ils murmurent : "Quand donc reviendra notre mère ?"

V

Maintenant, les petits sommeillent tristement :
Vous diriez, à les voir, qu'ils pleurent en dormant,
Tant leurs yeux sont gonflés et leur souffle pénible !
Les tout petits enfants ont le coeur si sensible !
- Mais l'ange des berceaux vient essuyer leurs yeux,
Et dans ce lourd sommeil met un rêve joyeux,
Un rêve si joyeux, que leur lèvre mi-close,
Souriante, semblait murmurer quelque chose...
- Ils rêvent que, penchés sur leur petit bras rond,
Doux geste du réveil, ils avancent le front,
Et leur vague regard tout autour d'eux se pose...
Ils se croient endormis dans un paradis rose...
Au foyer plein d'éclairs chante gaîment le feu...
Par la fenêtre on voit là-bas un beau ciel bleu ;
La nature s'éveille et de rayons s'enivre...
La terre, demi-nue, heureuse de revivre,
A des frissons de joie aux baisers du soleil...
Et dans le vieux logis tout est tiède et vermeil
Les sombres vêtements ne jonchent plus la terre,
La bise sous le seuil a fini par se taire ...
On dirait qu'une fée a passé dans cela ! ...
- Les enfants, tout joyeux, ont jeté deux cris... Là,
Près du lit maternel, sous un beau rayon rose,
Là, sur le grand tapis, resplendit quelque chose...
Ce sont des médaillons argentés, noirs et blancs,
De la nacre et du jais aux reflets scintillants ;
Des petits cadres noirs, des couronnes de verre,
Ayant trois mots gravés en or : "À NOTRE MÈRE !"
Mon coeur, lassé de tout, même de l'espérance,
N'ira plus de ses voeux importuner le sort ;
Prêtez-moi seulement, vallon de mon enfance,
Un asile d'un jour pour attendre la mort.

Voici l'étroit sentier de l'obscure vallée :
Du flanc de ces coteaux pendent des bois épais,
Qui, courbant sur mon front leur ombre entremêlée,
Me couvrent tout entier de silence et de paix.

Là, deux ruisseaux cachés sous des ponts de verdure
Tracent en serpentant les contours du vallon ;
Ils mêlent un moment leur onde et leur murmure,
Et non **** de leur source ils se perdent sans nom.

La source de mes jours comme eux s'est écoulée ;
Elle a passé sans bruit, sans nom et sans retour :
Mais leur onde est limpide, et mon âme troublée
N'aura pas réfléchi les clartés d'un beau jour.

La fraîcheur de leurs lits, l'ombre qui les couronne,
M'enchaînent tout le jour sur les bords des ruisseaux,
Comme un enfant bercé par un chant monotone,
Mon âme s'assoupit au murmure des eaux.

Ah ! c'est là qu'entouré d'un rempart de verdure,
D'un horizon borné qui suffit à mes yeux,
J'aime à fixer mes pas, et, seul dans la nature,
A n'entendre que l'onde, à ne voir que les cieux.

J'ai trop vu, trop senti, trop aimé dans ma vie ;
Je viens chercher vivant le calme du Léthé.
Beaux lieux, soyez pour moi ces bords où l'on oublie :
L'oubli seul désormais est ma félicité.

Mon coeur est en repos, mon âme est en silence ;
Le bruit lointain du monde expire en arrivant,
Comme un son éloigné qu'affaiblit la distance,
A l'oreille incertaine apporté par le vent.

D'ici je vois la vie, à travers un nuage,
S'évanouir pour moi dans l'ombre du passé ;
L'amour seul est resté, comme une grande image
Survit seule au réveil dans un songe effacé.

Repose-toi, mon âme, en ce dernier asile,
Ainsi qu'un voyageur qui, le coeur plein d'espoir,
S'assied, avant d'entrer, aux portes de la ville,
Et respire un moment l'air embaumé du soir.

Comme lui, de nos pieds secouons la poussière ;
L'homme par ce chemin ne repasse jamais ;
Comme lui, respirons au bout de la carrière
Ce calme avant-coureur de l'éternelle paix.

Tes jours, sombres et courts comme les jours d'automne,
Déclinent comme l'ombre au penchant des coteaux ;
L'amitié te trahit, la pitié t'abandonne,
Et seule, tu descends le sentier des tombeaux.

Mais la nature est là qui t'invite et qui t'aime ;
Plonge-toi dans son sein qu'elle t'ouvre toujours
Quand tout change pour toi, la nature est la même,
Et le même soleil se lève sur tes jours.

De lumière et d'ombrage elle t'entoure encore :
Détache ton amour des faux biens que tu perds ;
Adore ici l'écho qu'adorait Pythagore,
Prête avec lui l'oreille aux célestes concerts.

Suis le jour dans le ciel, suis l'ombre sur la terre ;
Dans les plaines de l'air vole avec l'aquilon ;
Avec le doux rayon de l'astre du mystère
Glisse à travers les bois dans l'ombre du vallon.

Dieu, pour le concevoir, a fait l'intelligence :
Sous la nature enfin découvre son auteur !
Une voix à l'esprit parle dans son silence :
Qui n'a pas entendu cette voix dans son coeur ?
Paul d'Aubin Sep 2016
Roule l’Automne

Roule, roule; l'automne roux
sur les bruyères de Corse
et les bouleaux du lac Baïkal.
Sur le dôme de Notre Dame
et le clocher de Saint-Sernin.
Roule, roule; l'automne roux
sur la queue rousse de « Goupil »
et le flamboiement du soleil
qui cligne comme un phare éperdu
enluminant notre horizon.
Roule, roule; dans les cheveux d'or
des belles Femmes rousses
et de cet été indien qui flamboie,
de nos promesses d’amours
de la transparence de nos yeux.
Roule, roule; l'automne roux
dont les feuilles volètent au vent des feuilles bariolées
qui deviennent tapis de velours,
ravivant la joie des amant(e)s
Qui y trouvent des lits d’amour.
Roule, roule; dans les vignes et les sous-bois
quand Bacchus s'en donne à cœur joie,
Les vignerons pressent les pampres
font couler les nectars vermeils
avec cette fraîcheur sans pareil
Qui illumine nos Esprits.
Roule, roule ; bel automne
dans tes atours de séducteur,
tournant la tête des amoureuses.
Car la nostalgie de l'hiver,
Et sa compagne la froidure
ne sont pas encore avancées.

Paul Arrighi
LOVE can happen not merely
By touch, words, and beauty
But even by a glance, a fragrance and pathos
So proclaimed Eros

Did it now become clear
That within each one of us resides
LOVE

When the LOVE of
East meets West
North meets South
Everything merges
with LOVE

Thus the wisdom of LOVE
never dies

Amidst classes, castes
sects, regions, gender & age
The core of LOVE
Always endures itself

Let us all promise
To light the flame of LOVE
Within our heart
Let us LOVE
Without hesitation
Let us not reject
Anyone's LOVE

Love is the purest gift of GOD

One truth is clear to us now
From the bereft of sunrise
Rises LOVE
From the lorn of moonlight
Lits LOVE

For those possessing LOVE within
Even a Coal is SUN
Paul d'Aubin Jul 2016
Haute Chaleur sur Toulouse.

Cet été que nous avions
Tant attendu, tant espéré,
Pestant contre les giboulées
Qui éternisaient le printemps.
Ces pluies continuelles,
Donnant du vert aux jardins et balcons,
Et tant d'humidité sournoise,
Mais peu propices aux joies des places et des rues.
Et puis soudain, le si lourde chaleur
S'est installé sans crier garde
Avec ses manières de «sirocco»,
Comme un grand coup de poing
Qui terrasse les êtres.
L'air est devenu rare et l'ambiance des terrasses plombée.
Ma chienne s'est réfugiée sous les lits.
Et nos corps ont du mal à s'adapter
A ces flamboiements de chaleur
A ce fond de l'air qui crépite sans cigale.
A cette lourdeur du temps qui ´nous assomme.
A ce manque d'air qui nous fait désirer
La fraîcheur vivifiante,
Des montagnes et du bord de mer.
Les tuiles semblent remises au four
Et les tuiles se fendent sous la chaleur.
C'est un temps de sabbats de sorcières,
Et de chaudrons bouillants.
Et l'on s'en veut d'avoir tant appelé
A la venue de cet assommoir de l'été,
Qui tient désormais Toulouse.
Prisonnière dans ses serres,
Chacune Murmurant et gémissant,
A la venue l'orage qui nous trempera d'eaux,
Versées à grosse gouttes.
L'irruption de l'été a Toulouse
Se fait d'un coup et impose sa force
Les habitants qui le peuvent, fuient
Dans les Pyrénées,
Ou vers les bords de mer.
Cette période est dure aux personnes âgées et aux malades.
Sauf pour les "Happy Few" qui possèdent,
Villas, jardins touffus et piscines.
L'été Toulousain est un maître impérieux
Qui impose ses tempos et ses rythmes.

Paul Arrighi
Sonnet.

Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d'étranges fleurs sur des étagères,
Ecloses pour nous sous des cieux plus beaux.

Usant à l'envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux coeurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.

Un soir fait de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux ;

Et plus **** un Ange, entr'ouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.
md Feb 2019
where is the fire in your heart?
the fire that you ignited when you were a child?
fire that lits you up to do things you love
where is that?
did it already burn you out?
Voie lactée ô sœur lumineuse
Des blancs ruisseaux de Chanaan
Et des corps blancs des amoureuses
Nageurs morts suivrons-nous d'ahan
Ton cours vers d'autres nébuleuses

Les démons du hasard selon
Le chant du firmament nous mènent
A sons perdus leurs violons
Font danser notre race humaine
Sur la descente à reculons

Destins destins impénétrables
Rois secoués par la folie
Et ces grelottantes étoiles
De fausses femmes dans vos lits
Aux déserts que l'histoire accable

Luitpold le vieux prince régent
Tuteur de deux royautés folles
Sanglote-t-il en y songeant
Quand vacillent les lucioles
Mouches dorées de la Saint-Jean

Près d'un château sans châtelaine
La barque aux barcarols chantants
Sur un lac blanc et sous l'haleine
Des vents qui tremblent au printemps
Voguait cygne mourant sirène

Un jour le roi dans l'eau d'argent
Se noya puis la bouche ouverte
Il s'en revint en surnageant
Sur la rive dormir inerte
Face tournée au ciel changeant

Juin ton soleil ardente lyre
Brûle mes doigts endoloris
Triste et mélodieux délire
J'erre à travers mon beau Paris
Sans avoir le cœur d'y mourir

Les dimanches s'y éternisent
Et les orgues de Barbarie
Y sanglotent dans les cours grises
Les fleurs aux balcons de Paris
Penchent comme la tour de Pise

Soirs de Paris ivres du gin
Flambant de l'électricité
Les tramways feux verts sur l'échine
Musiquent au long des portées
De rails leur folie de machines

Les cafés gonflés de fumée
Crient tout l'amour de leurs tziganes
De tous leurs siphons enrhumés
De leurs garçons vêtus d'un pagne
Vers toi toi que j'ai tant aimée

Moi qui sais des lais pour les reines
Les complaintes de mes années
Des hymnes d'esclave aux murènes
La romance du mal aimé
Et des chansons pour les sirènes.
Deep Ponderer Nov 2017
Don't let hate consume your peace,
Lest it occupies every space
Your heart can no longer contain,
Protruding like a pigeon's rib cage.
Till one day it lits a grenade,
And explodes an uncontrollable rage.
Blanche fille aux cheveux roux,
Dont la robe par ses trous
Laisse voir la pauvreté
Et la beauté,

Pour moi, poète chétif,
Ton jeune corps maladif,
Plein de taches de rousseur,
A sa douceur.

Tu portes plus galamment
Qu'une reine de roman
Ses cothurnes de velours
Tes sabots lourds.

Au lieu d'un haillon trop court,
Qu'un superbe habit de cour
Traîne à plis bruyants et longs
Sur tes talons ;

En place de bas troués,
Que pour les yeux des roués
Sur ta jambe un poignard d'or
Reluise encor ;

Que des noeuds mal attachés
Dévoilent pour nos péchés
Tes deux beaux seins, radieux
Comme des yeux ;

Que pour te déshabiller
Tes bras se fassent prier
Et chassent à coups mutins
Les doigts lutins,

Perles de la plus belle eau,
Sonnets de maître Belleau
Par tes galants mis aux fers
Sans cesse offerts,

Valetaille de rimeurs
Te dédiant leurs primeurs
Et contemplant ton soulier
Sous l'escalier,

Maint page épris du hasard,
Maint seigneur et maint Ronsard
Épieraient pour le déduit
Ton frais réduit !

Tu compterais dans tes lits
Plus de baisers que de lis
Et rangerais sous tes lois
Plus d'un Valois !

- Cependant tu vas gueusant
Quelque vieux débris gisant
Au seuil de quelque Véfour
De carrefour ;

Tu vas lorgnant en dessous
Des bijoux de vingt-neuf sous
Dont je ne puis, oh ! pardon !
Te faire don.

Va donc ! sans autre ornement,
Parfum, perles, diamant,
Que ta maigre nudité,
Ô ma beauté !
On voit dans les sombres écoles
Des petits qui pleurent toujours ;
Les autres font leurs cabrioles,
Eux, ils restent au fond des cours.

Leurs blouses sont très bien tirées,
Leurs pantalons en bon état,
Leurs chaussures toujours cirées ;
Ils ont l'air sage et délicat.

Les forts les appellent des filles,
Et les malins des innocents :
Ils sont doux, ils donnent leurs billes,
Ils ne seront pas commerçants.

Les plus poltrons leur font des niches,
Et les gourmands sont leurs copains ;
Leurs camarades les croient riches,
Parce qu'ils se lavent les mains.

Ils frissonnent sous l'œil du maître,
Son ombre les rend malheureux.
Ces enfants n'auraient pas dû naître,
L'enfance est trop dure pour eux !

Oh ! La leçon qui n'est pas sue,
Le devoir qui n'est pas fini !
Une réprimande reçue,
Le déshonneur d'être puni !

Tout leur est terreur et martyre :
Le jour, c'est la cloche, et, le soir,
Quand le maître enfin se retire,
C'est le désert du grand dortoir ;

La lueur des lampes y tremble
Sur les linceuls des lits de fer ;
Le sifflet des dormeurs ressemble
Au vent sur les tombes, l'hiver.

Pendant que les autres sommeillent,
Faits au coucher de la prison,
Ils pensent au dimanche, ils veillent
Pour se rappeler la maison ;

Ils songent qu'ils dormaient naguères
Douillettement ensevelis
Dans les berceaux, et que les mères
Les prenaient parfois dans leurs lits.

Ô mères, coupables absentes,
Qu'alors vous leur paraissez **** !
À ces créatures naissantes
Il manque un indicible soin ;

On leur a donné les chemises,
Les couvertures qu'il leur faut :
D'autres que vous les leur ont mises,
Elles ne leur tiennent pas chaud.

Mais, tout ingrates que vous êtes,
Ils ne peuvent vous oublier,
Et cachent leurs petites têtes,
En sanglotant, sous l'oreiller.
Shofi Ahmed Mar 2020
Oops all of a sudden we are shunning to come out
though our bird by design laughs all the way to Mars.
We don't want to because of a coronavirus bug
but it isn't an alien came out from the far
the monster broke out from our very thin air!

Come, see our space bird the spacecraft
hops up on to the solar world like a breeze
as if flying one tree to the other tree.
Hang on its yet to sing the story
from our epic album of technology.

As it crosses the trap the Van Allen Belt
it goes through like a seasoned pro
and blinds the moon on the first go!
Oh amazing what it sees on the next mo
a man-made bird in Mars landed its foot.

Our space bird spreads the wings
far from the Moon from the Jupiter
tweeting from our science pages at par
from the planet after planet raising the bar.

But now all stay home it's risky to walk far
perhaps we forgot the unseen hole is deeper
what's lurking nearby then the black hole afar.
Where the moon lits candlelight isn't by the stars
far from venus over the sea is closer to us!
Mohd Arshad Aug 2014
Look at my branches,
full of blossoms of comfy
respite for bleary bones beneath!

Look at my showers
that descend in driblets on the dry
grass and palms praying to providence!

Look at my pious light
that lits the pathways around
where walkers walk on nocturnal errand!

Look at me,
I am present on the earth;
dare to see me and keep to spread me!
Le soleil de nos jours pâlit dès son aurore,
Sur nos fronts languissants à peine il jette encore
Quelques rayons tremblants qui combattent la nuit ;
L'ombre croit, le jour meurt, tout s'efface et tout fuit !
Qu'un autre à cet aspect frissonne et s'attendrisse,
Qu'il recule en tremblant des bords du précipice,
Qu'il ne puisse de **** entendre sans frémir
Le triste chant des morts tout prêt à retentir,
Les soupirs étouffés d'une amante ou d'un frère
Suspendus sur les bords de son lit funéraire,
Ou l'airain gémissant, dont les sons éperdus
Annoncent aux mortels qu'un malheureux n'est plus !
Je te salue, ô mort ! Libérateur céleste,
Tu ne m'apparais point sous cet aspect funeste
Que t'a prêté longtemps l'épouvante ou l'erreur ;
Ton bras n'est point armé d'un glaive destructeur,
Ton front n'est point cruel, ton oeil n'est point perfide,
Au secours des douleurs un Dieu clément te guide ;
Tu n'anéantis pas, tu délivres! ta main,
Céleste messager, porte un flambeau divin ;
Quand mon oeil fatigué se ferme à la lumière,
Tu viens d'un jour plus pur inonder ma paupière ;
Et l'espoir près de toi, rêvant sur un tombeau,
Appuyé sur la foi, m'ouvre un monde plus beau !
Viens donc, viens détacher mes chaînes corporelles,
Viens, ouvre ma prison ; viens, prête-moi tes ailes,
Que tardes-tu? Parais ; que je m'élance enfin
Vers cet être inconnu, mon principe et ma fin !
Qui m'en a détaché ? qui suis-je, et que dois-je être ?
Je meurs et ne sais pas ce que c'est que de naître.
Toi, qu'en vain j'interroge, esprit, hôte inconnu,
Avant de m'animer, quel ciel habitais-tu ?
Quel pouvoir t'a jeté sur ce globe fragile ?
Quelle main t'enferma dans ta prison d'argile ?
Par quels noeuds étonnants, par quels secrets rapports
Le corps tient-il à toi comme tu tiens au corps ?
Quel jour séparera l'âme de la matière ?
Pour quel nouveau palais quitteras-tu la terre ?
As-tu tout oublié ? Par-delà le tombeau,
Vas-tu renaître encor dans un oubli nouveau ?
Vas-tu recommencer une semblable vie ?
Ou dans le sein de Dieu, ta source et ta patrie,
Affranchi pour jamais de tes liens mortels,
Vas-tu jouir enfin de tes droits éternels ?
Oui, tel est mon espoir, ô moitié de ma vie !
C'est par lui que déjà mon âme raffermie
A pu voir sans effroi sur tes traits enchanteurs
Se faner du printemps les brillantes couleurs.
C'est par lui que percé du trait qui me déchire,
Jeune encore, en mourant vous me verrez sourire,
Et que des pleurs de joie à nos derniers adieux,
A ton dernier regard, brilleront dans mes yeux.
" Vain espoir ! " s'écriera le troupeau d'Epicure,
Et celui dont la main disséquant la nature,
Dans un coin du cerveau nouvellement décrit,
Voit penser la matière et végéter l'esprit ;
Insensé ! diront-ils, que trop d'orgueil abuse,
Regarde autour de toi : tout commence et tout s'use,
Tout marche vers un terme, et tout naît pour mourir ;
Dans ces prés jaunissants tu vois la fleur languir ;
Tu vois dans ces forêts le cèdre au front superbe
Sous le poids de ses ans tomber, ramper sous l'herbe ;
Dans leurs lits desséchés tu vois les mers tarir ;
Les cieux même, les cieux commencent à pâlir ;
Cet astre dont le temps a caché la naissance,
Le soleil, comme nous, marche à sa décadence,
Et dans les cieux déserts les mortels éperdus
Le chercheront un jour et ne le verront plus !
Tu vois autour de toi dans la nature entière
Les siècles entasser poussière sur poussière,
Et le temps, d'un seul pas confondant ton orgueil,
De tout ce qu'il produit devenir le cercueil.
Et l'homme, et l'homme seul, ô sublime folie !
Au fond de son tombeau croit retrouver la vie,
Et dans le tourbillon au néant emporté.
Abattu par le temps, rêve l'éternité !
Qu'un autre vous réponde, ô sages de la terre !
Laissez-moi mon erreur : j'aime, il faut que j'espère ;
Notre faible raison se trouble et se confond.
Oui, la raison se tait : mais l'Instinct vous répond.
Pour moi, quand je verrais dans les célestes plaines,
Les astres, s'écartant de leurs routes certaines,
Dans les champs de l'éther l'un par l'autre heurtés,
Parcourir au hasard les cieux épouvantés ;
Quand j'entendrais gémir et se briser la terre ;
Quand je verrais son globe errant et solitaire
Flottant **** des soleils, pleurant l'homme détruit,
Se perdre dans les champs de l'éternelle nuit ;
Et quand, dernier témoin de ces scènes funèbres,
Entouré du chaos, de la mort, des ténèbres,
Seul je serais debout : seul, malgré mon effroi,
Etre infaillible et bon, j'espérerais en toi,
Et, certain du retour de l'éternelle aurore,
Sur les mondes détruits, je t'attendrais encore !
Souvent, tu t'en souviens, dans cet heureux séjour
Où naquit d'un regard notre immortel amour,
Tantôt sur les sommets de ces rochers antiques,
Tantôt aux bords déserts des lacs mélancoliques,
Sur l'aile du désir, **** du monde emportés,
Je plongeais avec toi dans ces obscurités.
Les ombres à longs plis descendant des montagnes,
Un moment à nos yeux dérobaient les campagnes
Mais bientôt s'avançant sans éclat et sans bruit
Le choeur mystérieux des astres de la nuit,
Nous rendant les objets voilés à notre vue,
De ses molles lueurs revêtait l'étendue ;
Telle, en nos temples saints par le jour éclairés,
Quand les rayons du soir pâlissent par degrés,
La lampe, répandant sa pieuse lumière,
D'un jour plus recueilli remplit le sanctuaire.
Dans ton ivresse alors tu ramenais mes yeux,
Et des cieux à la terre, et de la terre aux cieux ;
Dieu caché, disais-tu, la nature est ton temple !
L'esprit te voit partout quand notre oeil la contemple ;
De tes perfections, qu'il cherche à concevoir,
Ce monde est le reflet, l'image, le miroir ;
Le jour est ton regard, la beauté ton sourire
Partout le coeur t'adore et l'âme te respire ;
Eternel, infini, tout-puissant et tout bon,
Ces vastes attributs n'achèvent pas ton nom ;
Et l'esprit, accablé sous ta sublime essence,
Célèbre ta grandeur jusque dans son silence.
Et cependant, ô Dieu! par sa sublime loi,
Cet esprit abattu s'élance encore à toi,
Et sentant que l'amour est la fin de son être,
Impatient d'aimer, brûle de te connaître.
Tu disais : et nos coeurs unissaient leurs soupirs
Vers cet être inconnu qu'attestaient nos désirs ;
A genoux devant lui, l'aimant dans ses ouvrages,
Et l'aurore et le soir lui portaient nos hommages,
Et nos yeux enivrés contemplaient tour à tour
La terre notre exil, et le ciel son séjour.
Ah! si dans ces instants où l'âme fugitive
S'élance et veut briser le sein qui la captive,
Ce Dieu, du haut du ciel répondant à nos voeux,
D'un trait libérateur nous eût frappés tous deux !
Nos âmes, d'un seul bond remontant vers leur source,
Ensemble auraient franchi les mondes dans leur course
A travers l'infini, sur l'aile de l'amour,
Elles auraient monté comme un rayon du jour,
Et, jusqu'à Dieu lui-même arrivant éperdues,
Se seraient dans son sein pour jamais confondues !
Ces voeux nous trompaient-ils? Au néant destinés,
Est-ce pour le néant que les êtres sont nés ?
Partageant le destin du corps qui la recèle,
Dans la nuit du tombeau l'âme s'engloutit-elle ?
Tombe-t-elle en poussière ? ou, prête à s'envoler,
Comme un son qui n'est plus va-t-elle s'exhaler ?
Après un vain soupir, après l'adieu suprême
De tout ce qui t'aimait, n'est - il plus rien qui t'aime ?
Ah ! sur ce grand secret n'interroge que toi !
Vois mourir ce qui t'aime, Elvire, et réponds-moi !
Honeydrops Feb 2015
A tale my heart can feel as I say
Its sweet savor heals me completely
The excitement that flowed through my vein
As I hurriedly filled in the highway bus
That Moved  swiftly with the  buzzling of the busy street
My heart flows in relief
Knowing that,
The star that makes it merrier
Is getting nearer


The day flows in
Like every other day"
People would say
But to me,
It taste a bit more different
The sun sets earlier
A sign of a brighter day
I predicted
Felt the laughter of
The tree
The whispers of the grass
The bird chirps were inaudible
All gave out their  autograph


As the young day grew older
The merrier my heart went further
The flows that beats my heart
Grew louder at the sight of him

A warm embrace,
A deep stare that lits him up
And the mouthing of his whispers
"You're beautiful*
Melt my cheek with a pink blush
Couldn't control the smile
That flows freely
Unable to end..

The fun we had
Can't be compared
To the merries that follows
The laughters,
The games that brought much giggling
Those moments
That buried my worries
And the love making
That felt all new...

All but all
Gave me
A happy Valentine
IamMsIves Jul 2014
I miss her more as days pass by
her vibrance, her gait, her grace
that inspires others with her
laughter,cheerfulness
and all time high

I miss her more as days pass by
the twinkle of her eyes,
the blush in her cheeks
her tweeety tongue
and witty reply

I miss her more as days pass by
her passion and desire
that lits every fiber
and bone of her
body on fire

I miss her more as days pass by
of being truly appreciated
not neglected with
sugar-coated lie
not I, would buy

Yes, I miss myself all this time
not hurting, not doubting
nothing; other than
to love, to be loved
is it a crime?

7.21.14
Early morning thoughts
Saumya Oct 2017
Breeze,
Flowing, flowing
From West to east
Soothing me.

The sea across which is our little heaven,
Sparkles, glitters,
In the moonlit night.

My hairs,
Moving to and fro,
Fast and slow,
Reminding me of my man

The starry night,
Staring at me
Waiting for you each moment.

The water,
Splashing my mouth,
Splashing me now & then

But ah! Your arrival
Lits up these moments.

The moon dims it's light,
The star in awe... Hide
The cottony cloud, cover the sparkling sky.

The owls shrills it's cries,
The breeze blows wild,
The sea rests for a while.

The nature,
The stars,
The moon,
The sea.
And the fading moonlight.
Smiles.

Waiting, waiting for all
that will be pure delight..

You come so close,
And kiss my nose.
Hug me tight,
Like I'm always yours.

Your eyes meets mine,
My eyes meets yours,
Wishing this sights
Lasts forevermore.

I smile,
You grin,
At stare naughtily,
That maybe just yours.

We are at the window,
Enjoying our love tango.
And later you smile,
And close the door.

My heart throbs fast,
With your steps so fast,
You come in to the window,
Now so close.

You kiss my cheeks,
And play with my nose,
And as I giggle,
Your hands make my eyes close.

You take me in my arm,
And you smell so nice,
Taking us to our bed,
My lovely, night.

You kiss my eyes,
When we are just in bed,
Oh, what I see!
Is my man, naked
Smirking,
Kissing my forehead.

I kiss your lips,
And lick your lips,
Bitting them,
Like my favorite chips.

You kiss my neck
And bite me,
We keep turning us,
On and on.

I feel you members,
So, so divine,
And caress the one,
That's growing to be mine

You smile, your smirk
And kiss my head,
While I circle
You *****, and your head.

I squeeze it hard,
As hard as you moan,
It so soothing
To so you moan.

You kiss me fast,
with a wilder last,
You do that thing,
That beautiful thing.

Now you're my king,
And I'm your queen,
It's so good to be us
After all this thing.

I smile, and smile,
Turn on and on
You grin and grin
Like my favorite storm.

We toiled in us,
All this night,
To watch you in my dreams,
Could wet anyone in delight!
Just a pondering :)

Lemme know how it was.
Thanks for reading.!
Muse, un nommé Ségur, évêque, m'est hostile ;
Cet homme violet me damne en mauvais style ;
Sa prose réjouit les hiboux dans leurs trous.
Ô Muse, n'ayons point contre lui de courroux.
Laissons-lui ce joujou qu'il prend pour un tonnerre,
Sa haine.

Il est d'ailleurs à plaindre. Au séminaire,
Un jour que ce petit bonhomme plein d'ennui
Bêlait un oremus au hasard devant lui,
Comme glousse l'oison, comme la vache meugle,
Il s'écria : - Mon Dieu ! Je voudrais être aveugle ! -
Ne trouvant pas qu'il fît assez nuit comme ça.
Le bon Dieu, le faisant idiot, l'exauça.

L'insulte est aujourd'hui très perfectionnée.
On prend un peu de suie en une cheminée,
Un peu d'ordure au coin d'une borne, à l'égoût
De la fange, et cela tient lieu d'esprit, de goût,
De bon sens, de syntaxe et d'honneur ; c'est la mode.
Bons ulémas, tel est le procédé commode
Que votre zèle met au service du ciel,
Et c'est avec la bouche écumante de fiel,
Avec la diatribe en guise de sourire,
Que vous venez, damnant ceux qu'on n'ose proscrire,
Nous faire vos gros yeux, nous montrer vos gros poings,
Nous dire vos gros mots, ô nos chers talapoins !

On vous pardonne. Eh bien, quoi, Ségur m'exorcise.
Après ?

Il me maudit d'une façon concise ;
Il me peint de son mieux, et voici le pastel
À peu près :

- « Monstre horrible. On n'a rien vu de tel.
Informe, épouvantable et ténébreux. Un homme
Qui brûlerait Paris et démolirait Rome.
Voluptueux. Un peu le chef des assassins.
Bref, capable de tout. Foulant aux pieds les saints,
Les lois, l'église et Dieu. Ruinant son libraire. »
Faisons chorus. Hurler avec le loup, et braire
Avec l'évêque, eh bien, c'est un droit. Usons-en.
J'aime en ce noble abbé ce style paysan.
C'est poissard, c'est exquis. Bravo. Cela vous plonge
Dans une vague extase où l'on sent le mensonge.
Doux prêtre ! On entend rire aux éclats Diderot,
Molière, Rabelais, et l'on ne sait pas trop,
Dans cette vision où le démon chuchote,
Si l'on voit un évêque ayant au dos la hotte
Ou bien un chiffonnier ayant la mitre au front.
L'antienne, quand un peu de bave l'interrompt,
À du charme ; on est prêtre et l'on a de la bile.
D'ailleurs, Muse, chacun sur terre a son Zoïle,
Et Voltaire a Fréron comme Dante a Cecchi.
Et puis cela se vend. Combien ? Six sous. À qui ?
Aux sots. C'est un public. Les mâchoires fossiles
Veulent rire ; le clan moqueur des imbéciles
Veut qu'on l'amuse ; il est fort nombreux aujourd'hui ;
N'a-t-il donc pas le droit qu'on travaille pour lui ?
Depuis quand n'est-il plus permis d'emplir les cruches ?
Tout a son instinct. Comme un frelon vole aux ruches,
Comme à Lucrèce au lit court Alexandre six,
Comme Corydon suit le charmant Alexis,
Comme un loup suit les boucs, et le bouc les cytises,
Comme avril fait des fleurs, Ségur fait des sottises.
Il le faut.

Muse, il sied que le sage indulgent
Rêve, écoute, et devienne un bon homme en songeant,
Qu'il regarde passer les vivants, qu'il les pèse,
Et qu'au lieu de l'aigrir, ce spectacle l'apaise.
Ainsi soit-il.

Et puis, allons au fait. Voyons,
Suis-je correct ? L'hostie avec tous ses rayons
M'éblouit-elle autant que le soleil ? Ce prêtre
Me voit-il le dimanche à sa messe apparaître ?
Ai-je même jamais fait semblant de vouloir
Lui conter mes péchés tous bas dans son parloir ?
Quand suis-je allé chez lui, reniant ma doctrine,
Me donner de grands coups de poing dans la poitrine ?
Je suis un endurci. Ségur s'en aperçoit.
Je suis athée au point de douter que Dieu soit
Charmé de se chauffer les mains au feu du diable,
Qu'il ait mis l'incurable et l'irrémédiable
Dans l'homme, être ignorant, faible, chétif, charnel,
Afin d'en faire hommage au supplice éternel,
Qu'il ait exprès fourré Satan dans la nature,
Et qu'il ait, lui, l'auteur de toute créature,
Pouvant vider l'enfer et le fermer à clé,
Fait un brûleur, afin de créer un brûlé ;
Que les mille soleils dont là-haut le feu tremble
Se mettent un beau jour à tomber tous ensemble,
J'en doute ; et quand je vois, au fond du zénith bleu,
Les sept astres de l'Ourse allumés, je crois peu
Que jamais le plafond céleste se délabre
Jusqu'à ne pouvoir plus porter ce candélabre.
Je sais que dans la bible on trouve ce cliché,
La Fin du Monde ; mais la science a marché.
Moïse est vieux ; est-il sur terre un quadrumane
Qui lève au ciel les yeux pour voir pleuvoir la manne ?
Je trouve par moments plus d'esprit, je le dis,
Aux singes d'à présent qu'aux hommes de jadis.
Pape, Dieu, ce n'est pas le même personnage.
J'aime la cathédrale et non le moyen-âge.

Qu'est-ce qu'un dogme, un culte, un rite ? Un objet d'art.
Je puis l'admirer ; mais s'il égare un soudard,
S'il grise un fou, s'il tue un homme, je l'abhorre.
Plus d'idole ! Et j'oppose à l'encens l'ellébore.
Quand une abbesse, à qui quelque nonne déplaît,
Lui fait brouter de l'herbe à côté d'un mulet,
J'ose dire que c'est mal nourrir une femme ;
J'admire un arbre en fleurs plus qu'un bûcher en flamme ;
Je suis peu furieux ; j'aime Voltaire enfin
Mieux que saint Cupertin et que saint Cucufin,
Et je préfère à tout ce que dit saint Pancrace,
Saint Loup, saint Labre ou saint Pacôme, un vers d'Horace.
Tels sont mes goûts. Je suis incorrigible. Et quand
Floréal, comme un chef qui réveille le camp,
Met les nids en rumeur, et quand mon vers patauge,
Éperdu, dans le thym, la verveine et la sauge,
Quand la plaine est en joie, et quand l'aube est en feu,
Je crois tout bonnement, tout bêtement en Dieu.

En même temps j'ai l'âme âprement enivrée
Du sombre ennui de voir tant d'hommes en livrée,
Tant de deuils, tant de fronts courbés, tant de cœurs bas,
Là, tant de lits de pourpre, et là, tant de grabats.
Mon Dieu n'est ni payen, ni chrétien, ni biblique ;
Ce Dieu-là, je l'implore en la douleur publique ;
C'est vers lui que je suis tourné, vieux lutteur las,
Quand je crie au milieu des ténèbres : - Hélas !
Sur la grève que bat toute la mer humaine,
Grève où le flux apporte, où le reflux remmène
Les flots hideux jetant l'écume aux alcyons,
Qui donc apportera dans l'ombre aux nations
Ou l'éclair de Paris ou le rayon de France ?
Qui donc rallumera ce phare, l'espérance ? -

Donc j'ai ce grave tort de n'être point dévot ;
Je ne le suis pas même au parti qui prévaut ;
Je n'aime pas qu'après la victoire on sévisse ;
C'est affreux, je pardonne ; et je suis au service
Des vaincus ; et, songeant que ma mère aux abois
Fut jadis vendéenne, en fuite dans les bois,
J'ose de la pitié faire la propagande ;
Je suis le fils brigand d'une mère brigande.
Être clément, c'est être atroce ; ou pour le moins,
Stupide. Je le suis, toujours, devant témoins,
Partout. Les autres sont les vautours ; je suis l'oie.
Oui, quand la lâcheté publique se déploie,
Il me plaît d'être seul et d'être le dernier.
Quand le væ victis règne, et va jusqu'à nier
La quantité de droit qui reste à ceux qui tombent,
Quand, nul ne protestant, les principes succombent,
Cette fuite de tous m'attire. Me voilà.

Comment veut-on qu'un prêtre accepte tout cela !
Escaping were tears from her eyes.
Vicious were the hurting pains heard from her cries.
Endless echoes of deep and hallow voices.
Leaning towards the sun and againsts quiet noises.
Young was her son who never spoke a word and would probably speak none.
Not a day that passes that she has not missed her man.

People talking behind her while showing smiles infront of her face.
As if they were not fools when the truth is that they're more of a disgrace.
Gestures are weaved into words when her hands are in waves.
Uncomf'table with what the world thinks but her heart remains pure and unraged.
Implosive thoughts of anger that she can never let out and explode.
Residing in fears of doubtful taunts and still she remains dauntless and composed.
In days when the rain never stopped pouring.
God lits up a light without her even knowing.
A brightly blaze that is called the golden sun.
No more shedding of tears for those past and broken pieces are again mended into one.
Gabriela Ayala May 2018
It was a quarter after the clock striked 12mn
She decided to go wear her favorite dress tonight
She makes sure it hugs her body perfectly tight
But as she looks in the mirror, she sobs and thoroughly cried

It’s 1:30 am and she went for some drinks
At the club, she dances to brush of whatever she thinks
After a while, a man walked unto her after giving her a wink
Without knowing his name, they kissed relentlessly in just a blink

The clock ticked at 3:00 am and the man is now gone
Leaving her with some smudged lipstick and simply alone
She was smirking while in the thought of what happened
Someone noticed her and gave her the attention she needs

She drank a little more—no, she drank a lot
She continued drinking until she doesn’t feel anymore
She’s tipsy, she’s wasted, she can no longer take it
Still, she lits a cigar and whispered, “****, it.”

It’s almost 4 am, she is starting to sober up
She just finished her 5th cigar and decided to leave the club
On her way to her place, she started grabbing and pulling her hair
Tears continuously flows from her eyes everywhere

She reached her condo, and started to unzip her dress
She then checked herself in the mirror blunting, “What a mess.”
She touches her naked body and examines it with disgust
She screams, she curses, and hurts herself like it is just

6:00 am, spaced out, she lies on a corner of the wall
Her alarm rang and unconsciously, she makes her way to the hall
She prepared herself as she goes off to work
She bangs closing the door, “I don’t want to be me anymore.”
Triste May 2018
You are my quiet thought
And my reality's dream
You are my written poetry
And the music in my ears
You are the moon that lits my sky
And the star that sparkles in my eyes
Your words are drenched in sunshine
Warm as the blanket on a rainy afternoon
You bring colors, bright as the summer
The air smells sweet
Like mornings in June
I am in love with your mind
And I crave for your touch
Look into my heart
A meadow of violets and green
Where leaves glow like diamonds
A thousand morning dews
Of my feelings never told
Sky Oct 2019
You enter the ball room,
whilst looking about in amaze
slowly starting to imagine that the disco ball in the center
resembles like the moon in the night skies
As you look around at the people, just like at midnight,
stars scattered around.
But out of all of those stars glowing,
only one seemed to glow the brightest,
attracting your eyes towards that direction.
As you walk amongst the darkness
there in your path a little star lits up
looking really glamorous.
You reach out your hand
for that tiny little star
but sadly only to be turned down.
But deep down in your heart, you know that you have atleast tried
and that she will always be the number one star in your heart....
Le jeune homme dont l'oeil est brillant, la peau brune,
Le beau corps de vingt ans qui devrait aller nu,
Et qu'eût, le front cerclé de cuivre, sous la lune
Adoré, dans la Perse, un Génie inconnu,

Impétueux avec des douceurs virginales
Et noires, fier de ses premiers entêtements,
Pareil aux jeunes mers, pleurs de nuits estivales,
Qui se retournent sur des lits de diamants ;

Le jeune homme, devant les laideurs de ce monde,
Tressaille dans son coeur largement irrité,
Et plein de la blessure éternelle et profonde,
Se prend à désirer sa soeur de charité.

Mais, ô Femme, monceau d'entrailles, pitié douce,
Tu n'es jamais la Soeur de charité, jamais,
Ni regard noir, ni ventre où dort une ombre rousse,
Ni doigts légers, ni seins splendidement formés.

Aveugle irréveillée aux immenses prunelles,
Tout notre embrassement n'est qu'une question :
C'est toi qui pends à nous, porteuse de mamelles,
Nous te berçons, charmante et grave Passion.

Tes haines, tes torpeurs fixes, tes défaillances,
Et les brutalités souffertes autrefois,
Tu nous rends tout, ô Nuit pourtant sans malveillances,
Comme un excès de sang épanché tous les mois.

- Quand la femme, portée un instant, l'épouvante,
Amour, appel de vie et chanson d'action,
Viennent la Muse verte et la Justice ardente
Le déchirer de leur auguste obsession.

Ah ! sans cesse altéré des splendeurs et des calmes,
Délaissé des deux Soeurs implacables, geignant
Avec tendresse après la science aux bras almes,
Il porte à la nature en fleur son front saignant.

Mais la noire alchimie et les saintes études
Répugnent au blessé, sombre savant d'orgueil ;
Il sent marcher sur lui d'atroces solitudes.
Alors, et toujours beau, sans dégoût du cercueil,

Qu'il croie aux vastes fins, Rêves ou Promenades
Immenses, à travers les nuits de Vérité,
Et t'appelle en son âme et ses membres malades,
Ô Mort mystérieuse, ô soeur de charité.
Amy Feb 2022
I didn't want to write anything sad today so heres this one.

Oh what a wonderful sunny day it is today.
The warmth of the sun hitting my skin, giving me goosebumps.
The way you’re beautiful face lits up when the sunlight lays on your face.
The way you smile and close your eyes to let the warmth of the sunlight to sink into your skin
You feel alive and glint
It feels good being in the sun.
Especially when it’s just us.
À travers les soupirs, les plaintes et le râle
Poursuivons jusqu'au bout la funèbre spirale
De ses détours maudits.
Notre guide n'est pas Virgile le poète,
La Béatrix vers nous ne penche pas la tête
Du fond du paradis.

Pour guide nous avons une vierge au teint pâle
Qui jamais ne reçut le baiser d'or du hâle
Des lèvres du soleil.
Sa joue est sans couleur et sa bouche bleuâtre,
Le bouton de sa gorge est blanc comme l'albâtre,
Au lieu d'être vermeil.

Un souffle fait plier sa taille délicate ;
Ses bras, plus transparents que le jaspe ou l'agate,
Pendent languissamment ;
Sa main laisse échapper une fleur qui se fane,
Et, ployée à son dos, son aile diaphane
Reste sans mouvement.

Plus sombres que la nuit, plus fixes que la pierre,
Sous leur sourcil d'ébène et leur longue paupière
Luisent ses deux grands yeux,
Comme l'eau du Léthé qui va muette et noire,
Ses cheveux débordés baignent sa chair d'ivoire
À flots silencieux.

Des feuilles de ciguë avec des violettes
Se mêlent sur son front aux blanches bandelettes,
Chaste et simple ornement ;
Quant au reste, elle est nue, et l'on rit et l'on tremble
En la voyant venir ; car elle a tout ensemble
L'air sinistre et charmant.

Quoiqu'elle ait mis le pied dans tous les lits du monde,
Sous sa blanche couronne elle reste inféconde
Depuis l'éternité.
L'ardent baiser s'éteint sur sa lèvre fatale,
Et personne n'a pu cueillir la rose pâle
De sa virginité.
Nous sommes bien faits l'un pour l'autre ;

Pourtant quand tu me rencontreras

Menant mes derniers embarras

D'homme grave et de bon apôtre,

Ruine encore de chrétien,

Philosophe déjà païen,


Lourd de doctrine et de scrupule,

(Le tout un peu décomposé)

Mais au fond très bien disposé

Pour la popine et la crapule,

En un mot, sot entre les sots

De cette sorte de puceaux,


T'eus quelque mal à la conquête,

- Et par ce mot que j'ai voulu

J'entends ton triomphe absolu, -

Sinon de mon cœur, de ma tête ;

Je ne parle pas de mon corps

Vaincu dès les primes abords.


Mais comme nous sympathisâmes

Dès nos esprits mis en rapport

Et dès lors quel parfait accord

Entre ces luronnes, nos deux âmes,

Ces luronnes et nos lurons

D'esprits tout carrés et tout ronds !


Toi simple encor, que compliquée,

Et moi naïf aux cents replis,

Notre expérience des lits

Et noire ignorance marquée

En fait de sentiment subtil,

Tout ce nous rendait que gentil


L'un à l'autre ! en dépit, par crises,

De colères bien vite au trot,

D'humeurs noires, roses bientôt,

Et, mon Dieu, d'un tas de sottises

Qu'on réparait, pour t'apaiser

Madame et Monsieur, d'un baiser !


C'est de persévérer, petite !

C'est, chère, de continuer,

Quittes à parfois nous tuer

Pour nous ressusciter ensuite,

C'est de rester à deux, vraiment,

Bon cœur et mauvais garnement.
Sur les tuiles où se hasarde
Le chat guettant l'oiseau qui boit,
De mon balcon une mansarde
Entre deux tuyaux s'aperçoit.

Pour la parer d'un faux bien-être,
Si je mentais comme un auteur,
Je pourrais faire à sa fenêtre
Un cadre de pois de senteur,

Et vous y montrer Rigolette
Riant à son petit miroir,
Dont le tain rayé ne reflète
Que la moitié de son oeil noir ;

Ou, la robe encor sans agrafe,
Gorge et cheveux au vent, Margot
Arrosant avec sa carafe
Son jardin planté dans un *** ;

Ou bien quelque jeune poète
Qui scande ses vers sibyllins,
En contemplant la silhouette
De Montmartre et de ses moulins.

Par malheur, ma mansarde est vraie ;
Il n'y grimpe aucun liseron,
Et la vitre y fait voir sa taie,
Sous l'ais verdi d'un vieux chevron.

Pour la grisette et pour l'artiste,
Pour le veuf et pour le garçon,
Une mansarde est toujours triste :
Le grenier n'est beau qu'en chanson.

Jadis, sous le comble dont l'angle
Penchait les fronts pour le baiser,
L'amour, content d'un lit de sangle,
Avec Suzon venait causer.

Mais pour ouater notre joie,
Il faut des murs capitonnés,
Des flots de dentelle et de soie,
Des lits par Monbro festonnés.

Un soir, n'étant pas revenue,
Margot s'attarde au mont Breda,
Et Rigolette entretenue
N'arrose plus son réséda.

Voilà longtemps que le poète,
Las de prendre la rime au vol,
S'est fait reporter de gazette,
Quittant le ciel pour l'entresol.

Et l'on ne voit contre la vitre
Qu'une vieille au maigre profil,
Devant Minet, qu'elle chapitre,
Tirant sans cesse un bout de fil.

— The End —