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Wade Redfearn May 2018
Something rattles in the soul.
It must be paid attention -
  it is the soul, the only sure thing -
and rattled in return.

Slow begins the dance of tongues and hard news.
I learn a thing I never wished to learn.
Afterwards,
a dance of tongues in the ensuite
begins a sudden rapture of claiming.

Nails mine, skin mine
to make a pink impression on.
Bile in the back of the throat, mine.
Fear of death, mine. Oaths and oaths,
mine, too. An exchange of humility,
knee for a knee. The rigid wall at your back.
The wall at your back.
The night which enriches
bluer out of the blue air,
not the action of
the world moving at all.

The particles of water in a birdbath divide,
decide among themselves
to marry each to each, to reproduce.
They become an ocean.
They drown the birds.
My mouth fills with feathers,
teeth itch with the tiny mites
running between the shafts.

I am a bell, and you are a country.
I am a bell and sound from far away.

Hands touch the broken vase in her parts, the toes,
the eyelash, the sunken wreck, the crowd of dead,
the treasure.
They say
  all this
as if the map was drawn
and burned
and came again
in char from the tablecloth
to all our wonder.

A single miracle can last for weeks in the mouth. Sometimes centuries.

I will spend eighteen days in the void of grace.
What begins as a pain in my shoulders
will grow into a tree and bury me.
I will want promises, promises, promises.
(water, water, water)
I will never be satisfied.

Looking always for permanent loss it becomes easy to simply
misplace.
Your caution leads to strange decisions.
You put your keys in the fridge.

I would like to say I knew the words:
I cut the lock of hair, I drew the blood.
The hex was removed by faith and chaste reflection
but everywhere I look, there is a confusion
of hungry birds and beggars
and I forget the spell,
or what chaste reflection even is.

Anyways, something breaks. Not my doing.
Suddenly, I am just noticing sky again.
I am transcribed back into English.
My first decision is to wash my car,
and next,
to learn what faith meant to anyone.

Charmed, is it?
Something rattles in the soul.
It must be paid attention -
  it is the soul, the only sure thing -
and rattled in return.
It has nothing, really, to say.
It only rattles.
Just ask me.
Edward Alan Mar 2014
on awaiting an arrival,
on attend une arrivée
alone, all one, all on
nous allons attendre
ensemble, on sweet
moments pregnant
with nothing, and
M Solav Jul 2019
Mon âme,

C’est à toi que je m’adresse,
Toi mon âme, qui me tiens toujours en laisse,
Qui se plaît à me voir danser
D’un œil drôlement fatigué.

Tu m'auras trainé jusqu’ici
Pour ensuite me laisser faire;
Tu espérais de moi produit finit
Sans fournir matière première.

Parmi les cent pays de l'esprit,
Toi seul reconnait les frontières;
C'est toi-même qui les délimite
D'un air pourtant si fier.

Pourquoi donc à présent ces soupirs
Qui déterrent de vieux refrains?
Je n’attendais de toi rien de pire
Que de ne renoncer à ton propre bien.

Comme ce corps laissé à l’abandon,
Négligé durant tant d’années...
Si jamais il se dérobe de ses dons,
Est-ce par absence de ta volonté?

M'entends-tu, hélas, prêtes-tu oreille?
Es-tu de retour d’une quelque vacance?
Car sans toi rien n'est plus tout à fait pareil:
Et le monde se dénude ennuyé de tout sens.

Ne me laisses pas m'isoler à relire ces mots écris
Sans qu’ensuite ta présence ne se ressente.
Laisse-toi croire en ces mensonges de l’esprit
Si pour te revoir tu exiges que l’on te mente.

Debout maintenant, debout mon seul maître!
Que résonne la sagesse que toi-seul nous confère.
Malgré les chaînes auxquelles tu nous auras fait naître,
Je suis moi esprit à jamais - ton seul et véritable frère.
Écrit en décembre 2018.


— Droits d'auteur © M. Solav —
www.msolav.com

Cette oeuvre ne peut être utilisée ni en partie ni dans son intégrité sans l'accord préalable de l'auteur. Veuillez s'il vous plaît contacter marsolav@outlook.com pour toute requête d'usage. Merci beaucoup.
__________
Edna Sweetlove Apr 2015
Another poem from the pen of my alter ego Barry Hodges

Half asleep, I sense you rise from the bed
Where we have shared love's passion,
Your sweaty body glistening as the dawn's early light
Peeks through the curtains of our ensuite bedroom.
O! To think that our great love affair must end
Now that your husband has threatened
To asphyxiate your six dear children
If you do not cast me aside like a worn out shoe.
And when I awake fully I find you gone forever,
The only souvenir of our last night together
Being a small squashed **** lying on the stained bedlinen.
O! How can I ever forget such a tragic awakening?

FOOTNOTE
[I knew from bitter experience of similar occurrences that dear old Mrs Bloggs (Seaview Bijou B&B;, The Esplanade, Ramsgate, Kent) was bound to make a hefty surcharge to disinfect the bedding thoroughly. What an unromantic old ***** she was, may she rot in Hell forever.]
Mon aimée, ma presque feue
Chatte masquée
Qui se délecte à se faire désirer !
Je veux te mater.
Je suis désolé d'avoir à te le dire
Mais je vais devoir, oui, te mater
Avec et sans accent circonflexe
Ou plutôt te démâter d'abord
De poupe en proue
Pour te remâter ensuite.
Seul ainsi entre nous
L'extase sera envisageable.
Tu dis que tu m'aimes malgré toi
Mais tu refuses obstinément
De te montrer nue à distance
La nudité selon toi est affaire de présence
Quand je serai physiquement à portée de tes lèvres
Tu exauceras toutes mes volontés
Te bornes-tu à ma dire.
Tu m'invites même à venir sans tarder
Auprès de toi et là tu te montreras sous toutes les coutures
Et je pourrai te prendre sans limite, c'est promis.

Alors que nous pouvons rire à distance
Nous fâcher à distance, nous émouvoir et rêver de nous à distance
Tu te refuses à accéder à mon délire de te voir nue à distance
Nue et sincère nue et sincère nue et sincère.
Il te serait impossible de me montrer l'objet de mon désir fatal
Que je puisse boire des yeux jusqu'à la lie
Le calice de ta chatte démasquée, ta vulve fraîche et bombée
Nue et sincère
Dépouillée de toutes ses parures.

Sais tu ma chatte que l 'amour
C'est une steppe de petites morts
Et que pour chaque petite mort
Il faut franchir les sept portes de l'Enfer ?

Oui, je sais, tu te dis immortelle et divine
Tu es la Muse, les lois de l'Enfer ne s'appliquent pas à toi, penses-tu.

Voilà ce qu'il en coûte de s'acoquiner à un mortel !

En vue de notre premier congrès amoureux
Tu t'es déjà dépouillée de six de tes talismans
Tu as tour à tour,
Porte après porte,
Délaissé tes parures.

A la première porte tu m'as laissé
Ta couronne de buis odorant
Et j 'ai souri d'aise

A la deuxième porte tu m'as abandonné
Tes lunettes de vue et de soleil
Et j'ai souri d'aise

A la troisième porte tu t'es débarrassée
De tes boucles d'oreille en forme de piment rouge
Et j'ai souri d'aise

A la quatrième porte tu m'as décroché
Ton collier de perles noires
Et j'ai souri d'aise

A la cinquième porte tu as envoyé valdinguer
Ton soutien-gorge en velours côtelé
Et j'ai souri d'aise

A la sixième porte tu as désagrafé
Le collier de coquillages qui ceignait tes hanches
Et j'ai souri d'aise

Tu es désormais coincée entre la sixième et la septième porte
A cause de ce string où volettent de petits papillons farceurs
Ce string qui me prive de la jouissance visuelle de ton être intime.

Vas-tu enfin m'enlever cette toilette,
Prendre pied résolument dans l 'Enfer
Et laper les flammes de la petite mort primale ?

Vas-tu enfin me laisser m'assurer
Que tu n 'es ni satyre ni hermaphrodite
Mais au contraire femelle chatte muse
Dégoulinante de cyprine ?

Toi, tu me parles de blocage.
Moi, nue, au téléphone, jamais
Nu non niet
Moi, jouir, au téléphone, jamais
Nu non niet
retire ce cheval de la pluie !
Je t'aime malgré moi
C'est tout ce que tu trouves à me dire !
Accepte donc, ma chatte
Que je te mate malgré moi.
Car je te veux
Obéissante et docile
Apprivoisée
Je veux que tu couines, que tu miaules que tu frémisses
En te montrant à moi en tenue d'Eve
Je veux que tu t'exhibes à moi ton ******
Que tu sois impudique
Je veux j 'exige, ma presque feue,
Je suis Roi, souviens-toi !
Je ne te donne pas d'ultimatum !
Je suis avec mon temps ! Je suis post-moderne !
Car il est écrit dans les livres
Depuis plus de mille ans
Que les lois de l 'Amour
Sont comme les lois de l'Enfer
Incontournables et implacables :
En Enfer on arrive nu,
En Amour aussi !
Alors bien sûr je sais, tu trouveras bien quelque part
Une exégète pour me prouver l'exact contraire
Que l'amour c'est le paradis et la feuille de figuier
Et surtout pas l 'Enfer.
Alors explique-moi, je t'en conjure, mon archéologue,
Pourquoi l 'amour est fait de petites morts.

Moi, ma chatte, je te propose
Non pas une petite mort par ci, une petite mort par là
Mais un enterrement festif de première classe
Un Te Deum
Dans un sarcophage de marbre blanc
Sculpté de serpents et de figues
Evadés des prisons d'Eden.

Je veux t'aimer nue et sincère
Mortelle et vibrante de désir
Je veux jouir de toutes les parcelles de ta chair et de tes os
je veux pétrir ton sang sans artifices et sans blocages
Et je n 'ai d'autre choix
Que de te mater de ma fougue
A moins que tu ne préfères
Rester bloquée sempiternellement
Dans la solitude confortable
Entre la pénultième et l'ultime porte
Qui nous sépare de nos sourires d'aise

Complices et lubriques.
marriegegirl Jun 2014
Toute personne qui me connaît sait une chose: je coeur tout britannique.Ainsi.une campagne magnifique mariage anglais de drop-dead à la Maison Boconnoc Et Estate?Fait pour moi .Surtout un aussi beau que ce jour élégant .avec ses fleurs colorées .tenue élégante ( bonjour superbe robe Jenny Packham ) et la galerie à couper le souffle des images capturées par Sarah Falugo .Voir tous ici .\u003cp\u003eColorsSeasonsSummerSettingsGardenHistoric HomeStylesCasual Elegance

De Sarah Falugo .Boconnoc Maison et Immobilier est un lieu de mariage robe ceremonie fille typiquement anglais .La maison remonte à l'an 1250 et les motifs .complète avec parc aux cerfs et sa propre église est un joyau caché dans la campagne des Cornouailles .Emma et Terence étaient

http://www.modedomicile.com/robe-demoiselle-dhonneur-c-60

mariés à l'église sur le terrain et ensuite sur le site avec vos amis et votre famille à avoir une partie de jardin et gifler repas dans la hauteur de l'été anglais .
Emma portait une robe élégante de mariage Jenny Packham .Les décorations étaient un mélange de bouteilles en verre de couleur et de belles roses anglaises .

Photographie : Sarah Falugo | Robe de mariée : Jenny Packham | Lieu: Boconnoc maison et le domaineSarah Falugo robes demoiselles d honneur photographie est un membre robe ceremonie fille de notre Little Black Book .Découvrez comment les membres sont choisis en visitant notre page de FAQ .Sarah Falugo Photographie voir le
Poppy Halafihi Jan 2019
Non, tout ne se passe pas pour une raison.
C’est nous qui décidons de nos actions,
C’est nous qui décidons de les faire.
Quelquefois on se fait mal à cause de l’action d’un autre.
Oui, ce n’est pas toujours notre faute,
Et la plupart du temps, il n’y a rien que l’on pouvait faire pour l’arrêter.

Vos actions peuvent faire mal aux autres,
Et les faire souffrir.
Il ne faut pas rester déprimé si ça arrive.
Vous n’êtes pas seul!
Oui c’est très dur et ça peut faire très peur.
Il faut qu’on réussisse à accepter ce qui s’est passé,
Pour réussir à continuer.

On se dit toujours que tout se passe pour une raison,
Quand on a très mal et qu’on veut se sentir mieux,
Mais pour moi c’est pire!
Car ça veut dire que tout ce qui nous arrive devait nous arriver?
Non ce n’est pas possible, ce n’était pas prévu sur notre chemin.
Par contre ce sont nos actions qui déterminent où on va ensuite,
Et bien sûr on va apprendre pleins de choses sur notre route.

Nous, nous avons le contrôle même si on pense que nous l’avons perdu,
On dirige notre vie.
Fais le et n’aie pas peur.
Je ne peux pas changer le passé,
Mais moi, je décide où je veux aller maintenant,
Vous pouvez aussi.

By
Coco 07
We won’t all agree.
Tous le monde ne serait pas d’accord.
Paul d'Aubin Jan 2017
Toulouse en Hiver

Quand le roux de l’automne s'estompe ou s'étiole,
Que la Garonne charrie un flot de boues terreuses,
Que les arbres sans feuille ressemblent à des sculptures de fer,
L’hiver a déjà pris possession de la ville.
Mais sitôt venu le solstice d’hiver,
L'assombrissement de la lumière des jours
S’estompe en partie grâce aux feux de la ville.
Toulouse apparaît alors ruisselante de lumières.
Ensuite viennent les premières journées de froidure ;
Tempérées par la bruine et quelques retours de soleil,
Sans quoi la cité ne serait pas aussi joyeuse
Et le chaland se ferait rare et casanier.
Les rues de l'hiver sont plus emplies de gens pressés,
Qu’en d’autres saisons, particulièrement dans les bus,
Où les mères s'efforcent de faire place aux poussettes,
Parmi les acheteurs surchargés de cadeaux.
Mais la neige reste rare à Toulouse et accueillie comme une fête
Par les bambins ravis et les adultes retrouvant leurs jeunesses
Quel dommage que son empire soit si éphémère.
et se transforme vite en débâcle boueuse.
Il nous manque alors le vin chaud des cités Pyrénéennes,
Et de grands brasiers auprès desquels se réchauffer.
Mais pointent déjà, avril et mai, où l’hiver se traîne,
Où les jours rallongent et le besoin de soleil se fait intense.
Nous ne sommes plus **** du printemps qui est renaissance
Des plantes, et du besoin de flâner et de « tchatcher»
Du Peuple de Toulouse qui rêve déjà des robes légères de l’été,
Et de leurs promesses charmantes et enivrantes.
Déjà percent les bourgeons et les premières fleurs,
Et cette fin d’hiver prend une vêture pimpante,
Les rues et les places se remplissent à nouveau du spectacle de la ville.
Il ne reste plus qu’à tordre le coup aux fâcheux «saints de glace».

Paul Arrighi
Sam Lawrence Jan 2021
lying on my back
naked
like a sundial
waiting for the sun
to step out
from behind a cloud
Le coucher d'un soleil de septembre ensanglante

La plaine morne et l'âpre arête des sierras

Et de la brume au **** l'installation lente.


Le Guadarrama pousse entre les sables ras

Son flot hâtif qui va réfléchissant par places

Quelques oliviers nains tordant leurs maigres bras.


Le grand vol anguleux des éperviers rapaces

Raye à l'ouest le ciel mat et rouge qui brunit,

Et leur cri rauque grince à travers les espaces.


Despotique, et dressant au-devant du zénith

L'entassement brutal de ses tours octogones,

L'Escurial étend son orgueil de granit.


Les murs carrés, percés de vitraux monotones,

Montent droits, blancs et nus, sans autres ornements

Que quelques grils sculptés qu'alternent des couronnes.


Avec des bruits pareils aux rudes hurlements

D'un ours que des bergers navrent de coups de pioches

Et dont l'écho redit les râles alarmants,


Torrent de cris roulant ses ondes sur les roches,

Et puis s'évaporant en des murmures longs,

Sinistrement dans l'air du soir tintent les cloches.


Par les cours du palais, où l'ombre met ses plombs,

Circule - tortueux serpent hiératique -

Une procession de moines aux frocs blonds


Qui marchent un par un, suivant l'ordre ascétique,

Et qui, pieds nus, la corde aux reins, un cierge en main,

Ululent d'une voix formidable un cantique.


- Qui donc ici se meurt ? Pour qui sur le chemin

Cette paille épandue et ces croix long-voilées

Selon le rituel catholique romain ? -


La chambre est haute, vaste et sombre. Niellées,

Les portes d'acajou massif tournent sans bruit,

Leurs serrures étant, comme leurs gonds, huilées.


Une vague rougeur plus triste que la nuit

Filtre à rais indécis par les plis des tentures

À travers les vitraux où le couchant reluit,


Et fait papilloter sur les architectures,

À l'angle des objets, dans l'ombre du plafond,

Ce halo singulier qu'on voit dans les peintures.


Parmi le clair-obscur transparent et profond

S'agitent effarés des hommes et des femmes

À pas furtifs, ainsi que les hyènes font.


Riches, les vêtements des seigneurs et des dames,

Velours, panne, satin, soie, hermine et brocart,

Chantent l'ode du luxe en chatoyantes gammes,


Et, trouant par éclairs distancés avec art

L'opaque demi-jour, les cuirasses de cuivre

Des gardes alignés scintillent de trois quart.


Un homme en robe noire, à visage de guivre,

Se penche, en caressant de la main ses fémurs,

Sur un lit, comme l'on se penche sur un livre.


Des rideaux de drap d'or roides comme des murs

Tombent d'un dais de bois d'ébène en droite ligne,

Dardant à temps égaux l'œil des diamants durs.


Dans le lit, un vieillard d'une maigreur insigne

Egrène un chapelet, qu'il baise par moment,

Entre ses doigts crochus comme des brins de vigne.


Ses lèvres font ce sourd et long marmottement,

Dernier signe de vie et premier d'agonie,

- Et son haleine pue épouvantablement.


Dans sa barbe couleur d'amarante ternie,

Parmi ses cheveux blancs où luisent des tons roux,

Sous son linge bordé de dentelle jaunie,


Avides, empressés, fourmillants, et jaloux

De pomper tout le sang malsain du mourant fauve

En bataillons serrés vont et viennent les poux.


C'est le Roi, ce mourant qu'assiste un mire chauve,

Le Roi Philippe Deux d'Espagne, - saluez ! -

Et l'aigle autrichien s'effare dans l'alcôve,


Et de grands écussons, aux murailles cloués,

Brillent, et maints drapeaux où l'oiseau noir s'étale

Pendent de çà de là, vaguement remués !...


- La porte s'ouvre. Un flot de lumière brutale

Jaillit soudain, déferle et bientôt s'établit

Par l'ampleur de la chambre en nappe horizontale ;


Porteurs de torches, roux, et que l'extase emplit,

Entrent dix capucins qui restent en prière :

Un d'entre eux se détache et marche droit au lit.


Il est grand, jeune et maigre, et son pas est de pierre,

Et les élancements farouches de la Foi

Rayonnent à travers les cils de sa paupière ;


Son pied ferme et pesant et lourd, comme la Loi,

Sonne sur les tapis, régulier, emphatique :

Les yeux baissés en terre, il marche droit au Roi.


Et tous sur son trajet dans un geste extatique

S'agenouillent, frappant trois fois du poing leur sein,

Car il porte avec lui le sacré Viatique.


Du lit s'écarte avec respect le matassin,

Le médecin du corps, en pareille occurrence,

Devant céder la place, Âme, à ton médecin.


La figure du Roi, qu'étire la souffrance,

À l'approche du fray se rassérène un peu,

Tant la religion est grosse d'espérance !


Le moine cette fois ouvrant son œil de feu,

Tout brillant de pardons mêlés à des reproches,

S'arrête, messager des justices de Dieu.


- Sinistrement dans l'air du soir tintent les cloches.


Et la Confession commence. Sur le flanc

Se retournant, le Roi, d'un ton sourd, bas et grêle,

Parle de feux, de juifs, de bûchers et de sang.


- « Vous repentiriez-vous par hasard de ce zèle ?

Brûler des juifs, mais c'est une dilection !

Vous fûtes, ce faisant, orthodoxe et fidèle. » -


Et, se pétrifiant dans l'exaltation,

Le Révérend, les bras en croix, tête baissée,

Semble l'esprit sculpté de l'Inquisition.


Ayant repris haleine, et d'une voix cassée,

Péniblement, et comme arrachant par lambeaux

Un remords douloureux du fond de sa pensée,


Le Roi, dont la lueur tragique des flambeaux

Éclaire le visage osseux et le front blême,

Prononce ces mots : Flandre, Albe, morts, sacs, tombeaux.


- « Les Flamands, révoltés contre l'Église même,

Furent très justement punis, à votre los,

Et je m'étonne, ô Roi, de ce doute suprême.


« Poursuivez. » Et le Roi parla de don Carlos.

Et deux larmes coulaient tremblantes sur sa joue

Palpitante et collée affreusement à l'os.


- « Vous déplorez cet acte, et moi je vous en loue !

L'Infant, certes, était coupable au dernier point,

Ayant voulu tirer l'Espagne dans la boue


De l'hérésie anglaise, et de plus n'ayant point

Frémi de conspirer - ô ruses abhorrées ! -

Et contre un Père, et contre un Maître, et contre un Oint ! »


Le moine ensuite dit les formules sacrées

Par quoi tous nos péchés nous sont remis, et puis,

Prenant l'Hostie avec ses deux mains timorées,


Sur la langue du Roi la déposa. Tous bruits

Se sont tus, et la Cour, pliant dans la détresse,

Pria, muette et pâle, et nul n'a su depuis


Si sa prière fut sincère ou bien traîtresse.

- Qui dira les pensers obscurs que protégea

Ce silence, brouillard complice qui se dresse ?


Ayant communié, le Roi se replongea

Dans l'ampleur des coussins, et la béatitude

De l'Absolution reçue ouvrant déjà


L'œil de son âme au jour clair de la certitude,

Épanouit ses traits en un sourire exquis

Qui tenait de la fièvre et de la quiétude.


Et tandis qu'alentour ducs, comtes et marquis,

Pleins d'angoisses, fichaient leurs yeux sous la courtine,

L'âme du Roi mourant montait aux cieux conquis,


Puis le râle des morts hurla dans la poitrine

De l'auguste malade avec des sursauts fous :

Tel l'ouragan passe à travers une ruine.


Et puis plus rien ; et puis, sortant par mille trous,

Ainsi que des serpents frileux de leur repaire,

Sur le corps froid les vers se mêlèrent aux poux.


- Philippe Deux était à la droite du Père.
I


« Minuit ! ma mère dort : je me suis relevée :

Je craignais de laisser ma lettre inachevée ;

J'ai voulu me hâter, car peut-être ma main

Ne sera-t-elle plus assez forte demain !

Tu connais mon malheur ; je t'ai dit que mon père

A voulu me dicter un choix, et qu'il espère

Sans doute me trouver trop faible pour oser

Refuser cet époux qu'il prétend m'imposer.

O toi qui m'appartiens ! ô toi qui me fis naître

Au bonheur, à l'amour que tu m'as fait connaître ;

Toi qui sus le premier deviner le secret

Et trouver le chemin d'un cœur qui s'ignorait,

Crois-tu qu'à d'autres lois ton amante enchaînée

Méconnaisse jamais la foi qu'elle a donnée ;

Qu'elle puisse oublier ces rapides momens

Où nos voix ont ensemble échangé leurs sermens,

Où sa tremblante main a frémi dans la tienne,

Et qu'à d'autre qu'à toi jamais elle appartienne ?

Tu veux fuir, m'as-tu dit : fuis ; mais n'espère pas

M'empêcher de te suivre attachée à tes pas !

Qu'importe où nous soyons si nous sommes ensemble ;

Est-il donc un désert si triste, qui ne semble

Plus riant qu'un palais, quand il est animé

Par l'aspect du bonheur et de l'objet aimé ?

Et que me font à moi tous ces biens qui m'attendent ?

Lorsqu'on s'est dit : je t'aime ! et que les cœurs s'entendent,

Que sont tous les trésors, qu'est l'univers pour eux.

Et que demandent-ils de plus pour être heureux ?

Mais comment fuir ? comment tromper la vigilance

D'un père soupçonneux qui m'épie en silence ?

Je m'abusais ! Eh bien, écoute le serment

Que te jure ma bouche en cet affreux moment :

Puisqu'on l'a résolu, puisqu'on me sacrifie.

Puisqu'on veut mon malheur, eh bien ! je les défie :

Ils ne m'auront que morte, et je n'aurai laissé

Pour traîner à l'autel qu'un cadavre glacé ! »


II


Lorsque je l'ai *****, elle était mariée

Depuis cinq ans passés : « Ah ! s'est-elle écriée,

C'est vous ! bien vous a pris d'être venu nous voir :

Mais où donc étiez-vous ? Et ne peut-on savoir

Pourquoi, depuis un siècle, éloigné de la France,

Vous nous avez ainsi laissés dans l'ignorance ?

Quant à nous, tout va bien : le sort nous a souri.

- J'ai parlé bien souvent de vous à mon mari ;

C'est un homme d'honneur, que j'aime et je révère,

Sage négociant, de probité sévère,

Qui par son zèle actif chaque jour agrandit

L'essor de son commerce, et double son crédit :

Et puisque le hasard à la fin nous rassemble ;

Je vous présenterai, vous causerez ensemble ;

Il vous recevra bien, empressé de saisir

Pareille occasion de me faire plaisir.

Vous verrez mes enfans : j'en ai trois. Mon aînée

Est chez mes belles-sœurs, qui me l'ont emmenée ;

Je l'attends samedi matin : vous la verrez.

Oh, c'est qu'elle est charmante ! ensuite, vous saurez

Qu'elle lit couramment, écrit même, et commence

A jouer la sonate et chanter la romance.

Et mon fils ! il aura ses trois ans et demi

Le vingt du mois prochain ; du reste, mon ami,

Vous verrez comme il est grand et fort pour son âge ;

C'est le plus bel enfant de tout le voisinage.

Et puis, j'ai mon petit. - Je ne l'ai pas nourri :

Mes couches ont été pénibles ; mon mari,

Qui craignait pour mon lait, a voulu que je prisse

Sur moi de le laisser aux mains d'une nourrice.

Mais de cet embarras je vais me délivrer,

Et le docteur a dit qu'on pouvait le sevrer.

- Ainsi dans mes enfans, dans un époux qui m'aime,

J'ai trouvé le bonheur domestique ; et vous même,

Vous dépendez de vous, j'imagine, et partant

Qui peut vous empêcher d'en faire un jour autant ?

Je sais qu'en pareil cas le choix est difficile.

Que vous avez parfois une humeur indocile ;

Mais on peut réussir, et vous réussirez :

Vous prendrez une femme, et nous l'amènerez,

Elle viendra passer l'été dans notre terre :

Jusque-là toutefois, libre et célibataire,

Pensez à vos amis, et venez en garçon

Nous demander dimanche à dîner sans façon. »
À Catulle Mendès


La petite marquise Osine est toute belle,

Elle pourrait aller grossir la ribambelle

Des folles de Watteau sous leur chapeau de fleurs

Et de soleil, mais comme on dit, elle aime ailleurs

Parisienne en tout, spirituelle et bonne

Et mauvaise à ne rien redouter de personne,

Avec cet air mi-faux qui fait que l'on vous croit,

C'est un ange fait pour le monde qu'elle voit,

Un ange blond, et même on dit qu'il a des ailes.


Vingt soupirants, brûlés du feu des meilleurs zèles

Avaient en vain quêté leur main à ses seize ans,

Quand le pauvre marquis, quittant ses paysans

Comme il avait quitté son escadron, vint faire

Escale au Jockey ; vous connaissez son affaire

Avec la grosse Emma de qui - l'eussions-nous cru ?

Le bon garçon était absolument féru,

Son désespoir après le départ de la grue,

Le duel avec Gontran, c'est vieux comme la rue ;

Bref il vit la petite un jour dans un salon,

S'en éprit tout d'un coup comme un fou ; même l'on

Dit qu'il en oublia si bien son infidèle

Qu'on le voyait le jour d'ensuite avec Adèle.

Temps et mœurs ! La petite (on sait tout aux Oiseaux)

Connaissait le roman du cher, et jusques aux

Moindres chapitres : elle en conçut de l'estime.

Aussi quand le marquis offrit sa légitime

Et sa main contre sa menotte, elle dit : Oui,

Avec un franc parler d'allégresse inouï.

Les parents, voyant sans horreur ce mariage

(Le marquis était riche et pouvait passer sage)

Signèrent au contrat avec laisser-aller.

Elle qui voyait là quelqu'un à consoler

Ouït la messe dans une ferveur profonde.


Elle le consola deux ans. Deux ans du monde !


Mais tout passe !

Si bien qu'un jour qu'elle attendait

Un autre et que cet autre atrocement tardait,

De dépit la voilà soudain qui s'agenouille

Devant l'image d'une Vierge à la quenouille

Qui se trouvait là, dans cette chambre en garni,

Demandant à Marie, en un trouble infini,

Pardon de son péché si grand, - si cher encore

Bien qu'elle croie au fond du cœur qu'elle l'abhorre.


Comme elle relevait son front d'entre ses mains

Elle vit Jésus-Christ avec les traits humains

Et les habits qu'il a dans les tableaux d'église.

Sévère, il regardait tristement la marquise.

La vision flottait blanche dans un jour bleu

Dont les ondes voilant l'apparence du lieu,

Semblaient envelopper d'une atmosphère élue

Osine qui tremblait d'extase irrésolue

Et qui balbutiait des exclamations.

Des accords assoupis de harpes de Sions

Célestes descendaient et montaient par la chambre

Et des parfums d'encens, de cinnamome et d'ambre

Fluaient, et le parquet retentissait des pas

Mystérieux de pieds que l'on ne voyait pas,

Tandis qu'autour c'était, en cadences soyeuses,

Un grand frémissement d'ailes mystérieuses

La marquise restait à genoux, attendant,

Toute admiration peureuse, cependant.


Et le Sauveur parla :

« Ma fille, le temps passe,

Et ce n'est pas toujours le moment de la grâce.

Profitez de cette heure, ou c'en est fait de vous. »


La vision cessa.

Oui certes, il est doux

Le roman d'un premier amant. L'âme s'essaie,

C'est un jeune coureur à la première haie.

C'est si mignard qu'on croit à peine que c'est mal.

Quelque chose d'étonnamment matutinal.

On sort du mariage habitueux. C'est comme

Qui dirait la lueur aurorale de l'homme

Et les baisers parmi cette fraîche clarté

Sonnent comme des cris d'alouette en été,

Ô le premier amant ! Souvenez-vous, mesdames !

Vagissant et timide élancement des âmes

Vers le fruit défendu qu'un soupir révéla...

Mais le second amant d'une femme, voilà !

On a tout su. La faute est bien délibérée

Et c'est bien un nouvel état que l'on se crée,

Un autre mariage à soi-même avoué.

Plus de retour possible au foyer bafoué.

Le mari, débonnaire ou non, fait bonne garde

Et dissimule mal. Déjà rit et bavarde

Le monde hostile et qui sévirait au besoin.

Ah, que l'aise de l'autre intrigue se fait **** !

Mais aussi cette fois comme on vit ; comme on aime,

Tout le cœur est éclos en une fleur suprême.

Ah, c'est bon ! Et l'on jette à ce feu tout remords,

On ne vit que pour lui, tous autres soins sont morts.

On est à lui, on n'est qu'à lui, c'est pour la vie,

Ce sera pour après la vie, et l'on défie

Les lois humaines et divines, car on est

Folle de corps et d'âme, et l'on ne reconnaît

Plus rien, et l'on ne sait plus rien, sinon qu'on l'aime !


Or cet amant était justement le deuxième

De la marquise, ce qui fait qu'un jour après,

- Ô sans malice et presque avec quelques regrets -

Elle le revoyait pour le revoir encore.

Quant au miracle, comme une odeur s'évapore,

Elle n'y pensa plus bientôt que vaguement.


Un matin, elle était dans son jardin charmant,

Un matin de printemps, un jardin de plaisance.

Les fleurs vraiment semblaient saluer sa présence,

Et frémissaient au vent léger, et s'inclinaient

Et les feuillages, verts tendrement, lui donnaient

L'aubade d'un timide et délicat ramage

Et les petits oiseaux, volant à son passage,

Pépiaient à plaisir dans l'air tout embaumé

Des feuilles, des bourgeons et des gommes de mai.

Elle pensait à lui ; sa vue errait, distraite,

À travers l'ombre jeune et la pompe discrète

D'un grand rosier bercé d'un mouvement câlin,

Quand elle vit Jésus en vêtements de lin

Qui marchait, écartant les branches de l'arbuste

Et la couvait d'un long regard triste. Et le Juste

Pleurait. Et tout en un instant s'évanouit.


Elle se recueillait.

Soudain un petit bruit

Se fit. On lui portait en secret une lettre,

Une lettre de lui, qui lui marquait peut-être

Un rendez-vous.


Elle ne put la déchirer.


. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Marquis, pauvre marquis, qu'avez-vous à pleurer

Au chevet de ce lit de blanche mousseline ?

Elle est malade, bien malade.

« Sœur Aline,

A-t-elle un peu dormi ? »

- « Mal, monsieur le marquis. »

Et le marquis pleurait.

« Elle est ainsi depuis

Deux heures, somnolente et calme. Mais que dire

De la nuit ? Ah, monsieur le marquis, quel délire !

Elle vous appelait, vous demandait pardon

Sans cesse, encor, toujours, et tirait le cordon

De sa sonnette. »

Et le marquis frappait sa tête

De ses deux poings et, fou dans sa douleur muette

Marchait à grands pas sourds sur les tapis épais

(Dès qu'elle fut malade, elle n'eut pas de paix

Qu'elle n'eût avoué ses fautes au pauvre homme

Qui pardonna.) La sœur reprit pâle : « Elle eut comme

Un rêve, un rêve affreux. Elle voyait Jésus,

Terrible sur la nue et qui marchait dessus,

Un glaive dans la main droite, et de la main gauche

Qui ramait lentement comme une faux qui fauche,

Écartant sa prière, et passait furieux. »


. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Un prêtre, saluant les assistants des yeux,

Entre.

Elle dort.

Ô ses paupières violettes !

Ô ses petites mains qui tremblent maigrelettes !

Ô tout son corps perdu dans les draps étouffants !


Regardez, elle meurt de la mort des enfants.

Et le prêtre anxieux, se penche à son oreille.

Elle s'agite un peu, la voilà qui s'éveille,

Elle voudrait parler, la voilà qui s'endort

Plus pâle.

Et le marquis : « Est-ce déjà la mort ? »

Et le docteur lui prend les deux mains, et sort vite.


On l'enterrait hier matin. Pauvre petite !
Un bonhomme de mes parents,
Que j'ai connu dans mon jeune âge,
Se faisait adorer de tout son voisinage ;
Consulté, vénéré des petits et des grands,
Il vivait dans sa terre en véritable sage.
Il n'avait pas beaucoup d'écus,
Mais cependant assez pour vivre dans l'aisance ;
En revanche force vertus,
Du sens, de l'esprit par-dessus,
Et cette aménité que donne l'innocence.
Quand un pauvre venait le voir,
S'il avait de l'argent, il donnait des pistoles ;
Et s'in n'en avait point, du moins par ses paroles
Il lui rendait un peu de courage et d'espoir.
Il raccommodait les familles,
Corrigeait doucement les jeunes étourdis,
Riait avec les jeunes filles,
Et leur trouvait de bons maris.
Indulgent aux défauts des autres,
Il répétait souvent : n'avons-nous pas les nôtres ?
Ceux-ci sont nés boiteux, ceux-là sont nés bossus,
L'un un peu moins, l'autre un peu plus :
La nature de cent manières
Voulut nous affliger : marchons ensemble en paix ;
Le chemin est assez mauvais
Sans nous jeter encor des pierres.
Or il arriva certain jour
Que notre bon vieillard trouva dans une tour
Un trésor caché sous la terre.
D'abord il n'y voit qu'un moyen
De pouvoir faire plus de bien ;
Il le prend, l'emporte et le serre.
Puis, en réfléchissant, le voilà qui se dit :
Cet or que j 'ai trouvé ferait plus de profit
Si j'en augmentais mon domaine ;
J'aurais plus de vassaux, je serais plus puissant.
Je peux mieux faire encor : dans la ville prochaine
Achetons une charge, et soyons président.
Président ! Cela vaut la peine.
Je n'ai pas fait mon droit ; mais, avec mon argent,
On m'en dispensera, puisque cela s'achète.
Tandis qu'il rêve et qu'il projette,
Sa servante vient l'avertir
Que les jeunes gens du village
Dans la cour du château sont à se divertir.
Le dimanche, c'était l'usage,
Le seigneur se plaisait à danser avec eux.
Oh ! Ma foi, répond-il, j'ai bien d'autres affaires ;
Que l'on danse sans moi. L'esprit plein de chimères,
Il s'enferme tout seul pour se tourmenter mieux.
Ensuite il va joindre à sa somme
Un petit sac d'argent, reste du mois dernier.
Dans l'instant arrive un pauvre homme
Qui tout en pleurs vient le prier
De vouloir lui prêter vingt écus pour sa taille :
Le collecteur, dit-il, va me mettre en prison,
Et n'a laissé dans ma maison
Que six enfants sur de la paille.
Notre nouveau Crésus lui répond durement
Qu'il n'est point en argent comptant.
Le pauvre malheureux le regarde, soupire,
Et s'en retourne sans mot dire.
Mais il n'était pas ****, que notre bon seigneur
Retrouve tout-à-coup son cœur ;
Il court au paysan, l'embrasse,
De cent écus lui fait don,
Et lui demande encor pardon.
Ensuite il fait crier que sur la grande place
Le village assemblé se rende dans l'instant.
On obéit : notre bonhomme
Arrive avec toute sa somme,
En un seul monceau la répand.
Mes amis, leur dit-il, vous voyez cet argent :
Depuis qu'il m'appartient, je ne suis plus le même,
Mon âme est endurcie et la voix du malheur
N'arrive plus jusqu'à mon cœur.
Mes enfants, sauvez-moi de ce péril extrême ;
Prenez et partagez ce dangereux métal ;
Emportez votre part chacun dans votre asile ;
Entre tous divisé, cet or peut être utile ;
Réuni chez un seul, il ne fait que du mal.
Soyons contents du nécessaire
Sans jamais souhaiter de trésors superflus :
Il faut les redouter autant que la misère,
Comme elle ils chassent les vertus.
Mon père, fils de lièvre de métal et de coq de bois,
Est né sous l 'obédience du porc d'eau,.
Ma mère, fille de lièvre d'eau et et de chien de métal,
Sous celle de la chèvre de métal.
Je naquis sous le dragon d'eau un jeudi,
Chaotique et sauvage, à quatorze heures vingt-cinq
A la longitude soixante et un virgule sept ouest,
Quatre mille et six cent quarante neuf ans après le roi Jaune
Puer aeternus, dragon noir, tout feu tout flamme
Dominante intuition et adjuvant pensée !
Compatibilité optimale : serpent et rat !
Le sang qui court dans mes veines
C'est la Rivière Noire, le fleuve Amour
Je suis frère cosmique du Dragon Jaune,
Du Dragon Perle et du Grand dragon.
Et Dragon d'Eau je conçus avec un cheval de bois
Une chèvre de terre.
Vint ensuite un serpent d'eau
Qui engendra un lièvre de feu
suivi d'un serpent de terre.
Puis ce fut le tour d'un buffle de métal
Dont j'héritai d'un buffle de feu
Suivi d'un lièvre de terre.
Ma chère et tendre est un serpent d'eau.
Et si je remonte plus **** encore
Si je me replonge dans ma généalogie zoologique et élémentaire
Mes arrière-grands-pères paternels étaient chien d'eau et serpent de feu
Mes arrière-grands-pères maternels étaient lièvre de terre et cheval de métal
Mes arrière-grands-mères paternelles étaient rat de bois et cheval de terre
Mes arrière-grands-mères maternelles étaient lièvre de terre et cheval d'eau.

Je vous épargne les arrière-arrière
Et les trois fois arrière
De cette généalogie astrologique
Mais ne trouvez-vous pas étrange
Que je sois le seul dragon d'eau de cette lignée
Et que par exemple aucun tigre d'eau ni de papier ni de rhum n'y figure ?
Emaysee Feb 2015
I was walking around the house I live in today picking up after the morning rush hour as I call it. I have been here a little over three years so it is very familiar, the clothes are mine the books, the furniture, the children, every room every smell is me. Then I went to my ensuite to brush my teeth and as I looked in the mirror I noticed that the person in there was not as familiar as everything I had just seen. He was old, a little overweight and had a lost sad look in his eyes. It made me ponder and wonder how he had gone from being what I was expecting to see in the mirror, to this stranger who looks so lost and removed from how he was supposed to turn out.
My eldest daughter turned 16 last Wednesday, and we spent the day together doing a little shopping, just hanging out, talking about everything and nothing as it were and I was talking about “the old days”, and she said but you can’t’ live with regrets, to which I replied yes you can, you do , and you can’t avoid it, What you have to do is realize the stuff that you need to regret to prevent yourself or any one that you love deeply doing similar things which will lead them down a path of regret. I gave her the best and closest and most personal example I could give her at the time and that was meeting her mother whom I am no longer with. Now her mother over the years caused me heartache and pain, made me question my own values and judgements, alienate people whom I trusted and loved for years, amongst many other things, I am in no way blaming her, it is just a statement of fact from my perspective. Do I regret meeting her, of course not how can I. I have three children whom I love more than my own life because I met her. Can I regret some of the decisions I made in that relationship, of course not, everything you do has a causal effect on the future, if I regretted anything in that relationship it would change the way things are now, My children live with me, and if I regretted i.e.  wanted to change something about my time with their mother it may change where I am today, Once again my children live with me, are healthy and love me, why would I want risk changing that. Of course this is all theoretical because we can’t change the past, take back what we did etc. but it does make for an interesting discussion and of course is the subject of many Hollywood movies.
The Back to the future franchise manages to cover the subject with humour whist the movie” The Butterfly Effect” with Ashton Kutcher was  very dark, but dealt with essentially the same subject, change the past and its causal effect on the current.
“Regrets I’ve had a few, but then again too few to mention my friends I’ll say it clear I'll state my case of which I’m certain to think I did all that and may I say not in a shy way, oh no. oh no not me, I did it, my way.”
If only I was sure of my choices as Frank Sinatra.
J'ai ri d'abord.
J'étais dans mon champ plein de roses.
J'errais. Âme attentive au clair-obscur des choses,
Je vois au fond de tout luire un vague flambeau.
C'était le matin, l'heure où le bois se fait beau,
Où la nature semble une immense prunelle
Éblouie, ayant Dieu presque visible en elle.
Pour faire fête à l'aube, au bord des flots dormants,
Les ronces se couvraient d'un tas de diamants ;
Les brins d'herbe coquets mettaient toutes leurs perles ;
La mer chantait ; les geais causaient avec les merles ;
Les papillons volaient du cytise au myrtil.
Entre un ami. - Bonjour. Savez-vous ? Me dit-il,
On vient de vous brûler sur la place publique.
- Où ça ? - Dans un pays honnête et catholique.
- Je le suppose. - Peste ! Ils vous ont pris vivant
Dans un livre où l'on voit le bagne et le couvent,
Vous ont brûlé, vous diable et juif, avec esclandre,
Ensuite ils ont au vent fait jeter votre cendre.
- Il serait peu décent qu'il en fût autrement.
Mais quand ça ? - L'autre jour. En Espagne. - Vraiment.
- Ils ont fait cuire au bout de leur grande pincette
Myriel, Jean ValJean, Marius et Cosette,
Vos Misérables, vous, toute votre âme enfin.
Vos êtes un de ceux dont Escobar a faim.
Vous voilà quelque peu grillé comme Voltaire.
- Donc j'ai chaud en Espagne et froid en Angleterre.
Tel est mon sort. - La chose est dans tous les journaux.
Ah ! Si vous n'étiez pas chez ces bons huguenots !
L'ennui, c'est qu'on ne peut jusqu'ici vous poursuivre.
Ne pouvant rôtir l'homme, on a flambé le livre.

- C'est le moins. - Vous voyez d'ici tous les détails.
De gros bonshommes noirs devant de grands portails,
Un feu, de quoi brûler une bibliothèque.
- Un évêque m'a fait cet honneur ! - Un évêque ?
Morbleu ! Pour vous damner ils se sont assemblés,
Et ce n'est pas un seul, c'est tous. ? Vous me comblez. -
Et nous rions.

Et puis je rentre, et je médite.
Ils en sont là.

Du temps de Vénus Aphrodite,
Parfois, seule, écoutant on ne sait quelles voix,
La déesse errait nue et blanche au fond des bois ;
Elle marchait tranquille, et sa beauté sans voiles,
Ses cheveux faits d'écume et ses yeux faits d'étoiles,
Étaient dans la forêt comme une vision ;
Cependant, retenant leur respiration,
Voyant au **** passer cette clarté, les faunes
S'approchaient ; l'ægipan, le satyre aux yeux jaunes,
Se glissaient en arrière ivres d'un vil désir,
Et brusquement tendaient le bras pour la saisir,
Et le bois frissonnait, et la surnaturelle,
Pâle, se retournait sentant leur main sur elle.
Ainsi, dans notre siècle aux mirages trompeurs,
La conscience humaine a d'étranges stupeurs ;
Lumineuse, elle marche en notre crépuscule,
Et tout à coup, devant le faune, elle recule.
Tartuffe est là, nouveau Satan d'un autre éden.
Nous constatons dans l'ombre, à chaque instant, soudain,
Le vague allongement de quelque griffe infâme
Et l'essai ténébreux de nous prendre notre âme.
L'esprit humain se sent tâté par un bourreau.
Mais doucement. On jette au noir quemadero
Ce qu'on peut, mais plus **** on fera mieux peut-être,
Et votre meurtrier est timide ; il est prêtre.
Il vous demanderait presque permission.
Il allume un brasier, fait sa procession,
Met des bûches au feu, du bitume au cilice,
Soit ; mais si gentiment qu'après votre supplice
Vous riez.

Grillandus n'est plus que Loyola.
Vous lui dites : ma foi, c'est drôle. Touchez là.

Eh bien, riez. C'est bon. Attendez, imbéciles !
Lui qui porte en ses yeux l'âme des noirs Basiles,
Il rit de vous voir rire. Il est Vichnou, Mithra,
Teutatès, et ce feu pour rire grandira.
Ah ! Vous criez : bravo ! Ta rage est ma servante.
Brûle mes livres. Bien, très bien ! Pousse à la vente !
Et lui songe. Il se dit : - La chose a réussi.
Quand le livre est brûlé, l'écrivain est roussi.
La suite à demain. - Vous, vous raillez. Il partage
Votre joie, avec l'air d'un prêtre de Carthage.
Il dit : leur cécité toujours me protégea.
Sa mâchoire, qui rit encor, vous mord déjà.
N'est-ce pas ? Ce brûleur avec bonté nous traite,
Et son autodafé n'est qu'une chaufferette !
Ah ! Les vrais tourbillons de flamme auront leur tour.
En elle, comme un œuf contient le grand vautour,
La petite étincelle a l'incendie énorme.
Attendez seulement que la France s'endorme,
Et vous verrez.

Peut-on calculer le chemin
Que ferait pas à pas, hier, aujourd'hui, demain,
L'effroyable tortue avec ses pieds fossiles ?
Qui sait ? Bientôt peut-être on aura des conciles !
On entendra, qui sait ? Un homme dire à Dieu :
- L'infaillible, c'est moi. Place ! Recule un peu. -
Quoi ! Recommence-t-on ? Ciel ! Serait-il possible
Que l'homme redevînt pâture, proie et cible !
Et qu'on revît les temps difformes ! Qu'on revît
Le double joug qui tue autant qu'il asservit !
Qu'on revît se dresser sur le globe, vil bouge,
Près du sceptre d'airain la houlette en fer rouge !
Nos pères l'ont subi, ce double pouvoir-là !
Nuit ! Mort ! Melchisédech compliqué d'Attila !
Ils ont vu sur leurs fronts, eux parias sans nombre,
Le côte à côte affreux des deux sceptres dans l'ombre ;
Ils entendaient leur foudre au fond du firmament,
Moins effrayante encor que leur chuchotement.
- Prends les peuples, César. - Toi, Pierre, prends les âmes.
- Prends la pourpre, César. - Mais toi, qu'as-tu ? - Les flammes.
- Et puis ? - Cela suffit. - Régnons.

Âges hideux !
L'homme blanc, l'homme sombre. Ils sont un. Ils sont deux.
Là le guerrier, ici le pontife ; et leurs suites,
Confesseurs, massacreurs, tueurs, bourreaux, jésuites !
Ô deuil ! Sur les bûchers et les sanbenitos
Rome a, quatre cents ans, braillé son vil pathos,
Jetant sur l'univers terrifié qui souffre
D'une main l'eau bénite et de l'autre le soufre.
Tous ces prêtres portaient l'affreux masque aux trous noirs ;
Leurs mitres ressemblaient dans l'ombre aux éteignoirs ;
Ils ont été la Nuit dans l'obscur moyen-âge ;
Ils sont tout prêts à faire encor ce personnage,
Et jusqu'en notre siècle, à cette heure engourdi,
On les verrait, avec leur torche en plein midi,
Avec leur crosse, avec leurs bedeaux, populace,
Reparaître et rentrer, s'ils trouvaient de la place
Pour passer, ô Voltaire, entre Jean-Jacques et toi !

Non, non, non ! Reculez, faux pouvoir, fausse foi !
Oh ! La Rome des frocs ! Oh ! L'Espagne des moines !
Disparaissez ! Prêcheurs captant les patrimoines !
Bonnets carrés ! Camails ! Capuchons ! Clercs ! Abbés !
Tas d'horribles fronts bas, tonsurés ou nimbés !
Ô mornes visions du tison et du glaive !

Exécrable passé qui toujours se relève
Et sur l'humanité se dresse menaçant !
Saulx-Tavanne, écumant une écume de sang,
Criant : égorgez tout ! Dieu fera le triage !
La juive de seize ans brûlée au mariage
De Charles deux avec Louise d'Orléans,
Et dans l'autodafé plein de brasiers béants
Offerte aux fiancés comme un cierge de noce ;
Campanella brisé par l'église féroce ;
Jordan Bruno lié sous un ruisseau de poix
Qui ronge par sa flamme et creuse par son poids ;
D'Albe qui dans l'horreur des bûchers se promène
Séchant sa main sanglante à cette braise humaine ;
Galilée abaissant ses genoux repentants ;
La place d'Abbeville où Labarre à vingt ans,
Pour avoir chansonné toute cette canaille,
Eut la langue arrachée avec une tenaille,
Et hurla dans le feu, tordant ses noirs moignons ;
Le marché de Rouen dont les sombres pignons
Ont le rouge reflet de ton supplice, ô Jeanne !
Huss brûlé par Martin, l'aigle tué par l'âne ;
Farnèse et Charles-Quint, Grégoire et Sigismond,
Toujours ensemble assis comme au sommet d'un mont,
À leurs pieds toute l'âme humaine épouvantée
Sous cet effrayant Dieu qui fait le monde athée ;
Ce passé m'apparaît ! Vous me faites horreur,
Croulez, toi monstre pape, et toi monstre empereur !
Dès la pointe du jour, sortant de son hameau,
Colas, jeune pasteur d'un assez beau troupeau,
Le conduisait au pâturage :
Sur sa route il trouve un ruisseau
Que, la nuit précédente, un effroyable orage
Avait rendu torrent ; comment passer cette eau ?
Chiens, brebis et berger, tout s'arrête au rivage.
En faisant un circuit, l'on eût gagné le pont ;
C'était bien le plus sûr, mais c'était le plus long ;
Colas veut abréger. D'abord il considère
Qu'il peut franchir cette rivière :
Et comme ses béliers sont forts, Il conclut que, sans grands efforts,
Le troupeau sautera. Cela dit, il s'élance ;
Son chien saute après lui, béliers d'entrer en danse,
A qui mieux mieux ; courage, allons !
Après les béliers, les moutons ;
Tout est en l'air, tout saute, et Colas les excite
En s'applaudissant du moyen.
Les béliers, les moutons, sautèrent assez bien ;
Mais les brebis vinrent ensuite,
Les agneaux, les vieillards, les faibles, les peureux,
Les mutins, corps toujours nombreux,
Qui refusaient le saut ou sautaient de colère
Et, soit faiblesse, soit dépit,
Se laissaient choir dans la rivière.
Il s'en noya le quart ; un autre quart s'enfuit,
Et sous la dent du loup périt.
Colas, réduit à la misère,
S'aperçut, mais trop ****, que pour un bon pasteur
Le plus court n'est pas le meilleur.
Marbre de Paros.

Un jour, au doux rêveur qui l'aime,
En train de montrer ses trésors,
Elle voulut lire un poème,
Le poème de son beau corps.

D'abord, superbe et triomphante
Elle vint en grand apparat,
Traînant avec des airs d'infante
Un flot de velours nacarat :

Telle qu'au rebord de sa loge
Elle brille aux Italiens,
Ecoutant passer son éloge
Dans les chants des musiciens.

Ensuite, en sa verve d'artiste,
Laissant tomber l'épais velours,
Dans un nuage de batiste
Elle ébaucha ses fiers contours.

Glissant de l'épaule à la hanche,
La chemise aux plis nonchalants,
Comme une tourterelle blanche
Vint s'abattre sur ses pieds blancs.

Pour Apelle ou pour Cléoméne,
Elle semblait, marbre de chair,
En Vénus Anadyomène
Poser nue au bord de la mer.

De grosses perles de Venise
Roulaient au lieu de gouttes d'eau,
Grains laiteux qu'un rayon irise,
Sur le frais satin de sa peau.

Oh ! quelles ravissantes choses,
Dans sa divine nudité,
Avec les strophes de ses poses,
Chantait cet hymne de beauté !

Comme les flots baisant le sable
Sous la lune aux tremblants rayons,
Sa grâce était intarissable
En molles ondulations.

Mais bientôt, lasse d'art antique,
De Phidias et de Vénus,
Dans une autre stance plastique
Elle groupe ses charmes nus.

Sur un tapis de Cachemire,
C'est la sultane du sérail,
Riant au miroir qui l'admire
Avec un rire de corail ;

La Géorgienne indolente,
Avec son souple narguilhé,
Etalant sa hanche opulente,
Un pied sous l'autre replié.

Et comme l'odalisque d'Ingres,
De ses reins cambrant les rondeurs,
En dépit des vertus malingres,
En dépit des maigres pudeurs !

Paresseuse odalisque, arrière !
Voici le tableau dans son jour,
Le diamant dans sa lumière ;
Voici la beauté dans l'amour !

Sa tête penche et se renverse ;
Haletante, dressant les seins,
Aux bras du rêve qui la berce,
Elle tombe sur ses coussins.

Ses paupières battent des ailes
Sur leurs globes d'argent bruni,
Et l'on voit monter ses prunelles
Dans la nacre de l'infini.

D'un linceul de point d'Angleterre
Que l'on recouvre sa beauté :
L'extase l'a prise à la terre ;
Elle est morte de volupté !

Que les violettes de Parme,
Au lieu des tristes fleurs des morts
Où chaque perle est une larme,
Pleurent en bouquets sur son corps !

Et que mollement on la pose
Sur son lit, tombeau blanc et doux,
Où le poète, à la nuit close,
Ira prier à deux genoux.
Virginie Oct 2017
Vous voyez le désert ?
Ce néant ?
C'était l'état dans lequel se trouvait mon esprit.

Ensuite, arrive un moment où je rajoute
mes doutes et envies,
mes déceptions et satisfactions,
mes hésitations et décisions.

Le désert se retrouve en champs de bataille.
Tom Vassos Dec 2019
Trébuchant,
Ne va nulle part.
Perdu de désespoir,
Perdu dans le chagrin.

Trébuchant en rond,
Ne pas me réveiller de mon rêve.
Perdu dans mes pensées,
Perdu dans le passé.

Trébuchant à impuissant,
Pas capable de guérir mon cœur.
Perdu dans les émotions,
Perdu dans l'angoisse.

Trébuchant vers nulle part,
Ne sachant pas comment se lever.
Perdu dans ma douleur,
Perdu dans ma culpabilité.

Trébuchant à amer,
Ne sachant pas quoi faire ensuite.
Perdu dans les conneries,
Perdu dans la colère.

Trébuchant pour décliner,
Ne sachant pas comment se libérer.
Perdu dans la confusion,
Perdu dans l'illusion.

Trébuchant de détresse,
Ne sachant pas pourquoi je t'aime.
Perdu avec les démons,
Perdu dans le bourbier.

Trébuchant à rien,
Ne connaissant pas la vraie dévotion.
Perdu dans mon tourment,
Perdu dans le non-sens.

Trébuchant sur le désordre,
Ne sachant pas comment riposter.
Perdu dans le chaos,
Perdu dans la fureur.

Trébuchant à l'agonie,
Ne sachant pas comment changer de cap.
Perdu dans un gros gâchis,
Perdu dans des blessures silencieuses.

Trébuchant vers la destruction,
Ne sachant pas se tenir debout.
Perdu dans l'isolement,
Perdu dans la désillusion.

Trébuchant jusqu'à l'extinction,
Peu importe où je me retrouve.
Perdu dans la dévastation,
Perdu en ruine.

Réveille-toi, réveille-toi,
Levez-vous, levez-vous,
Grandir, grandir,
Lève-toi, lève-toi,
Battez-vous, battez-vous,
Contre-attaque, contre-attaque,
Envolez-vous maintenant, envolez-vous maintenant.

Fermez la porte… Libérez-vous.
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Thanks!
Gordon Fussey Aug 2017
there's something about Josephine
or is my mind playing games
the quick assembly Gatling gun
the lion doll that tames

i met her on the Waltzer where
she fed me tales so strange
the fermented dog in a salty lake
the rifle without a range

an evening in a sparse living room
one chair, one fire and a screen
an ensuite rubber holding cell
a kitchen cat and cream

there's something about Josephine
i love her smile for sure
her collection of multi-vitamins
Her urge to cure and cure
Nous sommes bien faits l'un pour l'autre ;

Pourtant quand tu me rencontreras

Menant mes derniers embarras

D'homme grave et de bon apôtre,

Ruine encore de chrétien,

Philosophe déjà païen,


Lourd de doctrine et de scrupule,

(Le tout un peu décomposé)

Mais au fond très bien disposé

Pour la popine et la crapule,

En un mot, sot entre les sots

De cette sorte de puceaux,


T'eus quelque mal à la conquête,

- Et par ce mot que j'ai voulu

J'entends ton triomphe absolu, -

Sinon de mon cœur, de ma tête ;

Je ne parle pas de mon corps

Vaincu dès les primes abords.


Mais comme nous sympathisâmes

Dès nos esprits mis en rapport

Et dès lors quel parfait accord

Entre ces luronnes, nos deux âmes,

Ces luronnes et nos lurons

D'esprits tout carrés et tout ronds !


Toi simple encor, que compliquée,

Et moi naïf aux cents replis,

Notre expérience des lits

Et noire ignorance marquée

En fait de sentiment subtil,

Tout ce nous rendait que gentil


L'un à l'autre ! en dépit, par crises,

De colères bien vite au trot,

D'humeurs noires, roses bientôt,

Et, mon Dieu, d'un tas de sottises

Qu'on réparait, pour t'apaiser

Madame et Monsieur, d'un baiser !


C'est de persévérer, petite !

C'est, chère, de continuer,

Quittes à parfois nous tuer

Pour nous ressusciter ensuite,

C'est de rester à deux, vraiment,

Bon cœur et mauvais garnement.
Persécuté, proscrit, chassé de son asile,
Pour avoir appelé les choses par leur nom,
Un pauvre philosophe errait de ville en ville,
Emportant avec lui tous ses biens, sa raison.
Un jour qu'il méditait sur le fruit de ses veilles,
C'était dans un grand bois, il voit un chat-huant
Entouré de geais, de corneilles,
Qui le harcelaient en criant :
C'est un coquin, c'est un impie,
Un ennemi de la patrie ;
Il faut le plumer vif : oui, oui, plumons, plumons,
Ensuite nous le jugerons.
Et tous fondaient sur lui ; la malheureuse bête,
Tournant et retournant sa bonne et grosse tête,
Leur disait, mais en vain, d'excellentes raisons.
Touché de son malheur, car la philosophie
Nous rend plus doux et plus humains,
Notre sage fait fuir la cohorte ennemie,
Puis dit au chat-huant : pourquoi ces assassins
En voulaient-ils à votre vie ?
Que leur avez-vous fait ? L'oiseau lui répondit :
Rien du tout ; mon seul crime est d'y voir clair la nuit.
Avec ses nerfs rompus, une main écorchée,
Qui marche sans le corps dont elle est arrachée,
Crispe ses doigts crochus armés d'ongles de fer
Pour me saisir ; des feux pareils aux feux d'enfer
Se croisent devant moi ; dans l'ombre, des yeux fauves
Rayonnent ; des vautours, à cous rouges et chauves,
Battent mon front de l'aile en poussant des cris sourds ;
En vain pour me sauver je lève mes pieds lourds,
Des flots de plomb fondu subitement les baignent,
À des pointes d'acier ils se heurtent et saignent,
Meurtris et disloqués ; et mon dos cependant,
Ruisselant de sueur, frissonne au souffle ardent
De naseaux enflammés, de gueules haletantes :
Les voilà, les voilà ! dans mes chairs palpitantes
Je sens des becs d'oiseaux avides se plonger,
Fouiller profondément, jusqu'aux os me ronger,
Et puis des dents de loups et de serpents qui mordent
Comme une scie aiguë, et des pinces qui tordent ;
Ensuite le sol manque à mes pas chancelants :
Un gouffre me reçoit ; sur des rochers brûlants,
Sur des pics anguleux que la lune reflète,
Tremblant, je roule, roule, et j'arrive squelette.
Dans un marais de sang ; bientôt, spectres hideux,
Des morts au teint bleuâtre en sortent deux à deux,
Et, se penchant vers moi, m'apprennent les mystères
Que le trépas révèle aux pâles feudataires
De son empire ; alors, étrange enchantement,
Ce qui fut moi s'envole, et passe lentement
À travers un brouillard couvrant les flèches grêles
D'une église gothique aux moresques dentelles.
Déchirant une proie enlevée au tombeau,
En me voyant venir, tout joyeux, un corbeau
Croasse, et, s'envolant aux steppes de l'Ukraine,
Par un pouvoir magique à sa suite m'entraîne,
Et j'aperçois bientôt, non **** d'un vieux manoir,
À l'angle d'un taillis, surgir un gibet noir
Soutenant un pendu ; d'effroyables sorcières
Dansent autour, et moi, de fureurs carnassières
Agité, je ressens un immense désir
De broyer sous mes dents sa chair, et de saisir,
Avec quelque lambeau de sa peau bleue et verte,
Son cœur demi-pourri dans sa poitrine ouverte.
On dit : " Triste comme la porte
D'une prison. "
Et je crois, le diable m'emporte !
Qu'on a raison.

D'abord, pour ce qui me regarde,
Mon sentiment
Est qu'il vaut mieux monter sa garde,
Décidément.

Je suis, depuis une semaine,
Dans un cachot,
Et je m'aperçois avec peine
Qu'il fait très chaud.

Je vais bouder à la fenêtre,
Tout en fumant ;
Le soleil commence à paraître
Tout doucement.

C'est une belle perspective,
De grand matin,
Que des gens qui font la lessive
Dans le lointain.

Pour se distraire, si l'on bâille,
On aperçoit
D'abord une longue muraille,
Puis un long toit.

Ceux à qui ce séjour tranquille
Est inconnu
Ignorent l'effet d'une tuile
Sur un mur nu.

Je n'aurais jamais cru moi-même,
Sans l'avoir vu,
Ce que ce spectacle suprême
A d'imprévu.

Pourtant les rayons de l'automne
Jettent encor
Sur ce toit plat et monotone
Un réseau d'or.

Et ces cachots n'ont rien de triste,
Il s'en faut bien :
Peintre ou poète, chaque artiste
Y met du sien.

De dessins, de caricatures
Ils sont couverts.
Çà et là quelques écritures
Semblent des vers.

Chacun tire une rêverie
De son bonnet :
Celui-ci, la Vierge Marie,
L'autre, un sonnet.

Là, c'est Madeleine en peinture,
Pieds nus, qui lit ;
Vénus rit sous la couverture,
Au pied du lit.

Plus ****, c'est la Foi, l'Espérance,
La Charité,
Grands croquis faits à toute outrance,
Non sans beauté.

Une Andalouse assez gaillarde,
Au cou mignon,
Est dans un coin qui vous regarde
D'un air grognon.

Celui qui fit, je le présume,
Ce médaillon,
Avait un gentil brin de plume
A son crayon.

Le Christ regarde Louis-Philippe
D'un air surpris ;
Un bonhomme fume sa pipe
Sur le lambris.

Ensuite vient un paysage
Très compliqué
Où l'on voit qu'un monsieur très sage
S'est appliqué.

Dirai-je quelles odalisques
Les peintres font,
A leurs très grands périls et risques,
Jusqu'au plafond ?

Toutes ces lettres effacées
Parlent pourtant ;
Elles ont vécu, ces pensées,
Fût-ce un instant.

Que de gens, captifs pour une heure,
Tristes ou non,
Ont à cette pauvre demeure
Laissé leur nom !

Sur ce vieux lit où je rimaille
Ces vers perdus,
Sur ce traversin où je bâille
A bras tendus,

Combien d'autres ont mis leur tête,
Combien ont mis
Un pauvre corps, un coeur honnête
Et sans amis !

Qu'est-ce donc ? en rêvant à vide
Contre un barreau,
Je sens quelque chose d'humide
Sur le carreau.

Que veut donc dire cette larme
Qui tombe ainsi,
Et coule de mes yeux, sans charme
Et sans souci ?

Est-ce que j'aime ma maîtresse ?
Non, par ma foi !
Son veuvage ne l'intéresse
Pas plus que moi.

Est-ce que je vais faire un drame ?
Par tous les dieux !
Chanson pour chanson, une femme
Vaut encor mieux.

Sentirais-je quelque ingénue
Velléité
D'aimer cette belle inconnue,
La Liberté ?

On dit, lorsque ce grand fantôme
Est verrouillé,
Qu'il a l'air triste comme un tome
Dépareillé.

Est-ce que j'aurais quelque dette ?
Mais, Dieu merci !
Je suis en lieu sûr : on n'arrête
Personne ici.

Cependant cette larme coule,
Et je la vois
Qui brille en tremblant et qui roule
Entre mes doigts.

Elle a raison, elle veut dire :
Pauvre petit,
A ton insu ton coeur respire
Et t'avertit

Que le peu de sang qui l'anime
Est ton seul bien,
Que tout le reste est pour la rime
Et ne dit rien.

Mais nul être n'est solitaire,
Même en pensant,
Et Dieu n'a pas fait pour te plaire
Ce peu de sang.

Lorsque tu railles ta misère
D'un air moqueur,
Tes amis, ta soeur et ta mère
Sont dans ton coeur.

Cette pâle et faible étincelle
Qui vit en toi,
Elle marche, elle est immortelle,
Et suit sa loi.

Pour la transmettre, il faut soi-même
La recevoir,
Et l'on songe à tout ce qu'on aime
Sans le savoir.
La mort, reine du monde, assembla certain jour,
Dans les enfers, toute sa cour.
Elle voulait choisir un bon premier ministre
Qui rendît ses états encore plus florissants.
Pour remplir cet emploi sinistre,
Du fond du noir Tartare avancent à pas lents
La fièvre, la goutte et la guerre.
C'étaient trois sujets excellents ;
Tout l'enfer et toute la terre
Rendaient justice à leurs talents.
La mort leur fit accueil. La peste vint ensuite.
On ne pouvait nier qu'elle n'eût du mérite,
Nul n'osait lui rien disputer ;
Lorsque d'un médecin arriva la visite,
Et l'on ne sut alors qui devait l'emporter.
La mort même était en balance :
Mais, les vices étant venus,
Dès ce moment la mort n'hésita plus,
Elle choisit l'intempérance.
L'adultère, celui du moins codifié

Au mépris de l'Église et de Dieu défié,

Tout d'abord doit sembler la faute irrémissible.

Tel un trait lancé juste, ayant l'enfer pour cible !

Beaucoup de vrais croyants, questionnés ici,

Répondraient à coup sûr qu'il en retourne ainsi.

D'autre part le mondain, qui n'y voit pas un crime,

Pour qui tous mauvais tours sont des bons coups d'escrime,

Rit du procédé lourd, préférant, affrontés,

Tous risques et périls à ces légalités

Abominablement prudentes et transies

Entre ces droits divers et plusieurs fantaisies,

Enfin juge le cas boiteux, piteux, honteux.


Le Sage, de qui l'âme et l'esprit vont tous deux,

Bien équilibrés, droit, au vrai milieu des causes,

Pleure sur telle femme en route pour ces choses.

Il plaide l'ignorance, elle donc ne sachant

Que le côté naïf, c'est-à-dire méchant

Hélas ! de cette douce et misérable vie.

Elle plait et le sait, et ce qu'elle est ravie

Mais son caprice tue, elle l'ignore tant !

Elle croit que d'aimer c'est de l'argent comptant,

Non un fonds travaillant, qu'on paie et qu'on est quitte,

Que d'aimer c'est toujours « qu'arriva-t-elle ensuite »,

Non un seul vœu qui tient jusqu'à la mort de nous.


Et certes suscité, néanmoins son courroux

Gronde le seul péché, plaignant les pécheresses,

Coupables tout au plus de certaines paresses,

Et les trois quarts du temps luxurieuses point.

Bêle orgueil, intérêt mesquin, voilà le joint,

Avec d'avoir été trop ou trop peu jalouses.


Seigneur, ayez pitié des âmes, nos épouses.
Gorba Aug 2020
Resplendissante, enjouée, elle paraît insouciante
Les traits de son visage sont des monts et des collines que j’arpente
Délesté de tout équipement mais toujours habillé chaudement de mon imagination
J’explore ce magnifique paysage avec délectation

Nos regards se croisent, l’espace d’un instant
Me donnant l’impression de voyager à la vitesse de la lumière
Un flot infatigable d’images et de sons défile mais pas le temps
Ni mes souvenirs que je porte inlassablement en bandoulière

Perdu dans mes pensées
Elle se rapproche ensuite de moi à pas feutrés
Jusqu’à se retrouver à une distance de moins d’un pied
Sans que je ne puisse le remarquer

Soudain, derrière moi, elle me susurre à l’oreille quelques paroles frivoles
Une séquence de mots et de phrases qui me fait penser qu’elle est folle
Je réponds d’un sourire et d’un hochement de tête approbateur
Je sais qu’à cet instant, elle vient de s’accaparer mon cœur

J’entends maintenant au **** le chant des oiseaux
Qui semble rythmer la dance des papillons qui peuplent désormais mon ventre
La rosée du matin égrène des gouttes d’eau
Qui se frayent un chemin à travers une foule compacte et invisible de molécules, puis entre
En contact avec ma peau, éclaboussent mon front avant de ruisseler sur mes joues
J’ouvre finalement les yeux et me réveille, déçu, un peu, mais avec le sourire aux lèvres, surtout.
Espérant secrètement un rêve prémonitoire,
Un rêve en amont d’une hypothétique future très belle histoire.
À un ami.

Jeanne a laissé de son jarret
Tomber un joli ruban rose
Qu'en vers on diviniserait,
Qu'on baise simplement en prose.

Comme femme elle met des bas,
Comme ange elle a droit à des ailes ;
Résultat : demain je me bats.
Les jours sont longs, les nuits sont belles,

On fait les foins, et ce barbon,
L'usage, roi de l'équipée,
Veut qu'on prenne un pré qui sent bon
Pour se donner des coups d'épée.

Pendant qu'aux lueurs du matin
La lame à la lame est croisée,
Dans l'herbe humide et dans le thym,
Les grives boivent la rosée.

Tu sais ce marquis insolent ?
Il ordonne, il rit. Jamais ivre
Et toujours gris ; c'est son talent.
Il faut ou le fuir, ou le suivre.

Qui le fuit a l'air d'un poltron,
Qui le suit est un imbécile.
Il est jeune, ***, fanfaron,
Leste, vif, pétulant, fossile.

Il hait Voltaire ; il se croit né
Pas tout à fait comme les autres ;
Il sert la messe, il sert Phryné ;
Il mêle Gnide aux patenôtres.

Le ruban perdu, ce muguet
L'a trouvé ; quelle bonne fête !
Il s'en est vanté chez Saguet ;
Moi, je passais par là, tout bête ;

J'analysais, précisément
Dans cet instant-là, les bastilles,
Les trônes, Dieu, le firmament,
Et les rubans des jeunes filles ;

Et j'entendis un quolibet ;
Comme il s'en donnait, le coq d'Inde !
Car on insulte dans Babet
Ce qu'on adore dans Florinde.

Le marquis agitait en l'air
Un fil, un chiffon, quelque chose
Qui parfois semblait un éclair
Et parfois semblait une rose.

Tout de suite je reconnus
Ce diminutif admirable
De la ceinture de Vénus.
J'aime, donc je suis misérable ;

Mon pouls dans mes tempes battait ;
Et le marquis riait de Jeanne !
Le soir la campagne se tait,
Le vent dort, le nuage flâne ;

Mais le poète a le frisson,
Il se sent extraordinaire,
Il va, couvant une chanson
Dans laquelle roule un tonnerre.

Je me dis : Cyrus dégaina
Pour reprendre une bandelette
De la reine Abaïdorna
Que ronge aujourd'hui la belette.

Serais-je moins brave et moins beau
Que Cyrus, roi d'Ur et de Sarde ?
Cette reine dans son tombeau
Vaut-elle Jeanne en sa mansarde ?

Faire le siège d'un ruban !
Quelle oeuvre ! il faut un art farouche ;
Et ce n'est pas trop d'un Vauban
Complété par un Scaramouche.

Le marquis barrait le chemin.
Prompt comme Joubert sur l'Adige,
J'arrachai l'objet de sa main.
- Monsieur ! cria-t-il. - Soit, lui dis-je.

Il se dressa tout en courroux,
Et moi, je pris ma mine altière.
- Je suis marquis, dit-il, et vous ?
- Chevalier de la Jarretière.

- Soyez deux. - J'aurai mon témoin.
- Je vous tue, et je vous tiens quitte.
- Où ça ? - Là, dans ces tas de foin.
- Vous en déjeunerez ensuite.

C'est pourquoi demain, réveillés,
Les faunes, au bruit des rapières,
Derrière les buissons mouillés,
Ouvriront leurs vagues paupières.
Après le départ des cloches

Au milieu du Gloria,


Dès l'heure ordinaire des vêpres

On consacre les Saintes Huiles

Qu'escorte ensuite un long cortège

De pontifes et de lévites.

Il pluvine, il neigeotte,

L'hiver vide sa hotte.


Le tabernacle bâille, vide,

L'autel, tout nu, n'a plus de cierges,

De grands draps noirs pendent aux grilles,

Les orgues saintes sont muettes.

Du brouillard danse à même

Le ciel encore blême.


On dispense à flots d'eau bénite,

Toutes cires sont allumées,

Et de solennelle musique

S'enfle au chœur et monte au jubé,

Un clair soleil qui grise

Réchauffe l'âpre bise.


Gloria ! Voici les cloches

Revenir ! Alleluia !
I'm a cheap hotel room
                   With a story to tell
                    I look pretty shabby
                   And I'm not very well
                    I'm used and abused
                    My paintwork is old
                   The owner keeps the heating low
                        And I'm constantly cold!...

                        My tap in my ensuite
                      Monotonously drips
                     I'm fed up with the couples
                   Who use me for naughty day trips!
                     They scuff up my skirting boards
                          And trample on my bed
                        They lounge in my armchair
                         But it's the children I dread!


                     I'd love to be modern
                  All streamlined shiny- new
                  Please tell my owners
                    As they haven't got a clue?



           My windows are grimy
            And my carpet too
         Oh!.. don't go into my toilet
          As there's a crack in my loo!
            

           I want to be boutique
          Urban and cool
         With french windows, verandah
          Leading down to a pool



        But , alas, l am a sad little room
        Like a rose that has blossomed
         But now.. lost its bloom....
[FR]
Il m’arrive de m’interroger
Sur qui cacha sous les marées de tes yeux
Quand nous tombâmes dans une poche de temps
En pratiquant l’intimité qui nous gardâmes un moment
/
Quand nous parlâmes avec politesse
Est-ce qu'ils me regardèrent depuis un endroit n’importe ou
Ou c’est possible que ton sourire à fossettes
Deux pouces de la mienne - pressas en silence pour plus
/
Tu sais, c'est drôle comme je te vis et je gardai mes distances
Me disant que tu sois occupé, et il ne fut que rien,
Ensuite, vous avez glissé dans la nuit
Et je ne t'ai pas vu depuis
/
Puis, en regardant la pluie à travers le verre,
Je te souvins, et je fis un voeu que nous
Nous retrouvions ensemble sur un coup de tête
et nous nous mettions en place comme si de rien n'était
/
Mais si c'est fini
Il me donne de la joie comment nous passâmes notre temps
Parce qu'il était incroyable
Pour être si proche de toi

[EN]
Sometimes I wonder
What was behind your pools of eyes
When we two fell into a pocket of time
And practiced mutual closeness for a while—
/
When we made polite conversation
Did they look into me from a place so far
Or did your dimpled smile—
Two inches from mine— press silently for more
/
You know, it’s funny how I saw you and I stayed away—
Telling myself you were busy, and it was nothing,
Then you slipped into the evening
And I haven’t seen you since—
/
Then, watching rain through glass,
I remembered, and I wished upon the stars
That we’d find ourselves together on a whim
and we’d fall back into time like it was nothing
/
But if that’s ended
I’m happy how our time was spent
Because, my god, it really was amazing
To be that close to you
(FR/EN)
Hakikur Rahman Apr 2021
Quand le temps est illimité
Quand le chemin est immobile
La vie est alors stagnante
Ensuite, la marche continue.

Quand la réponse à la question est inexpressive
Quand la destination est sans but
La réalisation est alors absente
Alors les rêves sont en jeu.
Une fauvette dont la voix
Enchantait les échos par sa douceur extrême
Espéra surpasser le rossignol lui-même,
Et lui fit un défi. L'on choisit dans le bois
Un lieu propre au combat. Les juges se placèrent :
C'étaient le linot, le serin,
Le rouge-gorge et le tarin.
Tous les autres oiseaux derrière eux se perchèrent.
Deux vieux chardonnerets et deux jeunes pinsons
Furent gardes du camp, le merle était trompette.
Il donne le signal : aussitôt la fauvette
Fait entendre les plus doux sons ;
Avec adresse elle varie
De ses accents filés la touchante harmonie,
Et ravit tous les cœurs par ses tendres chansons.
L'assemblée applaudit. Bientôt on fait silence :
Alors le rossignol commence.
Trois accords purs, égaux, brillants,
Que termine une juste et parfaite cadence,
Sont le prélude de ses chants ;
Ensuite son gosier flexible,
Parcourant sans effort tous les tons de sa voix,
Tantôt vif et pressé, tantôt lent et sensible,
Étonne et ravit à la fois.
Les juges cependant demeuraient en balance.
Le linot, le serin, de la fauvette amis,
Ne voulaient point donner de prix :
Les autres disputaient. L'assemblée en silence
Écoutait leurs doctes avis,
Lorsqu'un geai s'écria : victoire à la fauvette !
Ce mot décida sa défaite :
Pour le rossignol aussitôt
L'aréopage ailé tout d'une voix s'explique.
Ainsi le suffrage d'un sot
Fait plus de mal que sa critique.
Parmi l'obscur champ de bataille

Rôdant sans bruit sous le ciel noir

Les loups obliques font ripaille

Et c'est plaisir que de les voir,


Agiles, les yeux verts, aux pattes

Souples sur les cadavres mous,

- Gueules vastes et têtes plates -

Joyeux, hérisser leurs poils roux.


Un rauquement rien moins que tendre

Accompagne les dents mâchant

Et c'est plaisir que de l'entendre,

Cet hosannah vil et méchant.


- « Chair entaillée et sang qui coule

Les héros ont du bon vraiment.

La faim repue et la soif soûle

Leur doivent bien ce compliment.

« Mais aussi, soit dit sans reproche,

Combien de peines et de pas

Nous a coûtés leur seule approche,

On ne l'imaginerait pas.


« Dès que, sans pitié ni relâches,

Sonnèrent leurs pas fanfarons

Nos cœurs de fauves et de lâches,

À la fois gourmands et poltrons,


« Pressentant la guerre et la proie

Pour maintes nuits et pour maints jours

Battirent de crainte et de joie

À l'unisson de leurs tambours.


« Quand ils apparurent ensuite

Tout étincelants de métal,

Oh, quelle peur et quelle fuite

Vers la femelle, au bois natal !


« Ils allaient fiers, les jeunes hommes,

Calmes sous leur drapeau flottant,

Et plus forts que nous ne le sommes

Ils avaient l'air très doux pourtant.


« Le fer terrible de leurs glaives

Luisait moins encor que leurs yeux

Où la candeur d'augustes rêves

Éclatait en regards joyeux.


« Leurs cheveux que le vent fouette

Sous leurs casques battaient, pareils

Aux ailes de quelque mouette,

Pâles avec des tons vermeils.


« Ils chantaient des choses hautaines !

Ça parlait de libres combats,

D'amour, de brisements de chaînes

Et de mauvais dieux mis à bas. -


« Ils passèrent. Quand leur cohorte

Ne fut plus là-bas qu'un point bleu,

Nous nous arrangeâmes en sorte

De les suivre en nous risquant peu.


« Longtemps, longtemps rasant la terre,

Discrets, **** derrière eux, tandis

Qu'ils allaient au pas militaire,

Nous marchâmes par rangs de dix,


« Passant les fleuves à la nage

Quand ils avaient rompu les ponts

Quelques herbes pour tout carnage,

N'avançant que par faibles bonds,


« Perdant à tout moment haleine...

Enfin une nuit ces démons

Campèrent au fond d'une plaine

Entre des forêts et des monts.


« Là nous les guettâmes à l'aise,

Car ils dormaient pour la plupart.

Nos yeux pareils à de la braise

Brillaient autour de leur rempart,


« Et le bruit sec de nos dents blanches

Qu'attendaient des festins si beaux

Faisaient cliqueter dans les branches

Le bec avide des corbeaux.


« L'aurore éclate. Une fanfare

Épouvantable met sur pied

La troupe entière qui s'effare.

Chacun s'équipe comme il sied.


« Derrière les hautes futaies

Nous nous sommes dissimulés

Tandis que les prochaines haies

Cachent les corbeaux affolés.


« Le soleil qui monte commence

À brûler. La terre a frémi.

Soudain une clameur immense

A retenti. C'est l'ennemi !


« C'est lui, c'est lui ! Le sol résonne

Sous les pas durs des conquérants.

Les polémarques en personne

Vont et viennent le long des rangs.


« Et les lances et les épées

Parmi les plis des étendards

Flambent entre les échappées

De lumières et de brouillards.


« Sur ce, dans ses courroux épiques

La jeune bande s'avança,

Gaie et sereine sous les piques,

Et la bataille commença.


« Ah, ce fut une chaude affaire :

Cris confus, choc d'armes, le tout

Pendant une journée entière

Sous l'ardeur rouge d'un ciel d'août.


« Le soir. - Silence et calme. À peine

Un vague moribond tardif

Crachant sa douleur et sa haine

Dans un hoquet définitif ;


« À peine, au lointain gris, le triste

Appel d'un clairon égaré.

Le couchant d'or et d'améthyste

S'éteint et brunit par degré.


« La nuit tombe. Voici la lune !

Elle cache et montre à moitié

Sa face hypocrite comme une

Complice feignant la pitié.


« Nous autres qu'un tel souci laisse

Et laissera toujours très cois,

Nous n'avons pas cette faiblesse,

Car la faim nous chasse du bois,


« Et nous avons de quoi repaître

Cet impérial appétit,

Le champ de bataille sans maître

N'étant ni vide ni petit.


« Or, sans plus perdre en phrases vaines

Dont quelque sot serait jaloux

Cette heure de grasses aubaines,

Buvons et mangeons, nous, les Loups ! »

— The End —