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LAtotheZ Aug 2017
Palaisipan ang pagpili ng regalo para sa taong minamahal
Syempre hindi pwedeng pandesal... pero di rin naman importante kung mahal
Gusto ko sana yung personal, yun sa lungkot tagapagtanggal
Para sa katulad **** espesyal, sana sa puso at isip mo magtatagal
Syempre hanggat maari kasing bisa ng dasal, yung kasing saya gaya ng mga ikakasal
Yung tipong pag-abot ko pa lang sayo, yung ngiti mo mula U.P hangang La Salle
Maligayang kaarawan!! Dapat ngayon puro saya lang
Kasi araw mo ito.. sayo lang.. walang pwedeng humadlang
Hayaan **** mabahiran ng tsokolate ang iyong matamis na ngiti
Kasi yung nagiisa **** TSOKOLATE.. wala ng sino man makakabili

Written: 01/08/2011
La Jongleuse Apr 2013
salle de concert,
salle des corps transpirants & glissants
salle de semi à poil
comment tu t’appelles ?

champ de Mars,
champ des conneries & des concessions
champ de refus
tu m’avais manqué

coin de la rue,
coin de sms à la con
coin d’attente
ne m’appelle plus jamais


taxi de Paris
taxi de vulgarité
taxi de fatigue
je vous vire à cause de ces mots


taxi de St. Germain
taxi de Charonne
vous êtes lesbiennes?
taxi du vieux pervert
embrasse-moi juste une fois

nuit de jeudi
nuit de j’ai trop bu
nuit quotidienne
*j’attends demain
french, français,
Écoutez. Une femme au profil décharné,
Maigre, blême, portant un enfant étonné,
Est là qui se lamente au milieu de la rue.
La foule, pour l'entendre, autour d'elle se rue.
Elle accuse quelqu'un, une autre femme, ou bien
Son mari. Ses enfants ont faim. Elle n'a rien ;
Pas d'argent ; pas de pain ; à peine un lit de paille.
L'homme est au cabaret pendant qu'elle travaille.
Elle pleure, et s'en va. Quand ce spectre a passé,
Ô penseurs, au milieu de ce groupe amassé,
Qui vient de voir le fond d'un cœur qui se déchire,
Qu'entendez-vous toujours ? Un long éclat de rire.

Cette fille au doux front a cru peut-être, un jour,
Avoir droit au bonheur, à la joie, à l'amour.
Mais elle est seule, elle est sans parents, pauvre fille !
Seule ! - n'importe ! elle a du courage, une aiguille,
Elle travaille, et peut gagner dans son réduit,
En travaillant le jour, en travaillant la nuit,
Un peu de pain, un gîte, une jupe de toile.
Le soir, elle regarde en rêvant quelque étoile,
Et chante au bord du toit tant que dure l'été.
Mais l'hiver vient. Il fait bien froid, en vérité,
Dans ce logis mal clos tout en haut de la rampe ;
Les jours sont courts, il faut allumer une lampe ;
L'huile est chère, le bois est cher, le pain est cher.
Ô jeunesse ! printemps ! aube ! en proie à l'hiver !
La faim passe bientôt sa griffe sous la porte,
Décroche un vieux manteau, saisit la montre, emporte
Les meubles, prend enfin quelque humble bague d'or ;
Tout est vendu ! L'enfant travaille et lutte encor ;
Elle est honnête ; mais elle a, quand elle veille,
La misère, démon, qui lui parle à l'oreille.
L'ouvrage manque, hélas ! cela se voit souvent.
Que devenir ! Un jour, ô jour sombre ! elle vend
La pauvre croix d'honneur de son vieux père, et pleure ;
Elle tousse, elle a froid. Il faut donc qu'elle meure !
A dix-sept ans ! grand Dieu ! mais que faire ?... - Voilà
Ce qui fait qu'un matin la douce fille alla
Droit au gouffre, et qu'enfin, à présent, ce qui monte
À son front, ce n'est plus la pudeur, c'est la honte.
Hélas, et maintenant, deuil et pleurs éternels !
C'est fini. Les enfants, ces innocents cruels,
La suivent dans la rue avec des cris de joie.
Malheureuse ! elle traîne une robe de soie,
Elle chante, elle rit... ah ! pauvre âme aux abois !
Et le peuple sévère, avec sa grande voix,
Souffle qui courbe un homme et qui brise une femme,
Lui dit quand elle vient : « C'est toi ? Va-t-en, infâme ! »

Un homme s'est fait riche en vendant à faux poids ;
La loi le fait juré. L'hiver, dans les temps froids ;
Un pauvre a pris un pain pour nourrir sa famille.
Regardez cette salle où le peuple fourmille ;
Ce riche y vient juger ce pauvre. Écoutez bien.
C'est juste, puisque l'un a tout et l'autre rien.
Ce juge, - ce marchand, - fâché de perdre une heure,
Jette un regard distrait sur cet homme qui pleure,
L'envoie au bagne, et part pour sa maison des champs.
Tous s'en vont en disant : « C'est bien ! » bons et méchants ;
Et rien ne reste là qu'un Christ pensif et pâle,
Levant les bras au ciel dans le fond de la salle.

Un homme de génie apparaît. Il est doux,
Il est fort, il est grand ; il est utile à tous ;
Comme l'aube au-dessus de l'océan qui roule,
Il dore d'un rayon tous les fronts de la foule ;
Il luit ; le jour qu'il jette est un jour éclatant ;
Il apporte une idée au siècle qui l'attend ;
Il fait son œuvre ; il veut des choses nécessaires,
Agrandir les esprits, amoindrir les misères ;
Heureux, dans ses travaux dont les cieux sont témoins,
Si l'on pense un peu plus, si l'on souffre un peu moins !
Il vient. - Certe, on le va couronner ! - On le hue !
Scribes, savants, rhéteurs, les salons, la cohue,
Ceux qui n'ignorent rien, ceux qui doutent de tout,
Ceux qui flattent le roi, ceux qui flattent l'égout,
Tous hurlent à la fois et font un bruit sinistre.
Si c'est un orateur ou si c'est un ministre,
On le siffle. Si c'est un poète, il entend
Ce chœur : « Absurde ! faux ! monstrueux ! révoltant ! »
Lui, cependant, tandis qu'on bave sur sa palme,
Debout, les bras croisés, le front levé, l'œil calme,
Il contemple, serein, l'idéal et le beau ;
Il rêve ; et, par moments, il secoue un flambeau
Qui, sous ses pieds, dans l'ombre, éblouissant la haine,
Éclaire tout à coup le fond de l'âme humaine ;
Ou, ministre, il prodigue et ses nuits et ses jours ;
Orateur, il entasse efforts, travaux, discours ;
Il marche, il lutte ! Hélas ! l'injure ardente et triste,
À chaque pas qu'il fait, se transforme et persiste.
Nul abri. Ce serait un ennemi public,
Un monstre fabuleux, dragon ou basilic,
Qu'il serait moins traqué de toutes les manières,
Moins entouré de gens armés de grosses pierres,
Moins haï ! -- Pour eux tous et pour ceux qui viendront,
Il va semant la gloire, il recueille l'affront.
Le progrès est son but, le bien est sa boussole ;
Pilote, sur l'avant du navire il s'isole ;
Tout marin, pour dompter les vents et les courants,
Met tour à tour le cap sur des points différents,
Et, pour mieux arriver, dévie en apparence ;
Il fait de même ; aussi blâme et cris ; l'ignorance
Sait tout, dénonce tout ; il allait vers le nord,
Il avait tort ; il va vers le sud, il a tort ;
Si le temps devient noir, que de rage et de joie !
Cependant, sous le faix sa tête à la fin ploie,
L'âge vient, il couvait un mal profond et lent,
Il meurt. L'envie alors, ce démon vigilant,
Accourt, le reconnaît, lui ferme la paupière,
Prend soin de la clouer de ses mains dans la bière,
Se penche, écoute, épie en cette sombre nuit
S'il est vraiment bien mort, s'il ne fait pas de bruit,
S'il ne peut plus savoir de quel nom on le nomme,
Et, s'essuyant les yeux, dit : « C'était un grand homme ! »

Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs, que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes,
« Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! »
Ô servitude infâme imposée à l'enfant !
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, œuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée,
Et qui ferait - c'est là son fruit le plus certain -
D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !
Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil !
Progrès dont on demande : « Où va-t-il ? Que veut-il ? »
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l'homme !
Que ce travail, haï des mères, soit maudit !
Maudit comme le vice où l'on s'abâtardit,
Maudit comme l'opprobre et comme le blasphème !
Ô Dieu ! qu'il soit maudit au nom du travail même,
Au nom du vrai travail, saint, fécond, généreux,
Qui fait le peuple libre et qui rend l'homme heureux !

Le pesant chariot porte une énorme pierre ;
Le limonier, suant du mors à la croupière,
Tire, et le roulier fouette, et le pavé glissant
Monte, et le cheval triste à le poitrail en sang.
Il tire, traîne, geint, tire encore et s'arrête ;
Le fouet noir tourbillonne au-dessus de sa tête ;
C'est lundi ; l'homme hier buvait aux Porcherons
Un vin plein de fureur, de cris et de jurons ;
Oh ! quelle est donc la loi formidable qui livre
L'être à l'être, et la bête effarée à l'homme ivre !
L'animal éperdu ne peut plus faire un pas ;
Il sent l'ombre sur lui peser ; il ne sait pas,
Sous le bloc qui l'écrase et le fouet qui l'assomme,
Ce que lui veut la pierre et ce que lui veut l'homme.
Et le roulier n'est plus qu'un orage de coups
Tombant sur ce forçat qui traîne des licous,
Qui souffre et ne connaît ni repos ni dimanche.
Si la corde se casse, il frappe avec le pié ;
Et le cheval, tremblant, hagard, estropié,
Baisse son cou lugubre et sa tête égarée ;
On entend, sous les coups de la botte ferrée,
Sonner le ventre nu du pauvre être muet !
Il râle ; tout à l'heure encore il remuait ;
Mais il ne bouge plus, et sa force est finie ;
Et les coups furieux pleuvent ; son agonie
Tente un dernier effort ; son pied fait un écart,
Il tombe, et le voilà brisé sous le brancard ;
Et, dans l'ombre, pendant que son bourreau redouble,
Il regarde quelqu'un de sa prunelle trouble ;
Et l'on voit lentement s'éteindre, humble et terni,
Son œil plein des stupeurs sombres de l'infini,
Où luit vaguement l'âme effrayante des choses.
Hélas !

Cet avocat plaide toutes les causes ;
Il rit des généreux qui désirent savoir
Si blanc n'a pas raison, avant de dire noir ;
Calme, en sa conscience il met ce qu'il rencontre,
Ou le sac d'argent Pour, ou le sac d'argent Contre ;
Le sac pèse pour lui ce que la cause vaut.
Embusqué, plume au poing, dans un journal dévot,
Comme un bandit tuerait, cet écrivain diffame.
La foule hait cet homme et proscrit cette femme ;
Ils sont maudits. Quel est leur crime ? Ils ont aimé.
L'opinion rampante accable l'opprimé,
Et, chatte aux pieds des forts, pour le faible est tigresse.
De l'inventeur mourant le parasite engraisse.
Le monde parle, assure, affirme, jure, ment,
Triche, et rit d'escroquer la dupe Dévouement.
Le puissant resplendit et du destin se joue ;
Derrière lui, tandis qu'il marche et fait la roue,
Sa fiente épanouie engendre son flatteur.
Les nains sont dédaigneux de toute leur hauteur.
Ô hideux coins de rue où le chiffonnier morne
Va, tenant à la main sa lanterne de corne,
Vos tas d'ordures sont moins noirs que les vivants !
Qui, des vents ou des cœurs, est le plus sûr ? Les vents.
Cet homme ne croit rien et fait semblant de croire ;
Il a l'œil clair, le front gracieux, l'âme noire ;
Il se courbe ; il sera votre maître demain.

Tu casses des cailloux, vieillard, sur le chemin ;
Ton feutre humble et troué s'ouvre à l'air qui le mouille ;
Sous la pluie et le temps ton crâne nu se rouille ;
Le chaud est ton tyran, le froid est ton bourreau ;
Ton vieux corps grelottant tremble sous ton sarrau ;
Ta cahute, au niveau du fossé de la route,
Offre son toit de mousse à la chèvre qui broute ;
Tu gagnes dans ton jour juste assez de pain noir
Pour manger le matin et pour jeûner le soir ;
Et, fantôme suspect devant qui l'on recule,
Regardé de travers quand vient le crépuscule,
Pauvre au point d'alarmer les allants et venants,
Frère sombre et pensif des arbres frissonnants,
Tu laisses choir tes ans ainsi qu'eux leur feuillage ;
Autrefois, homme alors dans la force de l'âge,
Quand tu vis que l'Europe implacable venait,
Et menaçait Paris et notre aube qui naît,
Et, mer d'hommes, roulait vers la France effarée,
Et le Russe et le *** sur la terre sacrée
Se ruer, et le nord revomir Attila,
Tu te levas, tu pris ta fourche ; en ces temps-là,
Tu fus, devant les rois qui tenaient la campagne,
Un des grands paysans de la grande Champagne.
C'est bien. Mais, vois, là-bas, le long du vert sillon,
Une calèche arrive, et, comme un tourbillon,
Dans la poudre du soir qu'à ton front tu secoues,
Mêle l'éclair du fouet au tonnerre des roues.
Un homme y dort. Vieillard, chapeau bas ! Ce passant
Fit sa fortune à l'heure où tu versais ton sang ;
Il jouait à la baisse, et montait à mesure
Que notre chute était plus profonde et plus sûre ;
Il fallait un vautour à nos morts ; il le fut ;
Il fit, travailleur âpre et toujours à l'affût,
Suer à nos malheurs des châteaux et des rentes ;
Moscou remplit ses prés de meules odorantes ;
Pour lui, Leipsick payait des chiens et des valets,
Et la Bérésina charriait un palais ;
Pour lui, pour que cet homme ait des fleurs, des charmilles,
Des parcs dans Paris même ouvrant leurs larges grilles,
Des jardins où l'on voit le cygne errer sur l'eau,
Un million joyeux sortit de Waterloo ;
Si bien que du désastre il a fait sa victoire,
Et que, pour la manger, et la tordre, et la boire,
Ce Shaylock, avec le sabre de Blucher,
A coupé sur la France une livre de chair.
Or, de vous deux, c'est toi qu'on hait, lui qu'on vénère ;
Vieillard, tu n'es qu'un gueux, et ce millionnaire,
C'est l'honnête homme. Allons, debout, et chapeau bas !

Les carrefours sont pleins de chocs et de combats.
Les multitudes vont et viennent dans les rues.
Foules ! sillons creusés par ces mornes charrues :
Nuit, douleur, deuil ! champ triste où souvent a germé
Un épi qui fait peur à ceux qui l'ont semé !
Vie et mort ! onde où l'hydre à l'infini s'enlace !
Peuple océan jetant l'écume populace !
Là sont tous les chaos et toutes les grandeurs ;
Là, fauve, avec ses maux, ses horreurs, ses laideurs,
Ses larves, désespoirs, haines, désirs, souffrances,
Qu'on distingue à travers de vagues transparences,
Ses rudes appétits, redoutables aimants,
Ses prostitutions, ses avilissements,
Et la fatalité des mœurs imperdables,
La misère épaissit ses couches formidables.
Les malheureux sont là, dans le malheur reclus.
L'indigence, flux noir, l'ignorance, reflux,
Montent, marée affreuse, et parmi les décombres,
Roulent l'obscur filet des pénalités sombres.
Le besoin fuit le mal qui le tente et le suit,
Et l'homme cherche l'homme à tâtons ; il fait nuit ;
Les petits enfants nus tendent leurs mains funèbres ;
Le crime, antre béant, s'ouvre dans ces ténèbres ;
Le vent secoue et pousse, en ses froids tourbillons,
Les âmes en lambeaux dans les corps en haillons :
Pas de cœur où ne croisse une aveugle chimère.
Qui grince des dents ? L'homme. Et qui pleure ? La mère.
Qui sanglote ? La vierge aux yeux hagards et doux.
Qui dit : « J'ai froid ? » L'aïeule. Et qui dit : « J'ai faim ? » Tous !
Et le fond est horreur, et la surface est joie.
Au-dessus de la faim, le festin qui flamboie,
Et sur le pâle amas des cris et des douleurs,
Les chansons et le rire et les chapeaux de fleurs !
Ceux-là sont les heureux. Ils n'ont qu'une pensée :
A quel néant jeter la journée insensée ?
Chiens, voitures, chevaux ! cendre au reflet vermeil !
Poussière dont les grains semblent d'or au soleil !
Leur vie est aux plaisirs sans fin, sans but, sans trêve,
Et se passe à tâcher d'oublier dans un rêve
L'enfer au-dessous d'eux et le ciel au-dessus.
Quand on voile Lazare, on efface Jésus.
Ils ne regardent pas dans les ombres moroses.
Ils n'admettent que l'air tout parfumé de roses,
La volupté, l'orgueil, l'ivresse et le laquais
Ce spectre galonné du pauvre, à leurs banquets.
Les fleurs couvrent les seins et débordent des vases.
Le bal, tout frissonnant de souffles et d'extases,
Rayonne, étourdissant ce qui s'évanouit ;
Éden étrange fait de lumière et de nuit.
Les lustres aux plafonds laissent pendre leurs flammes,
Et semblent la racine ardente et pleine d'âmes
De quelque arbre céleste épanoui plus haut.
Noir paradis dansant sur l'immense cachot !
Ils savourent, ravis, l'éblouissement sombre
Des beautés, des splendeurs, des quadrilles sans nombre,
Des couples, des amours, des yeux bleus, des yeux noirs.
Les valses, visions, passent dans les miroirs.
Parfois, comme aux forêts la fuite des cavales,
Les galops effrénés courent ; par intervalles,
Le bal reprend haleine ; on s'interrompt, on fuit,
On erre, deux à deux, sous les arbres sans bruit ;
Puis, folle, et rappelant les ombres éloignées,
La musique, jetant les notes à poignées,
Revient, et les regards s'allument, et l'archet,
Bondissant, ressaisit la foule qui marchait.
Ô délire ! et d'encens et de bruit enivrées,
L'heure emporte en riant les rapides soirées,
Et les nuits et les jours, feuilles mortes des cieux.
D'autres, toute la nuit, roulent les dés joyeux,
Ou bien, âpre, et mêlant les cartes qu'ils caressent,
Où des spectres riants ou sanglants apparaissent,
Leur soif de l'or, penchée autour d'un tapis vert,
Jusqu'à ce qu'au volet le jour bâille entr'ouvert,
Poursuit le pharaon, le lansquenet ou l'hombre ;
Et, pendant qu'on gémit et qu'on frémit dans l'ombre,
Pendant que le
Paul d'Aubin Jan 2016
Florilèges de  trois poésies sur le café «Naziunale»
de Vicu

1- Premier Poème sur le café de Vicu
(Été 2010)
Un marronnier et trois tilleuls
Sur la fraîcheur comme un clin d'œil
Sous le soleil immobile
Dans l'ombrage des charmilles

Une façade de granit
Sur une salle composite
Sur les murs plusieurs footballeurs
Et d'un vieux berger la vigueur.

Pouvoir s'asseoir, se reposer
Et par-dessus tout siroter
Un verre de bière pression
Sans un souci à l'horizon.

A côté de vous, il fait chaud
Mais le zéphyr souffle tantôt
Sur votre peau, une caresse
Il faut dire que rien ne presse.
Une torpeur qui vous saisit
Un parfum de moments choisis
Mais après tout c'est bien l'été
Et son cortège de beautées.

Dans votre verre un pastis
Comme une senteur d'anis
De jolies filles font le détour
Parées de leurs jolis atours

Verre levé vous plaisantez
Pour l'œil des belles attirer
Mais les coquettes vont leur chemin
En masquant bien leurs vrais desseins





2 - Deuxième Poème au café de Vicu
(Été 2012)

Oh café de Vicu
Tilleuls et marronniers
Aux ombrages si frais
Apaisant les cieux lourds
Et les chaleurs de plomb.

Un chat à la queue courbe
Vient chercher les caresses
Que des femmes distraites
par des hommes ombrageux
Distraitement lui donnent.

Un tempo de langueur
Violone tes douceurs ;
et la « Serena » fraîche
fait plus que rafraichir
notre quête de soifs.

Oh café de Vicu
Tu sais nous préserver
Des vains emballements,
Des fureurs dérisoires
Propres à nous gâcher
Le songe de nos vies.






3 - Troisième poème sur le café «naziunale» de Vicu
(Été 2013)

Une large façade de granit, percée par deux larges portes,
donnant sur une vaste salle a haute cheminée.
Un marronnier et un tilleul vous font don d'une fraîcheur bienvenue,
A l'intérieur comme une icône de la «belle époque» une photographie de groupe d'hommes Corses en canotiers ou feutres mous prenant fièrement la pose devant l'appareil a trépied et le photographe pénétré de son art.

En face l'on voit la mairie de couleur rose, a l'escalier ventru,
Sur le côté droit, une pharmacie antique, aux volets bleus,
Et puis vers onze heure, le tiers des tables sont mises pour les repas,
Et les jeunes serveuse pimpantes s'affairent,
pour poser les serviettes en papier et servir les mélancoliques buveurs de bière «Pietra», a l'arôme fin de châtaigne.

Proche de ma table de Formica vert, deux belles blondes aux coiffures soignées,
sirotent leurs cafés et commentent avec un sérieux excessif une brochure de géographie plastifiée.
Mais parfois sourires et rires viennent donner a l'air léger cette adorable féminité qui manque tant à notre monde de brutes.
L’air est comme cristallin, et la lourde chaleur de Vicu semble conjurée par ce café-terrasse qui est havre de paix et de fraîche douceur.

Deux Corses, à la barbe bien taillée lisent avec une étrange attention, l’édition journalière de «Corse-Matin», interrompus par un ami de leur génération portant beau un feutre gris.
Les épagneuls du café sont curieusement rentrés dans la grande salle, alors qu'hier ils étaient accroupis en terrasse comme aimantes par la chaleur.
Il est maintenant 0nze heure trente docteur Sweitzer et «l'Humanité reste toujours au carrefour» hésitant entre feu vert et feu rouge dont traitèrent si bien Radovan Richta.
Mais, tant pis, la question ne se résoudra pas dans les douces langueurs de Vicu.
Les premiers dineurs ne se pressent pas aux tables dressés.
L’effleure un peu à Vicu, comme un parfum de l'Alambra, ou les repas sont repoussés **** dans l'après-midi ou dans la nuit.
A l'inverse, les couche-**** viennent se convaincre de leur réveil en s'attablant en terrasse demandant un double café, en passant commande d’un double expresso.

Paul Arrighi.
Le soir qu'Amour vous fit en la salle descendre
Pour danser d'artifice un beau ballet d'amour,
Vos yeux, bien qu'il fût nuit, ramenèrent le jour,
Tant ils surent d'éclairs par la place répandre.


Le ballet fut divin, qui se soulait reprendre,
Se rompre, se refaire, et tour dessus retour
Se mêler, s'écarter, se tourner à l'entour,
Contre-imitant le cours du fleuve de Méandre.


Ores il était rond, ores long, or étroit,
Or en pointe, en triangle en la façon qu'on voit
L'escadron de la grue évitant la froidure.


Je faux, tu ne dansais, mais ton pied voletait
Sur le haut de la terre ; aussi ton corps s'était
Transformé pour ce soir en divine nature.
Paul d'Aubin Feb 2016
Trois Poèmes sur l’été en Corse et Letia
L’été Corse

L'été est la saison bleue
tant attendue, tant espérée
quand le froid de l'hiver vous glace,
quand le printemps pleure à grands eaux.
L'été s'installe quand le soleil
brule, hardi, de tous ses feux,
que la lumière devient reine de jour
et que les soirs s'étirent et se prélassent
Les fleurs et plantes du Maquis
ne sont pas encoure roussies
et forment comme un tapis bariolé de couleurs.
Les senteurs nous embaument
de leurs sucs capiteux
et nous nous croirons presque
dans une vaste parfumerie à ciel ouvert.
La mer parfois ridée de mousse blanche
devient parfois turquoise, émeraude ou bleu outre-mer.
Mais le soir venu le soleil se plonge
dans des rougeoiements varies
qui irritent et bariolent l'horizon.
Alors que s'assombrit ces curieuses tours génoises trapues ou rondes qui faisaient mine de protéger les anciens.
Et sont autant de rappels des périls barbaresques durant les temps médiévaux et modernes



                                                      *
Le café de Letia Saint Roch

Il est dans ce gracieux village de Letia, à flanc de Rocher, un endroit ayant résisté à la disparition des commerces. C'est le café de Toussaint Rossi, placé au cœur du village et tenant lieu de salle commune. Ce centre de vies, de rires et de joie comporte un antique et majestueux poêle en fonte, et des décors muraux faits de multiples coupes d'anciennes victoires aux tournois de boules et de foot et chargé des espoirs à venir. Surtout, les murs sont décorés de gravures austères de Sanpiero Corsu et de Pascal Paoli, attestant de l'attachement des villageois aux temps forts de l'histoire Corse. L'hospitalité est depuis bien longtemps assurée par l'excellent Toussaint Rossi, lequel fait aussi le partenaire des parties de belotes contrées. Maintenant sa nièce Emmanuelle apporte aujourd'hui, à ce café,  son dynamisme souriant et son sourire enjôleur. A l'occasion de la Saint-Roch et du tournoi de boules, «Vincent Battesti»,  la salle prend des airs de café-concert et cousins, amis et villageois entonnent le répertoire des chants «nustrale», lequel dure parfois **** dans la nuit quand scintille un peu l'Esprit du village. Aux anciennes chansons de nos parents : «la boudeuse» et «Il pescatore dell'onda» s’ajoutent les succès nouveaux comme «Amerindianu» et l'admirable chant du Catalan, Lluis Llach,  «l'Estaca», traduit en langue Corse. Les voix s'accordent et les chœurs vibrent à l'unisson, sur ce répertoire commun qui arrive à élever le sentiment d'unité et à souder les valeurs des êtres.

                                                               *


Le pont de l’embouchure du Liamone,

Sous la fausse apparence d'une large rivière tranquille se perdant dans les sables,
Le «Liamone», prenant sa source sur les montagnes de Letia peut se révéler torrent furieux.
Cependant il se jette mollement dans le grand bleu en s’infiltrant par un mole de sable.
Cet endroit est magique car il mêle, mer et rivière, poissons d'eau douce et de mer,
La plaine alluviale qui l'entoure est large et propice aux cultures,
ce qui est rare dans cette partie de la Corse aux côtes déchiquetés.
Il annonce les vastes plages de Sagone dont la plus belle,
mais non la moins dangereuse fait face à l'hôtel «Santana».
Le nouveau pont du Liamone a des formes de grand oiseau bleu,
Et déploie des deux ailes blanches sur les eaux vertes de la rivière.
Cet endroit peu hospitalier aux nageurs car l’on à pied que peu de temps sur de fins galets tranchants
Il l'est en revanche très agréable aux poissons et aux pêcheurs,
car il mêle les eaux et le plancton
C’est aussi un endroit magique pour celles et ceux qui goûtent par-dessus tout,
La Liberté sans contrainte, le soleil, une vaste étendue de sable et les points de vue,
car plusieurs promontoires ou collines inspirées sont encore coiffées de vestiges de tour,
et le regard porte **** comme pour surveiller et protéger les populations des antiques razzias barbaresques.

Paul Arrighi.
Le nom du court métrage c'est Miction Première.

Le personnage: un homme nu. On ne voit de lui que ses deux membres du bas et son membre viril

Les décors : une chambre de jeune femme bourrée de livres sur l'art et les oiseaux

Un matelas queen size sur un lit en bois verni couvert d'un drap rose et deux oreillers roses

Au mur un tableau

On entend le bruit des pales d'un ventilateur.

Près de la fenêtre un fauteuil en velours rouge. La lumière de la nuit filtre par les persiennes.

Une armoire occupe tout le pan du mur à côté de la porte de la chambre. Cette armoire possède un grand miroir.

A la droite du lit il y a une table de nuit ou se trouve un portable branché sur son chargeur.

Juste à côté de la chambre c'est la salle de bains close par une porte

Dans cette salle de bains il y a une ****** italienne, un évier, une cuvette d'aisance, un bidet. Les murs sont en faïence bleue.

Le script: Il est entre trois heures et trois heures et demie du matin

Un homme se réveille et saisit son portable. Cette lumière éclaire la pièce et donne l"heure
L'homme qui était allongé sur le côté est désormais allongé sur le dos.
On ne voit de lui que son sexe qui frétille dans un demi-sommeil au-dessus d'une forêt de poils blancs

Sa peau est aussi noire que la nuit est bleue.

Il dort nu, se lève.

Et se dirige vers les toilettes en tâtonnant

Il allume la lumière qui inonde la pièce.

Et se présente au-dessus de la cuvette

Où il satisfait un besoin naturel.

Il pisse en un long jet de 45 secondes

Colorant l'eau transparente de la cuvette

D'un jaune mordoré

On entend clairement le bruit d'un ruisseau ou d'une source qui se déverse

Puis la chasse est actionnée

Et on voit le sexe qui palpite pendant que ses eaux disparaissent dans la fosse septique

Tandis que perle la dernière goutte d'*****.
brandon nagley May 2015
Where her preponderance takes over rainbows will overtaketh thy dark cloud, the phantism of her queen screen projection is for all to daydream of!!! What a riddle shell leave you upon thy emptied tray, her mysticism and mystification can leave a bruise upon thy name!!! An atlas of lost time, shell pursue to all oceanic depths, a mall thief of unbelief, she just could pile all thou has left!!!! An intensive heart throb to maximum proportions, she will jeer you to distortion if thouest forget her special occasions!!!
How lovely is thy own grass when it withers? Still leaving behind sheers of myrtle grove? She will dissavow your heated warm loathe.... Discerning one, disclose me all the way, where is thy key to ones disorderly dungeon? The embellishment to all real estate!!!!
One whom I can fascinate and rellish to mine and hers own doings!!!!!!!
Note- this is not about a real women lol just sounded fitting to me (): enjoy eh friends!!!!
La salle est magnifique et la table est immense.
Toujours par quelque bout le banquet recommence,
Un magique banquet, sans cesse amoncelé
Dans l'or et le cristal et l'argent ciselé.
A cette table auguste, où siègent peu de sages,
Tous les sexes ont place ainsi que tous les âges.
Guerrier de quarante ans au profil sérieux,
Jeune homme au blond duvet, jeune fille aux doux yeux,
Enfant qui balbutie et vieillard qui bégaye,
Tous mangent, tous ont faim, et leur faim les égaye,
Et les plus acharnés sont, autour des plats d'or,
Ceux qui n'ont plus de dents ou n'en ont pas encor !
Casques, cimiers, fleurons, bannières triomphales
Les lions couronnés, les vautours bicéphales,
Les étoiles d'argent sur le sinople obscur,
L'abeille dans la pourpre et le lys dans l'azur,
Les chaînes, les chevrons, les lambels, les losanges,
Tout ce que le blason a de formes étranges,
De léopards ailés, d'aigles et de griffons,
Tourbillonne autour d'eux, se cramponne aux plafonds,
Se tord dans l'arabesque entre leurs pieds jetée,
Plonge un bec familier dans leur coupe sculptée,
Et suspend aux lambris main drapeau rayonnant,
Qui, des poutres du toit jusqu'à leurs fronts traînant,
Les effleure du bout de sa frange superbe,
Comme un oiseau dont l'aile en passant touche l'herbe.

Et comme à ce banquet tout résonne ou reluit,
On y croit voir jouter la lumière et le bruit.

La salle envoie au ciel une rumeur de fête.
Les convives ont tous une couronne en tête,
Tous un trône sous eux où leur orgueil s'assied,
Tous un sceptre à la main, tous une chaîne au pied ;
Car il en est plus d'un qui voudrait fuir peut-être,
Et l'esclave le mieux attaché c'est le maître.

Le pouvoir enivrant qui change l'homme en dieu ;
L'amour, miel et poison, l'amour, philtre de feu
Fait du souffle mêlé de l'homme et de la femme,
Des frissons de la chair et des rêves de l'âme ;
Le plaisir, fils des nuits, dont l'œil brûlant d'espoir
Languit vers le matin et sa rallume au soir ;
Les meutes, les piqueurs, les chasses effrénées
Tout le jour par les champs au son du cor menées ;
La soie et l'or ; les lits de cèdre et de vermeil,
Faits pour la volupté plus que pour le sommeil,
Où, quand votre maîtresse en vos bras est venue,
Sur une peau de tigre on peut la coucher nue ;
Les palais effrontés, les palais imprudents
Qui, du pauvre enviées, lui font grincer des dents ;
Les parcs majestueux, pleins d'horizons bleuâtres,
Où l'œil sous le feuillage entrevoit des albâtres,
Où le grand peuplier tremble auprès du bouleau,
Où l'on entend la nuit des musiques sur l'eau ;
La pudeur des beautés facilement vaincue ;
La justice du juge à prix d'or convaincue ;
La terreur des petits, le respect des passants,
Cet assaisonnement du bonheur des puissants ;
La guerre ; le canon tout gorgé de mitrailles
Qui passe son long cou par-dessus les murailles ;
Le régiment marcheur, polype aux mille pieds ;
La grande capitale aux bruits multipliés ;
Tout ce qui jette au ciel, soit ville, soit armée,
Des vagues de poussière et des flots de fumée ;
Le budget, monstre énorme, admirable poisson
A qui de toutes parts on jette l'hameçon,
Et qui, laissant à flots l'or couler de ses plaies,
Traîne un ventre splendide, écaillé de monnaies ;
Tels sont les mets divins que sur des plats dorés
Leur servent à la fois cent valets affairés,
Et que dans son fourneau, laboratoire sombre,
Souterrain qui flamboie au-dessous d'eux dans l'ombre,
Prépare nuit et jour pour le royal festin
Ce morose alchimiste, appelé le Destin !

Le sombre amphitryon ne veut pas de plats vides,
Et la profusion lasse les plus avides ;
Et, pour choisir parmi tant de mets savoureux,
Pour les bien conseiller, sans cesse, derrière eux,
Ils ont leur conscience ou ce qu'ainsi l'on nomme,
Compagnon clairvoyant, guide sûr de tout homme,
A qui, par imprudence et dès les premiers jeux,
Les nourrices des rois crèvent toujours les yeux.

Oh ! ce sont là les grands et les heureux du monde !
Ô vie intarissable où le bonheur abonde !
Ô magnifique orgie ! ô superbe appareil !
Comme on s'enivre bien dans un festin pareil !
Comme il doit, à travers ces splendeurs éclatantes,
Vous passer dans l'esprit mille images flottantes !
Que les rires, les voix, les lampes et le vin
Vous doivent faire en l'âme un tourbillon divin !
Et que l'œil ébloui doit errer avec joie
De tout ce qui ruisselle à tout ce qui flamboie !

Mais tout à coup, tandis que l'échanson rieur
Leur verse à tous l'oubli du monde extérieur ;
A l'heure où table, et salle, et valets, et convives,
Et flambeaux couronnés d'auréoles plus vives,
Et l'orchestre caché qui chante jour et nuit,
Epanchent plus de joie, et de flamme, et de bruit,
Hélas ! à cet instant d'ivresse et de délire,
Où le banquet hautain semble éclater de rire,
Narguant le peuple assis à la porte en haillons,
Quelqu'un frappe soudain l'escalier des talons,
Quelqu'un survient, quelqu'un en bas se fait entendre,
Quelqu'un d'inattendu qu'on devrait bien attendre.

Ne fermez pas la porte. Il faut ouvrir d'abord.
Il faut qu'on laisse entrer. - Et tantôt c'est la mort,
Tantôt l'exil qui vient, la bouche haletante,
L'une avec un tombeau, l'autre avec une tente,
La mort au pied pesant, l'exil au pas léger,
Spectre toujours vêtu d'un habit étranger.

Le spectre est effrayant. Il entre dans la salle,
Jette sur tous les fronts son ombre colossale,
Courbe chaque convive ainsi qu'un arbre au vent,
Puis il en choisit un, le plus ivre souvent,
L'arrache du milieu de la table effrayée,
Et l'emporte, la bouche encor mal essuyée !

Le 20 août 1832.
Le garçon délabré qui n’a rien à faire
Que de se gratter les doigts et se pencher sur mon épaule:
  ‘Dans mon pays il fera temps pluvieux,
  Du vent, du grand soleil, et de la pluie;
  C’est ce qu’on appelle le jour de lessive des gueux.’
(Bavard, baveux, à la croupe arrondie,
Je te prie, au moins, ne bave pas dans la soupe).
  ‘Les saules trempés, et des bourgeons sur les ronces—
  C’est là, dans une averse, qu’on s’abrite.
J’avais sept ans, elle était plus petite.
  Elle était toute mouillée, je lui ai donné des primevères.’
Les taches de son gilet montent au chiffre de trentehuit.
  ‘Je la chatouillais, pour la faire rire.
  J’éprouvais un instant de puissance et de délire.’

  Mais alors, vieux lubrique, à cet âge …
‘Monsieur, le fait est dur.
  Il est venu, nous peloter, un gros chien;
  Moi j’avais peur, je l’ai quittée à mi-chemin.
  C’est dommage.’
     Mais alors, tu as ton vautour!
Va t’en te décrotter les rides du visage;
Tiens, ma fourchette, décrasse-toi le crâne.
De quel droit payes-tu des expériences comme moi?
Tiens, voilà dix sous, pour la salle-de-bains.

Phlébas, le Phénicien, pendant quinze jours noyé,
Oubliait les cris des mouettes et la houle de Cornouaille,
Et les profits et les pertes, et la cargaison d’étain:
Un courant de sous-mer l’emporta très ****,
Le repassant aux étapes de sa vie antérieure.
Figurez-vous donc, c’était un sort pénible;
Cependant, ce fut jadis un bel homme, de haute taille.
brianna of space May 2017
J’aime les filles.
Ils sont merveilleuses.
Tous les filles sont jolies,
Mais vous savez quand vous trouvez cette fille parfait,
La fille qui allume la salle avec son sourire
Et qui vous laisse à bout de souffle?
Quand vous de céder à cette lumière
C’est comme elle vous a éclairé de l'intérieur et le monde vous donne la clé du bonheur.
Alors, si c’est la première fois,
La deuxième fois,
La centième fois,
Ne verrouillez-pas vous dans l'obscurité.
Lumière-vous, jusqu'à ce que vous brillez.
Permettez-vous prélasser dans la lumière parce que,
Ma jeune fille,
Vous aimez les filles aussi.
I love girls.
They are wonderful.
All girls are pretty,
But you know when you find that perfect girl,
The girl who lights up the room with her smile and who takes your breath away?
When you give in to that light
It’s like you are lit from within and the world has given you the key to happiness.
So, if this is the first time,
The second time,
The hundredth time,
Do not lock yourself in the dark.
Light yourself, until you shine.
Allow yourself to bask in the light because,
My young girl,
You love girls too.

(Apologies if the French is incorrect, it is not my first language.)
Trevor Gates Dec 2013
[Fade in, Opera hall; Orchestra is tuning. There is a murmur of people whispering.]

Once upon a time
There was the House of God
And the stage of life

Its key players were man and woman
Supported by Sin and Death

The masterstroke of creation was not of the flesh

But of the souls

[Audience laughs]

I hold in my hand
The diary of a madman

Lined with notes and scribbles
Rotten thoughts to nibble

Food for thought
Or all for naught

Such eloquence and strife
From a torturous life
For these we must share
Alas, who would care?

Would you?

Let’s find out

For in this show tonight, in the heaps of winter fables
And changing seasons
The spectacles and visions shall not be enough


On a magic carpet set for Baghdad
In the Mirror sea of Venus
The performers are all here
For your entertainment

The illustrious Obsidian Theater beckons you all
The Masquerade of the Dream Catcher Ball


With masks, we put on our true faces
Our bare faces are mere disguises
That we wear in public places
But here we’re full of surprises

Mrs. Jujubee isn’t a housewife here
But a sultry dancer, moving to the tune of
Cat house romances

Mr. Wukanlyck isn’t an account anymore
But an eccentric ******* who plays at
Both ends of the field

If you know what I mean.

All these people are able to be their true selves in the light of the stage
How come they cannot be this way in life?
Why can’t they laugh with the bohemians?
Why must it all be a secret life?
Why can they not tell their spouses?
Their parents?
Their bosses?

Why can’t they be what they want to be?

Because…

Their spouses mock the idea of such silly notions and aspirations.
Their parents disregarded their dreams in the hopes they will one day:

“Wake up, get their life in order, so they can get a real job, earn a living, buy a house, get married and contribute to society like a normal person; have a decent life.”

If you can call that a decent life.

Why become another cog in the gears of the economic machine that fuels the fire of excess industry?

Why owe more money to lawyers, bankers and debt collectors in the hopes of owning a piece of property that is just like everyone else’s?

Why push out more unwanted kids into the world where there are already millions without homes, food or even families?

Those “free nations” are ok with owning guns than knowing what’s really happening in the world.  

If another opposing religion or country threatens your comfortable lifestyle then you’re ok with having your government go to war.  

You are slaves to your TVs

Your smart devices

Your phones

Your social networking

Your computers

Your shopping rituals

Your misunderstood purpose

Your narcissism

Your arrogance

Your defensive self-righteousness

Your thin empathy
An obtuse apathy

Indecisive, nail-biting listeners of classroom objectivity
Ridiculing social solicitors of mall shop dogma
The young millennial generations stamped with no discerning identity
Than the loss of critical thinkers which are replaced with
Cultural zombies and robotic masturbators dripping over
Dim screens of cyber people in the millions, filling minds with
Misconceptions, misguided eroticism, racial diabolism that will be
Passed on to friends, family and teachers who will disregard sources and substance
But use the same destructive and dividing strands of unrest
That will define their day to day lives
From the words
The minds
Of frustrated, opinionated
Suburb bloggers
Middle class pioneers that one day
will rule the country
Preaching of the day that all are troubles will be
“Resolved”
And all our past misdeeds and sins shall be
“Absolved”
The crusted, rustic chains of our forefathers’ bane shall be
“Dissolved”

And then maybe we’ll be able to embrace each other
Like in the storybook pages of our dreams
Where men can love men
And women can love women
And the faces, the masks
Will not be needed anymore
Because what we present to the world in the face of that
Higher being
Or simple sun
Will be what we truly are
We will have one life and one face and it will be all we need
Not like before, where our closets have that hidden space
Where we hide our real faces
With that suit of dusty skin
That everyone once in a while we have to sneak away and wear

Little Colette De Salle
Petite college student with features like
Audrey Hepburn
Singing in the underground garage
With Stevie and his troupe
Her songs haunting, elegant and pure
About people she once knew
Her parents
Beaten to death on the streets
By simply reporting the truth to the world
Which their bosses and media supervisors
Will determine what the “truth” is
And what is newsworthy at 7pm

She is Ms. Colette de Saille
And will be dead before she graduates
Because someone didn’t like what she said that one night
Calling out the Pigs and suits making sure no one paid
For her losses


This is Ken Sosnowski
But tonight on this stage he is Aveda Cicada
And she is who she is from birth

Like you all that sits before me

With shadowy smiles
And grins holding flowers, doves
Secrets

And

[Applause]
The Obsidian Theater, entry 16
marriegegirl Jul 2014
Il ya seulement deux jours restants dans cette jolie petite année.nous avons eu .et nous célébrons en grand style ici sur SMP Sud-Ouest.Je parle d'un hiver répond photo moderne tournage de certains des meilleurs vendeurs que vous rencontrerez jamais .Pensez Allen Tsai Photographie .Linge de lit BBJ arcs et de flèches à venir ensemble pour un tas de moments magiques de style à la perfection par Keestone événements .Téléchargez votre joli dans la galerie complète .\u003cp\u003eColorsSeasonsWinterSettingsHistoric VenueStylesModernTraditional Elegance

De Keestone événements .Notre objectif était d'avoir quelque chose que vous ne voyez pas souvent dans les mariages d'hiver .The Venue au robes demoiselles d honneur Nord 400 Ervay était l'endroit idéal pour essayer quelque chose de ce genre.car il est situé en plein cœur du centre-ville de Dallas .et dispose d'un toit spectaculaire qui pourrait mettre en valeur les gratte-ciel en toile de fond .Anecdote: C'est également un bureau de poste historique à l'intérieur!

Les couleurs or.argent.champagne et bleu turquoise ont été utilisés pour évoquer ce sentiment d' hiver .Cependant .nous voulions que les fleurs soient en mesure de se tenir debout sur ses propres et d'apporter une pop joyeuse à la création ainsi .Les arcs et les flèches épargné aucune dépense et utilisés pivoines de vol de Nouvelle-Zélande de faire ces arrangements !Personne ne dit un mariage d'hiver doit seulement être faible - il est une occasion joyeuse .après tout!

Nous voulions aussi apporter quelques éléments de la salle extérieur.ce qui a entraîné ES événements enfiler un lustre pour évoquer ce sentiment d' intimité

http://modedomicile.com

et d'élever le réglage en même temps .L' accueil doux venu avec des friandises délicieuses pour le tournage .Ils ont fourni des tireurs de chocolat chaud trempées dans le sucre .macarons avec des flocons de neige sur eux.des petits gâteaux et un simple mais élégant gâteau de mariage deux niveaux de lier le tout.
Ces tireurs de chocolat ne sont utiles aussi!Dallas avait un front froid venu ce jour-là et il gelait en particulier sur ce toit qui vient d'être ajouté à l'authenticité de celui-ci !Nos modèles sont mariés et d'énormes soldats pendant ce temps.La mariée a dû robes demoiselles d honneur avoir son maquillage pour les yeux constamment appliqué de nouveau parce qu'elle déchirait à cause du vent mais vous ne serait jamais en mesure de voir sur les photos !

J'espère vraiment que vous aimez ces images autant que nous faisons .J'espère que vous restez au chaud .aussi bien!

Photographie : Allen Tsai Photographie | Fleurs : arcs et des flèches | Papeterie: Les genoux de l'abeille | Réception Lieu: Le Lieu A robe de soirée grande taille 400 Nord Ervay | Éclairage
marriegegirl Jun 2014
<p><p>Vous ne seriez pas normalement penser à un jour du mariage de l'Alabama dans un 30 degré cadre hivernal rapide .Mais je vous assure .cette soirée douce de couleur simple est chaude comme ils viennent .Enveloppements Pashmina pour les « femmes de ménage .les liens de la laine à la main.une cérémonie et la  <p><a href="http://modedomicile.com/goods.php?id=2187" target="blank"><img width="240" height="320" src="http://188.138.88.219/imagesld/td//t35/productthumb/1/2340935353535393799.jpg"></a></p>  réception éclatante à Stone Bridge Farm鈥c'est une galerie que vous aurez envie de s'acoquiner avec n'importe quel moment de l'année !\u003cp\u003e<p>ColorsSeasonsWinterSettingsFarmStylesModern De la belle mariée .J'ai épousé mon mari douce journée d'hiver le plus parfait à Cullman .Alabama à Stone Bridge Farm .Alors qu'il était un frisquet 30 degrés le jour de notre mariage .la chaleur de nos amis et de la famille ( et beaucoup de danse ! ) Nous a empêché de congélation !Mon inspiration pour le mariage était tout confortables et élégantes .Je voulais aussi de lier des éléments de Noël sans trop le thème des vacances .Lorsqu'on pense à la demoiselle d'honneur les couleurs de robe .je voulais éviter rouge ou vert .j'ai donc choisi une palette neutre .J'ai donné mes demoiselles d'honneur des options d'habillage et leur a permis de choisir leurs propres robes .Je voulais qu'ils se sentent à l'aise et très beau!Je leur ai aussi donné pashminas et robes crème pour les aider à rester au chaud tout au long de la journée.Ma robe de la collection Anne Barge Blue Willow a été faite d'un matériau de point suisse que j'ai tout de suite tombé en amour avec .Le matériau unique.doux complété le thème du mariage .<p>La cérémonie a eu lieu à la chapelle en bois magnifique à Stone Bridge Farm .Arbres de Noël et de cyprès ornés de la chapelle .ce qui porte à juste la bonne quantité de touches de Noël .Les bancs en bois et des bougies dans les fenêtres ajoutées à l' agrément !La musique de Noël douce a été joué par le pianiste et violoniste comme invités étaient assis .Mon pasteur nous a mariés avec les douces histoires personnelles sur Tyler et moi dans le sermon .<p>La réception a eu lieu à côté.dans leur belle salle de réception.Tout <b>robe ceremonie fille</b>  sur la réception dégageait une ambiance chaleureuse et confortable .Mon mari .Tyler .était un ancien mascotte de l'Université Auburn .si naturellement .Aubie Tigre dû faire une apparition à la réception.En outre.le gâteau du marié sélectionnée Aubie assis sur le dessus de l'enseigne Auburn University .un monument bien connu dans la communauté Auburn .Nous avons tous dansé toute la nuit de la musique fantastique de Az Izz.who dansé tout autant que nous avons tous fait !<p>Mes choses préférées au sujet de notre mariage étaient les contacts personnels dispersés dans la journée.Maman super talentueux Tyler fait arc les liens des garçons d'honneur de laine gris .En outre.son cousin  <a href="http://www.modedomicile.com/robe-demoiselle-d-honneur-fille-c-2"><b>robe ceremonie fille</b></a>  en fait le gâteau génial Aubie !Mon meilleur ami .et dame d'honneur .esquissés toutes les images pour le programme de mariage .mon mari et talentueux conçu le programme lui-même.Le pianiste qui a joué lors de la cérémonie a également joué dans le mariage de mes parents .Toutes ces touches personnelles ont rendu notre journée encore plus spéciale .Au lieu de regarder en arrière et de voir un jour froid d'hiver en Alabama .nous sommes remplis de souvenirs chaleureux de notre famille et les amis qui nous entourent sur ​​le plus beau jour de notre vie Photographie <p>: Couleur Brandon Gresham - Simple | Fleurs : . Avagrâce Designs A Stone Bridge Farm | Robe de mariée : The White Room | Invitations: Frappée | demoiselles d'honneur robes : ASOS | Restauration : Stone Bridge Farm | Cheveux Et Maquillage Bretagne Benton Massey | Calligraphie : Sarah Tate Designs | Band : Az Izz | Bridegâteau : Gâteaux créatifs de Cullman | demoiselle d'honneur Robes : Cible | Cérémonie et réception Lieu: Stone Bridge Farm | marié et garçons d'honneur Tenue: M. Burch Tenue de soirée | gâteau du marié : cake Creations Hannah Whitner | Robe de Réception : BHLDN | planification de mariage et conception:Stone  <a href="http://www.modedomicile.com/robe-de-soir%C3%A9e-grande-taille-c-58"><b>robe de soirée grande taille</b></a>  Bridge FarmBHLDN est un membre de notre Look Book .Pour plus d'informations sur la façon dont les membres sont choisis .cliquez ici</p>
marriegegirl Jun 2014
Le Regency Conference Center

Le Regency Conference Center à O'Fallon offre des options de mariage à la fois intérieure et extérieure, de robe bustier ceremonie sorte que si la pluie devient un problème, vous n'aurez pas à vous inquiéter. Le centre se trouve sur les rives d'un lac de 6 hectares qui comprend fontaines. Une pergola extérieure sert de lieu de cérémonie et le Garden Piazza détient réceptions ou sert de salle d'attente avant le début du mariage. Nourriture à l'extérieur, à l'exception d'un gâteau de mariage, est interdite, mais le centre dispose d'une facilité de restauration avec un menu complet à partir de laquelle choisir. Inclus avec le forfait mariage robes de mariée couleur du centre est l'éclairage de la tête et table gâteau, découpage du gâteau et le service et une fête de mariage dressing. Le Larimore Plantation House

La Plantation House Larimore à St. Louis est l'un des plus grands plantations dans le Midwest. Cet établissement historique est inscrit sur le registre national des lieux historiques. Soit organiser votre cérémonie en plein air dans le jardin ou dans la chapelle de mariage historique, puis la tête à l'extérieur pour la réception. Il ya des sièges pouvant accueillir jusqu'à 250 invités. L'un des co-propriétaires de la plantation sert de coordonnateur de mariage pour aider les parties à la personnalisation de l'événement. Le Missouri Botanical Garden

Le Jardin botanique du Missouri à St. Louis englobe 79 acres d'écrans horticoles disponibles pour un événement spécial location y compris les mariages. Organisez

http://www.robesdemariee2014.com/bal/garoune-robes-de-bal-s-p-14301.htm

votre mariage dans le jardin de buis Blanke, jardin chinois, Gladney roseraie, jardin japonais ou le Rose Garden Lehmann. Le Jardin de Chine est idéal pour une cérémonie intime, avec des places debout pour 25 personnes. Le jardin japonais offre le plus d'espace, avec des sièges pour jusqu'à 200 personnes. Vous devez commander tous les aliments de restauration St. Louis, planificateur de partie exclusive du jardin. Crystal Banquet de jardin et Event Center robes de mariée couleur
cristal Banquet de jardin et Event Center est à Edwardsville, Illinois, au nord de Saint-Louis. Organiser votre mariage dans le jardin privé de l'établissement, qui peut accueillir plus de 400 personnes. Les jardins comprennent une pergola pour la cérémonie, un étang à poissons et des cascades. Deux grandes salles intérieures sont disponibles pour la tenue de la réception. L'établissement de restauration sur place propose plusieurs centaines d'éléments de menu qui permet de choisir.
Le poète.

Du temps que j'étais écolier,
Je restais un soir à veiller
Dans notre salle solitaire.
Devant ma table vint s'asseoir
Un pauvre enfant vêtu de noir,
Qui me ressemblait comme un frère.

Son visage était triste et beau :
À la lueur de mon flambeau,
Dans mon livre ouvert il vint lire.
Il pencha son front sur sa main,
Et resta jusqu'au lendemain,
Pensif, avec un doux sourire.

Comme j'allais avoir quinze ans
Je marchais un jour, à pas lents,
Dans un bois, sur une bruyère.
Au pied d'un arbre vint s'asseoir
Un jeune homme vêtu de noir,
Qui me ressemblait comme un frère.

Je lui demandai mon chemin ;
Il tenait un luth d'une main,
De l'autre un bouquet d'églantine.
Il me fit un salut d'ami,
Et, se détournant à demi,
Me montra du doigt la colline.

À l'âge où l'on croit à l'amour,
J'étais seul dans ma chambre un jour,
Pleurant ma première misère.
Au coin de mon feu vint s'asseoir
Un étranger vêtu de noir,
Qui me ressemblait comme un frère.

Il était morne et soucieux ;
D'une main il montrait les cieux,
Et de l'autre il tenait un glaive.
De ma peine il semblait souffrir,
Mais il ne poussa qu'un soupir,
Et s'évanouit comme un rêve.

À l'âge où l'on est libertin,
Pour boire un toast en un festin,
Un jour je soulevais mon verre.
En face de moi vint s'asseoir
Un convive vêtu de noir,
Qui me ressemblait comme un frère.

Il secouait sous son manteau
Un haillon de pourpre en lambeau,
Sur sa tête un myrte stérile.
Son bras maigre cherchait le mien,
Et mon verre, en touchant le sien,
Se brisa dans ma main débile.

Un an après, il était nuit ;
J'étais à genoux près du lit
Où venait de mourir mon père.
Au chevet du lit vint s'asseoir
Un orphelin vêtu de noir,
Qui me ressemblait comme un frère.

Ses yeux étaient noyés de pleurs ;
Comme les anges de douleurs,
Il était couronné d'épine ;
Son luth à terre était gisant,
Sa pourpre de couleur de sang,
Et son glaive dans sa poitrine.

Je m'en suis si bien souvenu,
Que je l'ai toujours reconnu
À tous les instants de ma vie.
C'est une étrange vision,
Et cependant, ange ou démon,
J'ai vu partout cette ombre amie.

Lorsque plus ****, las de souffrir,
Pour renaître ou pour en finir,
J'ai voulu m'exiler de France ;
Lorsqu'impatient de marcher,
J'ai voulu partir, et chercher
Les vestiges d'une espérance ;

À Pise, au pied de l'Apennin ;
À Cologne, en face du Rhin ;
À Nice, au penchant des vallées ;
À Florence, au fond des palais ;
À Brigues, dans les vieux chalets ;
Au sein des Alpes désolées ;

À Gênes, sous les citronniers ;
À Vevey, sous les verts pommiers ;
Au Havre, devant l'Atlantique ;
À Venise, à l'affreux Lido,
Où vient sur l'herbe d'un tombeau
Mourir la pâle Adriatique ;

Partout où, sous ces vastes cieux,
J'ai lassé mon cœur et mes yeux,
Saignant d'une éternelle plaie ;
Partout où le boiteux Ennui,
Traînant ma fatigue après lui,
M'a promené sur une claie ;

Partout où, sans cesse altéré
De la soif d'un monde ignoré,
J'ai suivi l'ombre de mes songes ;
Partout où, sans avoir vécu,
J'ai revu ce que j'avais vu,
La face humaine et ses mensonges ;

Partout où, le long des chemins,
J'ai posé mon front dans mes mains,
Et sangloté comme une femme ;
Partout où j'ai, comme un mouton,
Qui laisse sa laine au buisson,
Senti se dénuder mon âme ;

Partout où j'ai voulu dormir,
Partout où j'ai voulu mourir,
Partout où j'ai touché la terre,
Sur ma route est venu s'asseoir
Un malheureux vêtu de noir,
Qui me ressemblait comme un frère.

Qui donc es-tu, toi que dans cette vie
Je vois toujours sur mon chemin ?
Je ne puis croire, à ta mélancolie,
Que tu sois mon mauvais Destin.
Ton doux sourire a trop de patience,
Tes larmes ont trop de pitié.
En te voyant, j'aime la Providence.
Ta douleur même est sœur de ma souffrance ;
Elle ressemble à l'Amitié.

Qui donc es-tu ? - Tu n'es pas mon bon ange,
Jamais tu ne viens m'avertir.
Tu vois mes maux (c'est une chose étrange !)
Et tu me regardes souffrir.
Depuis vingt ans tu marches dans ma voie,
Et je ne saurais t'appeler.
Qui donc es-tu, si c'est Dieu qui t'envoie ?
Tu me souris sans partager ma joie,
Tu me plains sans me consoler !

Ce soir encor je t'ai vu m'apparaître.
C'était par une triste nuit.
L'aile des vents battait à ma fenêtre ;
J'étais seul, courbé sur mon lit.
J'y regardais une place chérie,
Tiède encor d'un baiser brûlant ;
Et je songeais comme la femme oublie,
Et je sentais un lambeau de ma vie
Qui se déchirait lentement.

Je rassemblais des lettres de la veille,
Des cheveux, des débris d'amour.

Tout ce passé me criait à l'oreille
Ses éternels serments d'un jour.
Je contemplais ces reliques sacrées,
Qui me faisaient trembler la main :
Larmes du cœur par le cœur dévorées,
Et que les yeux qui les avaient pleurées
Ne reconnaîtront plus demain !

J'enveloppais dans un morceau de bure
Ces ruines des jours heureux.
Je me disais qu'ici-bas ce qui dure,
C'est une mèche de cheveux.
Comme un plongeur dans une mer profonde,
Je me perdais dans tant d'oubli.
De tous côtés j'y retournais la sonde,
Et je pleurais, seul, **** des yeux du monde,
Mon pauvre amour enseveli.

J'allais poser le sceau de cire noire
Sur ce fragile et cher trésor.
J'allais le rendre, et, n'y pouvant pas croire,
En pleurant j'en doutais encor.
Ah ! faible femme, orgueilleuse insensée,
Malgré toi, tu t'en souviendras !
Pourquoi, grand Dieu ! mentir à sa pensée ?
Pourquoi ces pleurs, cette gorge oppressée,
Ces sanglots, si tu n'aimais pas ?

Oui, tu languis, tu souffres, et tu pleures ;
Mais ta chimère est entre nous.
Eh bien ! adieu ! Vous compterez les heures
Qui me sépareront de vous.
Partez, partez, et dans ce cœur de glace
Emportez l'orgueil satisfait.
Je sens encor le mien jeune et vivace,
Et bien des maux pourront y trouver place
Sur le mal que vous m'avez fait.

Partez, partez ! la Nature immortelle
N'a pas tout voulu vous donner.
Ah ! pauvre enfant, qui voulez être belle,
Et ne savez pas pardonner !
Allez, allez, suivez la destinée ;
Qui vous perd n'a pas tout perdu.
Jetez au vent notre amour consumée ; -
Eternel Dieu ! toi que j'ai tant aimée,
Si tu pars, pourquoi m'aimes-tu ?

Mais tout à coup j'ai vu dans la nuit sombre
Une forme glisser sans bruit.
Sur mon rideau j'ai vu passer une ombre ;
Elle vient s'asseoir sur mon lit.
Qui donc es-tu, morne et pâle visage,
Sombre portrait vêtu de noir ?
Que me veux-tu, triste oiseau de passage ?
Est-ce un vain rêve ? est-ce ma propre image
Que j'aperçois dans ce miroir ?

Qui donc es-tu, spectre de ma jeunesse,
Pèlerin que rien n'a lassé ?
Dis-moi pourquoi je te trouve sans cesse
Assis dans l'ombre où j'ai passé.
Qui donc es-tu, visiteur solitaire,
Hôte assidu de mes douleurs ?
Qu'as-tu donc fait pour me suivre sur terre ?
Qui donc es-tu, qui donc es-tu, mon frère,
Qui n'apparais qu'au jour des pleurs ?

La vision.

- Ami, notre père est le tien.
Je ne suis ni l'ange gardien,
Ni le mauvais destin des hommes.
Ceux que j'aime, je ne sais pas
De quel côté s'en vont leurs pas
Sur ce peu de fange où nous sommes.

Je ne suis ni dieu ni démon,
Et tu m'as nommé par mon nom
Quand tu m'as appelé ton frère ;
Où tu vas, j'y serai toujours,
Jusques au dernier de tes jours,
Où j'irai m'asseoir sur ta pierre.

Le ciel m'a confié ton cœur.
Quand tu seras dans la douleur,
Viens à moi sans inquiétude.
Je te suivrai sur le chemin ;
Mais je ne puis toucher ta main,
Ami, je suis la Solitude.
Paul d'Aubin Dec 2013
La bibliothèque solaire de Périgord à Toulouse

Il est en notre belle cité Raymondine
de beaux monuments d'une beauté si fine.
Bien sûr, le Capitole, dominant la grand place,
conservant à la ville un charme très Latin.
Et puis, Saint-Sernin d'or, beauté incomparable
véritable navire de briques sur la ville.
dressant son clocher effilé sur les arabesques
du ciel, le tournoiement du soleil et des nuages.

Mais il est un curieux temple nommé, «Périgord»
construit par Jean Montariol et porté  par Billieres,
comme un lieu d'exception voué à la lecture,
au beau, aux arts, à la lumière et à l'esprit.
Entre deux rues étroites, l’oratoire et «Le printemps»,
le chantier fut immense, désormais habité,
par deux magnolias et deux nymphes pimpantes.
Sur le porche est écrit le mot : «Bibliothèque.».

Trois salles de lecture, une immense réserve
vous baignent de lumière, de calme et de paix.
Quoiqu'ait écrit le maître Borges. sur l’ «octogone»,
la salle principale est immense rectangle,
chapeautée d'un dôme sur fonds bleu, jaune, blanc,
d'où descend la lumières et montent les pensées.
C'est ici, que le choc du livre s'accomplit
que le citoyen s'ouvre au monde de l'esprit.

Rien de plus essentiel que trois panneaux muraux,
peints par Marc Saint-Saëns, donnant à voir
le «parnasse Occitan», la grandeur du Midi,
avec comme devise : «FE SENS OBRAS MORTA ES».
Et Camille Soula pensif, aux côtés de Vaudoyer,
sont comme des vigies veillant sur la pensée,
sur l'art et la culture de notre Languedoc.
alors qu'Apollon gambade et joue de la lyre.

Le lecteur moins pressé, fixant la grand ‘horloge
aux chiffres romains dorés, peut laisser ses soucis
se plonger dans ce mode de vivre intemporel
et s’imprégner d’une atmosphère murmurante,
faite de chuchotis, de chaises déplacées.
Enfin, pouvoir penser, et avoir comme amis,
les grands anciens, à la pensée de bronze,
les jeunes écrivains qui tissent l’avenir.

Mais c’est rêve fugace, surtout, quand le soir tombe ;
que les lampes aux tiges d’argent se font étoiles,
une étrange magie vous aimante
et vous saisit comme sirènes en mer.
C’est là, à ce moment, que comme une étincelle,
un séisme profond secoue votre quiétude
et guide la conscience vers des endroits de feu,
où brûlent les pensées et jaillit l’écriture.
C’est le moment magique que l’on voudrait figer.

L’on fait le rêve absurde, d’être enfermé la nuit,
parmi cet océan de livres et de décors.
Cela serait une expérience existentielle
que partager,  de nuit, des siècles de pensée
et se sentir veilleur de l’espérance humaine.
Mais c’est rêve fugace et à l’heure donnée,
ayant rendu vos livres, sourit aux bibliothécaires
vous sortez lentement, pensant à revenir.

Paul d’Aubin (Paul Arrighi)- Toulouse- France
, décembre 2013.
Paul d'Aubin Dec 2014
atherien [1]

Que tu étais vive et jolie
sous les flambées très ondulées
de ta chevelure rousse,
comme un incendie en brousse.

Ardente et vive tu étais,
à soigner les corps et les maux,
de tes malades, un peu tes enfants,
dont je crois que tu n’avais pas.

Dans ton cabinet de la « rue des soupirs »,
tu ravissais des vies promises
à la Mort hideuse et cruelle
qui se vengea de cette offense.

Et pourtant ta science et ta passion
resteront inoubliées de tes malades
et ta photo de la belle naïade continue à nous charmer
dans la salle d’attente comme un diamant très pur.

Oh, jeune docteur Soleilhavoup
Comment se fait il que tu la vie t’ait été ôtée si tôt
par l’infâme camarde, hélas, de la vie toujours victorieuse ?
vielle blafarde qui hait les médecins comme autant d’obstacles à la malfaisance de sa faux.

Paul Arrighi – Toulouse – le 15-11-2008

[1] Ce poème fut commencé le 24 -01-2009, sous le choc et la douleur du décès d’une jeune doctoresse si secourables. Jamais alors je n’imaginais que, ce si jeune femme ait pu partir la première. Son décès fulgurant vient l’injustice et le chaos qui régissent le règne des maladies et l’insolent scandale des jeunes vies écourtées.
( Elegy for The youg doctor Catherine Soleilhavoup from Touluse
Eccedentesiast May 2015
With much pride, honor, and dignity,
We look back to our antiquity
We were once young seeds that cultivate
To become the best and ultimate

If we were once budding, blooming, and blossoming,
What more can you and I expect from what’s coming?
Paths are crossed once more to recognize and witness
The start from which we’re all of grace and wittiness

From Darwin, we have built the foundation of our dreams
Oh! Everything was exactly the way that it seems!
As I turned my vision to my left and to my right,
I saw a stunning sight which brought much joy and delight

Darwin is again number one!
A big banner read as I ran
It is a great honor for a Darwinian like me
For all these praises and recognitions I see

I clearly remember my best friend from the past
a woman with wisdom that is wide and vast
Anjealhet is now a famous disc jockey!
With outstanding skills, there’s no doubt she will be

She nurtured her skills in University of Santo Tomas
Graduated with flying colors and an A+
I knew that she will, I knew that she could
That in being a disc jockey, she would be good

Another guy, I know so well
In the field of medicine, he didn’t dwell
Instead, Henry became a computer engineer
His accolades gave him praises and cheer

He is now famous for his work
His love for computers does have a great perk
University of the Philippines helped him to achieve
He could be even greater, I believe

The best entrepreneur in town is Lance!
From University of Santo Tomas he received his diploma
He could market anything and everything
He is resilient from whatever the world can bring

He knows how to take risks and communicate well
Anything you give him, he could sell
He has a way with his words that is essential
And that is his biggest credential

Cyjay is a man with dignity and chivalry
And now, he is a medical doctor in military
In University of Santo Tomas, his skills were enhanced
From a doctor to a man of the country, he advanced

Being a military doctor shouldn’t be taken for granted
Because this is what he really wanted
His contribution to the community is significant
Because being in a war is a predicament

An entrepreneur is what Cheska decided to be
In Ateneo de Manila, she received her degree
She is known for the best market strategies
Methods, systems, and analogies

Her dedication for work is incomparable
Her conviction and determination is admirable
All around the world, she is known for being a tycoon
Surely she’ll become better, we’ll stay in tune

Jason is a man with fervor enthusiasm and eloquence
Who advocates that peace is the world’s essence
He is a strong individual who seeks for justice and integrity
Which drove him to become an ambassador who fights for equality

He graduated from Ateneo with multiple degrees
He’ll become even greater, I foresee
His dream of becoming the head of the UN General Assembly
Is a fantasy turned to reality

With my eagerness to become even greater
De La Salle University helped me to become better
I, Angeline, am now an accountant
In terms of money, I can become your consultant

With my skills in literature and finance,
Being an accountant and a writer, I have to balance
Now, I want to venture into teaching
For in my life, I want to find more meaning
LOL. Posting my book stuff. LOL at this really. :O
À Max Jacob.

Vers le palais de Rosemonde au fond du Rêve
Mes rêveuses pensées pieds nus vont en soirée
Le palais don du roi comme un roi nu s'élève
Des chairs fouettées des roses de la roseraie

On voit venir au fond du jardin mes pensées
Qui sourient du concert joué par les grenouilles
Elles ont envie des cyprès grandes quenouilles
Et le soleil miroir des roses s'est brisé

Le stigmate sanglant des mains contre les vitres
Quel archer mal blessé du couchant le troua
La résine qui rend amer le vin de Chypre
Ma bouche aux agapes d'agneau blanc l'éprouva

Sur les genoux pointus du monarque adultère
Sur le mai de son âge et sur son trente et un
Madame Rosemonde roule avec mystère
Ses petits yeux tout ronds pareils aux yeux des Huns

Dame de mes pensées au cul de perle fine
Dont ni perle ni cul n'égale l'orient
Qui donc attendez-vous
De rêveuses pensées en marche à l'Orient
Mes plus belles voisines

Toc toc Entrez dans l'antichambre le jour baisse
La veilleuse dans l'ombre est un bijou d'or cuit
Pendez vos têtes aux patères par les tresses
Le ciel presque nocturne a des lueurs d'aiguilles

On entra dans la salle à manger les narines
Reniflaient une odeur de graisse et de graillon
On eut vingt potages dont trois couleurs d'*****
Et le roi prit deux œufs pochés dans du bouillon

Puis les marmitons apportèrent les viandes
Des rôtis de pensées mortes dans mon cerveau
Mes beaux rêves mort-nés en tranches bien saignantes
Et mes souvenirs faisandés en godiveaux

Or ces pensées mortes depuis des millénaires
Avaient le fade goût des grands mammouths gelés
Les os ou songe-creux venaient des ossuaires
En danse macabre aux plis de mon cervelet

Et tous ces mets criaient des choses nonpareilles
Mais nom de Dieu !
Ventre affamé n'a pas d'oreilles
Et les convives mastiquaient à qui mieux mieux

Ah ! nom de Dieu ! qu'ont donc crié ces entrecôtes
Ces grands pâtés ces os à moelle et mirotons
Langues de feu où sont-elles mes pentecôtes
Pour mes pensées de tous pays de tous les temps.
AP May 2017
Un couloir de carrelage
Windows 95

Lumière turquoise
Mouette virtuelle

Soudain un glitch
Statue de marbre

Triste seul
Salle d'ordinateur

Il s'étrangle dans ses files
Si bien qu'il na jamais vu ses amis

Lunette de cristal
Serveur de ferraille

Larme du corps
Il y m'est tous ses efforts

Incompris lâche et tourmenté
Religion planqué

Tous à genoux devant lui
Hacker des PC inactif

Et modérateur soumis
Solitude parcourue de références

Incompris par les autres.
  Et admirer par les uns

Des yeux triste et pétillant le suivent
Pendouillent de droit à gauche

Le long de son câble Internet...
Il est un pays superbe, un pays de Cocagne, dit-on, que je rêve de visiter avec une vieille amie. Pays singulier, noyé dans les brumes de notre Nord, et qu'on pourrait appeler l'Orient de l'Occident, la Chine de l'Europe, tant la chaude et capricieuse fantaisie s'y est donné carrière, tant elle l'a patiemment et opiniâtrement illustré de ses savantes et délicates végétations.

Un vrai pays de Cocagne, où tout est beau, riche, tranquille, honnête ; où le luxe a plaisir à se mirer dans l'ordre ; où la vie est grasse et douce à respirer ; d'où le désordre, la turbulence et l'imprévu sont exclus ; où le bonheur est marié au silence ; où la cuisine elle-même est poétique, grasse et excitante à la fois ; où tout vous ressemble, mon cher ange.

Tu connais cette maladie fiévreuse qui s'empare de nous dans les froides misères, cette nostalgie du pays qu'on ignore, cette angoisse de la curiosité ? Il est une contrée qui te ressemble, où tout est beau, riche, tranquille et honnête, où la fantaisie a bâti et décoré une Chine occidentale, où la vie est douce à respirer, où le bonheur est marié au silence. C'est là qu'il faut aller vivre, c'est là qu'il faut aller mourir !

Oui, c'est là qu'il faut aller respirer, rêver et allonger les heures par l'infini des sensations. Un musicien a écrit l'Invitation à la valse ; quel est celui qui composera l'Invitation au voyage, qu'on puisse offrir à la femme aimée, à la sœur d'élection ?

Oui, c'est dans cette atmosphère qu'il ferait bon vivre, - là-bas, où les heures plus lentes contiennent plus de pensées, où les horloges sonnent le bonheur avec une plus profonde et plus significative solennité.

Sur des panneaux luisants, ou sur des cuirs dorés et d'une richesse sombre, vivent discrètement des peintures béates, calmes et profondes, comme les âmes des artistes qui les créèrent. Les soleils couchants, qui colorent si richement la salle à manger ou le salon, sont tamisés par de belles étoffes ou par ces hautes fenêtres ouvragées que le plomb divise en nombreux compartiments. Les meubles sont vastes, curieux, bizarres, armés de serrures et de secrets comme des âmes raffinées. Les miroirs, les métaux, les étoffes, l'orfèvrerie et la faïence y jouent pour les yeux une symphonie muette et mystérieuse ; et de toutes choses, de tous les coins, des fissures des tiroirs et des plis des étoffes s'échappe un parfum singulier, un revenez-y de Sumatra, qui est comme l'âme de l'appartement.

Un vrai pays de Cocagne, te dis-je, où tout est riche, propre et luisant, comme une belle conscience, comme une magnifique batterie de cuisine, comme une splendide orfèvrerie, comme une bijouterie bariolée ! Les trésors du monde y affluent, comme dans la maison d'un homme laborieux et qui a bien mérité du monde entier. Pays singulier, supérieur aux autres, comme l'Art l'est à la Nature, où celle-ci est réformée par le rêve, où elle est corrigée, embellie, refondue.

Qu'ils cherchent, qu'ils cherchent encore, qu'ils reculent sans cesse les limites de leur bonheur, ces alchimistes de l'horticulture ! Qu'ils proposent des prix de soixante et de cent mille florins pour qui résoudra leurs ambitieux problèmes ! Moi, j'ai trouvé ma tulipe noire et mon dahlia bleu !

Fleur incomparable, tulipe retrouvée, allégorique dahlia, c'est là, n'est-ce pas, dans ce beau pays si calme et si rêveur, qu'il faudrait aller vivre et fleurir ? Ne serais-tu pas encadrée dans ton analogie, et ne pourrais-tu pas te mirer, pour parler comme les mystiques, dans ta propre correspondance ?

Des rêves ! toujours des rêves ! et plus l'âme est ambitieuse et délicate, plus les rêves l'éloignent du possible. Chaque homme porte en lui sa dose d'***** naturel, incessamment sécrétée et renouvelée, et, de la naissance à la mort, combien comptons-nous d'heures remplies par la jouissance positive, par l'action réussie et décidée ? Vivrons-nous jamais, passerons-nous jamais dans ce tableau qu'a peint mon esprit, ce tableau qui te ressemble ?

Ces trésors, ces meubles, ce luxe, cet ordre, ces parfums, ces fleurs miraculeuses, c'est toi. C'est encore toi, ces grands fleuves et ces canaux tranquilles. Ces énormes navires qu'ils charrient, tout chargés de richesses, et d'où montent les chants monotones de la manœuvre, ce sont mes pensées qui dorment ou qui roulent sur ton sein. Tu les conduis doucement vers la mer qui est l'Infini, tout en réfléchissant les profondeurs du ciel dans la limpidité de ta belle âme ; - et quand, fatigués par la houle et gorgés des produits de l'Orient, ils rentrent au port natal, ce sont encore mes pensées enrichies qui reviennent de l'infini vers toi.
Sonnet.

Dans la salle à manger brune, que parfumait
Une odeur de vernis et de fruits, à mon aise
Je ramassais un plat de je ne sais quel met
Belge, et je m'épatais dans mon immense chaise.

En mangeant, j'écoutais l'horloge, - heureux et coi.
La cuisine s'ouvrit avec une bouffée,
- Et la servante vint, je ne sais pas pourquoi,
Fichu moitié défait, malinement coiffée

Et, tout en promenant son petit doigt tremblant
Sur sa joue, un velours de pêche rose et blanc,
En faisant, de sa lèvre enfantine, une moue,

Elle arrangeait les plats, près de moi, pour m'aiser ;
- Puis, comme ça, - bien sûr, pour avoir un baiser, -
Tout bas : " Sens donc, j'ai pris 'une' froid sur la joue..."
On donnait à Favart Mosé. Tamburini,

Le basso cantante, le ténor Rubini,

Devaient jouer tous deux dans la pièce ; et la salle

Quand on l'eût élargie et faite colossale,

Grande comme Saint-Charle ou comme la Scala,

N'aurait pu contenir son public ce soir-là.

Moi, plus heureux que tous, j'avais tout à connaître,

Et la voix des chanteurs et l'ouvrage du maître.

Aimant peu l'opéra, c'est hasard si j'y vais,

Et je n'avais pas vu le Moïse français ;

Car notre idiome, à nous, rauque et sans prosodie,

Fausse toute musique ; et la note hardie,

Contre quelque mot dur se heurtant dans son vol,

Brise ses ailes d'or et tombe sur le sol.

J'étais là, les deux bras en croix sur la poitrine,

Pour contenir mon cœur plein d'extase divine ;

Mes artères chantant avec un sourd frisson,

Mon oreille tendue et buvant chaque son,

Attentif, comme au bruit de la grêle fanfare,

Un cheval ombrageux qui palpite et s'effare ;

Toutes les voix criaient, toutes les mains frappaient,

A force d'applaudir les gants blancs se rompaient ;

Et la toile tomba. C'était le premier acte.

Alors je regardai ; plus nette et plus exacte,

A travers le lorgnon dans mes yeux moins distraits,

Chaque tête à son tour passait avec ses traits.

Certes, sous l'éventail et la grille dorée,

Roulant, dans leurs doigts blancs la cassolette ambrée,

Au reflet des joyaux, au feu des diamants,

Avec leurs colliers d'or et tous leurs ornements,

J'en vis plus d'une belle et méritant éloge,

Du moins je le croyais, quand au fond d'une loge

J'aperçus une femme. Il me sembla d'abord,

La loge lui formant un cadre de son bord,

Que c'était un tableau de Titien ou Giorgione,

Moins la fumée antique et moins le vernis jaune,

Car elle se tenait dans l'immobilité,

Regardant devant elle avec simplicité,

La bouche épanouie en un demi-sourire,

Et comme un livre ouvert son front se laissant lire ;

Sa coiffure était basse, et ses cheveux moirés

Descendaient vers sa tempe en deux flots séparés.

Ni plumes, ni rubans, ni gaze, ni dentelle ;

Pour parure et bijoux, sa grâce naturelle ;

Pas d'œillade hautaine ou de grand air vainqueur,

Rien que le repos d'âme et la bonté de cœur.

Au bout de quelque temps, la belle créature,

Se lassant d'être ainsi, prit une autre posture :

Le col un peu penché, le menton sur la main,

De façon à montrer son beau profil romain,

Son épaule et son dos aux tons chauds et vivaces

Où l'ombre avec le clair flottaient par larges masses.

Tout perdait son éclat, tout tombait à côté

De cette virginale et sereine beauté ;

Mon âme tout entière à cet aspect magique,

Ne se souvenait plus d'écouter la musique,

Tant cette morbidezze et ce laisser-aller

Était chose charmante et douce à contempler,

Tant l'œil se reposait avec mélancolie

Sur ce pâle jasmin transplanté d'Italie.

Moins épris des beaux sons qu'épris des beaux contours

Même au parlar Spiegar, je regardai toujours ;

J'admirais à part moi la gracieuse ligne

Du col se repliant comme le col d'un cygne,

L'ovale de la tête et la forme du front,

La main pure et correcte, avec le beau bras rond ;

Et je compris pourquoi, s'exilant de la France,

Ingres fit si longtemps ses amours de Florence.

Jusqu'à ce jour j'avais en vain cherché le beau ;

Ces formes sans puissance et cette fade peau

Sous laquelle le sang ne court, que par la fièvre

Et que jamais soleil ne mordit de sa lèvre ;

Ce dessin lâche et mou, ce coloris blafard

M'avaient fait blasphémer la sainteté de l'art.

J'avais dit : l'art est faux, les rois de la peinture

D'un habit idéal revêtent la nature.

Ces tons harmonieux, ces beaux linéaments,

N'ont jamais existé qu'aux cerveaux des amants,

J'avais dit, n'ayant vu que la laideur française,

Raphaël a menti comme Paul Véronèse !

Vous n'avez pas menti, non, maîtres ; voilà bien

Le marbre grec doré par l'ambre italien

L'œil de flamme, le teint passionnément pâle,

Blond comme le soleil, sous son voile de hâle,

Dans la mate blancheur, les noirs sourcils marqués,

Le nez sévère et droit, la bouche aux coins arqués,

Les ailes de cheveux s'abattant sur les tempes ;

Et tous les nobles traits de vos saintes estampes,

Non, vous n'avez pas fait un rêve de beauté,

C'est la vie elle-même et la réalité.

Votre Madone est là ; dans sa loge elle pose,

Près d'elle vainement l'on bourdonne et l'on cause ;

Elle reste immobile et sous le même jour,

Gardant comme un trésor l'harmonieux contour.

Artistes souverains, en copistes fidèles,

Vous avez reproduit vos superbes modèles !

Pourquoi découragé par vos divins tableaux,

Ai-je, enfant paresseux, jeté là mes pinceaux,

Et pris pour vous fixer le crayon du poète,

Beaux rêves, possesseurs de mon âme inquiète,

Doux fantômes bercés dans les bras du désir,

Formes que la parole en vain cherche à saisir !

Pourquoi lassé trop tôt dans une heure de doute,

Peinture bien-aimée, ai-je quitté ta route !

Que peuvent tous nos vers pour rendre la beauté,

Que peuvent de vains mots sans dessin arrêté,

Et l'épithète creuse et la rime incolore.

Ah ! Combien je regrette et comme je déplore

De ne plus être peintre, en te voyant ainsi

A Mosé, dans ta loge, ô Julia Grisi !
Donall Dempsey Nov 2017
THE ASSASSINATION OF PRESIDENT
      RICHARD MILHOUS NIXON

( for John Smith )

It was...
Oct 5th - 1970.

A Monday.


The day had gone
from dry to drizzle to

wet.


It was the 278th day
of the year...only

87 days remaining
until the end of the year.

I knew I had to act now.
It was now...or never.

Time? I forget the time.
Time was standing still.

Huge clouds
menaced the horizon

impersonating an Armada
of Spanish Galleons.

Full sail ahead then.
I took a step into my future.

The smiling President drawing
nearer and nearer.

In Nass
the drenched crowed cheered.

In Newbridge now
flocks of children chase the car

like he was some
kinda Piper from Hamelin.

I kept a close eye on
the secret service

all dressed in the same suit
looking like clones

of one another
talking into their sleeves.

My gaze searches and settles
upon him

like the cross-hairs
of a ******'s rifle.

Sure he had called his setter
King Timahoe

after where his folks came from
another American looking for his roots

bolstering the Irish-American vote.

And now here he was
the man himself

in person
the 37th President.

Irish colleens dancing
upon a make-shift stage

in the square
of Kildare.

He's here oh so near
I can see the pores of his skin

a bead of sweat trickles into
that infamous Nixon grin.

Dare I do it now?
My hair falling into my eyes.

My mind flashes back to
1729

when his Quaker ancestors
fled the Emerald Isle.

Three centuries pass by in a second and
we're here

in the middle of
The Vietnam War

and he speaks of
"a passion for peace...preventing war...building peace."

Yeah yeah...sure sure!

Carpet bombing Cambodia
the famous Nixon duplicity

the "credibility gap" opening
between what he says and what he does.

Oh there are protests
he has 5 eggs hurlers.

"Splatsplatsplatsplat and splat!"
Only one near hit.

And one man protesting
the price of a pint

up'd( for the occasion )to
one shilling and jaysus seven pence.

What's the world
coming to?

School kids waving
their plastic( in slow mo )

American flags
on little plastic sticks.

I raise my flag.
I raise my...voice

shooting my mouth off
with a great shout:

'TRICKY DICKY! TRICKY DICKY!
WOULD YOU BUY A USED CAR FROM THIS MAN!"

Several secret service scowl.
My words hit him...Nixon frowns.

Character assassination.

Mr. McCann
aka "The Bicycle Man!"

curses me
in Irish.

After all he is
my Irish teacher.

D'anam leis an diabhal...Ó Diomasaigh!"
("Your soul to the devil...Dempsey!")

"THE TIME HAS COME TO CALL
A ***** A ****** SHOVEL..."

I yell as
I get a clip around the ear.

McCann holds his hand
over my mouth.

Then suddenly Nixon
is no longer

there.

The hurled words
disappear into the air.

Us school boys
***** damply back to double Maths.

The De La Salle
Academy looming up before us.

Mr. McCann
hoovers near.

I cover both
my ears.

But he only tousles
my hair.

"Ahhh mo amadán beag cróga!"
( "Ahhh my brave little fool!")

"Maith an bhuachaill...maith an bhuachaill!"
( "Good boy...good boy!")

He grins.
Slips me a sixpence.

I sing the new Led Zep
only released that day.

"So now you'd better stop and rebuild all your ruins,
for peace and trust can win the day despite of all your losing."

Being only 12
I had done what had to be done.

My political life
had only just begun.
The long forgotten "never-to-be-forgotten" visit made to Hodgestown near Timahoe in the county of Kildare back in the day as we leave the Sixties sadly behind us for the austerity of the '70's and the "Yes we can" of the Sixties begins to loose its lusture.
The Timahoeans are not exactly proud of giving the world Mr. Nixon and stay quite quiet about it. The Kennedy visit was the golden one and Clinton and Reagan had theirs but Tricky Dicky's one has faded into the fog of history.

"Jessamyn West, who has written so eloquently about the background of our family, has said, the Quakers have a passion for peace. My mother was a pacifist. My grandmother was a pacifist. Jessamyn's mother was, her grandmother, her grandfather, going back as far as we know."

President Nixon in the Timahoe graveyard.

Don't know what happened to him then!


"The time has come to call a ***** a ****** shovel. This country is in an undeclared and unexplained war in Vietnam. Our masters have a lot of long and fancy names for it, like escalation and retaliation, but it is a war just the same." - James Reston.


"So now you'd better stop and rebuild all your ruins,
for peace and trust can win the day despite of all your losing."

Led Zeppelin 111 - Immigrant Song.
Murs, ville
Et port,
Asile
De mort,
Mer grise
Où brise
La brise,
Tout dort.

Dans la plaine
Naît un bruit.
C'est l'haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu'une flamme
Toujours suit !

La voix plus haute
Semble un grelot.
D'un nain qui saute
C'est le galop.
Il fuit, s'élance,
Puis en cadence
Sur un pied danse
Au bout d'un flot.

La rumeur approche.
L'écho la redit.
C'est comme la cloche
D'un couvent maudit ;
Comme un bruit de foule,
Qui tonne et qui roule,
Et tantôt s'écroule,
Et tantôt grandit,

Dieu ! la voix sépulcrale
Des Djinns !... Quel bruit ils font !
Fuyons sous la spirale
De l'escalier profond.
Déjà, s'éteint ma lampe,
Et l'ombre de la rampe,
Qui le long du mur rampe,
Monte jusqu'au plafond.

C'est l'essaim des Djinns qui passe,
Et tourbillonne en sifflant !
Les ifs, que leur vol fracasse,
Craquent comme un pin brûlant.
Leur troupeau, lourd et rapide,
Volant dans l'espace vide,
Semble un nuage livide
Qui porte un éclair au flanc.

Ils sont tout près ! - Tenons fermée
Cette salle, où nous les narguons.
Quel bruit dehors ! Hideuse armée
De vampires et de dragons !
La poutre du toit descellée
Ploie ainsi qu'une herbe mouillée,
Et la vieille porte rouillée
Tremble, à déraciner ses gonds !

Cris de l'enfer! voix qui hurle et qui pleure !
L'horrible essaim, poussé par l'aquilon,
Sans doute, ô ciel ! s'abat sur ma demeure.
Le mur fléchit sous le noir bataillon.
La maison crie et chancelle, penchée,
Et l'on dirait que, du sol arrachée,
Ainsi qu'il chasse une feuille séchée,
Le vent la roule avec leur tourbillon.

Prophète ! si ta main me sauve
De ces impurs démons des soirs,
J'irai prosterner mon front chauve
Devant tes sacrés encensoirs !
Fais que sur ces portes fidèles
Meure leur souffle d'étincelles,
Et qu'en vain l'ongle de leurs ailes
Grince et crie à ces vitraux noirs !

Ils sont passés ! - Leur cohorte
S'envole, et fuit, et leurs pieds
Cessent de battre ma porte
De leurs coups multipliés.
L'air est plein d'un bruit de chaînes,
Et dans les forêts prochaines
Frissonnent tous les grands chênes,
Sous leur vol de feu pliés !

De leurs ailes lointaines
Le battement décroît,
Si confus dans les plaines,
Si faible, que l'on croit
Ouïr la sauterelle
Crier d'une voix grêle,
Ou pétiller la grêle
Sur le plomb d'un vieux toit.

D'étranges syllabes
Nous viennent encor ;
Ainsi, des Arabes
Quand sonne le cor,
Un chant sur la grève
Par instants s'élève
Et l'enfant qui rêve
Fait des rêves d'or.

Les Djinns funèbres,
Fils du trépas,
Dans les ténèbres
Pressent leurs pas ;
Leur essaim gronde ;
Ainsi, profonde,
Murmure une onde
Qu'on ne voit pas.

Ce bruit vague
Qui s'endort,
C'est la vague
Sur le bord ;
C'est la plainte,
Presque éteinte,
D'une sainte
Pour un mort.

On doute
La nuit...
J'écoute : -
Tout fuit,
Tout passe ;
L'espace
Efface
Le bruit.

Le 12 août 1828.
Biorn, étrange cénobite,
Sur le plateau d'un roc pelé,
Hors du temps et du monde, habite
La tour d'un burg démantelé.

De sa porte l'esprit moderne
En vain soulève le marteau.
Biorn verrouille sa poterne
Et barricade son château.

Quand tous ont les yeux vers l'aurore
Biorn, sur son donjon perché,
A l'horizon contemple encore
La place du soleil couché.

Ame rétrospective, il loge
Dans son burg et dans le passé ;
Le pendule de son horloge
Depuis des siècles est cassé.

Sous ses ogives féodales
Il erre, éveillant les échos,
Et ses pas, sonnant sur les dalles,
Semblent suivis de pas égaux.

Il ne voit ni laïcs, ni prêtres,
Ni gentilshommes, ni bourgeois,
Mais les portraits de ses ancêtres
Causent avec lui quelquefois.

Et certains soirs, pour se distraire,
Trouvant manger seul ennuyeux,
Biorn, caprice funéraire,
Invite à souper ses aïeux.

Les fantômes, quand minuit sonne,
Viennent armés de pied en cap ;
Biorn, qui malgré lui frissonne,
Salue en haussant son hanap.

Pour s'asseoir, chaque panoplie
Fait un angle avec son genou,
Dont l'articulation plie
En grinçant comme un vieux verrou ;

Et tout d'une pièce, l'armure,
D'un corps absent gauche cercueil,
Rendant un creux et sourd murmure,
Tombe entre les bras du fauteuil.

Landgraves, rhingraves, burgraves,
Venus du ciel ou de l'enfer,
Ils sont tous là, muets et graves,
Les roides convives de fer !

Dans l'ombre, un rayon fauve indique
Un monstre, guivre, aigle à deux cous,
Pris au bestiaire héraldique
Sur les cimiers faussés de coups.

Du mufle des bêtes difformes
Dressant leurs ongles arrogants,
Partent des panaches énormes,
Des lambrequins extravagants ;

Mais les casques ouverts sont vides
Comme les timbres du blason ;
Seulement deux flammes livides
Y luisent d'étrange façon.

Toute la ferraille est assise
Dans la salle du vieux manoir,
Et, sur le mur, l'ombre indécise
Donne à chaque hôte un page noir.

Les liqueurs aux feux des bougies
Ont des pourpres d'un ton suspect ;
Les mets dans leurs sauces rougies
Prennent un singulier aspect.

Parfois un corselet miroite,
Un morion brille un moment ;
Une pièce qui se déboîte
Choit sur la nappe lourdement.

L'on entend les battements d'ailes
D'invisibles chauves-souris,
Et les drapeaux des infidèles
Palpitent le long du lambris.

Avec des mouvements fantasques
Courbant leurs phalanges d'airain,
Les gantelets versent aux casques
Des rasades de vin du Rhin,

Ou découpent au fil des dagues
Des sangliers sur des plats d'or...
Cependant passent des bruits vagues
Par les orgues du corridor.

D'une voix encore enrouée
Par l'humidité du caveau,
Max fredonne, ivresse enjouée,
Un lied, en treize cents, nouveau.

Albrecht, ayant le vin féroce,
Se querelle avec ses voisins,
Qu'il martèle, bossue et rosse,
Comme il faisait des Sarrasins.

Échauffé, Fritz ôte son casque,
Jadis par un crâne habité,
Ne pensant pas que sans son masque
Il semble un tronc décapité.

Bientôt ils roulent pêle-mêle
Sous la table, parmi les brocs,
Tête en bas, montrant la semelle
De leurs souliers courbés en crocs.

C'est un hideux champ de bataille
Où les pots heurtent les armets,
Où chaque mort par quelque entaille,
Au lieu de sang ***** des mets.

Et Biorn, le poing sur la cuisse,
Les contemple, morne et hagard,
Tandis que, par le vitrail suisse
L'aube jette son bleu regard.

La troupe, qu'un rayon traverse,
Pâlit comme au jour un flambeau,
Et le plus ivrogne se verse
Le coup d'étrier du tombeau.

Le coq chante, les spectres fuient
Et, reprenant un air hautain,
Sur l'oreiller de marbre appuient
Leurs têtes lourdes du festin !
Entrez dans les palais grands ouverts à la foule ;
Un jour limpide y luit, l'heure paisible y coule,
Le pied rit au miroir des parquets précieux,
Et ****, dans le plafonds aussi hauts que les cieux,
Bleu séjour de la muse et du Dieu sous les voiles,
L'œil voit trembler des chars, des luths et des étoiles.

Sous la voûte, sur les paliers,
Par les rampes en fleurs et les grands escaliers,
Un courant d'air vaste circule,
Et douce est la fraîcheur où vous marchez,
Parmi le peuple blanc des marbres recherchés :
Saluez, c'est Vénus ; admirez, c'est Hercule !

Comme vous reposez les yeux,
Ô blancheur sombre des musées !
La fièvre de nos sens expire dans ces lieux,
Et nos âmes y sont largement amusées.

Ô génie, ô lent créateur,
Comme Dieu fait courir la sève dans les arbres,
Tu fais courir la vie aux lignes des beaux marbres ;
Et sur la pierre, à la hauteur
Des bras de la statue ou du col de l'amphore,
L'œil croit voir voltiger encore
Les mains illustres du sculpteur.

Alors notre cœur se rappelle
Le temps d'Auguste, l'âge où florissait Apelle !
Tout ceux dont un laurier pressait le front puissant,
Le pnyx sonore où rit la troupe des esclaves,
Les toges du forum, les plis des laticlaves,
César spirituelI Sophocle éblouissant !

Rome, Athène ! O palais que la colline élève !
Vous, Romains, vous sculptez à la pointe du glaive ;
Et vous qui soupez chez les dieux,
Vous possédez la grâce et vous la versez toute,
Athéniens, et c'est chez vous que l'âme écoute
Le grand hymne muet qui chante pour les yeux,
Le long des lignes, sous la voûte
De vos temples mélodieux.

Des anciens, endormis au bruit frais des fontaines,
Les âmes en rêvait se promènent ici,
Caressant tous les fronts d'un regret adouci,
Et font, sur les lèvres hautaines
Des Romains et des Grecs et de Tibère aussi,
Chuchoter un long flot de paroles lointaines.

Ô belle antiquité, toute nouvelle encor !
Berce-nous de tes bons murmures,
Comme une abeille d'or,
Que l'été de Paris prendrait aux roses mûres
Pour la jeter en Prairial,
Grisée
Et bourdonnante, autour de la salle apaisée,
Où, visiteur royal,
Par la vitre embrasée au feu de ses prouesses,
Le baiser du soleil vient dorer les déesses.
Devant les douze lords de la chambre étoilée,
Hugo Dundas fut grand.
Du fond d'une tribune une femme voilée
L'admirait en pleurant.

Nuit, flambeaux, murs drapés, blasons des deux royaumes,
C'était sinistre et beau.
Les douze pairs muets semblaient douze fantômes,
Assis dans un tombeau.

Une hache brillait. Le peuple criait : honte !
Le peuple et les soldats.
Tous menaçaient. Mais rien ne fit pâlir le comte,
Le comte Hugo Dundas.

La Révolte a troublé les monts où l'aigle plane,
Et vous étiez là tous.
Que faisiez-vous, mylord, à Dumbar, à Cartlane ?
Mylord, qu'y faisiez-vous ?

Mes pairs, j'ai défendu le roi que mon coeur nomme,
Mon clan, mon étendard.
J'aime l'aigle et le roi, car je suis gentilhomme
Et je suis montagnard.

Ainsi le juge austère et le comte superbe
Se parlaient dans la tour.
Heureux le bon soldat qui meurt, couché sur l'herbe,
En plein air, en plein jour !

La cour se retira. L'on voyait dans la salle
Le peuple fourmiller.
Enfin l'aube apparut comme une vierge pâle
Que l'homme va souiller.

Les portes du conseil, de bronze revêtues,
S'ébranlèrent alors ;
Et l'on vit, à pas lents, comme douze statues
Rentrer les douze lords.

Le juge en cheveux blancs, debout, parlant au comte,
Dit : « Nos jours durent peu.
Puisque cet homme au roi ne veut pas rendre compte,
Il rendra compte à Dieu.

Sachez qu'on va dresser devant la Tour de Londres
Un grand échafaud noir.
Lord comte Hugo Dundas, qu'avez-vous à répondre ?
Vous mourrez demain soir. »

Alors un de ces cris, qui font que l'effroi monte
Jusqu'au juge inquiet,
Retentit sous la voûte... - On regarda le comte ;
Le comte souriait.

Il dit : « Adieu la vie ! » Et ; sans trouble dans l'âme,
Il salua la cour.
Puis se tournant vers l'ombre où pleurait une femme,
« Adieu, dit-il, amour ! »

Le 14 janvier 1844.
Quelqu'un qui jamais ne se trompe,
M'appelle juif... Moi, juif ? Pourquoi ?
Je suis chrétien, sans que je rompe
Le pain bénit à son de trompe,
Bien qu'en mon trou... je reste coi.

Je sais juif, ah ! c'est bien possible !
Je n'ai le nez spirituel
Ni l'air résigné d'une cible ;
Je ne montre un cœur insensible.
Tout juif est-il en Israël ?

Mais si juif signifie avare
Économisant sur le suif,
Sur l'eau qui pourtant n'est pas rare
Sur une corde de guitare,
Je me fais honneur d'être juif.

Je prends pour moi seul cette injure,
Quoique je ne possède rien ;
Je me l'écris sur la figure
En trois mots, sans une rature ;
Voyez : je suis juif. Lisez bien.

Regardez-moi : ma barbe est sale
Comme en chaire un prédicateur
Qui vide une fosse nasale,
Et j'ai l'aspect froid d'une stalle,
Dans le temple où prêche un pasteur.

Moi, juif, je mens, je calomnie,
Comme un misérable chrétien,
Lorsqu'à tort il affirme ou nie,
Ou qu'il dispute, ô vilenie !
En parlant du mien et du tien ;

J'adore un veau d'or... dans ma bague,
Le veau qu'on débite en bijoux ;
Au seul mot d'argent, je divague,
Comme le catholique vague
Qui ne se passe de joujoux ;

Moi, fils de ceux qui portaient l'Arche,
Je ris, et je laisse périr,
Je perds la foi du patriarche,
Comme tout un peuple qui marche
Vers l'ombre où le corps doit pourrir.

Moi, juif, je doute de mon âme,
Moi, juif, je doute de l'Amour,
Je ne suis sûr que de ma femme,
(N'est-ce pas étrange, Madame ?)
Comme bien des... maris du jour.

Car elle se fout de la vogue
Qu'a tout argument inventé
Par notre science un peu rogne ;
Elle aime mieux la synagogue
Si fraîche, dès l'aube, en été.

Elle est blanche, elle a sur les tempes
Une perruque où rit sa fleur ;
Faite à souhait pour les estampes ;
Quand elle adore sous les lampes
Dans ses voiles d'une couleur ;

Elle se consume en prières,
Conservant, sans en rien verser,
L'eau de ses croyances entières,
Car... une douzaine de pierres
Ça suffit pour recommencer.

Jérusalem les garde encore,
Salomon les reçut du Ciel
Qu'avec des larmes elle implore ;
Comme une juive que j'adore,
L'épouse de Nathaniel.

Ce qu'on admire fort sur elle,
C'est l'honneur de faire de l'art
Par une pente naturelle,
Pas pour vendre son aquarelle,
Ni pour manger un peu de lard.

J'ai pu contempler sa peinture,
Dans une salle au Luxembourg :
C'est très bien peint d'après nature ;
C'est avec l'eau, sous la toiture,
Ça me semble, un coin de faubourg.

Sur la cimaise elle est sous verre,
Je puis donc y mettre un baiser
**** des yeux du gardien sévère ;
Bref, l'art charmant qu'elle sait faire,
C'est, comme il sied, pour s'amuser.

Cela ne fait l'ombre d'un doute
Pour tous, dans la société ;
Oui, ma belle Mignonne, écoute,
Elle pourrait épater toute
La pâle catholicité.

Tiens ! En veux-tu rien qu'un exemple ?
Que le sultan soit décavé,
Et trouve sa poche bien ample :
« Vends-les-nous, ces pierres du Temple »,
Et Notre-Seigneur a rêvé !

Je suis juif ! ah ! ce nom m'inonde
De sa plus sainte émotion !
Souffre que pour eux je réponde :
La plus noble race du monde,
Ce sont les juifs de nation.

Eux, au moins, ont du caractère ;
Ils sont, oui, par les traits de feu
Du Décalogue salutaire,
Le plus grand peuple de la Terre !
N'est-ce pas vrai, ça, nom de Dieu !

Sotte habitude, oui, sur mon âme,
Bonne au plus pour les ateliers ;
Excusez moi, si je m'en blâme.
Et si vous m'entendez, Madame,
Que je me prosterne à vos pieds.
ghost queen Dec 2020
Brighid walked off the escalator at La Gare Montparnasse and headed straight to a ticket vending machine, entered her destination, Quimper, inserted her EMV chip and pin debit card, and took the dispensed ticket.

She walked into la grande salle, her roll-on in tow, as she passed a group of African teenage males. One stepped out of the group, walking up to her with a grin, and asked, “hey chérie, quel est ton six.” She smiled, having played the game before, flipped her hair, walked away, and said, “dans tes rêves petit.” The boys laughed, mocking their friend’s in vain attempt.

She walked to quay 5, found the blue and gray TGV Alantique, and boarded coach number 3. She wanted to be left alone, so found and sat down in a no-table solo chair.

Tomorrow was a full moon, and Brighid and her sisters were to meet as they did every equinox eve.

The train slowly and smoothly pulled out of the station. Brighid was always amazed at how smooth the ride was, remembering a TF1 documentary that the TGVs used Jacob’s bogies to achieve that smooth ride.

Once outside Paris the train hit its maximum speed of 250 km/h (155 mph), briefly stopping at Rennes, Vannes, and Lorient before arriving at the Gare Quimper terminus.

Brighid waited till the coach emptied of the few passengers traveling to Quimper this time of year, pulling out her phone, opened up the Uber app, and typed in “72 Chemin de Tregont Mab, 29000 Quimper, France.” A driver responded, already waiting at the passenger pickup at the front of the gare.

She got her roll-on, walked off the coach, and out the gare. It was typical Quimper weather she thought to herself: dark, wet, and cold. She saw her ride, a blue Renault Kangoo minivan. An Algerian driver got out, opened the door, taking her roll-on as she got in, and closed the door.  

“Manoir Tregont Mab Madame,” the driver said in a thick Marseille accent. “Yes,” she replied relieved to be home. She leaned back in the seat, closing her eyes, not wanting to chit chat with the driver. She could feel her body relaxing, her pulse slowing, her anxiety ebbing.

The Tregont Mab, built after the French Revolution, was 6 km southeast of Quimper, in a secluded forested area, and was owned by Madame Gwen LeCarvennec, a member of her tribe sworn to serve the Druidesses of Enez Sun.

Madame LeCarvennec was 12 when started working at Tregont Mab, and had become chatelaine in her 50s. The house mother, responsible for the care and protection of young druidesses as they came and went from Quimper.

The car turned off the paved road and onto the long winding dirt road to the manor, finally reaching the crushed rock courtyard and stopping. The driver rushed to open Brighid’s door. A young apprentice girl greeted her, instructing the driver to where to carry and drop off the roll-on.

Brighid walked into the house, relishing the smell of baking bread, stewing chicken, and the slight pleasant musky smell of an old French house. She loved this house and the many memories inside. It stirred deep emotions within her, remembering vividly her coming of age and deep and lasting bonds built with the druidesses. She laid her coat on the foyer chair and walked down the beautiful intricate blue and beige ceramic tile to the kitchen.

Madame LeCarvennec was in the process of taking groceries out of a wicker basket when Brighid walked into the kitchen. Madame LeCarvennec looked up and her face lit up, smiling. “Ah me petite biche,” she said, putting down the groceries, and kissing Brighid on the cheek two times.

“Come, sit, tell me what has been happening with you since the last time I saw you, cherie,” she said. Brighid sat down at the table and Madame turned to the cupboard and pulled out some peanuts, chips, and Pernod, then to the frig for a pitcher of cold water and freezer for ice cubes, setting everything on the table. She put the peanuts, chips, and ice in separate bowls. She poured the Pernod in two glasses and gave ice thongs for Brighid to serve herself the ice and pour the desired amount of water to dilute the Pernod to her taste.

Brighid had never stopped being awed at the Ouzo Effect, Pernod turning milky white when diluted with water. She savored the anise smell, picked up the glass, and sipped.

Madame sat down next to her and placed a hand on hers. “How are you doing,” she asked with a frowned expression. “I am tired,” replied Brighid, putting the glass down on the table, “and afraid of what is about to come.”

“Have the others arrived,” Brighid asked. “They have and are all on the island preparing for tomorrow’s equinox,” replied Madame getting up, opening the refrigerator, pulling out eggs, butter, and ahead of Bibb salad. Brighid watched her in silence prepare an omelet and salad for dinner. She took another sip of Pernod sliding deeper into her thoughts.

Madame placed a plate of omelet, salad, and a big piece of fresh bread in front of her. She thanked Madame and ate slowly, thinking through what had and might happen.

When she’d finished. Madame called the girl to take her up to her room. She followed the girl up the winding green-carpeted staircase to the master bedroom. The girl turned on the main light, turned down the sheets, threw open the floor to ceiling drapes, revealing two all-glass french doors, then turned around, turned off the main light, and closed the door quietly behind her, leaving Brighid in the dark.

The bright silvery light of the waning gibbous moon lit up the room. Brighid opened the doors, cool cold air flooded into the room, as she took off her clothes, rings, earrings, and bracelets , placing them on the chair by the window, leaving only her torc on her body.

She knelt on a sheepskin rug. Next to her was a tray with a carafe of wine, a chalice, a bee’s wax candle in a holder, matches, an athame, a scrying mirror, and a bowl of salt.

She carefully took the items and placed them between the sheepskin rug and the open doors. She took a handful of salt from the bowl and from the center of the sheepskin poured a circle around her. She picked up the athame in her left hand, pointed it down at the circle of salt, slowly turning left, and softly whispered,  

“Earth, Air, Water, and Wind, blessed be Awen, you who are of me and around me, guide me through the night, show me light in the darkness, so mote it be.”

When she had closed the protective circle, she sat naked on a sheepskin rug facing the outstretched forest below. All was quiet, tranquil ‘cept for the occasional eerie, forlorn hooting of a strix owl.

Brighid placed the scrying mirror in her lap, lit the candle, and drank the wine. Slowly she began taking deep belly breaths, breathing through the nose, exhaling through the mouth, releasing the stress in her body, and calming her mind.

She softly began chanting A-I-O, A-I-O, A-I-O, allowing her consciousness to shift and receive the flowing spirit of Awen, the wisdom of the trees, and the life force of Mother Nature.

She was no longer a Gallizenae, a ****** priestess of Enez Sun, but her power of sight had not totally faded. She still could see, albeit hazily, into the near distant future.  She knew the older she got, the more it would fade, and eventually, she’d lose her ability. Her Second Sight

The ****** priestesses were chosen because of their gift of Second Sight. As a priestess aged out, the remaining eight, would look and find girls coming of age who had Sight. Former priestesses from the mainland would fly to her, test her, and if she passed bring her to Tregont Mab for training. Of the handful, only one would be chosen.

A girl’s Second Sight started at menarche, which was starting earlier in modern girls, which made training harder as the girls didn’t have the emotional or intellectual maturity to understand what was happening to their bodies or the responsibilities of being a priestess.

The girls were taught the history, language, and customs of their people and given a new Celtic name. Then they would be taught the ways of the Druidesses, incantations, flight, command of the sea and weather, shapeshift into whatever animal, heal the sickest, and foretell the future. But most of all, they were taught devotion to the pilgrims seeking out their counsel.

When the Honored One was chosen, she’d fly to Enez Sun, and in a ceremony, a brass torc was permanently wrought around her neck, never to be removed, as a symbol of holiness, a protector of her people, a Gallizenae of Enez Sun.

As one of the nine Gallizenaes, and a Sacred ******, she could not be touched by man, and no men were allowed on the island of Enez Sun.

A Gallizenae loses her Sight at 25, the same time the human brain stops synaptic pruning and reaches full maturity. During a ceremony, she retires, flies to the mainland, where she is bathed, washed, and scented with oils. She is led to the center of a circle of her people, laid naked on a bed of flowers and herbs, and given a young ****** man to have sacred *** with. A druidess at their feet and a druid at their head, the young man’s throat is slit during *******, allowing the blood to spurt and spill on her, giving her his vitality. The druidess spreads the blood all over her body and hair, painting her in red from head to toe.

A feast is held, and the body of the young man is burnt in a wicker man, releasing his spirit to Awen as naked women danced ecstatically around the fire.

Brighid vividly remembers looking into the eyes of the young man when he ******* and his throat slit. It was that of ******* ecstasy then horror, as he realized he was dying. It had turned her on, feeling his **** spasming as he came, the sound of the knife slicing flesh, his last breath hissing from his cut throat, his body deflating, and his **** going limp inside her.

She remembered being painted in blood, the frenzied dancing, and going into a trance around the burning wicker man, then nothing else, except waking up the next day, no longer a ******, a priestess, a Gallizenae, and sobbing all day.    

She was still a druidess, and her new responsibility was to protect the nine Gallizenaes and her people. She would be sent out to live in French society, and listen for and report back any threats.

Brighid continued chanting, slowly going to a trance, and looking into the low yellow glowing candlelit scrying mirror. “Mother, maiden, crone,” she repeated, while never blinking or breaking eye contact with her reflected image.

A blackness slowly flooded her visual periphery, till all she could see were her eyes staring back and her. She stilled her mind, taking slow deep breaths. The eyes in the mirror morphed from her brown doe eyes to seductive sapphire blue cat eyes. The face slowly came to light and focus. A woman with shiny raven black hair, alabaster white skin, full lips, and stunning long-lashed sapphire blue cat eyes.

Brighid stared, enthralled by her beauty, her face forever burnt in her mind. She didn’t know who she was, but she knew she was dangerous.
Mi corazón tiene aliento a vida y sol
en los días cuando se repira calor
El céfiro por dentro refresca mi existir

Por fuera la luna, luna
está en resplandor

Hoy vuelve a morir Lorca
y el manto cubre a mas que una cara
en más de un país bajo esta misma luna
Vivimos

Hoy frente al monitor el deseo de dejar los barcos de Kaufman zarpar
existe profundamente en el mar de nuestra colectiva conciencia

En tu corazón existe aliento y una vida con una sol.  
El céfiro mueve barcos.
No importa si salle la luna, luna
Elijo a Lorca pues su muerte es sinónimo para mi del miedo,  de la división, del sentimiento de nacionalismo que brindó terror y muerte acceptable, de eso que nos hace pensar que la diferencia es cosa que naturalmente separa

Elijo eludir el poema de Kaufman “All those ships that never sailed” por ser una poeta de mi país natal que en este poema expresa el sentimiento de nostalgia de un tiempo/ de algo que ya se encuentra en el pasado. Mi objetivo fue escribir un poema que aborda y acepta lo que ocurre en el mundo mais ofrece un recordatorio de que cada uno de nos tenemos un clima interno cual podemos controlar dentro de esta “ noche” metafórica donde ha salido la luna y parece que la oscuridad nos  rodea. No hay que tener nostalgia  del pasado pues el futuro es nuestro para crear.
Donall Dempsey Nov 2019
THE ASSASSINATION OF PRESIDENT
      RICHARD MILHOUS NIXON

( for John Smith )

It was...
Oct 5th - 1970.

A Monday.

It was the 278th day
of the year...only

87 days remaining
until the end of the year.

I knew I had to act now.
It was now...or never.

Time? I forget the time.
Time was standing still.

Huge clouds
menaced the horizon

impersonating an Armada
of Spanish Galleons.

Full sail ahead then.
I took a step into my future.

The smiling President drawing
nearer and nearer.

In Nass
the drenched crowed cheered.

In Newbridge now
flocks of children chase the car

like he was some
kinda Piper from Hamelin.

I kept a close eye on
the secret service

all dressed in the same suit
looking like clones

of one another
talking into their sleeves.

My gaze searches and settles
upon him

like the cross-hairs
of a ******'s rifle.

Sure he had called his setter
King Timahoe

after where his folks came from
another American looking for his roots

bolstering the Irish-American vote.

And now here he was
the man himself

in person
the 37th President.

Irish colleens dancing
upon a make-shift stage

in the square
of Kildare.

He's here oh so near
I can see the pores of his skin

a bead of sweat trickles into
that infamous Nixon grin.

Dare I do it now?
My hair falling into my eyes.

My mind flashes back to
1729

when his Quaker ancestors
fled the Emerald Isle.

Three centuries pass by in a second and
we're here

in the middle of
The Vietnam War

and he speaks of
"a passion for peace...preventing war...building peace."

Yeah yeah...sure sure!

Carpet bombing Cambodia
the famous Nixon duplicity

the "credibility gap" opening
between what he says and what he does.

Oh there are protests
he has 5 eggs hurlers.

"Splatsplatsplatsplat and splat!"
Only one near hit.

And one man protesting
the price of a pint

up'd( for the occasion )to
one shilling and jaysus seven pence.

What's the world
coming to?

School kids waving
their plastic( in slow mo )

American flags
on little plastic sticks.

I raise my flag.
I raise my...voice

shooting my mouth off
with a great shout:

'TRICKY DICKY! TRICKY DICKY!
WOULD YOU BUY A USED CAR FROM THIS MAN!"

Several secret service scowl.
My words hit him...Nixon frowns.

Character assassination.

Mr. McCann
aka "The Bicycle Man!"

curses me
in Irish.

After all he is
my Irish teacher.

D'anam leis an diabhal...Ó Diomasaigh!"
("Your soul to the devil...Dempsey!")

"THE TIME HAS COME TO CALL
A ***** A ****** SHOVEL..."

I yell as
I get a clip around the ear.

McCann holds his hand
over my mouth.

Then suddenly Nixon
is no longer

there.

The hurled words
disappear into the air.

Us school boys
***** damply back to double Maths.

The De La Salle
Academy looming up before us.

Mr. McCann
hoovers near.

I cover both
my ears.

But he only tousles
my hair.

"Ahhh mo amadán beag cróga!"
( "Ahhh my brave little fool!")

"Maith an bhuachaill...maith an bhuachaill!"
( "Good boy...good boy!")

He grins.
Slips me a sixpence.

I sing the new Led Zep
only released that day.

"So now you'd better stop and rebuild all your ruins,
for peace and trust can win the day despite of all your losing."

Being only 12
I had done what had to be done.

My political life
had only just begun.
***

The long forgotten "never-to-be-forgotten" visit made to Hodgestown near Timahoe in the county of Kildare back in the day as we leave the Sixties sadly behind us for the austerity of the '70's and the "Yes we can" of the Sixties begins to loose its lusture.
The Timahoeans are not exactly proud of giving the world Mr. Nixon and stay quite quiet about it. The Kennedy visit was the golden one and Clinton and Reagan had theirs but Tricky Dicky's one has faded into the fog of history.

"Jessamyn West, who has written so eloquently about the background of our family, has said, the Quakers have a passion for peace. My mother was a pacifist. My grandmother was a pacifist. Jessamyn's mother was, her grandmother, her grandfather, going back as far as we know."

President Nixon in the Timahoe graveyard.

Don't know what happened to him then!

"The time has come to call a ***** a ****** shovel. This country is in an undeclared and unexplained war in Vietnam. Our masters have a lot of long and fancy names for it, like escalation and retaliation, but it is a war just the same." - James Reston.

"So now you'd better stop and rebuild all your ruins,
for peace and trust can win the day despite of all your losing."

Led Zeppelin 111 - Immigrant Song.
Parmi les marbres qu'on renomme
Sous le ciel d'Athène ou de Rome,
Je prends le plus pur, le plus blanc,
Je le taille et puis je l'étale
Dans ta pose d'Horizontale
Soulevée... un peu... sur le flanc...

Voici la tête qui se dresse,
Qu'une ample chevelure presse,
Le cou blanc, dont le pur contour
Rappelle à l'œil qui le contemple
Une colonne, au front d'un temple,
Le plus beau temple de l'Amour !

Voici la gorge féminine,
Le bout des seins sur la poitrine
Délicatement accusé,
Les épaules, le dos, le ventre
Où le nombril se renfle et rentre
Comme un tourbillon apaisé.

Voici le bras plein qui s'allonge ;
Voici, comme on les voit en songe,
Les deux petites mains d'Éros,
Le bassin immense, les hanches,
Et les adorablement blanches
Et fermes fesses de Paros.

Voici le mont au fond des cuisses
Les plus fortes pour que tu puisses
Porter les neuf mois de l'enfant ;
Et voici tes jambes parfaites...
Et, pour les sonnets des poètes,
Voici votre pied triomphant.

Pas plus grande que Cléopâtre
Pour qui deux peuples vont se battre,
Voici la Femme dont le corps
Fait sur les gestes et les signes
Courir la musique des lignes
En de magnifiques accords.

Je m'élance comme un barbare,
J'abats la tête, le pied rare,
Les mains... et puis... au bout d'un an...
Lorsque sa gloire est colossale,
Je la dispose en une salle,
La plus riche du Vatican.
L'AMI sans cœur ou le théâtre
Adieu
Celui qui est trop ***
c'est-à-dire trop rouge
pour vivre **** du feu des rampes
De la salle
ficelles pendantes
Des coulisses
on ne voit qu'un nuage doré
machine-volante
Le Régisseur croyait à l'amour d'André
Lestroiscoups
L'oiseaus'envole
On avait oublié de planter le décor
Tintamarre
Le pantin verse des larmes de bois
Pour Prendre Congé



LOUIS ARAGON


Il revient saluer.
Voilà le banc rustique où s'asseyait mon père,
La salle où résonnait sa voix mâle et sévère,
Quand les pasteurs assis sur leurs socs renversés
Lui comptaient les sillons par chaque heure tracés,
Ou qu'encor palpitant des scènes de sa gloire,
De l'échafaud des rois il nous disait l'histoire,
Et, plein du grand combat qu'il avait combattu,
En racontant sa vie enseignait la vertu !
Voilà la place vide où ma mère à toute heure
Au plus léger soupir sortait de sa demeure,
Et, nous faisant porter ou la laine ou le pain,
Vêtissait l'indigence ou nourrissait la faim ;
Voilà les toits de chaume où sa main attentive
Versait sur la blessure ou le miel ou l'olive,
Ouvrait près du chevet des vieillards expirants
Ce livre où l'espérance est permise aux mourants,
Recueillait leurs soupirs sur leur bouche oppressée,
Faisait tourner vers Dieu leur dernière pensée,
Et tenant par la main les plus jeunes de nous,
A la veuve, à l'enfant, qui tombaient à genoux,
Disait, en essuyant les pleurs de leurs paupières :
Je vous donne un peu d'or, rendez-leur vos prières !

Voilà le seuil, à l'ombre, où son pied nous berçait,
La branche du figuier que sa main abaissait,
Voici l'étroit sentier où, quand l'airain sonore
Dans le temple lointain vibrait avec l'aurore,
Nous montions sur sa trace à l'autel du Seigneur
Offrir deux purs encens, innocence et bonheur !
C'est ici que sa voix pieuse et solennelle
Nous expliquait un Dieu que nous sentions en elle,
Et nous montrant l'épi dans son germe enfermé,
La grappe distillant son breuvage embaumé,
La génisse en lait pur changeant le suc des plantes,
Le rocher qui s'entr'ouvre aux sources ruisselantes,
La laine des brebis dérobée aux rameaux
Servant à tapisser les doux nids des oiseaux,
Et le soleil exact à ses douze demeures,
Partageant aux climats les saisons et les heures,
Et ces astres des nuits que Dieu seul peut compter,
Mondes où la pensée ose à peine monter,
Nous enseignait la foi par la reconnaissance,
Et faisait admirer à notre simple enfance
Comment l'astre et l'insecte invisible à nos yeux
Avaient, ainsi que nous, leur père dans les cieux !
Ces bruyères, ces champs, ces vignes, ces prairies,
Ont tous leurs souvenirs et leurs ombres chéries.
Là, mes soeurs folâtraient, et le vent dans leurs jeux
Les suivait en jouant avec leurs blonds cheveux !
Là, guidant les bergers aux sommets des collines,
J'allumais des bûchers de bois mort et d'épines,
Et mes yeux, suspendus aux flammes du foyer,
Passaient heure après heure à les voir ondoyer.
Là, contre la fureur de l'aquilon rapide
Le saule caverneux nous prêtait son tronc vide,
Et j'écoutais siffler dans son feuillage mort
Des brises dont mon âme a retenu l'accord.
Voilà le peuplier qui, penché sur l'abîme,
Dans la saison des nids nous berçait sur sa cime,
Le ruisseau dans les prés dont les dormantes eaux
Submergeaient lentement nos barques de roseaux,
Le chêne, le rocher, le moulin monotone,
Et le mur au soleil où, dans les jours d'automne,
Je venais sur la pierre, assis près des vieillards,
Suivre le jour qui meurt de mes derniers regards !
Tout est encor debout; tout renaît à sa place :
De nos pas sur le sable on suit encor la trace ;
Rien ne manque à ces lieux qu'un coeur pour en jouir,
Mais, hélas ! l'heure baisse et va s'évanouir.

La vie a dispersé, comme l'épi sur l'aire,
**** du champ paternel les enfants et la mère,
Et ce foyer chéri ressemble aux nids déserts
D'où l'hirondelle a fui pendant de longs hivers !
Déjà l'herbe qui croît sur les dalles antiques
Efface autour des murs les sentiers domestiques
Et le lierre, flottant comme un manteau de deuil,
Couvre à demi la porte et rampe sur le seuil ;
Bientôt peut-être... ! écarte, ô mon Dieu ! ce présage !
Bientôt un étranger, inconnu du village,
Viendra, l'or à la main, s'emparer de ces lieux
Qu'habite encor pour nous l'ombre de nos aïeux,
Et d'où nos souvenirs des berceaux et des tombes
S'enfuiront à sa voix, comme un nid de colombes
Dont la hache a fauché l'arbre dans les forêts,
Et qui ne savent plus où se poser après !
Ayant vu le massacre immense, le combat,
Le peuple sur sa croix, Paris sur son grabat,
La pitié formidable était dans tes paroles ;
Tu faisais ce que font les grandes âmes folles,
Et lasse de lutter, de rêver, de souffrir,
Tu disais : J'ai tué ! car tu voulais mourir.

Tu mentais contre toi, terrible et surhumaine.
Judith la sombre juive, Arria la romaine,
Eussent battu des mains pendant que tu parlais.
Tu disais aux greniers : J'ai brûlé les palais !
Tu glorifiais ceux qu'on écrase et qu'on foule ;
Tu criais : J'ai tué, qu'on me tue ! Et la foule
Écoutait cette femme altière s'accuser.
Tu semblais envoyer au sépulcre un baiser ;
Ton oeil fixe pesait sur les juges livides,
Et tu songeais, pareille aux graves Euménides.
La pâle mort était debout derrière toi.
Toute la vaste salle était pleine d'effroi,
Car le peuple saignant hait la guerre civile.
Dehors on entendait la rumeur de la ville.

Cette femme écoutait la vie aux bruits confus,
D'en haut, dans l'attitude austère du refus.
Elle n'avait pas l'air de comprendre autre chose
Qu'un pilori dressé pour une apothéose,
Et trouvant l'affront noble et le supplice beau,
Sinistre, elle hâtait le pas vers le tombeau.
Les juges murmuraient : Qu'elle meure. C'est juste.
Elle est infâme. -A moins qu'elle ne soit auguste,
Disait leur conscience ; et les juges pensifs,
Devant oui, devant non, comme entre deux récifs,
Hésitaient, regardant, la sévère coupable.

Et ceux qui comme moi te savent incapable
De tout ce qui n'est pas héroïsme et vertu,
Qui savent que si Dieu te disait : D'où viens-tu ?
Tu répondrais : Je viens de la nuit où l'on souffre ;
Dieu, je sors du devoir dont vous faites un gouffre !
Ceux qui savent tes vers mystérieux et doux,
Tes jours, tes nuits, tes soins, tes pleurs, donnés à tous,
Ton oubli de toi-même à secourir les autres,
Ta parole semblable aux flammes des apôtres ;
Ceux qui savent le toit sans feu, sans air, sans pain,
Le lit de sangle avec la table de sapin,
Ta bonté, ta fierté de femme populaire,
L'âpre attendrissement qui dort sous ta colère,
Ton long regard de haine à tous les inhumains,
Et les pieds des enfants réchauffés dans tes mains ;
Ceux-là, femme, devant ta majesté farouche,
Méditaient, et, malgré l'amer pli de ta bouche,
Malgré le maudisseur qui, s'acharnant sur toi,
Te jetait tous les cris indignés de la loi,
Malgré ta voix fatale et haute qui t'accuse,
Voyaient resplendir l'ange à travers la méduse.

Tu fus belle et semblas étrange en ces débats ;
Car, chétifs comme sont les vivants d'ici-bas,
Rien ne les trouble plus que deux âmes mêlées,
Que le divin chaos des choses étoilées
Aperçu tout au fond d'un grand coeur inclément,
Et qu'un rayonnement vu dans un flamboiement.

Le 18 décembre 1871.
Ne le tourmentez pas, il souffre. Il est celui
Sur qui, jusqu'à ce jour, pas un rayon n'a lui ;
Oh ! ne confondez pas l'esclave avec le maître !
Et, quand vous le voyez dans vos rangs apparaître,
Humble et calme, et s'asseoir la tête dans ses mains,
Ayant peut-être en lui l'esprit des vieux Romains
Dont il vous dit les noms, dont il vous lit les livres,
Écoliers, frais enfants de joie et d'aurore ivres,
Ne le tourmentez pas ! soyez doux, soyez bons.
Tous nous portons la vie et tous nous nous courbons
Mais lui, c'est le flambeau qui la nuit se consomme ;
L'ombre le tient captif, et ce pâle jeune homme,
Enfermé plus que vous, plus que vous enchaîné,
Votre frère, écoliers, et votre frère aîné,
Destin tronqué, matin noyé dans les ténèbres,
Ayant l'ennui sans fin devant ses yeux funèbres,
Indigent, chancelant, et cependant vainqueur,
Sans oiseaux dans son ciel, sans amours dans son cœur,
A l'heure du plein jour, attend que l'aube naisse,
Enfance, ayez pitié de la sombre jeunesse !

Apprenez à connaître, enfants qu'attend l'effort,
Les inégalités des âmes et du sort ;
Respectez-le deux fois, dans le deuil qui le mine,
Puisque de deux sommets, enfant, il vous domine,
Puisqu'il est le plus pauvre et qu'il est le plus grand.
Songez que, triste, en butte au souci dévorant,
A travers ses douleurs, ce fils de la chaumière
Vous verse la raison, le savoir, la lumière,
Et qu'il vous donne l'or, et qu'il n'a pas de pain.
Oh ! dans la longue salle aux tables de sapin,
Enfants, faites silence à la lueur des lampes !
Voyez, la morne angoisse a fait blêmir ses tempes :
Songez qu'il saigne, hélas ! sous ses pauvres habits.
L'herbe que mord la dent cruelle des brebis,
C'est lui ; vous riez, vous, et vous lui rongez l'âme.
Songez qu'il agonise, amer, sans air, sans flamme ;
Que sa colère dit : « Plaignez-moi ; » que ses pleurs
Ne peuvent pas couler devant vos yeux railleurs !
Aux heures du travail votre ennui le dévore,
Aux heures du plaisir vous le rongez encore ;
Sa pensée, arrachée et froissée, est à vous,
Et, pareille au papier qu'on distribue à tous,
Page blanche d'abord, devient lentement noire.
Vous feuilletez son cœur, vous videz sa mémoire ;
Vos mains, jetant chacune un bruit, un trouble, un mot,
Et raturant l'idée en lui dès qu'elle éclôt,
Toutes en même temps dans son esprit écrivent.
Si des rêves, parfois, jusqu'à son front arrivent,
Vous répandez votre encre à flots sur cet azur ;
Vos plumes, tas d'oiseaux hideux au vol obscur,
De leurs mille becs noirs lui fouillent la cervelle.
Le nuage d'ennui passe et se renouvelle.
Dormir, il ne le peut ; penser, il ne le peut.
Chaque enfant est un fil dont son cœur sent le nœud.
Oui, s'il veut songer, fuir, oublier, franchir l'ombre,
Laisser voler son âme aux chimères sans nombre,
Ces écoliers joueurs, vifs, légers et doux, aimants,
Pèsent sur lui, de l'aube au soir, à tous moments,
Et le font retomber des voûtes immortelles ;
Et tous ces papillons sont le plomb de ses ailes.
Saint et grave martyr changeant de chevalet,
Crucifié par vous, bourreaux charmants, il est
Votre souffre-douleurs et votre souffre-joies ;
Ses nuits sont vos hochets et ces jours sont vos proies,
Il porte sur son front votre essaim orageux ;
Il a toujours vos bruits, vos rires et vos jeux,
Tourbillonnant sur lui comme une âpre tempête.
Hélas ! il est le deuil dont vous êtes la fête ;
Hélas ! il est le cri dont vous êtes le chant.

Et, qui sait ? sans rien dire, austère, et se cachant
De sa bonne action comme d'une mauvaise,
Ce pauvre être qui rêve accoudé sur sa chaise,
Mal nourri, mal vêtu, qu'un mendiant plaindrait,
Peut-être a des parents qu'il soutient en secret,
Et fait de ses labeurs, de sa faim, de ses veilles,
Des siècles dont sa voix vous traduit les merveilles,
Et de cette sueur qui coule sur sa chair,
Des rubans au printemps, un peu de feu l'hiver,
Pour quelque jeune sœur ou quelque vieille mère ;
Changeant en goutte d'eau la sombre larme amère ;
De sorte que, vivant à son ombre sans bruit,
Une colombe vient la boire dans la nuit !
Songez que pour cette œuvre, enfants, il se dévoue,
Brûle ses yeux, meurtrit son cœur, tourne la roue,
Traîne la chaîne ! Hélas, pour lui, pour son destin,
Pour ses espoirs perdus à l'horizon lointain,
Pour ses vœux, pour son âme aux fers, pour sa prunelle,
Votre cage d'un jour est prison éternelle !
Songez que c'est sur lui que marchent tous vos pas !
Songez qu'il ne rit pas, songez qu'il ne vit pas !
L'avenir, cet avril plein de fleurs, vous convie ;
Vous vous envolerez demain en pleine vie ;
Vous sortirez de l'ombre, il restera. Pour lui,
Demain sera muet et sourd comme aujourd'hui ;
Demain, même en juillet, sera toujours décembre,
Toujours l'étroit préau, toujours la pauvre chambre,
Toujours le ciel glacé, gris, blafard, pluvieux ;
Et, quand vous serez grands, enfants, il sera vieux.
Et, si quelque heureux vent ne souffle et ne l'emporte,
Toujours il sera là, seul sous la sombre porte,
Gardant les beaux enfants sous ce mur redouté,
Ayant tout de leur peine et rien de leur gaîté.
Oh ! que votre pensée aime, console, encense
Ce sublime forçat du bagne d'innocence !
Pesez ce qu'il prodigue avec ce qu'il reçoit.
Oh ! qu'il se transfigure à vos yeux, et qu'il soit
Celui qui vous grandit, celui qui vous élève,
Qui donne à vos raisons les deux tranchants du glaive,
Art et science, afin qu'en marchant au tombeau,
Vous viviez pour le vrai, vous luttiez pour le beau !
Oh ! qu'il vous soit sacré dans cette tâche auguste
De conduire à l'utile, au sage, au grand, au juste,
Vos âmes en tumulte à qui le ciel sourit !
Quand les cœurs sont troupeau, le berger est esprit.

Et, pendant qu'il est là, triste, et que dans la classe
Un chuchotement vague endort son âme lasse,
Oh ! des poètes purs entr'ouverts sur vos bancs,
Qu'il sorte, dans le bruit confus des soirs tombants,
Qu'il sorte de Platon, qu'il sorte d'Euripide,
Et de Virgile, cygne errant du vers limpide,
Et d'Eschyle, lion du drame monstrueux,
Et d'Horace et d'Homère à demi dans les cieux,
Qu'il sorte, pour sa tête aux saints travaux baissée,
Pour l'humble défricheur de la jeune pensée,
Qu'il sorte, pour ce front qui se penche et se fend
Sur ce sillon humain qu'on appelle l'enfant,
De tous ces livres pleins de hautes harmonies,
La bénédiction sereine des génies !

Juin 1842.
Quand je t'aimais, pour toi j'aurais donné ma vie,
Mais c'est toi, de t'aimer, toi qui m'ôtas l'envie.
À tes pièges d'un jour on ne me prendra plus ;
Tes ris sont maintenant et tes pleurs superflus.
Ainsi, lorsqu'à l'enfant la vieille salle obscure
Fait peur, il va tout nu décrocher quelque armure ;
Il s'enferme, il revient tout palpitant d'effroi
Dans sa chambre bien chaude et dans son lit bien froid.
Et puis, lorsqu'au matin le jour vient à paraître,
Il trouve son fantôme aux plis de sa fenêtre,
Voit son arme inutile, il rit et, triomphant,
S'écrie : « Oh ! que j'ai peur ! oh ! que je suis enfant ! »

— The End —