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Shaun Meehan Nov 2014
Features, my reflection—
subtle hints stare back offering wordless reply,
their evidence a betrayal of age.
A wrinkle looking deeper,
mane of face, of head—hairs
fresh lacking pigment.

Vain attempts made to mend heart,
to sooth soul's dread.
Testimony of experience
of wisdom, persistence, perception,
an impotent contraceptive, the argument
aberrant.

Regret to cloud memory, my youth
seeming a flesh and blood cliche.
Tiny footnotes heavy with prose,
words in bold
to distract mind's eye—a demand of attention.
Edging out tomb's more beautiful weight
of love and heartache
of passion's attempt failing,
to try again, sinking before succeeding.
An era's dusk and dawn anew, life's advent
unpredictable—without cause changing.

Notion hanging lingering, poisoning future,
the venom of defeat an insidious invasion.
This new age creeping toward night
in this stage my life's sun less bright.
Maturity's introduced responsibility,
some enjoyable while others to own hostility.
A brigand mugging freedom—time for leisure.
Spurring combat for what remains of youth,
fingers wrapping air in futile seizure.

The inevitable to command subservience,
presuming ownership of life, though the mature
demonstrate the defiance of the immature.
Objects, activities, music assaulting ear,
their manner,
symbols of strict adherence to who once was—
a spiteful surrender refusal.

A piece of me defining me until no more,
years holding power—threatening
to change who I am at very core.
Canvas construction the colour of murre,
rubber toe caps the shade of pure.
Design worn since youth, dead and resurrected;
a million mile shoe of valorous resistance—insurrection,
a Converse rebellion.
In torment of age's scars,
I'll never be too old to wear my All Stars.
On lit dans les Annales de la propagation de la Foi :
« Une lettre de Hong-Kong (Chine), en date du 24 juillet
1832, nous annonce que M. Bonnard, missionnaire du
Tong-King, a été décapité pour la foi, le 1er mai dernier. »
Ce nouveau martyr était né dans le diocèse de Lyon et
appartenait à la Société des Missions étrangères. Il était
parti pour le Tong-King en 1849. »

I.

Ô saint prêtre ! grande âme ! oh ! je tombe à genoux !
Jeune, il avait encor de longs jours parmi nous,
Il n'en a pas compté le nombre ;
Il était à cet âge où le bonheur fleurit ;
Il a considéré la croix de Jésus-Christ
Toute rayonnante dans l'ombre.

Il a dit : - « C'est le Dieu de progrès et d'amour.
Jésus, qui voit ton front croit voir le front du jour.
Christ sourit à qui le repousse.
Puisqu'il est mort pour nous, je veux mourir pour lui ;
Dans son tombeau, dont j'ai la pierre pour appui,
Il m'appelle d'une voix douce.

« Sa doctrine est le ciel entr'ouvert ; par la main,
Comme un père l'enfant, il tient le genre humain ;
Par lui nous vivons et nous sommes ;
Au chevet des geôliers dormant dans leurs maisons,
Il dérobe les clefs de toutes les prisons
Et met en liberté les hommes.

« Or il est, **** de nous, une autre humanité
Qui ne le connaît point, et dans l'iniquité
Rampe enchaînée, et souffre et tombe ;
Ils font pour trouver Dieu de ténébreux efforts ;
Ils s'agitent en vain ; ils sont comme des morts
Qui tâtent le mur de leur tombe.

« Sans loi, sans but, sans guide, ils errent ici-bas.
Ils sont méchants, étant ignorants ; ils n'ont pas
Leur part de la grande conquête.
J'irai. Pour les sauver je quitte le saint lieu.
Ô mes frères, je viens vous apporter mon Dieu,
Je viens vous apporter ma tête ! » -

Prêtre, il s'est souvenu, calme en nos jours troublés,
De la parole dite aux apôtres : - Allez,  
Bravez les bûchers et les claies ! -
Et de l'adieu du Christ au suprême moment :
- Ô vivant, aimez-vous ! aimez. En vous aimant,
Frères, vous fermerez mes plaies. -

Il s'est dit qu'il est bon d'éclairer dans leur nuit
Ces peuples égarés **** du progrès qui luit,
Dont l'âme est couverte de voiles ;
Puis il s'en est allé, dans les vents, dans les flots,
Vers les noirs chevalets et les sanglants billots,
Les yeux fixés sur les étoiles.

II.

Ceux vers qui cet apôtre allait, l'ont égorgé.

III.

Oh ! tandis que là-bas, hélas ! chez ces barbares,
S'étale l'échafaud de tes membres chargé,
Que le bourreau, rangeant ses glaives et ses barres,
Frotte au gibet son ongle où ton sang s'est figé ;

Ciel ! tandis que les chiens dans ce sang viennent boire,
Et que la mouche horrible, essaim au vol joyeux,
Comme dans une ruche entre en ta bouche noire
Et bourdonne au soleil dans les trous de tes yeux ;

Tandis qu'échevelée, et sans voix, sans paupières,
Ta tête blême est là sur un infâme pieu,
Livrée aux vils affronts, meurtrie à coups de pierres,
Ici, derrière toi, martyr, on vend ton Dieu !

Ce Dieu qui n'est qu'à toi, martyr, on te le vole !
On le livre à Mandrin, ce Dieu pour qui tu meurs !
Des hommes, comme toi revêtus de l'étole,
Pour être cardinaux, pour être sénateurs,

Des prêtres, pour avoir des palais, des carrosses,
Et des jardins l'été riant sous le ciel bleu,
Pour argenter leur mitre et pour dorer leurs crosses,
Pour boire de bon vin, assis près d'un bon feu,

Au forban dont la main dans le meurtre est trempée,
Au larron chargé d'or qui paye et qui sourit,
Grand Dieu ! retourne-toi vers nous, tête coupée !
Ils vendent Jésus-Christ ! ils vendent Jésus-Christ !

Ils livrent au bandit, pour quelques sacs sordides,
L'évangile, la loi, l'autel épouvanté,
Et la justice aux yeux sévères et candides,
Et l'étoile du coeur humain, la vérité !

Les bons jetés, vivants, au bagne, ou morts, aux fleuves,
L'homme juste proscrit par Cartouche Sylla,
L'innocent égorgé, le deuil sacré des veuves,
Les pleurs de l'orphelin, ils vendent tout cela !

Tout ! la foi, le serment que Dieu tient sous sa garde,
Le saint temple où, mourant, tu dis :Introïbo,
Ils livrent tout ! pudeur, vertu ! - martyr, regarde,
Rouvre tes yeux qu'emplit la lueur du tombeau ; -

Ils vendent l'arche auguste où l'hostie étincelle !
Ils vendent Christ, te dis-je ! et ses membres liés !
Ils vendent la sueur qui sur son front ruisselle,
Et les clous de ses mains, et les clous de ses pieds !

Ils vendent au brigand qui chez lui les attire
Le grand crucifié sur les hommes penché ;
Ils vendent sa parole, ils vendent son martyre,
Et ton martyre à toi par-dessus le marché !

Tant pour les coups de fouet qu'il reçut à la porte !
César ! tant pour l'amen, tant pour l'alléluia !
Tant pour la pierre où vint heurter sa tête morte !
Tant pour le drap rougi que sa barbe essuya !

Ils vendent ses genoux meurtris, sa palme verte,
Sa plaie au flanc, son oeil tout baigné d'infini,
Ses pleurs, son agonie, et sa bouche entrouverte,
Et le cri qu'il poussa : Lamma Sabacthani !

Ils vendent le sépulcre ! ils vendent les ténèbres !
Les séraphins chantant au seuil profond des cieux,
Et la mère debout sous l'arbre aux bras funèbres,
Qui, sentant là son fils, ne levait pas les yeux !

Oui, ces évêques, oui, ces marchands, oui, ces prêtres
A l'histrion du crime, assouvi, couronné,
A ce Néron repu qui rit parmi les traîtres,
Un pied sur Thraséas, un coude sur Phryné,

Au voleur qui tua les lois à coups de crosse,
Au pirate empereur Napoléon dernier,
Ivre deux fois, immonde encor plus que féroce,
Pourceau dans le cloaque et loup dans le charnier,

Ils vendent, ô martyr, le Dieu pensif et pâle
Qui, debout sur la terre et sous le firmament,
Triste et nous souriant dans notre nuit fatale,
Sur le noir Golgotha saigne éternellement !

Du 5 au 8 novembre 1852, à Jersey
poetryaccident Jun 2017
The years are absent from my world
taken harshly by my foe
though survived, because I’m here
they are gone from memory

ruins stand where I was
remnants standing against the tide
these I honor for what they are
a trailing path behind my back

there are the voids in the years
the wheel has turned, that’s it way
months to years, then decades
all that time my spirit strayed

back to the foe, the bold brigand
slinking through the long shadows
removing what was his to give
from the board of life’s bequests.

© 2017. Sean Green. All Rights Reserved. 20170606.
The poem “Bold Brigand” is about a companion all have in their lives.  Many of my friends are under thirty,  and they have a different relationship with the entity that’s now becoming my adversary.
Seán Mac Falls Feb 2017
( Sonnet )*

I once caught you naked by the sea,
No one noticed, such noble shyness,
Invited to worlds, aloof as sun breeze,
Of purple sands, heathered highness.

In novae of your eyes was shipwreck,
Forlorn beacon chiding the weary lost
Of new worlds lumbered on the decks,
Seabirds caroled up wing, heavens' loft.

Skin, fleshy of netted eel, salt and foam,
Was hide for a brigand, lubbers sessions,
Sheered by sheen, blinding sky of gloam,
Stars runged on their draped processions.

My seal, now fate, cloak within jubilance;
Coral sea wave, slips under moon dance.
In Celtic myth, if a man steals a female selkie's skin she is in his power and is forced to become his wife.  Female selkies are said to make excellent wives, but because their true home is the sea, they will often be seen gazing longingly at the ocean.  Sometimes, a selkie maiden is taken as a wife by a human man and she has several children by him.

Selkies (also spelled silkies, selchies; Irish/Scottish Gaelic: selchidh, Scots: selkie fowk) are mythological creatures found in Scottish, Irish, and Faroese folklore.  Selkies are said to live as seals in the sea but shed their skin to become human on land. The legend is apparently most common in Orkney and Shetland and is very similar to those of swan maidens.
.
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Dust is the only Secret—
Death, the only One
You cannot find out all about
In his “native town.”

Nobody know “his Father”—
Never was a Boy—
Hadn’t any playmates,
Or “Early history”—

Industrious! Laconic!
Punctual! Sedate!
Bold as a Brigand!
Stiller than a Fleet!

Builds, like a Bird, too!
Christ robs the Nest—
Robin after Robin
Smuggled to Rest!
And thus declared the Arab lady:
"Last night where under the wild moon
On grassy mattress I had lain me,
        Within my arms great Solomon,
I suddenly cried out in a strange tongue
Not his, not mine."
                        And he that knew
All sounds by bird or angel sung
Answered: "A crested cockerel crew
Upon a blossoming apple bough
Three hundred years before the Fall,
And never crew again till now,
And would not now but that he thought,
Chance being at one with Choice at last,
All that the brigand apple brought
And this foul world were dead at last.
He that crowed out eternity
Thought to have crowed it in again.
A lover with a spider's eye
Will found out some appropriate pain,
Aye, though all passion's in the glance,
For every nerve: lover tests lover
With cruelties of Choice and Chance;
And when at last the ******'s over
Maybe the bride-bed brings despair,
For each an imagined image brings
And finds a real image there;
Yet the world ends when these two things,
Though several, are a single light,
When oil and wick are burned in one;
Therefore a blessed moon last night
Gave Sheba to her Solomon."
"Yet the world stays":
                        "If that be so,
Your cockerel found us in the wrong
Although it thought it worth a crow.
Maybe an image is too strong
Or maybe is not strong enough"

"The night has fallen; not a sound
In the forbidden sacred grove,
Unless a petal hit the ground,
Nor any human sight within it
But the crushed grass where we have lain;
And the moon is wilder every minute.
Oh, Solomon! Let us try again."
Third Eye Candy Dec 2012
the scream come from daffodils and parchment wrapped around dead fish
and demi-loaves of lunacy at new moon
succulent remedies to what not
and whatever... you remain altogether opulent in your nonchalance
whatever you wanted is dust; but you're not in France
you're maimed in false lies
of the ripple...
you're the noose garnet
swinging from the harpy's tongue
an impolite brigand
in the hate place
of your
miff.

and for what ?
Stephen Parker Aug 2012
On yonder strand
In bridled land
A motley band
With vigor fanned
Across hill, lowland
With self righteous brand
Seeking brigand contraband
From each licentious hand
To forthrightly remand
Every highway spanned
Tolls, tribute to demand
Each pilfering cleric did reprimand
Then every bloated collection was panned
Every royal vestige scanned
Gratuitous coffers to expand
Seán Mac Falls Apr 2015
( Sonnet )*

I once caught you naked by the sea,
No one noticed, such noble shyness,
Invited to worlds, aloof as sun breeze,
Of purple sands, heathered highness.

In novae of your eyes was shipwreck,
Forlorn beacon chiding the weary lost
Of new worlds lumbered on the decks,
Seabirds caroled up wing, heavens' loft.

Skin, fleshy of netted eel, salt and foam,
Was hide for a brigand, lubbers sessions,
Sheered by sheen, blinding sky of gloam,
Stars runged on their draped processions.

My seal, now fate, cloak within jubilance;
Coral sea wave, slips under moon dance.
In Celtic myth, if a man steals a female selkie's skin she is in his power and is forced to become his wife.  Female selkies are said to make excellent wives, but because their true home is the sea, they will often be seen gazing longingly at the ocean.  Sometimes, a selkie maiden is taken as a wife by a human man and she has several children by him.

Selkies (also spelled silkies, selchies; Irish/Scottish Gaelic: selchidh, Scots: selkie fowk) are mythological creatures found in Scottish, Irish, and Faroese folklore.  Selkies are said to live as seals in the sea but shed their skin to become human on land. The legend is apparently most common in Orkney and Shetland and is very similar to those of swan maidens.
I had too much,
Swirling in a bar,
Swells after swalley,
My girlfriends gone
And I, lost, alone with
Familiar strangers.

They circled me,
Paddling, soles holey,
Rafting under rafters,
My red hair drawing
Them in, motley moths
To a flame, locks lit by ****
And glinting with flit of glass
In peat drub smoking pub.

One brave soldier, sailed
On over and our glaze eyes
Danced, deftly avoided any
Glance as we swayed, silent,
His breath was dank, of sea,
Moist and salty on raw flesh,
I could nae help but wake from
Dream by the scent of only you,
But it wasn't you dreamful laddie,
In shelled ears some brigand shot,
Sprayed a cold loss awakening,
His words, nothings, oak aged,
I felt loudly drowning, caught
In a corner of rusted, hulled
Ship now sinking, he threw
Himself a line and I saved
My soul, a life preserved
By a leaving, breaching
Heavy waves, bobbing
Into the out of doors.
Chris Jibero Nov 2010
(Dedicated to Eric Onyebuchi Jibero)

What an excruciating blow
You have dealt me!
A brute's uppercut offloaded
A smashing hit delivered
Like a monstrous boxer
Desirous of fame
With an amateur to tame
At this one bout too many
Wherein you have hit me below
The belt as a sadist deriving joy
From my anguish
And relish
From my enormous loss

Oh mower,
Nay hewer,
Can't you feel anything?
Can't you see?
Can't you reason for a while
With your prey?
Can't you pause to ponder
Just for a brief moment
So you can take a good decision
Choosing the right tree to fell
Instead of bringing down a mere
Sapling with your obedient saw?

Why deal sweeping blow
On a mere rookie?
Can't you distinguish
Between the ripe and the unripe?
Between the hen and the chick?
But hawks like you can pick
Meat amidst bones as Moses
In a basket amidst bulrushes
Of Nile to spare from Pharaoh's
Infant-eating sword
And in wisdom did you wait
Patiently to visit Methuselah
At the zenith of hoary hair

Master of double standards
Eyes gorged
Conscience seared
Heart cold like frozen chicken
******* dry and drooping
Like a hag's
A ruthless scorpion
That stings even babes

Rampaging ravager
Notorious brigand
Marauding machinery
Eliminating without scruple
Whoever you choose
Whose hireling are you?
God's or Satan's
Or both?
A blank cheque you flaunt
To cash as you wish
But can't you condescend to a negotiating
Table when a mere sapling is marked
For a cutting down?

Being a professional boxer
Long in this senseless trade
You should have seen the heap
Of pain you would leave
In my heart by this cruel blow
Against a budding amateur whom
You have served voracious earth
Whose stomach is a leaking tank.
(C) Chris Jibero.2010.
Eva Nov 2011
my body wants to shatter into thousands of tiny waves,
with dotted i's and flawless traces
my thoughts are soldiers walking to their graves
stolid grins, formed feet in iron spaces.

Silverware, silver wear, a face staring into the depths of my soul, eyes focused, pupils dilated, one beat
two beats, three beats, a mountain naked in sulphur water, and ******* clad nature
hands warmed up around all the bread you can eat
and wait you're

gone again. that brief space where i saw your zero zone undressed
silk scarves unbound: your hair floating over your *******

you floated away again in the wind after you scoured the roads
saw how much you could ingest until your swollen body implodes

Wake up at 2 am, pull the curtains back
eyelashes dusted with moonlight settled on the black
little love sighs dancing with snuggle-time dreams
goodbyes issued by jazz men and dancers on their beams

my iron-clad stag
trotting the rag tag jag
singing in the band
-- a rogue hearted brigand
heavy hearted and pale
words useless and stale
terrified

terrified of everything: of the heart i don't understand
of the yesterdays in the sand
and the wan-waxed-moon
this blood-red flesh-torn tune

and the way we lie intertwined
like my soul's lost its mind
on this bed that smells like me
but not what was a soliloquy
not the future i can foresee
on waves of waves and seas of sea

but put your arms around my waist
lick my neck and savour the taste
because i'm floating away
but unlike the night-chased day
i'm losing this game;
this game of no shame
no shame, and I blame
the wind-tossed demon

and the gods of the sky
whipped by the clouds

and throw high and dry
Read me out loud.
« Amis et frères ! en présence de ce gouvernement infâme, négation de toute morale, obstacle à tout progrès social, en présence de ce gouvernement meurtrier du peuple, assassin de la République et violateur des lois, de ce gouvernement né de la force et qui doit périr par la force, de ce gouvernement élevé par le crime et qui doit être terrassé par le droit, le français digne du nom de citoyen ne sait pas, ne veut pas savoir s'il y a quelque part des semblants de scrutin, des comédies de suffrage universel et des parodies d'appel à la nation ; il ne s'informe pas s'il y a des hommes qui votent et des hommes qui font voter, s'il y a un troupeau qu'on appelle le sénat et qui délibère et un autre troupeau qu'on appelle le peuple et qui obéit ; il ne s'informe pas si le pape va sacrer au maître-autel de Notre-Dame l'homme qui - n'en doutez pas, ceci est l'avenir inévitable - sera ferré au poteau par le bourreau ; - en présence de M. Bonaparte et de son gouvernement, le citoyen digne de ce nom ne fait qu'une chose et n'a qu'une chose à faire : charger son fusil, et attendre l'heure.

Jersey, le 31 octobre 1852.


Déclaration des proscrits républicains de Jersey, à propos de l'empire, publiée par le Moniteur, signée pour copie conforme :

VICTOR HUGO, FAURE, FOMBERTAUX.


« Nous flétrissons de l'énergie la plus vigoureuse de notre âme les ignobles et coupables manifestes du Parti du Crime. »

(RIANCEY, JOURNAL L'UNION, 22 NOVEMBRE.)

« Le Parti du Crime relève la tête. »

(TOUS LES JOURNAUX ÉLYSÉENS EN CHOEUR.)



Ainsi ce gouvernant dont l'ongle est une griffe,
Ce masque impérial, Bonaparte apocryphe,
À coup sûr Beauharnais, peut-être Verhueil,
Qui, pour la mettre en croix, livra, sbire cruel,
Rome républicaine à Rome catholique,
Cet homme, l'assassin de la chose publique,
Ce parvenu, choisi par le destin sans yeux,
Ainsi, lui, ce glouton singeant l'ambitieux,
Cette altesse quelconque habile aux catastrophes,
Ce loup sur qui je lâche une meute de strophes,
Ainsi ce boucanier, ainsi ce chourineur
À fait d'un jour d'orgueil un jour de déshonneur,
Mis sur la gloire un crime et souillé la victoire
Il a volé, l'infâme, Austerlitz à l'histoire ;
Brigand, dans ce trophée il a pris un poignard ;
Il a broyé bourgeois, ouvrier, campagnard ;
Il a fait de corps morts une horrible étagère
Derrière les barreaux de la cité Bergère ;
Il s'est, le sabre en main, rué sur son serment ;
Il a tué les lois et le gouvernement,
La justice, l'honneur, tout, jusqu'à l'espérance
Il a rougi de sang, de ton sang pur, ô France,
Tous nos fleuves, depuis la Seine jusqu'au Var ;
Il a conquis le Louvre en méritant Clamar ;
Et maintenant il règne, appuyant, ô patrie,
Son vil talon fangeux sur ta bouche meurtrie
Voilà ce qu'il a fait ; je n'exagère rien ;
Et quand, nous indignant de ce galérien,
Et de tous les escrocs de cette dictature,
Croyant rêver devant cette affreuse aventure,
Nous disons, de dégoût et d'horreur soulevés :
- Citoyens, marchons ! Peuple, aux armes, aux pavés !
À bas ce sabre abject qui n'est pas même un glaive !
Que le jour reparaisse et que le droit se lève ! -
C'est nous, proscrits frappés par ces coquins hardis,
Nous, les assassinés, qui sommes les bandits !
Nous qui voulons le meurtre et les guerres civiles !
Nous qui mettons la torche aux quatre coins des villes !

Donc, trôner par la mort, fouler aux pieds le droit
Etre fourbe, impudent, cynique, atroce, adroit ;
Dire : je suis César, et n'être qu'un maroufle
Etouffer la pensée et la vie et le souffle ;
Forcer quatre-vingt-neuf qui marche à reculer ;
Supprimer lois, tribune et presse ; museler
La grande nation comme une bête fauve ;
Régner par la caserne et du fond d'une alcôve ;
Restaurer les abus au profit des félons
Livrer ce pauvre peuple aux voraces Troplongs,
Sous prétexte qu'il fut, **** des temps où nous sommes,
Dévoré par les rois et par les gentilshommes
Faire manger aux chiens ce reste des lions ;
Prendre gaîment pour soi palais et millions ;
S'afficher tout crûment satrape, et, sans sourdines,
Mener joyeuse vie avec des gourgandines
Torturer des héros dans le bagne exécré ;
Bannir quiconque est ferme et fier ; vivre entouré
De grecs, comme à Byzance autrefois le despote
Etre le bras qui tue et la main qui tripote
Ceci, c'est la justice, ô peuple, et la vertu !
Et confesser le droit par le meurtre abattu
Dans l'exil, à travers l'encens et les fumées,
Dire en face aux tyrans, dire en face aux armées
- Violence, injustice et force sont vos noms
Vous êtes les soldats, vous êtes les canons ;
La terre est sous vos pieds comme votre royaume
Vous êtes le colosse et nous sommes l'atome ;
Eh bien ! guerre ! et luttons, c'est notre volonté,
Vous, pour l'oppression, nous, pour la liberté ! -
Montrer les noirs pontons, montrer les catacombes,
Et s'écrier, debout sur la pierre des tombes.
- Français ! craignez d'avoir un jour pour repentirs
Les pleurs des innocents et les os des martyrs !
Brise l'homme sépulcre, ô France ! ressuscite !
Arrache de ton flanc ce Néron parasite !
Sors de terre sanglante et belle, et dresse-toi,
Dans une main le glaive et dans l'autre la loi ! -
Jeter ce cri du fond de son âme proscrite,
Attaquer le forban, démasquer l'hypocrite
Parce que l'honneur parle et parce qu'il le faut,
C'est le crime, cela ! - Tu l'entends, toi, là-haut !
Oui, voilà ce qu'on dit, mon Dieu, devant ta face !
Témoin toujours présent qu'aucune ombre n'efface,
Voilà ce qu'on étale à tes yeux éternels !

Quoi ! le sang fume aux mains de tous ces criminels !
Quoi ! les morts, vierge, enfant, vieillards et femmes grosses
Ont à peine eu le temps de pourrir dans leurs fosses !
Quoi ! Paris saigne encor ! quoi ! devant tous les yeux,
Son faux serment est là qui plane dans les cieux !
Et voilà comme parle un tas d'êtres immondes
Ô noir bouillonnement des colères profondes !

Et maint vivant, gavé, triomphant et vermeil,
Reprend : « Ce bruit qu'on fait dérange mon sommeil.
Tout va bien. Les marchands triplent leurs clientèles,
Et nos femmes ne sont que fleurs et que dentelles !
- De quoi donc se plaint-on ? crie un autre quidam ;
En flânant sur l'asphalte et sur le macadam,
Je gagne tous les jours trois cents francs à la Bourse.
L'argent coule aujourd'hui comme l'eau d'une source ;
Les ouvriers maçons ont trois livres dix sous,
C'est superbe ; Paris est sens dessus dessous.
Il paraît qu'on a mis dehors les démagogues.
Tant mieux. Moi j'applaudis les bals et les églogues
Du prince qu'autrefois à tort je reniais.
Que m'importe qu'on ait chassé quelques niais ?
Quant aux morts, ils sont morts. Paix à ces imbéciles !
Vivent les gens d'esprit ! vivent ces temps faciles
Où l'on peut à son choix prendre pour nourricier
Le crédit mobilier ou le crédit foncier !
La république rouge aboie en ses cavernes,
C'est affreux ! Liberté, droit, progrès, balivernes
Hier encor j'empochais une prime d'un franc ;
Et moi, je sens fort peu, j'en conviens, je suis franc,
Les déclamations m'étant indifférentes,
La baisse de l'honneur dans la hausse des rentes. »

Ô langage hideux ! on le tient, on l'entend !
Eh bien, sachez-le donc ; repus au cœur content,
Que nous vous le disions bien une fois pour toutes,
Oui, nous, les vagabonds dispersés sur les routes,
Errant sans passe-port, sans nom et sans foyer,
Nous autres, les proscrits qu'on ne fait pas ployer,
Nous qui n'acceptons point qu'un peuple s'abrutisse,
Qui d'ailleurs ne voulons, tout en voulant justice,
D'aucune représaille et d'aucun échafaud,
Nous, dis-je, les vaincus sur qui Mandrin prévaut,
Pour que la liberté revive, et que la honte
Meure, et qu'à tous les fronts l'honneur serein remonte,
Pour affranchir romains, lombards, germains, hongrois,
Pour faire rayonner, soleil de tous les droits,
La république mère au centre de l'Europe,
Pour réconcilier le palais et l'échoppe,
Pour faire refleurir la fleur Fraternité,
Pour fonder du travail le droit incontesté,
Pour tirer les martyrs de ces bagnes infâmes,
Pour rendre aux fils le père et les maris aux femmes,
Pour qu'enfin ce grand siècle et cette nation
Sortent du Bonaparte et de l'abjection,
Pour atteindre à ce but où notre âme s'élance,
Nous nous ceignons les reins dans l'ombre et le silence
Nous nous déclarons prêts, prêts, entendez-vous bien ?
- Le sacrifice est tout, la souffrance n'est rien, -
Prêts, quand Dieu fera signe, à donner notre vie
Car, à voir ce qui vit, la mort nous fait envie,
Car nous sommes tous mal sous ce drôle effronté,
Vivant, nous sans patrie, et vous sans liberté !

Oui, sachez-le, vous tous que l'air libre importune
Et qui dans ce fumier plantez votre fortune,
Nous ne laisserons pas le peuple s'assoupir ;
Oui, nous appellerons, jusqu'au dernier soupir,
Au secours de la France aux fers et presque éteinte,
Comme nos grands -aïeux, l'insurrection sainte
Nous convierons Dieu même à foudroyer ceci
Et c'est notre pensée et nous sommes ainsi,
Aimant mieux, dût le sort nous broyer sous sa roue,
Voir couler notre sang que croupir votre boue.

Jersey, le 28 janvier 1853.
David Barr Apr 2015
Wrap my slithering soul in layers of wanton and historical bark, where dendrochronology branches her gorgeously captivating system of vascular cambium and seals me within the vice of her vengeful caress.
History has truly borne witness to the brigand of robbers who interfered with travellers in the depths of the forest of aristocratic whoredom.
I am buried underneath chords of feminine expression, where the synthesis of bass, melody and harmony unite into an unspeakable realm which cannot be interrupted by parallel expressions of sterility.
Your carriage awaits, Madame.
Daniel C. Jones Mar 2012
This is a man,
without change.
This is a man,
alone.
No convictions
to sour his soul.

This is a man,
who sees the tide.
This is a man,
Who is outlaw, brigand
and savior.

He walks a path,
no dusty trail.
He makes a call,
just to gamble.

This is a man,
with no hope
This is a man,
amoral.
No God, No Glory,
just alone.
Seán Mac Falls Mar 2015
Hiking in a musty wood,
A path is laid in mulch and fern,
Dark and canopied, rung evergreen
And deciduously rooted.  My one goal
Set to plateau, reach of hilltop meadow,
Others had told me, lay a pond in the sky,
Was there to experience a peek, where tall
Grasses and dry luster of flowers wild, sang
In highland clearings of golden lace and tarn,
Set with sun to fly and by sharing the long ocean
Straights, beyond the wildest, white horned mountains
Of the moody pacific and with eyes casted once more of
Youth, after sanded sleep and then to steep in wandering
Cloud, as eagles, robed in light and gleems of night, drift,
Careening wistful and free as running dream or simply roam
A foot as the wise, bearded, mountain goats sure and snowy
As they ruminate and forage.  
                                                 At elevated breaking point,
Of storied, pristine clearing, a smoking, lone marmot knotted
His voice in plead and alarm as I was about to breach,
As brigand, the sun clad forbidden, citadel unbidden,
Home of pious souls, of cerulean still waters, intact
Peace, untrampled sanctuary.  As made, that day,
Unwashed interloper, I gazed through threshold
Ends of trees and respectfully circled,
Reverent in spectacle and joy,
Back, down, earthwards.
Seán Mac Falls Mar 2015
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Hiking in a musty wood,
A path is laid in mulch and fern,
Dark and canopied, rung evergreen
And deciduously rooted.  My one goal
Set to plateau, reach of hilltop meadow,
Others had told me, lay a pond in the sky,
Was there to experience a peek, where tall
Grasses and dry luster of flowers wild, sang
In highland clearings of golden lace and tarn,
Set with sun to fly and by sharing the long ocean
Straights, beyond the wildest, white horned mountains
Of the moody pacific and with eyes casted once more of
Youth, after sanded sleep and then to steep in wandering
Cloud, as eagles, robed in light and gleems of night, drift,
Careening wistful and free as running dream or simply roam
A foot as the wise, bearded, mountain goats sure and snowy
As they ruminate and forage.  
                                                 At elevated breaking point,
Of storied, pristine clearing, a smoking, lone marmot knotted                          
His voice in plead and alarm as I was about to breach,
As brigand, the sun clad forbidden, citadel unbidden,
Home of pious souls, of cerulean still waters, intact
Peace, untrampled sanctuary.  As made, that day,
Unwashed interloper, I gazed through threshold
Ends of trees and respectfully circled,
Reverent in spectacle and joy,
Back, down, earthwards.
Qu'es-tu, passant ? Le bois est sombre,
Les corbeaux volent en grand nombre,
Il va pleuvoir.
- Je suis celui qui va dans l'ombre,
Le Chasseur Noir !

Les feuilles des bois, du vent remuées,
Sifflent... on dirait
Qu'un sabbat nocturne emplit de huées
Toute la forêt ;
Dans une clairière au sein des nuées
La lune apparaît.

- Chasse le daim, chasse la biche,
Cours dans les bois, cours dans la friche,
Voici le soir.
Chasse le czar, chasse l'Autriche,
Ô Chasseur Noir !

Les feuilles des bois -

Souffle en ton cor, boucle ta guêtre,
Chasse les cerfs qui viennent paître
Près du manoir.
Chasse le roi, chasse le prêtre,
Ô Chasseur Noir !

Les feuilles des bois -

Il tonne, il pleut, c'est le déluge.
Le renard fuit, pas de refuge
Et pas d'espoir !
Chasse l'espion, chasse le juge,
Ô Chasseur Noir !

Les feuilles des bois -

Tous les démons de saint-Antoine
Bondissent dans la folle avoine
Sans t'émouvoir ;
Chasse l'abbé, chasse le moine,
Ô Chasseur Noir !

Les feuilles des bois -

Chasse les ours ! ta meute jappe.
Que pas un sanglier n'échappe !
Fais ton devoir !
Chasse César, chasse le pape,
Ô Chasseur Noir !

Les feuilles des bois -

Le loup de ton sentier s'écarte.
Que ta meute à sa suite parte !
Cours ! fais-le choir !
Chasse le brigand Bonaparte,
Ô Chasseur Noir !

Les feuilles des bois, du vent remuées,
Tombent... on dirait
Que le sabbat sombre aux rauques huées
À fui la forêt ;
Le clair chant du coq perce les nuées ;
Ciel ! l'aube apparaît !

Tout reprend sa forme première.
Tu redeviens la France altière
Si belle à voir,
L'ange blanc vêtu de lumière,
Ô Chasseur Noir !

Les feuilles des bois, du vent remuées,
Tombent... on dirait
Que le sabbat sombre aux rauques huées
À fui la forêt ;
Le clair chant du coq perce les nuées,
Ciel ! l'aube apparaît !

Jersey, le 22 octobre 1852.
I was part of the crew of a Sloop-of-War
That had sailed in the Caribbean,
We were caught asleep in the port one night
By the crew of a Brigantine.
They loosed a broadside, seven guns
As the Skull and the Bones flew high,
And I was dragged to the pirate ship
Where they said, ‘You’ll serve, or die!’

There wasn’t a choice to be had back then,
So I climbed aloft on the mast,
Setting the rig of the fore topsail
And making the halyards fast,
They made me stay in the Crows Nest then
To be swept by the wind and rain,
With only a couple of tots of ***
To deal with my aches, and pain.

I kept lookout on the pirate brig
For His Majesty’s ships, and land,
They knew we wouldn’t stand much of a chance
As a Privateer Brigand,
We sought to shelter within a cove
In an island, not on a chart,
And rowed ashore in a longboat there
With the bosun, Jacob Harte.

Captain Keague had stayed on the ship
With the bloodiest of his crew,
The rest of us had been pressed to sea
To do what we had to do.
We filled our barrels with water from
A rill that flowed from the hill,
And gathered fruit that we’d never seen
From trees with an earthy feel.

The trees had tendrils that waved about,
And trunks that were black and charred,
Just like a fire had raged there once
And left them, battle-scarred.
A voice rang out in a clearing there,
‘Hey mates, head back to the sea,
Don’t let the tendrils fasten on you
Or you’ll all end up like me.’

And deep in the trunk was a human face
With its skin all burnt and black,
The pain was etched on his weathered skin,
‘Look out, these trees attack!
We tried to burn them away, but they
Caught every one of the crew,
That fruit you carry is poison, mates,
They’ll be the end of you!’

The tendrils whipped and the tendrils slashed
And they wrapped round Jacob Harte,
He hadn’t much time to scream before
They seemed to tear him apart,
And each of the crew was tangled there,
Was absorbed into a tree,
I made it back to the beach that day
Though I’m anything but free.

The roots of the trees had reached on out
To the Brigantine in the bay,
Curled like manacles round its decks
And torn its masts away,
They dragged it up on the sandy beach
And they crushed it to a shell,
Caught the crew in their tendrils too
And Captain Keague as well.

I’ll put this note in a bottle, send it
Floating off in the sea,
Hoping that someone picks it up,
It’s the last you’ll hear from me.
Don’t let them seed in the world out there
These tendril trees are cursed,
And keep this Island from off the map,
If not, I fear the worst!

David Lewis Paget
I was staring at the horizon on
A clear and balmy day,
The sky was blue and the sea a type
Of aquamarine in the bay,
There wasn’t a sign of storm or squall
Till the sunset turned dull red,
And then the sky, of a sudden turned
From blue to the grey of lead.

And you were stood there, Geraldine
With your collar turned up high,
You shivered once, then looked around
Took note of the darkening sky,
‘Is that a barque or a barquentine
I see ******* to the pier?’
And slowly, filtering into my view
Was a ship that wasn’t there.

It hadn’t been there all afternoon
It hadn’t sailed into the bay,
I’m sure that I would have noticed if
It was fifteen miles away,
But there it sat with its stays and sails
Reefed in and sitting becalmed,
But dark and ever so threatening
I was right to feel alarmed.

Then Geraldine ran along the pier,
I was trying to call her back,
When lightning lit the sky above
With a sudden tumultuous crack,
She turned just once and she called to me:
‘Don’t follow, it’s my fate!
The ship’s the Admiral Benbow,
I’m a hundred years too late.’

She ran, and her coat flew out behind
Like an ancient type of cape,
And on the deck of the barquentine
Were men, with mouths agape,
A single plank lay across the pier
And up to the wooden bow,
Which Geraldine clambered up to board
While I stood, and wondered how?

No sooner was she aboard, than then
The men gave up a cheer,
And she I saw in the arms of one,
A brigand privateer,
She waved just once, then she went below
To my ever present pain,
The love of my life, my Geraldine,
I never saw again.

The wind blew up and the rain came down
And the barque then raised its sails,
Was cast adrift in a heaving sea
In that coastal port of Wales,
And then I swear, the Captain came
To the bow, and then he leered,
And by the time that I turned around
That barque had disappeared.

David Lewis Paget
Drew M Jan 2021
They have all signed their names in the register,
they are figures in a satirical play
the city is veiled with smoke
It’s 5 o’clock.
Rapunzel is in her tower
which she built it up herself  
without doors or any window
above
beneath there’s Orwell’s world;
Merida is still running through the forest,
She wants to find a brigand
To go after the gargoyle’s register,
But the forest is burning.
And the Little Mermaid,
No longer came from the depth;
Though Peter Pan is still flying,
To find a curious
Sleeping Beauty
*
It’s 5 o’clock
and they have signed the register
they are people in a satiric world
they have covered the city
Seán Mac Falls Apr 2015
( Sonnet )*

I once caught you naked by the sea,
No one noticed, such noble shyness,
Invited to worlds, aloof as sun breeze,
Of purple sands, heathered highness.

In novae of your eyes was shipwreck,
Forlorn beacon chiding the weary lost
Of new worlds lumbered on the decks,
Seabirds caroled up wing, heavens' loft.

Skin, fleshy of netted eel, salt and foam,
Was hide for a brigand, lubbers sessions,
Sheered by sheen, blinding sky of gloam,
Stars runged on their draped processions.

My seal, now fate, cloak within jubilance;
Coral sea wave, slips under moon dance.
In Celtic myth, if a man steals a female selkie's skin she is in his power and is forced to become his wife.  Female selkies are said to make excellent wives, but because their true home is the sea, they will often be seen gazing longingly at the ocean.  Sometimes, a selkie maiden is taken as a wife by a human man and she has several children by him.

Selkies (also spelled silkies, selchies; Irish/Scottish Gaelic: selchidh, Scots: selkie fowk) are mythological creatures found in Scottish, Irish, and Faroese folklore.  Selkies are said to live as seals in the sea but shed their skin to become human on land. The legend is apparently most common in Orkney and Shetland and is very similar to those of swan maidens.
Seán Mac Falls Sep 2015
( Sonnet )*

I once caught you naked by the sea,
No one noticed, such noble shyness,
Invited to lands, aloof as sun breeze,
Of purple sands, heathered highness.

In novae of your eyes was shipwreck,
Forlorn beacon chiding the weary lost
Of new worlds lumbered on the decks,
Seabirds caroled up wing, heavens' loft.

Skin, fleshy of netted eel, salt and foam,
Was hide for a brigand, lubbers sessions,
Sheered by sheen, blinding sky of gloam,
Stars runged on their draped processions.

Corals, sea wave, slips under moon dance;
My seal, now fated, cloak within jubilance.
In Celtic myth, if a man steals a female selkie's skin she is in his power and is forced to become his wife.  Female selkies are said to make excellent wives, but because their true home is the sea, they will often be seen gazing longingly at the ocean.  Sometimes, a selkie maiden is taken as a wife by a human man and she has several children by him.

Selkies (also spelled silkies, selchies; Irish/Scottish Gaelic: selchidh, Scots: selkie fowk) are mythological creatures found in Scottish, Irish, and Faroese folklore.  Selkies are said to live as seals in the sea but shed their skin to become human on land. The legend is apparently most common in Orkney and Shetland and is very similar to those of swan maidens.
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Donc, c'est moi qui suis l'ogre et le bouc émissaire.
Dans ce chaos du siècle où votre coeur se serre,
J'ai foulé le bon goût et l'ancien vers françois
Sous mes pieds, et, hideux, j'ai dit à l'ombre : « Sois ! »
Et l'ombre fut. -- Voilà votre réquisitoire.
Langue, tragédie, art, dogmes, conservatoire,
Toute cette clarté s'est éteinte, et je suis
Le responsable, et j'ai vidé l'urne des nuits.
De la chute de tout je suis la pioche inepte ;
C'est votre point de vue. Eh bien, soit, je l'accepte ;
C'est moi que votre prose en colère a choisi ;
Vous me criez : « Racca » ; moi je vous dis : « Merci ! »
Cette marche du temps, qui ne sort d'une église
Que pour entrer dans l'autre, et qui se civilise ;
Ces grandes questions d'art et de liberté,
Voyons-les, j'y consens, par le moindre côté,
Et par le petit bout de la lorgnette. En somme,
J'en conviens, oui, je suis cet abominable homme ;
Et, quoique, en vérité, je pense avoir commis,
D'autres crimes encor que vous avez omis.
Avoir un peu touché les questions obscures,
Avoir sondé les maux, avoir cherché les cures,
De la vieille ânerie insulté les vieux bâts,
Secoué le passé du haut jusques en bas,
Et saccagé le fond tout autant que la forme.
Je me borne à ceci : je suis ce monstre énorme,
Je suis le démagogue horrible et débordé,
Et le dévastateur du vieil A B C D ;
Causons.

Quand je sortis du collège, du thème,
Des vers latins, farouche, espèce d'enfant blême
Et grave, au front penchant, aux membres appauvris ;
Quand, tâchant de comprendre et de juger, j'ouvris
Les yeux sur la nature et sur l'art, l'idiome,
Peuple et noblesse, était l'image du royaume ;
La poésie était la monarchie ; un mot
Était un duc et pair, ou n'était qu'un grimaud ;
Les syllabes, pas plus que Paris et que Londres,
Ne se mêlaient ; ainsi marchent sans se confondre
Piétons et cavaliers traversant le pont Neuf ;
La langue était l'état avant quatre-vingt-neuf ;
Les mots, bien ou mal nés, vivaient parqués en castes :
Les uns, nobles, hantant les Phèdres, les Jocastes,
Les Méropes, ayant le décorum pour loi,
Et montant à Versailles aux carrosses du roi ;
Les autres, tas de gueux, drôles patibulaires,
Habitant les patois ; quelques-uns aux galères
Dans l'argot ; dévoués à tous les genres bas,
Déchirés en haillons dans les halles ; sans bas,
Sans perruque ; créés pour la prose et la farce ;
Populace du style au fond de l'ombre éparse ;
Vilains, rustres, croquants, que Vaugelas leur chef
Dans le bagne Lexique avait marqué d'une F ;
N'exprimant que la vie abjecte et familière,
Vils, dégradés, flétris, bourgeois, bons pour Molière.
Racine regardait ces marauds de travers ;
Si Corneille en trouvait un blotti dans son vers,
Il le gardait, trop grand pour dire : « Qu'il s'en aille ;  »
Et Voltaire criait :  « Corneille s'encanaille ! »
Le bonhomme Corneille, humble, se tenait coi.
Alors, brigand, je vins ; je m'écriai :  « Pourquoi
Ceux-ci toujours devant, ceux-là toujours derrière ? »
Et sur l'Académie, aïeule et douairière,
Cachant sous ses jupons les tropes effarés,
Et sur les bataillons d'alexandrins carrés,

Je fis souffler un vent révolutionnaire.
Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire.
Plus de mot sénateur ! plus de mot roturier !
Je fis une tempête au fond de l'encrier,
Et je mêlai, parmi les ombres débordées,
Au peuple noir des mots l'essaim blanc des idées ;
Et je dis :  « Pas de mot où l'idée au vol pur
Ne puisse se poser, tout humide d'azur ! »
Discours affreux ! -- Syllepse, hypallage, litote,
Frémirent ; je montai sur la borne Aristote,
Et déclarai les mots égaux, libres, majeurs.
Tous les envahisseurs et tous les ravageurs,
Tous ces tigres, les Huns les Scythes et les Daces,
N'étaient que des toutous auprès de mes audaces ;
Je bondis hors du cercle et brisai le compas.
Je nommai le cochon par son nom ; pourquoi pas ?
Guichardin a nommé le Borgia ! Tacite
Le Vitellius ! Fauve, implacable, explicite,
J'ôtai du cou du chien stupéfait son collier
D'épithètes ; dans l'herbe, à l'ombre du hallier,
Je fis fraterniser la vache et la génisse,
L'une étant Margoton et l'autre Bérénice.
Alors, l'ode, embrassant Rabelais, s'enivra ;
Sur le sommet du Pinde on dansait Ça ira ;
Les neuf muses, seins nus, chantaient la Carmagnole ;
L'emphase frissonna dans sa fraise espagnole ;
Jean, l'ânier, épousa la bergère Myrtil.
On entendit un roi dire : « Quelle heure est-il ? »
Je massacrais l'albâtre, et la neige, et l'ivoire,
Je retirai le jais de la prunelle noire,
Et j'osai dire au bras : « Sois blanc, tout simplement. »
Je violai du vers le cadavre fumant ;
J'y fis entrer le chiffre ; ô terreur! Mithridate
Du siège de Cyzique eût pu citer la date.
Jours d'effroi ! les Laïs devinrent des catins.
Force mots, par Restaut peignés tous les matins,

Et de Louis-Quatorze ayant gardé l'allure,
Portaient encor perruque ; à cette chevelure
La Révolution, du haut de son beffroi,
Cria : « Transforme-toi ! c'est l'heure. Remplis-toi
- De l'âme de ces mots que tu tiens prisonnière ! »
Et la perruque alors rugit, et fut crinière.
Liberté ! c'est ainsi qu'en nos rébellions,
Avec des épagneuls nous fîmes des lions,
Et que, sous l'ouragan maudit que nous soufflâmes,
Toutes sortes de mots se couvrirent de flammes.
J'affichai sur Lhomond des proclamations.
On y lisait : « Il faut que nous en finissions !
- Au panier les Bouhours, les Batteux, les Brossettes
- A la pensée humaine ils ont mis les poucettes.
- Aux armes, prose et vers ! formez vos bataillons !
- Voyez où l'on en est : la strophe a des bâillons !
- L'ode a des fers aux pieds, le drame est en cellule.
- Sur le Racine mort le Campistron pullule ! »
Boileau grinça des dents ; je lui dis :  « Ci-devant,
Silence ! » et je criai dans la foudre et le vent :
« Guerre à la rhétorique et paix à la syntaxe ! »
Et tout quatre-vingt-treize éclata. Sur leur axe,
On vit trembler l'athos, l'ithos et le pathos.
Les matassins, lâchant Pourceaugnac et Cathos,
Poursuivant Dumarsais dans leur hideux bastringue,
Des ondes du Permesse emplirent leur seringue.
La syllabe, enjambant la loi qui la tria,
Le substantif manant, le verbe paria,
Accoururent. On but l'horreur jusqu'à la lie.
On les vit déterrer le songe d'Athalie ;
Ils jetèrent au vent les cendres du récit
De Théramène ; et l'astre Institut s'obscurcit.
Oui, de l'ancien régime ils ont fait tables rases,
Et j'ai battu des mains, buveur du sang des phrases,
Quand j'ai vu par la strophe écumante et disant
Les choses dans un style énorme et rugissant,
L'Art poétique pris au collet dans la rue,
Et quand j'ai vu, parmi la foule qui se rue,
Pendre, par tous les mots que le bon goût proscrit,
La lettre aristocrate à la lanterne esprit.
Oui, je suis ce Danton ! je suis ce Robespierre !
J'ai, contre le mot noble à la longue rapière,
Insurgé le vocable ignoble, son valet,
Et j'ai, sur Dangeau mort, égorgé Richelet.
Oui, c'est vrai, ce sont là quelques-uns de mes crimes.
J'ai pris et démoli la bastille des rimes.
J'ai fait plus : j'ai brisé tous les carcans de fer
Qui liaient le mot peuple, et tiré de l'enfer
Tous les vieux mots damnés, légions sépulcrales ;
J'ai de la périphrase écrasé les spirales,
Et mêlé, confondu, nivelé sous le ciel
L'alphabet, sombre tour qui naquit de Babel ;
Et je n'ignorais pas que la main courroucée
Qui délivre le mot, délivre la pensée.

L'unité, des efforts de l'homme est l'attribut.
Tout est la même flèche et frappe au même but.

Donc, j'en conviens, voilà, déduits en style honnête,
Plusieurs de mes forfaits, et j'apporte ma tête.
Vous devez être vieux, par conséquent, papa,
Pour la dixième fois j'en fais meâ culpâ.
Oui, si Beauzée est dieu, c'est vrai, je suis athée.
La langue était en ordre, auguste, époussetée,
Fleur-de-lys d'or, Tristan et Boileau, plafond bleu,
Les quarante fauteuils et le trône au milieu ;
Je l'ai troublée, et j'ai, dans ce salon illustre,
Même un peu cassé tout ; le mot propre, ce rustre,
N'était que caporal : je l'ai fait colonel ;
J'ai fait un jacobin du pronom personnel ;
Dur participe, esclave à la tête blanchie,
Une hyène, et du verbe une hydre d'anarchie.

Vous tenez le reum confitentem. Tonnez !
J'ai dit à la narine : « Eh mais ! tu n'es qu'un nez !  »
J'ai dit au long fruit d'or : « Mais tu n'es qu'une poire !  »
J'ai dit à Vaugelas : « Tu n'es qu'une mâchoire ! »
J'ai dit aux mots : « Soyez république ! soyez
La fourmilière immense, et travaillez ! Croyez,
Aimez, vivez ! » -- J'ai mis tout en branle, et, morose,
J'ai jeté le vers noble aux chiens noirs de la prose.

Et, ce que je faisais, d'autres l'ont fait aussi ;
Mieux que moi. Calliope, Euterpe au ton transi,
Polymnie, ont perdu leur gravité postiche.
Nous faisons basculer la balance hémistiche.
C'est vrai, maudissez-nous. Le vers, qui, sur son front
Jadis portait toujours douze plumes en rond,
Et sans cesse sautait sur la double raquette
Qu'on nomme prosodie et qu'on nomme étiquette,
Rompt désormais la règle et trompe le ciseau,
Et s'échappe, volant qui se change en oiseau,
De la cage césure, et fuit vers la ravine,
Et vole dans les cieux, alouette divine.

Tous les mots à présent planent dans la clarté.
Les écrivains ont mis la langue en liberté.
Et, grâce à ces bandits, grâce à ces terroristes,
Le vrai, chassant l'essaim des pédagogues tristes,
L'imagination, tapageuse aux cent voix,
Qui casse des carreaux dans l'esprit des bourgeois ;
La poésie au front triple, qui rit, soupire
Et chante, raille et croit ; que Plaute et Shakspeare
Semaient, l'un sur la plebs, et l'autre sur le mob ;
Qui verse aux nations la sagesse de Job
Et la raison d'Horace à travers sa démence ;
Qu'enivre de l'azur la frénésie immense,
Et qui, folle sacrée aux regards éclatants,
Monte à l'éternité par les degrés du temps,

La muse reparaît, nous reprend, nous ramène,
Se remet à pleurer sur la misère humaine,
Frappe et console, va du zénith au nadir,
Et fait sur tous les fronts reluire et resplendir
Son vol, tourbillon, lyre, ouragan d'étincelles,
Et ses millions d'yeux sur ses millions d'ailes.

Le mouvement complète ainsi son action.
Grâce à toi, progrès saint, la Révolution
Vibre aujourd'hui dans l'air, dans la voix, dans le livre ;
Dans le mot palpitant le lecteur la sent vivre ;
Elle crie, elle chante, elle enseigne, elle rit,
Sa langue est déliée ainsi que son esprit.
Elle est dans le roman, parlant tout bas aux femmes.
Elle ouvre maintenant deux yeux où sont deux flammes,
L'un sur le citoyen, l'autre sur le penseur.
Elle prend par la main la Liberté, sa soeur,
Et la fait dans tout homme entrer par tous les pores.
Les préjugés, formés, comme les madrépores,
Du sombre entassement des abus sous les temps,
Se dissolvent au choc de tous les mots flottants,
Pleins de sa volonté, de son but, de son âme.
Elle est la prose, elle est le vers, elle est le drame ;
Elle est l'expression, elle est le sentiment,
Lanterne dans la rue, étoile au firmament.
Elle entre aux profondeurs du langage insondable ;
Elle souffle dans l'art, porte-voix formidable ;
Et, c'est Dieu qui le veut, après avoir rempli
De ses fiertés le peuple, effacé le vieux pli
Des fronts, et relevé la foule dégradée,
Et s'être faite droit, elle se fait idée !

Paris, janvier 1834.
Muse aux pieds nus,
Pour l 'amour de l 'art
Tu acceptes que j'ajuste
Ta pointure.
Tu chausses du trente-sept et non pas du trente-huit
Et je m'exécute
Que ma volonté soit faite
Ce que Muse veut Dieu le veut
Tu t'étends sur le lit de Procuste
A même la terre à même le ciel
Et tu sens mon parfum brigand
Qui te martèle et qui t'allonge
Puis qui te rogne
Et qui t'attache aux barreaux
Capiteux de mon poème.
"Et si tu mettais trente-sept et demi
Il suffirait d'une demi-semelle ! "
As-tu suggéré
L'air de rien.
J'y ai pensé !
Qu'importe en effet trente-sept ou trente-huit !

Mais en poésie tout est aussi mathématique
Sinus cosinus tangente et logarithme
cube racine carrée carré
Or trente-sept, même s'il est nombre premier cubain et non brésilien n'est multiple de rien
et surtout pas de huit.
Et trente-huit, s 'il n 'est ni premier ni parfait ,
Est de la race des nombres composés brésiliens puisque trente-huit vaut vingt-deux en base 18 .
Shane Coakley Aug 2014
Ah to ponder:
To consider potential which is doomed,
To survey cynically crafted success,
To observe, inanimate, lonely people, waiting to die
To see a man speak the truth at any cost
but be cast a misguided fool regardless
To witness a lugubriously mediocre brigand
pillage your coffers with a smile, and be hailed as an upstanding citizen
To see lies piled on top of lies,
until all but the most cynical men beg to be deceived,
Is to have a gun to your head,
and be unsure whether to ask for release or reprieve
On y revient ; il faut y revenir moi-même.
Ce qu'on attaque en moi, c'est mon temps, et je l'aime.
Certes, on me laisserait en paix, passant obscur,
Si je ne contenais, atome de l'azur,
Un peu du grand rayon dont notre époque est faite.

Hier le citoyen, aujourd'hui le poète ;  
Le « romantique » après le « libéral ». -  Allons,
Soit ; dans mes deux sentiers mordez mes deux talons.
Je suis le ténébreux par qui tout dégénère.
Sur mon autre côté lancez l'autre tonnerre.

Vous aussi, vous m'avez vu tout jeune, et voici
Que vous me dénoncez, bonhomme, vous aussi ;
Me déchirant le plus allégrement du monde,
Par attendrissement pour mon enfance blonde.
Vous me criez : « Comment, Monsieur ! qu'est-ce que c'est ?
- La stance va nu-pieds ! le drame est sans corset !
- La muse jette au vent sa robe d'innocence !
- Et l'art crève la règle et dit : C'est la croissance ! »
Géronte littéraire aux aboiements plaintifs,
Vous vous ébahissez, en vers rétrospectifs,
Que ma voix trouble l'ordre, et que ce romantique
Vive, et que ce petit, à qui l'Art Poétique
Avec tant de bonté donna le pain et l'eau,
Devienne si pesant aux genoux de Boileau !
Vous regardez mes vers, pourvus d'ongles et d'ailes,
Refusant de marcher derrière les modèles,
Comme après les doyens marchent les petits clercs ;
Vous en voyez sortir de sinistres éclairs ;
Horreur ! et vous voilà poussant des cris d'hyène
A travers les barreaux de la Quotidienne.

Vous épuisez sur moi tout votre calepin,
Et le père Bouhours et le père Rapin ;
Et m'écrasant avec tous les noms qu'on vénère,
Vous lâchez le grand mot : Révolutionnaire.

Et, sur ce, les pédants en choeur disent : Amen !
On m'empoigne ; on me fait passer mon examen ;
La Sorbonne bredouille et l'école griffonne ;
De vingt plumes jaillit la colère bouffonne :
« Que veulent ces affreux novateurs ? ça des vers ?
- Devant leurs livres noirs, la nuit, dans l'ombre ouverts,
- Les lectrices ont peur au fond de leurs alcôves.
- Le Pinde entend rugir leurs rimes bêtes fauves,
- Et frémit. Par leur faute aujourd'hui tout est mort ;
- L'alexandrin saisit la césure, et la mord ;
- Comme le sanglier dans l'herbe et dans la sauge,
- Au beau milieu du vers l'enjambement patauge ;
- Que va-t-on devenir ? Richelet s'obscurcit.
- Il faut à toute chose un magister dixit.
- Revenons à la règle, et sortons de l'opprobre ;
- L'hippocrène est de l'eau ; donc le beau, c'est le sobre.
- Les vrais sages ayant la raison pour lien,
- Ont toujours consulté, sur l'art, Quintilien ;
- Sur l'algèbre, Leibnitz; sur la guerre, Végèce. »

Quand l'impuissance écrit, elle signe : Sagesse.

Je ne vois pas pourquoi je ne vous dirais point
Ce qu'à d'autres j'ai dit sans leur montrer le poing.
Eh bien, démasquons-nous ! c'est vrai, notre âme est noire ;
Sortons du domino nommé forme oratoire.
On nous a vus, poussant vers un autre horizon
La langue, avec la rime entraînant la raison,

Lancer au pas de charge, en batailles rangées,
Sur Laharpe éperdu, toutes ces insurgées.
Nous avons au vieux style attaché ce brûlot :
Liberté ! Nous avons, dans le même complot,
Mis l'esprit, pauvre diable, et le mot, pauvre hère ;
Nous avons déchiré le capuchon, la haire,
Le froc, dont on couvrait l'Idée aux yeux divins.
Tous on fait rage en foule. Orateurs, écrivains,
Poètes, nous avons, du doigt avançant l'heure,
Dit à la rhétorique : - Allons, fille majeure,
Lève les yeux ! - et j'ai, chantant, luttant, bravant,
Tordu plus d'une grille au parloir du couvent ;
J'ai, torche en main, ouvert les deux battants du drame ;
Pirates, nous avons, à la voile, à la rame,
De la triple unité pris l'aride archipel ;
Sur l'Hélicon tremblant j'ai battu le rappel.
Tout est perdu ! le vers vague sans muselière !
A Racine effaré nous préférons Molière ;
O pédants ! à Ducis nous préférons Rotrou.
Lucrèce Borgia sort brusquement d'un trou,
Et mêle des poisons hideux à vos guimauves ;
Le drame échevelé fait peur à vos fronts chauves ;
C'est horrible ! oui, brigand, jacobin, malandrin,
J'ai disloqué ce grand niais d'alexandrin ;
Les mots de qualité, les syllabes marquises,
Vivaient ensemble au fond de leurs grottes exquises,
Faisaient la bouche en coeur et ne parlant qu'entre eux,
J'ai dit aux mots d'en bas : Manchots, boiteux, goîtreux,
Redressez-vous ! planez, et mêlez-vous, sans règles,
Dans la caverne immense et farouche des aigles !
J'ai déjà confessé ce tas de crimes-là ;
Oui, je suis Papavoine, Érostrate, Attila :
Après ?

Emportez-vous, et criez à la garde,
Brave homme ! tempêtez ! tonnez ! je vous regarde.

Nos progrès prétendus vous semblent outrageants ;
Vous détestez ce siècle où, quand il parle aux gens,
Le vers des trois saluts d'usage se dispense ;
Temps sombre où, sans pudeur, on écrit comme on pense,
Où l'on est philosophe et poète crûment,
Où de ton vin sincère, adorable, écumant,
O sévère idéal, tous les songeurs sont ivres.
Vous couvrez d'abat-jour, quand vous ouvrez nos livres,
Vos yeux, par la clarté du mot propre brûlés ;
Vous exécrez nos vers francs et vrais, vous hurlez
De fureur en voyant nos strophes toutes nues.
Mais où donc est le temps des nymphes ingénues,
Qui couraient dans les bois, et dont la nudité
Dansait dans la lueur des vagues soirs d'été ?
Sur l'aube nue et blanche, entr'ouvrant sa fenêtre,
Faut-il plisser la brume honnête et *****, et mettre
Une feuille de vigne à l'astre dans l'azur ?
Le flot, conque d'amour, est-il d'un goût peu sûr ?
Ô Virgile, Pindare, Orphée ! est-ce qu'on gaze,
Comme une obscénité, les ailes de Pégase,
Qui semble, les ouvrant au haut du mont béni,
L'immense papillon du baiser infini ?
Est-ce que le soleil splendide est un cynique ?
La fleur a-t-elle tort d'écarter sa tunique ?
Calliope, planant derrière un pan des cieux,
Fait donc mal de montrer à Dante soucieux
Ses seins éblouissants à travers les étoiles ?
Vous êtes un ancien d'hier. Libre et sans voiles,
Le grand Olympe nu vous ferait dire : Fi !
Vous mettez une jupe au Cupidon bouffi ;
Au clinquant, aux neuf soeurs en atours, au Parnasse
De Titon du Tillet, votre goût est tenace ;
Apollon vous ferait l'effet d'un Mohican ;
Vous prendriez Vénus pour une sauvagesse.

L'âge - c'est là souvent toute notre sagesse -

A beau vous bougonner tout bas : « Vous avez tort,
- Vous vous ferez tousser si vous criez si fort ;
- Pour quelques nouveautés sauvages et fortuites,
- Monsieur, ne troublez pas la paix de vos pituites.
- Ces gens-ci vont leur train ; qu'est-ce que ça vous fait ?
- Ils ne trouvent que cendre au feu qui vous chauffait.
- Pourquoi déclarez-vous la guerre à leur tapage ?
- Ce siècle est libéral comme vous fûtes page.
- Fermez bien vos volets, tirez bien vos rideaux,
- Soufflez votre chandelle, et tournez-lui le dos !
- Qu'est l'âme du vrai sage ? Une sourde-muette.
- Que vous importe, à vous, que tel ou tel poète,
- Comme l'oiseau des cieux, veuille avoir sa chanson ;
- Et que tel garnement du Pinde, nourrisson
- Des Muses, au milieu d'un bruit de corybante,
- Marmot sombre, ait mordu leur gorge un peu tombante ? »

Vous n'en tenez nul compte, et vous n'écoutez rien.
Voltaire, en vain, grand homme et peu voltairien,
Vous murmure à l'oreille : « Ami, tu nous assommes ! »
- Vous écumez ! - partant de ceci : que nous, hommes
De ce temps d'anarchie et d'enfer, nous donnons
L'assaut au grand Louis juché sur vingt grands noms ;
Vous dites qu'après tout nous perdons notre peine,
Que haute est l'escalade et courte notre haleine ;
Que c'est dit, que jamais nous ne réussirons ;
Que Batteux nous regarde avec ses gros yeux ronds,
Que Tancrède est de bronze et qu'Hamlet est de sable.
Vous déclarez Boileau perruque indéfrisable ;
Et, coiffé de lauriers, d'un coup d'oeil de travers,
Vous indiquez le tas d'ordures de nos vers,
Fumier où la laideur de ce siècle se guinde
Au pauvre vieux bon goût, ce balayeur du Pinde ;
Et même, allant plus ****, vaillant, vous nous criez :
« Je vais vous balayer moi-même ! »

Balayez.

Paris, novembre 1834.
Muse, un nommé Ségur, évêque, m'est hostile ;
Cet homme violet me damne en mauvais style ;
Sa prose réjouit les hiboux dans leurs trous.
Ô Muse, n'ayons point contre lui de courroux.
Laissons-lui ce joujou qu'il prend pour un tonnerre,
Sa haine.

Il est d'ailleurs à plaindre. Au séminaire,
Un jour que ce petit bonhomme plein d'ennui
Bêlait un oremus au hasard devant lui,
Comme glousse l'oison, comme la vache meugle,
Il s'écria : - Mon Dieu ! Je voudrais être aveugle ! -
Ne trouvant pas qu'il fît assez nuit comme ça.
Le bon Dieu, le faisant idiot, l'exauça.

L'insulte est aujourd'hui très perfectionnée.
On prend un peu de suie en une cheminée,
Un peu d'ordure au coin d'une borne, à l'égoût
De la fange, et cela tient lieu d'esprit, de goût,
De bon sens, de syntaxe et d'honneur ; c'est la mode.
Bons ulémas, tel est le procédé commode
Que votre zèle met au service du ciel,
Et c'est avec la bouche écumante de fiel,
Avec la diatribe en guise de sourire,
Que vous venez, damnant ceux qu'on n'ose proscrire,
Nous faire vos gros yeux, nous montrer vos gros poings,
Nous dire vos gros mots, ô nos chers talapoins !

On vous pardonne. Eh bien, quoi, Ségur m'exorcise.
Après ?

Il me maudit d'une façon concise ;
Il me peint de son mieux, et voici le pastel
À peu près :

- « Monstre horrible. On n'a rien vu de tel.
Informe, épouvantable et ténébreux. Un homme
Qui brûlerait Paris et démolirait Rome.
Voluptueux. Un peu le chef des assassins.
Bref, capable de tout. Foulant aux pieds les saints,
Les lois, l'église et Dieu. Ruinant son libraire. »
Faisons chorus. Hurler avec le loup, et braire
Avec l'évêque, eh bien, c'est un droit. Usons-en.
J'aime en ce noble abbé ce style paysan.
C'est poissard, c'est exquis. Bravo. Cela vous plonge
Dans une vague extase où l'on sent le mensonge.
Doux prêtre ! On entend rire aux éclats Diderot,
Molière, Rabelais, et l'on ne sait pas trop,
Dans cette vision où le démon chuchote,
Si l'on voit un évêque ayant au dos la hotte
Ou bien un chiffonnier ayant la mitre au front.
L'antienne, quand un peu de bave l'interrompt,
À du charme ; on est prêtre et l'on a de la bile.
D'ailleurs, Muse, chacun sur terre a son Zoïle,
Et Voltaire a Fréron comme Dante a Cecchi.
Et puis cela se vend. Combien ? Six sous. À qui ?
Aux sots. C'est un public. Les mâchoires fossiles
Veulent rire ; le clan moqueur des imbéciles
Veut qu'on l'amuse ; il est fort nombreux aujourd'hui ;
N'a-t-il donc pas le droit qu'on travaille pour lui ?
Depuis quand n'est-il plus permis d'emplir les cruches ?
Tout a son instinct. Comme un frelon vole aux ruches,
Comme à Lucrèce au lit court Alexandre six,
Comme Corydon suit le charmant Alexis,
Comme un loup suit les boucs, et le bouc les cytises,
Comme avril fait des fleurs, Ségur fait des sottises.
Il le faut.

Muse, il sied que le sage indulgent
Rêve, écoute, et devienne un bon homme en songeant,
Qu'il regarde passer les vivants, qu'il les pèse,
Et qu'au lieu de l'aigrir, ce spectacle l'apaise.
Ainsi soit-il.

Et puis, allons au fait. Voyons,
Suis-je correct ? L'hostie avec tous ses rayons
M'éblouit-elle autant que le soleil ? Ce prêtre
Me voit-il le dimanche à sa messe apparaître ?
Ai-je même jamais fait semblant de vouloir
Lui conter mes péchés tous bas dans son parloir ?
Quand suis-je allé chez lui, reniant ma doctrine,
Me donner de grands coups de poing dans la poitrine ?
Je suis un endurci. Ségur s'en aperçoit.
Je suis athée au point de douter que Dieu soit
Charmé de se chauffer les mains au feu du diable,
Qu'il ait mis l'incurable et l'irrémédiable
Dans l'homme, être ignorant, faible, chétif, charnel,
Afin d'en faire hommage au supplice éternel,
Qu'il ait exprès fourré Satan dans la nature,
Et qu'il ait, lui, l'auteur de toute créature,
Pouvant vider l'enfer et le fermer à clé,
Fait un brûleur, afin de créer un brûlé ;
Que les mille soleils dont là-haut le feu tremble
Se mettent un beau jour à tomber tous ensemble,
J'en doute ; et quand je vois, au fond du zénith bleu,
Les sept astres de l'Ourse allumés, je crois peu
Que jamais le plafond céleste se délabre
Jusqu'à ne pouvoir plus porter ce candélabre.
Je sais que dans la bible on trouve ce cliché,
La Fin du Monde ; mais la science a marché.
Moïse est vieux ; est-il sur terre un quadrumane
Qui lève au ciel les yeux pour voir pleuvoir la manne ?
Je trouve par moments plus d'esprit, je le dis,
Aux singes d'à présent qu'aux hommes de jadis.
Pape, Dieu, ce n'est pas le même personnage.
J'aime la cathédrale et non le moyen-âge.

Qu'est-ce qu'un dogme, un culte, un rite ? Un objet d'art.
Je puis l'admirer ; mais s'il égare un soudard,
S'il grise un fou, s'il tue un homme, je l'abhorre.
Plus d'idole ! Et j'oppose à l'encens l'ellébore.
Quand une abbesse, à qui quelque nonne déplaît,
Lui fait brouter de l'herbe à côté d'un mulet,
J'ose dire que c'est mal nourrir une femme ;
J'admire un arbre en fleurs plus qu'un bûcher en flamme ;
Je suis peu furieux ; j'aime Voltaire enfin
Mieux que saint Cupertin et que saint Cucufin,
Et je préfère à tout ce que dit saint Pancrace,
Saint Loup, saint Labre ou saint Pacôme, un vers d'Horace.
Tels sont mes goûts. Je suis incorrigible. Et quand
Floréal, comme un chef qui réveille le camp,
Met les nids en rumeur, et quand mon vers patauge,
Éperdu, dans le thym, la verveine et la sauge,
Quand la plaine est en joie, et quand l'aube est en feu,
Je crois tout bonnement, tout bêtement en Dieu.

En même temps j'ai l'âme âprement enivrée
Du sombre ennui de voir tant d'hommes en livrée,
Tant de deuils, tant de fronts courbés, tant de cœurs bas,
Là, tant de lits de pourpre, et là, tant de grabats.
Mon Dieu n'est ni payen, ni chrétien, ni biblique ;
Ce Dieu-là, je l'implore en la douleur publique ;
C'est vers lui que je suis tourné, vieux lutteur las,
Quand je crie au milieu des ténèbres : - Hélas !
Sur la grève que bat toute la mer humaine,
Grève où le flux apporte, où le reflux remmène
Les flots hideux jetant l'écume aux alcyons,
Qui donc apportera dans l'ombre aux nations
Ou l'éclair de Paris ou le rayon de France ?
Qui donc rallumera ce phare, l'espérance ? -

Donc j'ai ce grave tort de n'être point dévot ;
Je ne le suis pas même au parti qui prévaut ;
Je n'aime pas qu'après la victoire on sévisse ;
C'est affreux, je pardonne ; et je suis au service
Des vaincus ; et, songeant que ma mère aux abois
Fut jadis vendéenne, en fuite dans les bois,
J'ose de la pitié faire la propagande ;
Je suis le fils brigand d'une mère brigande.
Être clément, c'est être atroce ; ou pour le moins,
Stupide. Je le suis, toujours, devant témoins,
Partout. Les autres sont les vautours ; je suis l'oie.
Oui, quand la lâcheté publique se déploie,
Il me plaît d'être seul et d'être le dernier.
Quand le væ victis règne, et va jusqu'à nier
La quantité de droit qui reste à ceux qui tombent,
Quand, nul ne protestant, les principes succombent,
Cette fuite de tous m'attire. Me voilà.

Comment veut-on qu'un prêtre accepte tout cela !
Aux petits incidents il faut s'habituer.
Hier on est venu chez moi pour me tuer.
Mon tort dans ce pays c'est de croire aux asiles.
On ne sait quel ramas de pauvres imbéciles
S'est rué tout à coup la nuit sur ma maison.
Les arbres de la place en eurent le frisson,
Mais pas un habitant ne bougea. L'escalade
Fut longue, ardente, horrible, et Jeanne était malade.
Je conviens que j'avais pour elle un peu d'effroi.
Mes deux petits-enfants, quatre femmes et moi,
C'était la garnison de cette forteresse.
Rien ne vint secourir la maison en détresse.
La police fut sourde ayant affaire ailleurs.
Un dur caillou tranchant effleura Jeanne en pleurs.
Attaque de chauffeurs en pleine Forêt-Noire.
Ils criaient : Une échelle ! une poutre ! victoire !
Fracas où se perdaient nos appels sans écho.
Deux hommes apportaient du quartier Pachéco
Une poutre enlevée à quelque échafaudage.
Le jour naissant gênait la bande. L'abordage
Cessait, puis reprenait. Ils hurlaient haletants.
La poutre par bonheur n'arriva pas à temps.
" Assassin ! - C'était moi. - Nous voulons que tu meures !
Brigand ! Bandit ! " Ceci dura deux bonnes heures.
George avait calmé Jeanne en lui prenant la main.
Noir tumulte. Les voix n'avaient plus rien d'humain ;
Pensif, je rassurais les femmes en prières,
Et ma fenêtre était trouée à coups de pierres.
Il manquait là des cris de vive l'empereur !
La porte résista battue avec fureur.
Cinquante hommes armés montrèrent ce courage.
Et mon nom revenait dans des clameurs de rage :
A la lanterne ! à mort ! qu'il meure ! il nous le faut !
Par moments, méditant quelque nouvel assaut,
Tout ce tas furieux semblait reprendre haleine ;
Court répit ; un silence obscur et plein de haine
Se faisait au milieu de ce sombre viol ;
Et j'entendais au **** chanter un rossignol.
Aventurier conduit par le louche destin,
Pour y passer la nuit, jusqu'à demain matin,
Entre à l'auberge Louvre avec ta rosse Empire.
Molière te regarde et fait signe à Shakspeare ;
L'un te prend pour Scapin, l'autre pour Richard trois.
Entre en jurant, et fais le signe de la croix.
L'antique hôtellerie est toute illuminée.
L'enseigne, par le temps salie et charbonnée,
Sur le vieux fleuve Seine, à deux pas du Pont-Neuf,
Crie et grince au balcon rouillé de Charles neuf ;
On y déchiffre encor ces quelques lettres : - Sacre ; -
Texte obscur et tronqué, reste du mot Massacre.

Un fourmillement sombre emplit ce noir logis.

Parmi les chants d'ivresse et les refrains mugis,
On rit, on boit, on mange, et le vin sort des outres.
Toute une boucherie est accrochée aux poutres.
Ces êtres triomphants ont fait quelque bon coup.
L'un crie : assommons tout ! et l'autre : empochons tout !
L'autre agite une torche aux clartés aveuglantes.
Par places sur les murs on voit des mains sanglantes.
Les mets fument ; la braise aux fourneaux empourprés
Flamboie ; on voit aller et venir affairés,
Des taches à leurs mains, des taches à leurs chausses,
Les Rianceys marmitons, les Nisards gâte-sauces ;
Et, - derrière la table où sont assis Fortoul,
Persil, Piétri, Carlier, Chapuys le capitoul,
Ducos et Magne au meurtre ajoutant leur paraphe,
Forey dont à Bondy l'on change l'orthographe,
Rouher et Radetzky, Haynau près de Drouyn, -
Le porc Sénat fouillant l'ordure du grouin.
Ces gueux ont commis plus de crimes qu'un évêque
N'en bénirait. Explore, analyse, dissèque,
Dans leur âme où de Dieu le germe est étouffé,
Tu ne trouveras rien. - Sus donc, entre coiffé
Comme Napoléon, botté comme Macaire.
Le général Bertrand te précède ; tonnerre
De bravos. Cris de joie aux hurlements mêlés.
Les spectres qui gisaient dans l'ombre échevelés
Te regardent entrer et rouvrent leurs yeux mornes
Autour de toi s'émeut l'essaim des maritornes,
À beaucoup de jargon mêlant un peu d'argot ;
La marquise Toinon, la duchesse Margot,
Houris au cœur de verre, aux regards d'escarboucles.
Maître, es-tu la régence ? on poudrera ses boucles
Es-tu le directoire ? on mettra des madras.
Fais, ô bel étranger, tout ce que tu voudras.
Ton nom est million, entre ! - Autour de ces belles
Colombes de l'orgie, ayant toutes des ailes,
Folâtrent Suin, Mongis, Turgot et d'Aguesseau,
Et Saint-Arnaud qui vole autrement que l'oiseau.
Aux trois quarts gris déjà, Reibell le trabucaire
Prend Fould pour un curé dont Sibour est vicaire.

Regarde, tout est prêt pour te fêter, bandit.

L'immense cheminée au centre resplendit.
Ton aigle, une chouette, en blasonne le plâtre.
Le bœuf Peuple rôtit tout entier devant l'âtre
La lèchefrite chante en recevant le sang ;
À côté sont assis, souriant et causant,
Magnan qui l'a tué, Troplong qui le fait cuire.
On entend cette chair pétiller et bruire,
Et sur son tablier de cuir, joyeux et las,
Le boucher Carrelet fourbit son coutelas.
La marmite budget pend à la crémaillère.
Viens, toi qu'aiment les juifs et que l'église éclaire,
Espoir des fils d'Ignace et des fils d'Abraham,
Qui t'en vas vers Toulon et qui t'en viens de Ham,
Viens, la journée est faite et c'est l'heure de paître.
Prends devant ce bon feu ce bon fauteuil, ô maître.
Tout ici te vénère et te proclame roi ;
Viens ; rayonne, assieds-toi, chauffe-toi, sèche-toi,
Sois bon prince, ô brigand ! ô fils de la créole,
Dépouille ta grandeur, quitte ton auréole ;
Ce qu'on appelle ainsi dans ce nid de félons,
C'est la boue et le sang collés à tes talons,
C'est la fange rouillant ton éperon sordide.
Les héros, les penseurs portent, groupe splendide,
Leur immortalité sur leur radieux front ;
Toi, tu traînes ta gloire à tes pieds. Entre donc,
Ote ta renommée avec un tire-bottes.

Vois, les grands hommes nains et les gloires nabotes
T'entourent en chantant, ô Tom-Pouce Attila !
Ce bœuf rôtit pour toi ; Maupas, ton nègre, est là ;
Et, jappant dans sa niche au coin du feu, Baroche
Vient te lécher les pieds tout en tournant la broche.

Pendant que dans l'auberge ils trinquent à grand bruit,
Dehors, par un chemin qui se perd dans la nuit,
Hâtant son lourd cheval dont le pas se rapproche,
Muet, pensif, avec des ordres dans sa poche,
Sous ce ciel noir qui doit redevenir ciel bleu,
Arrive l'avenir, le gendarme de Dieu.
nvinn fonia Dec 2016
_
coldest,yet



An ongoing black screen, then you came
  colored coldd emminence  at al times
around me,   the birds,forrow

Here burning,  Orange yello/blue brigand
In a lot, and
the cloud,  the grasslands
to let me in,  dollor man
a board, a bloom
Buddha, a simpleton
,  slanted/ forever possibily

  glistering/the ice cones,
gingivitis
Des sabres sont partout posés sur les provinces.
L'autel ment. On entend ceux qu'on nomme les princes
Jurer, d'un front tranquille et sans baisser les yeux,
De faux serpents qui font, tant ils navrent les âmes,
Tant ils sont monstrueux, effroyables, infâmes,
Remuer le tonnerre endormi dans les cieux.

Les soldats ont fouetté des femmes dans les rues.
Où sont la liberté, la vertu ? disparues !
Dans l'exil ! dans l'horreur des pontons étouffants !
Ô nations ! où sont vos âmes les plus belles ?
Le boulet, c'est trop peu contre de tels rebelles
Haynau dans les canons met des têtes d'enfants.

Peuple russe, tremblant et morne, tu chemines,
Serf à Saint-Pétersbourg, ou forçat dans les mines.
Le pôle est pour ton maître un cachot vaste et noir ;
Russie et Sibérie, ô czar ! tyran ! vampire !
Ce sont les deux moitiés de ton funèbre empire ;
L'une est l'oppression, l'autre est le Désespoir.

Les supplices d'Ancône emplissent les murailles.
Le pape Mastaï fusille ses ouailles ;
Il pose là l'hostie et commande le feu.
Simoncelli périt le premier ; tous les autres
Le suivent sans pâlir, tribuns, soldats, apôtres ;
Ils meurent, et s'en vont parler du prêtre à Dieu.

Saint-Père, sur tes mains laisse tomber tes manches !
Saint-Père, on voit du sang à tes sandales blanches !
Borgia te sourit, le pape empoisonneur.
Combien sont morts ? combien mourront ? qui sait le nombre ?
Ce qui mène aujourd'hui votre troupeau dans l'ombre,
Ce n'est pas le berger, c'est le boucher, Seigneur !

Italie ! Allemagne ! ô Sicile ! ô Hongrie !
Europe, aïeule en pleurs, de misère amaigrie,
Vos meilleurs fils sont morts ; l'honneur sombre est absent.
Au midi l'échafaud, au nord un ossuaire.
La lune chaque nuit se lève en un suaire,
Le soleil chaque soir se couche dans du sang.

Sur les français vaincus un saint-office pèse.
Un brigand les égorge, et dit : je les apaise.
Paris lave à genoux le sang qui l'inonda ;
La France garrottée assiste à l'hécatombe.
Par les pleurs, par les cris, réveillés dans la tombe,
- Bien ! dit Laubardemont ; - Va ! dit Torquemada.

Batthyani, Sandor, Poërio, victimes !
Pour le peuple et le droit en vain nous combattîmes.
Baudin tombe, agitant son écharpe en lambeau.
Pleurez dans les forêts, pleurez sur les montagnes !
Où Dieu mit des édens les rois mettent des bagnes
Venise est une chiourme et Naple est un tombeau.

Le gibet sur Arad ! le gibet sur Palerme !
La corde à ces héros qui levaient d'un bras ferme
Leur drapeau libre et fier devant les rois tremblants !
Tandis qu'on va sacrer l'empereur Schinderhannes,
Martyrs, la pluie à flots ruisselle sur vos crânes,
Et le bec des corbeaux fouillé vos yeux sanglants.

Avenir ! avenir ! voici que tout s'écroule !
Les pâles rois ont fui, la mer vient, le flot roule,
Peuples ! le clairon sonne aux quatre coins du ciel ;
Quelle fuite effrayante et sombre ! les armées
S'en vont dans la tempête en cendres enflammées,
L'épouvante se lève. - Allons, dit l'Eternel !

Jersey, le 5 novembre 1852.
kainat rasheed Nov 2017
HE SAID: "Who's knocking at my door?"
Said I: "Your humble servant!"
Said He: "What business have you got?"
Said I: "I came to greet You!"
Said He: "How long are you to push?"
Said I: "Until You'll call me!"
Said He: "How long are you to boil?"
Said I: "Till resurrection!"
I claimed I was a lover true
and I took may oaths
That for the sake of love I lost
my kingdom and my wealth!
He said: "You make a claim - the judge
needs witness for your cause!"
Said I: "My witness is my tears,
my proof my yellow face!"
Said He: "The witness is corrupt,
your eye is wet and ill!"
Said I: "No, by Your eminence:
My eye is sinless clear!"
He said: "And what do you intend?"
Said I: "Just faithful friendships!"
Said He: "What do you want from me?"
Said I: "Your grace abundant!"
Said He: "Who travelled here with you?"
Said I: "Your dream and phantom!"
Said He: "And what led you to me?"
Said I: "Your goblet's fragrance!"
Said He: "What is most pleasant, say?"
Said I: "The ruler's presence!"
Said He: "What did you see there, friend?"
Said I: "A hundred wonders!"
Said He: "Why is it empty now?"
Said I: "From fear of brigands!"
Said He: "The brigand, who is that?"
Said I: "IT is the blaming!"
Said He: "And where is safety then?"
Said: "In renunciation."
Said He: "Renunciation? That's ... ?"
Said I: "The path to safety!"
Said He: "And where is danger, then?"
Said I: "In Your love's quarters!"
Said He: "And how do you fare there?"
Said I: "Steadfast and happy."
I tested you and tested you,
but it availed to nothing -
Who tests the one who was once tried,
he will repent forever!
Be silent! If I'd utter here
the secrets fine he told me,
You would go out all of yourself,
no door nor roof could hold you!
#rumi
nvinn fonia Apr 2019
our grasslands,frantic Jiving,Jiving Jiving  carries     the full moon  
things you know ,under stilts- day/&night; /\are off ,,,, raspberry,
discontent,  its in  my winter,  / in  my seasons/  mother  fuggazii a neatt blueberry /trimed, neat
  

  ,                        
,bespoken// man off the hour Onegin \Gerianne- ,,twitches  .Onegin \Onegin \Gerianne-
astute,!!! many many-floors up, piping- cleaning,every quarter the clouds/masquerade ,this is cat______
to,,, through ,,through,,n,moved, a-blue,, temple a bloom,a ,temple a rook a trek a stoop now
Buddha, a simpleton/buddah geriane
evn more, man , means  pristine,adhoc ,reminisce wt i was wt wht wht ever i was
end-knot, end knot yet waas itt it was probable most likely
immeasurable , -penetrable the - wild/man go take a look beckons/you hey  the  ribbons the  knots
knots  the wrought what for/wt for noww  door to door
tropic tropic endemic you hear wt you see you lurch you b you b you believe sort  off  
on my sideAusual-revival A rendition again  again and lifee-like -ride
and whatever moreover all oveer the leftovers rose swells . fine
inn smoke  -reels/ ncapabl,,indecicve ne more dayy nd through
th moors,,a week goes
mayb a month a long intention  itt- sooths./all the more doggs
onegin \Gerianne- ,,twitces  .astute, many floors up,pigging cleaning,every quarter
the clouds/massquadre ,this is cat to,,, through ,,,,,moved , a-blue,, temple
a bloom,a ,temple a rook a trek a stoop now Buddha, a simpleton/buddah
geriane droggs onegin \Gerianne- ,,twitces  .astute, many floors up,
pigging cleaning,every quarter
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to,,, through ,,,,,moved, a-blue,, temple a bloom,a ,temple a rook a trek a stoop now
Buddha, a simpleton/buddah geriane
,, miniature lamps,,blizzards all that can in a man/rigour
all that hula hoop possibly a merry christmass,,dayys spent ,,,  full you  are all that is
sire a \all the pleasures off a small room full off all the kool tools an art decoo sire by now you know it all thecrystal fairies in blue crystall *****    
,pretty slick,,,runs ,piping hott ,, undone &the; buddha, the-rider,, the- boxes,,,layaway
the glistering the beaming, all  the book keeping a philistine, if i mayy

impeccable, and  free glitters all  the hourrs,a\ repliccaa just a beguiling  taste ,\
,sire,,little empty purposely,, masterfully done,,,sire beefy ,,sire,and, plenty-full
surelyy the nectar bequeaths
( projected .mediocre , mister faires in ferries  shimmering  dearest of stories
  / wings/reminising      buddah     buddah.    
  an artt decoo sire,,,a purple tea *** in which we drink our tea,

,,mirrors,,, the very best in the pristine the mannequins,,all the more
the -buddha,the-rider,, the- boxes,,,,sire iff only i may evn more
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coldest,yet An ongoing black screen, then you came   colored coldd eminence  at al times
around me,   the birds,forrow Here burning,  Orange yello/blue brigand
In a lot, and  the cloud,  the grasslands to let me in,  dollor man
a board, a bloom Buddha, a simpleton ,  slanted/ forever possibily
  glistering/the ice cones,gingivitis floating away    /balloons
Above//   before beyond   half  half ,exciting  Elicit, , derelict,  
,  /never closing  a fantasia what i mean when i need  
   rerun .the chapters <retort>     there's a god  today in this moment and i can feel  it  .
   "jessica"\    ( the drudge   ducks   dips digs more and more
     won't stopp)       diners too many  tea  
  <>>>>\        stays afloat,        dispels /beaten /scowls   scary ,all-of jiggling/kepp bouncying
     ><weeds out / >minuscules         ripes/renders
         <jessica>>>>jamboree          come face me.
     the grandest / all  the oddities     one magic invention i was missing all this time
    transgression/ kindda may be timid /    my jive /our rruby/mouthing
a last supper if you will .something akin
   reasons /acuity/  th more the merrierer
   my bliss/slits    till-kingdom comes .   / & the black space everywhere in
   them the/many minds    all the more    \><citadel.come and go touch of gold
   see to believe              &&&&  <    deep blue lakes that  never end
their rune and it  returns  a ship on her chest
that i will reach places un dreamt of   will   returnn  > there. everyplace
                        
                  
   still passionate  though    /frothing/foams  "jeddah" "a simpleton, gives wayy too ".
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I.

En ces temps-là c'était une ville tombée
Au pouvoir des Anglais, maîtres des vastes mers,
Qui, du canon battue et de terreur courbée,
Disparaissait dans les éclairs.

C'était une cité qu'ébranlait le tonnerre
À l'heure où la nuit tombe, à l'heure où le jour naît,
Qu'avait prise en sa griffe Albion, qu'en sa serre
La République reprenait.

Dans la rade couraient les frégates meurtries ;
Les pavillons pendaient troués par le boulet ;
Sur le front orageux des noires batteries
La fumée à longs flots roulait.

On entendait gronder les forts, sauter les poudres ;
Le brûlot flamboyait sur la vague qui luit ;
Comme un astre effrayant qui se disperse en foudres
La bombe éclatait dans la nuit.

Sombre histoire ! quel temps ! et quelle illustre page !
Tout se mêlait, le mât coupé, le mur détruit,
Les obus, le sifflet des maîtres d'équipage,
Et l'ombre, et l'horreur, et le bruit.

Ô France ! tu couvrais alors toute la terre
Du choc prodigieux de tes rebellions.
Les rois lâchaient sur toi le tigre et la panthère,
Et toi, tu lâchais les lions.

Alors la République avait quatorze armées.
On luttait sur les monts et sur les océans.
Cent victoires jetaient au vent cent renommées,
On voyait surgir les géants !

Alors apparaissaient des aubes rayonnantes.
Des inconnus, soudain éblouissant les yeux,
Se dressaient, et faisaient aux trompettes sonnantes
Dire leurs noms mystérieux.

Ils faisaient de leurs jours de sublimes offrandes ;
Ils criaient : Liberté ! guerre aux tyrans ! mourons !
Guerre ! et la gloire ouvrait ses ailes toutes grandes
Au dessus de ces jeunes fronts !

II.

Aujourd'hui c'est la ville où toute honte échoue.
Là, quiconque est abject, horrible et malfaisant,
Quiconque un jour plongea son honneur dans la boue,
Noya son âme dans le sang,

Là, le faux-monnayeur pris la main sur sa forge,
L'homme du faux serment et l'homme du faux poids,
Le brigand qui s'embusque et qui saute à la gorge
Des passants, la nuit, dans les bois,

Là, quand l'heure a sonné, cette heure nécessaire,
Toujours, quoi qu'il ait fait pour fuir, quoi qu'il ait dit,
Le pirate hideux, le voleur, le faussaire,
Le parricide, le bandit,

Qu'il sorte d'un palais ou qu'il sorte d'un bouge,
Vient, et trouve une main, froide comme un verrou,
Qui sur le dos lui jette une casaque rouge
Et lui met un carcan au cou !

L'aurore luit, pour eux sombre et pour nous vermeille.
Allons ! debout ! ils vont vers le sombre Océan,
Il semble que leur haine avec eux se réveille,
Et dit : me voilà ; viens-nous-en !

Ils marchent, au marteau présentant leurs manilles,
A leur chaîne cloués, mêlant leurs pas bruyants,
Traînant leur pourpre infâme en hideuses guenilles,
Humbles, furieux, effrayants.

Les pieds nus, leur bonnet baissé sur leurs paupières,
Dès l'aube harassés, l'œil mort, les membres lourds,
Ils travaillent, creusant des rocs, roulant des pierres,
Sans trêve hier, demain, toujours.

Pluie ou soleil, hiver, été, que juin flamboie,
Que janvier pleure, ils vont, leur destin s'accomplit,
Avec le souvenir de leurs crimes pour joie,
Avec une planche pour lit.

Le soir, comme un troupeau l'argousin vil les compte.
Ils montent deux à deux l'escalier du ponton,
Brisés, vaincus, le cœur incliné sous la honte,
Le dos courbé sous le bâton.

La pensée implacable habite encore leurs têtes.
Morts vivants, aux labeurs voués, marqués au front,
Il rampent, recevant le fouet comme des bêtes,
Et comme des hommes l'affront.

III.

Ville que l'infamie et la gloire ensemencent,
Où du forçat pensif le fer tond les cheveux,
Ô Toulon! c'est par toi que les oncles commencent,
Et que finissent les neveux !

Va, maudit ! ce boulet que, dans des temps stoïques,
Le grand soldat, sur qui ton opprobre s'assied.
Mettait dans les canons de ses mains héroïques,
Tu le traîneras à ton pied !

Jersey, 28 octobre 1852.
« Mais que je suis donc heureux d'être né en Chine ! Je possède une maison pour m'abriter,
j'ai de quoi manger et boire, j'ai toutes les commodités de l'existence, j'ai des habits, des
bonnets et une multitude d'agréments ; en vérité, la félicité la plus grande est mon partage ! »
THIEN-CI-KHI, LETTRÉ CHINOIS.


Il est certains bourgeois, prêtres du dieu Boutique,
Plus voisins de Chrysès que de Caton d'Utique,
Mettant par-dessus tout la rente et le coupon,
Qui, voguant à la Bourse et tenant un harpon,
Honnêtes gens d'ailleurs, mais de la grosse espèce,
Acceptent Phalaris par amour pour leur caisse,
Et le taureau d'airain à cause du veau d'or.
Ils ont voté. Demain ils voteront encor.
Si quelque libre écrit entre leurs mains s'égare,
Les pieds sur les chenets et fumant son cigare,
Chacun de ces votants tout bas raisonne ainsi :
Ce livre est fort choquant. De quel droit celui-ci
Est-il généreux, ferme et fier, quand je suis lâche ?
En attaquant monsieur Bonaparte, on me fâche.
Je pense comme lui que c'est un gueux ; pourquoi
Le dit-il ? Soit, d'accord, Bonaparte est sans foi
Ni loi ; c'est un parjure, un brigand, un faussaire,
C'est vrai ; sa politique est armée en corsaire
Il a banni jusqu'à des juges suppléants ;
Il a coupé leur bourse aux princes d'Orléans
C'est le pire gredin qui soit sur cette terre ;
Mais puisque j'ai voté pour lui, l'on doit se taire.
Ecrire contre lui, c'est me blâmer au fond ;
C'est me dire : voilà comment les braves font
Et c'est une façon, à nous qui restons neutres,
De nous faire sentir que nous sommes des pleutres.
J'en conviens, nous avons une corde au poignet.
Que voulez-vous ? la Bourse allait mal ; on craignait
La république rouge, et même un peu la rose
Il fallait bien finir par faire quelque chose
On trouve ce coquin, on le fait empereur ;
C'est tout simple. On voulait éviter la terreur,
Le spectre de monsieur Romieu, la jacquerie
On s'est réfugié dans cette escroquerie.
Or, quand on dit du mal de ce gouvernement,
Je me sens chatouillé désagréablement.
Qu'on fouaille avec raison cet homme, c'est possible
Mais c'est m'insinuer à moi, bourgeois paisible
Qui fis ce scélérat empereur ou consul,
Que j'ai dit oui par peur et vivat par calcul.
Je trouve impertinent, parbleu, qu'on me le dise.
M'étant enseveli dans cette couardise,
Il me déplaît qu'on soit intrépide aujourd'hui,
Et je tiens pour affront le courage d'autrui. »

Penseurs, quand vous marquez au front l'homme punique
Qui de la loi sanglante arracha la tunique,
Quand vous vengez le peuple à la gorge saisi,
Le serment et le droit, vous êtes, songez-y,
Entre Sbogar qui règne et Géronte qui vote ;
Et votre plume ardente, anarchique, indévote,
Démagogique, impie, attente d'un côté
À ce crime ; de l'autre, à cette lâcheté.

Jersey, novembre 1852.
This long time doodling Yankee 
(who calls Southeastern Montgomery, Pennsylvania LV
plus III four seasons visited 
upon swath of topography to see
and hear flora and fauna over run 
via industrialization he doth experience pity
sympathy, humanity deafening cacophony undermining 
once abundant bounty, which mutiny 
upon bounty outwits mother nature
in this REAL LIFE “GAME” of jeopardy 
where survival of the fattest dominates avast geography
thence a tempest in a global teapot doth brew
which phenomena Gaia foments,
inducing meteorologists due
tee fully issuing catastrophic fallout
asper category 5 carved foo
tang clan along Gulf Coast 
reserving special vengeance (alas domino effect) 
for oil derricks hue mans insatiably drill into 
ever more difficult to access reservoirs sans fossil fuels, but Jew
blintz echoes across watery expanse when excavator loo
king for liquid gold hit a mother lode
(or off shoot) exciting new
man hick pumps furiously fracking gnome hatter 
watching grim faced absent magic spells such as phew 
fi foe...aghast at the rapacious, pernicious, malicious....rue
th less ness heaped upon Planet Earth, 
where tipping point 
re: specifically **** Sapiens over population will true
lee interrogate meteorological altercations, conflagrations, and
exterminations of multitudinous
botanical and animal genus or species 
as wrath of monster storms akin to a oceanic brigand
wreaking loss of life and limb, additionally bringing destruction 
as megadeath metal lick ha - monstrous maelstrom 
mercilessly muscles itself when making land
fall, where record rainfall submerges
once smug Texans man
dated to evacuate far from the pan
demon harum-scarum as retribution
for incessant lambasting wan
ton ness exploiting terrestrial resources selfishly that will eventually ban
hush the dominant primate requisitioned to become extinct – anon

miss lee as voluntarism spontaneously spawned and spun off from Biblical deluge
strangers reaching out to rescue folks unbeknownst to them without a wince
forever prompting that age old question asper why do person only evince
good Sammaritism during disasters proof  
mortal camaraderie, defensiveness, from giving, generating 
kudzu offshoots providing salutary assistance doth convince.
humanity amidst adversity.
Un jour, maigre et sentant un royal appétit,
Un singe d'une peau de tigre se vêtit.
Le tigre avait été méchant ; lui, fut atroce.
Il avait endossé le droit d'être féroce.
Il se mit à grincer des dents, criant : Je suis
Le vainqueur des halliers, le roi sombre des nuits !
Il s'embusqua, brigand des bois, dans les épines
Il entassa l'horreur, le meurtre, les rapines,
Egorgea les passants, dévasta la forêt,
Fit tout ce qu'avait fait la peau qui le couvrait.
Il vivait dans un antre, entouré de carnage.
Chacun, voyant la peau, croyait au personnage.
Il s'écriait, poussant d'affreux rugissements :
Regardez, ma caverne est pleine d'ossements ;
Devant moi tout recule et frémit, tout émigre,
Tout tremble ; admirez-moi, voyez, je suis un tigre !
Les bêtes l'admiraient, et fuyaient à grands pas.
Un belluaire vint, le saisit dans ses bras,
Déchira cette peau comme on déchire un linge,
Mit à nu ce vainqueur, et dit : Tu n'es qu'un singe !

Jersey, le 6 novembre 1852.

— The End —