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jerely Oct 2013
The passion of art
Through the smoothness of your hands
You wrote such beautiful pieces
From those simple words uttered through your mouth
derived from different languages

How amazing and perfectly it is done
From those simplest form of every thing

One is missing
We connect
Gather
And 
Most 
Of
All
We
Reunite

A writer's piece must convient
For the reader's to get the attention
It has many reasons to  convey
One must lack nor one must be improved
But just Feel the flow of the story
And you will get on where you are

You can dream
Imagine
And take a risk
Cause this is another visual of an art
To be productively
Produce.

Experience is better to the greatest
Achievement in life.

So bite and take a journey
We're not done yet.
Love and embrace! 
The emotion of Caligraphy....
October 3,2013
Felix Dreams Dec 2018
And it's hard but it seems like the best thing to do.  The past year has been so tough and things has change.  Another man has the prize that she tired to give me every day.  Being too blind to see and appreciate was there but of course we gotta learn the hard way.
And believe me I was too stubborn to realize.

I gotta..

Let her grow and live her life.  No more texting and random snapchat at night.  Changing my routines where I go in my neighborhood so the thoughts of "we" doesn't remind me of what we used to be. To experience life with a person like me.

I gotta let her go

And I never thought it would be so soon.  Maybe things would work out faster than what I expected but it went how I figured and must take it on the chin.  Like a man, respect her wishes and continued on without her.  It ***** but in this situation I gotta let go.

No need to cause a ruckus if she's happy where's she at.  I was that person for her but it was me that held back.

So I'll let her go

For the best and to let her live her life.
I did so much damage, why would she want to come back into my life.  It seems to reasonable and convient to come back this way.  

So I had to let her

Who knows..

Maybe she will come back or stay away.
On voit dans le Musée antique,
Sur un lit de marbre sculpté,
Une statue énigmatique
D'une inquiétante beauté.

Est-ce un jeune homme ? est-ce une femme,
Une déesse, ou bien un dieu ?
L'amour, ayant peur d'être infâme,
Hésite et suspend son aveu.

Dans sa pose malicieuse,
Elle s'étend, le dos tourné
Devant la foule curieuse,
Sur son coussin capitonné.

Pour faire sa beauté maudite,
Chaque sexe apporta son don.
Tout homme dit : C'est Aphrodite !
Toute femme : C'est Cupidon !

Sexe douteux, grâce certaine,
On dirait ce corps indécis
Fondu, dans l'eau de la fontaine,
Sous les baisers de Salmacis.

Chimère ardente, effort suprême
De l'art et de la volupté,
Monstre charmant, comme je t'aime
Avec ta multiple beauté !

Bien qu'on défende ton approche,
Sous la draperie aux plis droits
Dont le bout à ton pied s'accroche,
Mes yeux ont plongé bien des fois.

Rêve de poète et d'artiste,
Tu m'as bien des nuits occupé,
Et mon caprice qui persiste
Ne convient pas qu'il s'est trompé.
Mais seulement il se transpose,
Et, passant de la forme au son,
Trouve dans sa métamorphose
La jeune fille et le garçon.

Que tu me plais, ô timbre étrange !
Son double, homme et femme à la fois,
Contralto, bizarre mélange,
Hermaphrodite de la voix !

C'est Roméo, c'est Juliette,
Chantant avec un seul gosier ;
Le pigeon rauque et la fauvette
Perchés sur le même rosier ;

C'est la châtelaine qui raille
Son beau page parlant d'amour ;
L'amant au pied de la muraille,
La dame au balcon de sa tour ;

Le papillon, blanche étincelle,
Qu'en ses détours et ses ébats
Poursuit un papillon fidèle,
L'un volant haut et l'autre bas ;

L'ange qui descend et qui monte
Sur l'escalier d'or voltigeant ;
La cloche mêlant dans sa fonte
La voix d'airain, la voix d'argent ;

La mélodie et l'harmonie,
Le chant et l'accompagnement ;
A la grâce la force unie,
La maîtresse embrassant l'amant !

Sur le pli de sa jupe assise,
Ce soir, ce sera Cendrillon
Causant prés du feu qu'elle attise
Avec son ami le grillon ;

Demain le valeureux Arsace
A son courroux donnant l'essor,
Ou Tancrède avec sa cuirasse,
Son épée et son casque d'or ;

Desdemona chantant le Saule,
Zerline bernant Mazetto,
Ou Malcolm le plaid sur l'épaule ;
C'est toi que j'aime, ô contralto !

Nature charmante et bizarre
Que Dieu d'un double attrait para,
Toi qui pourrais, comme Gulnare,
Etre le Kaled d'un Lara,

Et dont la voix, dans sa caresse,
Réveillant le coeur endormi,
Mêle aux soupirs de la maîtresse
L'accent plus mâle de l'ami !
La lune est coutumière
De naître tous les mois :
Mais quand notre lumière
Est éteinte une fois,
Sans nos yeux réveiller,
Faut longtemps sommeiller.

Tandis que vivons ores,
Un baiser donnez-moi,
Donnez-m'en mille encore,
Amour n'a point de loi :
A sa divinité
Convient l'infinité.

En vous baisant, Maîtresse,
Vous m'avez entamé
La langue chanteresse
De votre nom aimé.
Quoi ! est-ce là le prix
Du travail qu'elle a pris ?

Elle, par qui vous êtes
Déesse entre les Dieux,
Qui vos beautés parfaites
Célébrait jusqu'aux Cieux,
Ne faisant l'air, sinon
Bruire de votre nom ?

De votre belle face,
Le beau logis d'Amour,
Où Vénus et la Grâce
Ont choisi leur séjour,
Et de votre œil qui fait
Le soleil moins parfait ;

De votre sein d'ivoire
Par deux ondes secous (1)
Elle chantait la gloire,
Ne chantant rien que vous :
Maintenant en saignant,
De vous se va plaignant.

Las ! de petite chose
Je me plains sans raison,
Non de la plaie enclose
Au cœur sans guérison,
Que l'Archerocux
M'y tira de vos yeux.


1. Secous : Secoué.
Paul d'Aubin Mar 2016
Quand les Moutons moutonnaient

Les moutons moutonnants des nuages moutonnent,
Alors que les moutons moutonniers des prairies,
se sont pressés, bêlants, lorsqu'est tombée la pluie.
Cela n'empêcha pas le loup de se glisser,
dans le troupeau craintif des moutons moutonnants,
qui ont senti le loup et s'enfuient tous, transis.
Mais le loup court plus vite, attrapant des moutons.
Alors que le Berger et son chien le Patou, dorment encore leur soûl.
Mais l'orage s'accroît, gâchant ainsi,
le sommeil du Berger et celui du Patou.
Mais soudain, le Berger n'a plus sommeil du tout.
Voyant son troupeau fuir, poursuivi par le Loup.
Tandis que le Patou aboie : « Au loup ! Au loup ! »
Le vent se lève enfin, amenant les nuages,
moutonner bien plus **** que dessus la prairie.
Si bien que le Patou poussif course le loup.
Alors que le Berger se saisit d'un fusil.
Mais tire de trop **** en blessant un mouton surpris.
Alors que les moutons s'égayent de partout.
Le Patou, voit le Loup, l’aboie comme un garou,
et sans y réfléchir va, courir sus, au Loup.
Mais le loup noir s’apeure, revient dans le troupeau.
Pour mieux se protéger d'un coup de chassepot.
Et des dents du Patou, bien qu’il soit, si pataud.
Le berger finit par toucher un mouton, au mollet.
Ainsi, le troupeau effrayé ne sait même plus bêler,
et sait encore moins qu'avant, à qui se fier.
C'est alors que Patou, voit le Loup de plus près,
et trouve préférable de prendre ses quartiers,
non sans avoir mordu le jarret d’un mouton qui geignait.
Tandis que le Berger, aveuglé de nuit noire,
ne sait plus distinguer, le loup noir, d'une poire.
C'est peut-être pour cela qu'il tire encore un coup.
Sur un autre mouton qui attrape les plombs.
Monsieur de La Fontaine en toute seigneurie,
aurait conclu l’histoire par une raillerie.
Alors qu'il convient mieux se contenter d'y voir,
la raison du plus fou qui s'est joué de nous.
Mais moi, l’écrivailleur, qui aime tant les chiens,
je vous dis, qu'il vaut mieux protéger les moutons,
en préférant l’enclos, aux fusils, aux Patou.
Et tant, qu'avoir un chien, autant prendre un toutou.
Qui laissera les loups mais jouera avec vous.

Paul Arrighi
NB : Le titre de ce poéme à la fantaisie voulue et au Burlesque assumé porte un titre à l'imparfait en l'honneur de notre ami commun disparu trop tôt, Jacques Brell, ce parolier émérite,Chanteur donnat tout de sa voix et de son énergie, Poéte tendre comme dans "Orly" où Les Marquises, et fin comédien Français, qui eut dans sa chanson sur Bruxelles cettte expression de toute beautéb : "Quand Bruxelles, Bruxellait " - P.A.
my body a home best lived in.
babe, my  body is a home best lived in.
worn and weathered,
it sways,
dancing in the wind storms,
bowing at snow flakes that pile on,
I shudder, I moan,
like me this house is living,
it breathes hot air in the summer months,
takes purchase of the rain,
it takes whats given,
you mend,
I leak,
I shatter,
my boards squeak, protesting your arrival,
but you aren't put off by the walls i raise,
you fix my windows wipe the mist that streams,
you serenade me with your sorrows,
you lament I cave,
you know my crooks,
youve etched the crannies,
you drop the glass,
you carve out space,
you box up my insides,
making it a more convient display,
Is that what this is? Is that what Ive become?
A convenience store home,
in which you hope to barter,
with a smile or a touch with a slip of kindness,
an I.O.U. of commercialized grace,
If my love was a stream, you'd bottle it up and send it to another factory to be, another product,
of a good conquest,
I'm just another good conquest,
what have you gained?
o my... what have I lost?
what do I have left of me?
have you seen my broken pieces?
Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !

Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire,
J'aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois !

Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits,
C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !

Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d'un regard d'envie
Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui !

Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;
L'air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d'un mourant le soleil est si beau !

Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?

Peut-être l'avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ?
Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore
Aurait compris mon âme, et m'aurait répondu ?

La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;
A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu'elle expire,
S'exhale comme un son triste et mélodieux.
Enfants, beaux fronts naïfs penchés autour de moi,
Bouches aux dents d'émail disant toujours : Pourquoi ?
Vous qui, m'interrogeant sur plus d'un grand problème,
Voulez de chaque chose, obscure pour moi-même,
Connaître le vrai sens et le mot décisif,
Et qui touchez à tout dans mon esprit pensif ;
- Si bien que, vous partis, souvent je passe
Des heures, fort maussade, à remettre à leur place
Au fond de mon cerveau mes plans, mes visions,
Mes sujets éternels de méditations,
Dieu, l'homme, l'avenir, la raison, la démence,
Mes systèmes, tas sombre, échafaudage immense,
Dérangés tout à coup, sans tort de votre part,
Par une question d'enfant, faite au hasard ! -
Puisqu'enfin vous voilà sondant mes destinées,
Et que vous me parlez de mes jeunes années,
De mes premiers instincts, de mon premier espoir,
Écoutez, doux amis, qui voulez tout savoir !

J'eus dans ma blonde enfance, hélas ! trop éphémère,
Trois maîtres : - un jardin, un vieux prêtre et ma mère.

Le jardin était grand, profond, mystérieux,
Fermé par de hauts murs aux regards curieux,
Semé de fleurs s'ouvrant ainsi que des paupières,
Et d'insectes vermeils qui couraient sur les pierres ;
Plein de bourdonnements et de confuses voix ;
Au milieu, presque un champ, dans le fond, presque un bois.
Le prêtre, tout nourri de Tacite et d'Homère,
Était un doux vieillard. Ma mère - était ma mère !

Ainsi je grandissais sous ce triple rayon.

Un jour... - Oh ! si Gautier me prêtait son crayon,
Je vous dessinerais d'un trait une figure
Qui chez ma mère un jour entra, fâcheux augure !
Un docteur au front pauvre, au maintien solennel,
Et je verrais éclore à vos bouches sans fiel,
Portes de votre cœur qu'aucun souci ne mine,
Ce rire éblouissant qui parfois m'illumine !

Lorsque cet homme entra, je jouais au jardin.
Et rien qu'en le voyant je m'arrêtai soudain.

C'était le principal d'un collège quelconque.

Les tritons que Coypel groupe autour d'une conque,
Les faunes que Watteau dans les bois fourvoya,
Les sorciers de Rembrandt, les gnomes de Goya,
Les diables variés, vrais cauchemars de moine
Dont Callot en riant taquine saint Antoine,
Sont laids, mais sont charmants ; difformes, mais remplis
D'un feu qui de leur face anime tous les plis
Et parfois dans leurs yeux jette un éclair rapide.
- Notre homme était fort laid, mais il était stupide.

Pardon, j'en parle encor comme un franc écolier.
C'est mal. Ce que j'ai dit, tâchez de l'oublier ;
Car de votre âge heureux, qu'un pédant embarrasse,
J'ai gardé la colère et j'ai perdu la grâce.

Cet homme chauve et noir, très effrayant pour moi,
Et dont ma mère aussi d'abord eut quelque effroi,
Tout en multipliant les humbles attitudes,
Apportait des avis et des sollicitudes :
- Que l'enfant n'était pas dirigé ; - que parfois
Il emportait son livre en rêvant dans les bois ;
Qu'il croissait au hasard dans cette solitude ;
Qu'on devait y songer ; que la sévère étude
Était fille de l'ombre et des cloîtres profonds ;
Qu'une lampe pendue à de sombres plafonds,
Qui de cent écoliers guide la plume agile,
Éclairait mieux Horace et Catulle et Virgile,
Et versait à l'esprit des rayons bien meilleurs
Que le soleil qui joue à travers l'arbre en fleurs ;
Et qu'enfin il fallait aux enfants, - **** des mères, -
Le joug, le dur travail et les larmes amères.
Là-dessus, le collège, aimable et triomphant,
Avec un doux sourire offrait au jeune enfant
Ivre de liberté, d'air, de joie et de roses,
Ses bancs de chêne noirs, ses longs dortoirs moroses,
Ses salles qu'on verrouille et qu'à tous leurs piliers
Sculpte avec un vieux clou l'ennui des écoliers,
Ses magisters qui font, parmi les paperasses,
Manger l'heure du jeu par les pensums voraces,
Et, sans eux, sans gazon, sans arbres, sans fruits mûrs,
Sa grande cour pavée entre quatre murs.

L'homme congédié, de ses discours frappée,  
Ma mère demeura triste et préoccupée.
Que faire ? que vouloir ? qui donc avait raison,
Ou le morne collège, ou l'heureuse maison ?
Qui sait mieux de la vie accomplir l'œuvre austère,
L'écolier turbulent, ou l'enfant solitaire ?
Problèmes ! questions ! elle hésitait beaucoup.
L'affaire était bien grave. Humble femme après tout,
Âme par le destin, non par les livres faite,
De quel front repousser ce tragique prophète,
Au ton si magistral, aux gestes si certains,
Qui lui parlait au nom des Grecs et des Latins ?
Le prêtre était savant sans doute ; mais, que sais-je ?
Apprend-on par le maître ou bien par le collège ?
Et puis, enfin, - souvent ainsi nous triomphons ! -
L'homme le plus vulgaire a de grands mots profonds :
- « Il est indispensable ! - il convient ! - il importe ! »
Qui troublent quelquefois la femme la plus forte.
Pauvre mère ! lequel choisir des deux chemins ?
Tout le sort de son fils se pesait dans ses mains.
Tremblante, elle tenait cette lourde balance,
Et croyait bien la voir par moments en silence
Pencher vers le collège, hélas ! en opposant
Mon bonheur à venir à mon bonheur présent.

Elle songeait ainsi sans sommeil et sans trêve.

C'était l'été. Vers l'heure où la lune se lève,
Par un de ces beaux soirs qui ressemblent au jour
Avec moins de clarté, mais avec plus d'amour,
Dans son parc, où jouaient le rayon et la brise,
Elle errait, toujours triste et toujours indécise,
Questionnant tout bas l'eau, le ciel, la forêt,
Écoutant au hasard les voix qu'elle entendait.

C'est dans ces moments-là que le jardin paisible,
La broussaille où remue un insecte invisible,
Le scarabée ami des feuilles, le lézard
Courant au clair de lune au fond du vieux puisard,
La faïence à fleur bleue où vit la plante grasse,
Le dôme oriental du sombre Val-de-Grâce,
Le cloître du couvent, brisé, mais doux encor,
Les marronniers, la verte allée aux boutons-d'or,
La statue où sans bruit se meut l'ombre des branches,
Les pâles liserons, les pâquerettes blanches,
Les cent fleurs du buisson, de l'arbre, du roseau,
Qui rendent en parfums ses chansons à l'oiseau,
Se mirent dans la mare ou se cachent dans l'herbe,
Ou qui, de l'ébénier chargeant le front superbe,
Au bord des clairs étangs se mêlant au bouleau,
Tremblent en grappes d'or dans les moires de l'eau,
Et le ciel scintillant derrière les ramées,
Et les toits répandant de charmantes fumées,
C'est dans ces moments-là, comme je vous le dis,
Que tout ce beau jardin, radieux paradis,
Tous ces vieux murs croulants, toutes ces jeunes roses,
Tous ces objets pensifs, toutes ces douces choses,
Parlèrent à ma mère avec l'onde et le vent,
Et lui dirent tout bas : - « Laisse-nous cet enfant ! »

« Laisse-nous cet enfant, pauvre mère troublée !
Cette prunelle ardente, ingénue, étoilée,
Cette tête au front pur qu'aucun deuil ne voila,
Cette âme neuve encor, mère, laisse-nous-la !
Ne vas pas la jeter au hasard dans la foule.
La foule est un torrent qui brise ce qu'il roule.
Ainsi que les oiseaux les enfants ont leurs peurs.
Laisse à notre air limpide, à nos moites vapeurs,
À nos soupirs, légers comme l'aile d'un songe,
Cette bouche où jamais n'a passé le mensonge,
Ce sourire naïf que sa candeur défend !
Ô mère au cœur profond, laisse-nous cet enfant !
Nous ne lui donnerons que de bonnes pensées ;
Nous changerons en jour ses lueurs commencées ;
Dieu deviendra visible à ses yeux enchantés ;
Car nous sommes les fleurs, les rameaux, les clartés,
Nous sommes la nature et la source éternelle
Où toute soif s'épanche, où se lave toute aile ;
Et les bois et les champs, du sage seul compris,
Font l'éducation de tous les grands esprits !
Laisse croître l'enfant parmi nos bruits sublimes.
Nous le pénétrerons de ces parfums intimes,
Nés du souffle céleste épars dans tout beau lieu,
Qui font sortir de l'homme et monter jusqu'à Dieu,
Comme le chant d'un luth, comme l'encens d'un vase,
L'espérance, l'amour, la prière, et l'extase !
Nous pencherons ses yeux vers l'ombre d'ici-bas,
Vers le secret de tout entr'ouvert sous ses pas.
D'enfant nous le ferons homme, et d'homme poète.
Pour former de ses sens la corolle inquiète,
C'est nous qu'il faut choisir ; et nous lui montrerons
Comment, de l'aube au soir, du chêne aux moucherons,
Emplissant tout, reflets, couleurs, brumes, haleines,
La vie aux mille aspects rit dans les vertes plaines.
Nous te le rendrons simple et des cieux ébloui :
Et nous ferons germer de toutes parts en lui
Pour l'homme, triste effet perdu sous tant de causes,
Cette pitié qui naît du spectacle des choses !
Laissez-nous cet enfant ! nous lui ferons un cœur
Qui comprendra la femme ; un esprit non moqueur,
Où naîtront aisément le songe et la chimère,
Qui prendra Dieu pour livre et les champs pour grammaire,
Une âme, pur foyer de secrètes faveurs,
Qui luira doucement sur tous les fronts rêveurs,
Et, comme le soleil dans les fleurs fécondées,
Jettera des rayons sur toutes les idées ! »

Ainsi parlaient, à l'heure où la ville se tait,
L'astre, la plante et l'arbre, - et ma mère écoutait.

Enfants ! ont-ils tenu leur promesse sacrée ?
Je ne sais. Mais je sais que ma mère adorée
Les crut, et, m'épargnant d'ennuyeuses prisons,
Confia ma jeune âme à leurs douces leçons.

Dès lors, en attendant la nuit, heure où l'étude
Rappelait ma pensée à sa grave attitude,
Tout le jour, libre, heureux, seul sous le firmament,
Je pus errer à l'aise en ce jardin charmant,
Contemplant les fruits d'or, l'eau rapide ou stagnante,
L'étoile épanouie et la fleur rayonnante,
Et les prés et les bois, que mon esprit le soir,
Revoyait dans Virgile ainsi qu'en un miroir.

Enfants ! aimez les champs, les vallons, les fontaines,
Les chemins que le soir emplit de voix lointaines,
Et l'onde et le sillon, flanc jamais assoupi,
Où germe la pensée à côté de l'épi.
Prenez-vous par la main et marchez dans les herbes ;
Regardez ceux qui vont liant les blondes gerbes ;
Épelez dans le ciel plein de lettres de feu,
Et, quand un oiseau chante, écoutez parler Dieu.
La vie avec le choc des passions contraires
Vous attend ; soyez bons, soyez vrais, soyez frères ;
Unis contre le monde où l'esprit se corrompt,
Lisez au même livre en vous touchant du front,
Et n'oubliez jamais que l'âme humble et choisie
Faite pour la lumière et pour la poésie,
Que les cœurs où Dieu met des échos sérieux
Pour tous les bruits qu'anime un sens mystérieux,
Dans un cri, dans un son, dans un vague murmure,
Entendent les conseils de toute la nature !

Le 31 mai 1839.
Harmony Sapphire Jan 2015
Put on a robe.
Your ****** don't need to be seen around the globe.
Just because I sparkle & glow,
don't make me a skanky ***.
Morals awaken, sin is forsaken.
It ain't love we will be making.
Nobody gets married anymore.
Most men just find a convient *****.
People with low standards, settle for less.
They may take a gander.
But they usually make a mess.
I'm not in the mood for anymore food.
© Harmony Sapphire . All rights reserved
jeffrey robin Sep 2010
the angelic
the guardian one
the hero
of the true aristocricy

i am
not a believer
in convient descriptions

i am understanding of how
the deceptions are placed

and so
cowardly believed

--
--
fellow man of any country

ARISE!

NOW!
Calliope Dec 2018
My heart is held in the hands of people who like to break things.
Chaos is their default, and
everything is my fault.
Why do the broken always find me?

They think I am a mirror, but I am a window.
Not fractured like them, but convient and translucent.
They keep their hands firm against my cold surface and stare through me while they continue to look for something.

My mosaic is just not for them.
L'enfant avait reçu deux balles dans la tête.
Le logis était propre, humble, paisible, honnête ;
On voyait un rameau bénit sur un portrait.
Une vieille grand'mère était là qui pleurait.
Nous le déshabillions en silence. Sa bouche,
Pâle, s'ouvrait ; la mort noyait son œil farouche ;
Ses bras pendants semblaient demander des appuis.
Il avait dans sa poche une toupie en buis.
On pouvait mettre un doigt dans les trous de ses plaies.
Avez-vous vu saigner la mûre dans les haies ?
Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend.
L'aïeule regarda déshabiller l'enfant,
Disant : - Comme il est blanc ! approchez donc la lampe.
Dieu ! ses pauvres cheveux sont collés sur sa tempe ! -

Et quand ce fut fini, le prit sur ses genoux.
La nuit était lugubre ; on entendait des coups
De fusil dans la rue où l'on en tuait d'autres.
- Il faut ensevelir l'enfant, dirent les nôtres.
Et l'on prit un drap blanc dans l'armoire en noyer.
L'aïeule cependant l'approchait du foyer
Comme pour réchauffer ses membres déjà roides.
Hélas ! ce que la mort touche de ses mains froides
Ne se réchauffe plus aux foyers d'ici-bas !
Elle pencha la tête et lui tira ses bas,
Et dans ses vieilles mains prit les pieds du cadavre.
- Est-ce que ce n'est pas une chose qui navre !
Cria-t-elle ; monsieur, il n'avait pas huit ans !
Ses maîtres, il allait en classe, étaient contents.
Monsieur, quand il fallait que je fisse une lettre,
C'est lui qui l'écrivait. Est-ce qu'on va se mettre
À tuer les enfants maintenant ? Ah ! mon Dieu !
On est donc des brigands ! Je vous demande un peu,
Il jouait ce matin, là, devant la fenêtre !
Dire qu'ils m'ont tué ce pauvre petit être
Il passait dans la rue, ils ont tiré dessus.
Monsieur, il était bon et doux comme un Jésus.
Moi je suis vieille, il est tout simple que je parte
Cela n'aurait rien fait à monsieur Bonaparte
De me tuer au lieu de tuer mon enfant ! -
Elle s'interrompit, les sanglots l'étouffant,
Puis elle dit, et tous pleuraient près de l'aïeule.
- Que vais-je devenir à présent toute seule ?

Expliquez-moi cela, vous autres, aujourd'hui.
Hélas ! je n'avais plus de sa mère que lui.
Pourquoi l'a-t-on tué ? je veux qu'on me l'explique.
L'enfant n'a pas crié vive la République. -
Nous nous taisions, debout et graves, chapeau bas,
Tremblant devant ce deuil qu'on ne console pas.

Vous ne compreniez point, mère, la politique.
Monsieur Napoléon, c'est son nom authentique,
Est pauvre, et même prince ; il aime les palais ;
Il lui convient d'avoir des chevaux, des valets,
De l'argent pour son jeu, sa table, son alcôve,
Ses chasses ; par la même occasion, il sauve
La famille, l'église et la société ;
Il veut avoir Saint-Cloud, plein de roses l'été,
Où viendront l'adorer les préfets et les maires
C'est pour cela qu'il faut que les vieilles grand'mères,
De leurs pauvres doigts gris que fait trembler le temps
Cousent dans le linceul des enfants de sept ans.

Jersey, le 2 décembre 1852.
(Mort le 31 décembre 1829.)

Hélas ! que fais-tu donc, ô Rabbe, ô mon ami,
Sévère historien dans la tombe endormi !

Je l'ai pensé souvent dans mes heures funèbres,
Seul près de mon flambeau qui rayait les ténèbres,
Ô noble ami, pareil aux hommes d'autrefois,
Il manque parmi nous ta voix, ta forte voix
Pleine de l'équité qui gonflait ta poitrine,
Il nous manque ta main qui grave et qui burine,
Dans ce siècle où par l'or les sages sont distraits,
Où l'idée est servante auprès des intérêts,
Temps de fruits avortés et de tiges rompues,
D'instincts dénaturés, de raisons corrompues,
Où, dans l'esprit humain tout étant dispersé,
Le présent au hasard flotte sur le passé !

Si parmi nous ta tête était debout encore,
Cette cime où vibrait l'éloquence sonore,
Au milieu de nos flots tu serais calme et grand.
Tu serais comme un pont posé sur ce courant.

Tu serais pour chacun la voix haute et sensée
Qui fait que tout brouillard s'en va de la pensée,
Et que la vérité, qu'en vain nous repoussions,
Sort de l'amas confus des sombres visions !

Tu dirais aux partis qu'ils font trop de poussière
Autour de la raison pour qu'on la voie entière ;
Au peuple, que la loi du travail est sur tous
Et qu'il est assez fort pour n'être pas jaloux ;
Au pouvoir, que jamais le pouvoir ne se venge,
Et que pour le penseur c'est un spectacle étrange
Et triste quand la loi, figure au bras d'airain,
Déesse qui ne doit avoir qu'un front serein,
Sort à de certains jours de l'urne consulaire
L'œil hagard, écumante et folle de colère !

Et ces jeunes esprits, à qui tu souriais,
Et que leur âge livre aux rêves inquiets,
Tu leurs dirais : « Amis, nés pour des temps prospères,
Oh ! n'allez pas errer comme ont erré vos pères !
Laissez mûrir vos fronts ! gardez-vous, jeunes gens,
Des systèmes dorés aux plumages changeants
Qui dans les carrefours s'en vont faire la roue !
Et de ce qu'en vos cœurs l'Amérique secoue,
Peuple à peine essayé, nation de hasard,
Sans tige, sans passé, sans histoire et sans art !
Et de cette' sagesse impie, envenimée,
Du cerveau de Voltaire éclose toute armée,
Fille de l'ignorance et de l'orgueil, posant
Les lois des anciens jours sur les mœurs d'à présent,
Qui refait un chaos partout où fut un monde,
Qui rudement enfonce, ô démence profonde !
Le casque étroit de Sparte au front du vieux Paris,
Qui dans les temps passés, mal lus et mal compris,
Viole effrontément tout sage pour lui faire
Un monstre qui serait la terreur de son père !
Si bien que les héros antiques tout tremblants
S'en sont voilé la face, et qu'après trois mille ans,
Par ses embrassements réveillé sous la pierre,
Lycurgue qu'elle épouse enfante Robespierre !  »

Tu nous dirais à tous : « Ne vous endormez pas !
Veillez, et soyez prêts ! car déjà pas à pas
La main de l'oiseleur dans l'ombre s'est glissée
Partout où chante un nid couvé par la pensée !
Car les plus nobles cœurs sont vaincus ou sont las !
Car la Pologne aux fers ne peut plus même, hélas !
Mordre le pied du czar appuyé sur sa gorge !
Car on voit chaque jour s'allonger dans la forge
La chaîne que les rois, craignant la liberté,
Font pour cette géante endormie à côté !
Ne vous endormez pas ! travaillez sans relâche !
Car les grands ont leur œuvre et les petits leur tâche,
Chacun a son ouvrage à faire. Chacun met
Sa pierre à l'édifice encor **** du sommet.
Qui croit avoir fini pour un roi qu'on dépose
Se trompe. Un roi qui tombe est toujours peu de chose.
Il est plus difficile et c'est un plus grand poids
De relever les mœurs que d'abattre les rois.
Rien chez vous n'est complet. La ruine ou l'ébauche.
L'épi n'est pas formé que votre main le fauche !
Vous êtes encombrés de plans toujours rêvés
Et jamais accomplis. Hommes, vous ne savez
Tant vous connaissez peu ce qui convient aux âmes,
Que faire des enfants ni que faire des femmes !
Où donc en êtes-vous ? Vous vous applaudissez
Pour quelques blocs de lois au hasard entassés !
Ah : l'heure du repos pour aucun n'est venue.
Travaillez ! Vous cherchez une chose inconnue,
Vous n'avez pas de foi, vous n'avez pas d'amour,
Rien chez vous n'est encore éclairé du vrai jour !
Crépuscule et brouillards que vos plus clairs systèmes !
Dans vos lois, dans vos mœurs, et dans vos esprits mêmes
Partout l'aube blanchâtre ou le couchant vermeil !
Nulle part le midi ! nulle part le soleil !  »

Tu parlerais ainsi dans des livres austères,
Comme parlaient jadis les anciens solitaires,
Comme parlent tous ceux devant qui l'on se tait,
Et l'on t'écouterait comme on les écoutait.
Et l'on viendrait vers toi dans ce siècle plein d'ombre
Où, chacun se heurtant aux obstacles sans nombre
Que faute de lumière on tâte avec la main,
Le conseil manque à l'âme et le guide au chemin !

Hélas ! à chaque instant des souffles de tempêtes
Amassent plus de brume et d'ombre sur nos têtes.
De moment en moment l'avenir s'assombrit.
Dans le calme du cœur, dans la paix de l'esprit,
Je t'adressais ces vers où mon âme sereine
N'a laissé sur ta pierre écumer nulle haine,
À toi qui dors couché dans le tombeau profond,
À toi qui ne sais plus ce que les hommes font !
Je t'adressais ces vers pleins de tristes présages.
Car c'est bien follement que nous nous croyions sages !
Le combat furieux recommence à gronder
Entre le droit de croître et le droit d'émonder ;
La bataille où les lois attaquent les idées
Se mêle de nouveau sur des mers mal sondées ;
Chacun se sent troublé comme l'eau sous le vent ;
Et moi-même, à cette heure, à mon foyer rêvant,
Voilà, depuis cinq ans qu'on oubliait Procuste,
Que j'entends aboyer au seuil du drame auguste
La censure à l'haleine immonde, aux ongles noirs,
Cette chienne au front bas qui suit tous les pouvoirs,
Vile, et mâchant toujours dans sa gueule souillée,
Ô muse ! quelque pan de ta robe étoilée !

Hélas ! que fais-tu donc, ô Rabbe, ô mon ami,
Sévère historien dans la tombe endormi !

Le 14 septembre 1835.
Il est certains esprits d'un naturel hargneux
Qui toujours ont besoin de guerre ;
Ils aiment à piquer, se plaisent à déplaire,
Et montrent pour cela des talents merveilleux.
Quant à moi, je les fuis sans cesse,
Eussent-ils tous les dons et tous les attributs :
J'y veux de l'indulgence ou de la politesse ;
C'est la parure des vertus.
Un hérisson, qu'une tracasserie
Avait forcé de quitter sa patrie,
Dans un grand terrier de lapins
Vint porter sa misanthropie.
Il leur conta ses longs chagrins,
Contre ses ennemis exhala bien sa bile,
Et finit par prier les hôtes souterrains
De vouloir lui donner asile.
Volontiers, lui dit le doyen :
Nous sommes bonnes gens, nous vivons comme frères,
Et nous ne connaissons ni le tien ni le mien ;
Tout est commun ici : nos plus grandes affaires
Sont d'aller, dès l'aube du jour,
Brouter le serpolet, jouer sur l'herbe tendre :
Chacun, pendant ce temps, sentinelle à son tour,
Veille sur le chasseur qui voudrait nous surprendre ;
S'il l'aperçoit, il frappe, et nous voilà blottis.
Avec nos femmes, nos petits,
Dans la gaîté, dans la concorde,
Nous passons les instants que le ciel nous accorde.
Souvent ils sont prompts à finir ;
Les panneaux, les furets, abrègent notre vie,
Raison de plus pour en jouir.
Du moins par l'amitié, l'amour et le plaisir,
Autant qu'elle a duré nous l'avons embellie :
Telle est notre philosophie.
Si cela vous convient, demeurez avec nous,
Et soyez de la colonie ;
Sinon, faites l'honneur à notre compagnie
D'accepter à dîner, puis retournez chez vous.
À ce discours plein de sagesse,
Le hérisson repart qu'il sera trop heureux
De passer ses jours avec eux.
Alors chaque lapin s'empresse
D'imiter l'honnête doyen
Et de lui faire politesse.
Jusques au soir tout alla bien.
Mais lorsqu'après souper la troupe réunie
Se mit à deviser des affaires du temps,
Le hérisson de ses piquants
Blesse un jeune lapin. Doucement, je vous prie,
Lui dit le père de l'enfant.
Le hérisson, se retournant,
En pique deux, puis trois, et puis un quatrième.
On murmure, on se fâche, on l'entoure en grondant.
Messieurs, s'écria-t-il, mon regret est extrême ;
Il faut me le passer, je suis ainsi bâti,
Et je ne puis pas me refondre.
Ma foi, dit le doyen, en ce cas, mon ami,
Tu peux aller te faire tondre.
Hannah Douglas Jun 2013
Lost in a phase...
Im lost in my own selfish thoughts
All leading to my desired resort
Plans straghities my convient ways
Is this just another phase?
I want to harm my body feel the pain! Embrace it hannah live life in vain
Love ill no longer feel again
DEATH DEATH DEATH
Chanting away all theses attempts fail each day
such an idiot! why do you want yo die? why do you wish to bit farewell?
dont worry youll just lock me up in my ******* cell! my hospital hell...
ill just lay here and watch myself decay can i have your attention before i sit in my pit-full messed up mind
Id like to say i love you all x
i sit here and wonder... is this what i want? to leave my family in frequent grief? just for my own sacrid  relief...
L'être que j'adore en ce monde,
Eût-il les pieds noirs et des poux,
C'est le mendiant, il m'inonde
Le cœur d'une extase profonde ;
Je lui baiserais les genoux.

D'abord il convient de vous dire
Que si je ne l'adorais pas,
Ça ferait peut-être sourire ;
On penserait : Hé ! le bon sire !
Il a le « trac » pour ses ducats.

Il a peur de faire l'aumône,
Ou qu'on le vole, il a raison
Dans la vie, ah ! tout n'est pas jaune,
Et mon ami le plus béjaune
Ne viendrait pas à la maison.

Ou, s'il venait, il voudrait faire,
Tout comme moi, les mêmes frais,
Nous compterions, quelle misère !
Et s'il me cassait, quoi ? son verre ?
Ah ! la tête que je ferais !

Je parlerais de ma famille
Tant, que c'en serait Han-Mer-Dent :
« J'ai ma femme, mon fils, ma fille ;
Oui, la petite est très gentille,
Mais ça coûte. - C'est évident ! »

Le mendiant, qu'est-ce qu'il coûte ?
Titus disait : un heureux jour.
Quand nous verrons plus d'une goutte,
Chacun trouvera sur sa route
Qu'avec cet homme, on fait l'amour.

Je l'aime, comme une parente,
Pauvre... mais ça... c'est un détail...,
D'une façon bien différente.
Si j'avais mille francs de rente.
Je lui donnerais... du travail.

Je lui dirais : Tu vas me faire
Un bonhomme sur ce papier.
- « Monsieur, je ne dessine guère, »
Alors... de me foutre en colère,
Trouves-tu cela trop... pompier ?

Il dessinerait son bonhomme
Bien ou mal, naturellement.
Je dirais : Combien ? - « Telle somme. »
Et je paierais ; c'est presque, en somme,
Ce que fait le Gouvernement.

Le mendiant, mais c'est mon frère !
Comment, mon frère ? Mais, c'est moi.
Je commence par me la faire,
La charité, la chose est claire.
Tu te la fais aussi, va, Toi.

Moi, souvent « je me le demande »
Et demande, quand ça me plaît.
Et bien ! pour ma langue gourmande,
Plus que la vôtre n'est normande,
Si saint Pierre ouvrait son volet

Seulement pour une seconde :
Si je suis là, si je le vois,
Bien que je doute qu'il réponde,
Je lui demande la plus ronde
Des lunes qui rient dans les bois.

Et si, - surprise ! et joie extrême ! -
J'entends : « tiens ! enfant, la voici ! »
Comme avec tes baisers que j'aime,
Je me barbouille tout de crème,
Sans seulement dire : merci.
Que je hais cet art de pédant,
Cette logique captieuse,
Qui d'une chose claire en fait une douteuse,
D'un principe erroné tire subtilement
Une conséquence trompeuse,
Et raisonne en déraisonnant !
Les grecs ont inventé cette belle manière.
Ils ont fait plus de mal qu'ils ne croyaient en faire.
Que Dieu leur donne paix ! Il s'agit d'un renard,
Grand argumentateur, célèbre babillard,
Et qui montrait la rhétorique.
Il tenait école publique,
Avait des écoliers qui payaient en poulets.
Un d'eux qu'on destinait à plaider au palais
Devait payer son maître à la première cause
Qu'il gagnerait : ainsi la chose
Avait été réglée et d'une et d'autre part.
Son cours étant fini, mon écolier renard
Intente un procès à son maître,
Disant qu'il ne doit rien. Devant le léopard
Tous les deux s'en vont comparaître.
Monseigneur, disait l'écolier,
Si je gagne, c'est clair, je ne dois rien payer ;
Si je perds, nulle est sa créance :
Car il convient que l'échéance
N'en devait arriver qu'après
Le gain de mon premier procès ;
Or, ce procès perdu, je suis quitte, je pense :
Mon dilemme est certain. Nenni,
Répondait aussitôt le maître :
Si vous perdez, payez, la loi l'ordonne ainsi ;
Si vous gagnez, sans plus remettre,
Payez, car vous avez signé
Promesse de payer au premier plaid gagné :
Vous y voilà. Je crois l'argument sans réponse.
Chacun attend alors que le juge prononce,
Et l'auditoire s'étonnait
Qu'il n'y jetât pas son bonnet.
Le léopard rêveur prit enfin la parole :
Hors de cour, leur dit-il ; défense à l'écolier
De continuer son métier,
Au maître de tenir école.
Cee Jun 2016
"Later" is word
I wish I never knew.
You couldn't imagine
What that word has put me through.
I put things off
"Later" caused me to procrastinate.
"Later" made me lazy
It made me hesitate.
"Later" ended my marriage
It destroyed my life.
"Later" has taken a toll on my family
"Later" caused a change in my wife.
She used to have faith in me
Because my word was bond.
"Later" became a part of my vocabulary
Now she is gone.
"Later" became a part of my speech
People started to hate to hear me say it.
They knew when I said "Later"
Whatever I had to do, I would somehow delay it.
I would take my time
& put things on hold.
I didn't think it was a problem
Because "Later" is what they were told.
My wife wanted to talk
"Later" was my reply.
"Later" never came
& I don't know why.
I really wanted to listen
But I just didn't try
She got tired of waiting for "Later"
So she told me Bye-Bye.
"Later" was convient
It seemed to be the right thing to say.
It seemed like an escape from things
I didn't want to do anyway.
"Later" will never be used again by me
I've learned my lesson well.
That word "Later"
Has made my life a living hell.
If by chance I have to use it
I'll be sure to follow through.
NEVER let that word "Later"
Consume or destroy you too.
I.

Ce petit bonhomme bleu
Qu'un souffle apporte et remporte,
Qui, dès que tu dors un peu,
Gratte de l'ongle à ta porte,

C'est mon rêve. Plein d'effroi,
Jusqu'à ton seuil il se glisse.
Il voudrait entrer chez toi
En qualité de caprice.

Si tu désires avoir
Un caprice aimable, leste,
Et prenant un air céleste
Sous les étoiles du soir,

Mon rêve, ô belle des belles,
Te convient ; arrangeons-nous.
Il a ton nom sur ses ailes
Et mon nom sur ses genoux.

Il est doux, ***, point morose,
Tendre, frais, d'azur baigné.
Quant à son ongle, il est rose,
Et j'en suis égratigné.

II.

Prends-le donc à ton service.
C'est un pauvre rêve fou ;
Mais pauvreté n'est pas vice.
Nul coeur ne ferme au verrou ;

Ton coeur, pas plus que mon âme,
N'est clos et barricadé.
Ouvre donc, ouvrez, madame,
A mon doux songe évadé.

Les heures pour moi sont lentes,
Car je souffre éperdument ;
Il vient sur ton front charmant
Poser ses ailes tremblantes.

T'obéir sera son voeu ;
Il dorlotera ton âme ;
Il fera chez toi du feu,
Et, s'il le peut, de la flamme.

Il fera ce qui te plaît ;
Prompt à voir tes désirs naître ;
Belle, il sera ton valet,
Jusqu'à ce qu'il soit ton maître.
Il est des cœurs épris du triste amour du laid.

Tu fus un de ceux-là, peintre à la rude brosse

Que Naples a salué du nom d'Espagnolet.


Rien ne put amollir ton âpreté féroce,

Et le splendide azur du ciel italien

N'a laissé nul reflet dans ta peinture atroce.


Chez toi, l'on voit toujours le noir Valencien,

Paysan hasardeux, mendiant équivoque,

More que le baptême à peine a fait chrétien.


Comme un autre le beau, tu cherches ce qui choque :

Les martyrs, les bourreaux, les gitanos, les gueux

Étalant un ulcère à côté d'une loque ;


Les vieux au chef branlant, au cuir jaune et rugueux,

Versant sur quelque Bible un flot de barbe grise,

Voilà ce qui convient à ton pinceau fougueux.


Tu ne dédaignes rien de ce que l'on méprise ;

Nul haillon, Ribeira, par toi n'est rebuté :

Le vrai, toujours le vrai, c'est ta seule devise !


Et tu sais revêtir d'une étrange beauté

Ces trois monstres abjects, effroi de l'art antique,

La Douleur, la Misère et la Caducité.


Pour toi, pas d'Apollon, pas de Vénus pudique ;

Tu n'admets pas un seul de ces beaux rêves blancs

Taillés dans le paros ou dans le pentélique.


Il te faut des sujets sombres et violents

Où l'ange des douleurs vide ses noirs calices,

Où la hache s'émousse aux billots ruisselants.


Tu sembles enivré par le vin des supplices,

Comme un César romain dans sa pourpre insulté,

Ou comme un victimaire après vingt sacrifices.


Avec quelle furie et quelle volupté

Tu retournes la peau du martyr qu'on écorche,

Pour nous en faire voir l'envers ensanglanté !


Aux pieds des patients comme tu mets la torche !

Dans le flanc de Caton comme tu fais crier

La plaie, affreuse bouche ouverte comme un porche !


D'où te vient, Ribeira, cet instinct meurtrier ?

Quelle dent t'a mordu, qui te donne la rage,

Pour tordre ainsi l'espèce humaine et la broyer ?


Que t'a donc fait le monde, et, dans tout ce carnage,

Quel ennemi secret de tes coups poursuis-tu ?

Pour tant de sang versé quel était donc l'outrage ?


Ce martyr, c'est le corps d'un rival abattu ;

Et ce n'est pas toujours au cœur de Prométhée

Que fouille l'aigle fauve avec son bec pointu.


De quelle ambition du ciel précipitée,

De quel espoir traîné par des coursiers sans frein,

Ton âme de démon était-elle agitée ?


Qu'avais-tu donc perdu pour être si chagrin ?

De quels amours tournés se composaient tes haines,

Et qui jalousais-tu, toi, peintre souverain ?


Les plus grands cœurs, hélas ! ont les plus grandes peines ;

Dans la coupe profonde il tient plus de douleurs ;

Le ciel se venge ainsi sur les gloires humaines.


Un jour, las de l'horrible et des noires couleurs,

Tu voulus peindre aussi des corps blancs comme neige,

Des anges souriants, des oiseaux et des fleurs,


Des nymphes dans les bois que le satyre assiège,

Des amours endormis sur un sein frémissant,

Et tous ces frais motifs chers au moelleux Corrège ;


Mais tu ne sus trouver que du rouge de sang,

Et quand du haut des cieux apportant l'auréole,

Sur le front de tes saints l'ange de Dieu descend,


En détournant les yeux, il la pose et s'envole !
Comme la voix d'un mort qui chanterait

Du fond de sa fosse,

Maîtresse, entends monter vers ton retrait

Ma voix aigre et fausse.


Ouvre ton âme et ton oreille au son

De ma mandoline :

Pour toi j'ai fait, pour toi, cette chanson

Cruelle et câline.


Je chanterai tes yeux d'or et d'onyx

Purs de toutes ombres,

Puis le Léthé de ton sein, puis le Styx

De tes cheveux sombres.


Comme la voix d'un mort qui chanterait

Du fond de sa fosse,

Maîtresse, entends monter vers ton retrait

Ma voix aigre et fausse.


Puis je louerai beaucoup, comme il convient,

Cette chair bénie

Dont le parfum opulent me revient

Les nuits d'insomnie.


Et pour finir, je dirai le baiser

De ta lèvre rouge,

Et ta douceur à me martyriser,

- Mon Ange ! - ma Gouge !


Ouvre ton âme et ton oreille au son

De ma mandoline :

Pour toi j'ai fait, pour toi, cette chanson

Cruelle et câline.
Domremy, 182...

Moi, que je sois royaliste !
C'est à peu près comme si
Le ciel devait rester triste
Quand l'aube a dit : Me voici !

Un roi, c'est un homme équestre,
Personnage à numéro,
En marge duquel de Maistre
Écrit : Roi, lisez : Bourreau.

Je n'y crois plus. Est-ce un crime
Que d'avoir, par ma cloison,
Vu ce point du jour sublime,
Le lever de la raison !

J'étais jadis à l'école
Chez ce pédant, le Passé ;
J'ai rompu cette bricole ;
J'épelle un autre A B C.

Mon livre, ô fils de Lutèce,
C'est la nature, alphabet
Où le lys n'est point altesse,
Où l'arbre n'est point gibet.

Maintenant, je te l'avoue,
Je ne crois qu'au droit divin
Du coeur, de l'enfant qui joue,
Du franc rire et du bon vin.

Puisque tu me fais visite
Sous mon chaume, à Domremy,
À toi le Grec, moi le Scythe,
J'ouvre mon âme à demi...

Pas tout à fait. - La feuillée
Doit voiler le carrefour,
Et la porte entrebâillée
Convient au timide amour.

J'aime, en ces bois que j'habite,
L'aurore ; et j'ai dans mon trou
Pour pareil, lé cénobite,
Pour contraire, le hibou.

Une femme me fascine ;
Comme Properce, j'entends
Une flûte tibicine
Dans les branches du printemps.

J'ai pour jeu la poésie ;
J'ai pour torture un minois,
Vieux style, et la jalousie,
Ce casse-tête chinois.

Je suis fou d'une charmeuse,
De Paris venue ici,
Dont les saules de la Meuse
Sont tous amoureux aussi.

Je l'ai suivie en Sologne,
Je la suis à Vaucouleurs.
Mon coeur rit, ma raison grogne,
Et me voilà dans les fleurs.

Je l'ai nommée Euryanthe.
J'en perds l'âme et l'appétit.
Circonstance atténuante :
Elle a le pied très petit.

Plains-moi. Telle est ma blessure.
Cela dit, amusons-nous.
Oublions tout, la censure,
Rome, et l'abbé Frayssinous.

Cours les bals, danse aux kermesses.
Les filles ont de la foi ;
Fais-toi tenir les promesses
Qu'elles m'ont faites à moi.

Ris, savoure, aime, déguste,
Et, libres, narguons un peu
Le roi, ce faux nez auguste
Que le prêtre met à Dieu.
Somewhere along this journey of lifeThe ninth commandment some have chosen to defy

'You shall not bear false witness against your neighbor'In short, we are not supposed to lie

But greed, unfaithfulness and plain meanness Has become a rule of reason or cause

They expect us to sit here like full-fledged idiots

Never questioning the who, where or why

You made me feel like I was losing my mind

All the answers I searched for I could not find

You always looked for something to tear us apart

Did it make you feel better with your sinful heart

to maybe

get your  kiss from my grave

so convient it would be cause you could

lay the flowers i gave you at my feet.

one day you will find the love i found

when i looked into your eyes

i hope that someday

the breaker of hearts will

find his way to you

as i watch from beneath my grave

For you reap what you sow,And you'll get your due.
© all rights reserved
christopher_trigger
Tu vois cela d'ici. Des ocres et des craies ;
Plaines où les sillons croisent leurs mille raies,
Chaumes à fleur de terre et que masque un buisson ;
Quelques meules de foin debout sur le gazon ;
De vieux toits enfumant le paysage bistre ;
Un fleuve qui n'est pas le Gange ou le Caystre,
Pauvre cours d'eau normand troublé de sels marins ;
A droite, vers le nord, de bizarres terrains
Pleins d'angles qu'on dirait façonnés à la pelle ;
Voilà les premiers plans ; une ancienne chapelle
Y mêle son aiguille, et range à ses côtés
Quelques ormes tortus, aux profils irrités,
Qui semblent, fatigués du zéphyr qui s'en joue,
Faire une remontrance au vent qui les secoue.
Une grosse charrette, au coin de ma maison,
Se rouille ; et, devant moi, j'ai le vaste horizon,
Dont la mer bleue emplit toutes les échancrures ;
Des poules et des coqs, étalant leurs dorures,
Causent sous ma fenêtre, et les greniers des toits
Me jettent, par instants, des chansons en patois.
Dans mon allée habite un cordier patriarche,
Vieux qui fait bruyamment tourner sa roue, et marche
A reculons, son chanvre autour des reins tordu.
J'aime ces flots où court le grand vent éperdu ;
Les champs à promener tout le jour me convient ;
Les petits villageois, leur livre en main, m'envient,
Chez le maître d'école où je me suis logé,
Comme un grand écolier abusant d'un congé.
Le ciel rit, l'air est pur ; tout le jour, chez mon hôte,
C'est un doux bruit d'enfants épelant à voix haute ;
L'eau coule, un verdier passe ; et moi, je dis : « Merci !
Merci, Dieu tout-puissant ! » Ainsi je vis ; ainsi,
Paisible, heure par heure, à petit bruit, j'épanche
Mes jours, tout en songeant à vous, ma beauté blanche !
J'écoute les enfants jaser, et, par moment,
Je vois en pleine mer, passer superbement,
Au-dessus des pigeons du tranquille village,
Quelque navire ailé qui fait un long voyage,
Et fuit sur l'Océan, par tous les vents traqué,
Qui, naguère dormait au port, le long du quai,
Et que n'ont retenu, **** des vagues jalouses,
Ni les pleurs des parents, ni l'effroi des épouses,
Ni le sombre reflet des écueils dans l'eau,
Ni l'importunité des sinistres oiseaux.

Près le Tréport, juin 18...
Elle me dit, un soir, en souriant :
- Ami, pourquoi contemplez-vous sans cesse
Le jour qui fuit, ou l'ombre qui s'abaisse,
Ou l'astre d'or qui monte à l'orient ?
Que font vos yeux là-haut ? je les réclame.
Quittez le ciel; regardez dans mon âme !

Dans ce ciel vaste, ombre où vous vous plaisez,
Où vos regards démesurés vont lire,
Qu'apprendrez-vous qui vaille mon sourire ?
Qu'apprendras-tu qui vaille nos baisers ?
Oh ! de mon coeur lève les chastes voiles.
Si tu savais comme il est plein d'étoiles !

Que de soleils ! vois-tu, quand nous aimons,
Tout est en nous un radieux spectacle.
Le dévouement, rayonnant sur l'obstacle,
Vaut bien Vénus qui brille sur les monts.
Le vaste azur n'est rien, je te l'atteste ;
Le ciel que j'ai dans l'âme est plus céleste !

C'est beau de voir un astre s'allumer.
Le monde est plein de merveilleuses choses.
Douce est l'aurore et douces sont les roses.
Rien n'est si doux que le charme d'aimer !
La clarté vraie et la meilleure flamme,
C'est le rayon qui va de l'âme à l'âme !

L'amour vaut mieux, au fond des antres frais,
Que ces soleils qu'on ignore et qu'on nomme.
Dieu mit, sachant ce qui convient à l'homme,
Le ciel bien **** et la femme tout près.
Il dit à ceux qui scrutent l'azur sombre :
"Vivez ! aimez ! le reste, c'est mon ombre !"

Aimons ! c'est tout. Et Dieu le veut ainsi.
Laisse ton ciel que de froids rayons dorent !
Tu trouveras, dans deux yeux qui t'adorent,
Plus de beauté, plus de lumière aussi !
Aimer, c'est voir, sentir, rêver, comprendre.
L'esprit plus grand s'ajoute au coeur plus tendre.

Viens, bien-aimé ! n'entends-tu pas toujours
Dans nos transports une harmonie étrange ?
Autour de nous la nature se change
En une lyre et chante nos amours.
Viens ! aimons-nous ! errons sur la pelouse
Ne songe plus au ciel ! j'en suis jalouse !

Ma bien-aimée ainsi tout bas parlait,
Avec son front posé sur sa main blanche,
Et l'oeil rêveur d'un ange qui se penche,
Et sa voix grave, et cet air qui me plaît ;
Belle et tranquille, et de me voir charmée,
Ainsi tout bas parlait ma bien-aimée.

Nos coeurs battaient ; l'extase m'étouffait ;
Les fleurs du soir entr'ouvraient leurs corolles ...
Qu'avez-vous fait, arbres, de nos paroles ?
De nos soupirs, rochers, qu'avez-vous fait ?
C'est un destin bien triste que le nôtre,
Puisqu'un tel jour s'envole comme un autre !

Ô souvenirs ! trésor dans l'ombre accru !
Sombre horizon des anciennes pensées !
Chère lueur des choses éclipsées !
Rayonnement du passé disparu !
Comme du seuil et du dehors d'un temple,
L'oeil de l'esprit en rêvant vous contemple !

Quand les beaux jours font place aux jours amers,
De tout bonheur il faut quitter l'idée ;
Quand l'espérance est tout à fait vidée,
Laissons tomber la coupe au fond des mers.
L'oubli ! l'oubli ! c'est l'onde où tout se noie ;
C'est la mer sombre où l'on jette sa joie.
Parfois c'est un devoir de féconder l'horreur.
Il convient qu'un feu sombre éclaire un empereur.
J'ai fait Les Châtiments. J'ai dû faire ce livre.
Moi que toute blancheur et toute grâce enivre,
Je me suis approché de la haine à regret.
J'ai senti qu'il fallait, quand l'honneur émigrait,
Mettre au-dessus du crime, en une ombre sereine,
Le resplendissement farouche de la peine,
Et j'ai fait flamboyer ce livre dans les cieux.
Haïr m'est dur. Mais quoi ! Lorsqu'un séditieux
Interrompt du progrès les glorieuses tâches,
Tue un peuple, et devient l'infâme Dieu des lâches,
Il faut qu'une lueur s'allume au firmament.
J'ai donc mis des rayons dans un livre inclément ;
J'ai soulevé du mal l'immense et triste voile ;
J'ai violé la nuit pour lui faire une étoile.
J'aime à vous voir en vos cadres ovales,

Portraits jaunis des belles du vieux temps,

Tenant en main des roses un peu pâles,

Comme il convient à des fleurs de cent ans.


Le vent d'hiver, en vous touchant la joue,

A fait mourir vos œillets et vos lis,

Vous n'avez plus que des mouches de boue

Et sur les quais vous gisez tout salis.


Il est passé le doux règne des belles ;

La Parabère avec la Pompadour

Ne trouveraient que des sujets rebelles,

Et sous leur tombe est enterré l'amour.


Vous, cependant, vieux portraits qu'on oublie,

Vous respirez vos bouquets sans parfums,

Et souriez avec mélancolie

Au souvenir de vos galants défunts.
Puis, déjà très anciens,

Des songes de souvenirs,

Si doux nécromanciens

D'encor pires avenirs :


Une fille, presque enfant,

Quasi zézayante un peu,

Dont on s'éprit en rêvant,

Et qu'on aima dans le bleu.


Mains qu'on baisa que souvent

Bouche aussi, cheveux aussi !

C'était l'âge triomphant

Sans feintise et sans souci.


Puis on eut tous les deux tort,

Mais l'autre n'en convient pas.

Et si c'est pour l'un la mort,

Pour l'autre c'est le trépas.


Montrez-vous, Dieu de douceur,

Fût-ce au suprême moment,

Pour qu'aussi l'âme, ma sœur,

Revive éternellement.

— The End —