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marriegegirl Jun 2014
<p><p>peu près sûr de l'ouverture tourné à droite à travers le dernier baiser .vous allez être tous sur ce mariage  <a href="http://www.modedomicile.com/robe-de-cocktail-c-6"><b>robe cocktail</b></a>  et ses bits vraiment remarquables .Des détails comme les trompettes pour célébrer l' M. nouvellement couronné et Mme ou la palette de couleurs tout à fait inattendu qui fonctionne dans une très belle manière .Prélasser dans la gloire de jolies fleurs par des conceptions et des images d'une abondance par Ashley Kelemen douce Marie et lorsque vous avez terminé ?Il ya même plus de cette soirée de fantaisie ici .\u003cp\u003ePartager cette superbe galerie ColorsSeasonsSpringSettingsEvent VenueStylesWhimsical <p>de la mariée .Notre goût typique peut être moderne .lumineux et coloré .et assez simple .Ce qui était amusant de notre mariage est nous avons délibérément décidé d'aller avec un design esthétique différent de ce que nous gravitons toujours vers .C'est tellement amusant de ne pas faire la même chose tout le temps!Nous ne voulions pas que nos amis disent: « Oui.c'est ce que nous avons pensé que nous verrions d'eux " .mais en même temps toujours voulu travailler dans tous les petits détails qui font toute l'affaire nous ( si traduisons par maladroitet bizarre ) .Nous sommes allés pour une vue d'ensemble et le sentiment que c'était plus glam et riche que <b>robe cocktail</b>  nous-mêmes tous les jours .comme il se doit pour notre mariage !Donc.à côté de vases d'or .magnifique profondes fleurs rouges et du linge de paillettes émeraude nous avions Tron jouer sur le grand écran et serviettes de cocktail de fantaisie avec des faits comme " requins mangent des personnes pour le plaisir . "Fondamentalement c'est ce que vous obtenez lorsque deux dorks décidé de jeter leur version d'une soirée de fantaisie .<p>Nous nous avions prévu et nous avons obtenu de bricolage beaucoup.ce qui signifie tous les détails reflètent exactement ce que nous aimons .Il était une tonne de travail et un travail d'amour .mais vraiment la peine pour le niveau de contrôle que nous avons pu avoir sur l'ensemble du processus .Nous sommes tous les deux perfectionnistes et nous sommes allés de l'autre fou avec tous les ajustements et  <p><a href="http://modedomicile.com/goods.php?id=2547" target="blank"><img width="240" height="320" src="http://188.138.88.219/imagesld/td//t35/productthumb/1/1664635353535393372.jpeg"></a></p>  tergiversations sur les petites choses .Je suis un chef de projet dans la construction et Brian est un électricien .alors je suis de planifier et d'expliquer ma vision .puis Brian compris comment y arriver dans la vie réelle .Il était un excellent partenariat !<p>Nous étions tellement heureux de nous associer avec les fournisseurs étonnantes qui ont obtenu totalement notre vision .Douce Marie Designs soufflé notre esprit avec l' arrangement floral jusqu'à vases super cool .TACT était incroyable pour aider à planifier tous les détails d'une journée .Nous aurions été perdus sans eux.Et bien sûr .rien ne vaut Marvimon pour créer l'ambiance et la sensation que nous allions pour Photographie <p>: Ashley Kelemen | Coordinateur: . TACTco | Floral Design : Sweet Marie Designs | gâteau : Wonder boulangerie | Cupcakes : My Sweet Cupcake | Brides Chaussures: Steve Madden | Restauration : Huntington  <a href="http://www.modedomicile.com/robe-de-cocktail-pour-mariage-c-69"><b>robe de cocktail pour mariage</b></a>  Restauration | Barman : Huntington Restauration | Brides robe : Watters Brides | DJ \u0026 Eclairage : DJ Twigz | Film Lab : Indie Film Lab | cheveux + Maquillage : 10.11 Maquillage | Linge de maison: La Tavola | Autres Desserts : Lecolonie suisse | photo Booth mobile Photo Booth | Photographie adjoint : Ryan Johnson Photographie | Location : Huntington Restauration | Lieu de mariage : MarvimonWatters est un membre de notre Look Book .Pour plus d'informations sur la façon dont les membres sont choisis .cliquez ici .Mobile Photo Booth est un membre de notre Little Black Book .Découvrez comment les membres sont choisis en visitant notre page de FAQ .Mobile Photo Booth voir le</p>
Celle, de qui l'Amour vainquit la fantaisie,
Que Jupiter conçut sous un Cygne emprunté ;
Cette sœur des Jumeaux, qui fit par sa beauté
Opposer toute Europe aux forces de l'Asie,

Disait à son mirouer (1), quand elle eut saisie
Sa face de vieillesse et de hideuseté (2) :
« Que mes premiers Maris insensés ont été
De s'armer pour jouir d'une chair si moisie !

« Dieux, vous êtes jaloux et pleins de cruauté !
Des Dames sans retour s'envole la beauté :
Aux serpents tous les ans vous ôtez la vieillesse. »

Ainsi disait Hélène, en remirant son teint.
Cet exemple est pour vous : cueillez votre jeunesse :
Quand on perd son Avril, en Octobre on s'en plaint.


1. Mirouer : Miroir.
2. Hideuseté : Laideur, répugnance.
13 May 2014
Fortissimo -A
The great fall,
into eerie suffocating darkness
piano pianissimo
leaving smiles on faces inverted,
frozen tears that never rolled down.
The menacing overture
grim and heavy,
crushing fortitude, grief and joy
clawing each other out,
lucidly.

Agitato -B
The angst builds,
wrenching the mind from its rational gaze
chromatic disorder seeps in,
another descent begins.
Agitation bleeds
into rivers of melancholy
flowing fervently to the ******
where famished ears await
the soulful drop of anticipation and girth.
Seduction, no heart could withstand
submission, no slave would surrender.

Coda -A*
Returning to where it began,
the exposition of extremes
a collapsing sky, a violent dream.
At the edge of belief,
madness is melody
poignantly orchestrated.
Fingers that questioned doom
have retorted swiftly.
The closing is at hand;
it ends quietly.
Morceaux de fantaisie (MDCCCXCII)
*Prelude in C-sharp minor, Op. 3, No. 2.*
Posted on October 25, 2013
Gem Palomar Nov 2021
under the pale moonlight,
thinly strapped slip dress,
it's only 2am daddy,
see those bright city lights
making way through my thighs

oh, I can only wish
that you were here
swaying and kissing me,
I'd be the baby to your daddy
be your little kitten

you don’t have to do anything,
just put your sweet kiss on me,
give your sweet little baby
something to toss and turn about
from night to dawn
Vyiirt'aan Nov 2017
Tempo grave, sempre sospirando

An inner nocturne
When I am writing my own opus
The ink stains carress my hand
Crossed out lines, struck down

I am my own symphony
The sad tones of E flat minor
Paint the walls of this chamber a naive black
It creases the sheet music that I play

The resonating chamber within its thorny grasp
Keep my hands from playing
As the melancholic tones
Play their song on their own


#


The piano plays
I         yet
  have
     to
       compose


The piano GLEAMS
Something


The piano SINGS
that    keeps    me


||: The piano LINGERS
From             choking
         myself


The piano SUFFERS
In an             eternal
         embrace

The   p i a n o   SCREAMS :||
The   p i a n o   CHOKES
The   p i a n o   DIES
the
      p i a n o

Of              needles
and             thorns

D.S. Al fine, senza repetizione
[re-up cause something went wrong apparently]
Something I just had vent. Don't worry
Il est un pays superbe, un pays de Cocagne, dit-on, que je rêve de visiter avec une vieille amie. Pays singulier, noyé dans les brumes de notre Nord, et qu'on pourrait appeler l'Orient de l'Occident, la Chine de l'Europe, tant la chaude et capricieuse fantaisie s'y est donné carrière, tant elle l'a patiemment et opiniâtrement illustré de ses savantes et délicates végétations.

Un vrai pays de Cocagne, où tout est beau, riche, tranquille, honnête ; où le luxe a plaisir à se mirer dans l'ordre ; où la vie est grasse et douce à respirer ; d'où le désordre, la turbulence et l'imprévu sont exclus ; où le bonheur est marié au silence ; où la cuisine elle-même est poétique, grasse et excitante à la fois ; où tout vous ressemble, mon cher ange.

Tu connais cette maladie fiévreuse qui s'empare de nous dans les froides misères, cette nostalgie du pays qu'on ignore, cette angoisse de la curiosité ? Il est une contrée qui te ressemble, où tout est beau, riche, tranquille et honnête, où la fantaisie a bâti et décoré une Chine occidentale, où la vie est douce à respirer, où le bonheur est marié au silence. C'est là qu'il faut aller vivre, c'est là qu'il faut aller mourir !

Oui, c'est là qu'il faut aller respirer, rêver et allonger les heures par l'infini des sensations. Un musicien a écrit l'Invitation à la valse ; quel est celui qui composera l'Invitation au voyage, qu'on puisse offrir à la femme aimée, à la sœur d'élection ?

Oui, c'est dans cette atmosphère qu'il ferait bon vivre, - là-bas, où les heures plus lentes contiennent plus de pensées, où les horloges sonnent le bonheur avec une plus profonde et plus significative solennité.

Sur des panneaux luisants, ou sur des cuirs dorés et d'une richesse sombre, vivent discrètement des peintures béates, calmes et profondes, comme les âmes des artistes qui les créèrent. Les soleils couchants, qui colorent si richement la salle à manger ou le salon, sont tamisés par de belles étoffes ou par ces hautes fenêtres ouvragées que le plomb divise en nombreux compartiments. Les meubles sont vastes, curieux, bizarres, armés de serrures et de secrets comme des âmes raffinées. Les miroirs, les métaux, les étoffes, l'orfèvrerie et la faïence y jouent pour les yeux une symphonie muette et mystérieuse ; et de toutes choses, de tous les coins, des fissures des tiroirs et des plis des étoffes s'échappe un parfum singulier, un revenez-y de Sumatra, qui est comme l'âme de l'appartement.

Un vrai pays de Cocagne, te dis-je, où tout est riche, propre et luisant, comme une belle conscience, comme une magnifique batterie de cuisine, comme une splendide orfèvrerie, comme une bijouterie bariolée ! Les trésors du monde y affluent, comme dans la maison d'un homme laborieux et qui a bien mérité du monde entier. Pays singulier, supérieur aux autres, comme l'Art l'est à la Nature, où celle-ci est réformée par le rêve, où elle est corrigée, embellie, refondue.

Qu'ils cherchent, qu'ils cherchent encore, qu'ils reculent sans cesse les limites de leur bonheur, ces alchimistes de l'horticulture ! Qu'ils proposent des prix de soixante et de cent mille florins pour qui résoudra leurs ambitieux problèmes ! Moi, j'ai trouvé ma tulipe noire et mon dahlia bleu !

Fleur incomparable, tulipe retrouvée, allégorique dahlia, c'est là, n'est-ce pas, dans ce beau pays si calme et si rêveur, qu'il faudrait aller vivre et fleurir ? Ne serais-tu pas encadrée dans ton analogie, et ne pourrais-tu pas te mirer, pour parler comme les mystiques, dans ta propre correspondance ?

Des rêves ! toujours des rêves ! et plus l'âme est ambitieuse et délicate, plus les rêves l'éloignent du possible. Chaque homme porte en lui sa dose d'***** naturel, incessamment sécrétée et renouvelée, et, de la naissance à la mort, combien comptons-nous d'heures remplies par la jouissance positive, par l'action réussie et décidée ? Vivrons-nous jamais, passerons-nous jamais dans ce tableau qu'a peint mon esprit, ce tableau qui te ressemble ?

Ces trésors, ces meubles, ce luxe, cet ordre, ces parfums, ces fleurs miraculeuses, c'est toi. C'est encore toi, ces grands fleuves et ces canaux tranquilles. Ces énormes navires qu'ils charrient, tout chargés de richesses, et d'où montent les chants monotones de la manœuvre, ce sont mes pensées qui dorment ou qui roulent sur ton sein. Tu les conduis doucement vers la mer qui est l'Infini, tout en réfléchissant les profondeurs du ciel dans la limpidité de ta belle âme ; - et quand, fatigués par la houle et gorgés des produits de l'Orient, ils rentrent au port natal, ce sont encore mes pensées enrichies qui reviennent de l'infini vers toi.
Paul d'Aubin Aug 2014
Nos jeunesses avec Monsieur Snoopy


C'était le noble fils d'Isky
Yorkshire au caractère vif
Betty l'avait eu en cadeau
De Ginou, comme un joyau.
Dans ses jeunes ans, vêtu
d'un pelage noir et boucle.
Il semblait une variété
d'écureuil plutôt qu'un chien
Mais sa passion était de jouer
Et de mordiller aussi .
Mais ce chiot était déjà
Un jeune combattant téméraire.


Venu avec nous a Lille
Il apprit a courir les pigeons du Beffroi.
L'été prenant le cargo avec nous pour la Corse,
Il débarquait aphone ayant aboyé toute la nuit.
Dans l'île, ce chien anglais se portait comme un charme,
et se jouait des ronces du maquis.
Il dégotta même une ruche sauvage d'abeilles près du ruisseau le "Fiume".


Mais de caractère dominant
Et n'ayant pas appris les mœurs de la meurtre,
Il refusa la soumission au dogue de "Zeze"; "Fakir",
qui le prit dans sa gueule et le fit tournoyer sous la camionnette du boucher ambulant.
Il en fut quitte pour quelques jours de peur panique,
Puis ne manqua point de frétiller de sa queue pour saluer le chef de meute selon la coutume des chiens.


Rentrés a Lille, je vis un film de Claude Lelouch,
Ou un restaurateur avait entraîné un coq a saluer les clients,
Aussitôt, je m'efforcais de renouveler l'exploit avec Snoopy juche sur mon épaule ou l'appui tête de notre Fiat.
Mais ce chien indépendant et fougueux ne voulut rien entendre.
Las et envolées les idées de montreur de chien savant.


Le chien Snoopy n'aimait guère l'eau, ni douce, ni salée,
mais une fois plonge dans les flots,
de ses pattes il se faisait des nageoires pour rejoindre sa maîtresse se baignant dans les flots.


Âgé  de seize ans, la grande vieillesse venue,
dont le malheur veut qu'elle marque le cadrant de cinq fractions de vies d'hommes,
Une année fatidique le désormais vieux chien fut gardée à  Luchon par mes parents pour lui éviter le chenil du cargo,
Aussi un soir attablés au restaurant "La Stonda" nous apprimes l'affligeante nouvelle,
Le vivace Snoopy n'était plus, Je nous revois encore les yeux baignés de larmes comme si nous avions perdu, la meilleure partie de notre jeune âge.
Car il fut le premier chien de notre âge adulte,
Notre fille Celia mêla ses pleurs aux nôtres,
et cette nouvelle pourtant bien prévisible apporta une touche de chagrin à ce mois d'août d'ordinaire, si plein de Lumière et de soleil.

Nous avions perdu notre premier chien et notre grand ami de ceux qui ne vous trahit jamais.
Snoopy fut pour nous notre premier amour de chien.
Solide cabot au poil argenté, aux oreilles en pointe dressées au moindre bruit.
Il accompagna nos jeunes années de couple, alors sans enfant,
et enjolivait notre vie par sa fantaisie et ses facéties.
Joli descendant des chiens de mineur du Yorkshire, il sut nous donner pour toute notre vie l'amour des chiens anglais.

Paul Arrighi
marriegegirl Jul 2014
Ça a été une semaine de l'absurde jolis traits .mais puis-je vous laisser sur un petit secret ?Nous aurions enregistré un des meilleurs pour la fin.Judy Pak .Loli événements et Matthew Ree sont que quelques-uns des grands noms derrière ce printemps swoonfest .et vous pouvez visiter la galerie complète pour beaucoup.beaucoup plus .Vendredi heureux .mes enfants !xoxo\u003cp\u003ePartager cette superbe galerie ColorsSeasonsSpringSettingsGardenStylesRomantic de Lauren de Loli événements .Bien que brève .printemps à New York est toujours rajeunissant et passionnant .Tout semble plus lumineux .plus heureux et tout plein de vie .Ce tournage a capturé exactement cela avec une parfaite dose de glamour et de fantaisie .Les beaux motifs des jardins d'Old Westbury était une évidence comme toile de fond .Tout y est luxuriante .réfléchi et tout simplement magnifique .Notre objectif en tant que fournisseurs de mariage de luxe était de capturer une certaine beauté grave tout en s'amusant et profiter du moment .Il est si facile de se laisser prendre et d'oublier de faire une pause et de prendre dans votre environnement .Cette séance est consacrée à créer un peu d' esprit d'aventure et un besoin de juste prendre une profonde respiration lente .

Photographie : Judy Pak | Photographie : Matthew Ree | Floral Design : Tashi et Bobo | Robe : Jenny Packham | gâteau : Ana Parzych | Coiffeur : Seonghee Park | Bridal Boutique : Gabriella New York | Location de robe : petite robe empruntée |postiches : Emily Riggs | Maquillage : Seunghyn robes demoiselles d honneur Seo de KAKABOKA | Props / table : Caverne de coquelicots et Posies | Styling / Set de table design: Loli Evénements | mariage Lieu: Old Westbury Gardens

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Dernière chance pour entrer mariage Styles Modcloth Fonds ContestHoneymoon de Registre annuel rêve SweepstakesA collier pavé de diamants disque JoyWilliams - Sonoma de voyageurs " Les jeux de Clay PotTWO de détente à DEUX SMPers chanceux de Duffield Lanea ensemble de flashcards de Apprendre à parler de mariage

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Félicitations Alexis qui a gagné 100 Day Challenge paquet d'or de mariée corpsEmily Riggs est un membre de notre Look Book .Pour plus d'informations sur la façon dont robe de mariée 2014 les membres sont choisis .cliquez ici .Gabriella New York Bridal Salon .Loli événements et Judy Pak Photographie sont membres de notre Little Black Book .Découvrez comment les membres sont choisis en visitant notre page de FAQ .Gabriella New York Salo nuptiale ... Afficher les événements PORTEFEUILLE loli voir le portfolio Judy Pak Photographie voir le
Data fata secutus.
DEVISE DES ST-JOHN.

Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte,
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte,
Et du premier consul, déjà, par maint endroit,
Le front de l'empereur brisait le masque étroit.
Alors dans Besançon, vieille ville espagnole,
Jeté comme la graine au gré de l'air qui vole,
Naquit d'un sang breton et lorrain à la fois
Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix ;
Si débile qu'il fut, ainsi qu'une chimère,
Abandonné de tous, excepté de sa mère,
Et que son cou ployé comme un frêle roseau
Fit faire en même temps sa bière et son berceau.
Cet enfant que la vie effaçait de son livre,
Et qui n'avait pas même un lendemain à vivre,
C'est moi. -

Je vous dirai peut-être quelque jour
Quel lait pur, que de soins, que de vœux, que d'amour,
Prodigués pour ma vie en naissant condamnée,
M'ont fait deux fois l'enfant de ma mère obstinée,
Ange qui sur trois fils attachés à ses pas
Épandait son amour et ne mesurait pas !

Ô l'amour d'une mère ! amour que nul n'oublie !
Pain merveilleux qu'un Dieu partage et multiplie !
Table toujours servie au paternel foyer !
Chacun en a sa part, et tous l'ont tout entier !

Je pourrai dire un jour, lorsque la nuit douteuse
Fera parler les soirs ma vieillesse conteuse,
Comment ce haut destin de gloire et de terreur
Qui remuait le monde aux pas de l'empereur,
Dans son souffle orageux m'emportant sans défense,
À tous les vents de l'air fit flotter mon enfance.
Car, lorsque l'aquilon bat ses flots palpitants,
L'océan convulsif tourmente en même temps
Le navire à trois ponts qui tonne avec l'orage,
Et la feuille échappée aux arbres du rivage !

Maintenant jeune encore et souvent éprouvé,
J'ai plus d'un souvenir profondément gravé,
Et l'on peut distinguer bien des choses passées
Dans ces plis de mon front que creusent mes pensées.
Certes, plus d'un vieillard sans flamme et sans cheveux,
Tombé de lassitude au bout de tous ses vœux,
Pâlirait s'il voyait, comme un gouffre dans l'onde,
Mon âme où ma pensée habite comme un monde,
Tout ce que j'ai souffert, tout ce que j'ai tenté,
Tout ce qui m'a menti comme un fruit avorté,
Mon plus beau temps passé sans espoir qu'il renaisse,
Les amours, les travaux, les deuils de ma jeunesse,
Et quoiqu'encore à l'âge où l'avenir sourit,
Le livre de mon cœur à toute page écrit !

Si parfois de mon sein s'envolent mes pensées,
Mes chansons par le monde en lambeaux dispersées ;
S'il me plaît de cacher l'amour et la douleur
Dans le coin d'un roman ironique et railleur ;
Si j'ébranle la scène avec ma fantaisie ;
Si j'entre-choque aux yeux d'une foule choisie
D'autres hommes comme eux, vivant tous à la fois
De mon souffle et parlant au peuple avec ma voix ;
Si ma tête, fournaise où mon esprit s'allume,
Jette le vers d'airain qui bouillonne et qui fume
Dans le rythme profond, moule mystérieux
D'où sort la strophe ouvrant ses ailes dans les cieux ;
C'est que l'amour, la tombe, et la gloire, et la vie,
L'onde qui fuit, par l'onde incessamment suivie,
Tout souffle, tout rayon, ou propice ou fatal,
Fait reluire et vibrer mon âme de cristal,
Mon âme aux mille voix, que le Dieu que j'adore
Mit au centre de tout comme un écho sonore !

D'ailleurs j'ai purement passé les jours mauvais,
Et je sais d'où je viens, si j'ignore où je vais.
L'orage des partis avec son vent de flamme
Sans en altérer l'onde a remué mon âme ;
Rien d'immonde en mon cœur, pas de limon impur
Qui n'attendît qu'un vent pour en troubler l'azur !

Après avoir chanté, j'écoute et je contemple,
À l'empereur tombé dressant dans l'ombre un temple,
Aimant la liberté pour ses fruits, pour ses fleurs,
Le trône pour son droit, le roi pour ses malheurs ;
Fidèle enfin au sang qu'ont versé dans ma veine
Mon père, vieux soldat, ma mère, vendéenne !

Juin 1830.
Paul d'Aubin Dec 2016
Le Troquet le Méribel à Croix-Daurade

(Chronique des années de Blues et de fièvres)

C'était un bar de Croix-Daurade,
Dans les années soixante-dix,
Placé sur la route d'Albi,
Près du Lycée Raymond-Naves
Qui lui donnait sa clientèle
De jeunes gens émerveillés
De découvrir leur liberté
**** des regards de leurs parents
Ce bar était dans l’air du temps,
Des banquettes de moleskine
Un jukebox passant les tubes
De ces «golden seventies»
dont les jeunesses s’étaient saisies
Pour jeter les bases d’un Monde
Qui puisse leur ressembler un peu
Les chansons étaient leurs bannières :
Parfois «Let It Be» des Beatles, parfois
«My Sweet Lord» de Georges Harrison
Quelque fois, l'harmonica de Dylan
Évoquant Monsieur «Tambourine Man»,
Et bien d'autres que j’ai oubliées.
Nous buvions le plus souvent
Des petits noirs sans soif ni fin,
Parfois quelques bières pour les garçons
Des diabolos menthe pour les filles.
Nos conversations infinies,
S'enflammaient d'esquisses de flirt,
Et nous étions tous fascinés,
par leurs regards pareil à des aimants,
Leurs les longs cheveux dénoués,
et leurs yeux emplis de lumière.
Les filles nous semblaient belles et douces
Et nous n'osions pas assez le leur dire.
Mais leur présence charmante
Piquaient notre fièvre de «Tchatcher»
Lorsqu'il y eu la grève au lycée,
Suite aux blessures infligées
au normalien, Richard Deshayes
Le café devint un vrai QG,
Où nous préparions nos expéditions,
Des militants vinrent recruter,
Et nous initièrent aux querelles
Qui n'avaient rien à envier
A celles des Byzantins assiégés.
Il y avait le bel Alfredo,
Et des étudiants qui faisaient
Tourner la tête aux Lycéennes .
C’étaient comme l’écrivit Louis Aragon :
«Des temps déraisonnables»
Mais c’était une époque de fantaisie
Ou le demain se conjuguait
Au rythme de notre insolence
Et d’une soif de vivre sans pareil.

Paul Arrighi
(Chronique des années de Blues et de fièvres dans les années 1970 à19 72 )
Lorsque l'on veut monter aux tours des cathédrales,

On prend l'escalier noir qui roule ses spirales,

Comme un serpent de pierre au ventre d'un clocher.


L'on chemine d'abord dans une nuit profonde,

Sans trèfle de soleil et de lumière blonde,

Tâtant le mur des mains, de peur de trébucher ;


Car les hautes maisons voisines de l'église

Vers le pied de la tour versent leur ombre grise,

Qu'un rayon lumineux ne vient jamais trancher.


S'envolant tout à coup, les chouettes peureuses

Vous flagellent le front de leurs ailes poudreuses,

Et les chauves-souris s'abattent sur vos bras ;


Les spectres, les terreurs qui hantent les ténèbres,

Vous frôlent en passant de leurs crêpes funèbres ;

Vous les entendez geindre et chuchoter tout bas.


À travers l'ombre on voit la chimère accroupie

Remuer, et l'écho de la voûte assoupie

Derrière votre pas suscite un autre pas.


Vous sentez à l'épaule une pénible haleine,

Un souffle intermittent, comme d'une âme en peine

Qu'on aurait éveillée et qui vous poursuivrait.


Et si l'humidité fait des yeux de la voûte,

Larmes du monument, tomber l'eau goutte à goutte,

Il semble qu'on dérange une ombre qui pleurait.


Chaque fois que la vis, en tournant, se dérobe,

Sur la dernière marche un dernier pli de robe,

Irritante terreur, brusquement disparaît.


Bientôt le jour, filtrant par les fentes étroites,

Sur le mur opposé trace des lignes droites,

Comme une barre d'or sur un écusson noir.


L'on est déjà plus haut que les toits de la ville,

Édifices sans nom, masse confuse et vile,

Et par les arceaux gris le ciel bleu se fait voir.


Les hiboux disparus font place aux tourterelles,

Qui lustrent au soleil le satin de leurs ailes

Et semblent roucouler des promesses d'espoir.


Des essaims familiers perchent sur les tarasques,

Et, sans se rebuter de la laideur des masques,

Dans chaque bouche ouverte un oiseau fait son nid.


Les guivres, les dragons et les formes étranges

Ne sont plus maintenant que des figures d'anges,

Séraphiques gardiens taillés dans le granit,


Qui depuis huit cents ans, pensives sentinelles,

Dans leurs niches de pierre, appuyés sur leurs ailes,

Montent leur faction qui jamais ne finit.


Vous débouchez enfin sur une plate-forme,

Et vous apercevez, ainsi qu'un monstre énorme,

La Cité grommelante, accroupie alentour.


Comme un requin, ouvrant ses immenses mâchoires,

Elle mord l'horizon de ses mille dents noires,

Dont chacune est un dôme, un clocher, une tour.


À travers le brouillard, de ses naseaux de plâtre

Elle souffle dans l'air son haleine bleuâtre,

Que dore par flocons un chaud reflet de jour.


Comme sur l'eau qui bout monte et chante l'écume,

Sur la ville toujours plane une ardente brume,

Un bourdonnement sourd fait de cent bruits confus :


Ce sont les tintements et les grêles volées

Des cloches, de leurs voix sonores ou fêlées,

Chantant à plein gosier dans leurs beffrois touffus ;


C'est le vent dans le ciel et l'homme sur la terre ;

C'est le bruit des tambours et des clairons de guerre,

Ou des canons grondeurs sonnant sur leurs affûts ;


C'est la rumeur des chars, dont la prompte lanterne

File comme une étoile à travers l'ombre terne,

Emportant un heureux aux bras de son désir ;


Le soupir de la vierge au balcon accoudée,

Le marteau sur l'enclume et le fait sur l'idée,

Le cri de la douleur ou le chant du plaisir.


Dans cette symphonie au colossal orchestre,

Que n'écrira jamais musicien terrestre,

Chaque objet fait sa note impossible à saisir.


Vous pensiez être en haut ; mais voici qu'une aiguille,

Où le ciel découpé par dentelles scintille,

Se présente soudain devant vos pieds lassés.


Il faut monter encore dans la mince tourelle,

L'escalier qui serpente en spirale plus frêle,

Se pendant aux crampons de **** en **** placés.


Le vent, d'un air moqueur, à vos oreilles siffle,

La goule étend sa griffe et la guivre renifle,

Le vertige alourdit vos pas embarrassés.


Vous voyez **** de vous, comme dans des abîmes,

S'aplanir les clochers et les plus hautes cimes ;

Des aigles les plus fiers vous dominez l'essor.


Votre sueur se fige à votre front en nage ;

L'air trop vif vous étouffe : allons, enfant, courage !

Vous êtes près des cieux ; allons, un pas encore !


Et vous pourrez toucher, de votre main surprise,

L'archange colossal que fait tourner la brise,

Le saint Michel géant qui tient un glaive d'or ;


Et si, vous accoudant sur la rampe de marbre,

Qui palpite au grand vent, comme une branche d'arbre,

Vous dirigez en bas un œil moins effrayé,


Vous verrez la campagne à plus de trente lieues,

Un immense horizon, bordé de franges bleues,

Se déroulant sous vous comme un tapis rayé ;


Les carrés de blé d'or, les cultures zébrées,

Les plaques de gazon de troupeaux noirs tigrées ;

Et, dans le sainfoin rouge, un chemin blanc frayé ;


Les cités, les hameaux, nids semés dans la plaine,

Et partout, où se groupe une famille humaine,

Un clocher vers le ciel, comme un doigt s'allongeant.


Vous verrez dans le golfe, aux bras des promontoires,

La mer se diaprer et se gaufrer de moires,

Comme un kandjiar turc damasquiné d'argent ;


Les vaisseaux, alcyons balancés sur leurs ailes,

Piquer l'azur lointain de blanches étincelles

Et croiser en tous sens leur vol intelligent.


Comme un sein plein de lait gonflant leurs voiles ronde,

Sur la foi de l'aimant ils vont chercher des mondes,

Des rivages nouveaux sur de nouvelles mers :


Dans l'Inde, de parfums, d'or et de soleil pleine,

Dans la Chine bizarre, aux tours de porcelaine,

Chimérique pays peuplé de dragons verts ;


Ou vers Otaïti, la belle fleur des ondes,

De ses longs cheveux noirs tordant les perles blondes,

Comme une autre Vénus, fille des flots amers ;


À Ceylan, à Java, plus **** encore peut-être,

Dans quelque île déserte et dont on se rend maître,

Vers une autre Amérique échappée à Colomb.


Hélas ! Et vous aussi, sans crainte, ô mes pensées,

Livrant aux vents du ciel vos ailes empressées,

Vous tentez un voyage aventureux et long.


Si la foudre et le nord respectent vos antennes,

Des pays inconnus et des îles lointaines

Que rapporterez-vous ? De l'or, ou bien du plomb ?...


La spirale soudain s'interrompt et se brise.

Comme celui qui monte au clocher de l'église,

Me voici maintenant au sommet de ma tour.


J'ai planté le drapeau tout au haut de mon œuvre.

Ah ! Que depuis longtemps, pauvre et rude manœuvre,

Insensible à la joie, à la vie, à l'amour,


Pour garder mon dessin avec ses lignes pures,

J'émousse mon ciseau contre des pierres dures,

Élevant à grande peine une assise par jour !


Pendant combien de mois suis-je resté sous terre,

Creusant comme un mineur ma fouille solitaire,

Et cherchant le roc vif pour mes fondations !


Et pourtant le soleil riait sur la nature ;

Les fleurs faisaient l'amour, et toute créature

Livrait sa fantaisie au vent des passions ;


Le printemps dans les bois faisait courir la sève,

Et le flot, en chantant, venait baiser la grève ;

Tout n'était que parfum, plaisir, joie et rayons !


Patient architecte, avec mes mains pensives

Sur mes piliers trapus inclinant mes ogives,

Je fouillais sous l'église un temple souterrain ;


Puis l'église elle-même, avec ses colonnettes,

Qui semble, tant elle a d'aiguilles et d'arêtes,

Un madrépore immense, un polypier marin ;


Et le clocher hardi, grand peuplier de pierre,

Où gazouillent, quand vient l'heure de la prière,

Avec les blancs ramiers, des nids d'oiseaux d'airain.


Du haut de cette tour à grande peine achevée,

Pourrais-je t'entrevoir, perspective rêvée,

Terre de Chanaan où tendait mon effort ?


Pourrai-je apercevoir la figure du monde,

Les astres dans le ciel accomplissant leur ronde,

Et les vaisseaux quittant et regagnant le port ?


Si mon clocher passait seulement de la tête

Les toits ou les tuyaux de la ville, ou le faîte

De ce donjon aigu qui du brouillard ressort ;


S'il était assez haut pour découvrir l'étoile

Que la colline bleue avec son dos me voile,

Le croissant qui s'écorne au toit de la maison ;


Pour voir, au ciel de smalt, les flottantes nuées,

Par le vent du matin mollement remuées,

Comme un troupeau de l'air secouer leur toison ;


Et la gloire, la gloire, astre et soleil de l'âme,

Dans un océan d'or, avec le globe en flamme,

Majestueusement monter à l'horizon !
Across those waves,
How romanticised in my mind,
So serene, so free of care,
The light filtered just right,
Over perfect faces,
Through beautiful trees,
Strolling down quaint lanes,
Exchanged smiles,
Eyes caught on each other,
For a moment that transcends language,
When all that matters is now,
Such fantasies,
But...perhaps?
Some fantasies come true, after all.
Time to find out...
Mélancolie est au fond de mon cœur ;
De chants joyeux n'ai pas la fantaisie ;
Plaintes, soupirs, accents de la douleur,
Voilà les chants de la mélancolie.
Cesse, ô ma voix ! cesse de soupirer
Chanson d'amour où peignais mon martyre :
À d'autres vers j'ai vu Daphné sourire.
Tais-toi, ma lyre ! Ah ! laisse-moi pleurer !

Plus ne prétends en langage des dieux
Chanter Daphné, chanter ma vive flamme :
Chanson d'amour irait jusqu'à ses yeux ;
Chanson d'amour n'irait plus à son âme.
Hier encor l'entendais assurer
Qu'un seul berger faisait chanson jolie :
C'est mon rival. Toi, que l'ingrate oublie,
Tais-toi, ma lyre ! Ah ! laisse-moi pleurer !

Si bien sentir vaut mieux que bien chanter,
Si bien aimer vaut mieux que bien le dire,
Las ! mieux que moi pouvait-on mériter
Le seul suffrage auquel ma muse aspire ?
Mais nouveauté, je le veux déclarer,
Séduit souvent la plus sage bergère.
Puisque Daphné comme une autre est légère,
Tais-toi, ma lyre ! Ah ! laisse-moi pleurer !

Quoi, vous allez la chercher malgré moi,
Vers indiscrets, enfants de jalousie !
Daphné vous lit : dieux ! quel est mon effroi !
Daphné sourit : dieux ! ma peine est finie !
Plus la douleur ne me doit tourmenter ;
À mon rival retournez, ma tristesse.
Mes vers encor plairaient à ma maîtresse ?
Tais-toi, chagrin ! Ah ! laisse-moi chanter !

Écrit en 1789.
Si vous croyez que je vais dire
Qui j'ose aimer,
Je ne saurais, pour un empire,
Vous la nommer.

Nous allons chanter à la ronde,
Si vous voulez,
Que je l'adore et qu'elle est blonde
Comme les blés.

Je fais ce que sa fantaisie
Veut m'ordonner,
Et je puis, s'il lui faut ma vie,
La lui donner.

Du mal qu'une amour ignorée
Nous fait souffrir,
J'en porte l'âme déchirée
Jusqu'à mourir.

Mais j'aime trop pour que je die
Qui j'ose aimer,
Et je veux mourir pour ma mie
Sans la nommer.
Alfred, j'ai vu des jours où nous vivions en frères,
Servant les mêmes dieux aux autels littéraires :
Le ciel n'avait formé qu'une âme pour deux corps ;
Beaux jours d'épanchement, d'amour et d'harmonie,
Où ma voix à la tienne incessamment unie
Allait se perdre au ciel en de divins accords.

Qui de nous a changé ? Pourquoi dans la carrière
L'un court-il en avant, laissant l'autre en arrière ?
Lequel des deux soldats a déserté les rangs ?
Pourquoi ces deux vaisseaux qui naviguaient ensemble,
Désespérant déjà d'un port qui les rassemble,
Vont-ils chercher si **** des bords si différents ?

Je n'ai pas dévoué mon maître aux gémonies,
Je n'ai pas abreuvé de fiel et d'avanies
L'idole où mes genoux s'usaient à se plier :
Je n'ai point du passé répudié la trace,
J'y suis resté fidèle, et n'ai point, comme Horace,
Au milieu du combat jeté mon bouclier.

Non, c'est toi qui changeas. Un nom qui se révèle
T'éblouit des rayons de sa gloire nouvelle.
Tu vois dans le bourgeon le fruit qui doit mûrir :
Mécène du Virgile et saint Jean du Messie,
Tu répands en tous lieux la saint Prophétie,
Tu sèmes la parole et tu la fais fleurir.

Je ne suis pas de ceux qui vont dans les ******
S'inspirer aux lueurs blafardes des bougies,
Qui dans l'air obscurci par les vapeurs du vin,
Tentent de ranimer leur muse exténuée,
Comme un vieillard flétri qu'une prostituée
Sous ses baisers impurs veut réchauffer en vain.

C'est ainsi que j'entends l'œuvre de poésie :
Chacun de nous s'est fait l'art à sa fantaisie,
Chacun de nous l'a vu d'un différent côté.
Prisme aux mille couleurs, chaque œil en saisit une
Suivant le point divers où l'a mis la fortune :
Dieu lui seul peut tout voir dans son immensité.

Conserve la croyance et respecte la nôtre,
Apôtre dévoué de la gloire d'un autre ;
Fais-toi du nouveau Dieu confesseur et martyr,
Ne crois pas que mon cœur cède comme une argile
Ni que ta voix, prêchant le nouvel Évangile,
Si chaude qu'elle soit, puisse me convertir.

Adieu. Garde ta foi, garde ton opulence.
Laisse-moi recueillir mon cœur dans le silence,
Laisse-moi consumer mes jours comme un reclus ;
Pardonne cependant à cette rêverie,
C'est le chant d'un proscrit en quittant la patrie,
C'est la voix d'un ami que tu n'entendras plus.
SHAKESPEARE.
À lui la baguette magique
Le pouvoir de tout enchaîner ;
Il riva la Nature aux plis de sa tunique,
Et la Création a su le couronner.

MILTON.
Son esprit était un pactole
Dont les flots roulaient de l'or pur,
Un temple à la vertu dont la vaste coupole
Se perdait dans les cieux au milieu de l'azur.

THOMPSON.
Après le jour la nuit obscure,
Après les saisons les saisons,
Ses chants qui sont gravés au sein de la nature
Iront de l'avenir dorer les horizons.

GRAY.
D'un vol grandiose il s'élève,
La foudre il la brave de l'œil,
Le nuage orageux il le passe, puis s'enlève
Lumineuse trainée au sein de son orgueil.

BURNS.
De la lyre de sa patrie
Il fit vibrer les plus doux sons,
Et son âme de feu, céleste rêverie
Se fondit dans des flots d'admirables chansons.

SOUTHEY.
Où règne la nécromancie
Dans les pays orientaux,
Il aimait promener sa riche fantaisie,
Son esprit à cheval sur les vieux fabliaux.

COLERIDGE.
Par le charme de sa magie
Au clair de la lune le soir
Il évoquait le preux, et du preux la vigie,
La superstition, hôte du vieux manoir.

WORDSWORTH.
Au livre de philosophie
Il suspendit sa harpe un jour,
Là, placé près des lacs, il chante, il magnifie
Dans ses paisibles vers la nature et l'amour.

CAMPBELL.
Enfant gâté de la nature
L'art polit son vers enchanteur,
Il sut pincer sa lyre et gracieuse et pure,
Pour amuser l'esprit, et réchauffer le cœur.

SCOTT.
Il chante, et voyez ! là s'élance
Le Roman que l'on croyait mort,
Et la Chevalerie et la Dague et la Lance,
Sortent de l'Arsenal poussés par son ressort !

WILSON.
Son chant comme une hymne sacrée
S'infiltre de l'oreille au cœur ;
On croirait qu'il vous vient de la voûte éthérée
La voix d'un chérubin, d'un saint enfant de chœur.

HEMANS.
Elle ouvre la source des larmes
Et les fait doucement couler,
La pitié dans ses vers elle a les plus doux charmes
Et le lecteur ému s'y laisse affrioler.

SHELLEY.
Un rocher nu, bien solitaire
Au **** par de là l'océan,
Crévassé par le choc des volcans, du tonnerre,
Voilà quel fut Shelley, l'audacieux Titan !

HOGG.
Vêtu d'un rayon de lumière
Qu'il sut voler à l'arc-en-ciel,
Il voit fée et lutin danser dans la clairière,
Et faire le sabbat **** de tout œil mortel.

BYRON.
La tête ceinte de nuages,
Ses pieds étaient jonchés de fleurs,
L'ivresse et la gaité, le calme et les orages
Trouvent en ses beaux vers un écho dans les cœurs.

MOORE.
Couronné de vertes louanges
Et pour chaque œuvre tour à tour,
Moore dans les bosquets se plait avec les anges
À chanter les plaisirs de son Dieu... de l'Amour !
Enfants ! - Oh ! revenez ! Tout à l'heure, imprudent,
Je vous ai de ma chambre exilés en grondant,
Rauque et tout hérissé de paroles moroses.
Et qu'aviez-vous donc fait, bandits aux lèvres roses ?
Quel crime ? quel exploit ? quel forfait insensé ?
Quel vase du Japon en mille éclats brisé ?
Quel vieux portrait crevé ? Quel beau missel gothique
Enrichi par vos mains d'un dessin fantastique ?
Non, rien de tout cela. Vous aviez seulement,
Ce matin, restés seuls dans ma chambre un moment,
Pris, parmi ces papiers que mon esprit colore,
Quelques vers, groupe informe, embryons près d'éclore,
Puis vous les aviez mis, prompts à vous accorder,
Dans le feu, pour jouer, pour voir, pour regarder
Dans une cendre noire errer des étincelles,
Comme brillent sur l'eau de nocturnes nacelles,
Ou comme, de fenêtre en fenêtre, on peut voir
Des lumières courir dans les maisons le soir.

Voilà tout. Vous jouiez et vous croyiez bien faire.

Belle perte, en effet ! beau sujet de colère !
Une strophe, mal née au doux bruit de vos jeux,
Qui remuait les mots d'un vol trop orageux !
Une ode qui chargeait d'une rime gonflée
Sa stance paresseuse en marchant essoufflée !
De lourds alexandrins l'un sur l'autre enjambant
Comme des écoliers qui sortent de leur banc !
Un autre eût dit : - Merci ! Vous ôtez une proie
Au feuilleton méchant qui bondissait de joie
Et d'avance poussait des rires infernaux
Dans l'antre qu'il se creuse au bas des grands journaux.
Moi, je vous ai grondés. Tort grave et ridicule !

Nains charmants que n'eût pas voulu fâcher Hercule,
Moi, je vous ai fait peur. J'ai, rêveur triste et dur,
Reculé brusquement ma chaise jusqu'au mur,
Et, vous jetant ces noms dont l'envieux vous nomme,
J'ai dit : - Allez-vous-en ! laissez-moi seul ! - Pauvre homme !
Seul ! le beau résultat ! le beau triomphe ! seul !
Comme on oublie un mort roulé dans son linceul,
Vous m'avez laissé là, l'oeil fixé sur ma porte,
Hautain, grave et puni. - Mais vous, que vous importe !
Vous avez retrouvé dehors la liberté,
Le grand air, le beau parc, le gazon souhaité,
L'eau courante où l'on jette une herbe à l'aventure,
Le ciel bleu, le printemps, la sereine nature,
Ce livre des oiseaux et des bohémiens,
Ce poème de Dieu qui vaut mieux que les miens,
Où l'enfant peut cueillir la fleur, strophe vivante,
Sans qu'une grosse voix tout à coup l'épouvante !
Moi, je suis resté seul, toute joie ayant fui,
Seul avec ce pédant qu'on appelle l'ennui.
Car, depuis le matin assis dans l'antichambre,
Ce docteur, né dans Londres, un dimanche, en décembre,
Qui ne vous aime pas, ô mes pauvres petits,
Attendait pour entrer que vous fussiez sortis.
Dans l'angle où vous jouiez il est là qui soupire,
Et je le vois bâiller, moi qui vous voyais rire !

Que faire ? lire un livre ? oh non ! - dicter des vers ?
A quoi bon ? - Emaux bleus ou blancs, céladons verts,
Sphère qui fait tourner tout le ciel sur son axe,
Les beaux insectes peints sur mes tasses de Saxe,
Tout m'ennuie, et je pense à vous. En vérité,
Vous partis, j'ai perdu le soleil, la gaîté,
Le bruit joyeux qui fait qu'on rêve, le délire
De voir le tout petit s'aider du doigt pour lire,
Les fronts pleins de candeur qui disent toujours oui,
L'éclat de rire franc, sincère, épanoui,
Qui met subitement des perles sur les lèvres,
Les beaux grands yeux naïfs admirant mon vieux Sèvres,
La curiosité qui cherche à tout savoir,
Et les coudes qu'on pousse en disant : Viens donc voir !

Oh ! certes, les esprits, les sylphes et les fées
Que le vent dans ma chambre apporte par bouffées,
Les gnomes accroupis là-haut, près du plafond,
Dans les angles obscurs que mes vieux livres font,
Les lutins familiers, nains à la longue échine,
Qui parlent dans les coins à mes vases de Chine.
Tout l'invisible essaim de ces démons joyeux
A dû rire aux éclats, quand là, devant leurs yeux,
Ils vous ont vus saisir dans la boîte aux ébauches
Ces hexamètres nus, boiteux, difformes, gauches,
Les traîner au grand jour, pauvres hiboux fâchés,
Et puis, battant des mains, autour du feu penchés,
De tous ces corps hideux soudain tirant une âme,
Avec ces vers si laids faire une belle flamme !

Espiègles radieux que j'ai fait envoler,
Oh ! revenez ici chanter, danser, parler,
Tantôt, groupe folâtre, ouvrir un gros volume,
Tantôt courir, pousser mon bras qui tient ma plume,
Et faire dans le vers que je viens retoucher
Saillir soudain un angle aigu comme un clocher
Qui perce tout à coup un horizon de plaines.
Mon âme se réchauffe à vos douces haleines.
Revenez près de moi, souriant de plaisir,
Bruire et gazouiller, et sans peur obscurcir
Le vieux livre où je lis de vos ombres penchées,
Folles têtes d'enfants ! gaîtés effarouchées !

J'en conviens, j'avais tort, et vous aviez raison.
Mais qui n'a quelquefois grondé hors de saison ?
Il faut être indulgent. Nous avons nos misères.
Les petits pour les grands ont tort d'être sévères.
Enfants ! chaque matin, votre âme avec amour
S'ouvre à la joie ainsi que la fenêtre au jour.
Beau miracle, vraiment, que l'enfant, *** sans cesse,
Ayant tout le bonheur, ait toute la sagesse !
Le destin vous caresse en vos commencements.
Vous n'avez qu'à jouer et vous êtes charmants.
Mais nous, nous qui pensons, nous qui vivons, nous sommes
Hargneux, tristes, mauvais, ô mes chers petits hommes !
On a ses jours d'humeur, de déraison, d'ennui.
Il pleuvait ce matin. Il fait froid aujourd'hui.
Un nuage mal fait dans le ciel tout à l'heure
A passé. Que nous veut cette cloche qui pleure ?
Puis on a dans le coeur quelque remords. Voilà
Ce qui nous rend méchants. Vous saurez tout cela,
Quand l'âge à votre tour ternira vos visages,
Quand vous serez plus grands, c'est-à-dire moins sages.

J'ai donc eu tort. C'est dit. Mais c'est assez punir,
Mais il faut pardonner, mais il faut revenir.
Voyons, faisons la paix, je vous prie à mains jointes.
Tenez, crayons, papiers, mon vieux compas sans pointes,
Mes laques et mes grès, qu'une vitre défend,
Tous ces hochets de l'homme enviés par l'enfant,
Mes gros chinois ventrus faits comme des concombres,
Mon vieux tableau trouvé sous d'antiques décombres,
Je vous livrerai tout, vous toucherez à tout !
Vous pourrez sur ma table être assis ou debout,
Et chanter, et traîner, sans que je me récrie,
Mon grand fauteuil de chêne et de tapisserie,
Et sur mon banc sculpté jeter tous à la fois
Vos jouets anguleux qui déchirent le bois !
Je vous laisserai même, et gaîment, et sans crainte,
Ô prodige ! en vos mains tenir ma bible peinte,
Que vous n'avez touchée encor qu'avec terreur,
Où l'on voit Dieu le père en habit d'empereur !

Et puis, brûlez les vers dont ma table est semée,
Si vous tenez à voir ce qu'ils font de fumée !
Brûlez ou déchirez ! - Je serais moins clément
Si c'était chez Méry, le poète charmant,
Que Marseille la grecque, heureuse et noble ville,
Blonde fille d'Homère, a fait fils de Virgile.
Je vous dirais : - " Enfants, ne touchez que des yeux
A ces vers qui demain s'envoleront aux cieux.
Ces papiers, c'est le nid, retraite caressée,
Où du poète ailé rampe encor la pensée.
Oh ! n'en approchez pas ! car les vers nouveau-nés,
Au manuscrit natal encore emprisonnés,
Souffrent entre vos mains innocemment cruelles.
Vous leur blessez le pied, vous leur froissez les ailes ;
Et, sans vous en douter, vous leur faites ces maux
Que les petits enfants font aux petits oiseaux. "

Mais qu'importe les miens ! - Toute ma poésie,
C'est vous, et mon esprit suit votre fantaisie.
Vous êtes les reflets et les rayonnements
Dont j'éclaire mon vers si sombre par moments.
Enfants, vous dont la vie est faite d'espérance,
Enfants, vous dont la joie est faite d'ignorance,
Vous n'avez pas souffert et vous ne savez pas,
Quand la pensée en nous a marché pas à pas,
Sur le poète morne et fatigué d'écrire
Quelle douce chaleur répand votre sourire !
Combien il a besoin, quand sa tête se rompt,
De la sérénité qui luit sur votre front ;
Et quel enchantement l'enivre et le fascine,
Quand le charmant hasard de quelque cour voisine,
Où vous vous ébattez sous un arbre penchant,
Mêle vos joyeux cris à son douloureux chant !

Revenez donc, hélas ! revenez dans mon ombre,
Si vous ne voulez pas que je sois triste et sombre,
Pareil, dans l'abandon où vous m'avez laissé,
Au pêcheur d'Etretat, d'un long hiver lassé,
Qui médite appuyé sur son coude, et s'ennuie
De voir à sa fenêtre un ciel rayé de pluie.
I

Le carnaval s'en va, les roses vont éclore ;
Sur les flancs des coteaux déjà court le gazon.
Cependant du plaisir la frileuse saison
Sous ses grelots légers rit et voltige encore,
Tandis que, soulevant les voiles de l'aurore,
Le Printemps inquiet paraît à l'horizon.

II

Du pauvre mois de mars il ne faut pas médire ;
Bien que le laboureur le craigne justement,
L'univers y renaît ; il est vrai que le vent,
La pluie et le soleil s'y disputent l'empire.
Qu'y faire ? Au temps des fleurs, le monde est un enfant ;
C'est sa première larme et son premier sourire.

III

C'est dans le mois de mars que tente de s'ouvrir
L'anémone sauvage aux corolles tremblantes.
Les femmes et les fleurs appellent le zéphyr ;
Et du fond des boudoirs les belles indolentes,
Balançant mollement leurs tailles nonchalantes,
Sous les vieux marronniers commencent à venir.

IV

C'est alors que les bals, plus joyeux et plus rares,
Prolongent plus longtemps leurs dernières fanfares ;
À ce bruit qui nous quitte, on court avec ardeur ;
La valseuse se livre avec plus de langueur :
Les yeux sont plus hardis, les lèvres moins avares,
La lassitude enivre, et l'amour vient au coeur.

V

S'il est vrai qu'ici-bas l'adieu de ce qu'on aime
Soit un si doux chagrin qu'on en voudrait mourir,
C'est dans le mois de mars, c'est à la mi-carême,
Qu'au sortir d'un souper un enfant du plaisir
Sur la valse et l'amour devrait faire un poème,
Et saluer gaiement ses dieux prêts à partir.

VI

Mais qui saura chanter tes pas pleins d'harmonie,
Et tes secrets divins, du vulgaire ignorés,
Belle Nymphe allemande aux brodequins dorés ?
Ô Muse de la valse ! ô fleur de poésie !
Où sont, de notre temps, les buveurs d'ambroisie
Dignes de s'étourdir dans tes bras adorés ?

VII

Quand, sur le Cithéron, la Bacchanale antique
Des filles de Cadmus dénouait les cheveux,
On laissait la beauté danser devant les dieux ;
Et si quelque profane, au son de la musique,
S'élançait dans les choeurs, la prêtresse impudique
De son thyrse de fer frappait l'audacieux.

VIII

Il n'en est pas ainsi dans nos fêtes grossières ;
Les vierges aujourd'hui se montrent moins sévères,
Et se laissent toucher sans grâce et sans fierté.
Nous ouvrons à qui veut nos quadrilles vulgaires ;
Nous perdons le respect qu'on doit à la beauté,
Et nos plaisirs bruyants font fuir la volupté.

IX

Tant que régna chez nous le menuet gothique,
D'observer la mesure on se souvint encor.
Nos pères la gardaient aux jours de thermidor,
Lorsqu'au bruit des canons dansait la République,
Lorsque la Tallien, soulevant sa tunique,
Faisait de ses pieds nus claquer les anneaux d'or.

X

Autres temps, autres moeurs ; le rythme et la cadence
Ont suivi les hasards et la commune loi.
Pendant que l'univers, ligué contre la France,
S'épuisait de fatigue à lui donner un roi,
La valse d'un coup d'aile a détrôné la danse.
Si quelqu'un s'en est plaint, certes, ce n'est pas moi.

XI

Je voudrais seulement, puisqu'elle est notre hôtesse,
Qu'on sût mieux honorer cette jeune déesse.
Je voudrais qu'à sa voix on pût régler nos pas,
Ne pas voir profaner une si douce ivresse,
Froisser d'un si beau sein les contours délicats,
Et le premier venu l'emporter dans ses bras.

XII

C'est notre barbarie et notre indifférence
Qu'il nous faut accuser ; notre esprit inconstant
Se prend de fantaisie et vit de changement ;
Mais le désordre même a besoin d'élégance ;
Et je voudrais du moins qu'une duchesse, en France,
Sût valser aussi bien qu'un bouvier allemand.
Soudain je t'ai si fort pressée
Pour sentir ton cœur bien à moi,
Que je t'en ai presque blessée,
Et tu m'as demandé pourquoi.

Un mot, un rien, m'a tout à l'heure
Fait étreindre ainsi mon trésor,
Comme, au moindre vent qui l'effleure,
L'avare en hâte étreint son or ;

La porte de sa cave est sûre,
Il en tient dans son poing la clé,
Mais, par le trou de la serrure,
Un filet d'air froid a soufflé ;

Et pendant qu'il comptait dans l'ombre
Son trésor écu par écu,
Savourant le titre et le nombre,
Il a senti le souffle aigu !

Il serre en vain sa clé chérie,
Vainement il s'est verrouillé,
Avant d'y réfléchir il crie
Comme s'il était dépouillé !

C'est que l'instinct fait sentinelle,
C'est que l'âme du possesseur
N'ose jamais plier qu'une aile,
Ô ma sainte amie, ô ma sœur !

C'est que ma richesse tardive,
Fruit de mes soupirs quotidiens,
Me semble encore fugitive
Au moment même où je la tiens !

Et cette épargne que j'amasse
A beau grandir en sûreté,
Je crois, au moindre vent qui passe,
Qu'un ravisseur a fureté...

Et je fais aussitôt l'épreuve
De tout le deuil qui peut tenir
Dans une âme absolument veuve
Où l'amour n'a plus d'avenir.

Alors je tremble et te supplie
D'un anxieux et long regard...
Oh ! Pardonne-moi la folie
De trembler encore ; si **** !

Hélas ! L'habitude en est prise :
Tu n'as que si **** deviné
Combien le doute martyrise,
Impérissable une fois né.

Dans l'âge (qui n'est plus le nôtre)
Où bat le cœur à découvert,
Le mien, plus exposé qu'un autre,
Puisqu'il t'aimait, a plus souffert ;

Ah ! Tout cœur où l'amour habite
Recèle un pouvoir de souffrir
Dont il ignore la limite,
Tant qu'il souffre sans en mourir ;

Et j'ignorais, naïf encore,
Combien le calice est profond
Que ta main douce emmielle et dore
Sans jamais en montrer le fond ;

Car tu savais, déjà coquette,
Ménager longtemps la douleur
En faisant, d'un coup de baguette,
Naître un mirage dans un pleur.

Que de froideurs instantanées
Ont ébranlé longtemps ma foi !
Enfin la pente des années
T'a fait pencher le front sur moi,

Et j'ai cru que ma jalousie,
Humble tigresse aux reins ployés,
Bien rompue à ta fantaisie,
Dormait de fatigue à tes pieds ;

Voilà pourtant qu'une pensée,
Moins qu'un soupçon, moins qu'une erreur,
- Une rêverie insensée
M'a fait tressaillir de terreur ;

Cet éclair de peur indicible
Tout à coup m'a fait entrevoir,
Aux obscurs confins du possible,
Un abîme de désespoir.
Quand d'une aube d'amour mon âme se colore,
Quand je sens ma pensée, ô chaste amant de Laure,
**** du souffle glacé d'un vulgaire moqueur,
Eclore feuille à feuille au plus profond du cœur,
Je prends ton livre saint qu'un feu céleste embrase,
Où si souvent murmure à côté de l'extase
La résignation au sourire fatal,
Ton beau livre, où l'on voit, comme un flot de cristal
Qui sur un sable d'or coule à sa fantaisie,
Tant d'amour ruisseler sur tant de poésie !
Je viens à ta fontaine, ô maître ! et je relis
Tes vers mystérieux par la grâce amollis,
Doux trésor, fleur d'amour qui, dans les bois recluse,
Laisse après cinq cents ans sont odeur à Vaucluse !
Et tandis que je lis, rêvant, presque priant,
Celui qui me verrait me verrait souriant,
Car, **** des bruits du monde et des sombres ******,
Tes pudiques chansons, tes nobles élégies,
Vierges au doux profil, sœurs au regard d'azur,
Passent devant mes yeux, portant sur leur front pur,
Dans les sonnets sculptés, comme dans des amphores,
Ton beau style, étoilé de fraîches métaphores !

Le 14 octobre 1835.
Here's a sigh to those who love me,
And a smile to those who hate ;
And whatever sky's above me,
Here's a heart for every fate.
BYRON.


Amis ! c'est donc Rouen, la ville aux vieilles rues,
Aux vieilles tours, débris des races disparues,
La ville aux cent clochers carillonnant dans l'air,
Le Rouen des châteaux, des hôtels, des bastilles,
Dont le front hérissé de flèches et d'aiguilles
Déchire incessamment les brumes de la mer ;

C'est Rouen qui vous a ! Rouen qui vous enlève !
Je ne m'en plaindrai pas. J'ai souvent fait ce rêve
D'aller voir Saint-Ouen à moitié démoli,
Et tout m'a retenu, la famille, l'étude,
Mille soins, et surtout la vague inquiétude
Qui fait que l'homme craint son désir accompli.

J'ai différé. La vie à différer se passe.
De projets en projets et d'espace en espace
Le fol esprit de l'homme en tout temps s'envola.
Un jour enfin, lassés du songe qui nous leurre,
Nous disons : " Il est temps. Exécutons! c'est l'heure. "
Alors nous retournons les yeux : la mort est là !

Ainsi de mes projets. Quand vous verrai-je, Espagne,
Et Venise et son golfe, et Rome et sa campagne,
Toi, Sicile que ronge un volcan souterrain,
Grèce qu'on connaît trop, Sardaigne qu'on ignore,
Cités de l'aquilon, du couchant, de l'aurore,
Pyramides du Nil, cathédrales du Rhin !

Qui sait ? Jamais peut-être. Et quand m'abriterai-je
Près de la mer, ou bien sous un mont blanc de neige,
Dans quelque vieux donjon, tout plein d'un vieux héros,
Où le soleil, dorant les tourelles du faîte,
N'enverra sur mon front que des rayons de fête
Teints de pourpre et d'azur au prisme des vitraux ?

Jamais non plus, sans doute. En attendant, vaine ombre,
Oublié dans l'espace et perdu dans le nombre,
Je vis. J'ai trois enfants en cercle à mon foyer ;
Et lorsque la sagesse entr'ouvre un peu ma porte,
Elle me crie : Ami ! sois content. Que t'importe
Cette tente d'un jour qu'il faut sitôt ployer !

Et puis, dans mon esprit, des choses que j'espère
Je me fais cent récits, comme à son fils un père.
Ce que je voudrais voir je le rêve si beau !
Je vois en moi des tours, des Romes, des Cordoues,
Qui jettent mille feux, muse, quand tu secoues
Sous leurs sombres piliers ton magique flambeau !

Ce sont des Alhambras, de hautes cathédrales,
Des Babels, dans la nue enfonçant leurs spirales,
De noirs Escurials, mystérieux séjour,
Des villes d'autrefois, peintes et dentelées,
Où chantent jour et nuit mille cloches ailées,
Joyeuses d'habiter dans des clochers à jour !

Et je rêve ! Et jamais villes impériales  
N'éclipseront ce rêve aux splendeurs idéales.
Gardons l'illusion ; elle fuit assez tôt.
Chaque homme, dans son coeur, crée à sa fantaisie
Tout un monde enchanté d'art et de poésie.
C'est notre Chanaan que nous voyons d'en haut.

Restons où nous voyons. Pourquoi vouloir descendre,
Et toucher ce qu'on rêve, et marcher dans la cendre ?
Que ferons-nous après ? où descendre ? où courir ?
Plus de but à chercher ! plus d'espoir qui séduise !
De la terre donnée à la terre promise
Nul retour ; et Moïse a bien fait de mourir !

Restons **** des objets dont la vue est charmée.
L'arc-en-ciel est vapeur, le nuage est fumée.
L'idéal tombe en poudre au toucher du réel.
L'âme en songes de gloire ou d'amour se consume.
Comme un enfant qui souffle en un flocon d'écume,
Chaque homme enfle une bulle où se reflète un ciel !

Frêle bulle d'azur, au roseau suspendue,
Qui tremble au moindre choc et vacille éperdue !
Voilà tous nos projets, nos plaisirs, notre bruit !
Folle création qu'un zéphyr inquiète !
Sphère aux mille couleurs, d'une goutte d'eau faite !
Monde qu'un souffle crée et qu'un souffle détruit !

Le saurons-nous jamais ? Qui percera nos voiles,
Noirs firmaments, semés de nuages d'étoiles ?
Mer, qui peut dans ton lit descendre et regarder ?
Où donc est la science ? Où donc est l'origine ?
Cherchez au fond des mers cette perle divine,
Et, l'océan connu, l'âme reste à sonder !

Que faire et que penser ? Nier, douter, ou croire ?
Carrefour ténébreux ! triple route! nuit noire !
Le plus sage s'assied sous l'arbre du chemin,
Disant tout bas : J'irai, Seigneur, où tu m'envoies.
Il espère, et, de ****, dans les trois sombres voies,
Il écoute, pensif, marcher le genre humain !

Mai 1830.
Qui m'appelle à cette heure, et par le temps qu'il fait ?
C'est une douce voix, c'est la voix d'une fille :
Ah ! je te reconnais ; c'est toi, Muse gentille !
Ton souvenir est un bienfait.
Inespéré retour ! aimable fantaisie !
Après un an d'exil, qui t'amène vers moi ?
Je ne t'attendais plus, aimable Poésie ;
Je ne t'attendais plus, mais je rêvais à toi.

**** du réduit obscur où tu viens de descendre,
L'amitié, le bonheur, la gaîté, tout a fui :
Ô ma Muse ! est-ce toi que j'y devais attendre ?
Il est fait pour les pleurs et voilé par l'ennui.
Ce triste balancier, dans son bruit monotone,
Marque d'un temps perdu l'inutile lenteur ;
Et j'ai cru vivre un siècle, hélas ! quand l'heure sonne
Vide d'espoir et de bonheur.

L'hiver est tout entier dans ma sombre retraite :
Quel temps as-tu daigné choisir ?
Que doucement par toi j'en suis distraite !
Oh ! quand il nous surprend, qu'il est beau, le plaisir !
D'un foyer presque éteint la flamme salutaire
Par intervalle encor trompe l'obscurité :
Si tu veux écouter ma plainte solitaire,
Nous causerons à sa clarté.

Écoute, Muse, autrefois vive et tendre,
Dont j'ai perdu la trace au temps de mes malheurs,
As-tu quelque secret pour charmer les douleurs ?
Viens, nul autre que toi n'a daigné me l'apprendre.
Écoute ! nous voilà seules dans l'univers.
Naïvement je vais tout dire :
J'ai rencontré l'Amour, il a brisé ma lyre ;
Jaloux d'un peu de bruit, il a brûlé mes vers.

« Je t'ai chanté, lui dis-je, et ma voix, faible encore,
Dans ses premiers accents parut juste et sonore :
Pourquoi briser ma lyre ? elle essayait ta loi.
Pourquoi brûler mes vers ? je les ai faits pour toi.
Si des jeunes amants tu troubles le délire,
Cruel, tu n'auras plus de fleurs dans ton empire ;
Il en faut à mon âge, et je voulais, un jour,
M'en parer pour te plaire, et te les rendre, Amour !

« Déjà, je te formais une simple couronne,
Fraîche, douce en parfums. Quand un cœur pur la donne,
Peux-tu la dédaigner ? Je te l'offre à genoux :
Souris à mon orgueil et n'en sois point jaloux.
Je n'ai jamais senti cet orgueil pour moi-même ;
Mais il dit mon secret, mais il prouve que j'aime.
Eh bien ! fais le partage en généreux vainqueur :
Amour, pour toi la gloire, et pour moi le bonheur !
C'est un bonheur d'aimer, c'en est un de le dire.
Amour, prends ma couronne, et laisse-moi ma lyre ;
Prends mes vœux, prends ma vie ; enfin, prends tout, cruel !
Mais laisse-moi chanter au pied de ton autel. »

Et lui : « Non, non ! ta prière me blesse.
Dans le silence obéis à ma loi :
Tes yeux en pleurs, plus éloquents que toi,
Revoleront assez ma force et ta faiblesse. »
Muse, voilà le ton de ce maître si doux.
Je n'osai lui répondre, et je versai des larmes ;
Je sentis ma blessure, et je connus ses armes.
Pauvre lyre ! je fus muette comme vous !

L'ingrat ! il a puni jusques à mon silence.
Lassée enfin de sa puissance,
Muse, je te redonne et mes vœux et mes chants
Viens leur prêter ta grâce, et rends-les plus touchants.

Mais tu pâlis, ma chère, et le froid t'a saisie !
C'est l'hiver qui t'opprime et ternit tes couleurs.
Je ne puis t'arrêter, charmante Poésie ;
Adieu ! tu reviendras dans la saison des fleurs.
J'ai mon sérail comme un prince d'Asie,
Riche en beautés pour un immense amour ;
Je leur souris selon ma fantaisie :
J'aime éternellement la dernière choisie,
Et je les choisis tour à tour.

Ce ne sont pas ces esclaves traîtresses
Que l'Orient berce dans la langueur ;
Ce ne sont pas de vénales maîtresses :
C'est un vierge harem d'amantes sans caresses,
Car mon harem est dans mon cœur.

N'y cherchez point les boîtes parfumées,
Ni la guitare aux soupirs frémissants ;
Chants et parfums ne sont qu'air et fumées :
C'est ma jeunesse même, ô douces bien-aimées,
Que je vous brûle pour encens !

Les gardiens noirs que le soupçon dévore
Selon mes vœux ne vous cacheraient pas ;
Ma jalousie est plus farouche encore :
Elle est toute en mon âme, et le vent même ignore
Les noms que je lui dis tout bas.
Si autrefois sous l'ombre de Gastine
Avons joué quelque chanson latine,
De Cassandre enamouré,
Sus, maintenant, luth doré,
Sus ; l'honneur mien, dont la voix délectable,
Sait réjouir les princes à la table,
Change de forme, et me sois
Maintenant un luth françois.

Je t'assure que tes cordes
Par moi ne seront polues
De chansons salement ordes
D'un tas d'amours dissolues ;
Je ne chanterai les princes,
Ni le soin de leurs provinces,
Ni moins la nef que prépare
Le marchant, las ! trop avare
Pour aller après ramer
Jusqu'aux plus lointaines terres,
Pêchant ne sais quelles pierres
Au bord de l'Indique mer.

Tandis qu'en l'air je soufflerai ma vie,
Sonner Phébus j'aurai toujours envie,
Et ses compagnes aussi,
Pour leur rendre un grand merci
De m'avoir fait poète de nature,
Idolâtrant la musique et peinture,
Prestre saint de leurs chansons,
Qui accordent à tes sons.

L'enfant que la douce Muse
Naissant d'œil bénin a vu,
Et de sa science infuse
Son jeune esprit a pourvu,
Toujours en sa fantaisie
Ardera de poésie
Sans prétende un autre bien ;
Encor qu'il combattit bien,
Jamais les Muses peureuses
Ne voudront le prémïer
De laurier, fut-il premier
Aux guerres victorieuses.

La poésie est un feu consumant
Par grand ardeur l'esprit de son amant,
Esprit que jamais ne laisse
En repos, tant elle presse.
Voila pourquoi le ministre des Dieux
Vit sans grands biens, d'autant qu'il aime mieux
Abonder d'inventions
Que de grandes possessions.

Mais Dieu juste, qui dispense
Tout en tous, les fait chanter
Le futur en récompense
Pour le monde épouvanter.
Ce sont les seuls interprètes
Des hauts Dieux que les poètes ;
Car aux prières qu'ils font
L'or aux Dieux criant ne sont,
Ni la richesse, qui passe ;
Mais un luth toujours parlant
L'art des Muses excellent,
Pour dessus leur rendre grâce.

Que dirons-nous de la musique sainte ?
Si quelque amante en a l'oreille atteinte,
Lente en larmes goutte à goutte
Fondra sa chère âme toute,
Tant la douceur d'une harmonie éveille
D'un cœur ardent l'amitié qui sommeille,
Au vif lui représentant
L'aimé parce qu'elle entend.

La Nature, de tout mère,
Prévoyant que notre vie
Sans plaisir serait amère,
De la musique eut envie,
Et, ses accords inventant,
Alla ses fils contentant
Par le son, qui **** nous jette
L'ennui de l'âme sujette,
Pour l'ennui même donter ;
Ce que l'émeraude fine
Ni l'or tiré de sa mine
N'ont la puissance d'ôter.

Sus, Muses, sus, célébrez-moi le nom
Du grand Appelle, immortel de renom,
Et de Zeus qui peignait
Si au vif qu'il contraignait
L'esprit ravi du pensif regardant
A s'oublier soi-même, cependant
Que l'œil humait à longs traits
La douceur de ses portraits.

C'est un céleste présent
Transmis çà-bas où nous sommes,
Qui règne encore à présent,
Pour lever en haut les hommes ;
Car, ainsi que Dieu a fait
De rien le monde parfait,
II veut qu'en petite espace
Le peintre ingénieux fasse
(Alors qu'il est agité),
Sans avoir nulle matière,
Instrument de deïté.

On dit que cil qui ranima les terres,
Vuides de gens, par le jet de ses pierres
(Origine de la rude
Et grossière multitude),
Avait aussi des diamants semé
Dont tel ouvrier fut vivement formé,
Son esprit faisant connaître
L'origine de son être.

Dieux ! de quelle oblation
Acquitter vers vous me puis-je,
Pour rémunération
Du bien reçu qui m'oblige ?
Certes, je suis glorieux
D'être ainsi ami des dieux,
Qui seuls m'ont fait recevoir
Le meilleur de leur savoir
Pour mes passions guérir,
Et d'eux, mon luth, tu attends
Vivre çà-bas en tout temps,
Non de moi, qui dois mourir.

Ô de Phébus la gloire et le trophée,
De qui jadis le Thracien Orphée
Faisait arrêter les vents
Et courir les bois suivants !
Je te salue, ô luth harmonieux,
Raclant de moi tout le soin ennuyeux,
Et de mes amours tranchantes
Les peines, lorsque tu chantes !
J 'ai enfin fait le deuil de ma Muse
Ce n 'est plus Ma Muse
Ni la Muse
C 'est Muse tout simplement
Majuscule sans déterminant.
Cosmique !
Sans fleurs ni couronnes !
J 'ai sondé la nuit noire
Et sa vulve béante
Souriait de mille étoiles filantes
Et j 'ai trouvé la paix
Aux côtés de l 'ombre de Muse
Qui m'a fredonné à l 'oreille
Dans mon demi-sommeil
Un ***-pourri de valse oubliée
Et de fantaisie pour orgue en ré bémol majeur :
Carmen Sylva.
Femme, Mère, Reine et Poètesse :
Muse. Terre de Feu.

Et j 'ai dansé aux obsèques de Muse
Ma valse musette invisible
J'ai vu un cirque et des clowns
Et des ourses et des prestidigitateurs
Des chevaux andalous et un couple nu,
Catalina et Hespérion, qui tournoyait
Entre coquillages, crustacés et méduses
Sur le sable d'une plage céleste
Abandonnée aux rayons de lune.

Puis Muse a disparu dans la queue d'une comète
Ne me laissant pour vestiges que le doux surnom
De Câlin le Fou et une toupie à son effigie.
Ô douce Poésie !
Couvre de quelques fleurs
La triste fantaisie
Qui fait couler mes pleurs ;
Trompe mon âme tendre
Que l'on blessa toujours :
Je ne veux plus attendre
Mes plaisirs des amours.

Donne aux vers de ma lyre
Une aimable couleur,
Ta grâce à mon délire,
Ton charme à ma douleur.
Que le nuage sombre
Qui voile mes destins,
S'échappe, comme une ombre,
À tes accents divins.

Sois toujours attentive
À mes chants douloureux ;
D'une pudeur craintive
Enveloppe mes vœux ;
Cache l'erreur brûlante
Qui trouble mon bonheur :
Mais, ô Dieu ! qu'elle est lente
À sortir de mon cœur !
Pan
Tout entier esprit, tout entier lumière, tout entier oeil.
CLÉM. ALEX.


Si l'on vous dit que l'art et que la poésie
C'est un flux éternel de banale ambroisie ;
Que c'est le bruit, la foule, attachés à vos pas,
Ou d'un salon doré l'oisive fantaisie,
Ou la rime en fuyant par la rime saisie,
Oh ! ne le croyez pas !

O poètes sacrés, échevelés, sublimes,
Allez, et répandez vos âmes sur les cimes,
Sur les sommets de neige en butte aux aquilons,
Sur les déserts pieux où l'esprit se recueille,
Sur les bois que l'automne emporte feuille à feuille,
Sur les lacs endormis dans l'ombre des vallons !

Partout où la nature est gracieuse et belle,
Où l'herbe s'épaissit pour le troupeau qui bêle,
Où le chevreau lascif mord le cytise en fleurs,
Où chante un pâtre assis sous une antique arcade,
Où la brise du soir fouette avec la cascade
Le rocher tout en pleurs ;

Partout où va la plume et le flocon de laine ;
Que ce soit une mer, que ce soit une plaine,
Une vieille forêt aux branchages mouvants,
Iles au sol désert, lacs à l'eau solitaire,
Montagnes, océans, neige ou sable, onde ou terre,
Flots ou sillons, partout où vont les quatre vents ;

Partout où le couchant grandit l'ombre des chênes ;
Partout où les coteaux croisent leurs molles chaînes ;
Partout où sont des champs, des moissons, des cités ;
Partout ou pend un fruit à la branche épuisée ;
Partout où l'oiseau boit des gouttes de rosée,
Allez, voyez, chantez !

Allez dans les forêts, allez dans les vallées ;
Faites-vous un concert de notes isolées !
Cherchez dans la nature, étalée à vos yeux,
Soit que l'hiver l'attriste ou que l'été l'égaie,
Le mot mystérieux que chaque voix bégaie.
Écoutez ce que dit la foudre dans les cieux !

C'est Dieu qui remplit tout. Le monde, c'est son temple ;
Oeuvre vivante, où tout l'écoute et le contemple.
Tout lui parle et le chante. Il est seul, il est un.
Dans sa création tout est joie et sourire.
L'étoile qui regarde et la fleur qui respire,
Tout est flamme ou parfum !

Enivrez vous de tout ! enivrez-vous, poètes,
Des gazons, des ruisseaux, des feuilles inquiètes,
Du voyageur de nuit dont on entend la voix ;
De ces premières fleurs dont février s'étonne ;
Des eaux, de l'air, des prés, et du bruit monotone
Que font les chariots qui passent dans les bois.

Frères de l'aigle ! aimez la montagne sauvage !
Surtout à ces moments où vient un vent d'orage,
Un vent sonore et lourd qui grossit par degrés,
Emplit l'espace au **** de nuages et d'ombres,
Et penche sur le bord des précipices sombres,
Les arbres effarés.

Contemplez du matin la pureté divine,
Quand la brume en flocons inonde la ravine ;
Quand le soleil, que cache à demi la forêt,
Montrant sur l'horizon sa rondeur échancrée,
Grandit comme ferait la coupole dorée
D'un palais d'orient dont on approcherait !

Enivrez-vous du soir ! à cette heure où, dans l'ombre,
Le paysage obscur, plein de formes sans nombre,
S'efface, des chemins et des fleuves rayé ;
Quand le mont, dont la tête à l'horizon s'élève,
Semble un géant couché qui regarde et qui rêve,
Sur son coude appuyé !

Si vous avez en vous, vivantes et pressées,
Un monde intérieur d'images, de pensées,
De sentiments, d'amour, d'ardente passion,
Pour féconder ce monde, échangez-le sans cesse
Avec l'autre univers visible qui vous presse !
Mêlez toute votre âme à la création !

Car, ô poètes saints, l'art est le son sublime,
Simple, divers, profond, mystérieux, intime,
Fugitif comme l'eau qu'un rien fait dévier,
Redit par un écho dans toute créature,
Que sous vos doigts puissants exhale la nature,
Cet immense clavier !

Novembre 1831.
Sonnet.


Ô maître des charmeurs de l'oreille, ô Ronsard,
J'admire tes vieux vers, et comment ton génie
Aux lois d'un juste sens et d'une ample harmonie
Sait dans le jeu des mots asservir le hasard.

Mais, plus que ton beau verbe et plus que ton grand art,
J'aime ta passion d'antique poésie
Et cette téméraire et sainte fantaisie
D'être un nouvel Orphée aux hommes nés trop ****.

Ah ! Depuis que les cieux, les champs, les bois et l'onde
N'avaient plus d'âme, un deuil assombrissait le monde,
Car le monde sans lyre est comme inhabité !

Tu viens, tu ressaisis la lyre, tu l'accordes,
Et, fier, tu rajeunis la gloire des sept cordes,
Et tu refais aux dieux une immortalité.
Lenz Nov 2019
Sometimes you can hear not with ears, but with a skin: with your fingers on fabric, with your hair sinking thought the palms, with your muscles on anxious joints.

Sometimes you can hear not the music, but emotions. Words, voices, harmony, rhythm, — all of them are spiralling into one multidimensional Rubik's Cube; all of them are thickening into a rich hodgepodge of colours; and then you can’t understand if the drums are ringing inside of your brains or if the song itself is closing its eyes with joy.


Sometimes you can hear nothing.

And nothing can sometimes hear you.


Today you hear winter.


Being on the ground floor it’d be like being outside.

Your elbows are on a windowsill. Your droopy eyes are chained to a sleepy late-night path.

You are therefore one short step from that path: just breathe and touch the earth with your cosy socks. The earth is chubby because of yesterday’s raindrops.

Smells like roaring lorry. Hears like water and warm winter.


The colour palette is in shades of a half past four morning.


On the opposite side of your street your neighbour still keeps Christmas: the garland made of white-blue lights flickers during four finger taps, and is lit during three. One-two-three-four, one-two-three. You can almost hear ‘Fantaisie Impromptu’ by Chopin. Right. Four. Left. Three.

That white-blue trembling sneaks into puddles along with the low smiles of lanterns further down the block. The blue glow is dancing, the copper illumination is dearer.


The cat runs — grey mouse — grey stain — on the canvas.


The windows are like card backs in Tarot spread on the walls like on the tables.

The windows are mirrors, and the mirrors are caves.

The windows run with perspective.

With the cat.


Tell us, sky! Do you exist? Have you been always franking us? Both on the left, both on the right one cannot find a difference. Your colour is lullabying.

Your colour is dual; at first glance it’s pure blue-plum gouache, but looking closely… The sky is scarlet. Scarlet as a wisp of a tapestry.

The scarpestry breaks through plumouache.


Suddenly a little white twinkle hops into winter, and suddenly dies.


Your heart has grown to your tongue root and to your little alcove under your ribs, and the heart is writing-writing-writing, and is escorting passing cars, and is fuming-fuming-fuming, and is sweating like in a sauna.

It’s dribbling outside.



Homely.


Nothingly.
Confort et far-niente ! - toute une poésie
De calme et de bien-être, à donner fantaisie
De s'en aller là-bas être Flamand ; d'avoir
La pipe culottée et la cruche à fleurs peintes,
Le vidrecome large à tenir quatre pintes,
Comme en ont les buveurs de Brawer, et le soir
Près du poêle qui siffle et qui détonne, au centre
D'un brouillard de tabac, les deux mains sur le ventre,
Suivre une idée en l'air, dormir ou digérer,
Chanter un vieux refrain, porter quelque rasade,
Au fond d'un de ces chauds intérieurs, qu'Ostade
D'un jour si doux sait éclairer !
Ami, cache ta vie et répands ton esprit.

Un tertre, où le gazon diversement fleurit ;
Des ravins où l'on voit grimper les chèvres blanches ;
Un vallon, abrité sous un réseau de branches
Pleines de nids d'oiseaux, de murmures, de voix,
Qu'un vent joyeux remue, et d'où tombe parfois,
Comme un sequin jeté par une main distraite,
Un rayon de soleil dans ton âme secrète ;
Quelques rocs, par Dieu même arrangés savamment
Pour faire des échos au fond du bois dormant ;
Voilà ce qu'il te faut pour séjour, pour demeure !
C'est là, - que ta maison chante, aime, rie ou pleure,
Qu'il faut vivre, enfouir ton toit, borner tes jours,
Envoyant un soupir à peine aux antres sourds,
Mirant dans ta pensée intérieure et sombre
La vie obscure et douce et les heures sans nombre,
Bon d'ailleurs, et tournant, sans trouble ni remords,
Ton coeur vers les enfants, ton âme vers les morts !
Et puis, en même temps, au hasard, par le monde,
Suivant sa fantaisie auguste et vagabonde,
**** de toi, par delà ton horizon vermeil,
Laisse ta poésie aller en plein soleil !
Dans les rauques cités, dans les champs taciturnes,
Effleurée en passant des lèvres et des urnes,
Laisse-la s'épancher, cristal jamais terni,
Et fuir, roulant toujours vers Dieu, gouffre infini,
Calme et pure, à travers les âmes fécondées,
Un immense courant de rêves et d'idées,
Qui recueille en passant, dans son flot solennel,
Toute eau qui sort de terre ou qui descend du ciel !
Toi, sois heureux dans l'ombre. En ta vie ignorée,
Dans ta tranquillité vénérable et sacrée,
Reste réfugié, penseur mystérieux !
Et que le voyageur malade et sérieux
Puisse, si le hasard l'amène en ta retraite,
Puiser en toi la paix, l'espérance discrète,
L'oubli de la fatigue et l'oubli du danger,
Et boire à ton esprit limpide, sans songer
Que, là-bas, tout un peuple aux mêmes eaux s'abreuve.

Sois petit comme source et sois grand comme fleuve.

Le 26 avril 1839.
Buen viage !
GOYA.


Amis, mes deux amis, mon peintre, mon poète !
Vous me manquez toujours, et mon âme inquiète
Vous redemande ici.
Des deux amis, si chers à ma lyre engourdie,
Pas un ne m'est resté. Je t'en veux, Normandie,
De me les prendre ainsi !

Ils emportent en eux toute ma poésie ;
L'un, avec son doux luth de miel et d'ambroisie,
L'autre avec ses pinceaux.
Peinture et poésie où s'abreuvait ma muse,
Adieu votre onde !
Adieu l'Alphée et l'Aréthuse
Dont je mêlais les eaux !

Adieu surtout ces coeurs et ces âmes si hautes,
Dont toujours j'ai trouvé pour mes maux et mes fautes
Si tendre la pitié !
Adieu toute la joie à leur commerce unie !
Car tous deux, ô douceur ! si divers de génie,
Ont la même amitié !

Je crois d'ici les voir, le poète et le peintre.
Ils s'en vont, raisonnant de l'ogive et du cintre
Devant un vieux portail ;
Ou, soudain, à loisir, changeant de fantaisie,
Poursuivent un oeil noir dessous la jalousie,
À travers l'éventail.

Oh ! de la jeune fille et du vieux monastère,
Toi, peins-nous la beauté, toi, dis-nous le mystère.
Charmez-nous tour à tour.
À travers le blanc voile et la muraille grise
Votre oeil, ô mes amis, sait voir Dieu dans l'église,
Dans la femme l'amour !

Marchez, frères jumeaux, l'artiste avec l'apôtre !
L'un nous peint l'univers que nous explique l'autre ;
Car, pour notre bonheur,
Chacun de vous sur terre a sa part qu'il réclame.
À toi, peintre, le monde ! à toi, poète, l'âme !
À tous deux le Seigneur !

Mai 1830.
Quand le fil de ma vie (hélas ! il tient à peine )
Tombera du fuseau qui le retient encor ;
Quand ton nom, mêlé dans mon sort,
Ne se nourrira plus de ma mourante haleine ;
Quand une main fidèle aura senti ma main
Se refroidir sans lui répondre ;
Quand mon dernier espoir, qu'un souffle va confondre,
Ne trouvera plus ton chemin,
Prends mon deuil : un pavot, une feuille d'absinthe,
Quelques lilas d'avril, dont j'aimai tant la fleur ;
Durant tout un printemps qu'ils sèchent sur ton cœur,
Je t'en prie : un printemps ! cette espérance est sainte !
J'ai souffert, et jamais d'importunes clameurs
N'ont rappelé vers moi ton amitié distraite ;
Va ! j'en veux à la mort qui sera moins discrète,
Moi, je ne serai plus quand tu liras : « Je meurs. »

Porte en mon souvenir un parfum de tendresse ;
Si tout ne meurt en moi, j'irai le respirer.
Sur l'arbre, où la colombe a caché son ivresse,
Une feuille, au printemps, suffit pour l'attirer.

S'ils viennent demander pourquoi ta fantaisie
De cette couleur sombre attriste un temps d'amour,
Dis que c'est par amour que ton cœur l'a choisie ;
Dis-leur que l'amour est triste, ou le devient un jour.
Que c'est un vœu d'enfance, une amitié première ;
Oh ! dis-le sans froideur, car je t'écouterai !
Invente un doux symbole où je me cacherai :
Cette ruse entre nous encor . . . c'est la dernière.

Dis qu'un jour, dont l'aurore avait eu bien des pleurs,
Tu trouvas sans défense une abeille endormie ;
Qu'elle se laissa prendre et devint ton amie ;
Qu'elle oublia sa route à te chercher des fleurs.
Dis qu'elle oublia tout sur tes pas égarée,
Contente de brûler dans l'air choisi par toi.
Sous cette ressemblance avec pudeur livrée,
Dis-leur, si tu le peux, ton empire sur moi.

Dis que l'ayant blessée, innocemment peut-être,
Pour te suivre elle fit des efforts superflus ;
Et qu'un soir accourant, sûr de la voir paraître,
Au milieu des parfums, tu ne la trouvas plus.
Que ta voix, tendre alors, ne fut pas entendue ;
Que tu sentis sa trame arrachée à tes jours ;
Que tu pleuras sans honte une abeille perdue ;
Car ce qui nous aima, nous le pleurons toujours.

Qu'avant de renouer ta vie à d'autres chaînes,
Tu détachas du sol où j'avais dû mourir
Ces fleurs, et qu'à travers les plus brillantes scènes,
De ton abeille encor le deuil vient t'attendrir.

Ils riront : que t'importe ? Ah ! sans mélancolie,
Reverras-tu des fleurs retourner la saison ?
Leur miel, pour toi si doux, me devint un poison :
Quand tu ne l'aimas plus, il fit mal à ma vie.

Enfin, l'été s'incline, et tout va pâlissant :
Je n'ai plus devant moi qu'un rayon solitaire,
Beau comme un soleil pur sur un front innocent
Là-bas . . . c'est ton regard : il retient à la terre !
Il naît sous le soleil de nobles créatures

Unissant ici-bas tout ce qu'on peut rêver,

Corps de fer, cœur de flamme, admirables natures.


Dieu semble les produire afin de se prouver ;

Il prend, pour les pétrir, une argile plus douce,

Et souvent passe un siècle à les parachever.


Il met, comme un sculpteur, l'empreinte de son pouce

Sur leurs fronts rayonnants de la gloire des cieux,

Et l'ardente auréole en gerbes d'or y pousse.


Ces hommes-là s'en vont, calmes et radieux,

Sans quitter un instant leur pose solennelle,

Avec l'œil immobile et le maintien des dieux.


Leur moindre fantaisie est une œuvre éternelle ;

Tout cède devant eux ; les sables inconstants

Gardent leurs pas empreints, comme un airain fidèle.


Ne leur donnez qu'un jour ou donnez-leur cent ans,

L'orage ou le repos, la palette ou le glaive :

Ils mèneront à bout, leurs destins éclatants.


Leur existence étrange est le réel du rêve :

Ils exécuteront votre plan idéal,

Comme un maître savant le croquis d'un élève ;


Vos désirs inconnus, sous l'arceau triomphal

Dont votre esprit en songe arrondissait la voûte,

Passent assis en croupe au dos de leur cheval.


D'un pied sûr, jusqu'au bout ils ont suivi la route

Où, dès les premiers pas, vous vous êtes assis,

N'osant prendre une branche au carrefour du doute.


De ceux-là chaque peuple en compte cinq ou six,

Cinq ou six tout au plus, dans les siècles prospères,

Types toujours vivants dont on fait des récits.


Nature avare, ô toi, si féconde en vipères,

En serpents, en crapauds tout gonflés de venins,

Si prompte à repeupler tes immondes repaires,


Pour tant d'animaux vils, d'idiots et de nains,

Pour tant d'avortements et d'œuvres imparfaites,

Tant de monstres impurs échappés de tes mains,


Nature, tu nous dois encore bien des poètes !
cleann98 May 2019
...and that allure
so poorly hidden
and so over the top
in her smile
just had to keep me going.
        if anything,
she was my fuel
              and if anything else,
     she was happy to burn out
     if she was lighting the way for me—
before she had to go
she'd always tried
convincing me too
          'red had always been my color'
      when we've always
      and only have
                 ever known
   she looked best in a deep shade of blue.
at least i got to tell her
now that i understand
she could look perfect
in any other tint or hue.
            i guess there is
            a billion happy things
            about being your
            lover's own killer
like she swore there would
      as if she knew even a single thing
      about happy endings—

                           so vague and
          insatiable...
          just like her—

i got to hear her last words
muffled... mangled
    as i was pretending
    that i wasn't the man
    plunging that knife
    twisting the handle
    as the blade inches
    through her guts
           like a ***** slowly
           being driven in to
           the notch it belongs

"tell her she's lucky."
"she landed the man of the year."
"tell her she deserves you."
"and if you ever hurt her,"
"i will haunt you down and kick your ***."
        "tell her sorry"
        "that i couldn't"
        "make the ceremony"
        "if only i had a red dress..."
"but you can go now."
"and have the happiest day of your life."
"i am so proud of you."
        
                    i could really swear
                    this is the happiest
                    of the days of my life.

        a galactic soiree embraced me
        as soon as i entered the chapel
                cerulean sashes
  and a deep slate-coloured motif carpet
  with the lush of stargazers in every step
  as if the maid of honor did this all for me
it was perfect. everything was.
up to the string quartet playing
queen's love of my life as she
was walking down the isle
in her perfect velvet dress
         as if the only blazing light
         trying its best to glow bright
         in the pallid glum sight
         all around us...
                 with all her might—
she joined me to face the altar
unfazed by the absence of her
very best friend that planned this day...
        there are a billion happy things
        that i could just smile about
        just while standing there still:
   the wonder of 'i do' that for so long
   we've always anticipated to vow
   in front of each other and a priest;
         the gusto of that bolognese
         we've spent to much to have
         catering for in the reception;
that irrepleceable magic
of the musicians as they
played chopin's fantaisie;
     and that allure.
     so poorly hidden
     and just so ****
     over the top
            in her smile—

but i know red suits her
so much better...
     she should've been
     the one slathered
     covered in crimson
                                     not you—

one of the billion happy things
about being your lover's killer
is the fact that beyond the grave
i know exactly where to find you...
maybe it really is a happy ending.

so i was torn between this title and 'of honor.' because reasons. i might change it later, i don't know.

ANYWAY, THANK YOU FOR READING ;^; and sorry if it kinda ****** or felt too common this is like my 'training plot' that i use for trying out new techniques or warming up if i haven't written in a while.

hey do you have a 'training plot' too  share it or something and maybe i could make something out of them :>
only if it's okay with you tho.

huge credits to imai for the concept btw c:

anyway, please leave a comment on what you think and again, thanks for reading! ciao~
Ma muse, mon Intangible,
Ma grande folie, mon gros grain de fantaisie
Chaque fois que mon bec d'orphie bleu océan tranquille
Tente d'arraisonner au coeur de tes abysses
Pour t'engloutir de ses lèvres
T'honorer et te chanter
A peine t'a-t'il effleurée
Tu te cabres apeurée dans les ténèbres.
Tu rues des quatre fers
Tu me désarçonnes. Sans ménagement
Tu m'éjectes de ta fan zone.
Tu te renfermes et tu me dis :
Arrête !
Arrête !
Arrête !
Veux-tu donc me dépecer
Après m'avoir harponnée
Fait mariner, assaisonnée
Me griller au feu de bois
Et me déguster jusqu'à la dernière arête vert émeraude ?

J'en perds ma grammaire et ma conjugaison
L'intransitif se transitive
Le passif s'active
Le futur se conditionne
À quoi tu joues, polissonne ?
Tu ne parles pas la langue des orphies ?
Comment veux-tu que je me raisonne
Si constamment tu me déraisonnes
Que je m'arc-boute
Si en permanence tu me désarçonnes
Que je m'aiguillonne
Si aux portes du précipice tu me retiens du déséquilibre ?
"L'arpenteur mesure la distance d'un point inaccessible en le visant tour à tour de deux points auxquels il a accès. "

Henri Bergson, Les Deux sources de la morale et de la religion,1932, p. 263.

Je t'écris ce poème, ma soeur d'armes

avant qu'il ne soit trop ****

pour que la guerre inéluctable qui se prépare

Ne débouche pas sur le combat nocturne fratricide.

Je t'écris pour que tu choisisses les termes

De l'armistice que nous devrons chaque nuit signer

Au bout de nos campagnes et de nos expéditions

Dans l'outre-reins de nos ombres.

Je t'écris, ma soeur d'armes

Pour que tu laisses de coté à l'entrée du cirque des ébats

ton armure et ta cotte de mailles

Ton hauban et ton écu,

et jusqu'à ton fier destrier de fantaisie.

J'ai moi même abandonné à l'entrée du cirque

mon épée factice dans son fourreau.

Pour le combat singulier qui s'annonce

en épée de Damoclès au dessus de nos sens

Durandal ne sera pas invité. Laissons-le au repos.

Il aura son heure au son du clairon.

C'est mou et désarticulé que je me présenterai

devant les quelques arpents de tes Eaux

Pour leur présenter mes hommages

en te guerroyant ma gladiatrice, d'égal à égal,

nu comme toi, à armes égales

pour ce combat nocturne, sans foi ni loi,

où nul vainqueur ne sera proclamé.

Je ne suis pas comme tu t'imagines peut-être

Un foudre de guerre

Mais il faut dit-on préparer la guerre pour avoir la paix.

Quelle guerre ? Quelle Paix ?

La Paix des Braves , la Guerre des boutons ?

La Paix des corps ? La guerre des Sexes ?

Je me présenterai à toi arpenteur aux yeux bandés !

Je sais que tu aimes ce mot ! Je dirais plus : Tu le vénères !

Je banderai donc des yeux

et c'est les yeux exorbités donc

qu'assermenté je t'arpenterai.

Souffre que je commence non pas par l'évidence mais par l'absence.

Tu te présenteras à moi de dos et de **** dans la mire

je verrai la frontière qui sépare

Le cou de la nuque

et c'est là sur cette ligne d'horizon

que je placerai mon premier voyant,

ma première botte à distance.

Ce ne sera pas un coup de dague ni d'épée

mais il te transpercera de son acuité,

de sa précision géométrique

droit dans le mille, comme le regard plongeant de l'épervier

au-dessus des flots en quête de chair et d'iode.

Je ferai de ta nuque jaillir des perroquets volants étincelants de lumière nacrée

et ton épaule se transformera en épuisette qui recueillera notre pêche miraculeuse.

De mes yeux bandés, un faisceau de lumière

jaillira de la nuit et plongera

dans la raie de ton dos

créant dans son sillage

toute une constellation de plumes chatoyantes

qui crieront ton nom, déclineront ta conjugaison

Au douze temps du Verbe.

Mes yeux bandés partiront alors en reconnaissance.

De leur décamètre, de leur niveau d'eau,

De leur boussole de leur graphomètre

Ils dresseront en bons et loyaux arpenteurs

la topographie des pitons inaccessibles.

Les Failles . Les Crevasses. Les Fissures. Les Marais.

Les Mornes. Les Plages. Les Ecueils. Les Soufrières.

Le Paysage aux cent visages de nos Ebats.
Elle était blanche, cette page,
Mieux valait la laisser ainsi ;
Du plus innocent griffonnage
Son état vierge est obscurci.

Il valait mieux n'y rien écrire,
Elle était blanche, et je pouvais
Y voir seul pleurer ou sourire
Les vers amis que je rêvais ;

Ces vers que vous dictiez vous-même
Y miraient en paix leur fraîcheur,
Et la page sous le poème
Ne perdait rien de sa blancheur.

C'est une étrange fantaisie
D'avoir voulu sur ce papier
Crucifier la poésie
Comme une fleur sur un herbier :

Elle n'est plus qu'une victime ;
Il ne demeure sous vos yeux
Plus rien de sa primeur intime,
Tous les vers écrits sont si vieux !

Et vous voilà bien avancée !
Vous aurez eu pour tout régal,
Au lieu d'un lis dans ma pensée,
Dans votre album un madrigal.
'Tis vain to struggle - let me perish young -
Live as I have lived ; and love as I have loved ;
To dust if I return, from dust I sprung,
And then, at least, my heart can ne'er be moved.
BYRON.


Mon frère, la tempête a donc été bien forte,
Le vent impétueux qui souffle et nous emporte
De récif en récif
A donc, quand vous partiez, d'une aile bien profonde
Creusé le vaste abîme et bouleversé l'onde
Autour de votre esquif,

Que tour à tour, en hâte, et de peur du naufrage,
Pour alléger la nef en butte au sombre orage,
En proie au flot amer,
Il a fallu, plaisirs, liberté, fantaisie,
Famille, amour, trésors, jusqu'à la poésie,
Tout jeter à la mer !

Et qu'enfin, seul et nu, vous voguez solitaire,
Allant où va le flot, sans jamais prendre terre,
Calme, vivant de peu,
Ayant dans votre esquif, qui des nôtres s'isole,
Deux choses seulement, la voile et la boussole,
Votre âme et votre Dieu !

Mai 1830.
Une muse, immobile et la tête penchée,
Ne chantait plus ; la lyre en soupirait d'ennui,
Et, se plaignant aux doigts de n'être plus touchée,
Disait : « Quelle torpeur vous enchaîne aujourd'hui ?

« Je ne puis rien sans vous, réveillez-vous, doigts roses ;
L'air est si lourd, j'ai peine à vous parler tout bas,
Car mes fibres sans vous, comme des lèvres closes,
Amoncellent des voix qui ne s'élèvent pas.

« Abattez-vous sur moi, comme au vol du zéphire
On voit dans les rayons tourbillonner les fleurs ;
Arrachez-moi mon cri comme au lin qu'on déchire,
Ou sur moi, lentement, glissez comme des pleurs.

« Sinon, si par mépris vous me laissez oisive,
Rendez ma double branche au front carré des bœufs ;
De quel autre baiser voulez-vous que je vive
Que du baiser des doigts qui m'ont faite pour eux ? »

« Lyre, que pouvons-nous ? Sommes-nous l'harmonie ?
Est-ce nous le délire ? Est-ce nous la langueur ?
Et ne sentons-nous pas, esclaves du génie,
Tous nos frissons liés par le sommeil du cœur ?

« Il est le dieu, la main subit sa fantaisie :
Parfois il nous trahit sans nous avoir lassés,
Et parfois, sans pitié, sa longue frénésie
Nous agite sanglants dans les sept fils cassés !

« Implore-le toujours, quelques chants que tu veuilles,
Car nous les lui devons, les chants que tu nous dois :
Sans les brises d'été plus de murmure aux feuilles,
Sans les souffles du cœur plus d'éloquence aux doigts ! »
Sonnet.


Que n'ai-je appris l'amour sous un regard moins beau !
Je n'aurais pas traîné si longtemps sur la terre
Cet âpre souvenir, le seul que rien n'altère,
Et qui, le plus lointain, me soit toujours nouveau.

Hélas ! je ne peux pas souffler comme un flambeau
L'œil bleu, pâle qui luit dans mon cœur solitaire ;
On ne se remplit pas d'une nuit volontaire,
Pas même en se voilant des ombres du tombeau.

Que n'ai-je, comme eux tous, aimé d'abord la grâce,
Non la grande beauté qui fait mal, qui dépasse
L'horizon du désir et la force du cœur !

J'eusse aimé librement selon ma fantaisie ;
Mais l'amante que j'ai, je ne l'ai pas choisie,
Je ne pourrais pas plus la changer que ma sœur.
Des singes dans un bois jouaient à la main chaude ;
Certaine guenon moricaude,
Assise gravement, tenait sur ses genoux
La tête de celui qui, courbant son échine,
Sur sa main recevait les coups.
On frappait fort, et puis devine !
Il ne devinait point ; c'était alors des ris,
Des sauts, des gambades, des cris.
Attiré par le bruit du fond de sa tanière,
Un jeune léopard, prince assez débonnaire,
Se présente au milieu de nos singes joyeux.
Tout tremble à son aspect. Continuez vos jeux,
Leur dit le léopard, je n'en veux à personne :
Rassurez-vous, j'ai l'âme bonne ;
Et je viens même ici, comme particulier,
À vos plaisirs m'associer.
Jouons, je suis de la partie.
Ah ! Monseigneur, quelle bonté !
Quoi ! Votre altesse veut, quittant sa dignité,
Descendre jusqu'à nous ! - Oui, c'est ma fantaisie.
Mon altesse eut toujours de la philosophie,
Et sait que tous les animaux
Sont égaux.
Jouons donc, mes amis ; jouons, je vous en prie.
Les singes enchantés crurent à ce discours,
Comme l'on y croira toujours.
Toute la troupe joviale
Se remet à jouer : l'un d'entre eux tend la main,
Le léopard frappe, et soudain
On voit couler du sang sous la griffe royale.
Le singe cette fois devina qui frappait ;
Mais il s'en alla sans le dire.
Ses compagnons faisaient semblant de rire,
Et le léopard seul riait.
Bientôt chacun s'excuse et s'échappe à la hâte
En se disant entre leurs dents :
Ne jouons point avec les grands,
Le plus doux a toujours des griffes à la patte.

— The End —