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Le nom du court métrage c'est Miction Première.

Le personnage: un homme nu. On ne voit de lui que ses deux membres du bas et son membre viril

Les décors : une chambre de jeune femme bourrée de livres sur l'art et les oiseaux

Un matelas queen size sur un lit en bois verni couvert d'un drap rose et deux oreillers roses

Au mur un tableau

On entend le bruit des pales d'un ventilateur.

Près de la fenêtre un fauteuil en velours rouge. La lumière de la nuit filtre par les persiennes.

Une armoire occupe tout le pan du mur à côté de la porte de la chambre. Cette armoire possède un grand miroir.

A la droite du lit il y a une table de nuit ou se trouve un portable branché sur son chargeur.

Juste à côté de la chambre c'est la salle de bains close par une porte

Dans cette salle de bains il y a une ****** italienne, un évier, une cuvette d'aisance, un bidet. Les murs sont en faïence bleue.

Le script: Il est entre trois heures et trois heures et demie du matin

Un homme se réveille et saisit son portable. Cette lumière éclaire la pièce et donne l"heure
L'homme qui était allongé sur le côté est désormais allongé sur le dos.
On ne voit de lui que son sexe qui frétille dans un demi-sommeil au-dessus d'une forêt de poils blancs

Sa peau est aussi noire que la nuit est bleue.

Il dort nu, se lève.

Et se dirige vers les toilettes en tâtonnant

Il allume la lumière qui inonde la pièce.

Et se présente au-dessus de la cuvette

Où il satisfait un besoin naturel.

Il pisse en un long jet de 45 secondes

Colorant l'eau transparente de la cuvette

D'un jaune mordoré

On entend clairement le bruit d'un ruisseau ou d'une source qui se déverse

Puis la chasse est actionnée

Et on voit le sexe qui palpite pendant que ses eaux disparaissent dans la fosse septique

Tandis que perle la dernière goutte d'*****.
On voit dans le Musée antique,
Sur un lit de marbre sculpté,
Une statue énigmatique
D'une inquiétante beauté.

Est-ce un jeune homme ? est-ce une femme,
Une déesse, ou bien un dieu ?
L'amour, ayant peur d'être infâme,
Hésite et suspend son aveu.

Dans sa pose malicieuse,
Elle s'étend, le dos tourné
Devant la foule curieuse,
Sur son coussin capitonné.

Pour faire sa beauté maudite,
Chaque sexe apporta son don.
Tout homme dit : C'est Aphrodite !
Toute femme : C'est Cupidon !

Sexe douteux, grâce certaine,
On dirait ce corps indécis
Fondu, dans l'eau de la fontaine,
Sous les baisers de Salmacis.

Chimère ardente, effort suprême
De l'art et de la volupté,
Monstre charmant, comme je t'aime
Avec ta multiple beauté !

Bien qu'on défende ton approche,
Sous la draperie aux plis droits
Dont le bout à ton pied s'accroche,
Mes yeux ont plongé bien des fois.

Rêve de poète et d'artiste,
Tu m'as bien des nuits occupé,
Et mon caprice qui persiste
Ne convient pas qu'il s'est trompé.
Mais seulement il se transpose,
Et, passant de la forme au son,
Trouve dans sa métamorphose
La jeune fille et le garçon.

Que tu me plais, ô timbre étrange !
Son double, homme et femme à la fois,
Contralto, bizarre mélange,
Hermaphrodite de la voix !

C'est Roméo, c'est Juliette,
Chantant avec un seul gosier ;
Le pigeon rauque et la fauvette
Perchés sur le même rosier ;

C'est la châtelaine qui raille
Son beau page parlant d'amour ;
L'amant au pied de la muraille,
La dame au balcon de sa tour ;

Le papillon, blanche étincelle,
Qu'en ses détours et ses ébats
Poursuit un papillon fidèle,
L'un volant haut et l'autre bas ;

L'ange qui descend et qui monte
Sur l'escalier d'or voltigeant ;
La cloche mêlant dans sa fonte
La voix d'airain, la voix d'argent ;

La mélodie et l'harmonie,
Le chant et l'accompagnement ;
A la grâce la force unie,
La maîtresse embrassant l'amant !

Sur le pli de sa jupe assise,
Ce soir, ce sera Cendrillon
Causant prés du feu qu'elle attise
Avec son ami le grillon ;

Demain le valeureux Arsace
A son courroux donnant l'essor,
Ou Tancrède avec sa cuirasse,
Son épée et son casque d'or ;

Desdemona chantant le Saule,
Zerline bernant Mazetto,
Ou Malcolm le plaid sur l'épaule ;
C'est toi que j'aime, ô contralto !

Nature charmante et bizarre
Que Dieu d'un double attrait para,
Toi qui pourrais, comme Gulnare,
Etre le Kaled d'un Lara,

Et dont la voix, dans sa caresse,
Réveillant le coeur endormi,
Mêle aux soupirs de la maîtresse
L'accent plus mâle de l'ami !
Paul d'Aubin Dec 2016
L'Espoir, quand même et malgré tout !

( Une poésie, bien pour notre temps )

L'Espoir, c'est le sourire entrevu
Qui interrompt les plombs de l'injustice.
C'est Malraux s'efforçant de lever des avions
Dans une Espagne en feu, abandonnée, trahie
L’espoir, ce sont ces humbles que l'on ne voit jamais,
À qui l'on sourit et propose un projet commun,
L’Espoir ce sont l'abbé Pierre et Coluche, délaissant leur confort,
Pour dire que la faim et l'absence de toit sont indignes de sociétés qui se prétendent démocratiques,
L'Espoir c'est la patience de reprendre l'explication si une première leçon n'a pas portée ses fruits,
L'Espoir c'est rejeter toute forme d'exclusion fondée sur la race, le sexe, l'âge ou la manière de croire ou de ne pas croire,
L'Espoir c'est l'évêque d'Hugo, laissant repartir le forçat Jean Valjean,
L'espoir c'est abandonner toute forme de vengeance et penser que l’être peut toujours s'améliorer, m^me s'il n'y mets pas toujours du sien,
L'espoir c'est refuser de hurler avec la meute sur l'homme seul que les médias exhibent au carcan avant de le conduire au gibet sous les clameurs de haine des foules.
L'espoir c'est penser que l'obscur employé et le simple ouvrier peuvent trouver et proposer ses solutions plus simples et plus efficaces que celles abstraitement élaborées par le chef ou par le patron.
L'Espoir c'est refuser de voir piétiner la planète et de laisser sans rien dire prendre des risques insensés au motif que certains puissants savent mieux que nous tous et ont le savoir.
L'espoir c'est se sentir rouge de honte en voyant des SDF allongés sur des cartons et entourés de l'affection de leurs seuls chiens.
L'espoir c'est découvrir des nouvelles et des sons nouveaux et ressentir que ce jaillissement de sons est une plénitude de l’Esprit et des sens,
L'Espoir, c'est parier sur la création des êtres et l'action personnelle et collective pour faire reculer la part de contraintes de la rareté et la résignation à ce persistant malheur.
L'espoir c'est refuser la facilité de désigner un bouc émissaire pour masquer son propre égoïsme ou fuir ses responsabilités et l'impératif de justice.
L'espoir, c'est regarder le ciel qui luit et la feuille d'automne qui tournoie comme l'aurore d'un premier jour,
C'est penser aux souffrances visibles et invisibles des malades et savoir relativiser ses propres succès comme ses prétendus échecs,
L'espoir, c'est s'abstenir de croire que l’on se dire citoyen en se contentant de paresseusement voter en déléguant toute sa vigilance et son action propre tous les cinq ans,
L'espoir c'est se demander si l'on a toujours bien exploré toutes les solutions et toutes les voies pour sortir d'un conflit et ne pas faire perdre sa dignité à son adversaire,
L'espoir c'est refuser de s'endormir dans l'indifférence des autres et de se sentir acteur et transformateur dans l'aventure de la vie,
L'espoir c'est savoir rendre l'espoir et la Dignité à celles et ceux qui sont tombés et désespèrent.

Paul Arrighi
La Jongleuse Mar 2013
tu es ravissant
merveilleux même
quand tu ris,
j'ai entendu des fleurs
en pleine floraison
dans ma tête

j'espère que tu
n’arrêtes jamais
de rire comme ça


ce jour-ci,
aux pays de la
Belle aux bois dormant,
je me sentais vivante,
électrique même



l'énergie que tu
dégages: énorme
je veux te rendre
la même chose,
me brancher
à ta prise

j'ai pas osé
regarder ta bouche
puisque
ta parole a été
vraiment trop belle

cette voix grave
et tes yeux clairs
ta joie de vivre


j'ai même pas pensé au sexe

l'autoroute de ton cerveau,
cet esprit affamé,
m’éblouissent
totalement

ne change absolument rien!
La Jongleuse Mar 2013
des espoirs,

toujours nombreux,

dans sa tête,


des regards,

souvent curieux,

dans ses yeux,



des clopes,

toujours une,

à sa bouche,



des verres,

toujours vidés,

dans sa gorge,



des angoisses,

toujours présents,

dans son cœur,



des papillons

parfois volants,

dans son ventre,


des pensées,

souvent gonflées,

à son sexe,


des mains,

jamais ses propres,

sur ses cuisses,



des trémoussements,

toujours violents

au niveau de ses genoux



de la danse,

toujours frappant,

prend ses pieds



la guerre prend lieu

sans approbation

dans son corps



des tensions,

et la détente

en bataille éternelle
french, français
Mon cœur me l'avait dit : toute âme est sœur d'une âme ;
Dieu les créa par couple et les fit homme ou femme ;
Le monde peut en vain un temps les séparer,
Leur destin tôt ou **** est de se rencontrer ;
Et quand ces sœurs du ciel ici-bas se rencontrent,
D'invincibles instincts l'une à l'autre les montrent ;
Chaque âme de sa force attire sa moitié,
Cette rencontre, c'est l'amour ou l'amitié,
Seule et même union qu'un mot différent nomme,
Selon l'être et le sexe en qui Dieu la consomme,
Mais qui n'est que l'éclair qui révèle à chacun
L'être qui le complète, et de deux n'en fait qu'un.

Quand il a lui, le feu du ciel est moins rapide,
L'œil ne cherche plus rien, l'âme n'a plus de vide,
Par l'infaillible instinct le cœur soudain frappé,
Ne craint pas de retour, ni de s'être trompé,
On est plein d'un attrait qu'on n'a pas senti naître,
Avant de se parler on croit se reconnaître,
Pour tous les jours passés on n'a plus un regard,
On regrette, on gémit de s'être vu trop ****,
On est d'accord sur tout avant de se répondre,
L'âme de plus en plus aspire à se confondre ;
C'est le rayon du Ciel, par l'eau répercuté,
Qui remonte au rayon pour doubler sa clarté ;
C'est le son qui revient de l'écho qui répète,
Seconde et même voix, à la voix qui le jette ;
C'est l'ombre qu'avec nous le soleil voit marcher,
Sœur du corps, qu'à nos pas on ne peut arracher.

De la Grotte, 16 septembre 1793.
À M. P. D. S. R.
Premier commis au département de l'intérieur,
En lui envoyant un exemplaire de La Pucelle de Voltaire.


Accueillez l'immortel enfant
D'une muse un peu libertine ;
Un philosophe qui badine
Nous instruit en nous amusant.

Par une hypocrite cabale
L'honneur du beau sexe outragé,
Sous le fer d'un héros vengé,
N'est-ce pas là de la morale ?

Le père des inquisiteurs
Prêche aux damnés la tolérance :
Ah ! que n'a-t-il pour auditeurs
Tous nos fanatiques de France !

Et nos porteurs de capuchon,
Gens aussi vains qu'insatiables,
Que ne sont-ils à tous les diables,
Avec le père Gris-Bourdon !

Peut-être plus d'une peinture
Blesserait vos yeux délicats,
Si Vénus était sans appas
Pour être parfois sans ceinture.

Un grison trouve à ses discours
Jeanne et les Amours favorables ;
Que de belles ont tous les jours
Des caprices moins excusables !

Du génie et de l'enjouement,
La Pucelle pour héroïne ;
Tous ces objets, je l'imagine,
Sont de votre département.

Écrit en 1787.
Dante Rocío Jun 2020
[Pour Marie C.]
Tu te souviens de cette fois
Quand tu m’as demandé
Si j’ai jamais pleuré de la douleur ?
Car je te réponds
profondément et tendrement
que oui.
« Oui » vrai de nouveau chaque jour.
De supporter un nom
Un sexe
Un âge
Des vêtements qui me donnent
des descriptions
et m’emprisonnent en plus.
De la longueur de ma maison.
Et ça fait mal comme un pur viol.
Voir, sur les genoux parmi des bêtes,
devant soi-même tout ce qui t’admire,
ce qui te laisse respirer,
t’aime,
te donne l’identité
et vit en tes soupirs des yeux
et des larmes,
juste à la distance de la main
pour ne pas être jamais rendu à toi
en publique
et te tuant ainsi dans un pays étrange.
« Oui » de souffrance inédite.

Quand j’t’entends,
te vois en mon esprit,
Je nous demande
Combien de nuits sourdes,
trop silencieuses,
du goût du sang et du métal
as-tu passé séparé, tout en eau,
Sans air, les mélodies
comme la seule compagnie ?
Combien des choses y a-t-il
auxquels tu ne donne jamais la voix ?
Combien de masques as-tu créés
et détruits ?
Combien des portes as-tu claqué
devant les personnes
qui s’appelaient ta famille ?
Combien d’êtres as-tu blessé
pour te protéger ?
La masque de pierre n’endurcira
plus un jour
Et la pierre se cassera en porcelaine sanglante.

Je désire te voir te romper,
Toucher une corde sensible de ton piano,
Pour que tu meurtes et naisses de nouveau.
Pour que tu puisses authentiquement respirer.
Pour que tu te laisse pleurer sans cesse.
Pour que je puisse te tenir dans mes bras.
Comme si tu étais la chose plus valeureuse
et fragile du monde,
Et pour qu’on puisse se regarder
dans nos yeux pour des heures,
Sans mots ni pensées se retrouver,
Devenir fragiles tous les deux.

« T’es trop lumineux », tu dis,
« pour moi »,
Eh ben, t’es pas trop sombre
pour moi.

Tu t’emportes des écouteurs,
Ta barrière et ta rédemption.
Seule distraction et chemin au ciel.

On se rend tous les deux aux étoiles,
On peut s’y rencontrer un jour
et entrelacer les mains.
Peut-être même s’appeler
de derrière de nos miroirs étroits
Avec des nouveaux sons pour nos noms.

Je t’embrasse, observe
Et écris de là,
Marie.
I know you might never see the note here, Mary, but I wish you all the truth,
eyesight beyond
and your life given to you back.
Wish I could delve into you like God does
To make you out and hold your state
Like that of a broken child.
Pozdrawiam cię z tego miejsca powyżej zrodzonego w francuskim,
tak dawno a jednak wciąż.
Choćbyśmy miały się już nie zmówić.
Zaprawdę nasza relacja specyficzną jest i była.
Fable II, Livre I.


Aux lois de la nature, amis, soumettons-nous ;
Toujours sa volonté l'emporta sur la nôtre.
L'aimant disait au fer : Pourquoi me cherchez-vous ?
Pourquoi m'attirez-vous ? soudain répondait l'autre.
Notre faiblesse et ton pouvoir,
Sexe enchanteur, s'expliqueraient de même ;
Ainsi tu plais sans le vouloir ;
Sans le vouloir, ainsi l'on t'aime.
Purcy Flaherty Jan 2018
Amour fou,
Une voix pleine de désir,
Comme l'appel d'une sirène,
Comme l’appel du vide;
l’appel du videis,
Je suis à vous.

Je t'embrasse doucement;
comme si j'embrassais ton sexe,
Je cherchez la femme,
Mon Ventre à terre,
Peau comme de la soie,
nos bouches pleines de passion
~ et de vin,
l’esprit de l’escalier!

Je taime !
Passion, crazy love, a voice full of desire, like the call of a siren; like the call of emptiness, the call of the void. I'm yours! I kiss you gently like I kiss your ***, I'm looking for the woman; my belly on the floor, skin like silk, our mouths full of passion and wine, the spirit of the stairs, I love you!
Les Chinois voient l'heure dans l'œil des chats.

Un jour un missionnaire, se promenant dans la banlieue de Nankin, s'aperçut qu'il avait oublié sa montre, et demanda à un petit garçon quelle heure il était.

Le gamin du céleste Empire hésita d'abord ; puis, se ravisant, il répondit : « Je vais vous le dire ». Peu d'instants après, il reparut, tenant dans ses bras un fort gros chat, et le regardant, comme on dit, dans le blanc des yeux, il affirma sans hésiter : « Il n'est pas encore tout à fait midi. » Ce qui était vrai.

Pour moi, si je me penche vers la belle Féline, la si bien nommée, qui est à la fois l'honneur de son sexe, l'orgueil de mon cœur et le parfum de mon esprit, que ce soit la nuit, que ce soit le jour, dans la pleine lumière ou dans l'ombre opaque, au fond de ses yeux adorables je vois toujours l'heure distinctement, toujours la même, une heure vaste, solennelle, grande comme l'espace, sans divisions de minutes ni de secondes, - une heure immobile qui n'est pas marquée sur les horloges, et cependant légère comme un soupir, rapide comme un coup d'œil.

Et si quelque importun venait me déranger pendant que mon regard repose sur ce délicieux cadran, si quelque Génie malhonnête et intolérant, quelque Démon du contre-temps venait me dire : « Que regardes-tu là avec tant de soin ? Que cherches-tu dans les yeux de cet être ? Y vois-tu l'heure, mortel prodigue et fainéant ? » je répondrais sans hésiter : « Oui, je vois l'heure ; il est l'Éternité ! »

N'est-ce pas, madame, que voici un madrigal vraiment méritoire, et aussi emphatique que vous-même ? En vérité, j'ai eu tant de plaisir à broder cette prétentieuse galanterie, que je ne vous demanderai rien en échange.
Quand tout se fait petit, femmes, vous restez grandes.
En vain, aux murs sanglants accrochant des guirlandes,
Ils ont ouvert le bal et la danse ; ô nos soeurs,
Devant ces scélérats transformés en valseurs
Vous haussez, - châtiment ! - vos charmantes épaules.
Votre divin sourire extermine ces drôles.
En vain leur frac brodé scintille ; en vain, brigands,
Pour vous plaire ils ont mis à leurs griffes des gants,
Et de leur vil tricorne ils ont doré les ganses ;
Vous bafouez ces gants, ces fracs, ces élégances,
Cet empire tout neuf et déjà vermoulu.
Dieu vous a tout donné, femmes ; il a voulu
Que les seuls alcyons tinssent tête à l'orage,
Et qu'étant la beauté, vous fussiez le courage.

Les femmes ici-bas et là-haut les aïeux,
Voilà ce qui nous reste !

Abjection ! nos yeux
Plongent dans une nuit toujours plus épaissie.
Oui, le peuple français, oui, le peuple messie,
Oui, ce grand forgeron du droit universel
Dont, depuis soixante ans, l'enclume sous le ciel
Luit et sonne, dont l'âtre incessamment pétille,
Qui fit voler au vent les tours de la Bastille,
Qui broya, se dressant tout à coup souverain,
Mille ans de royauté sous son talon d'airain,
Ce peuple dont le souffle, ainsi que des fumées,
Faisait tourbillonner les rois et les armées,
Qui, lorsqu'il se fâchait, brisait sous son bâton
Le géant Robespierre et le titan Danton,
Oui, ce peuple invincible, oui, ce peuple superbe
Tremble aujourd'hui, pâlit, frissonne comme l'herbe,
Claque des dents, se cache et n'ose dire un mot
Devant Magnan, ce reître, et Troplong, ce grimaud !
Oui, nous voyons cela ! Nous tenant dans leurs serres,
Mangeant les millions en face des misères,
Les Fortoul, les Rouher, êtres stupéfiants,
S'étalent ; on se tait. Nos maîtres ruffians
À Cayenne, en un bagne, abîme d'agonie,
Accouplent l'héroïsme avec l'ignominie ;
On se tait. Les pontons râlent ; que dit-on ? rien.
Des enfants sont forçats en Afrique ; c'est bien.
Si vous pleurez, tenez votre larme secrète.
Le bourreau, noir faucheur, debout dans sa charrette,
Revient de la moisson avec son panier plein
Pas un souffle. Il est là, ce Tibère-Ezzelin
Qui se croit scorpion et n'est que scolopendre,
Fusillant, et jaloux de Haynau qui peut pendre ;
Eclaboussé de sang, le prêtre l'applaudit ;
Il est là, ce César chauve-souris qui dit
Aux rois : voyez mon sceptre ; aux gueux : voyez mon crime
Ce vainqueur qui, béni, lavé, sacré, sublime,
De deux pourpres vêtu, dans l'histoire s'assied
Le globe dans sa main, un boulet à son pied ;
Il nous crache au visage, il règne ! nul ne bouge.

Et c'est à votre front qu'on voit monter le rouge,
C'est vous qui vous levez et qui vous indignez,
Femmes ; le sein gonflé, les yeux de pleurs baignés,
Vous huez le tyran, vous consolez les tombes,
Et le vautour frémit sous le bec des colombes !

Et moi, proscrit pensif, je vous dis : Gloire à vous !
Oh ! oui, vous êtes bien le sexe fier et doux,
Ardent au dévouement, ardent à la souffrance,
Toujours prêt à la lutte, à Béthulie, en France,
Dont l'âme à la hauteur des héros s'élargit,
D'où se lève Judith, d'où Charlotte surgit !
Vous mêlez la bravoure à la mélancolie.
Vous êtes Porcia, vous êtes Cornélie,
Vous êtes Arria qui saigne et qui sourit ;
Oui, vous avez toujours en vous ce même esprit
Qui relève et soutient les nations tombées,
Qui suscite la Juive et les sept Machabées,
Qui dans toi, Jeanne d'Arc, fait revivre Amadis,
Et qui, sur le chemin des tyrans interdits,
Pour les épouvanter dans leur gloire éphémère,
Met tantôt une vierge et tantôt une mère !

Si bien que, par moments, lorsqu'en nos visions
Nous voyons, secouant un glaive de rayons,
Dans les cieux apparaître une figure ailée,
Saint-Michel sous ses pieds foulant l'hydre écaillée,
Nous disons : c'est la Gloire et c'est la Liberté !
Et nous croyons, devant sa grâce et sa beauté,
Quand nous cherchons le nom dont il faut qu'on le nomme,
Que l'archange est plutôt une femme qu'un homme !

Jersey, le 30 mai 1853.
Il eut des temps quelques argents

Et régla ses camarades

D'un sexe ou deux, intelligents

Ou charmants, ou bien les deux grades,

Si que dans les esprits malades

Sa bonne réputation

Subit que de dégringolades !

Lucullus ? Non. Trimalcion.


Sous ses lambris, c'étaient des chants

Et des paroles point trop fades.

Éros et Bacchos indulgents

Présidaient à ces sérénades

Qu'accompagnaient des embrassades.

Puis chœurs et conversation

Cessaient pour des fins peu maussades.

Lucullus ? Non. Trimalcion.


L'aube pointait et ces méchants

La saluaient par cent aubades

Qui réveillaient au **** les gens

De bien, et par mille rasades.

Cependant de vagues brigades

- Zèle ou dénonciation ? -

Verbalisaient chez des alcades.

Lucullus ? Non. Trimalcion.


Envoi


Prince, ô très haut marquis de Sade,

Un souris pour votre scion

Fier derrière sa palissade.

Lucullus ? Non. Trimalcion.
Quand l'enfant nous regarde, on sent Dieu nous sonder ;
Quand il pleure, j'entends le tonnerre gronder,
Car penser c'est entendre, et le visionnaire
Est souvent averti par un vague tonnerre.
Quand ce petit être, humble et pliant les genoux,
Attache doucement sa prunelle sur nous,
Je ne sais pas pourquoi je tremble ; quand cette âme,
Qui n'est pas homme encore et n'est pas encor femme,
En qui rien ne s'admire et rien ne se repent,
Sans sexe, sans passé derrière elle rampant,
Verse, à travers les cils de sa rose paupière,
Sa clarté, dans laquelle on sent de la prière,
Sur nous les combattants, les vaincus, les vainqueurs ;
Quand cet arrivant semble interroger nos coeurs,
Quand cet ignorant, plein d'un jour que rien n'efface,
A l'air de regarder notre science en face,
Et jette, dans cette ombre où passe Adam banni,
On ne sait quel rayon de rêve et d'infini,
Ses blonds cheveux lui font au front une auréole.
Comme on sent qu'il était hier l'esprit qui vole !
Comme on sent manquer l'aile à ce petit pied blanc !
Oh ! comme c'est débile et frêle et chancelant
Comme on devine, aux cris de cette bouche, un songe
De paradis qui jusqu'en enfer se prolonge
Et que le doux enfant ne veut pas voir finir !
L'homme, ayant un passé, craint pour cet avenir.
Que la vie apparaît fatale ! Comme on pense
A tant de peine avec si peu de récompense !
Oh ! comme on s'attendrit sur ce nouveau venu !
Lui cependant, qu'est-il, ô vivants ? l'inconnu.
Qu'a-t-il en lui ? l'énigme. Et que porte-t-il ? l'âme.
Il vit à peine ; il est si chétif qu'il réclame
Du brin d'herbe ondoyant aux vents un point d'appui.
Parfois, lorsqu'il se tait, on le croit presque enfui,
Car on a peur que tout ici-bas ne le blesse.
Lui, que fait-il ? Il rit. Fait d'ombre et de faiblesse
Et de tout ce qui tremble, il ne craint rien. Il est
Parmi nous le seul être encor vierge et complet ;
L'ange devient enfant lorsqu'il se rapetisse.
Si toute pureté contient toute justice,
On ne rencontre plus l'enfant sans quelque effroi ;
On sent qu'on est devant un plus juste que soi ;
C'est l'atome, le nain souriant, le pygmée ;
Et, quand il passe, honneur, gloire, éclat, renommée,
Méditent ; on se dit tout bas : Si je priais ?
On rêve ; et les plus grands sont les plus inquiets ;
Sa haute exception dans notre obscure sphère,
C'est que, n'ayant rien fait, lui seul n'a pu mal faire ;
Le monde est un mystère inondé de clarté,
L'enfant est sous l'énigme adorable abrité ;
Toutes les vérités couronnent condensées
Ce doux front qui n'a pas encore de pensées ;
On comprend que l'enfant, ange de nos douleurs,
Si petit ici-bas, doit être grand ailleurs.
Il se traîne, il trébuche ; il n'a dans l'attitude,
Dans la voix, dans le geste aucune certitude ;
Un souffle à qui la fleur résiste fait ployer
Cet être à qui fait peur le grillon du foyer ;
L'oeil hésite pendant que la lèvre bégaie ;
Dans ce naïf regard que l'ignorance égaie,
L'étonnement avec la grâce se confond,
Et l'immense lueur étoilée est au fond.

On dirait, tant l'enfance a le reflet du temple,
Que la lumière, chose étrange, nous contemple ;
Toute la profondeur du ciel est dans cet oeil.
Dans cette pureté sans trouble et sans orgueil
Se révèle on ne sait quelle auguste présence ;
Et la vertu ne craint qu'un juge : l'innocence.

Juin 1874.
Mais après les merveilles

Qui n'ont pas de pareilles

De l'épaule et du sein,

Faut sur un autre mode

Dresser une belle ode

Au glorieux bassin.


Faut célébrer la blanche

Souplesse de la hanche

Et sa mate largeur,

Dire le ventre opime

Et sa courbe sublime

Vers le sexe mangeur


Que chastement, encore

Que joliment, décore

Et défend juste assez

L'ombre qui sied aux choses

Divines, peu moroses

Rideaux drûment tressés.


Teutatès adorable,

Saturne plus aimable,

Anthropophage cher

Qui veut aux sacrifices

Non le sang des génisses

Mais le lait de ma chair.


Nous chanterons ensuite

L'aine blonde et sa fuite

Ambrée au sein du Saint...

Mais déposons la lyre.

Livrons-nous au délire

Raisonnable et succinct ?


Non ! fou, braque, orgiaque.

En apache, en canaque

Ivre de tafia :

Nous ne sommes pas l'homme

Pour la docte Sodome

Quand la Femme il y a.

— The End —