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Paul d'Aubin Jan 2015
Dame Maladie lâchez moi donc un peu !

Dame Maladie vous fûtes une compagne,
Empressée, aux soins jaloux.
Souvent c'était le nez coulant, plus que nature.
qui  donnait  au sinus, brûlures de vinaigre.
Enfant c'était l'asthme, d'étouffements suivis,
M'empêchant de dormir, autrement qu'en fauteuil.

Puis dans les années ou tant de sots font carrière,
Ce fut la Melancholia et des longues angoisses,
La sensation terrible de ne pouvoir écrire,
En tout cas au rythme que l'on m'avait fixé,
et les conseil idiots, de tant de bien-portants,
souvent suivi de honte de me voir méprisé.

Puis vint cet eczéma comme une fournaise,
Faisant brûler la peau, comme de,  feu Nessus,
La tunique brûlante, puis l'envie de gratter,
Qui soulage la peine avant de l'aggraver.
et mon corps désormais, prenant peur du salé de la mer,
dont enfant j'aimais tant à chevaucher les vagues.

Quelques années plus ****, l'intestin, à son tour,
Vint s'occuper de moi et me tenir prostré,
Car riz, charbon et coing restaient insuffisants,
Pour stopper les coliques qui me tenaient chez moi,
la position couchée devenant un refuge,
et seule la lecture me tenait compagnie.

Certes la Médecine est une grande Dame.
Que j'appris a connaître au delà du commun.
Elle sait bien soulager mais rarement guérir.
Et sa fréquentation n'admet point le divorce.
Un jour, peut être, hélas, mes sens s'apaiseront.
Mais pour un long sommeil qui se nomme la Mort,

Paul Arrighi
Le navire est venu à cheval, à une heure inexacte
Notre frère-matelot, du Panthéon  des Poètes, était à son bord
Jean Pierre Basilic Dantor Frankétienne D’argent
Qui écrivait, à la hâte, le dernier acte
Se trouvait par hasard, miraculeusement sur le port
Il est monté, il est parti sans parler, sans argent
Sans ses chefs d’œuvre, sans une petite maison
C’est la vie, on part à toute saison.

Kalfou te kindeng miwo, miba ye.

Franckétienne n’est pas disparu
Il est quelque part, à Ravine-Sèche,  dans les rues
Son inspiration est dans ‘l’émission le Point’
Nous n’avons pas d’autres choix que de prendre soin
De sa mémoire, de son invention et de son imagination
Franckétienne était un génie Haïtien, poète, dramaturge, spiraliste
Ministre de la culture, faiseur de mots, chanteur, peintre et artiste
Son nom était une longue phrase
Et ses paroles faisaient rire jusqu'à l’extase.

Kalfou te kindeng miwo, miba ye.


De son vivant, il n’avait pas obtenu sa petite maison
C’était un génie légendaire qui a défié l’imagination
La dictature, l’ordinaire, l’inordinaire et l’abstraction
En devenant un mapou, un baobab. Dirait Wendell
Quel potomitan! Quelle cathédrale! Quelle citadelle!
Pour paraphraser le fils du directeur de Mac Donald
« S’il arrive que tu tombes, apprends vite à chevaucher
Ta chute, que ta chute devienne un cheval, ton cheval
Pour continuer le voyage », la randonnée.

Kalfou te kindeng miwo, miba ye.

« Chaque minute compte après cinquante ans »
Disait Franckétienne, puisqu’on peut partir
A n’importe quelle heure, à n’importe quel instant
‘Galaxie plomb gaillé’, pas trop **** du nadir
Une trace invisible sur la tète à la Valentino ou à la Tino Rossi
Frankétienne s’en est allé, l’artiste est parti
Il demeure plus que jamais un Être nouveau
Le géant, l’écrivain, le comédien, le créateur des mots
Est habillé en bretelle comme un gros blanc nègre
Pas comme un monstre de Dr. Frankenstein. Comme une pègre
Le navire est venu à cheval, c’est la mort
Qui nous menace comme si nous avions tort
Nous pleurons maintenant comme la mère
Pour cet octogénaire avancé, pour ce prince de lumière.

Kalfou te kindeng miwo, miba ye.

P.S. Un Hommage à Franckétienne et famille, à Wendell Théodore
Et compagnie,  à Radio Métropole et à tous  les Haïtiens conséquents.
J’offre mes sincères condoléances à tous. Sit ei terra levis!

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Hébert Logerie est l'auteur de plusieurs recueils de poésie.

— The End —