Submit your work, meet writers and drop the ads. Become a member
Victor Hugo  Jun 2017
Melancholia
Écoutez. Une femme au profil décharné,
Maigre, blême, portant un enfant étonné,
Est là qui se lamente au milieu de la rue.
La foule, pour l'entendre, autour d'elle se rue.
Elle accuse quelqu'un, une autre femme, ou bien
Son mari. Ses enfants ont faim. Elle n'a rien ;
Pas d'argent ; pas de pain ; à peine un lit de paille.
L'homme est au cabaret pendant qu'elle travaille.
Elle pleure, et s'en va. Quand ce spectre a passé,
Ô penseurs, au milieu de ce groupe amassé,
Qui vient de voir le fond d'un cœur qui se déchire,
Qu'entendez-vous toujours ? Un long éclat de rire.

Cette fille au doux front a cru peut-être, un jour,
Avoir droit au bonheur, à la joie, à l'amour.
Mais elle est seule, elle est sans parents, pauvre fille !
Seule ! - n'importe ! elle a du courage, une aiguille,
Elle travaille, et peut gagner dans son réduit,
En travaillant le jour, en travaillant la nuit,
Un peu de pain, un gîte, une jupe de toile.
Le soir, elle regarde en rêvant quelque étoile,
Et chante au bord du toit tant que dure l'été.
Mais l'hiver vient. Il fait bien froid, en vérité,
Dans ce logis mal clos tout en haut de la rampe ;
Les jours sont courts, il faut allumer une lampe ;
L'huile est chère, le bois est cher, le pain est cher.
Ô jeunesse ! printemps ! aube ! en proie à l'hiver !
La faim passe bientôt sa griffe sous la porte,
Décroche un vieux manteau, saisit la montre, emporte
Les meubles, prend enfin quelque humble bague d'or ;
Tout est vendu ! L'enfant travaille et lutte encor ;
Elle est honnête ; mais elle a, quand elle veille,
La misère, démon, qui lui parle à l'oreille.
L'ouvrage manque, hélas ! cela se voit souvent.
Que devenir ! Un jour, ô jour sombre ! elle vend
La pauvre croix d'honneur de son vieux père, et pleure ;
Elle tousse, elle a froid. Il faut donc qu'elle meure !
A dix-sept ans ! grand Dieu ! mais que faire ?... - Voilà
Ce qui fait qu'un matin la douce fille alla
Droit au gouffre, et qu'enfin, à présent, ce qui monte
À son front, ce n'est plus la pudeur, c'est la honte.
Hélas, et maintenant, deuil et pleurs éternels !
C'est fini. Les enfants, ces innocents cruels,
La suivent dans la rue avec des cris de joie.
Malheureuse ! elle traîne une robe de soie,
Elle chante, elle rit... ah ! pauvre âme aux abois !
Et le peuple sévère, avec sa grande voix,
Souffle qui courbe un homme et qui brise une femme,
Lui dit quand elle vient : « C'est toi ? Va-t-en, infâme ! »

Un homme s'est fait riche en vendant à faux poids ;
La loi le fait juré. L'hiver, dans les temps froids ;
Un pauvre a pris un pain pour nourrir sa famille.
Regardez cette salle où le peuple fourmille ;
Ce riche y vient juger ce pauvre. Écoutez bien.
C'est juste, puisque l'un a tout et l'autre rien.
Ce juge, - ce marchand, - fâché de perdre une heure,
Jette un regard distrait sur cet homme qui pleure,
L'envoie au bagne, et part pour sa maison des champs.
Tous s'en vont en disant : « C'est bien ! » bons et méchants ;
Et rien ne reste là qu'un Christ pensif et pâle,
Levant les bras au ciel dans le fond de la salle.

Un homme de génie apparaît. Il est doux,
Il est fort, il est grand ; il est utile à tous ;
Comme l'aube au-dessus de l'océan qui roule,
Il dore d'un rayon tous les fronts de la foule ;
Il luit ; le jour qu'il jette est un jour éclatant ;
Il apporte une idée au siècle qui l'attend ;
Il fait son œuvre ; il veut des choses nécessaires,
Agrandir les esprits, amoindrir les misères ;
Heureux, dans ses travaux dont les cieux sont témoins,
Si l'on pense un peu plus, si l'on souffre un peu moins !
Il vient. - Certe, on le va couronner ! - On le hue !
Scribes, savants, rhéteurs, les salons, la cohue,
Ceux qui n'ignorent rien, ceux qui doutent de tout,
Ceux qui flattent le roi, ceux qui flattent l'égout,
Tous hurlent à la fois et font un bruit sinistre.
Si c'est un orateur ou si c'est un ministre,
On le siffle. Si c'est un poète, il entend
Ce chœur : « Absurde ! faux ! monstrueux ! révoltant ! »
Lui, cependant, tandis qu'on bave sur sa palme,
Debout, les bras croisés, le front levé, l'œil calme,
Il contemple, serein, l'idéal et le beau ;
Il rêve ; et, par moments, il secoue un flambeau
Qui, sous ses pieds, dans l'ombre, éblouissant la haine,
Éclaire tout à coup le fond de l'âme humaine ;
Ou, ministre, il prodigue et ses nuits et ses jours ;
Orateur, il entasse efforts, travaux, discours ;
Il marche, il lutte ! Hélas ! l'injure ardente et triste,
À chaque pas qu'il fait, se transforme et persiste.
Nul abri. Ce serait un ennemi public,
Un monstre fabuleux, dragon ou basilic,
Qu'il serait moins traqué de toutes les manières,
Moins entouré de gens armés de grosses pierres,
Moins haï ! -- Pour eux tous et pour ceux qui viendront,
Il va semant la gloire, il recueille l'affront.
Le progrès est son but, le bien est sa boussole ;
Pilote, sur l'avant du navire il s'isole ;
Tout marin, pour dompter les vents et les courants,
Met tour à tour le cap sur des points différents,
Et, pour mieux arriver, dévie en apparence ;
Il fait de même ; aussi blâme et cris ; l'ignorance
Sait tout, dénonce tout ; il allait vers le nord,
Il avait tort ; il va vers le sud, il a tort ;
Si le temps devient noir, que de rage et de joie !
Cependant, sous le faix sa tête à la fin ploie,
L'âge vient, il couvait un mal profond et lent,
Il meurt. L'envie alors, ce démon vigilant,
Accourt, le reconnaît, lui ferme la paupière,
Prend soin de la clouer de ses mains dans la bière,
Se penche, écoute, épie en cette sombre nuit
S'il est vraiment bien mort, s'il ne fait pas de bruit,
S'il ne peut plus savoir de quel nom on le nomme,
Et, s'essuyant les yeux, dit : « C'était un grand homme ! »

Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs, que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes,
« Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! »
Ô servitude infâme imposée à l'enfant !
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, œuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée,
Et qui ferait - c'est là son fruit le plus certain -
D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !
Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil !
Progrès dont on demande : « Où va-t-il ? Que veut-il ? »
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l'homme !
Que ce travail, haï des mères, soit maudit !
Maudit comme le vice où l'on s'abâtardit,
Maudit comme l'opprobre et comme le blasphème !
Ô Dieu ! qu'il soit maudit au nom du travail même,
Au nom du vrai travail, saint, fécond, généreux,
Qui fait le peuple libre et qui rend l'homme heureux !

Le pesant chariot porte une énorme pierre ;
Le limonier, suant du mors à la croupière,
Tire, et le roulier fouette, et le pavé glissant
Monte, et le cheval triste à le poitrail en sang.
Il tire, traîne, geint, tire encore et s'arrête ;
Le fouet noir tourbillonne au-dessus de sa tête ;
C'est lundi ; l'homme hier buvait aux Porcherons
Un vin plein de fureur, de cris et de jurons ;
Oh ! quelle est donc la loi formidable qui livre
L'être à l'être, et la bête effarée à l'homme ivre !
L'animal éperdu ne peut plus faire un pas ;
Il sent l'ombre sur lui peser ; il ne sait pas,
Sous le bloc qui l'écrase et le fouet qui l'assomme,
Ce que lui veut la pierre et ce que lui veut l'homme.
Et le roulier n'est plus qu'un orage de coups
Tombant sur ce forçat qui traîne des licous,
Qui souffre et ne connaît ni repos ni dimanche.
Si la corde se casse, il frappe avec le pié ;
Et le cheval, tremblant, hagard, estropié,
Baisse son cou lugubre et sa tête égarée ;
On entend, sous les coups de la botte ferrée,
Sonner le ventre nu du pauvre être muet !
Il râle ; tout à l'heure encore il remuait ;
Mais il ne bouge plus, et sa force est finie ;
Et les coups furieux pleuvent ; son agonie
Tente un dernier effort ; son pied fait un écart,
Il tombe, et le voilà brisé sous le brancard ;
Et, dans l'ombre, pendant que son bourreau redouble,
Il regarde quelqu'un de sa prunelle trouble ;
Et l'on voit lentement s'éteindre, humble et terni,
Son œil plein des stupeurs sombres de l'infini,
Où luit vaguement l'âme effrayante des choses.
Hélas !

Cet avocat plaide toutes les causes ;
Il rit des généreux qui désirent savoir
Si blanc n'a pas raison, avant de dire noir ;
Calme, en sa conscience il met ce qu'il rencontre,
Ou le sac d'argent Pour, ou le sac d'argent Contre ;
Le sac pèse pour lui ce que la cause vaut.
Embusqué, plume au poing, dans un journal dévot,
Comme un bandit tuerait, cet écrivain diffame.
La foule hait cet homme et proscrit cette femme ;
Ils sont maudits. Quel est leur crime ? Ils ont aimé.
L'opinion rampante accable l'opprimé,
Et, chatte aux pieds des forts, pour le faible est tigresse.
De l'inventeur mourant le parasite engraisse.
Le monde parle, assure, affirme, jure, ment,
Triche, et rit d'escroquer la dupe Dévouement.
Le puissant resplendit et du destin se joue ;
Derrière lui, tandis qu'il marche et fait la roue,
Sa fiente épanouie engendre son flatteur.
Les nains sont dédaigneux de toute leur hauteur.
Ô hideux coins de rue où le chiffonnier morne
Va, tenant à la main sa lanterne de corne,
Vos tas d'ordures sont moins noirs que les vivants !
Qui, des vents ou des cœurs, est le plus sûr ? Les vents.
Cet homme ne croit rien et fait semblant de croire ;
Il a l'œil clair, le front gracieux, l'âme noire ;
Il se courbe ; il sera votre maître demain.

Tu casses des cailloux, vieillard, sur le chemin ;
Ton feutre humble et troué s'ouvre à l'air qui le mouille ;
Sous la pluie et le temps ton crâne nu se rouille ;
Le chaud est ton tyran, le froid est ton bourreau ;
Ton vieux corps grelottant tremble sous ton sarrau ;
Ta cahute, au niveau du fossé de la route,
Offre son toit de mousse à la chèvre qui broute ;
Tu gagnes dans ton jour juste assez de pain noir
Pour manger le matin et pour jeûner le soir ;
Et, fantôme suspect devant qui l'on recule,
Regardé de travers quand vient le crépuscule,
Pauvre au point d'alarmer les allants et venants,
Frère sombre et pensif des arbres frissonnants,
Tu laisses choir tes ans ainsi qu'eux leur feuillage ;
Autrefois, homme alors dans la force de l'âge,
Quand tu vis que l'Europe implacable venait,
Et menaçait Paris et notre aube qui naît,
Et, mer d'hommes, roulait vers la France effarée,
Et le Russe et le *** sur la terre sacrée
Se ruer, et le nord revomir Attila,
Tu te levas, tu pris ta fourche ; en ces temps-là,
Tu fus, devant les rois qui tenaient la campagne,
Un des grands paysans de la grande Champagne.
C'est bien. Mais, vois, là-bas, le long du vert sillon,
Une calèche arrive, et, comme un tourbillon,
Dans la poudre du soir qu'à ton front tu secoues,
Mêle l'éclair du fouet au tonnerre des roues.
Un homme y dort. Vieillard, chapeau bas ! Ce passant
Fit sa fortune à l'heure où tu versais ton sang ;
Il jouait à la baisse, et montait à mesure
Que notre chute était plus profonde et plus sûre ;
Il fallait un vautour à nos morts ; il le fut ;
Il fit, travailleur âpre et toujours à l'affût,
Suer à nos malheurs des châteaux et des rentes ;
Moscou remplit ses prés de meules odorantes ;
Pour lui, Leipsick payait des chiens et des valets,
Et la Bérésina charriait un palais ;
Pour lui, pour que cet homme ait des fleurs, des charmilles,
Des parcs dans Paris même ouvrant leurs larges grilles,
Des jardins où l'on voit le cygne errer sur l'eau,
Un million joyeux sortit de Waterloo ;
Si bien que du désastre il a fait sa victoire,
Et que, pour la manger, et la tordre, et la boire,
Ce Shaylock, avec le sabre de Blucher,
A coupé sur la France une livre de chair.
Or, de vous deux, c'est toi qu'on hait, lui qu'on vénère ;
Vieillard, tu n'es qu'un gueux, et ce millionnaire,
C'est l'honnête homme. Allons, debout, et chapeau bas !

Les carrefours sont pleins de chocs et de combats.
Les multitudes vont et viennent dans les rues.
Foules ! sillons creusés par ces mornes charrues :
Nuit, douleur, deuil ! champ triste où souvent a germé
Un épi qui fait peur à ceux qui l'ont semé !
Vie et mort ! onde où l'hydre à l'infini s'enlace !
Peuple océan jetant l'écume populace !
Là sont tous les chaos et toutes les grandeurs ;
Là, fauve, avec ses maux, ses horreurs, ses laideurs,
Ses larves, désespoirs, haines, désirs, souffrances,
Qu'on distingue à travers de vagues transparences,
Ses rudes appétits, redoutables aimants,
Ses prostitutions, ses avilissements,
Et la fatalité des mœurs imperdables,
La misère épaissit ses couches formidables.
Les malheureux sont là, dans le malheur reclus.
L'indigence, flux noir, l'ignorance, reflux,
Montent, marée affreuse, et parmi les décombres,
Roulent l'obscur filet des pénalités sombres.
Le besoin fuit le mal qui le tente et le suit,
Et l'homme cherche l'homme à tâtons ; il fait nuit ;
Les petits enfants nus tendent leurs mains funèbres ;
Le crime, antre béant, s'ouvre dans ces ténèbres ;
Le vent secoue et pousse, en ses froids tourbillons,
Les âmes en lambeaux dans les corps en haillons :
Pas de cœur où ne croisse une aveugle chimère.
Qui grince des dents ? L'homme. Et qui pleure ? La mère.
Qui sanglote ? La vierge aux yeux hagards et doux.
Qui dit : « J'ai froid ? » L'aïeule. Et qui dit : « J'ai faim ? » Tous !
Et le fond est horreur, et la surface est joie.
Au-dessus de la faim, le festin qui flamboie,
Et sur le pâle amas des cris et des douleurs,
Les chansons et le rire et les chapeaux de fleurs !
Ceux-là sont les heureux. Ils n'ont qu'une pensée :
A quel néant jeter la journée insensée ?
Chiens, voitures, chevaux ! cendre au reflet vermeil !
Poussière dont les grains semblent d'or au soleil !
Leur vie est aux plaisirs sans fin, sans but, sans trêve,
Et se passe à tâcher d'oublier dans un rêve
L'enfer au-dessous d'eux et le ciel au-dessus.
Quand on voile Lazare, on efface Jésus.
Ils ne regardent pas dans les ombres moroses.
Ils n'admettent que l'air tout parfumé de roses,
La volupté, l'orgueil, l'ivresse et le laquais
Ce spectre galonné du pauvre, à leurs banquets.
Les fleurs couvrent les seins et débordent des vases.
Le bal, tout frissonnant de souffles et d'extases,
Rayonne, étourdissant ce qui s'évanouit ;
Éden étrange fait de lumière et de nuit.
Les lustres aux plafonds laissent pendre leurs flammes,
Et semblent la racine ardente et pleine d'âmes
De quelque arbre céleste épanoui plus haut.
Noir paradis dansant sur l'immense cachot !
Ils savourent, ravis, l'éblouissement sombre
Des beautés, des splendeurs, des quadrilles sans nombre,
Des couples, des amours, des yeux bleus, des yeux noirs.
Les valses, visions, passent dans les miroirs.
Parfois, comme aux forêts la fuite des cavales,
Les galops effrénés courent ; par intervalles,
Le bal reprend haleine ; on s'interrompt, on fuit,
On erre, deux à deux, sous les arbres sans bruit ;
Puis, folle, et rappelant les ombres éloignées,
La musique, jetant les notes à poignées,
Revient, et les regards s'allument, et l'archet,
Bondissant, ressaisit la foule qui marchait.
Ô délire ! et d'encens et de bruit enivrées,
L'heure emporte en riant les rapides soirées,
Et les nuits et les jours, feuilles mortes des cieux.
D'autres, toute la nuit, roulent les dés joyeux,
Ou bien, âpre, et mêlant les cartes qu'ils caressent,
Où des spectres riants ou sanglants apparaissent,
Leur soif de l'or, penchée autour d'un tapis vert,
Jusqu'à ce qu'au volet le jour bâille entr'ouvert,
Poursuit le pharaon, le lansquenet ou l'hombre ;
Et, pendant qu'on gémit et qu'on frémit dans l'ombre,
Pendant que le
Shrivastva MK May 2015
Kahan kho gya hoon,
Main tera ** gya hoon,
Dekhlo sanam ekbar mujhe,
Main kya se kya ** gya hoon,
Main kya se kya ** gya hoon...


Kyon lut liye mere khawabo ko,
Kyon tor diye mere sare sapne bhi,
Tut gye sare rishte tujhse,
Kyon tor diya dil mera bhi....


Ab to tujhse juda hone ke
Dard me
Hansna bhi bhul gya hoon,
Dekh lo sanam mujhe,
Main kya se kya ** gya hoon,
Main kya se kya ** gya hoon.......


Tapak pari aansoo mere aankhon se,
Jab jab teri yaad aai....
Ruk jati kalam meri
Jab likhne ko tera nam aai....


Kahta hai Manish bhi
Apne DIL se,
Bhul jao use kyoki,
Main ab Patthar ka ** gya hoon,


Dekhlo sanam mujhe
tere pyar me
Main kya se kya ** gya hoon,
Main kya se kya ** gya hoon....
La mirada interior se despliega y un mundo de vértigo y llama nace bajo la frente del que sueña:
soles azules, verdes remolinos, picos de luz que abren astros como granadas,
tornasol solitario, ojo de oro girando en el centro de una explanada calcinada,
bosques de cristal de sonido, bosques de ecos y respuestas y ondas, diálogo de transparencias,
¡viento, galope de agua entre los muros interminables de una garganta de azabache,
caballo, cometa, cohete que se clava justo en el corazón de la noche, plumas, surtidores,
plumas, súbito florecer de las antorchas, velas, alas, invasión de lo blanco,
pájaros de las islas cantando bajo la frente del que sueña!Abrí los ojos, los alcé hasta el cielo y vi cómo la noche se cubría de estrellas.
¡Islas vivas, brazaletes de islas llameantes, piedras ardiendo, respirando, racimos de piedras vivas,
cuánta fuente, qué claridades, qué cabelleras sobre una espalda oscura,
cuánto río allá arriba, y ese sonar remoto de agua junto al fuego, de luz contra la sombra!
Harpas, jardines de harpas.Pero a mi lado no había nadie.
Sólo el llano: cactus, huizaches, piedras enormes que estallan bajo el sol.
No cantaba el grillo,
había un vago olor a cal y semillas quemadas,
las calles del poblado eran arroyos secos
y el aire se habría roto en mil pedazos si alguien hubiese gritado: ¿quién vive?
Cerros pelados, volcán frío, piedra y jadeo bajo tanto esplendor, sequía, sabor de polvo,
rumor de pies descalzos sobre el polvo, ¡y el pirú en medio del llano como un surtidor petrificado!Dime, sequía, dime, tierra quemada, tierra de huesos remolidos, dime, luna agónica,
¿no hay agua,
hay sólo sangre, sólo hay polvo, sólo pisadas de pies desnudos sobre la espina,
sólo andrajos y comida de insectos y sopor bajo el mediodía impío como un cacique de oro?
¿No hay relinchos de caballos a la orilla del río, entre las grandes piedras redondas y relucientes,
en el remanso, bajo la luz verde de las hojas y los gritos de los hombres y las mujeres bahándose al alba?
El dios-maíz, el dios-flor, el dios-agua, el dios-sangre, la Virgen,
¿todos se han muerto, se han ido, cántaros rotos al borde de la fuente cegada?
¿Sólo está vivo el sapo,
sólo reluce y brilla en la noche de México el sapo verduzco,
sólo el cacique gordo de Cempoala es inmortal?Tendido al pie del divino árbol de jade regado con sangre, mientras dos esclavos jóvenes lo abanican,
en los días de las grandes procesiones al frente del pueblo, apoyado en la cruz: arma y bastón,
en traje de batalla, el esculpido rostro de silex aspirando como un incienso precioso el humo de los fusilamientos,
los fines de semana en su casa blindada junto al mar, al lado de su querida cubierta de joyas de gas neón,
¿sólo el sapo es inmortal?He aquí a la rabia verde y fría y a su cola de navajas y vidrio cortado,
he aqui al perro y a su aullido sarnoso,
al maguey taciturno, al nopal y al candelabro erizados, he aquí a la flor que sangra y hace sangrar,
la flor de inexorable y tajante geometría como un delicado instrumento de tortura,
he aquí a la noche de dientes largos y mirada filosa, la noche que desuella con un pedernal invisible,
oye a los dientes chocar uno contra otro,
oye a los huesos machacando a los huesos,
al tambor de piel humana golpeado por el fémur,
al tambor del pecho golpeado por el talón rabioso,
al tam-tam de los tímpanos golpeados por el sol delirante,
he aqui al polvo que se levanta como un rey amarillo y todo lo descuaja y danza solitario y se derrumba
como un árbol al que de pronto se le han secado las raíces, como una torre que cae de un solo tajo,
he aquí al hombre que cae y se levanta y come polvo y se arrastra,
al insecto humano que perfora la piedra y perfora los siglos y carcome la luz,
he aquí a la piedra rota, al hombre roto, a la luz rota.¿Abrir los ojos o cerrarlos, todo es igual?
Castillos interiores que incendia el pensamiento porque otro más puro se levante, sólo fulgor y llama,
semilla de la imagen que crece hasta ser árbol y hace estallar el cráneo,
palabra que busca unos labios que la digan,
sobre la antigua fuente humana cayeron grandes piedras,
hay siglos de piedras, años de losas, minutos espesores sobre la fuente humana.Dime, sequía, piedra pulida por el tiempo sin dientes, por el hambre sin dientes,
polvo molido por dientes que son siglos, por siglos que son hambres,
dime, cántaro roto caído en el polvo, dime,
¿la luz nace frotando hueso contra hueso, hombre contra hombre, hambre contra hambre,
hasta que surja al fin la chispa, el grito, la palabra,
hasta que brote al fin el agua y crezca el árbol de anchas hojas de turquesa?Hay que dormir con los ojos abiertos, hay que soñar con las manos,
soñemos sueños activos de río buscando su cauce, sueños de sol soñando sus mundos,
hay que soñar en voz alta, hay que cantar hasta que el canto eche raíces, tronco, ramas, pájaros, astros,
cantar hasta que el sueño engendre y brote del costado del dormido la espiga roja de la resurrección,
el agua de la mujer, el manantial para beber y mirarse y reconocerse y recobrarse,
el manantial para saberse hombre, el agua que habla a solas en la noche y nos llama con nuestro nombre,
el manantial de las palabras para decir yo, tú, él, nosotros, bajo el gran árbol viviente estatua de la lluvia,
para decir los pronombres hermosos y reconocernos y ser fieles a nuestros nombres
hay que soñar hacia atrás, hacia la fuente, hay que remar siglos arriba,
más allá de la infancia, más allá del comienzo, más allá de las aguas del bautismo,
echar abajo las paredes entre el hombre y el hombre, juntar de nuevo lo que fue separado,
vida y muerte no son mundos contrarios, somos un solo tallo con dos flores gemelas,
hay que desenterrar la palabra perdida, soñar hacia dentro y también hacia afuera,
descifrar el tatuaje de la noche y mirar cara a cara al mediodía y arrancarle su máscara,
bañarse en luz solar y comer los frutos nocturnos, deletrear la escritura del astro y la del río,
recordar lo que dicen la sangre y la marea, la tierra y el cuerpo, volver al punto de partida,
ni adentro ni afuera, ni arriba ni abajo, al cruce de caminos, adonde empiezan los caminos,
porque la luz canta con un rumor de agua, con un rumor de follaje canta el agua
y el alba está cargada de frutos, el día y la noche reconciliados fluyen como un río manso,
el día y la noche se acarician largamente como un hombre y una mujer enamorados,
como un solo río interminable bajo arcos de siglos fluyen las estaciones y los hombres,
hacia allá, al centro vivo del origen, más allá de fin y comienzo.
Aquí los antiguos recibían al fuego
Aquí el fuego creaba el mundo
Al mediodía las piedras se abren como frutos
El agua abre los párpados
La luz resbala por la piel del día
Gota inmensa donde el tiempo se refleja y se sacia

A la española el día entra pisando fuerte
Un rumor de hojas y pájaros avanza
Un presentimiento de mar o mujeres
El día zumba en mi frente como una idea fija
En la frente del mundo zumba tenaz el día
La luz corre por todas partes
Canta por las terrazas
Hace bailar las casas
Bajo las manos frescas de la yedra ligera
El muro se despierta y levanta sus torres
Y las piedras dejan caer sus vestiduras
Y el agua se desnuda y salta de su lecho
Más desnuda que el agua
Y la luz se desnuda y se mira en el agua
Más desnuda que un astro
Y el pan se abre y el vino se derrama
Y el día se derrama sobre el agua tendida
Ver oír tocar oler gustar pensar
Labios o tierra o viento entre veleros
Sabor del día que se desliza como música
Rumor de luz que lleva de la mano a una muchacha
Y la deja desnuda en el centro del día
Nadie sabe su nombre ni a qué vino
Como un poco de agua se tiende a mi costado
El sol se para un instante por mirarla
La luz se pierde entre sus piernas
La rodean mis miradas como agua
Y ella se baña en ellas más desnuda que el agua
Como la luz no tiene nombre propio
Como la luz cambia de forma con el día
Shrivastva MK Jun 2015
Laut aai wo khushi phir se,
Pyar karne laga hoon main tumhe dil se,
Kardoo apne in labjo se teri tarif,
Kho jaun teri yaadon me,
Mangloo tujhe main us rab se,

Mere dil ko talash hai teri,
nahi ji'h sakta main tere bina,
Kyoki tum sans ** meri,
Teri suni sapno ko bhi hasin banayenge hum,
Kyoki tum to jahan ** meri,

Chum loo tere in khubsurat othon ko
likh doo apne dil pe tera naam,
Bna loo tujhe hamsafar apni
** jaun tere ishq me badnaam,
Nikale dua teri khushi ke liye mere rag-rag se,
kah do ekbar mujhse
Pyar karte hain hum bhi aapko dil se,
dil se........
Shashank K Dwivedi  Aug 2015
Maa
Maa
Jab aankh khuli to amma ki
godi ka ek sahara tha
uska nanha sa anchal mujhko
bhumandal se v pyara tha.....
uske chehre ki jhalak dekh
chehra phulo sa khilta tha
uske stan ki ek bund se
mujhko jeevan milta tha
haatho se baalo ko noocha
pairo se khoob prahar kia
phir v us maa ne puchkara
humko jee bhar ke pyar kia

Mai uska raja beta tha
wo ankho ka tara kahti thi
mai banu budhape me uska
bas ek sahara kahti thi
ungli ko pakad chalaya tha
padhne vidlaya bheja tha
meri naadani ko v neej
antar me sadasaheja tha

Mere saare prashno ka wo
fauran jawab ban jaati thi
meri raho ke kaante chun
wo khud gulaab ban jaati thi
mai bada hua to college se
ek rog pyar ka le aaya
jis dil me maa ki murat thi
wo ramkali ko de aaya

shaadi ki pati se papa bana
apne rishto me jhul gya
ab karwa chauth maanta hu
maa ki mamta ko bhul gya
hum bhul gye uski maamta
mere jeevan ki thati thi
hum bhul gye apana jeevan
wo amrit wali chaati thi

Hum bhul gye wo khud bhukhi
rah karke hume khilati thi
humko sukha bistar dekar
khud geele me soo jaati thi
hum bhul gye usne hi
hotho ko bhasha sikhlayi thi
meri neendo ke lie raat bhar
uss maa ne lori gaayi thi

hum bhul gye har galti par
usne danta samjhaya tha
bach jau buri najar se
kala teeka sada lagaya tha
hum bade hue to mamta wale
saare bandhan tod aaye
bangle me kutte paal laye
maa ko vridhaashram chod aaye
apano sapno ka mahal girakar
kankar -kankar been laye
khudgargi me uske suhag ke
aabhushan tak cheen laye

Hum maa ko ghar ke batware ki
abhilasha tak le aaye
usko paawan mandir se
gaali ki bhasha tak le aaye

to be continued ........(next part may be in next week)
Copyright© Shashank K Dwivedi
email-shashankdwivedi.edu@gmail.com
Follow me on Facebook - https://www.facebook.com/skdisro
Hoy amanecí con los puños cerrados
pero no lo tomen al pie de la letra
es apenas un signo de pervivencia
declaración de guerra o de nostalgia
a lo sumo contraseña o imprecación
al ciclo sordomudo y nubladísimo

sucede que ya es el tercer año
que voy ele gente en pueblo
ele aeropuerto en frontera
ele solidaridad en solidaridad
de cerca en lejos
de apartado en casilla
de hotelito en pensión
de apartamentito casi camarote
a otro con teléfono y water-comedor

además
de tanto mirar hacia el país
se me fue desprendiendo la retina
ahora ya la prendieron de nuevo,
así que miro otra vez hacia el país

llena pletórica de vacíos
mártir de su destino provisorio
patria arrollada en su congoja
puesta provisoriamente a morir
guardada por sabuesos no menos provisorios

pero los hombres de mala voluntad
no serán provisoriamente condenados
para ellos no habrá paz en la tierrita
ni de ellos será el reino de los cielos
ya que como es público y notorio
no son pobres de espíritu

los hombres de mala voluntad
no sueñan con muchachas y justicia
sino con locomotoras y elefantes
que acaban desprendiéndose de un guinche ecuánime
que casualmente pende sobre sus testas
no sueñan como nosotros con primaveras y alfabetizaciones
sino con robustas estatuas al gendarme desconocido
que a veces se quiebran como mazapán

los hombres de mala voluntad
no todos sino los verdaderamente temerarios
cuando van al analista y se confiesan
somatizan el odio y acaban vomitando

a propósito
son ellos que gobiernan
gobiernan con garrotes expedientes cenizas
con genuflexiones concertadas
y genuflexiones espontáneas
minidevaluaciones que en realidad son mezzo
mezzodevaluaciones que en realidad son macro

gobiernan con maldiciones y sin malabarismos
con malogros y malos pasos
con maltusianismo y malevaje
con malhumor y malversaciones
con maltrato y malvones
ya que aman las flores como si fueran prójimos
pero no viceversa

los hombres de pésima voluntad
todo lo postergan y pretergan
tal vez por eso no hacen casi nada
y ese poco no sirve

si por ellos fuera le pondrían
un durísimo freno a la historia
tienen pánico (le que ésta se desboque
y les galopo por encima pobres
tienen otras inquinas verbigracia
no les gustan los jóvenes tú el himno
los jóvenes bah no es una sorpresa
el himno porque dice tiranos temblad
y eso les repercute en el duodeno
pero sobre todo les desagrada
porque cuando lo oyen
obedecen y tiemblan
sus enemigos son cuantiosos y tercos
marxistas economistas niños sacerdotes
pueblos y más pueblos
qué lata es imposible acabar con los pueblos
y casi cien catervas internacionales
due tienen insolentes exigencias
como pan nuestro y amnistía
no se sabe por qué
los obreros y estudiantes no los aman

sus amigos entrañables tienen
algunas veces mala entraña
digamos Pinochet y el apartheid
dime con quién andas y te diré go home

también existen leves contradicciones
algo así como una dialéctica de oprobio
por ejemplo un presidio se llama libertad
de modo que si dicen con orgullo
aquí el ciudadano vive en libertad
significa que tiene diez años de condena

es claro en apariencia nos hemos ampliado
ya que invadimos los cuatro cardinales
en venezuela hay como treinta mil
incluidos cuarenta futbolistas
en sidney oceanía
hay una librería de autores orientales
que para sorpresa de los australianos
no son confucio ni lin yu tang
sino onetti vilariño arregui espínola
en barcelona un café petit montevideo
y otro localcito llamado el quilombo
nombre que dice algo a los rioplatenses
pero muy poca cosa a los catalanes
en buenos aires setecientos mil o sea no caben más
y así en méxico nueva york porto alegre la habana
panamá quito argel estocolmo parís
lisboa maracaibo lima amsterdam madrid
roma xalapa pau caracas san francisco montreal
bogotá londres mérida goteburgo moscú
efe todas partes llegan sobres de la nostalgia
narrando cómo hay que empezar desde cero
navegar por idiomas que apenas son afluentes
construirse algún sitio en cualquier sitio
a veces           lindas
veces             con manos solidarias
y otras           amargas
veces               recibiendo en la nunca
la mirada xenófoba

de todas partes llegan serenidades
de todas partes llegan desesperaciones
oscuros silencios de voz quebrada
uño de cada mil se resigna a ser otro

y sin embargo somos privilegiados

con esta rabia melancólica
este arraigo tan nómada
este coraje hervido en la tristeza
este desorden este no saber
esta ausencia a pedazos
estos huesos que reclaman su lecho
con todo este derrumbe misterioso
con todo este fichero de dolor
somos privilegiados

después de todo amamos discutimos leemos
aprendemos sueco catalán portugués
vemos documentales sobre el triunfo
en vietnam la libertad de angola
fidel a quien la historia siempre absuelve
y en una esquina de carne y hueso
miramos cómo transcurre el mundo
escuchamos coros salvacionistas y afónicos
contemplamos viajeros y laureles
aviones que escriben en el cielo
y tienen mala letra
soportamos un ciclón de trópico
o un diciembre de nieve

podemos ver la noche sin barrotes
poseer un talismán         o en su defecto un perro
hostezar escupir lagrimear
soñar suspirar confundir
quedar hambrientos o saciados
trabajar permitir maldecir
jugar descubrir acariciar
sin que el ojo cancerbero vigile

pero
         y los otros
qué pensarán los otros
si es que tienen ánimo y espacio
para pensar en algo

qué pensarán los que se encaminan
a la máquina buitre         a la tortura hiena
qué quedará a los que jadean de impotencia
qué a los que salieron semimuertos
e ignoran cuándo volverán al cepo
qué rendija de orgullo
qué gramo de vida
ciegos en su capucha
mudos de soledad
inermes en la espera

ni el recurso les queda de amanecer puteando
no sólo oyen las paredes
también escuchan los colchones si hay
las baldosas si hay
el inodoro si hay
y los barrotes que ésos siempre hay

cómo recuperarlos del suplicio y el tedio
cómo salvarlos de la muerte sucedánea
cómo rescatarlos del rencor que carcome

el exilio también tiene barrotes

sabemos dónde está cada ventana
cada plaza cada madre cada loma
dónde está el mejor ángulo ele cíelo
cómo se mueven las dunas y gaviotas
dónde está la escuelita con el hijo
del laburante que murió sellado
dónde quedaron enterrados los sueños
de los muertos y también de los vivos
dónde quedó el resto del naufragio
y dónde están los sobrevivientes

sabemos dónde rompen las olas más agudas
y dónde y cuándo empalaga la luna
y también cuándo sirve como única linterna

sabemos todo eso y sin embargo
el exilio también tiene barrotes

allí donde el pueblo a durísimas penas
sobrevive entre la espada tan fría que da asco
y la pared que dice libertad o muer
porque el adolesente ya no pudo

allí pervierte el aire una culpa innombrable
tarde horrenda de esquinas sin muchachos
hajo un sol que se desploma como buscando
el presidente ganadero y católico
es ganadero basta en sus pupilas bueyunas
y preconciliar pero de trento
el presidente es partidario del rigor
y la exigencia en interrogatorios
hay que aclarar que cultiva el pleonasmo
ya que el rigor siempre es exigente
y la exigencia siempre es rigurosa
tal vez quiso decir algo más simple
por ejemplo que alienta la tortura

seguro el presidente no opinaría lo mismo
si una noche pasara de ganadero a perdidoso
y algún otro partidario kyric eleison
del rigor y la exigencia kyrie eleison
le metiera las bueyunas en un balde de mierda
pleonasmo sobre el que hay jurisprudencia

parece que las calles ahora no tienen baches
y después del ángelus ni baches ni transeúntes
los jardines públicos están preciosos
las estatuas sin **** de palomas

después de todo no es tan novedoso
los gobiernos musculosos siempre se jactan
de sus virtudes municipales

es cierto que esos méritos no salvan un país
tal vez haya algún coronel que lo sepa

al pobre que quedó a solas con su hambre
no le importa que esté cortado el césped
los padres que pagaron con un hijo al contado
ignoran esos hoyos que tapó el intendente

a juana le amputaron el marido
no le atañe la poda de los plátanos

los trozos de familia no valoran
la sólida unidad de las estatuas

de modo que no vale la gloria ni la pena
que gasten tanto erario en ese brillo

aclaro que no siempre
amanezco con los puños cerrados

hay mañanas en que me desperezo
y cuando el pecho se me ensancha
y abro la boca como pez en el aire
siento que aspiro una tristeza húmeda
una tristeza que me invade entero
y que me deja absorto suspendido
y mientras ella lentamente se mezcla
con mi sangre y hasta con mi suerte
pasa por viejas y nuevas cicatrices
algo así como costuras mal cosidas
que tengo en la memoria en el estómago
en el cerebro en las coronarias
en un recodo del entusiasmo
en el fervor convaleciente
en las pistas que perdí para siempre
en las huellas que no reconozco
en el rumbo que oscila como un péndulo

y esa tristeza madrugadora y gris
pasa por los rostros de mis iguales
Unos lejanos perdidos en la escarcha
otros no sé dónde       deshechos o rehechos

el viejo que aguantó y volvió a aguantar
la llaca con la boca destruida
el gordo al que castraron
y los otros los otros y los otros
otros innumerables y fraternos
mi tristeza los toca con abrupto respeto
y las otras las otras y las otras
otras esplendorosas y valientes
mi tristeza las besa una por una

no sé qué les debemos
pero eso que no sé
sé que es muchísimo

esto es una derrota
hay cine decirlo
vamos a no mentirnos nunca más
a no inventar triunfos de cartón

si quiero rescatarme
si quiero iluminar esta tristeza
si quiero no doblarme de rencor
ni pudrirme de resentimiento
tengo que excavar hondo
hasta mis huesos
tengo que excavar hondo en el pasado
y hallar por fin la verdad maltrecha
con mis manos que ya no son las mismas

pero no sólo eso
tendré que excavar hondo en el futuro
y buscar otra vez la verdad
con mis manos que tendrán otras manos

que tampoco serán ya las mismas
pues tendrán otras manos

habrá que rescatar el vellocino
que tal vez era sólo de lana
rescatar la verdad más sencilla
y una vez que la hayamos aprendido
y sea tan nuestra como
las articulaciones o los tímpanos
entonces basta basta basta
de autoflagelaciones y de culpas
todos tenemos nuestra rastra
claro
pero la autocrítica
                               no es una noria
no voy a anquilosarme en el reproche
y no voy a infamar a mis hermanos
el baldón y la ira los reservo
para los hombres de mala voluntad
para los que nos matan nos expulsan
nos cubren de amenazas nos humillan
nos cortan la familia en pedacitos
nos quitan el país verde y herido
nos quieren condenar al desamor
nos queman el futuro
nos hacen escuchar cómo crepita

el baldón y la ira
que esto quede bien claro
yo los reservo para el enemigo

con mis hermanos porfiaré
es natural
sobre planes y voces
trochas atajos y veredas
pasos atrás y pasos adelante
silencios oportunos       omisiones que no
coyunturas mejores o peores
pero tendré a la vista que son eso
hermanos

si esta vez no aprendemos
será que merecemos la derrota
y sé que merecemos la victoria

el paisito está allá
                              y es una certidumbre
a lo mejor ahora está lloviendo
allá sobre la tierra

y aquí
bajo este transparente sol de libres
aquella lluvia cala hasta mis bronquios
me empapa la vislumbre
me refresca los signos
lava mi soledad

la victoria es tan sólo
un tallito que asoma
pero esta lluvia patria
le va a hacer mucho bien
creo que la victoria estará como yo
ahí nomás germinando
digamos aprendiendo a germinar
la buena tierra artigas revive con la lluvia
habrá uvas y duraznos y vino
barro para amasar
muchachas con el rostro hacia las nubes
para que el chaparrón borre por fin las lágrimas

ojalá que perdure
hace bien este riego
a vos a mí al futuro
a la patria sin más

hace bien si llovemos mi pueblo torrencial
donde estemos
                            allá
                                   o en cualquier parte

sobre todo si somos la lluvia y el solar
la lluvia y las pupilas y los muros
la bóveda la lluvia y el ranchito
el río y los tejados y la lluvia

furia paciente
                        lluvia
                                  iracundo silencio
allá y en todas partes

ah tierra lluvia pobre
modesto pueblo torrencial

con tan buen aguacero
la férrea dictadura
acabará oxidándose

y la victoria crecerá despacio
como siempre han crecido las victorias.
Aye mere humsafar,
Kya aapko hai khabar.

Meri har khushi sirf aap **,
Dil ki dadhkan aur meri sada hai wo.

Meri pehli aur aakhiri mohaabat ** sirf aap,
Milon dur hain fir bhi har takleef lete bhaap.

Chaha hai sirf aapko chahat se badhkar,
Kabhi kahin nahi jayenge aapko chhodhkar.

Har janam sirf aapke hai naam,
Khuda ko bheja hai humne paigaam.

Hamari har saans sirf aapse hai shuru hoti,
Aapko takleef mein nahi dekh sakti.

Aapke har kadam ke neeche ** haath mere,
Zara si aanch tak na aane denge.

Aapse badhkar kisi ko itna na chaha humne,
Sabse anmol tohfa mila humein rabb se.

Khushnaseeb hain jo aapko paaya,
Hamara dil aapki dadhkano mein samaya.

Mere mahadev meri mohaabat ** tum,
Tumhe chhodhkar kha jayenge hum.

Kasam se jab se mile ** tum humko,
Zindagi ki har khushi mil gayi mujhko.

Kuch paane ki tamanna nahi hai meri,
Khushnaseeb hain jo jud gayi mujhse dadhkane teri.

Sachhi mohabbat sirf hai tumse,
Gehre hote hain rishtey jude jo dil se.

Aapke liye tou khuda se lad jayein hum,
Hamari jaan se pyaare ** tum.

Meri duaon mein itna ** asar,
Aapko lage na kabhi kisi ki nazar.

Mehfooz rakhe khuda aapko,
Aur kuch nahi chahiye mujhko.

Duniya ki khushiyan mile aapko saari,
Sacche dil se dua hai hamari.

Aye mere mahiya,
Wo drrrr humne nikal diya.

Aapse gujarish hai hamari,
Hum sirf aur sirf hain aapki.

Aapka saath janmon janmon tak nibhayenge,
Aapke khatir har imtehaan se lad jayenge.

Kisi ki himmat nahi jo juda kar ske,
Humesha sirf aapke hi rahenge.

Kasam se aapse behad pyaar hain karte,
Sabse jyada aapko khone se darte.

Par ab drrrr nahi lagta humein,
Khud se jyada bharosa aap par karte.

Zindagi chahe kitni karwatein badal le,
Aapki mahiya humesha aapki saath rahe.

Vaada hai hamara aapse,
Khuda se badhkar ** aap mere.

Aye mere saathiya,
Aapki hi hai mahiya.
Mi vida, enferma de fastidio, gusta
de irse a guarecer año por año
a la casa vetusta
de los nobles abuelos
como a refugio en que en la paz divina
de las cosas de antaño
sólo se oye la voz de la madrina
que se repone del acceso de asma
para seguir hablando de sus muertos
y narrar, al amparo del crepúsculo,
la aparición del familiar fantasma.
A veces, en los ámbitos desiertos
de los viejos salones,
cuando dialogas con la voz anciana,
se oye también, sonora maravilla,
tu clara voz, como la campanilla
de las litúrgicas elevaciones.
Yo te digo en verdad, buena Fuensanta,
que tu voz es un verso que se canta
a la Virgen, las tardes en que mayo
inunda la parroquia con sus flores:
que tu mirada viva es como el rayo
que arranca el sol a la custodia rica
que dio para el altar mayor la esposa
de un católico Rey de las Españas;
que tu virtud amable me edifica,
y que eres a mis ósculos sabrosa,
no como de los reyes los manjares,
sino cual pan humilde que se amasa
en la nativa casa
y se dora en los hornos familiares.
¡Oh, Fuensanta!: mi espíritu ayudado
de tus manos amigas,
ha de exhumar las glorias del pasado:
En el ropero arcaico están las ligas
que en el día nupcial fueron ofrenda
del abuelo amador
a la novia de rostro placentero,
y cada una tiene su leyenda:
«Tú fuiste, Amada, mi primer amor,
y serás el postrero».
¡Oh, noble sangre, corazón pueril
de comienzos del siglo diecinueve,
para ti la mujer, por el decoro
de sus blancas virtudes,
era como una Torre de Marfil
en que después del madrigal sonoro
colgabas los románticos laúdes!
Yo obedezco, Fuensanta, al atavismo
de aquel alto querer, te llamo hermana,
fiel a mi bautismo,
sólo te ruego en mi amoroso mal
con la prez lauretana.
Tu llanto es para mí linfa lustral
que por virtud divina se convierte
en perlas eclesiásticas, bien mío,
para hacerme un rosario contra el frío
y las hondas angustias de la muerte.
Los vistosos mantones de Manila
que adornaron a las antepasadas
y tienes en las manos delicadas,
me sugieren la época intranquila
de los días feriales
en que el pueblo se alegra con la Pascua,
hay cohetes sonoros,
tocan diana las músicas triunfales,
y la tarde de toros
y la mujer son una sola ascua.
También tú, con las flores policromas
que engalanan los clásicos mantones
de Manila, pudieras haber ido
a la conquista de los corazones.
Mas ¡oh Fuensanta!, al buen Jesús le pido
que te preserve con su amor profundo:
tus plantas no son hechas
para los bailes frívolos del mundo
sino para subir por el Calvario,
y exento de pagano sensualismo
el fulgor de tus ojos es el mismo
que el de las brasas en el incensario.
Y aunque el alma atónita se queda
con las venustidades tentadoras
a las que dan el fruto de su industria
los gusanos de seda,
quiere mejor santificar las horas
quedándose a dormir en la almohada
de tus brazos sedeños
para ver, en la noche ilusionada,
la escala de Jacob llena de ensueños.
Y las alegres ropas,
los antiguos espejos,
el cristal empañado de las copas
en que bebieron de los rancios vinos
los amantes de entonces, y los viejos
cascabeles que hoy suenan apagados
y se mueren de olvido en los baúles,
nos hablan de las noches de verbena,
de horizontes azules,
en que cobija a los enamorados
el sortilegio de la luna llena.
Fuensanta: ha de ser locura grata
la de bailar contigo a los compases
mágicos de una vieja serenata
en que el ritmo travieso de la orquesta,
embriagando los cuerpos danzadores,
se acuerda al ritmo de la sangre en fiesta.
Pero es mejor quererte
por tus tranquilos ojos taumaturgos,
por tu cristiana paz de mujer fuerte,
porque me llevas de la mano a Sion
cuya inmortal lucerna es el Cordero,
porque la noche de mi amor primero
la hiciste de perfume y transparencia
como la noche de la Anunciación,
por tus santos oficios de Verónica,
y porque regalaste la paciencia
del Evangelio, a mi tristeza crónica.
Los muebles están bien en la suprema
vetustez elegante del poema.
Las arcas se conservan olorosas
a las frutas guardadas;
el sofá tiene huellas de los muslos
salomónicos de las desposadas;
entre un adorno artificial de rosas
surgen, en un ambiente desteñido,
las piadosas pinturas polvorientas;
y el casto lecho que pudiera ser
para las almas núbiles un nido,
nos invita a las nupcias incruentas
y es el mismo, Fuensanta, en que se amaron
las parejas eróticas de ayer.
Dos fantasmas dolientes
en él seremos en tranquilo amor,
en connubio sin mácula yacentes;
una pareja fallecida en flor,
en la flor de los sueños y las vidas;
carne difunta, espíritus en vela
que oyen cómo canta
por mil años el ave de la Gloria;
dos sombras dormidas
en el tálamo estéril de una santa.
A ti, con quien comparto la locura
de un arte firme, diáfano y risueño;
a ti, poeta hermano que eres cura
de la noble parroquia del Ensueño;
va la canción de mi amoroso mal,
este poema de vetustas cosas
y viejas ilusiones milagrosas,
a pedirte la gracia bautismal.
Te lo dedico
porque eres para mí dos veces rico;
por tus ilustres órdenes sagradas
y porque de tu verso en la riqueza
la sal de la tristeza
y la azúcar del bien están loadas.
Shrivastva MK Apr 2018
Palkein bhi ankhiyon se karti hain shikayat,
Aayi hai kaisi kayamat,

Kyu mujh par bin mausam barsaat karti **
Jaanti hu dard bhara hai seene mein par mujhko kyu bhigati **,

Sikhati hai bahut hua paani barsaana,
Dusro ki khushiyon mein apni manzil hai pana,

Dusro ka marham bankar
Hriday mein deep jalakar

Khushiyon ke geet gaana hai,
Apni jhopdi jali ** bhale kisi aur ki nahi ujadne dena hai,

Kasam hai khayi,
Haaregi jaroor burayi,

Aag lagi hai dil mein
Khade hue hain fir se

Log kehte hai paisa hai khushiyon ki chabi
Galat, bilkul galat wo sirf hai jaroori

Paisa khushiyan nahi khareed sakta
Dusro ko khushi dekar is masoom dil ko sukoon milta,

Pochh do kisi ki bheegi palkein
Milengi anekon duaein

Antaraatma bhi hogi paavan
Khush honge bhagwan

Dua hai dil se hamari
Bhale le lo hamari khushiyan saari

Par is dil se kisi ka dil na tute
Warna ruth jayenge khud se,

Hamare ruthe chehre bhi khile gulaab ban jate hai,
Jab kisi ke chehre par hamari wajah se muskan aate hai,

Ab Naa koi dard, Naa kisi gum ka saya hoga,
Hume khush dekh dard bhi akele me muskuraya hoga,

Dusaro ki muskan lana hi hamari khwaish hai,
Na kisi se koi bair, Na kisi se koi numaish hai,

Jo log kisi rote hue ko insaan ko hasate hai,
Wo log khuda ko bhi bahut hi bhate hai,

Khuda unlogo pr kripayen aapar kar dete hain,
Unki jholi sirf khushiyo se bhar dete hain,

Ek sadharan insaan bhagwan budha, Mahaveer tabhi kahlata hai,
Jab kisi ke berang sapno me sunhare rang bhar jata hai,

Hamari apni khushi bhale hi humse ruthi hai,
Ab tou dusro ki khushi hi hamari khushi hai,
Hamari khushi hai.....

Collaboration by Shrivastva MK and Sonia Paruthi
SoVi  Sep 2018
Bella Noche
SoVi Sep 2018
Un deseo a cumplir
Realidad se cambio
Mi camino es diferente

Pero realise

Que en esta noche
Hay pura mentiras
Sobre de mis suenos

Cuando quise escapar
No habia puertas
Me dormi en la oscuridad

En la bella noche
Se me cai las lagrimas

En la bella noche
Se me va la esperanza

En la bella noche
Se me va la riza y la luz y compassion
Se me va la felicidad

En este mundo
No te quise decir
Que no existe maravillas

No te queria llenar de desepcion
Yo queria verte feliz

En la bella noche
Se me va las lagrimas

En la bella noche
Se me va la sonrisa

En la bella noche
Se me regresa el depression y angustia
Veine todo mal

En la bella noche
Se me va la fantasia

En la bella noche
Se me va los deseos

En la bella noche
Se va mi juventud y esperanza
No mas queda la realidad

El noche esta lleno de estrellas
Que llena el cielo con poquito de fe
Pero se que todo esto es una mentira
Para traparnos en una fantasia que no tiene nada de vida

Cuando quise escapar
Mis manos levantados
Listo para tumbar todos los paredes
No te quise lastimar
Pero esto es la unica manera
Para escapar de este mundo cruel
No te quise hazer dano
Pero ala mejor es mejor
Que no recuerdas la verdad
De este cruel mundo
Y como nos mentio
Llenando nos de mentiras

Que deseos si se cumple

La bella noche se va callendo
Y nosotros somos que lo tumbo
Con nuestras manos lo vamos a
Destrozar
Quemar
Cambiar
Vamos ser nuestra realidad

En la bella noche
Vamos a garar fe

En la bella noche
Vamos comer las estrella

En la bella noche
Vamos ser la luz que brilla para el futuro
Y crear fantasias



© Sofia Villagrana 2018
Inspired by the song Ice/Sis Puella Magi from Puella Magi Madoka Magica.

The version of the song used specifically is: https://www.youtube.com/watch?v=rT0hDTsNais
Santiago Nov 2015
Hermano mio, yo se que te sientes cansado y estas confundido,
Se a levantado el enemigo para averte herido.
Yo se que aveces as pensado darte por vencido,
Pues se que facil no hacido

(Coro)
Pues yo comprendo que lo que estas pasando hoy,
Tambien lo he pasado yo, que se me acaban las fuerzas.
Pero te digo, hermano esfuerzate al llegar, se que no es facil caminar,
Pero Dios es tu fortaleza.

Oyeme hermano mio, No te rindas en la batalla
Oye ministro pelea, aunque tu sientas que satan se levanta.
Yo se que no es facil ver como los tuyos te dan la espalda.
Pero no te detengas, No te rindas en la batalla.
(nonono)
(/Coro)

Hermana mia (escucha)
Yo se que muchos an marcado con heridas tu vida.
Te as sentido muy sola, la victoria conquista.
Pues Se que aveces as pensado terminar con tu vida,
Pero Dios es tu alternativa.

(Coro)
No te reindas en la batalla, aunque sientas la tormenta...

Oyeme hermano mio, No te rindas en la batalla
Oye ministro, evangelista pelea, aunque tu sientas que satan & el gigante contra ti se levanta.
Yo se que no es facil ver como los tuyos te dan la espalda.(nono)
Pero no, Pero no te detengas, No te rindas en la batalla.

Pelea(4x)No te rindas en la batalla.

Pelea(4x)No te rindas en la batalla.

Pelea(4x)No te rindas en la batalla.

Pelea(4x)
Y No te rindas en la batalla.(aaa)
(No te rindas en la batalla.)
Pelea(7x)
(No te rindas en la batalla.)

Aunque se levante satanas contra ti mi hermano.

(No te rindas en la batalla.)
No Te Rindas Pelea. (4x)

Oyelo Evangelista oyelo Pastor oyelo Ministro!
No te rindas en la batalla!

Aunque quiera satanas derrotar tu familia

No te rindas en la batalla.
Pelea No te rindas en la batalla
It's the spiritual war i'm going through right now in my head against Satan
Entre la noche y el día
hay un territorio indeciso.
No es luz ni sombra:
                                      es tiempo.
Hora, pausa precaria,
página que se obscurece,
página en la que escribo,
despacio, estas palabras.
                                                La tarde
es una brasa que se consume.
El día gira y se deshoja.
Lima los confines de las cosas
un río obscuro.
                            Terco y suave
las arrastra, no sé adónde.
La realidad se aleja.
                                    Yo escribo:
hablo conmigo
                          -hablo contigo.

Quisiera hablarte
como hablan ahora,
casi borrados por las sombras
el arbolito y el aire;
como el agua corriente,
soliloquio sonámbulo;
como el charco callado,
reflector de instantáneos simulacros;
como el fuego:
lenguas de llama, baile de chispas,
cuentos de humo.
                                  Hablarte
con palabras visibles y palpables,
con peso, sabor y olor
como las cosas.
                              Mientras lo digo
las cosas, imperceptiblemente,
se desprenden de sí mismas
y se fugan hacia otras formas,
hacia otros nombres.
                                        Me quedan
estas palabras: con ellas te hablo.

Las palabras son puentes.
También son trampas, jaulas, pozos.
Yo te hablo: tú no me oyes.
No hablo contigo:
                                  hablo con una palabra,
Esa palabra eres tú,
                                        esa palabra
te lleva de ti misma a ti misma.
La hicimos tú, yo, el destino.
La mujer que eres
es la mujer a la que hablo:
estas palabras son tu espejo,
eres tú misma y el eco de tu nombre.
Yo también,
                        al hablarte,
me vuelvo un murmullo,
aire y palabras, un soplo,
un fantasma que nace de estas letras.

Las palabras son puentes:
la sombra de las colinas de Meknès
sobre un campo de girasoles estáticos
es un golfo violeta.
Son las tres de la tarde,
tienes nueve años y te has adormecido
entre los brazos frescos de la rubia mimosa.
Enamorado de la geometría
un gavilán dibuja un círculo.
Tiembla en el horizonte
la mole cobriza de los cerros.
Entre peñascos vertiginosos
los cubos blancos de un poblado.
Una columna de humo sube del llano
y poco a poco se disipa, aire en el aire,
como el canto del muecín
que perfora el silencio, asciende y florece
en otro silencio.
                              Sol inmóvil,
inmenso espacio de alas abiertas;
sobre llanuras de reflejos
la sed levanta alminares transparentes.
Tú no estás dormida ni despierta:
tú flotas en un tiempo sin horas.
Un soplo apenas suscita
remotos países de menta y manantiales.
Déjate llevar por estas palabras
hacia ti misma.
Las palabras son inciertas
y dicen cosas inciertas.
Pero digan esto o aquello,
                                                nos dicen.
Amor es una palabra equívoca,
como todas.
                        No es palabra,
dijo el Fundador:
                                  es visión,
comienzo y corona
de la escala de la contemplación
-y el florentino:
                              es un accidente
-y el otro:
                      no es la virtud
pero nace de aquello que es la perfección
-y los otros:
                          una fiebre, una dolencia,
un combate, un frenesí, un estupor,
una quimera.
                          El deseo lo inventa,
lo avivan ayunos y laceraciones,
los celos lo espolean,
la costumbre lo mata.
                                        Un don,
una condena.
                          Furia, beatitud.
Es un nudo: vida y muerte.
                                                  Una llaga
que es rosa de resurrección.
Es una palabra:
                              al decirla, nos dice.

El amor comienza en el cuerpo
¿dónde termina?
                                Si es fantasma,
encarna en un cuerpo;
                                        si es cuerpo,
al tocarlo se disipa.
                                    Fatal espejo:
la imagen deseada se desvanece,
tú te ahogas en tus propios reflejos.
Festín de espectros.

Aparición:
                    el instante tiene cuerpo y ojos,
me mira.
                  Al fin la vida tiene cara y nombre.
Amar:
              hacer de un alma un cuerpo,
hacer de un cuerpo un alma,
hacer un tú de una presencia.
                                                          Amar:
abrir la puerta prohibida,
                                             
pasaje
que nos lleva al otro lado del tiempo.
Instante:
                  reverso de la muerte,
nuestra frágil eternidad.

Amar es perderse en el tiempo,
ser espejo entre espejos.
                                                Es idolatría:
endiosar una criatura
y a lo que es temporal llamar eterno.
Todas las formas de carne
son hijas del tiempo,
                                      simulacros.
El tiempo es el mal,
                                      el instante
es la caída;
                      amar es despeñarse:
caer interminablemente,
                                             
nuestra pareja
es nuestro abismo.
                                    El abrazo:
jeroglífico de la destrucción.
Lascivia: máscara de la muerte.

Amar: una variación,
                                        apenas un momento
en la historia de la célula primigenia
y sus divisiones incontables.
                                                      Eje
de la rotación de las generaciones.

Invención, transfiguración:
la muchacha convertida en fuente,
la cabellera en constelación,
en isla la mujer dormida.
                                             
La sangre:
música en el ramaje de las venas;
                                                              el tacto:
luz en la noche de los cuerpos.

                                                        Trasgresión
de la fatalidad natural,
                                          bisagra
que enlaza destino y libertad,
                                                      pregunta
grabada en la frente del deseo:
¿accidente o predestinación?

Memoria, cicatriz:
-¿de dónde fuimos arrancados?,
memoria: sed de presencia,
                                                    querencia
de la mitad perdida.
                                      El Uno
es el prisionero de sí mismo,
                                                      es,
solamente es,
                            no tiene memoria,
no tiene cicatriz:
                                amar es dos,
siempre dos,
                        abrazo y pelea,
dos es querer ser uno mismo
y ser el otro, la otra;
                                      dos no reposa,
no está completo nunca,
                                          gira
en torno a su sombra,
                                        busca
lo que perdimos al nacer;
la cicatriz se abre:
                                  fuente de visiones;
dos: arco sobre el vacío,
puente de vértigos;
                                    dos:
Espejo de las mutaciones.
Amor, isla sin horas,
isla rodeada de tiempo,
                                            claridad
sitiada de noche.
                                Caer
es regresar,
                        caer es subir.
Amar es tener ojos en las yemas,
palpar el nudo en que se anudan
quietud y movimiento.
                                          El arte de amar
¿es arte de morir?
                                  Amar
es morir y revivir y remorir:
es la vivacidad.
                            Te quiero
porque yo soy mortal
y tú lo eres.
                        El placer hiere,
la herida florece.
En el jardín de las caricias
corté la flor de sangre
para adornar tu pelo.
La flor se volvió palabra.
La palabra arde en mi memoria.

Amor:
              reconciliación con el Gran
todo
y con los otros,
                              los diminutos todos
innumerables.
                            Volver al día del comienzo.
Al día de hoy.

La tarde se ha ido a pique.
Lámparas y reflectores
perforan la noche.
                                  Yo escribo:
hablo contigo:
                            hablo conmigo.
Con palabras de agua, llama, aire y tierra
inventamos el jardín de las miradas.
Miranda y Fernand se miran,
interminablemente, en los ojos
-hasta petrificarse.
                                      Una manera de morir
como las otras.
                              En la altura
las constelaciones escriben siempre
la misma palabra;
                                  nosotros,
aquí abajo, escribimos
nuestros nombres mortales.
                                                    La pareja
es pareja porque no tiene Edén.
Somos los expulsados del Jardín,
estamos condenados a inventarlo
y cultivar sus flores delirantes,
joyas vivas que cortamos
para adornar un cuello.
                                            Estamos condenados
a dejar el Jardín:
                                delante de nosotros
está el mundo.
Tal vez amar es aprender
a caminar por este mundo.
Aprender a quedarnos quietos
como el tilo y la encina de la fábula.
Aprender a mirar.
Tu mirada es sembradora.
Plantó un árbol.
                              Yo hablo
porque tú meces los follajes.
Next page