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Jade Hell Nov 2018
Quando sparisco
ti sembra tutto calmo
ma è una calma apparente!
Tu credi io sia morta
che mi hai persa per sempre..
ma se guardassi oltre l’apparenza,
vedresti un angelo che nella notte
piange lacrime nere e raffina la tecnica,
affila il coltello per conficcartelo in testa.
Non preoccuparti
che poi tanto l’altra me
verrà a portarti un fiore sulla tua tomba
e cambiando ancora anima,
allontandosi si volterà ridendo
compiaciuta del delitto che ha commesso
perchè infondo ti avrá restituito addosso
il male che tu le hai fatto dentro!
Paul d'Aubin Jan 2016
L’être Méditerranéen et la mer

« Écrit à partir d’un extrait d’une lettre à un ami prenant le bateau à Barcelone pour se rendre à Tanger »

Ce soir ou demain, vous serez sur notre chère «Mare nostrum» dont seuls les Romains arrivèrent à tisser, certes par la violence, l'unité provisoire.
Vous vous promènerez sur le pont en humant l'air marin, mêlé aux senteurs d’embruns salés, de peinture et de goudron et vous vous sentirez «en partance »; délicieuse sensation si rare de l'être libre enfin « désamarré » des vêtures de plomb de ses habitudes et contraintes, l’amoindrissent et le ligotent. Vous êtes enfin partis et pas si pressés que cela d'arriver « à bon port », tant le voyage, lui-même, est attrayant, enchanteur et bariolé de curiosités enfin assouvies. Vous serez alors en mer entre le goût de la méditation à laquelle nous incitent la vaste étendue marine et l'excitation bouillonnante de vos enfants ravis.
Cependant le temps ne sera ni à la nostalgie ni à la tristesse, mais a une forme de communion sans hostie, entre la terre et la mer, entre toutes ces hautes civilisations qui se sont succédées et se sont si souvent inutilement combattues sur ces flots irisés et ces rives empreintes d'une si grande beauté et d'une paix apparente, hélas, tant de fois brisée par la folie des hommes.
C'est alors, peut-être, que tous deux, ressentirez et peut-être voudrez bien transmettre à vos enfants  d'être, avant tout, des Méditerranéens.


En effet, « être méditerranéen», ce n'est pas seulement dû à un coup de dés du hasard, ni au seul hasard relevant de son lieu de naissance. Non; c'est d'abord la participation à un «art de vivre » qui mêle étroitement uni les idéaux Apollinien et Dionysien. C’est aussi une chance donnée d'atteindre ce si subtil équilibre de l'Esprit Humain qui nous a donné : Ulysse, Averroès, Le Maimonide, Cervantès, El Greco, Ibn Khaldoun, Leonardo da Vinci, Dante Alighieri, Pascal Paoli, Antoni Gaudi, Albert Camus, Yacine Kateb et Youssef Chahine.

« Etre Méditerranéen » c’est refuser le malheur des êtres, ce qui provoque et crée  ces actuels «naufragés de la honte», tous les  «attentats nihilistes et meurtriers» aux  prétextes divers qui  se déguisent sous des motifs pseudo ment religieux; ou sont le fruit d'indignes rivalités de puissances,  de la confiscation de cette ressource de l’Humanité, le pétrole. Car cette violence  risque de ruiner nos civilisations millénaires. A l’inverse;  « Etre Méditerranéen» c’est vibrer à ce vaste « chant du Monde», porté par les meilleurs poètes et philosophes, lesquels ont toujours œuvrés pour une humanité et une convivence meilleures, plus riantes, plus soucieuses des êtres et vraiment fraternelles.

Paul Arrighi (Texte écrit, cet été  sur le cargo «Le Girolata» relu et modifié à Toulouse le mardi 19 janvier  2016)
Paul d'Aubin May 2016
Le Géranium d'Alger
(dédié à mon ami Abder).

C'était un plant de géranium,
sans racine apparente
qui avait poussé à Alger,
sous le soleil si vif
de la terre d'Afrique.
L’ami Abder, me l'avait apporté,
comme un présent choisi
d'orange ou de soleil
Il venait de «La bas»,
que nous feignons d'oublier
Mais ou tant de souvenirs
nous relient, par-delà l'amertume
Tant de haine et de préjugés.
Même si des plaies restent à vif
maigres les porteurs de braises
et les vaine vengeances
entretenant les feux.
au lieu de les éteindre
et de jeter leurs forces
pour rapprocher nos Peuples
préserver notre même mer.
Notre Méditerranée lustrale
qui borde nos deux rives
et de rechercher ensemble
l'eau qui étanchera les soifs
de demain, quels que soient
nos Dieux ou nos idéaux.
Je craignais pour ce géranium
aux radicelles menues,
qu'il succombe au vent d'autan
et à ce printemps si pluvieux
mais l'hôte d'Alger
était de bonne souche
accrochée à la vie
et soucieux d'embellir
«Tolosa la belle»,
qui brille et resplendit
sur ces terrasses solaires
de «la Comtale»
nous faisant oublier
que nous vivons en ville
et goûter ce bonheur.
emplissant mes yeux
d'une multiplicité de plantes
Méditerranéennes; bien sûr,
irisées pas les fluides solaires
arrosées par tant de couchers de soleil
et les levers de lune.
Ce géranium à trois têtes
courbées par ces vents
si fréquents,
côtoie la menthe,
le fenouil et la sauge
et scelle une amitié profonde
de natifs des rives
de notre même Méditerranée.

Paul Arrighi
M Solav Mar 2021
La sensation s'apparente à une simple présence
Incongrue et abstraite, tant sa distance
De ces souvenirs qui exigent le poids des vivants
Comme promesse qu'ensemble nous traverserons le temps

Et tend à cette conviction presque vide de sens
Que les acteurs éternels de la tendre enfance
Puissent ainsi, pas à pas, suivre nos traces dans l'ombre
Pour que ce peuple d'éther ne s'ajourne que dans la tombe

Et que tombe cette folle histoire insensée, peu à peu
Que le temps calcinera de son souffle de feu
Ranimant en nous la flamme de ces instants d'ivresse
Pour que reste derrière nous ces souvenirs délestés

Et mieux vaut de son gré engendrer la cadence
Que de subir dans la l'angoisse les désirs de délivrance
Délaissant patiemment toute envie de se réjouir
Pour que s'endorme dans la cendre ces trop lourds souvenirs

Et quand viendra finalement la sensation de dissonance,
Que la lourdeur de l'homme aspirant la transcendance
S'exténue et s'allège dans l'accord des déceptions
Pour qu'enfin vive souverain ce pays d'ombres et d'illusions.

Et que sombre dérisoirement chaque pensée, peu à peu,
Que le temps effacera d'un seul geste d'adieux
Renvoyant au néant l'âme de ces habitants célestes
Pour que ne gise sur la toile qu'une confuse fresque.
Écrit en février 2012.


— Droits d'auteur © M. Solav —
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Mi domando:
chi sto fermando
nella mia mente?
Te o l'idea di te?

Che apparente mente
Gorba Jun 2020
Quelques vers écrits à la pointe d’une plume
Et forgés par une expérience, sans l’encombrement d’une enclume
Elle survole des pensées et les ancrent à bon port
Parfois laisse une traîne formée de pixels morts
Sur un écran majoritairement considéré comme abrutissant
Dont le pullulement semble profiter essentiellement aux puissants.

Elle permet le partage de certaines émotions
De souffler un instant sur la flamme d’une éphémère ou éternelle passion
Pour créer un texte final considéré comme une œuvre d’art
Prétendument difficile à pratiquer sans un talent rare
Apprécié d’un grand nombre mais lu par très peu
Faire de ce texte une ode ne serait qu’un vœu pieux

Elle donne du relief à un paysage autrement affreusement plat
Est synonyme de beauté sans costume d’apparat
Elle permet de voyager mentalement sans épuisement psychique
Constituant une échappatoire abordable tout en étant très chic

Écrire un poème s’apparente à partir à l’aventure
Un balluchon sur l’épaule et une longue distance à parcourir
Titubant tout le long, se jetant en pâture
A une introspection qui parfois nous transforme en martyr

Je continuerai à m’adonner à cette activité autant que faire se peut
En fixant un objectif incertain et flou
Masqué par une couverture brumeuse formée d’un peu
De doute, et enfermé derrière une porte lointaine portant un verrou
Les lèvres qui veulent s'unir,
À force d'art et de constance,
Malgré le temps et la distance,
Y peuvent toujours parvenir.

On se fraye toujours des routes ;
Flots, monts, déserts n'arrêtent point,
De proche en proche on se rejoint,
Et les heures arrivent toutes.

Mais ce qui fait durer l'exil
Mieux que l'eau, le roc ou le sable,
C'est un obstacle infranchissable,
Qui n'a pas l'épaisseur d'un fil.

C'est l'honneur ; aucun stratagème,
Nul âpre effort n'en est vainqueur,
Car tout ce qu'il oppose au cœur,
Il le puise dans le cœur même.

Vous savez s'il est rigoureux,
Pauvres couples à l'âme haute
Qu'une noble horreur de la faute
Empêche seule d'être heureux.

Penchés sur le bord de l'abîme,
Vous respectez au fond de vous,
Comme de cruels garde-fous,
Les arrêts de ce juge intime ;

Purs amants sur terre égarés,
Quel martyre étrange est le vôtre !
Plus vos cœurs sont près l'un de l'autre,
Plus ils se sentent séparés.

Oh ! Que de fois fermente et gronde,
Sous un air de froid nonchaloir,
Votre souriant désespoir
Dans la mascarade du monde !

Que de cris toujours contenus !
Que de sanglots sans délivrance !
Sous l'apparente indifférence,
Que d'héroïsmes méconnus !

Aux ivresses, même impunies,
Vous préférez un deuil plus beau,
Et vos lèvres, même au tombeau,
Attendent le droit d'être unies.

— The End —