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Sep 2019 · 450
Maxim'homme de collection
Ma muse est une mère poulpe italienne
Ascendant méduse kabyle
Ses tentacules sont des bras de mer interminables
Pour prétendre être l'objet du désir
De cette dame au coeur en éternelle couvaison
Pour prétendre dérober le coeur
De cette diva enrobée de charmes
Il faut être juste un homme vrai et honnête
Une personne simple et honnête
Un maxim'homme  de collection
Localisé  à vingt kilomètres grand maximum.
Un énergumène  simple et honnête
Spécimen rare du règne mâle,
Un bibelot de chair, d'os et de sang,
Un prototype de papier bien mâché
Qui pratique la randonnée,
La cuisine et partage sa passion
Foetale pour le règne animal.
Bref un phénomène tout simple,
Tendre et goûteux et iodé dans l'idéal
Qu'elle cuisinerait à feux doux avec ses airelles,
Un vrai de vrai,
Un authentique,
Un certifié, cachet de la poste faisant foi,
Un preux sanglier caméléon  de pré salé
Sans peur et sans reproche,
Telle est  la recherche de ma muse
Kabytalienne.
Sep 2019 · 542
A bientôt
Au premier regard
Une photo noir et blanc
Révélée d'une pellicule Kodak Ilford Agfa Fuji 50 asa
Qui flotte dans un bain d'arrêt entre alcalin et câlin.
Au deuxième regard
Un sourire mutin tatin
Mâtin lutin satin
Qui dévoile des fossettes sans retouches.
Au troisième regard
Un film ancien
Hitchkock, Preminguer
Une héroïne, une sainte
Jeanne d'Arc .
Au quatrième regard
Le désir d'en savoir plus
Sur cette Jean Seberg ressuscitée,
Reine de Saba virtuelle.
Regard sur le texte court et concis :
"Cherche homme vrai et honnête
A vingt kilomètres maximum."
Au sixième regard
Regard sur moi même dans le miroir
Vrai? Honnête?
En tout cas pas faux ni malhonnête.
Ni faux nez ni faux profil.
Et une interrogation.
Vrai et honnête égale nu et sincère ?
Au septième regard j'ai eu envie de vous dire
Que j'existais à 20 kilomètres de vous
Et je me suis présenté sur papuer glacé
Et vous m'avez dit tout simplement
A bientôt.
Deux petits mots si simples
Une préposition et un adverbe
Porteurs de tant de sens propres
et figurés.
Ainsi commence notre aventure
Et je nous souhaite bon vent
Mutin satin mâtin lutin tatin
Et des milliers d'autres regards
Nus et sincères
Ou pour utiliser votre syntaxe
Vrais et honnêtes.
JE VOIS QUE TU SALIVES.
TU AS ENVIE DE MOI ?
SERS-TOI DONC !
PRENDS-MOI COMME TU  VEUX !
PRENDS TOUT CE QUE TU VEUX !
ETIRE-MOI, CARESSE-MOI, BRANLE-MOI
VIDE-MOI, LECHE-MOI
AVALE-MOI
MA SEMENCE A LE GOUT DE VIOLETTE
IMMORTELLE
ET SI TU VEUX
METS-EN QUELQUES PERLES DANS UNE FIOLE
ET METS-LA AU CREUX DE TES HANCHES
POUR TE DEPANNER AU BESOIN
SI UNE PETITE SOIF VENAIT A SE FAIRE SENTIR
ET QUE JE NE SERAIS PAS LA POUR TE SERVIR
DU PRODUCTEUR AU CONSOMMATEUR.
HONORE-MOI DE TA JOUISSANCE
MOI JE RETIENS MON JUS DE JADE POUR TOI
IL NE FAUT PAS GASPILLER CETTE MANNE EN VAIN
ELLE EST A TOI
N'EN  PERDS PAS UNE GOUTTE
ET MEME SI CHAQUE GOUTTE QUI GICLE
ME RAPPROCHE DE LA MORT
C'EST AVEC JOIE ET DELICE QUE JE MEURS
INELUCTABLE
CHAQUE FOIS DANS TA BOUCHE
ET QUE JE BANDE ET DEBANDE
SOUS LES ASSAUTS DES POINTS ET DES TIRETS DE TA LANGUE
QUI ME DECODE ET ME DEGUSTE EN MORSE.
French is just like morse or any other language. A code. A code you have to master. Decode dash and dots or sounds or lights. And *** is also a language in that mattter. Google the text anayway you might- get some clues if not the jade flesh and gold bone texture!
Here 's the link to the poem in morse code :

http://morsecode.world/m/eJw9jssNAjEMRCUOVLAFDHeWFpBJRmxQPhAnEf1XQrIEbuN59pMPx2V5EC05xasSpULFu0a9jCwKxuYIS4TkcIUy61p6tCkanPDMjFbXAU0KYTc01vcfoaRaYPjTT8jiMsfZGUYyVedwyxL9ntGcnaWn2b6dNJk0SP8lMHaz9AXc0wdWnzNf
Aug 2019 · 956
Dans ton champ de Cinabre
J'observe depuis mon télescope
Au-delà des nuages
Ta photo qui sautille
Et je suis les courbes, les points et les lignes
Et je trace des figures imaginaires
Les constellations
Et soudain tu apparais
Endimanchée
Pénitente
Ultra Violette
Souriante
Entre deux ciels
Tu me fais signe
Et m'invites à danser
Et je te suis comme ton ombre
Je retiens mon souffle
Je plonge dans le mandala
De ton champ de Cinabre
Je viens à tes côtés
Je m'ancre à tes eaux
Je suis ton lama, ton gourou
Et toi tu es ma parèdre, ma  bouddha
Ma dakini souveraine
et je te déshabille en dansant
Et je déboutonne une après l 'autre
Les étoiles couleur aubergine
Qui composent ta constellation.
C 'est une constellation disparue
Que seul moi puis voir.
Il m'arrive à l 'oeil nu de t'apercevoir
Au détour d'un rêve comme en cet instant précis
Et la musique résonne si forte dans l 'espace
Je vois tes lèvres bouger mais je n 'entends rien
Mais soudain tes yeux hurlent
et tu me clignes ton nom en morse :
dash dot dash dot
dash dash dash
dash dot dash dash
dash dash dash
dash
dot
C, une longue, une brève, une longue, une brève
O, trois longues
Y, une longue, une brève, deux longues
O, trois longues
T, une longue
E, une brève.
Aug 2019 · 460
Mots doux
Ce n'est pas parce que
Ce sont des mots doux
Que
Les mots sont confits et éternels.
Les mots peuvent aussi bien être
Fumés,
Salés
Sans sel,
Cochons,
Tabous,
Amers ou aigres-doux.

Il y a des mots qui fondent dans la bouche
Comme des bonbons acidulés
Et d'autres qu'il faut mâcher
Consciencieusement
Pendant des heures
Pour qu'ils rendent leur jus de jade pressé.

D'autres qu'on congèle
Qu'on conserve dans l 'alcool
Ou le formol.

Il y a des mots qu'on préserve
Dans des réserves indigènes
Et d'autres qu'on fume à froid
Au bois de hêtre :
Tous meurent un jour ou l'autre
Sans crier gare
Dans un quart de soupir
De la même mort douce.

Il y a même les mots sans sel,
Fades,
Sans saumure,
Qui sont des nébuleuses
Des nids à étoiles
Qui piquent
Comme le piment et les fourmis rouges
Et qui vous embaument de mer lente
Aux alentours de la onzième heure.

Ceux-là comme les autres
Sont voués à disparaître de mort douce.
Cette petite mort en pente douce.

Et ils y vont en bégayant leur mot de passe
A travers les chemins de traverse
Dans le parc sous-marin de nos mémoires
Jusqu'à ce qu'ils trouvent leur place réservée
Au  cimetière des mots morts
De leur belle mort
De leur bonne mort
De leur petite mort.
Certains d'envie
Certains de crise cardiaque
Certains de soif
Certains de noyade
Certains de peur
Certains d'avoir trop vécu
Certains de faim
Certains de honte
Certains de n'avoir pas assez vécu
Certains de rire.
Aug 2019 · 653
Ma tigresse quatre en une
Tu te dis enrobée, ma tigresse
J 'ai beau purger les yeux
Pour tenter de voir à travers ton sari de soie blanc céladon
Je ne décèle dans tes dessous
Que ton parfum de tigresse furtive et changeante
Chevauchant ton dragon de jade
Dans une jungle inhabitée.
Sauvage
Volontaire
Désinhibée
C'est ainsi qu'on te décrit à chaque illumination
C 'est ainsi qu'évidemment tu te sens
Avec Tigresse
Parfum Extraordinaire ... by Fabergé

Autour de ta taille j 'ai cru voir
Une chaîne d'argent massif où pend une fiole de jade
En forme de dent de tigre .
A l 'intérieur que sais je ?
J 'imagine de l 'eau bénite
Une capsule de cyanide ?
Ou des résidus de jus de jade
Au cas où
En cas de besoin
Sur la route ?

Sur ton *****
J'ai entr'aperçu
Un tatouage :
Un porc-épic qui feule
Hérissant et jetant ses épines
Avec comme devise
Qui s'y frotte  s'y pique !

Je meurs d'envie
Que tu m'intronises dans ton ordre secret
Je meurs d'envie
D'être adoubé chevalier de  l'ordre du porc-épic
Je meurs d'envie
Que, nue, tu te présentes,
Ma tigresse quatre en une , 
Dans l'un ou l 'autre
De tes plus simples appareils :
Tigresse en nourrice,
Tigresse errante,
Tigresse dans sa tanière,
Tigresse en laisse
she's no deva of mine
no caterpillar concubine
no cocoon consort
no butterfly  courtesan
she's four tigresses in one
suckling, wandering, denned and leashed
And I'm following the track of them all
She's my white tigress of Nanjing
and though I haven't ever practiced kungfu nor qigong
I have applied to be her jade dragon
Or at least one of her green dragons
In order to help her to reach one of her nine illuminations.
So I fused my qi and ching and  shen
and turned myself into a Knight of the Order of the Porcupine
and offered to gently tatoo with my quills
Her *******
with a motto of invisible yet immortal ink saying :
"Qui s'y frotte s'y pique"
Written phonetically [kisifrotsipik].
I thought because I sat just like a buddha
I was at that moment a buddha
I thought that if I breathed like a green or jade dragon
She'd let me have a bite at her immortality.
No way, my tigress said :
You just can't be and have been
Aug 2019 · 972
A bone meets another bone
A bone meets another bone
And you have a joint !
Joints are allright !
Cartilage !
Without them you couldn't possibly dance !
Imagine only your sacrum and your ilium
and no sacro-iliac joint
And no innominate bones
Imagine just a second a pelvis without coccyx
And your seven cervical
Your twelve thoracic
And your five lumbar vertebrae
Hanging loose !
How could you possibly swing your pelvis
From one side to the other
Without your pelvic floor ?
No more grand plié
No more passé développé à la seconde
No more attitude en avant on pointe
Farewell penché
Farewell attitude derrière !
See what I mean !
That's why I always say
I'd rather be with no bone
No skull no heart
Ï 'd rather be a hurricane
Wind has no skeleton
Wind needs no joint
Wind goes naked
No shoes, no underwear
And despite of all that
Wind is a ballet dancer, a danseur étoile
With no dimples in the back.
Wind can lie supine and stand upright
Feet parallel, legs stretched
Wind has no greater nor lesser trochanter
Wind has no right gluteus maximus muscle
No feet flexed, no ****** femoris muscle
Wind never gets pinched, stuck nor jammed
Wind is constant ricochet, yo-yo, meanders
Gulf Stream !
Wind is a catwalk model
Dancing its swinging walk
Aug 2019 · 785
Symposium
Every time I have a symposium
Following a banquet
With my muse
I start with three libations
With the best lychee wine I can get
From Mauritius !
The first is to her eyes
The second is to her lips
The third to Venus.
Then I spread the floor smeared with wine
With vanilla perfumes and jasmine flowers
While the moon is playing a tune on her flute of Pan
Then it's  time to sing a hymn
And only after all this ceremony and ritual
When the symposiarch says : "drink !"
And the symposiasts  start to drink
and be drunk
the symposium is declared open,
Only then,
we can start our tête-à-tête.
Aug 2019 · 554
Accessoires
Hummmm.
Mon Immortelle, mes aïeux !
Comme tu es appétissante !
Je n'en crois pas mes yeux !
J'ai agrandi ta photo jusqu'à ce qu'elle crève l 'écran.
J 'aurais pu t'embrasser si je l 'avais voulu,
Tellement tu étais proche, magnifiée !
Mais je me suis retenu
et j 'ai décidé de détourner le regard de ta chair et de me concentrer sur les accessoires
car le risque d'atteindre une illumination visuelle à distance aurait été grand
si j 'avais seulement pris le temps de m'attarder
Une demi-seconde sur le lac de tes yeux profonds
et la moue sur tes lèvres couleur aubergine
Je me suis donc consacré exclusivement à l 'examen minutieux,
Détail après détail,  
de tes accessoires, de tes épices.
Oh ne m'en veux pas
Si ce n 'était pas toi, la déesse, que je regardais défiler
Sur l 'écran à vitesse lente chevauchant une tigresse blanche
Mais tes accessoires
Et tes accessoires en disent long sur ton essentiel !
Ce sont des accessoires magiques, physiques, magnétiques, chimiques
Un simple verre de vin de letchi devient entre tes doigts du divin jus de jade
Tes boucles d'oreille et ton collier  d'argent assorti d'une fleur blanche odorante majestueuse!
Jasmin ? Frangipanier ? Rose ? Orchidée ? Lotus ? Dis moi !
Tes bagues dorées au majeur et à l 'annulaire, main droite comme main gauche, deux par main
Des fleurs, encore des boutons de fleurs !
De veuvage ? De mariage ? De fiançailles ?
Tes deux bracelets  d'argent au poignet gauche
Sans oublier ta robe bleue imprimée à fleurs
Et tes mocassins bleus assortis.
Et ton pantalon blanc bien évidemment !
Laissons de côté ce sublime rouge à lèvres couleur aubergine !
Bref j 'ai passé en ***** tout ce qui t'enlumine et t'illumine
Sans être toi tout en étant toi.
Comme ton sac en bandoulière et ce verre de vin de letchi ou de jade que tu presses entre tes doigts.
Tes accessoires sont la voie royale vers ton essentiel !
Et je sais désormais que tu es fleur caméléon,
Je sais les couleurs de ta quintessence :
Tigresse de jade blanc aux oreilles et au cou
Dorée au bout des doigts
et marron et blanche sur fond bleu,
Toute de lianes et feuilles et clochettes
Toute fleurs de  safran, gingembre, curcuma
Piment, tamarin et cannelle
Des épaules aux cuisses !
Me voilà bien avancé, n 'est-ce pas, ma fleur,
Dragon de jade, sur ton chemin de Compostelle ! ?
Aug 2019 · 2.7k
Lackadaisical
I once was told
In Broooklyn New York
I had a lackadaisical attitude.
It was the first time I was hearing
That whimsical adjective !
So lackadaisical I was !
Looked like an illness
The way they said it
It seemed I could contaminate.
So I stopped a few seconds to think  and dissect the word
Lackadaisical
I lacked a daisy somewhere !
Sounded like I lacked a fuse in my brain !
Next thing I know I was checking the word
In my reminiscences of the Oxford English Dictionary
Or may be it was Webster's
And  it said in black and white ferns I lacked purpose
I wasn't properly lazy, I just lacked directions
I lacked enthusiasm, stamina
I was devoid of zest
I was blasé
Insouciant
Careless.
Translated into  more French I was nonchalant and better said
Jemenfoutiste.
It was during an encounter group
And they threw that lackadaisical attitude ******* to my face
And guess what i did ?!
I just kept on smiling
Jemenfoutiste to the extreme.
And they kept saying
See what I mean, you 're so ******* lackadaisical , man !
You're so pathetic !  You're so apathetic !
It was Winter in America like Gil Scott-Heron would say
And it felt so good, so warm,
As far as I could see,
To be called lackadaisical
And not laconical.
I not only lacked a daisy
I lacked a bunch of tropical flowers indeed !
Like bouganvillea, orchid or hibiscus
Anthurium, jasmine or bromeliad
I lacked sun and sea
Strange as it was
Even though I was near Atlantic Avenue, Coney Island
So I was lackaseacal and lackasuncal
But what I didn't lack was ants in my pants
And until today they make me dance
My forever lackadaisical dance.
Aug 2019 · 397
For the sake of a stunt
For the sake of a stunt
For the stake of a thrill
Every single time I decipher
A metaphor or a puzzle
From way above the clouds
I rush a kamikaze rhyme
Into the open void
Near fatal crash
As if it were a drogue parachute...
Aug 2019 · 538
Route à deux
Ma side-cariste,
comme un  cerf-volant flotte
Rattaché à un fil,
Tu roules dans ta caisse sur chassis Tomahawk
Attelée à ton prototype, moi sur ma Cheftaine Indienne
D'origine,
Moi ta prothèse, ton calumet de la paix.

Et rallye après rallye,
Cascade après cascade,
Escale après escale,
Notre route à deux
Emprunte les chemins escarpés
Les canyons
au sens propre
comme au figuré
J'enfile mon casque coloré rouge blanc et bleu,
Je me signe d'un shot de Wild Turkey
Je me sens des ailes d'aigle,
Je me sens Evel Knievel ex machina
Ford Davidson et Harley Mustang
Je m'élance sur la rampe
Je franchis  le mur de ton  son en flammes
au dessus d'une rangée de quatorze comètes écrasées et amassées
Dans les eaux de ton Grand Canyon sidéral
D'où saillit la fontaine de Caesar Palace
Saturée de mille requins affamés qui crient :
"Color me lucky !
Aug 2019 · 133
Criminel !
Criminel ! Tu m'as appelé criminel.

Tout cela parce que, malgré tout ce que j'avais prétendu être, j'ai fini par tuer.

J'avais pourtant résisté à la tentation. J'avais usé tant de stratagèmes et même prétendu que pour rien au monde, moi, sain de corps et d'esprit, moi, animal parmi les animaux, je ne mettrais fin à l'existence de l'un de mes congénères.

J'avais juré sur tout ce que j'avais de plus cher au monde que jamais je n'arriverais à cette extrémité finale. Jamais je ne tuerais un de mes semblables.

Pire ! Je riais de toi, la meurtrière. Je te faisais la morale. Au diable les allergies que tu me soumettais comme excuses pour pouvoir commettre tes meurtres en série. Je te disais même en bon prêcheur que nous étions tous des créatures de Dieu alors que je ne crois même pas en Dieu.

Je disais que tuer une fois c'était comme tuer mille fois, qu'il n'y avait pas de petite mort et patati et patata et qu'une fois qu'on avait mis le doigt dans l'engrenage on n'avait plus aucun pouvoir sur la gâchette.

Mais voilà tout ça c'est désormais le passé. Oui voilà c'est désormais chose faite. Je te rejoins sur le banc des accusés. Meurtrier ! Meurtrier ! Meurtrier !

J'ai tué. Je suis un criminel.

Ne me condamnez pas à la chaise électrique. J'ai des circonstances atténuantes, Madame le Juge d'Assise, ayez pitié du primo récidiviste. Une erreur de vieillesse mérite le sursis.

J'avais pourtant essayé le vinaigre, je vous le jure, pour me débarrasser de ces vandales. L'essence de citronnelle. J'avais mis le ventilo et la clim. Rien n'y faisait. C'est alors que m'est venue une nuit vers deux heures du matin la lumière. C'est ainsi que j'exécutai sans états d'âme 12 moustiques des plus virulents à la raquette électrique. Il n'y a pas de petit crime, de crime véniel et de crime mortel, votre honneur ! J'ai tué, j'ai tué de sang froid et les veufs et veuves et les orphelins de mes victimes me hantent et me hanteront de génération en génération...

Criminel ! Criminel ! Criminel !
Ouate sacrée de fromager sauvage
Déraciné, fossilisé,
Les racines en l 'air
Hors du sol, suspendues
A des chaînes
Elle survit pourtant
Envers et contre tout.
Dans ses contreforts
Des offrandes déposées
Et chaque fois qu 'elle s 'effiloche
Chaque fois qu 'elle se désintègre
Une autre prend comme par magie la relève
Et perpétue son kapok centenaire.
Ne lui demandez pas la couleur de son coton
Demandez-lui la couleur du rhum épicé
Pour soulager  ses chaînes.
Regarder des racines sèches
ne fait pas repousser l 'arbre
Regarder des cabosses au sol
ne fait pas renaître le gui.
Chevauchez les ouates farouches
De mapou rouge
Hantez de votre parade nuptiale
Les fétiches qui hurlent dans la canopée
En dansant le branle des paradisiers
De ma Première Dame,
De ma Grande Brigitte.
Don 't do that !
Don 't you try to eat me
I'm not real
Don 't squeeze
Don 't touch
I look real
And you might want a piece of me
I reckon
Don 't feed me either
with fake cooked shrimp or artificial cupcakes
I 'm no  endangered bird of  paradise
Those faux iridescent blue feathers I display
Can 't even fly me over the factice canopy
Of pseudo Papua New Guinea
Wanna enjoy a pretend dance
A simili nuptial parade ?
I 'm just a fraud of a plumage
A true faux extinct species :
Your dancing dandy.
Your *** toy !
Aug 2019 · 627
Ma sherpa
Chaque fois que j 'escalade
Les parois des mots vers les pics inviolés
J 'emmène avec moi dans l'expédition
Mon éclaireuse d'élite.

Ma sherpa me guide et me prévient
Des chutes de sérac et des avalanches,
Cuisine les rimes embrassées, porte les alexandrins
Installe le campement des rimes embrassantes.

Alors elle se repose sous sa tente
Et, satisfaite, cure sa pipe
Tout en fredonnant inconsciemment
Ses deux quatrains suivis de  deux tercets
Tandis que que moi je suçote
Mes surelles poétiques confites.
.
Ma pisteuse pose ses pitons et ses broches à glace
Dans l 'ombre des cimes
Sans oxygène sans assistance
Dans les nuages de la haute poésie.

Nous avons ainsi planté nos sonnets
Dans les vingt-et-un sommets continentaux
Ma sherpa c'est mieux qu 'un sur-homme
C'est une sur-femme, une sur-muse
Une sur-déesse
Une vieille briscarde
C'est Junko Tabei et Bachendri Pal
Et après chaque sommet qu 'elle franchit
Sans désagrément
Elle se retire sous sa tente
Et, satisfaite, cure sa pipe
Tout en fredonnant inconsciemment
Ses deux quatrains suivis de deux tercets
Tandis que moi je suçote
Mes surelles poétiques confites.

Parfois la chute d'un sérac imprévisible
Nous emporte, nous ensevelit et nous broie presque
Mais jamais ma sherpa ne se départit de sa pipe
Ni moi de mes surelles
Dans nos joutes poétiques.
Aug 2019 · 202
Oeuvre d'art
Au secours ! A l 'aide !
Désirée Anadyomène !
Ton chevalier poète se noie !
Il braie il hennit il aboie
Son cri aux armes et à la rescousse
Sauve-moi ! Je suis aux abois !

Tu es une oeuvre d'art
Un tableau grandeur nature
Une  baigneuse éparpillée en mille morceaux
Façon puzzle géant
J'ai réussi au bout d'une nuit blanche
A force de gymnastique
A reconstituer ta tête, tes ongles d'un pied
Et d'une main et une paire de lunettes de soleil.
Maigre performance et pourtant
ce n 'est pas faute de m'être appliqué.
J'ai contourné encore et encore ce corps
Comme si c était un triangle d'or en trois dimensions
Une sorte de sculpture de pierre en ronde-bosse
Plongée dans les eaux d'un océan tiède émeraude
Et à force de me pencher comme un mort de faim
Pour tâcher d'entrevoir ta silhouette de naïade
J 'ai perdu pied
J'ai chaviré cul par-dessus tête
Je suis tombé par-dessus bord
Avec monture, armure, lance et épée
Seule ma bannière flotte encore
Et toi tu ne bouges toujours pas
Tu bronzes en pleine baie du Tombeau
En déclamant mes poèmes à ta gloire
Tandis que je m'enfonce  seconde après seconde
Je me débats comme un désespéré
Je ne sais pas nager
Et même sous l 'eau je n 'arrive pas
A distinguer tes formes sculpturales.
Excuse-moi si je t'éclabousse
Si je patauge, si je te marche sur le pied
Si je m'agrippe désespérément à ta tête
Et à tes lunettes comme à un arc-en-ciel
J 'en suis aux dernières extrémités
Pourrais-tu me rendre un tout petit service
Ramène-moi hors de l 'eau sur le rivage
Et si tu le peux emmène-nous dans une crique bien abritée
Saisis ma tête et réanime-moi.
Aug 2019 · 130
Cambrures et haiku
J'épie de ma longue-vue

La cendrée des mille et une traces de l'Etoile du Berger.

****** que je suis je filme ses cambrures
Aug 2019 · 211
Woye cher
Chair flèche, woye cher, chair chaise

Chère chair, woye cher, chair jadis faite chose

Chair mate, woye cher, chair de jais

Chair noire, woye cher, chair de jazz

Cher nègre, woye cher, chaire de ma chair

Chair chère, woye cher, jadis faite meuble

Chair verte, woye cher, chair fraîche,

Chair miel aux nobles pourritures

Chair fiel au charbon ardent des lunes

Chair mer, woye cher, chère mère

Outre-chair au-delà des eaux

Qui tambourinent le cri des charognes..

Chair de ma chair, woye cher, je t'exhale

Comme un bijou de deuil, et je te polis

Ma gemme noire, woye chair, je te polis

De la paume du coeur de ceux que tu incarnes encore.
Three parts of water and oil

And one part of yellow grits

Salt and twenty minutes on the stove.

You don't have grits, throw in rice.

You don't have cornedbeef, throw in hamburguer

Or merguez mutton sausages. Or mix them both !

The secret ingredient of Scheharazade's Island Kitchen's Fire Engine is love.

She harbours in her smile

That grin of the kind of instant wild grits

Boiling for immediate bubbling,

Waters exploding from the ***,

Swelling, flowing, bursting,

Simmering until the point of bliss is reached.

And from an imperceptible move in her nostrils

You can guess the bulls in her cornedbeef mew the thyme of Heaven.

Her love is the kind of consistant batter

Blessed with okra, pumpkin and goat pepper.
À Manoel de Barros

PSAUME I

Tapi dans la mangrove, bondissant...sautant-matant

Le ciel aux trois-quarts nu

De giraumon, de pissat et de sang...

Assis sur le trottoir, le ciel tousse

Kein-hein kein-hein

Ivre de parfums rouges errants,

De brocarts et de confettis à ses trousses.

Assis à marée basse, électrique...

Insensible aux chevaux des dieux

Qui tournoient

Au-dessus des tambours

Qui chavirent

Insensibles

Aux orgues charnelles

Des moites guérisseuses...

Le ciel caracole,

Glisse, contorsionniste,

Mascarade immobile

Démêlant le cours des amours burlesques

Entre les atolls obscurs

De pistaches et de bonbons,

D’anges et de démons...

Cabriole, tiède et poisseux,

Cisaille à contre-jour

L’orpailleur en transe

Aboyant dans le sérail de mes âmes

Sevrées, esseulées...

L’aube culbute

Dans les lambeaux du gouffre

Dans les calypsos du soleil

D’où sourdent, dégénérées,

Les jambes et les larmes

Qui fraient encore, exotiques

Sur les pilotis

Du carnaval nocturne

D’où va saillir le jour.

PSAUME II

Il pleut sur le kiosque des songes

Des encres mornes

Comme des brindilles

Enfantées de l’œuf tiède

Où s’aimante

Délicieusement noire

La mygale

Fleuve des nuages

Qui emballe

De son ouate ludique

Le rayon nain

Dérobé

Au serpent arc-en-ciel

Enfin rassasié

PSAUME III

Tellurique, dame Terre esquive les amarres

Effervescentes. Le ciel, hameçon entre les îles,

Rayonne, entonne l’odyssée perpétuelle,

Pion libre dans l’espace

Sempiternellement baigné par les baumes

Incendiaires du soleil obèse, son jumeau

Complice des moissons violées, œcuménique,

Humble, jadis et toujours, Terre :

Oasis, océan, oxygène, oeil

Revêtu d’or, jardin où les ombres basses

Exultent, balbutiant des airs amnésiques..."

PSAUME IV

Rebelle lascive

Telle la lune blette

Suçant les corps subtils

Des mangues sauvages

Enroulées dans la pluie d’obsidienne...

Courtisane de toutes les brousses

Avaleuse de poisson vivant

Pour mieux apprendre à nager

Dans les moues du fleuve douillet...

Les lacets se cabrent, dans un baiser de peaux, de tôles et de croix

Les laves du dernier décan affleurent,

Saupoudrent l’écloserie de marbre humide

Et la pellicule humide de feu cru

Enfouit les dieux écartelés

Aux moues du fleuve endiablé..."

PSAUME V

Soudain pagayer dans le vent et découdre l’odeur légère de la forêt

Chasser les désirs cueillis dans la poudre des oiseaux rares

Et repriser dans les entrailles des pétales juteux...

Puis amarrer à la lumière verticale des matins

Un éclair avec le mot “boum”.

PSAUME VI

"Nomades, où sont les nuits ?"

Grince l’arc débandé du soleil

Embrassé à la portée de cristal

Des nuages en menstrues...

Peut-être que la nuit décante
Blottie dans le nid du large

Faite une enfant, se vautre

Sous les flottilles de jasmin

Dévastant les marées,

Traquant le ressac du temps...

Peut-être que la nuit accouche
Bien après les chaleurs

Faite une gueuse, brise

De son cœur de soprano

Les rames de glace de la lune qui s’épand

Dans un banc d’aquarelles...

Ou peut-être, la nuit, peut-être

La nuit, lisse et lasse,

Allaite les étoiles prises

Aux moustiquaires de cendre

Où le ciel foudroyé

Bat en retraite la chamade.

Peut-être qu’elle arraisonne
Les frêles écailles de l’orgasme total

Pour que nul ne sache

Qu’elle est née sans nombril,

Pour que nul ne sache

Qu’elle est grosse d’un jour

Au goût de sel...

PSAUME VII

"Abysses en vue !" vocifère l’huile en larmes

Faisant voler dans l’onguent vagabond

Les feux follets sortis de leur miroir,

Condors de phosphore, cyclones désemparés

Où se bousculent, palefrenières distraites,

Les couleurs qui rient en allant au supplice...

En chapelets, la lumière débouche, foule, broute,

S’autodévore sous la caresse des truelles,

Moud les étincelles, les taches, les brèches

En route vers le seuil du sacrifice,

Et dans l’embellie de l’œil

Éclot le prétendant buriné

Dans l’apothéose du matin soigneusement peint...

PSAUME VIII

Noyée dans la saumure en flammes

Du soir délicieusement grand ouvert, l’indicible lueur

Cloîtrée dans son écrin liquide

Jalonné de boues, moustiques et palétuviers,

Harponne la braise moribonde de charbon rose

Innombrable qui serpente dans le cirque de sable

A force de nager, à force de nager

Éternellement à joncher les grèves de l’arc-en-ciel.

PSAUME IX

Dans la baie, un sein vert flambe

Campant dans un bain de coton...

L’écho, hypnotique, tourne, tourne, prolifique...

Ô îles, les îles

Notes en menottes, ailes balafrées,

Miels de sel, fiels de ciel...

Ô îles, les îles

Filaments de mangue, eaux assoiffées

Larmes chaudes de tambours incoagulables...

Ô îles, les îles

D’où venez-vous, miettes de sang ?

Comment vous êtes-vous posés, papillons,

Au milieu de la grande termitière d’or bleu ?

PSAUME X

Kaki, dans le jour rectiligne,

Le soleil, bibelot tiède et omniprésent,

Affalé dans les sortilèges

De la pluie ensorceleuse..

.
Incrustée dans son terrier maternel,

Luciole équilibriste,

A demi ivre souffre l’espérance,

Soufflant des goélettes de papier...

Les lunes se rétractent lestes et faibles,

La visibilité est bonne

De chenaux en détroits, vont, naufragées,

En débandade, les voluptés,

Roues flamboyantes

Dilacérant les haillons allumés

Des orbites sismiques..

PSAUME XI

Zéro heure, la chauve cascade

Où le délire se découd

Dans les courbes de l’ennui...

Zéro heure, l’édentée

Déchirant les échos

Des obsèques de minuit...

Zéro heure, poupée

Aptère, assoupie

A l’ombre des rêves...

Cartomancienne hérétique

Châtrant les éruptions chagrines,

Châtrant, multipliant les yeux

Vers les plages pourpres...

Zéro heure, nymphe sourde

Défunte à la canne bossue,

Hissant le grand pavois

De la couleur polyphonique,

L’accord,

La peau du poète,

Éclipse magique

De tous les déluges...

PSAUME XII

Songes dans l’extrême sud

Monochromatique

Ancres tapissées,

Couples éteints, inflorescences...

Chevaux cardiaques

Occultés dans un nid lunaire...

Passager de la nef du fou

Fouetté par le roi si bémol

Qui monte à l’échafaud...

Battements rupestres,

Sentiers crevant les lieues

Au rythme des ailes de nuages...

La pluie soudain s’est tue

La liesse s’est tue soudain

Dilapidée dans ce jour rongé...

PSAUME XIII

Éteint dans la lumière, le portraitiste

Brûle l’absence mate,

La suie insolite...

La haute mer se dilue..

L’arche hiberne aussi **** que porte la vie

Dans son sanctuaire de sève

Où la terre saigne ses eaux bouclées

Qui écument des épaves de pierre

Aussi **** que porte la vie.

PSAUME XIV

Les îles du matin m’embrassent

Après une nuit de lune rase

Le ronflement du rayon

Macule en naissant le chœur torride

De l’alcôve qui s’écaille émaillée.

Entre traits, tracés et rayures

Flottent des oranges polymorphes

A portée des mains...

Sous la ménagerie de ses eaux poissonneuses

La gomme méthylique du soleil

Frotte dans le bassin d’étincelles

L’orchestre infime de ce lointain carnaval renié

Qui crépite, savonné...

Entre gravillons et bulles

Flottent des oranges polymorphes

A portée des mains...

Devant l’horloge en rut

Se signent les orangers...

Le soleil consent à la lune

La mare de feu

Greffée dans le pouls vivace de l’ombre ivre...

Entre ruines et volutes

Flottent des oranges polymorphes

Scandaleusement

A portée des mains...

PSAUME XV

Le matin nage, innombrable

Salamandre aux cent venins de verre

Qui se distillent dans une encre de cendres

Offertes au soleil insatiable...

Dans le calice débordant

Des récoltes que la nuit

Ne grignote qu’à moitié,

Les sargasses du désir plongent,

Cinglant le silence des incohérences...

Hilare, la lune

Se réveille et butine

Le nectar indigo

Qui s’attarde

Comme une musique rétinienne

Aux confins du jour...

Ainsi emmurés vifs

Dans le flux impénétrable des reflets,

Vont à l’aveuglette

Dans le palais des singes volants

L’amour et ses tribus aborigènes

Veillant sur la toison rouge du ciel...

PSAUME XVI

Mon deuil échoue à l’aube

Les yeux ouverts sur les laves

De ce volcan éteint

Où s’apaisent les étoiles...

La flèche de l’archer s’évanouit, fauchée...

Le licol de mousseline de l’archipel précieux

Vacille, se dissout,

Orphelin mélancolique

Murmurant des baisers d’aniline

Aux marges du rêve...

Insomnuit d’été

Si seulement je pouvais rêver !

PSAUME XVII

Sur l’échiquier, la nuit chancelle, vénéneuse...

Un vaisseau de pierre au galop s’envole

Au chevet de la mer noyée

Suant la résine...

Sifflotant, le saltimbanque

Éconduit les horizons pétales

Pris du soleil gemme étanche

Dans les écumes du ciel d’étain...

Bientôt, les lunes oscillent

Ondulent, se dérobent frivoles,

L’étalon noir se dissipe

Décochant des flèches en forme de cœur...

Quelque chose se brise dans le noir :

Était-ce un masque ou un miroir ?

Quand luit la dernière tranche d’ombre

Déboussolées, dans la dune de verre, les étoiles

Bégaient...

Les coquilles se détellent de la terre réfractaire...

Le soleil dévastateur s’abreuve de ciel

Cachant les antres de brai...

Tâtant les décadences nacrées

Ointes de sueurs salines

L’amazone enfin répudiée

Chantonne aux aguets

Dans la baie couleur sépia...

PSAUME XVIII

Clic
Hennissement aveugle, l’île

Se déhanche

Toute soie et serpent

Contre l’épi de maïs vert...

Clac
“Marée basse”, dit la reine-mère...

Aucune abeille ne rame,

Ne laboure les pollens de la mer...

Clic
**** des brise-lames

Lisses et bouillonnants

Des crinières sans fin et du goémon,

L’iguane sous la villa jaune...

Le long des bougies

Coule le gouvernail du silence...

Clic
Sous les fleurs délabrées de l’éclair

Dans leur hamac vert

Les vagues veuves, les vagues nues

Courent après les lunes

Et lentement chantent les araignées...

Clic
Parfums de lumière

Qui jouent, jouent, jouent

Se décomposent

Dans une brise d’alcools...

Clic
Chimères de la mer, coup de sifflet final

Rongeant les sables glauques

Les tranchées dans le ciel ouvert

Tapis du soleil et son essaim de sujets...

Clic
La nuit, la mer fructifie

Au ralenti...

PSAUME XIX

"Au feu, au feu !

Feu à la dérive !"

Scandent deux coléoptères...

Le feu fuit !

Le magicien s’est brûlé

A faire sa magie.

Le pôle s’évapore,

Le puits fait l’aumône,

L’enfant aboie,

La moto boite,

La forêt détale,

Le lion se vêt de singe

Noir et doré

Et petit à petit

Va planer

Au-dessus de l’autel fugace

Où gît

Hululant, pullulant, virulent,

Le vol agile craché

Du saxophone ténor...

L’hiver fouette le ciel,

La terre meurt prématurée,

Liane après liane,

Sécrétant comme vestiges

Le tapis de talc

D’une aile de sirène

Et le vertige nuptial

De deux notes jaunes inachevées

Au sein des similitudes.

PSAUME **

Prunelle de gris jaune
Prunelle nuit et mer
Bleu coursier d’argile
Tigresse à la crinière couleur de brume.
Dans le rare verger qu’est l’amour
Audacieuse, elle va, incendiaire
Empaillée dans un paquebot hystérique
Vers le hasard des quais identiques
Les yeux pleins de chaux.

Dans ce chant veuf, dans cette capitale pyromane
La voilà, légère,
Aspirant les équinoxes dans cet air enchaîné
En selle pour un bain d’herbes monastique
Geôlière verte
D’émeraude pure...

PSAUME XXI

L’accordéoniste des abysses
Peint dans l’œil de l’obscur :
Un nuage en zigzaguant
Ancre aux eaux du vide.

Et le gong sue...timide.
Et comme en un tango antique
S’écoule le cri acide

Des teintes atteintes par les balles,
Hoquet du temps incarné
A l’aube d’une pluie sèche de chaleurs vertes.
Et le gong sue...tumide.

Et comme en un tango marin
Caracole la pirogue étoilée du tigre intime
Renversant de son parapluie
Les certitudes les plus ensevelies de la peur.

Et le gong sue...tumide.
Et les papillons enfantent
Des flammes dans les sables mouvants,
Des harpes éoliennes
Comme des gymnastes hués par le soleil en ruines
A la recherche des marées sèches.

Et le gong sue... tumide.
Et comme en un tango de funambules
Les œillères des brebis galeuses
Traversent la toile, vieillissent, exhument le salpêtre
D’un bandonéon dont la sueur incendie les cernes
De la nuit qui jazze...

PSAUME XXII

Tendrement
Le messager lit
Les lignes du vent,
Prend le pouls
Du ventre jaspé
De la basilique d’encre de chine :

-Là-bas, sous les monts de Vénus
Rode le messager,
Troubadour englouti
Par une lave obscure,

Passager invisible
Des failles muettes
Qu’il restaure encore...

Tendrement
Le messager
Harponne
Les coquilles du temps...
A la pointe de l’hameçon,

Un morceau de vitrail
Où à peine filtre
La lueur des entrailles,
On devine soudain
La forme d’un cheval marron
Qui hennit.

PSAUME XXIII

Bleu roi
De ces couleurs pièges.
Bleu de ces teintes imprévisibles.
Issu du venin tribal
Des roses du désert
Le bleu tombe,
Comme un nuage de coton doux,
Sur la brousse atlantique des lèvres
Enflées de secrets,
Où, hystérique, il donne le jour
Sous le kiosque sympathique des pluies cyanes
A une larme de sang,
Daltonienne.

Bleu roi
De ces couleurs mutantes :
Seul le baiser de cobalt réchauffe
Les escales mélancoliques
De ces ailes closes,
Révèle les jeux d’artifice,
Et murmurant des flammes,
Fait évanouir
Le deuil magnétique
Des rênes d’ivoire...

La flèche de l’archer pénètre,
Débridée,
Le voile de mousseline de l’archipel précieux
Qui vacille, se dissout,
Orphelin en suspens, spectre d’aniline
Aux gants d’émeraude
Et aux chaussons d’améthyste...

PSAUME XXIV

Dormir, virgule,
Souffler doucement
Des cases jumelles,
Ramper à nouveau, gigoter,
Jusqu’à ce que tout ne soit plus
Qu’une seule immensité...

Au lieu de l’abîme
La clairière dans la caféière.
Dormir, virgule,
Ça et là,
Lune bleue
Embuée
Sous la baguette du silence...

Le rêve entre et sort

Et jusqu’aux nuages
Craignent la chute
Vers le sommeil...

PSAUME XXV

Les îles et une nuits
Me font chavirer,
Je fuis,
Naufragée inlassable,
Hors du clan tentaculaire
Vers la clarté volatile
Des voiles incendiaires...

Mes nerfs à la fleur du large
Bifurquent,
S’évaporent en filigranes
Plus **** encore...

Bleu nuit devient la mer
Aux portes de son repaire
Ancré à la rive gauche du cœur.

La crique n’est plus ce qu’elle était :
La neige reptile teint les dauphins de rose...
Éden ?
De temps à autre

Passe un trapèze
Balayant le silence.

PSAUME XXVI

Ô Reine, Notre Duc
Sous tes ongles laqués
J’imagine un ciel rouge
Aux parfums de lait de cobra...
Le soleil fait pleuvoir des sceptres sur le fleuve
Et des piranhas aux dents d’eau
Larguent des cerfs-volants sans fin...

“Chantez les très riches heures de l’En-Dehors !”
Crie à la face du levant
Un caméléon qui lisse les ailes du hasard
Planté dans le dédale de ta langue baccarat.

PSAUME XXVII

Près de la passerelle d’ivoire :
“Odyssées,
Métamorphoses,
Mues,
Je vous aime !” "
S’il m’était donné de choisir, comme une dernière bouée de sauvetage, au faîte de ma déréliction endémique, entre le pinacle à la française à Fontainebleau et la géhenne à deux encablures de la tour de Pise, je choisirais assurément, sans l’ombre d’un doute, sans l’ombre d’une hésitation, sans un cillement d’yeux, le paradis des hardis réprouvés dans la géhenne toscane.

Géhenne pour géhenne s’il m’était donné de choisir comme compagnons de noble moisissure entre Marie Joseph Rose (1763-1814) et Marie-Louise (1778-1851), j’opterais aussi vite que l’éclair qui zèbre l’oeil ivre des cyclones autistes pour l’épouse d’Henri (1767-1820) aux détriments de la créole impératrice et pour le Grenadien plus que pour le Corse (1769-1821).

Entre la géhenne aux relents de sangliers épicés de gui des druides rôtissant sous les langues de flammes du bûcher de Jeanne la Pucelle (1412-1431) et celle aux humeurs de sang du cochon noir scarifié par Cécile Fatiman (1775-1883) épouse Pierrot (Jean Louis Michel Paul) (1761-1857) qui vécut plus que centenaire, permettez que je préfère un bail de cent et quelques douze ans à vol d’oiseau de Bwa Kayiman.

Sur mon échafaud ce n’est pas Louis Le Dernier l’ex-Seizième (1754-1793) et sa fleur de lys que je pleure mais Boukman Dutty (?- 1791), le Jamaïquain et son cou coupé cloué!

S’il m’était donné de choisir à l’heure de mon dernier mercredi des Cendres entre extrême-onction de poussière boréale aux parfums de lavande et de papier bible et viatique de poussière volcanique aux fumets de soufre et de bay-rhum, ce ne serait aucun sacrifice que de faire libation des tourments d’amour et de feu de cette boue vavalesque des Bains Jaunes car je suis né par la volonté des cyclones de cette poussière rouge et noire à la fois, et de cette poussière kako je ne sortirai que par la force des genèses des cyclones-baïonnettes.
Aug 2019 · 92
Ricochets
Ris, cocher, ris !

Et tant que tu riras je ricocherai avec toi.

Fouette, cocher, fouette cette mule

Et tant que tu la fouetteras

Les garde-barrières se dissiperont

Dans des hénissements de libellules.

Ris, cocher, ris !

Ris à gorge déployée,

Fais de moi tes gorges chaudes,

Tes fontaines bouillantes !

Et tant que tu riras je ricocherai avec toi.

Envoie-moi valdinguer tel un galet désarticulé

Sur le tapis volant de tes chaudes larmes.

Ris, cocher, ris !

Sans vergogne, sans pitié.

Ris à perdre a haleine.

Ris de toutes tes larmes de caïman.

Ris ! Ris ! Ris !

Montre au grand jour

Tes dents de lait cariées de cyclone !

Fais briller l'or et l'argent et l'émeraude

De tes molaires, incisives et canines !

Et tant que tu riras je ricocherai avec toi.

Chacun de tes éclats de lèpre ricoche en moi et me chatouille.

N'arrête pas pour tous les plaisirs du monde !

Ou j'appelle les singes capucins

Pour prendre la relève.
Aug 2019 · 91
Mon I
Mon Alius

Et si l'on effaçait d'un saut dans le vide

Du chemin de la Caféière

D'un commun accord, la barrière de ce cimetière,

Dont l'écorce défunte déploie ses quatre-chemins

entre le pangolin et la fourmilière ?

Mon Alter,

Et si au lieu de se poursuivre,

A coups de **** bougie,

De se frôler à se confondre,

On enterrait la flamme tremblante de sueur qui nous hache

Et nous envoie valdinguer de terrier en terrier

en zigzaguant comme des crabes en déshérance

Dans des toiles d'araignées musicales?

Mon I

Si on signait unilatéralement de nos pas pour la xième fois

A la énième heure du énième jour du énième mois

Un énième armistice sur un air de calypso

Sous le haut patronage de Mighty Sparrow ?

Mon Ombre

Abolissons donc cette frontière de pulpe rouge,

Cette parche mince qui nous encapsule,

Plongeons ensemble dans l'eau torréfiée

De la rivière de rhum qui dévale du volcan

Et dansons notre calypso en couple sans meneur

Sans frein, sans selle, sans harnais

Soyons cavaliers et montures de nous mêmes ! Et vice-versa !

Menons ensemble notre transe
Quand je pense à l'extrême je plonge mes yeux dans l'extrême horizon de mes propres extrémités inférieures comme supérieures et j'essaie de matérialiser par des bouées les champs sémantiques des extrêmes. L'orient extrême, l'occident extrême, l'extrême couchant alias extrême ponant et l'extrême levant.

Me voici donc bien installé sur l'estran, cowboy anachronique en selle sur une vague appelée Jolly Jumper, la moitié de mes extrémités enfoncée sous mon poids dans le sable, entouré de trous de crabes et de pélicans plongeurs qui me dévisagent au **** sur cette Grande Anse du Far West Indies. Je ne vois guère que leurs traces fugitives, pattes et becs qui ricanent dans le sable mouillé . Je suis aux frontières de l' extrême. Les extrêmes sont à la mode. LES EXTRÊMES SONT TENDANCE. Le mot extrême qui s'utilisait jadis en antéposition dans ses constructions lexicales comme dans les formulations comme l'Extrême-Orient, extrême-droite, extrême-gauche, extrême-onction, s'utilise désormais en postposition comme pour en adoucir les traits, nous la retirer de l'horizon lointain, du Far West pour la rendre plus visible dans le centre extrême ou l'extrême insoumission que d'aucuns appellent de leurs vœux comme dernière extrémité pour sauver les démocraties de l'extrême-onction programmée.

Mais revenons aux sens premiers d'extrême. A travers deux proverbes :

"Aux maux extrêmes les extrêmes remèdes."

"Les extrêmes se touchent."

Extrême, dixit le Cntrl, tiré du latin extremus, superlatif de exter, en dehors. Signifiant le plus à l'extérieur, le dernier, le pire, l'extrême.

Oh je sais, tout n'est affaire que de proportion puisque, nous disent par ailleurs les arithméticiens, le produit des extrêmes est égal aux produits des moyens.

Les frontières de l'extrême reculent sans arrêt. Il y a une surenchère permanente. Plus le sport est extrême plus il attire la jeunesse, Plus le discours est extrême plus il attire le chaland.

Je suis né moi-même dans l'extrême, puisque né à EXTRA-MUROS. EN DEHORS DES MURS, EN DEHORS DU BOURG. DEWO. L'extrême extase de l'en-dehors...
Aug 2019 · 205
Osez les mots qui piquent
Osez, déesse, osez !

Osez les mots qui piquent

comme des femmes matador,

maîtresses sauvages de la mer mate,

tueuses au coeur de pierre

qui vous quittent à la longue

et qui de **** vous étirent la peau

de leur longue-vue et se pâment

d'extase muette quand vous

vous débattez en vain comme

des pieuvres folles

dans la dentelle d'araignée

de la barrière de corail où ne règne nul garde-barrières.

Osez les mots, déesse, osez !

les mots qui scient comme le sel marin

Et l'acide qu'elles vous jettent à la figure

comme si c'était une chopine de rhum

mais qui **** de vous défigurer

vous plongent dans l'abysse incandescente

de la mer-lave qui nettoie.

Osez les mots, osez, déesse, osez !

Osez les mots qui puent

comme des gouttes d'eau lourde

qui s'échappent du bec des colibris

qui tels des Canadair ivres répandent le feu

Dans la darse au lieu de l'éteindre.

Le mot feu pique.

Osez le feu, l"Ardeur. Et chantez l'Ardance !

Osez, maîtresse, osez !

Osez les mots qui gisent

comme des jets d'encre

qui giclent des tentacules des pieuvres

et qui écument les souvenirs au lieu de les effacer.

Osez les mots, maîtresse, osez !

Osez les mots qui grésillent

comme des aiguilles de pin en pleine éclade

et qui vous chavirent

et qui vous rendent à la merci des sirènes.

Osez les mots burlesques,

les mots qui font des frasques,

les mots qui effeuillent et font le striptease de l'ombre .

Osez les mots fétiche,

les mots qui mènent la danse,

les mots à forte poitrine,

les mots orgiaques qui dansent le gwoka,

les mots burlesques comme Tempest Storm et Buckaroo,

Osez, osez, osez, osez, maîtresse ,

Osez les mots qui bandent leur arc

Et mettent en joue...

Osez les mots, osez les mots , maîtresse

Osez les mots qui frottent

et qui transforment les maux de dos

des Quasimodos en mots d'eaux.
Caféière rime avec cimetière

Comme doublons rime avec bourdons.

Quel rapport me direz-vous ?

Synonymie. Homonymie. Toponymie. Antonymie. Taphonomie

Je vous en fais la démonstration ?

Revenons des lustres ou des siècles en arrière

Au temps des bois-debout

Quand il n'y avait ni gaulettes ni squelettes

Ni café rat, ni robusta,

Ni machette, ni croix

Mais seulement des trous de crabe,

Des conques et des mordants épars

Jonchés au gré du hasard des vagues et des cyclones.

Revenons aux origines où bonifieur n'était même pas un mot

Way before Gabriel was a thought

Même pas une pensée en parche

Et qu'ainsi caféière n'étant rien

Elle pouvait aussi bien être synonyme, antonyme

Toponyme et antonyme de cimetière

qui lui aussi n'évoquait

ni café ni mandibule,

ni cerise ni tibia,

ni humérus ni libéria,

ni robusta ni radius

ni torréfaction ni putréfaction

ni arabica ni mort...

Dans les pépinières carrées de la mort

Caféière et cimetière se donnaient la main

On murmure même qu'ils étaient amants !

L'un bonifiait l'autre

Pour le meilleur et pour le pire

Tandis que la houe du soleil ne torréfiait pas encore

Dans un cycle immuable leurs terres consacrées,

Sarclées par le temps,

Binées par le vent,

Creusées par les laves,

Repiquées par les cendres,

Paillées par les eaux,

Egourmandées par les croix,

Cueillies par les armes

Trempées par les bénitiers,

Frottées ,

Lavées,

Essorées,

Séchées,

Bonifiées,

Taillées,

Traitées
­
Etait aussi invisible que la galerie creusée dans les ravines

en ce temps-là l'idée même d'une caféière désaffectée semblait incongrue.
Aug 2019 · 170
Branle-bas d'ébats
"L'arpenteur mesure la distance d'un point inaccessible en le visant tour à tour de deux points auxquels il a accès. "

Henri Bergson, Les Deux sources de la morale et de la religion,1932, p. 263.

Je t'écris ce poème, ma soeur d'armes

avant qu'il ne soit trop ****

pour que la guerre inéluctable qui se prépare

Ne débouche pas sur le combat nocturne fratricide.

Je t'écris pour que tu choisisses les termes

De l'armistice que nous devrons chaque nuit signer

Au bout de nos campagnes et de nos expéditions

Dans l'outre-reins de nos ombres.

Je t'écris, ma soeur d'armes

Pour que tu laisses de coté à l'entrée du cirque des ébats

ton armure et ta cotte de mailles

Ton hauban et ton écu,

et jusqu'à ton fier destrier de fantaisie.

J'ai moi même abandonné à l'entrée du cirque

mon épée factice dans son fourreau.

Pour le combat singulier qui s'annonce

en épée de Damoclès au dessus de nos sens

Durandal ne sera pas invité. Laissons-le au repos.

Il aura son heure au son du clairon.

C'est mou et désarticulé que je me présenterai

devant les quelques arpents de tes Eaux

Pour leur présenter mes hommages

en te guerroyant ma gladiatrice, d'égal à égal,

nu comme toi, à armes égales

pour ce combat nocturne, sans foi ni loi,

où nul vainqueur ne sera proclamé.

Je ne suis pas comme tu t'imagines peut-être

Un foudre de guerre

Mais il faut dit-on préparer la guerre pour avoir la paix.

Quelle guerre ? Quelle Paix ?

La Paix des Braves , la Guerre des boutons ?

La Paix des corps ? La guerre des Sexes ?

Je me présenterai à toi arpenteur aux yeux bandés !

Je sais que tu aimes ce mot ! Je dirais plus : Tu le vénères !

Je banderai donc des yeux

et c'est les yeux exorbités donc

qu'assermenté je t'arpenterai.

Souffre que je commence non pas par l'évidence mais par l'absence.

Tu te présenteras à moi de dos et de **** dans la mire

je verrai la frontière qui sépare

Le cou de la nuque

et c'est là sur cette ligne d'horizon

que je placerai mon premier voyant,

ma première botte à distance.

Ce ne sera pas un coup de dague ni d'épée

mais il te transpercera de son acuité,

de sa précision géométrique

droit dans le mille, comme le regard plongeant de l'épervier

au-dessus des flots en quête de chair et d'iode.

Je ferai de ta nuque jaillir des perroquets volants étincelants de lumière nacrée

et ton épaule se transformera en épuisette qui recueillera notre pêche miraculeuse.

De mes yeux bandés, un faisceau de lumière

jaillira de la nuit et plongera

dans la raie de ton dos

créant dans son sillage

toute une constellation de plumes chatoyantes

qui crieront ton nom, déclineront ta conjugaison

Au douze temps du Verbe.

Mes yeux bandés partiront alors en reconnaissance.

De leur décamètre, de leur niveau d'eau,

De leur boussole de leur graphomètre

Ils dresseront en bons et loyaux arpenteurs

la topographie des pitons inaccessibles.

Les Failles . Les Crevasses. Les Fissures. Les Marais.

Les Mornes. Les Plages. Les Ecueils. Les Soufrières.

Le Paysage aux cent visages de nos Ebats.
You say God first !
I say Food first !
You say Pray !
I say Eat !

Initiate me ! Baptize me on your altar with my Sunday best.

Anoint me with my agape feast :

Five loaves of banana bread, a few smoked fish,

Lamb shanks, white hosts, yellow wheat and purple grapes or pomagranates.

Chalices of holy coconut water and sugar cane juice with lime and ice cubes

And braised manna and quail, and pelican and peacock !

And I'll be blessed !

Before my first communion let me have my first confession :

"I'm a greedy man, Lord Have mercy, I'm a greedy man

And I only go to church when they have food."

For first communion give me okra and ***** and conch and dasheen leaves. I want callaloo and nothing else.

Let it simmer, spice it, my mouth will be wide open

And i'll close my eyes when my first chunk of eucharistic purée starts to melt on my tongue.

And don't forget scottish bonnet for the creole flavor.

And I'll be blessed !

I'll wear white gloves and white dress and even a veil
For solemn communion as we start to dance
At Easter Vigil all three sacraments
Baptism, communion and confirmation
At the same time
Breakfast Lunch Dinner !

I want my Sauternes consecrated and don't feed me with baby bottle, will you !

I rather suckle it as baby from the tip of your finger

Let's celebrate, my goddess. Let's worship !

Today I'm seven again.

I've just reached the Age of Reason.

And I'm heading towards the Age of Discretion
Aug 2019 · 66
Eau de burgots
Le jour bégaie

Bébé *** bai *** bée

Le jour bégaie

Frotte Frotte Frotte docteur

Pose tes ventouses

Frotte

Démêle les dés mêlés de cette affaire millénaire.

Le jour bégaie

Et la nuit a beau boire l'eau de burgots

Les heures en cavale au fond de la savane

Restent prises en vol entre trot et galop.

Frottez docteur frottez

La nuit a bu l'eau de burgots

Et malgré cent messes au Saint Esprit

Le jour bégaie encore
A minha Iansã não veste vermelho.

Nem uma gota de vermelho.

Nada.

Calcinha, sutiã, nada de vermelho.

É a senhora das Iansãs ,

Oyá Balé !

Ela destruiu uma cidade na África.

Ela é o vento.

Ela mora no cemitério.

É a Santa Bárbara dos cemitérios.

Ela entra muda e sai calada.

Essa menina é impacto de beleza, o ápice do exagero.

Quando ando zanzando pelos becos e as vielas

Sua voz se faz ouvir no sereno

Cantando Caetano pela voz de Betânia

E faz assépsia total da minha cabeça.

"Abelha rainha
Faz de mim o instrumento do seu prazer."
Aug 2019 · 80
Myosotis Elphea
MON ELFE DES MYOSOTIS,
MA CREATURE, MA COOLIE, MA FLEUR
On t'a baptisée Nyssia alors que tu étais Aura
Fée exhibée aux quatre vents
Tu aurais pu naître verte plutôt que note bleue.
Je ne suis ni Candaule ni Gygès et tu n 'es pas Nyssia...

MON ELFE DES MYOSOTIS,
MA CREATURE, MA COOLIE, MA FLEUR
Je suis vert de honte,
Moi, le ****** dépravé,
Gravissant à genoux les marches de corail
Qui plongent vers tes abysses.
Je viens ici, non pour payer une quelconque promesse,
Mais pour confesser mon péché capital.

Ton parfum volcanique et charnel infuse en mes flancs
Des laves lubriques :
Sept fois je suis tombé dans les ornières
Mais je me suis redressé Juste,
Revêtu de la ceinture de vérité
Par toi ma DIABLESSE
Vénielle et mortelle.

C'est ainsi que je m'éveille, fier oiseau d'onyx,
Baignant mon bec de rubis, saphir et émeraude
Dans le sans-fin obscur de tes eaux
Salubres d'arrogance, avarice,
Envie, colère, luxure, gourmandise et paresse
Où je me délecte de ces ardences cachées
Muettes derrière la barrière de plastique.

Ma petite FLEUR, MA COOLIE
Enchanté !
Me suis-je seulement présenté ?
Sais-tu même qui je suis ?
Sais-tu que même moi je l'ignore ?
On m'a baptisé ZEPHYR
Bien avant que je ne sois pensée
Destiné à satisfaire ton esprit
Baise-fleurs, abeille de myosotis orchidée.

Je poursuis, ma CREATURE,
De cette langue élancée
Cette rivière d'OR
Qui dévale impétueux de la haute montagne
Et qui charrie scandaleusement
Ton nectar de Styx interdit.
Même si je sais que je n'ai pas,
Et que je n'aurai jamais,
Accès mort ou vif à ces délices,
Je cours après le sillage
De ce joyau limpide
Dans une collecte solitaire
Sans peur d'être réduit à néant

Je vais, je vais, je viens
Tel un colibri qui volète entre sépales et pétales
Au-dessus de ton labelle
De chair pourpre qui se dresse et exige
Que je te butine
De cette faim désespérée de la Grâce
Tandis que je bataille pour que le fer de ma hache
Surnage comme une voile dans le vent de tes eaux.

Je suis ZEPHYR qui guide les abeilles natives sans dard
Qui affleurent
Vers le filon de ta mine
Afin qu'il ne s'épuise ni s'assèche
A défaut d'être exploré et joui
Sans cesse.
Aug 2019 · 68
A une ombre quantique...
Pff je n 'aime pas !
Vingt jours que mon ombre
Fait des siennes
Au lieu de me servir
Comme il se doit
Ses farces
De son fou rire
De baryton basse.

Vingt jours que seules me parviennent
Les éclaboussures de ses pas étouffés
Qui divaguent au ralenti
Dans l'océan quantique
En toutes circonstances chic
Des vagues parfumées de bleu nuit.

Reviens mon ombre, reviens !
Oublie un peu la rumba quantique !
Sans toi je boite, mon cavalier,
Telle une lune réfractaire
Chevauchant
Dans la nuit rasée d'étoiles !
Aug 2019 · 77
Fleur vagabonde
C'était une fleur banale sans doute
Minuscule presque infinitésimale
Pourtant bien que je sois myope et astigmate
Je l'avais à travers mes lunettes de soleil repérée.
C'était une fleur de celles qu'on dit sauvage ou des champs
Et pourtant elle poussait tout juste en face de la gare de Biarritz
Près de l'arrêt du bus 10, quartier de la Négresse.
Ce n'était rien qu'un minuscule bouton rouge
Elle était entourée de fleurs bleues
Et jaunes
Et comme j'ignorais le nom d'elles toutes
J'interrogeai l'oeil de mon portable
Pour qu'il me souffle à l'oreille le nom de la belle.
Mais cet oeil n'avait d'yeux que pour les fleurs bleues et jaunes
S'extasiant que les premières possédaient toutes 4 pétales
Dont une blanche.
Et que les jaunes n'étaient à coup sûr pas des anémones.
Mais il ne me souffla mot de ma vagabonde.
Ainsi baptisai-je les bleues myosotis sans trop savoir.
Et les jaunes boutons d'or
Tout en sachant fort bien que ce n'en était pas.
Et du coup ma jolie fleur rouge sauvage minuscule toute gringalette
J'en fis une elfe des myosotis.

Je ne sais pas regarder une elfe des myosotis sans la cueillir.

Je n'ai su regarder mon brin de sauvageonne
Sans vouloir me l'offrir
Et je l'ai cueillie comme pour la desceller de son trône en la suppliant de m'épeler son nom.
Il n'y avait même pas d'effeuillage à faire
Juste quelques gouttes rouges de rosée versée
Avant que la friponne ne m'avoue son prénom:
Chabine !
Aug 2019 · 76
In Dyonissia Veritas
Mon ombre, ma jumelle
A convaincre sans péril
On cède sans gloire.
Entre vaincre et céder
Il y a toute une armada de mots
Verbes adverbes proverbes
Fins limiers de mer
Qui s'insinuent à la poursuite
De l'onction
Du parfum indélébile
De tes phrases éparses
Comme des îles
Assoiffées de large...

In Dyonissia Veritas
A mille lieues des trois Grâces en cage
Je retrouve ta trace invincible
Dans une échancrure de miroir
Dans l'oeil du cyclone
A perte de vue
Où s'étend ton repaire
Entre deux phases de lune
Et je te ceins de l'eau bénite des mots
et je te rebaptise Grâce !
Aug 2019 · 1.7k
Mon ombre immortelle
Mon aux deux tiers divine,
Toute laine et marjolaine
De douceur et délicatesse,
Courrais-tu, bufflesse, les steppes
Avec ton ombre d'argile
A la recherche du plant de jouvence
Semé aux Treize Cyclones
Qui hantent les îles-fleurs du bout du monde ?

A chaque cyclone aux ailes brisées
Qu'offrirais-tu, Gilgamesh, mon ombre immortelle
Dans le nigredo causal et a-causal où se fond l 'abîme ? ?

Au Cyclone-gel, la baguette et le cerceau ?
Au Cyclone-mauvais, le taureau céleste ?
Au Cyclone-tempête, la Forêt de Cèdres ?
Au Cyclone-rafales, le corps de la Joyeuse ?
Au Cyclone-tourbillons, les hommes-scorpions ?
Au Cyclone-du Nord, les cyprès ?
Au Cyclone-poussières, les gazelles ?
Au Cyclone-du Sud, les Enfers ?
Au Cyclone-de l'Est, le Déluge ?
Au Cyclone-de l 'Ouest, la nuit d'étoiles ?
Au Cyclone-tornade, le sourire des hyènes ?
Au Cyclone-mortifère, le feu éphémère ?
Au Cyclone-souffleur, le feu éternel ?
Aug 2019 · 55
Sourire/poème
Le sourire des chatonnes
A l 'enfourchure de leur somme
Est un poème qui chantonne
Au fond de l 'âme ad libitum!

Qu'elles soient tigrées ou alezanes
Siamoises ou persanes
A quoi rêvent les chatonnes
Le dimanche quand midi sonne ?

Peut-être au midi de leur baptême
Orthodoxe à mille lieues du Danube blème
entre cactus verts sur des radeaux,
Ananas oranges et hérons bordeaux.
Aug 2019 · 56
Haïku pour l'immortelle
Gilgamesh chavire
Dans les eaux de Dyonissia
Nage In extremis.
Aug 2019 · 84
Mon île vierge
Mon île vierge,
Mon Aura,
Ma soeur de martyre,
J'ai nuitamment interrogé les astres,
Les constellations qui gouvernent
Ton port de tête.

J'ai tenté de débroussailler les lignes et les points
Où se cristallisent les pistes
Où se terrent tes gîtes et tes raisons d'être.
Ni microscope ni télescope ni longue vue
Ni jumelles n'ont permis que je cerne
Au détour d'un arbre renversé
Dans la chair de la nuit
Le sentier astral qui mène à ta comète .

Je te croyais Cassiopée
Au-dessus des Equateurs
C'est Lynx et Pollux que tu m'es apparue
Au-dessus de la Mer Noire
Et quand, photographe à l 'affût,
J'ai cru toucher le pelage de Pollux
C'est Lynx qui a hurlé du haut des crêtes
Et fait le gros dos dans le crépuscule.

Il ne m'est resté comme proie sur la pellicule
Que le regard magique de ton oeil de lynx
Où miroitaient les flots perçants de la Mer Noire.

J'ai pensé alors que ce n'est pas le ciel qui te gouverne
Mais la mer, inlassablement
Et dans chaque port de cette Mer Noire
Je cherche encore ton auréole martyre qui cabote.

Parfois je vois ton île vierge poindre,
Souveraine,
Comme une bouteille à la mer
Au détour d'un sourire-poème
Qui flaire tel un cerf-volant multicolore
Le vent d'Est du Tout-Monde.

Et j'essaie de décrypter à distance les indices
Qui mènent inexorablement à ta tanière karmique.
Aug 2019 · 104
Cuisine karmique
Ma lune est en Poissons
Mon soleil en Balance
Je suis Scorpion et Pluton
Me gouverne en silence
De l 'axe de mes noeuds lunaires.

Ma lune nage en Poissons
Mon soleil brille en Balance
et mon ascendant en Verseau.
Scorpion, oui, votre Excellence
au pays de Vénus et Mercure.
Scorpion par l 'amour
Scorpion par l 'écriture.

Ma mère est intuitive.
et mon père cyclonique
A quelle sauce les mettre
Dans ce thème astral
Alors que la précession des équinoxes
Nous déplace sur la roue du zodiaque
D'un degré tous les soixante-douze ans.

La cuisine Karmique des Astres et des Auras
Plutôt que celle des Mousquetaires ?
Chiche !
Aug 2019 · 62
Homme-scorpion
Un mot peut en cacher un autre !
É pericoloso sporgersi !
L 'homme-scorpion écoutait
Sans trop comprendre la justesse
Du chant mélodieux des mots
Qui défilaient à toute vitesse
Au bout de leurs laisses.
Mots muselés, mots castrés, mots

Bâtards croisés de bichon avec griffon
Qui aboyaient et miaulaient
En rongeant les trognons d'hommes
Laissés au bord de la fenêtre entrouverte
Par la femme-bufflesse .
Aug 2019 · 59
Godille et Cabotage
Je me laisse caboter dans ta mer noire.
Et j'aime le clapotis lent de tes vagues contre la godille.
Visez sa ma las purtat de valuri pe necunoscuta ta marea neagra,
Clipocitul bland al apei impotriva ramelor.
I let myself stream in your black sea
and I love the slow lapping of your waves against the scull.
Eu me deixo cabotar por seu mar *****
E amo o lento marulho das suas ondas contra a ginga.
Aug 2019 · 74
L 'heure idéale
Il y a, disent les Ombres,
Une heure idéale
Pour naître,
Pour mourir.
Une heure universelle
Pour sourire,
Pour écrire.
Une heure stratégique !

Les Ombres disent encore
Qu'il faut que ce soit à l'heure pile
Et non une minute
Ni avant ni après.

Il y une heure idéale
Pour tomber raide mort.
Pöur tomber amoureux
Une heure propice.

Une heure lisse
Une heure sublime
Où les secondes glissent au ralenti
Presque en catimini.

Une heure pour le baptême
Une heure pour l'extrême onction
Une heure ni orthodoxe ni catholique
Une heure ni médiatique ni anecdotique

Il y a midi, vierge martyre,
L'heure sans ombre
L'heure veuve et orpheline
L'heure riche et soudaine de la faim
L'heure riche et soudaine de la foi
L'heure riche et soudaine de l 'amour
L'heure riche et soudaine du karma.
Aug 2019 · 545
Wow !
Pour les yeux de souveraine un coup de crayon pour redessiner les sourcils
Une couche légère de mascara sur les cils des pointes à la racine
Un petit gris léger sur les coins internes et externes de l 'oeil
Et une couleur rose sur les paupières mobiles
Et du khôl pour illuminer ce regard envoûtant de sirène qui hypnotise
Les phalènes jusqu'au fin fond de sa mer d'airain
Sans oublier le rouge à lèvres aubergine
Kiotis Paris made in France
Pour hydrater et satiner le cuivre de ses lèvres :
Mon féminin céleste zéro fausse note est vite prête
En deux temps trois mouvements
Et des secondes interminables

Il n 'est jamais trop **** pour Désirée et ses mille épigones :
Judith, parée, poudrée, maquillée, parfumée
Hérodiade, douchée et dressée sur son trente-et-un
Eve, coiffée, habillée, décolletée,
Sapphô, culottée, chaussée, toilettée
Pandore, prête à jaillir de jour comme de nuit
Hélène, légère comme un papillon
Cléopatre fraîche comme la rosée :
Pulchra Fatale et Désirée
Elle est belle, elle est wow, elle est elles toutes en Une enrobée
C'est l'ombre plurimillénaire romantique de Balkis, reine du Matin,
C'est l'ombre plurimillénaire romantique de Makéda, reine du Midi
C'est l'ombre plurimillénaire décadente de Salomè, reine du Soir
Quelque part ressuscitée
Et je l 'aime comme elle est

Chaque jour que le soleil fait
Jette un baiser couleur de belle lune de miel
A ma sirène métissée de Matin, Midi, Soir !
Ce n'est pas pour rien que ma Pulchra est fille de Mnèmosuné
Fille de Wainaha , saint dragon hémiarite
Par son don de seconde vue
Ma sulamite débusque au quart de tour les artifices,
Les cernes, les imperfections, les camouflages
Les faux cils, les faux ongles, les faux saints
Et les faux poètes, les faux salomons et leurs fausses huppes
Et leurs chants libertins en hexamètres dactyliques
Au son de leur phorminx d'occasion
Eh oui Ma Désirée est Pulchra authentique et fatale
Elle chante tentatrice avec Kiotis
Son cantique des cantiques ad libitum
"Je suis bien, je suis wow , je supervise
Et je m'aime comme je suis "
Au shopping des petites morts
J'ai accroché la distance
Qui nous sépare
d'Orphée et Eurydice.

J'ai esquissé quelques mots
Quelques voyelles aux allures d'opéra
J'ai griffonné en guise de valse et tango
Quelques pas pour petit rat angora
Comme si j'étais ton chat Orphée
Je t 'ai invitée à poursuivre nos figures
Sur le parquet impromptu de sable mouillé.

Et comme tu ne refuses jamais quand on t'invite
Tu m'as accepté comme cavalier d'infortune
Tu m'as accordé une danse nocturne jusqu'à minuit
Contre un pin sec qui dressait ses aiguilles près des vagues
Tes escarpins dorés pétillaient
Entre rumba fox-trot et paso-doble
Et la voilette noire de ton chapeau
M'entraînait comme une voile
Vers l'océan de tes entrechats.
Aug 2019 · 777
Abîme bio
Et si on essayait primo l'omelette bio

De rires sauvages péché à l'épuisette

Au fin fond de nos Atlantiques ?

Si on essayait deuxio la paella bio

De nos yeux assaisonnés d'étincelles de thym

Et de pétales de coquelicot cueillis dans la rosée du petit matin ?

Et si l 'on ne s'abreuvait tercio que de vins bio

Des bains jaunes des torrents chauds

Qui jaillissent de nos sources volcaniques ?

Si on essayait encore le lit de braises bio

A combustion lente, sans adjuvant

Cent pour cent naturel et écologique ?

Si on se plongeait enfin dans l'abîme bio

Des eaux organiques de l'océan tantrique

Pour y construire des châteaux de corail ?
Aug 2019 · 393
Mon hippocampe
Mon hippocampe,
Donne-moi juste deux minutes
Le temps que je te vaccine
Religieusement
De ma machette
Le temps que je chante ma diane :
La la la la la la la la la lo lé lo la !
La la la la la la la la la lo lé lo la !
Je psalmodie
Un, deux,
Un, deux, trois...
Un, deux,
Un, deux, trois...
J'offre cette rumba à la santé de nos petites morts
De ces petites morts
Qui nous précèdent, nous suivent et nous hantent.
Au son des trois tambours de la rumba
Tu chantes faite bouteille de rhum
Et je te réponds en choeur cuillère et verre vide.
A la première reprise, chassée croisée,
Tu chantes le thème
A la deuxième reprise, mollets cambrés,
Je chante aussi couteau et toi assiette.
A la troisième reprise,
Moi, rayon de lune de lune,
Toi, croissant de soleil,
Frappons des mains à l'unisson
Communions avec nos morts sur l'aire de danse
Qu'ont foulée leurs chevaux de possession
Qui nous tiennent encore en bride
Et contiennent nos ombres.

Je me présente : Orphée
Je bombe le torse et je te dévisage
Tu te présentes : Eurydice
Tu te déhanches avec malice et tu me toises.
Un, deux,
Un, deux, trois...
Un, deux, trois,
Un, deux...
Mélangeons les syncopes,
Pervertissons la parade,
Convoquons un nouveau rituel,
Désarticulons la chorégraphie,
Nos corps interchangeables fusionnent
En une seule ombre :
Tu m'aguiches,
Je trémousse des épaules,
Tu m'habilles et déshabilles de tes passes,
Et je te chevauche de mon foulard écarlate en miroir inversé.
Viens en marchant
Dansons, marchons,
Suivons la clave
Vêtus de blanc
Gratifions nos petites morts d'une rumba
Plions, élevons, sautons, cabriolons
Retombons, tortillons, détortillons
Cambre le dos que je me déhanche !

Entre postures et figures
Improvisons, rusons, sautons-matons
Caracolons
Dans le chaud tempo
Des trois tambours de la rumba.
Et si je te vaccine
A l'improviste
Dérobe-toi, esquive-toi, nargue-moi
Pour que nos petites morts applaudissent à tout rompre
Leurs virtuoses
Et tortillent elles aussi du croupion .
Aug 2019 · 248
Maîtresse, ma Négresse
Maîtresse,
Ma négresse
Avant que mon bâton de pèlerin ne se présente
A l'orée du kilomètre zéro
De ton chemin de Compostelle
J'ai répertorié tous les chemins de traverse :
Les ponts, les sources, les lacs,
Les plateaux et les plaines que je devrai franchir
Avant de me rafraîchir les braises aux eaux de ton oasis.
J'ai soupesé le pour et le contre
De chaque infime étape de l'odyssée,
De chaque infime parcelle de la trace
Que je devrais honorer de mon passage.
Chemin français, chemin espagnol
Chemin portugais
J'ai imaginé un chemin de crête oublié,
Sans diocèse et sans ****** estampillé sur créanciale,
Un chemin de haute voltige
Qui brenne et rime vers la tour de jais
Où corne ta conque de lambi.
Aug 2019 · 72
Manzelle Bébé
Le vent en goguette m'a fait échouer sur ton rivage.
Je suis ensablé corps et âme
Tu sais ce que je voudrais ?
Je voudrais que tu me déséchoues !
Que tu me remorques au-dessus de ta fosse
Dans ce golfe de Gascogne !
Que tu m'océanises
Et que je m'enfonce à jamais dans tes profondeurs abyssales
Et je te laisserai comme vestige, le fer de mon hélice de confettis et serpentins.
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