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AndSoOn Nov 2014
C’était encore un de ces mois incertains, indécis, entre l’hiver et le printemps. Comme s’ils avaient choisi de nous laisser dans ce froid fatiguant , tout en nous permettant de redécouvrir les couleurs de la nature, Mars, et peut-être Avril, étaient mes mois favoris. Par ma fenêtre, je voyais la nuit endormir en douceur le monde extérieur. C’était encore tôt. L’été s’approchait et la nuit se faisait de plus en plus tardive. Quelques fois, j’hésitais : étais-ce un supplice ou un bonheur ?  La nuit était pour moi un cocon où le froid, les cris et les colères n’étaient pas présents. Et soudain, le vent soufflait dans le jardin, forçant le bois de mes murs à résister, comme pour repousser cet air presque violent. Je souris encore en entendant le craquement du bois contre le vent. J’avais ce sentiment de paix. Peut-être était-ce moi qui redécouvrait les petits plaisirs de la vie ou tout simplement le bois qui me montrait son soutien et sa présence par un petit chuchotement comme un signe de vie. Dans ces moments, je m’enterrais dans mes duvets d’hiver que Maman allait bientôt remplacer par d’autres moins chauds. Que je détestais ces duvets si froids, si plats et si peu accueillants. Mais pendant le mois de mars, ou le mois d’avril, je pouvais encore me blottir dans les gros bras de ma couette. La solitude en devenait moins pesante. Il y avait moi, le bois, le vent, mon duvet.

Ce que je préférais c’était les orages. En plus du vent, les murs de ma chambre devaient combattre la pluie et le tonnerre. Ce concert de bruits naturels était un de mes meilleurs somnifères. Ma chambre était sous les toits. Elle l’est encore. Allongée sur mon lit, je me laissais bercer par la fatigue, perdant mon regard de plus en plus lourd dans les lattes du plafond. Le bruit de la pluie résonnait si délicieusement dans le cocon que je m’étais construit. La pluie sonne encore comme autrefois : un bruit de clavier ou de triangle. C’était un bruit exquis, rare et faible. Elle était là la beauté de ce son. Sa faiblesse le rendait indispensable. Les instruments à vent s’ajoutaient avec magie, suivis des percussions tremblantes créées par le tonnerre. Et l’orchestre devenait apaisant. Je pouvais sentir la pluie s’infiltrer entre les tuiles. Je l’entendais glisser comme au ralentit jusqu’à ce qu’une goutte imaginaire tombe sur mon visage.

Je n’arrivais jamais à complètement apprécier ces moments. J’avais tant envie qu’ils durent à jamais que je résistais au sommeil jusqu’à en souffrir. La fatigue avait cette force que la pluie et le vent ne possédaient pas. Elle pouvait me rendre si lourde et si crispée. En m’en souvenant, je la trouve en quelques points perverse. Elle est à la fois celle qui vous endort et celle qui vous maintient éveillé. Je ne pouvais que garder les yeux ouverts tellement l’envie d’écouter ces sons merveilleux m’obsédait. Mon corps se fatiguait à défaut de pouvoir se crisper. Et je devais abandonner, dans l’espoir que le beau temps ne s’attarde pas. Malgré cela, je pouvais encore rester là, à peine présente, perdue entre la léthargie de mon corps et la vivacité de mon esprit. Je pouvais imaginer avoir les yeux ouverts, les oreilles attentives. Enfin, la paix reprenait le dessus.
Inspired by Proust
Paul d'Aubin Jan 2016
Florilèges de  trois poésies sur le café «Naziunale»
de Vicu

1- Premier Poème sur le café de Vicu
(Été 2010)
Un marronnier et trois tilleuls
Sur la fraîcheur comme un clin d'œil
Sous le soleil immobile
Dans l'ombrage des charmilles

Une façade de granit
Sur une salle composite
Sur les murs plusieurs footballeurs
Et d'un vieux berger la vigueur.

Pouvoir s'asseoir, se reposer
Et par-dessus tout siroter
Un verre de bière pression
Sans un souci à l'horizon.

A côté de vous, il fait chaud
Mais le zéphyr souffle tantôt
Sur votre peau, une caresse
Il faut dire que rien ne presse.
Une torpeur qui vous saisit
Un parfum de moments choisis
Mais après tout c'est bien l'été
Et son cortège de beautées.

Dans votre verre un pastis
Comme une senteur d'anis
De jolies filles font le détour
Parées de leurs jolis atours

Verre levé vous plaisantez
Pour l'œil des belles attirer
Mais les coquettes vont leur chemin
En masquant bien leurs vrais desseins





2 - Deuxième Poème au café de Vicu
(Été 2012)

Oh café de Vicu
Tilleuls et marronniers
Aux ombrages si frais
Apaisant les cieux lourds
Et les chaleurs de plomb.

Un chat à la queue courbe
Vient chercher les caresses
Que des femmes distraites
par des hommes ombrageux
Distraitement lui donnent.

Un tempo de langueur
Violone tes douceurs ;
et la « Serena » fraîche
fait plus que rafraichir
notre quête de soifs.

Oh café de Vicu
Tu sais nous préserver
Des vains emballements,
Des fureurs dérisoires
Propres à nous gâcher
Le songe de nos vies.






3 - Troisième poème sur le café «naziunale» de Vicu
(Été 2013)

Une large façade de granit, percée par deux larges portes,
donnant sur une vaste salle a haute cheminée.
Un marronnier et un tilleul vous font don d'une fraîcheur bienvenue,
A l'intérieur comme une icône de la «belle époque» une photographie de groupe d'hommes Corses en canotiers ou feutres mous prenant fièrement la pose devant l'appareil a trépied et le photographe pénétré de son art.

En face l'on voit la mairie de couleur rose, a l'escalier ventru,
Sur le côté droit, une pharmacie antique, aux volets bleus,
Et puis vers onze heure, le tiers des tables sont mises pour les repas,
Et les jeunes serveuse pimpantes s'affairent,
pour poser les serviettes en papier et servir les mélancoliques buveurs de bière «Pietra», a l'arôme fin de châtaigne.

Proche de ma table de Formica vert, deux belles blondes aux coiffures soignées,
sirotent leurs cafés et commentent avec un sérieux excessif une brochure de géographie plastifiée.
Mais parfois sourires et rires viennent donner a l'air léger cette adorable féminité qui manque tant à notre monde de brutes.
L’air est comme cristallin, et la lourde chaleur de Vicu semble conjurée par ce café-terrasse qui est havre de paix et de fraîche douceur.

Deux Corses, à la barbe bien taillée lisent avec une étrange attention, l’édition journalière de «Corse-Matin», interrompus par un ami de leur génération portant beau un feutre gris.
Les épagneuls du café sont curieusement rentrés dans la grande salle, alors qu'hier ils étaient accroupis en terrasse comme aimantes par la chaleur.
Il est maintenant 0nze heure trente docteur Sweitzer et «l'Humanité reste toujours au carrefour» hésitant entre feu vert et feu rouge dont traitèrent si bien Radovan Richta.
Mais, tant pis, la question ne se résoudra pas dans les douces langueurs de Vicu.
Les premiers dineurs ne se pressent pas aux tables dressés.
L’effleure un peu à Vicu, comme un parfum de l'Alambra, ou les repas sont repoussés **** dans l'après-midi ou dans la nuit.
A l'inverse, les couche-**** viennent se convaincre de leur réveil en s'attablant en terrasse demandant un double café, en passant commande d’un double expresso.

Paul Arrighi.
April Watson Oct 2013
Spring.
The Trees.
Green, with everlasting beauty.
They hold the very life we breath.
The sound of their rustling leaves, apaisant.
They stretch up to the sky, reaching high.
The most free of all their kind, éclatant.
They leave behind the most peaceful state of mind.

Winter.
The Snow.
It arrives from thin air, blocking out the blue of the sky, étouffer.
Lightly landing on the leaves of our Trees.
Softly singing what seems to be a lullaby, vouloir amadouer.
In truth they **** away the soul.
Frozen and dry, it takes its toll.
Bearing the weight of their sworn enemy, the Trees pray for an extremity.
Another year ends with agony, the Snow glittering with all its glory.

Vaincu
Sonnet.

Sous une lumière blafarde
Court, danse et se tord sans raison
La Vie, impudente et criarde.
Aussi, sitôt qu'à l'horizon

La nuit voluptueuse monte,
Apaisant tout, même la faim,
Effaçant tout, même la honte,
Le Poète se dit : " Enfin !

Mon esprit, comme mes vertèbres,
Invoque ardemment le repos ;
Le coeur plein de songes funèbres,

Je vais me coucher sur le dos
Et me rouler dans vos rideaux,
Ô rafraîchissantes ténèbres ! "
Enter your collective and inner consciousness
Seek, deep inside, the energies within.
Take a deep breath and expect this rebirth
That this new era is slowly paving in
Be a part of this revolution. Breathe in.

Pénètre ta conscience collective et unique
Cherche, au plus profond, les énergies cachées
Respire profondément et espère cette renaissance
Que cette période est en train de mettre en place doucement
Fais partie de cette révolution. Respire.

Your body is light as a feather
Floating on a silver river
A delicate cherry-blossom petal
Trusting the wind to propel it forward
To the edges of eternity, for this voyage

Ton corps est aussi léger qu’une plume
Flottant sur une rivière argentée
Telle une délicate fleur de cerisier
Qui fait confiance au vent pour la mener à bon port
Aux confins de l’espace-temps, pour ce voyage.


Birds of a rare rainbow plumage hum a prayer
A song of gratitude and joy
Your eyes marvel at the sight
Of this inner zen garden, made home

Des oiseaux dotés d’un rare plumage arc-en-ciel
Murmurent une prière
Un chant de gratitude et de joie
Tes yeux s’émerveillent à la vue
De ce jardin zen intérieur, fait tien.

Emerald-hued bamboos form a cathedral
Of protection and wisdom that you pass
Cradled by the fresh stream on which you rest
Light, free, you continue your journey deeper

Des bambous de la teinte d’une émeraude forment une cathédrale
De protection et de sagesse que tu découvres maintenant
Bercé par le frais courant sur lequel tu te trouves
Libre et léger, tu continues ton voyage profondément

And deeper, moved back and forth by nature
A vivid orange koi carp salutes you, undulating
You feel her breath create air bubbles underneath you
And from within, you become a calming mantra

Au plus profond, te mouvant par la nature
Une carpe koï aux vives écailles orange te salue, ondulant
Tu sens son souffle qui crée des bulles d’air en-dessous de toi
Et, de l’intérieur, tu deviens un mantra apaisant

Resonating throughout this luxuriant garden
Alone and well, encountering your own self
Meditating in a pure, regenerative slumber
Stay there, don’t come back up into the world

Qui résonne à travers ce jardin luxuriant
Tu y es seul(e) et tu y es bien, rencontrant ton être propre
En méditation, dans un sommeil pur et réparateur
Restes-y, ne remonte pas dans le monde

For a few more instants of silence and unity
With nature and everything that vibrates within
You are carried to a waterfall of turquoise waters
Become part of this whole, color your own soul

Pour quelques instants de plus de silence et d’unité
Avec la nature et tout ce qui vibre en dedans
Tu es porté(e) jusqu’à une cascade aux eaux limpides
Deviens une partie de ce tout, colore ta propre âme

Vibrate an echo that is yours only. Let it resonate
As you come back up refreshed. Throughout the Earth
Be a channel of joy and happiness for the planet
And close your eyes, go back, to this enchanted place.

Vibre un écho qui te définit. Laisse-le résonner.
Alors que tu remontes, rassasié. Autour de toute la Terre
Sois ce canal de joie et de bonheur pour la planète entière
Et ferme les yeux, retourne, vers cet endroit enchanté.

Nancy, April 15, 2020. 12 :45 pm. 15 Avril 2020, 12h 45.
This poem didn't receive that many an edit. I wanted to really capture the stream of my meditative thought. It first came to me in English, I translated the stanza in French just underneath.
Ce poème n'a pas fait l'objet de tant de modifications. Je voulais qu'il traduise le flux de ma pensée méditative. Il m'est d'abord venu en anglais,  tout est traduit en dessous de chaque strophe.

— The End —