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A la nuit satine
la belle Orion se mire
dans l'air frissonnant
des sables constellés,
et sur les rives lactées
où coule le Nil,
je me pavane
le nez dans les étoiles,
suivant des yeux
les volutes sorcières
d'un havane suave
embaumant Misraïm.
Qu'ont-ils raconté
ces hommes, venant de Mars,
lorsqu'ils débarquèrent
de leurs vaisseaux,
fuyant leur terre moribonde ?
Et quel espoir oublié
chérissaient-ils
que garde en son ventre
le sphinx immobile ?
Mon vieux Samir
reprenons une rasade
de ce doux Rhum
couleur d'ambre
parfumé de santal
et laissons sous le sable
soupirer ce mystère
qui sommeille.
Lésia ! J'expire à Guernesey
Des mots crapauds* privés de sens
Chantant aux mules* amusées
De jolis souvenirs d'en France
Quand ton sein cloué sur mon cœur
Poussait la marée salicole,
Aux pages de mon livre d'heures.
Là-bas la mémoire est frivole
Pour qui te cherche comme un fou
Et guère ne sais si tu fus mienne
Dans l'ombre tendre de Julienne.
Le sable coule à marée basse
Aux heures blanches de nos jeux
Mes doigts démaquillant ses yeux
Lorsque les souvenirs s'effacent
Quand la maison s'est endormie
Que la tendresse m'envahit
Et que j'implore que le temps cesse
Et que j'implore que le temps cesse.
If I were God,
I'd go incognito on vacation to Lebanon ...
Or maybe in Tehran.
In the shape of a woman,
I’d go pull some beards and kick some holy *****,
Then reignite the flame
In Olympia.

I’d walk bare-chested through the streets of Riyadh,
Kabul, Atlanta, or Islamabad.

If I were God,
I’d dress Afghan women in Coco Chanel,
And the Taliban in Burkacharel.

If I were God,
I’d ring a few bells,
Hand out a few smacks,
And white condoms
In the Vatican halls.

But really, if I were God,
If I were God…
I’d command my uneasy followers
To embrace French-style secularism,
Then I’d go spend my vacation somewhere else.
L'endroit était accueillant
on y avait suspendu les heures.

Des ilots de lumière, tamisée de rouge,
accueillaient ça et là quelques ombres chinoises
aux bois acajou des moucharabieh.

Mon cerveau était en pause,
On m'attendait,
Quelqu'un me fit entrer.

Sur le sable chaud des secondes inutiles
jonchant le sol
De lourds et riches tapis levantins
encombrés de larges coussins
s'étiraient parmi les soieries.

Elle m'attendait là,
à demi dévêtue
buvant du vin de Palme sur un lit de dattes
et raisins de Corinthe.

Nos corps enchevêtrés avaient goûté mille extases
lorsqu'au matin épuisé,
Collant ses lèvres à mon oreille,
elle murmura son nom  "Azrael"


L'endroit était désert quand sur la dune bleue
j'aperçus des hommes chameaux.
It happened slowly
an approach
a rustle of fabric
in the soundtrack
a dot of glue
on the image
and then the confused feeling
that something is off,
a counter-melody,
a misstep in time.

I was three, maybe,
the film fraying
the movie skipping
and me splitting
in the rip
and fall.

The dark staircase
the gray dust
on the black steps
the black steps
the gray dust
the cobweb
like a sail
on the stairs
waiting for the wind
as I wait...

It came softly
a rustle of fabric
a quiver of an idea
a shadow in the mirror
that I followed
and the film resumed.

From the depths of my mirror
I look at the screen
and put on a brave face
I give them the illusion
I pretend
to follow the measure

Laurent Chaineux  Schenmetzler

— The End —