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Ouate sacrée de fromager sauvage
Déraciné, fossilisé,
Les racines en l 'air
Hors du sol, suspendues
A des chaînes
Elle survit pourtant
Envers et contre tout.
Dans ses contreforts
Des offrandes déposées
Et chaque fois qu 'elle s 'effiloche
Chaque fois qu 'elle se désintègre
Une autre prend comme par magie la relève
Et perpétue son kapok centenaire.
Ne lui demandez pas la couleur de son coton
Demandez-lui la couleur du rhum épicé
Pour soulager  ses chaînes.
Regarder des racines sèches
ne fait pas repousser l 'arbre
Regarder des cabosses au sol
ne fait pas renaître le gui.
Chevauchez les ouates farouches
De mapou rouge
Hantez de votre parade nuptiale
Les fétiches qui hurlent dans la canopée
En dansant le branle des paradisiers
De ma Première Dame,
De ma Grande Brigitte.
Don 't do that !
Don 't you try to eat me
I'm not real
Don 't squeeze
Don 't touch
I look real
And you might want a piece of me
I reckon
Don 't feed me either
with fake cooked shrimp or artificial cupcakes
I 'm no  endangered bird of  paradise
Those faux iridescent blue feathers I display
Can 't even fly me over the factice canopy
Of pseudo Papua New Guinea
Wanna enjoy a pretend dance
A simili nuptial parade ?
I 'm just a fraud of a plumage
A true faux extinct species :
Your dancing dandy.
Your *** toy !
Chaque fois que j 'escalade
Les parois des mots vers les pics inviolés
J 'emmène avec moi dans l'expédition
Mon éclaireuse d'élite.

Ma sherpa me guide et me prévient
Des chutes de sérac et des avalanches,
Cuisine les rimes embrassées, porte les alexandrins
Installe le campement des rimes embrassantes.

Alors elle se repose sous sa tente
Et, satisfaite, cure sa pipe
Tout en fredonnant inconsciemment
Ses deux quatrains suivis de  deux tercets
Tandis que que moi je suçote
Mes surelles poétiques confites.
.
Ma pisteuse pose ses pitons et ses broches à glace
Dans l 'ombre des cimes
Sans oxygène sans assistance
Dans les nuages de la haute poésie.

Nous avons ainsi planté nos sonnets
Dans les vingt-et-un sommets continentaux
Ma sherpa c'est mieux qu 'un sur-homme
C'est une sur-femme, une sur-muse
Une sur-déesse
Une vieille briscarde
C'est Junko Tabei et Bachendri Pal
Et après chaque sommet qu 'elle franchit
Sans désagrément
Elle se retire sous sa tente
Et, satisfaite, cure sa pipe
Tout en fredonnant inconsciemment
Ses deux quatrains suivis de deux tercets
Tandis que moi je suçote
Mes surelles poétiques confites.

Parfois la chute d'un sérac imprévisible
Nous emporte, nous ensevelit et nous broie presque
Mais jamais ma sherpa ne se départit de sa pipe
Ni moi de mes surelles
Dans nos joutes poétiques.
Au secours ! A l 'aide !
Désirée Anadyomène !
Ton chevalier poète se noie !
Il braie il hennit il aboie
Son cri aux armes et à la rescousse
Sauve-moi ! Je suis aux abois !

Tu es une oeuvre d'art
Un tableau grandeur nature
Une  baigneuse éparpillée en mille morceaux
Façon puzzle géant
J'ai réussi au bout d'une nuit blanche
A force de gymnastique
A reconstituer ta tête, tes ongles d'un pied
Et d'une main et une paire de lunettes de soleil.
Maigre performance et pourtant
ce n 'est pas faute de m'être appliqué.
J'ai contourné encore et encore ce corps
Comme si c était un triangle d'or en trois dimensions
Une sorte de sculpture de pierre en ronde-bosse
Plongée dans les eaux d'un océan tiède émeraude
Et à force de me pencher comme un mort de faim
Pour tâcher d'entrevoir ta silhouette de naïade
J 'ai perdu pied
J'ai chaviré cul par-dessus tête
Je suis tombé par-dessus bord
Avec monture, armure, lance et épée
Seule ma bannière flotte encore
Et toi tu ne bouges toujours pas
Tu bronzes en pleine baie du Tombeau
En déclamant mes poèmes à ta gloire
Tandis que je m'enfonce  seconde après seconde
Je me débats comme un désespéré
Je ne sais pas nager
Et même sous l 'eau je n 'arrive pas
A distinguer tes formes sculpturales.
Excuse-moi si je t'éclabousse
Si je patauge, si je te marche sur le pied
Si je m'agrippe désespérément à ta tête
Et à tes lunettes comme à un arc-en-ciel
J 'en suis aux dernières extrémités
Pourrais-tu me rendre un tout petit service
Ramène-moi hors de l 'eau sur le rivage
Et si tu le peux emmène-nous dans une crique bien abritée
Saisis ma tête et réanime-moi.
J'épie de ma longue-vue

La cendrée des mille et une traces de l'Etoile du Berger.

****** que je suis je filme ses cambrures
Chair flèche, woye cher, chair chaise

Chère chair, woye cher, chair jadis faite chose

Chair mate, woye cher, chair de jais

Chair noire, woye cher, chair de jazz

Cher nègre, woye cher, chaire de ma chair

Chair chère, woye cher, jadis faite meuble

Chair verte, woye cher, chair fraîche,

Chair miel aux nobles pourritures

Chair fiel au charbon ardent des lunes

Chair mer, woye cher, chère mère

Outre-chair au-delà des eaux

Qui tambourinent le cri des charognes..

Chair de ma chair, woye cher, je t'exhale

Comme un bijou de deuil, et je te polis

Ma gemme noire, woye chair, je te polis

De la paume du coeur de ceux que tu incarnes encore.
Three parts of water and oil

And one part of yellow grits

Salt and twenty minutes on the stove.

You don't have grits, throw in rice.

You don't have cornedbeef, throw in hamburguer

Or merguez mutton sausages. Or mix them both !

The secret ingredient of Scheharazade's Island Kitchen's Fire Engine is love.

She harbours in her smile

That grin of the kind of instant wild grits

Boiling for immediate bubbling,

Waters exploding from the ***,

Swelling, flowing, bursting,

Simmering until the point of bliss is reached.

And from an imperceptible move in her nostrils

You can guess the bulls in her cornedbeef mew the thyme of Heaven.

Her love is the kind of consistant batter

Blessed with okra, pumpkin and goat pepper.
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