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Victor Hugo  Jun 2017
Fantômes
I.

Hélas ! que j'en ai vu mourir de jeunes filles !
C'est le destin. Il faut une proie au trépas.
Il faut que l'herbe tombe au tranchant des faucilles ;
Il faut que dans le bal les folâtres quadrilles
Foulent des roses sous leurs pas.

Il faut que l'eau s'épuise à courir les vallées ;
Il faut que l'éclair brille, et brille peu d'instants,
Il faut qu'avril jaloux brûle de ses gelées
Le beau pommier, trop fier de ses fleurs étoilées,
Neige odorante du printemps.

Oui, c'est la vie. Après le jour, la nuit livide.
Après tout, le réveil, infernal ou divin.
Autour du grand banquet siège une foule avide ;
Mais bien des conviés laissent leur place vide.
Et se lèvent avant la fin.

II.

Que j'en ai vu mourir ! - L'une était rose et blanche ;
L'autre semblait ouïr de célestes accords ;
L'autre, faible, appuyait d'un bras son front qui penche,
Et, comme en s'envolant l'oiseau courbe la branche,
Son âme avait brisé son corps.

Une, pâle, égarée, en proie au noir délire,
Disait tout bas un nom dont nul ne se souvient ;
Une s'évanouit, comme un chant sur la lyre ;
Une autre en expirant avait le doux sourire
D'un jeune ange qui s'en revient.

Toutes fragiles fleurs, sitôt mortes que nées !
Alcyions engloutis avec leurs nids flottants !
Colombes, que le ciel au monde avait données !
Qui, de grâce, et d'enfance, et d'amour couronnées,
Comptaient leurs ans par les printemps !

Quoi, mortes ! quoi, déjà, sous la pierre couchées !
Quoi ! tant d'êtres charmants sans regard et sans voix !
Tant de flambeaux éteints ! tant de fleurs arrachées !...
Oh ! laissez-moi fouler les feuilles desséchées,
Et m'égarer au fond des bois !

Deux fantômes ! c'est là, quand je rêve dans l'ombre,
Qu'ils viennent tour à tour m'entendre et me parler.
Un jour douteux me montre et me cache leur nombre.
A travers les rameaux et le feuillage sombre
Je vois leurs yeux étinceler.

Mon âme est une sœur pour ces ombres si belles.
La vie et le tombeau pour nous n'ont plus de loi.
Tantôt j'aide leurs pas, tantôt je prends leurs ailes.
Vision ineffable où je suis mort comme elles,
Elles, vivantes comme moi !

Elles prêtent leur forme à toutes mes pensées.
Je les vois ! je les vois ! Elles me disent : Viens !
Puis autour d'un tombeau dansent entrelacées ;
Puis s'en vont lentement, par degrés éclipsées.
Alors je songe et me souviens...

III.

Une surtout. - Un ange, une jeune espagnole !
Blanches mains, sein gonflé de soupirs innocents,
Un œil noir, où luisaient des regards de créole,
Et ce charme inconnu, cette fraîche auréole
Qui couronne un front de quinze ans !

Non, ce n'est point d'amour qu'elle est morte : pour elle,
L'amour n'avait encor ni plaisirs ni combats ;
Rien ne faisait encor battre son cœur rebelle ;
Quand tous en la voyant s'écriaient : Qu'elle est belle !
Nul ne le lui disait tout bas.

Elle aimait trop le bal, c'est ce qui l'a tuée.
Le bal éblouissant ! le bal délicieux !
Sa cendre encor frémit, doucement remuée,
Quand, dans la nuit sereine, une blanche nuée
Danse autour du croissant des cieux.

Elle aimait trop le bal. - Quand venait une fête,
Elle y pensait trois jours, trois nuits elle en rêvait,
Et femmes, musiciens, danseurs que rien n'arrête,
Venaient, dans son sommeil, troublant sa jeune tête,
Rire et bruire à son chevet.

Puis c'étaient des bijoux, des colliers, des merveilles !
Des ceintures de moire aux ondoyants reflets ;
Des tissus plus légers que des ailes d'abeilles ;
Des festons, des rubans, à remplir des corbeilles ;
Des fleurs, à payer un palais !

La fête commencée, avec ses sœurs rieuses
Elle accourait, froissant l'éventail sous ses doigts,
Puis s'asseyait parmi les écharpes soyeuses,
Et son cœur éclatait en fanfares joyeuses,
Avec l'orchestre aux mille voix.

C'était plaisir de voir danser la jeune fille !
Sa basquine agitait ses paillettes d'azur ;
Ses grands yeux noirs brillaient sous la noire mantille.
Telle une double étoile au front des nuits scintille
Sous les plis d'un nuage obscur.

Tout en elle était danse, et rire, et folle joie.
Enfant ! - Nous l'admirions dans nos tristes loisirs ;
Car ce n'est point au bal que le cœur se déploie,
La centre y vole autour des tuniques de soie,
L'ennui sombre autour des plaisirs.

Mais elle, par la valse ou la ronde emportée,
Volait, et revenait, et ne respirait pas,
Et s'enivrait des sons de la flûte vantée,
Des fleurs, des lustres d'or, de la fête enchantée,
Du bruit des vois, du bruit des pas.

Quel bonheur de bondir, éperdue, en la foule,
De sentir par le bal ses sens multipliés,
Et de ne pas savoir si dans la nue on roule,
Si l'on chasse en fuyant la terre, ou si l'on foule
Un flot tournoyant sous ses pieds !

Mais hélas ! il fallait, quand l'aube était venue,
Partir, attendre au seuil le manteau de satin.
C'est alors que souvent la danseuse ingénue
Sentit en frissonnant sur son épaule nue
Glisser le souffle du matin.

Quels tristes lendemains laisse le bal folâtre !
Adieu parure, et danse, et rires enfantins !
Aux chansons succédait la toux opiniâtre,
Au plaisir rose et frais la fièvre au teint bleuâtre,
Aux yeux brillants les yeux éteints.

IV.

Elle est morte. - A quinze ans, belle, heureuse, adorée !
Morte au sortir d'un bal qui nous mit tous en deuil.
Morte, hélas ! et des bras d'une mère égarée
La mort aux froides mains la prit toute parée,
Pour l'endormir dans le cercueil.

Pour danser d'autres bals elle était encor prête,
Tant la mort fut pressée à prendre un corps si beau !
Et ces roses d'un jour qui couronnaient sa tête,
Qui s'épanouissaient la veille en une fête,
Se fanèrent dans un tombeau.

V.

Sa pauvre mère ! - hélas ! de son sort ignorante,
Avoir mis tant d'amour sur ce frêle roseau,
Et si longtemps veillé son enfance souffrante,
Et passé tant de nuits à l'endormir pleurante
Toute petite en son berceau !

A quoi bon ? - Maintenant la jeune trépassée,
Sous le plomb du cercueil, livide, en proie au ver,
Dort ; et si, dans la tombe où nous l'avons laissée,
Quelque fête des morts la réveille glacée,
Par une belle nuit d'hiver,

Un spectre au rire affreux à sa morne toilette
Préside au lieu de mère, et lui dit : Il est temps !
Et, glaçant d'un baiser sa lèvre violette,
Passe les doigts noueux de sa main de squelette
Sous ses cheveux longs et flottants.

Puis, tremblante, il la mène à la danse fatale,
Au chœur aérien dans l'ombre voltigeant ;
Et sur l'horizon gris la lune est large et pâle,
Et l'arc-en-ciel des nuits teint d'un reflet d'opale
Le nuage aux franges d'argent.

VI.

Vous toutes qu'à ses jeux le bal riant convie,
Pensez à l'espagnole éteinte sans retour,
Jeunes filles ! Joyeuse, et d'une main ravie,
Elle allait moissonnant les roses de la vie,
Beauté, plaisir, jeunesse, amour !

La pauvre enfant, de fête en fête promenée,
De ce bouquet charmant arrangeait les couleurs ;
Mais qu'elle a passé vite, hélas ! l'infortunée !
Ainsi qu'Ophélia par le fleuve entraînée,
Elle est morte en cueillant des fleurs !

Avril 1828.
Victor Marques May 2023
Nós somente vivemos sem nos aperceber,
Que temos vida depois de morrer.
A morte faz parte da caminhada,
A morte afinal não é nada...

Existe uma continuidade na nossa história,
Ficando no mundo a derrota,  a vitória.
Eu continuo eu,
Sem prejuízo do que é meu.
A morte nunca é nada comparada com o que tenho vivido,
Ressuscito com amor tudo que me amou com serenidade e sentido.
Nossa consciência permanente e inalterada,
Com a morte uma possibilidade à vida será dada.

Algo me faz acreditar que viverei eternamente,
Feito futuro, passado, presente.
A morte é apenas uma transformação,
Uma passagem para outra dimensão.
Nesta vida haja esperança, espiritualidade,
Misturada de amor pela humanidade.

Com  amor, verdade,  feito espírito da luz,
Me elevarei ao Céu  com Deus,  com Jesus.

Victor Marques
Deus, vida, alma ,morte
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi,
questa morte che ci accompagna
dal mattino alla sera, insonne,
sorda, come un vecchio rimorso
o un vizio assurdo. I tuoi occhi
saranno una vana parola,
un grido taciuto, un silenzio.
Così li vedi ogni mattina
quando su te sola ti pieghi
nello specchio. O cara speranza,
quel giorno sapremo anche noi
che sei la vita e sei il nulla.
Per tutti la morte ha uno sguardo.
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi.
Sarà come smettere un vizio,
come vedere nello specchio
riemergere un viso morto,
come ascoltare un labbro chiuso.
Scenderemo nel gorgo muti.
Hakikur Rahman Apr 2021
Intervalo entre vida e morte,
É a vida
Onde é o fim da vida
É a morte.

A vida é temporária,
A morte é eterna.

Ninguém tem controle sobre a vida
Não há absolutamente nenhum controle sobre a morte também.

No entanto, todo mundo está procurando o significado da vida
Tendo em mente o que acontecerá após a morte.
Dayanne Mendes  Sep 2018
A morte
Dayanne Mendes Sep 2018
Quando eu era pequena, eu via a morte, com uma capa preta e uma foice, e uma expressão melancólica no rosto, sombria por vezes, de quem já havia levado muitas vidas.
O peso, em suas vestes, das almas corrompidas, que não queriam partir, o sangue da sua foice, onde também haviam lágrimas de quem ficava.
Com o tempo, eu passei a ter medo dela.
A vi como má.
Injusta.
Insensível.
“Como pôde Dona Morte, levar aqueles que eu amava?” Eu perguntava.
Mas a morte é só uma passagem.
Eu demorei a entender.
A aceitar.
É como se a Dona Morte fosse uma guia turística, que vem nos buscar rumo às nossas férias eternas.
Ela vem, nos despimos de qualquer bagagem, a passagem, é a nossa vida. Esse é o preço.
E então embarcamos no trem.
Rumo ao desconhecido.
Mas ao eterno.
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi,
questa morte che ci accompagna
dal mattino alla sera, insonne,
sorda, come un vecchio rimorso
o un vizio assurdo. I tuoi occhi
saranno una vana parola,
un grido taciuto, un silenzio.
Così li vedi ogni mattina
quando su te sola ti pieghi
nello specchio. O cara speranza,
quel giorno sapremo anche noi
che sei la vita e sei il nulla.
Per tutti la morte ha uno sguardo.
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi.
Sarà come smettere un vizio,
come vedere nello specchio
riemergere un viso morto,
come ascoltare un labbro chiuso.
Scenderemo nel gorgo muti.
Suas unhas penetram os corações corrompidos. Me deixa rasgar você. Me deixa matar você. Ela aparece como um delírio. Me deixa provar o seu sangue. Me deixa comer você. Seu corpo alto e esguio. Sua pele feita de látex preto. Me deixa mutilar você. Sua pélvis curvada para frente e suas costas arqueadas para trás. Me deixa estuprar você. Sua longa calda que se projeta por vezes parecendo um pênis gigante. Me deixa destruir tudo o que você já construiu. Carne, eu quero carne. Seus olhos são como tontura. Sua língua é uma navalha. Seus cabelos fumaça tóxica. Matar, matar. Eu quero matar.

A rua está escura. Alguém se aproxima. Mate-o!!! Está passando ao meu lado. Não olhou, não olhou. Bata na cabeça dele! A faca! A faca! O sangue jorrando pela nuca. O corpo em convulsão dita o ritmo do gozo. Assim! Delícia!!! Quase!!! Está vindo!!! Ahhhhhhhh! O corpo inerte caído na rua. Me deixa dilacerar a carne. Me deixa rasgar a carne. Sangue, eu quero sangue! Me deixa provar. Minha faca corta freneticamente. A Avulvva está comendo. Está gostoso? Prove a carne!!!! Venha, prove.

A faca está no fundo do rio. As roupas estão queimando. O sangue já tinha secado. O fogo é atraente. Não é? Coloque sua mão no fogo! Vá, coloque! Isso eu não quero! Quer, eu sei que quer. Vamos, queime! Não vou! Ela está rindo de mim. Está me chamando de fraco. Merda, estou atrasado. Lavo meu corpo, o sangue escorrendo pelo ralo. A Avulvva está me olhando. Seus olhos são como tontura. Acho que vou vomitar! Que merda! Que nojo! Ela está rindo. Que merda... Sangue, eu quero matar! Me deixa matar! Hahahahahahaha.

Há um verme se alimentando das minhas entranhas, tomando o controle deste hospedeiro,  me fala aos ouvidos como a serpente sussurrou a Eva, provei o fruto proibido da carne crua, viva, sangrenta, provei o metálico sabor do líquido que jorra das artérias e nele me banhei, infinitamente gozei e a voz gritava ao mundo a ópera de sua ruína. Fui aos confins da lógica e ultrapassei a linha, nada significa nada, impulso: isso me faz existir.

Hoje quero amar a vida, quero que cantem os rouxinóis ao alvorecer, vou atravessar os sonhos encantados das noites de verão, gincanas e cirandas, CRIANCINHAS. Adoro criancinhas. Vinde a mim as criancinhas. Tão inocentes. Corpinhos tão pequenos. Tão macios... e cheirosos. A Avulvva gosta de crianças, ela gosta de machucar as crianças. Criança levada, cuidado cuidado que a Avulvva te pega, cuidado cuidado que a Avulvva te leva. Olá quem é o senhor? Eu sou um amiguinho e tem um lugar cheio de jogos e doces que eu posso te mostrar. É mesmo? É mesmo! Cuidado cuidado que a Avulvva te pega, cuidado cuidado que a Avulvva te leva. Carne de vitela é a mais suculenta, é porque o mundo ainda não corrompeu o filhote. A princípio  geralmente eles não entendem o que está acontecendo, mas depois... Depois é possível contemplar o pavor genuíno, um pavor que não sabe conscientemente o que está acontecendo, mas o impulso grita que é algo muito ruim, então eles berram e choram. A Avulvva sempre bebe as lágrimas primeiro, ela escorrega sua língua de navalha pelas bochechas até os olhos. Se farta das lágrimas, escorre o sangue, se farta de sangue, dilacera a carne, a carne é macia, delícia delícia, Avulvva te COME, cuidado cuidado.. As garras te apertam, você fica preso. Os olhos te fitam, você vê o medo. Cuidado cuidado, criança levada.

Já trepou com a morte? A morte tem os lábios frios, um hálito quase podre que se prolifera pelo corpo. Imóvel. Inanimada. A morte tem a boceta seca. O pau amolecido. E o cú cheio de bosta. Ó morte, amante perversa. Amante passiva e voraz. Me deixa provar a carne podre. Me deixa sugar o sangue frio. A Avulvva está vindo. Ela caminha velozmente. Ela é o trovão e a tempestade. Me deixa enfiar a cauda neste cú. Me deixa comer as fezes mortas. A Avulvva nunca se sacia. O horror pulsa em seus olhos de tontura. Me deixa brincar um pouquinho. Ela está quase sempre rindo. Suas gargalhadas perversas. Não há nada além de prazer. Nada além da maldade. Me deixa estuprar a morte.
Sonhei com a Avulvva ontem. Anteontem. E antes mais. Meu sonho é Avulvva. Ela é a voz que guia minhas visões. Terríveis. Maliciosas. Deliciosas. O que há além da carne? Se algum dia houve algo, já não existe mais . Ó Carne, és minha única e verdadeira deusa, a qual posso provar, a ti devoro toda minha paixão, a ti devoto todo meu rancor.
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi,
questa morte che ci accompagna
dal mattino alla sera, insonne,
sorda, come un vecchio rimorso
o un vizio assurdo. I tuoi occhi
saranno una vana parola,
un grido taciuto, un silenzio.
Così li vedi ogni mattina
quando su te sola ti pieghi
nello specchio. O cara speranza,
quel giorno sapremo anche noi
che sei la vita e sei il nulla.
Per tutti la morte ha uno sguardo.
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi.
Sarà come smettere un vizio,
come vedere nello specchio
riemergere un viso morto,
come ascoltare un labbro chiuso.
Scenderemo nel gorgo muti.
Elle ne connaissait ni l'orgueil ni la haine ;
Elle aimait ; elle était pauvre, simple et sereine ;
Souvent le pain qui manque abrégeait son repas.
Elle avait trois enfants, ce qui n'empêchait pas
Qu'elle ne se sentît mère de ceux qui souffrent.
Les noirs événements qui dans la nuit s'engouffrent,
Les flux et les reflux, les abîmes béants,
Les nains, sapant sans bruit l'ouvrage des géants,
Et tous nos malfaiteurs inconnus ou célèbres,
Ne l'épouvantaient point ; derrière ces ténèbres,
Elle apercevait Dieu construisant l'avenir.
Elle sentait sa foi sans cesse rajeunir
De la liberté sainte elle attisait les flammes
Elle s'inquiétait des enfants et des femmes ;
Elle disait, tendant la main aux travailleurs :
La vie est dure ici, mais sera bonne ailleurs.
Avançons ! - Elle allait, portant de l'un à l'autre
L'espérance ; c'était une espèce d'apôtre
Que Dieu, sur cette terre où nous gémissons tous,
Avait fait mère et femme afin qu'il fût plus doux ;
L'esprit le plus farouche aimait sa voix sincère.
Tendre, elle visitait, sous leur toit de misère,
Tous ceux que la famine ou la douleur abat,
Les malades pensifs, gisant sur leur grabat,
La mansarde où languit l'indigence morose ;
Quand, par hasard moins pauvre, elle avait quelque chose,
Elle le partageait à tous comme une sœur ;
Quand elle n'avait rien, elle donnait son cœur.
Calme et grande, elle aimait comme le soleil brille.
Le genre humain pour elle était une famille
Comme ses trois enfants étaient l'humanité.
Elle criait : progrès ! amour ! fraternité !
Elle ouvrait aux souffrants des horizons sublimes.

Quand Pauline Roland eut commis tous ces crimes,
Le sauveur de l'église et de l'ordre la prit
Et la mit en prison. Tranquille, elle sourit,
Car l'éponge de fiel plaît à ces lèvres pures.
Cinq mois, elle subit le contact des souillures,
L'oubli, le rire affreux du vice, les bourreaux,
Et le pain noir qu'on jette à travers les barreaux,
Edifiant la geôle au mal habituée,
Enseignant la voleuse et la prostituée.
Ces cinq mois écoulés, un soldat, un bandit,
Dont le nom souillerait ces vers, vint et lui dit
- Soumettez-vous sur l'heure au règne qui commence,
Reniez votre foi ; sinon, pas de clémence,
Lambessa ! choisissez. - Elle dit : Lambessa.
Le lendemain la grille en frémissant grinça,
Et l'on vit arriver un fourgon cellulaire.
- Ah ! voici Lambessa, dit-elle sans colère.
Elles étaient plusieurs qui souffraient pour le droit
Dans la même prison. Le fourgon trop étroit
Ne put les recevoir dans ses cloisons infâmes
Et l'on fit traverser tout Paris à ces femmes
Bras dessus bras dessous avec les argousins.
Ainsi que des voleurs et que des assassins,
Les sbires les frappaient de paroles bourrues.
S'il arrivait parfois que les passants des rues,
Surpris de voir mener ces femmes en troupeau,
S'approchaient et mettaient la main à leur chapeau,
L'argousin leur jetait des sourires obliques,
Et les passants fuyaient, disant : filles publiques !
Et Pauline Roland disait : courage, sœurs !
L'océan au bruit rauque, aux sombres épaisseurs,
Les emporta. Durant la rude traversée,
L'horizon était noir, la bise était glacée,
Sans l'ami qui soutient, sans la voix qui répond,
Elles tremblaient. La nuit, il pleuvait sur le pont
Pas de lit pour dormir, pas d'abri sous l'orage,
Et Pauline Roland criait : mes soeurs, courage !
Et les durs matelots pleuraient en les voyant.
On atteignit l'Afrique au rivage effrayant,
Les sables, les déserts qu'un ciel d'airain calcine,
Les rocs sans une source et sans une racine ;
L'Afrique, lieu d'horreur pour les plus résolus,
Terre au visage étrange où l'on ne se sent plus
Regardé par les yeux de la douce patrie.
Et Pauline Roland, souriante et meurtrie,
Dit aux femmes en pleurs : courage, c'est ici.
Et quand elle était seule, elle pleurait aussi.
Ses trois enfants ! **** d'elle ! Oh ! quelle angoisse amère !
Un jour, un des geôliers dit à la pauvre mère
Dans la casbah de Bône aux cachots étouffants :
Voulez-vous être libre et revoir vos enfants ?
Demandez grâce au prince. - Et cette femme forte
Dit : - J'irai les revoir lorsque je serai morte.
Alors sur la martyre, humble cœur indompté,
On épuisa la haine et la férocité.
Bagnes d'Afrique ! enfers qu'a sondés Ribeyrolles !
Oh ! la pitié sanglote et manque de paroles.
Une femme, une mère, un esprit ! ce fut là
Que malade, accablée et seule, on l'exila.
Le lit de camp, le froid et le chaud, la famine,
Le jour l'affreux soleil et la nuit la vermine,
Les verrous, le travail sans repos, les affronts,
Rien ne plia son âme ; elle disait : - Souffrons.
Souffrons comme Jésus, souffrons comme Socrate. -
Captive, on la traîna sur cette terre ingrate ;
Et, lasse, et quoiqu'un ciel torride l'écrasât,
On la faisait marcher à pied comme un forçat.
La fièvre la rongeait ; sombre, pâle, amaigrie,
Le soir elle tombait sur la paille pourrie,
Et de la France aux fers murmurait le doux nom.
On jeta cette femme au fond d'un cabanon.
Le mal brisait sa vie et grandissait son âme.
Grave, elle répétait : « Il est bon qu'une femme,
Dans cette servitude et cette lâcheté,
Meure pour la justice et pour la liberté. »
Voyant qu'elle râlait, sachant qu'ils rendront compte,
Les bourreaux eurent peur, ne pouvant avoir honte
Et l'homme de décembre abrégea son exil.
« Puisque c'est pour mourir, qu'elle rentre ! » dit-il.
Elle ne savait plus ce que l'on faisait d'elle.
L'agonie à Lyon la saisit. Sa prunelle,
Comme la nuit se fait quand baisse le flambeau,
Devint obscure et vague, et l'ombre du tombeau
Se leva lentement sur son visage blême.
Son fils, pour recueillir à cette heure suprême
Du moins son dernier souffle et son dernier regard,
Accourut. Pauvre mère ! Il arriva trop ****.
Elle était morte ; morte à force de souffrance,
Morte sans avoir su qu'elle voyait la France
Et le doux ciel natal aux rayons réchauffants
Morte dans le délire en criant : mes enfants !
On n'a pas même osé pleurer à ses obsèques ;
Elle dort sous la terre. - Et maintenant, évêques,
Debout, la mitre au front, dans l'ombre du saint lieu,
Crachez vos Te Deum à la face de Dieu !

Jersey, le 12 mars 1853.
Victor Marques Nov 2014
Nascimento, vida e existência…

     Nascemos de uma forma sublime que parecendo uma banalidade natural é segundo o meu ponto de vista um milagre em todos os sentidos. Parece que o ventre da mulher foi feito e eleito o local divino para mostrar ao mundo a beleza do nascimento, vida e existência, comprometida com todos aqueles que tiveram o privilégio de um dia nascerem.
Nascemos, vivemos e existimos num planeta que procura respostas que não acha para uma imortalidade pedida a preceito em orações, congressos, ou aglomerações de seres que procuram nesta vida um culto a Deus que parece estar para caprichos e devaneios de tantos seres humanos que existem por existir.
Nascimento é vida e ao mesmo tempo uma existência comprometida com o universo que é gratuito para todos aqueles que conseguem perceber a magnitude da abundância que nos é dada com o nascimento, vida e existência.
     Nascemos nus sem nada para oferecer naquele preciso momento alegria a todos aqueles que parecem esperar um Messias salvador e apaziguador de corações por vezes divididos
e adulterados com vivências da  sua própria vida.
  - Que recompensa teremos nós depois de deixarmos de existir sob esta forma material que parece ser digna e ao mesmo tempo real?
-Será o nascimento o elo principal na vida, na existência e na morte?
- Será que Deus através da beleza e complexidade do nascimento quer mostrar ao homem através da sua existência a possibilidade de aspirar com a morte à ressurreição ou melhor a outra forma espiritual de continuar a existir?
- Será que não será mais fácil e rápida a morte do que o próprio nascimento?
     Nascemos, vivemos e existimos num planeta terra maravilhoso regido com mestria por um sábio infinito e Criador que sempre com precisão consegue dar ao ser humano deleites que irão perdurar na nossa vida até ao dia que depois de nascer, viver e existir morremos para ressuscitar no Amor Sublime de Deus nosso Pai.

Victor Marques
nascimento, vida e existência

— The End —