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writteninribon Jun 2021
what if there was a lock with no key to throw away?
what if it could be sealed with no lips having a taste?
what if it held your words with no rope to tie it down?
what if it can be made with just words with no sound?
everything was built through a promise. so don't break it, because a promise is a promise and I only believe it because you're the one who made it. don't be like them, I hope to god that you're not like them. eating their words until they're full while I'm empty and broken.
Je voyageais. Le paysage au milieu duquel j'étais placé était d'une grandeur et d'une noblesse irrésistibles. Il en passa sans doute en ce moment quelque chose dans mon âme. Mes pensées voltigeaient avec une légèreté égale à celle de l'atmosphère ; les passions vulgaires, telles que la haine et l'amour profane, m'apparaissaient maintenant aussi éloignées que les nuées qui défilaient au fond des abîmes sous mes pieds ; mon âme me semblait aussi vaste et aussi pure que la coupole du ciel dont j'étais enveloppé ; le souvenir des choses terrestres n'arrivait à mon cœur qu'affaibli et diminué, comme le son de la clochette des bestiaux imperceptibles qui paissaient ****, bien ****, sur le versant d'une autre montagne. Sur le petit lac immobile, noir de son immense profondeur, passait quelquefois l'ombre d'un nuage, comme le reflet du manteau d'un géant aérien volant à travers le ciel. Et je me souviens que cette sensation solennelle et rare, causée par un grand mouvement parfaitement silencieux, me remplissait d'une joie mêlée de peur. Bref, je me sentais, grâce à l'enthousiasmante beauté dont j'étais environné, en parfaite paix avec moi-même et avec l'univers ; je crois même que, dans ma parfaite béatitude et dans mon total oubli de tout le mal terrestre, j'en étais venu à ne plus trouver si ridicules les journaux qui prétendent que l'homme est né bon ; - quand la matière incurable renouvelant ses exigences, je songeai à réparer la fatigue et à soulager l'appétit causés par une si longue ascension. Je tirai de ma poche un gros morceau de pain, une tasse de cuir et un flacon d'un certain élixir que les pharmaciens vendaient dans ce temps-là aux touristes pour le mêler dans l'occasion avec de l'eau de neige.

Je découpais tranquillement mon pain, quand un bruit très-léger me fit lever les yeux. Devant moi se tenait un petit être déguenillé, noir, ébouriffé, dont les yeux creux, farouches et comme suppliants, dévoraient le morceau de pain. Et je l'entendis soupirer, d'une voix basse et rauque, le mot : gâteau ! Je ne pus m'empêcher de rire en entendant l'appellation dont il voulait bien honorer mon pain presque blanc, et j'en coupai pour lui une belle tranche que je lui offris. Lentement il se rapprocha, ne quittant pas des yeux l'objet de sa convoitise ; puis, happant le morceau avec sa main, se recula vivement, comme s'il eût craint que mon offre ne fût pas sincère ou que je m'en repentisse déjà.

Mais au même instant il fut culbuté par un autre petit sauvage, sorti je ne sais d'où, et si parfaitement semblable au premier qu'on aurait pu le prendre pour son frère jumeau. Ensemble ils roulèrent sur le sol, se disputant la précieuse proie, aucun n'en voulant sans doute sacrifier la moitié pour son frère. Le premier, exaspéré, empoigna le second par les cheveux ; celui-ci lui saisit l'oreille avec les dents, et en cracha un petit morceau sanglant avec un superbe juron patois. Le légitime propriétaire du gâteau essaya d'enfoncer ses petites griffes dans les yeux de l'usurpateur ; à son tour celui-ci appliqua toutes ses forces à étrangler son adversaire d'une main, pendant que de l'autre il tâchait de glisser dans sa poche le prix du combat. Mais, ravivé par le désespoir, le vaincu se redressa et fit rouler le vainqueur par terre d'un coup de tête dans l'estomac. À quoi bon décrire une lutte hideuse qui dura en vérité plus longtemps que leurs forces enfantines ne semblaient le promettre ? Le gâteau voyageait de main en main et changeait de poche à chaque instant ; mais, hélas ! il changeait aussi de volume ; et lorsque enfin, exténués, haletants, sanglants, ils s'arrêtèrent par impossibilité de continuer, il n'y avait plus, à vrai dire, aucun sujet de bataille ; le morceau de pain avait disparu, et il était éparpillé en miettes semblables aux grains de sable auxquels il était mêlé.

Ce spectacle m'avait embrumé le paysage, et la joie calme où s'ébaudissait mon âme avant d'avoir vu ces petits hommes avait totalement disparu ; j'en restai triste assez longtemps, me répétant sans cesse : « Il y a donc un pays superbe où le pain s'appelle du gâteau, friandise si rare qu'elle suffit pour engendrer une guerre parfaitement fratricide ! »
Que me servent mes vers et les sons de ma Lyre,
Quand nuit et jour je change et de mœurs et de peau,
Pour aimer sottement un visage si beau !
Que l'homme est malheureux qui pour l'amour soupire !

Je pleure, je me deuls (1), je suis plein de martyre,
Je fais mille Sonnets, je me romps le cerveau,
Et ne suis point aimé : un amoureux nouveau
Gagne toujours ma place, et je ne l'ose dire.

Madame en toute ruse a l'esprit bien appris,
Qui toujours cherche un autre, après qu'elle m'a pris.
Quand d'elle je brûlais, son feu devenait moindre ;

Mais ores que je feins n'être plus enflammé,
Elle brûle de moi. Pour être bien aimé,
Il faut aimer bien peu, beaucoup promettre et feindre.


1. Deuls : Du verbe douloir (se désoler, gémir).
Tout beau, fauve grondeur, demeure dans ton antre,

Il n'est pas temps encore ; couche-toi sur le ventre ;

De ta queue aux crins roux flagelle-toi les flancs,

Comme un sphinx accroupi dans les sables brûlants,

Sur l'oreiller velu de tes pattes croisées

Pose ton mufle énorme, aux babines froncées ;

Dors et prends patience, ô lion du désert ;

Demain, César le veut, de ton cachot ouvert,

Demain tu sauteras dans la pleine lumière,

Au beau milieu du Cirque, aux yeux de Rome entière,

Et de tous les côtés les applaudissements

Répondront comme un chœur à tes grommèlements.

On te tient en réserve une vierge chrétienne,

Plus blanche mille fois que la Vénus païenne ;

Tu pourras à loisir, de tes griffes de fer,

Rayer ce dos d'ivoire et cette belle chair ;

Tu boiras ce sang pur, vermeil comme la rose :

Ne frotte plus ton nez contre la grille close,

Songe, sous ta crinière, au plaisir de ronger

Un beau corps tout vivant, et de pouvoir plonger

Dans le gouffre béant de ta gueule qui fume,

Une tête où déjà l'auréole s'allume.


Le Belluaire ainsi gourmande son lion,

Et le lion fait trêve à sa rébellion.


Mais toi, sauvage amour, qui, la prunelle en flamme,

Rugis affreusement dans l'antre de mon âme,

Je n'ai pas de victime à promettre à ta faim,

Ni d'esclave chrétienne à te jeter demain ;

Tâche de t'apaiser, ou je m'en vais te clore

Dans un lieu plus profond et plus sinistre encore ;

A quoi bon te débattre et grincer et hurler ?

Le temps n'est pas venu de te démuseler.

En attendant le jour de revoir la lumière,

Silencieusement, à l'angle d'une pierre,

Ou contre les barreaux de ton noir souterrain,

Aiguise le tranchant de tes ongles d'airain.
Désirer sans espoir,

Regarder sans rien voir,

Se nourrir de ses larmes,

S'en reprocher les charmes,

S'écrier à vingt ans :

« Que j'ai souffert longtemps ! »

Perdre jusqu'à l'envie

De poursuivre la vie :

On me l'a dit un jour,

C'est le vrai mal d'amour.


Dans ses songes secrets,

Revoir les mêmes traits ;

Craindre la ressemblance

Qu'on appelle en silence ;

En frémissant d'aimer,

Apprendre à l'exprimer ;

Pleurer qu'un si doux songe

Soit toujours un mensonge :

On me l'a dit un jour,

C'est le vrai mal d'amour.


S'arracher aux accents,

Que l'on écoute absents ;

Mais, en fuyant l'orage,

Détester son courage ;

Trembler de se guérir,

Le promettre... et mourir ;

Voilà ce qu'on ignore,

Quand on espère encore :

On me l'a dit un jour,

C'est le vrai mal d'amour.
La face cachée, et ta pensée contre moi
Je me dé-rîve, encore une dernière fois
J'ouvre la carte du monde et je te vois
Au coin de rues qui ne t'appartiennent pas

Les echos de la fugue te tiennent par les bras
Dans l'ombre de tes maux, le moindre de tes pas
La tête haute, avec pas toutes les idées claires
Le jour se lève, et toi tu danse avec ton âme

Tu cours toujours mais tu n'as pas de fuite
Tu vois l'amour comme un autre nuage
La vie se flanque d'un bien joli naufrage
La cloche sonne, et la messe est dite

Tu ris. Tu souris
Mais surtout tu baisses pas les yeux
Tu vis. Tu remplis
Tu m'en fais perdre mes aveux
La nuit, tu oublies
Qu'il ne manque qu'un pour être deux
Tu luis, tu survis
Surtout tu baisses pas les yeux

Encore un peu, je ne me lasserais pas
Au fond tant mieux tu sais, la vie m'a offert ça
Car toi et moi, c'est jusqu'aux portes de l'au-delà
De la mer d'encre dans laquelle on se noie

Donne moi le choix d'une vie ou juste d'une bouteille
Et je t'assure au moins promettre monts et merveilles
La nuit est longue et mes sens en éveil
Les rêveries se perdent dans les mystères de la veille

Tu cours toujours mais tu n'as pas de fuite
Tu vois l'amour comme un autre nuage
Et puis tu planes, t'absorbes le paysage
La cloche sonne, et la messe est dite

Tu ris. Tu souris
Mais surtout tu baisses pas les yeux
Tu cries. Tu vieillis
Et j'aime bien te croiser quand il pleut
La nuit, la folie
Nous dit qu'on fait de notre mieux
Ainsi de suite
La vie se raconte d'un ton pieux

Tu fuis. Tu prie
Mais tu ne baisses pas les yeux
Tu plie. Tu scies
Dans ton propre brouillon de Dieu
La nuit, tu tries
L'évidence du faute de mieux
Tu gis. Tu brilles
Et je ne baisserais pas les yeux
*** I love french now ??

— The End —