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Paul Hansford May 2016
~ ~ (on front of envelope)

La lettre que voici, ô bon facteur,
Portez-la jusqu'à la ville de NICE,
Aux ALPES-MARITIMES (06).
Donnez-la, s'il vous plaît, au Receveur

Des Postes, au bureau de NOTRE DAME.
(Son nom? C'est MONSIEUR LUCIEN COQUELLE.
Faut-il vraiment que je vous le rappelle?)
Cette lettre est pour lui et pour sa femme.

I won't lead English postmen such a dance;
Just speed this letter on its way to FRANCE.
Sender's address you'll find on the reverse.

~ ~ (and on the back)*

At Number 7 in St Swithun's Road,
Kennington, Oxford, there is the abode
Of me, Paul Hansford, writer of this verse.

- - - - - - - - - - - - -
For non-speakers of French, the first bit goes approximately -
"Dear Postman, Please take this letter to the town of Nice, in the département of Alpes-Maritimes, and give it to the postmaster at the Notre-Dame office. (His name? It's Lucien Coquelle. Do I really need to remind you?) This letter is for him and his wife."
More expert readers may notice that this is written in pentameter, whilst a real French one would have been in hexameter, with twelve-syllable lines.

BTW, this is from the archive, so the addresses are no longer current.
Paul Hansford Sep 2016
Green glass
but it's French
which makes it
verre vert.
The French should like that.
They appreciate
their jeux de mots.

Not a statue
of a man
but it could be.
Not a piece of art at all
except
I have made it so
by saying it is one.

Its qualities
are visual
and tactile at once
the material heavy
(over a kilo)
not so much transparent
as translucent
the colour
from under the sea
the surface curved
smooth
glossy
the shape functional
admirably suited for its purpose
its name
embossed on the back
(or the front?)
giving a clue.

L' ÉLECTRO VERRE
redundant insulator
from an overhead power cable
found object
(objet trouvé)
from the garden
of friends
in the Alpes-Maritimes.

This souvenir
potential paperweight
ornament
sculpture
is more than all of these.

Souvenir after all
is French for memory.
This doesn't give the full impression without a photograph.  Luckily, that is available at < flickr.com/photos/48763199@N04/5901032327/ >
Le poète.

Du temps que j'étais écolier,
Je restais un soir à veiller
Dans notre salle solitaire.
Devant ma table vint s'asseoir
Un pauvre enfant vêtu de noir,
Qui me ressemblait comme un frère.

Son visage était triste et beau :
À la lueur de mon flambeau,
Dans mon livre ouvert il vint lire.
Il pencha son front sur sa main,
Et resta jusqu'au lendemain,
Pensif, avec un doux sourire.

Comme j'allais avoir quinze ans
Je marchais un jour, à pas lents,
Dans un bois, sur une bruyère.
Au pied d'un arbre vint s'asseoir
Un jeune homme vêtu de noir,
Qui me ressemblait comme un frère.

Je lui demandai mon chemin ;
Il tenait un luth d'une main,
De l'autre un bouquet d'églantine.
Il me fit un salut d'ami,
Et, se détournant à demi,
Me montra du doigt la colline.

À l'âge où l'on croit à l'amour,
J'étais seul dans ma chambre un jour,
Pleurant ma première misère.
Au coin de mon feu vint s'asseoir
Un étranger vêtu de noir,
Qui me ressemblait comme un frère.

Il était morne et soucieux ;
D'une main il montrait les cieux,
Et de l'autre il tenait un glaive.
De ma peine il semblait souffrir,
Mais il ne poussa qu'un soupir,
Et s'évanouit comme un rêve.

À l'âge où l'on est libertin,
Pour boire un toast en un festin,
Un jour je soulevais mon verre.
En face de moi vint s'asseoir
Un convive vêtu de noir,
Qui me ressemblait comme un frère.

Il secouait sous son manteau
Un haillon de pourpre en lambeau,
Sur sa tête un myrte stérile.
Son bras maigre cherchait le mien,
Et mon verre, en touchant le sien,
Se brisa dans ma main débile.

Un an après, il était nuit ;
J'étais à genoux près du lit
Où venait de mourir mon père.
Au chevet du lit vint s'asseoir
Un orphelin vêtu de noir,
Qui me ressemblait comme un frère.

Ses yeux étaient noyés de pleurs ;
Comme les anges de douleurs,
Il était couronné d'épine ;
Son luth à terre était gisant,
Sa pourpre de couleur de sang,
Et son glaive dans sa poitrine.

Je m'en suis si bien souvenu,
Que je l'ai toujours reconnu
À tous les instants de ma vie.
C'est une étrange vision,
Et cependant, ange ou démon,
J'ai vu partout cette ombre amie.

Lorsque plus ****, las de souffrir,
Pour renaître ou pour en finir,
J'ai voulu m'exiler de France ;
Lorsqu'impatient de marcher,
J'ai voulu partir, et chercher
Les vestiges d'une espérance ;

À Pise, au pied de l'Apennin ;
À Cologne, en face du Rhin ;
À Nice, au penchant des vallées ;
À Florence, au fond des palais ;
À Brigues, dans les vieux chalets ;
Au sein des Alpes désolées ;

À Gênes, sous les citronniers ;
À Vevey, sous les verts pommiers ;
Au Havre, devant l'Atlantique ;
À Venise, à l'affreux Lido,
Où vient sur l'herbe d'un tombeau
Mourir la pâle Adriatique ;

Partout où, sous ces vastes cieux,
J'ai lassé mon cœur et mes yeux,
Saignant d'une éternelle plaie ;
Partout où le boiteux Ennui,
Traînant ma fatigue après lui,
M'a promené sur une claie ;

Partout où, sans cesse altéré
De la soif d'un monde ignoré,
J'ai suivi l'ombre de mes songes ;
Partout où, sans avoir vécu,
J'ai revu ce que j'avais vu,
La face humaine et ses mensonges ;

Partout où, le long des chemins,
J'ai posé mon front dans mes mains,
Et sangloté comme une femme ;
Partout où j'ai, comme un mouton,
Qui laisse sa laine au buisson,
Senti se dénuder mon âme ;

Partout où j'ai voulu dormir,
Partout où j'ai voulu mourir,
Partout où j'ai touché la terre,
Sur ma route est venu s'asseoir
Un malheureux vêtu de noir,
Qui me ressemblait comme un frère.

Qui donc es-tu, toi que dans cette vie
Je vois toujours sur mon chemin ?
Je ne puis croire, à ta mélancolie,
Que tu sois mon mauvais Destin.
Ton doux sourire a trop de patience,
Tes larmes ont trop de pitié.
En te voyant, j'aime la Providence.
Ta douleur même est sœur de ma souffrance ;
Elle ressemble à l'Amitié.

Qui donc es-tu ? - Tu n'es pas mon bon ange,
Jamais tu ne viens m'avertir.
Tu vois mes maux (c'est une chose étrange !)
Et tu me regardes souffrir.
Depuis vingt ans tu marches dans ma voie,
Et je ne saurais t'appeler.
Qui donc es-tu, si c'est Dieu qui t'envoie ?
Tu me souris sans partager ma joie,
Tu me plains sans me consoler !

Ce soir encor je t'ai vu m'apparaître.
C'était par une triste nuit.
L'aile des vents battait à ma fenêtre ;
J'étais seul, courbé sur mon lit.
J'y regardais une place chérie,
Tiède encor d'un baiser brûlant ;
Et je songeais comme la femme oublie,
Et je sentais un lambeau de ma vie
Qui se déchirait lentement.

Je rassemblais des lettres de la veille,
Des cheveux, des débris d'amour.

Tout ce passé me criait à l'oreille
Ses éternels serments d'un jour.
Je contemplais ces reliques sacrées,
Qui me faisaient trembler la main :
Larmes du cœur par le cœur dévorées,
Et que les yeux qui les avaient pleurées
Ne reconnaîtront plus demain !

J'enveloppais dans un morceau de bure
Ces ruines des jours heureux.
Je me disais qu'ici-bas ce qui dure,
C'est une mèche de cheveux.
Comme un plongeur dans une mer profonde,
Je me perdais dans tant d'oubli.
De tous côtés j'y retournais la sonde,
Et je pleurais, seul, **** des yeux du monde,
Mon pauvre amour enseveli.

J'allais poser le sceau de cire noire
Sur ce fragile et cher trésor.
J'allais le rendre, et, n'y pouvant pas croire,
En pleurant j'en doutais encor.
Ah ! faible femme, orgueilleuse insensée,
Malgré toi, tu t'en souviendras !
Pourquoi, grand Dieu ! mentir à sa pensée ?
Pourquoi ces pleurs, cette gorge oppressée,
Ces sanglots, si tu n'aimais pas ?

Oui, tu languis, tu souffres, et tu pleures ;
Mais ta chimère est entre nous.
Eh bien ! adieu ! Vous compterez les heures
Qui me sépareront de vous.
Partez, partez, et dans ce cœur de glace
Emportez l'orgueil satisfait.
Je sens encor le mien jeune et vivace,
Et bien des maux pourront y trouver place
Sur le mal que vous m'avez fait.

Partez, partez ! la Nature immortelle
N'a pas tout voulu vous donner.
Ah ! pauvre enfant, qui voulez être belle,
Et ne savez pas pardonner !
Allez, allez, suivez la destinée ;
Qui vous perd n'a pas tout perdu.
Jetez au vent notre amour consumée ; -
Eternel Dieu ! toi que j'ai tant aimée,
Si tu pars, pourquoi m'aimes-tu ?

Mais tout à coup j'ai vu dans la nuit sombre
Une forme glisser sans bruit.
Sur mon rideau j'ai vu passer une ombre ;
Elle vient s'asseoir sur mon lit.
Qui donc es-tu, morne et pâle visage,
Sombre portrait vêtu de noir ?
Que me veux-tu, triste oiseau de passage ?
Est-ce un vain rêve ? est-ce ma propre image
Que j'aperçois dans ce miroir ?

Qui donc es-tu, spectre de ma jeunesse,
Pèlerin que rien n'a lassé ?
Dis-moi pourquoi je te trouve sans cesse
Assis dans l'ombre où j'ai passé.
Qui donc es-tu, visiteur solitaire,
Hôte assidu de mes douleurs ?
Qu'as-tu donc fait pour me suivre sur terre ?
Qui donc es-tu, qui donc es-tu, mon frère,
Qui n'apparais qu'au jour des pleurs ?

La vision.

- Ami, notre père est le tien.
Je ne suis ni l'ange gardien,
Ni le mauvais destin des hommes.
Ceux que j'aime, je ne sais pas
De quel côté s'en vont leurs pas
Sur ce peu de fange où nous sommes.

Je ne suis ni dieu ni démon,
Et tu m'as nommé par mon nom
Quand tu m'as appelé ton frère ;
Où tu vas, j'y serai toujours,
Jusques au dernier de tes jours,
Où j'irai m'asseoir sur ta pierre.

Le ciel m'a confié ton cœur.
Quand tu seras dans la douleur,
Viens à moi sans inquiétude.
Je te suivrai sur le chemin ;
Mais je ne puis toucher ta main,
Ami, je suis la Solitude.
¡Oh corvas almas, oh facinorosos
espíritus furiosos!
¡Oh varios pensamientos insolentes,
deseos delincuentes,
cargados sí, mas nunca satisfechos;
alguna vez cansados,
ninguna arrepentidos,
en la copia crecidos,
y en la necesidad desesperados!
De vuestra vanidad, de vuestro vuelo,
¿qué abismo está ignorado?
Todos los senos que la tierra calla,
las llanuras que borra el Oceano
y los retiramientos de la noche,
de que no ha dado el sol noticia al día,
los sabe la codicia del tirano.
Ni horror, ni religión, ni piedad, juntos,
defienden de los vivos los difuntos.
A las cenizas y a los huesos llega,
palpando miedos, la avaricia ciega.
Ni la pluma a las aves,
ni la garra a las fieras,
ni en los golfos del mar, ni en las riberas
el callado nadar del pez de plata,
les puede defender del apetito;
y el orbe, que infinito
a la navegación nos parecía,
es ya corto distrito
para las diligencias de la gula,
pues de esotros sentidos acumula
el vasallaje, y ella se levanta
con cuanto patrimonio
tienen, y los confunde en la garganta.
Y antes que las desórdenes del vientre
satisfagan sus ímpetus violentos,
yermos han de quedar los elementos,
para que el orbe en sus angustias entre.
Tú, Clito, entretenida, mas no llena,
honesta vida gastarás contigo;
que no teme la invidia por testigo,
con pobreza decente, fácil cena.
Más flaco estará, ¡oh Clito!,
pero estará más sano,
el cuerpo desmayado que el ahíto;
y en la escuela divina,
el ayuno se llama medicina,
y esotro, enfermedad, culpa y delito.
El hombre, de las piedras descendiente
(¡dura generación, duro linaje!),
osó vestir las plumas;
osó tratar, ardiente,
las líquidas veredas; hizo ultraje
al gobierno de Eolo;
desvaneció su presunción Apolo,
y en teatro de espumas,
su vuelo desatado,
yace el nombre y el cuerpo justiciado,
y navegan sus plumas.
Tal has de padecer, Clito, si subes
a competir lugares con las nubes.
De metal fue el primero
que al mar hizo guadaña de la muerte:
con tres cercos de acero
el corazón humano desmentía.
Éste, con velas cóncavas, con remos,
(¡oh muerte!, ¡oh mercancía!),
unió climas extremos;
y rotos de la tierra
los sagrados confines,
nos enseñó, con máquinas tan fieras,
a juntar las riberas;
y de un leño, que el céfiro se sorbe,
fabricó pasadizo a todo el orbe,
adiestrando el error de su camino
en las señas que hace, enamorada,
la piedra imán al Norte,
de quien, amante, quiere ser consorte,
sin advertir que, cuando ve la estrella,
desvarían los éxtasis en ella.
Clito, desde la orilla
navega con la vista el Oceano:
óyele ronco, atiéndele tirano,
y no dejes la choza por la quilla;
pues son las almas que respira Tracia
y las iras del Noto,
muerte en el Ponto, música en el soto.
Profanó la razón, y disfamóla,
mecánica codicia diligente,
pues al robo de Oriente destinada,
y al despojo precioso de Occidente,
la vela desatada,
el remo sacudido,
de más riesgos que ondas impelido,
de Aquilón enojado,
siempre de invierno y noche acompañado,
del mar impetüoso
(que tal vez justifica el codicioso)
padeció la violencia,
lamentó la inclemencia,
y por fuerza piadoso,
a cuantos votos dedicaba a gritos,
previno en la bonanza
otros tantos delitos,
con la esperanza contra la esperanza.
Éste, al sol y a la luna,
que imperio dan, y templo, a la Fortuna,
examinando rumbos y concetos,
por saber los secretos
de la primera madre
que nos sustenta y cría,
de ella hizo miserable anatomía.
Despedazóla el pecho,
rompióle las entrañas,
desangróle las venas
que de estimado horror estaban llenas;
los claustros de la muerte,
duro, solicitó con hierro fuerte.
¿Y espantará que tiemble algunas veces,
siendo madre y robada
del parto, a cuanto vive, preferido?
No des la culpa al viento detenido,
ni al mar por proceloso:
de ti tiembla tu madre, codicioso.
Juntas grande tesoro,
y en Potosí y en Lima
ganas jornal al cerro y a la sima.
Sacas al sueño, a la quietud, desvelo;
a la maldad, consuelo;
disculpa, a la traición; premio, a la culpa;
facilidad, al odio y la venganza,
y, en pálido color, verde esperanza,
y, debajo de llave,
pretendes, acuñados,
cerrar los dioses y guardar los hados,
siendo el oro tirano de buen nombre,
que siempre llega con la muerte al hombre;
mas nunca, si se advierte,
se llega con el hombre hasta la muerte.
Sembraste, ¡oh tú, opulento!, por los vasos,
con desvelos de la arte,
desprecios del metal rico, no escasos;
y en discordes balanzas,
la materia vencida,
vanamente podrás después preciarte
que induciste en la sed dos destemplanzas,
donde tercera, aún hoy, delicia alcanzas.
Y a la Naturaleza, pervertida
con las del tiempo intrépidas mudanzas,
transfiriendo al licor en el estío
prisión de invierno frío,
al brindis luego el apetito necio
del murrino y cristal creció ansí el precio:
que fue pompa y grandeza
disipar los tesoros
por cosa, ¡oh vicio ciego!,
que pudiese perderse toda, y luego.
Tú, Clito, en bien compuesta
pobreza, en paz honesta,
cuanto menos tuvieres,
desarmarás la mano a los placeres,
la malicia a la invidia,
a la vida el cuidado,
a la hermosura lazos,
a la muerte embarazos,
y en los trances postreros,
solicitud de amigos y herederos.
Deja en vida los bienes,
que te tienen, y juzgas que los tienes.
Y las últimas horas
serán en ti forzosas, no molestas,
y al dar la cuenta excusarás respuestas.
Fabrica el ambicioso
ya edificio, olvidado
del poder de los días;
y el palacio, crecido,
no quiere darse, no, por entendido
del paso de la edad sorda y ligera,
que, fugitiva, calla,
y en silencio mordaz, mal advertido,
digiere la muralla,
los alcázares lima,
y la vida del mundo, poco a poco,
o la enferma o lastima.
Los montes invencibles,
que la Naturaleza
eminentes crió para sí sola
(paréntesis de reinos y de imperios),
al hombre inaccesibles,
embarazando el suelo
con el horror de puntas desiguales,
que se oponen, erizo bronco, al cielo,
después que les sacó de sus entrañas
la avaricia, mostrándola a la tierra,
mentida en el color de los metales,
cruda y preciosa guerra,
osó la vanidad cortar sus cimas
y, desde las cervices,
hender a los peñascos las raíces;
y erudito ya el hierro,
porque el hombre acompañe
con magnífico adorno sus insultos,
los duros cerros adelgaza en bultos;
y viven los collados
en atrios y en alcázares cerrados,
que apenas los cubría
el campo eterno que camina el día.
Desarmaron la orilla,
desabrigaron valles y llanuras
y borraron del mar las señas duras;
y los que en pie estuvieron,
y eminentes rompieron
la fuerza de los golfos insolentes,
y fueron objeción, yertos y fríos,
de los atrevimientos de los ríos,
agora navegados,
escollos y collados,
los vemos en los pórticos sombríos,
mintiendo fuerzas y doblando pechos,
aun promontorios sustentar los techos.
Y el rústico linaje,
que fue de piedra dura,
vuelve otra vez viviente en escultura.
Tú, Clito, pues le debes
a la tierra ese vaso de tu vida,
en tan poca ceniza detenida,
y en cárceles tan frágiles y breves
hospedas alma eterna,
no presumas, ¡oh Clito!, oh, no presumas
que la del alma casa, tan moderna
y de tierra caduca,
viva mayor posada que ella vive,
pues que en horror la hospeda y la recibe.
No sirve lo que sobra,
y es grande acusación la grande obra;
sepultura imagina el aposento,
y el alto alcázar vano monumento.
Hoy al mundo fatiga,
hambrienta y con ojos desvelados,
la enfermedad antiga
que a todos los pecados
adelantó en el cielo su malicia,
en la parte mejor de su milicia.
Invidia, sin color y sin consuelo,
mancha primera que borró la vida
a la inocencia humana,
de la quietud y la verdad tirana;
furor envejecido,
del bien ajeno, por su mal, nacido;
veneno de los siglos, si se advierte,
y miserable causa de la muerte.
Este furor eterno,
con afrenta del sol, pobló el infierno,
y debe a sus intentos ciegos, vanos,
la desesperación sus ciudadanos.
Ésta previno, avara,
al hombre las espinas en la tierra,
y el pan, que le mantiene en esta guerra,
con sudor de sus manos y su cara.
Fue motín porfiado
en la progenie de Abraham eterna,
contra el padre del pueblo endurecido,
que dio por ellos el postrer gemido.
La invidia no combate
los muros de la tierra y mortal vida,
si bien la salud propria combatida
deja también; sólo pretende palma
de batir los alcázares de l'alma;
y antes que las entrañas
sientan su artillería,
aprisiona el discurso, si porfía.
Las distantes llanuras de la tierra
a dos hermanos fueron
angosto espacio para mucha guerra.
Y al que Naturaleza
hizo primero, pretendió por dolo
que la invidia mortal le hiciese solo.
Tú, Clito, doctrinado
del escarmiento amigo,
obediente a los doctos desengaños,
contarás tantas vidas como años;
y acertará mejor tu fantasía
si conoces que naces cada día.
Invidia los trabajos, no la gloria;
que ellos corrigen, y ella desvanece,
y no serás horror para la Historia,
que con sucesos de los reyes crece.
De los ajenos bienes
ten piedad, y temor de los que tienes;
goza la buena dicha con sospecha,
trata desconfiado la ventura,
y póstrate en la altura.
Y a las calamidades
invidia la humildad y las verdades,
y advierte que tal vez se justifica
la invidia en los mortales,
y sabe hacer un bien en tantos males:
culpa y castigo que tras sí se viene,
pues que consume al proprio que la tiene.
La grandeza invidiada,
la riqueza molesta y espiada,
el polvo cortesano,
el poder soberano,
asistido de penas y de enojos,
siempre tienen quejosos a los ojos,
amedrentado el sueño,
la consciencia con ceño,
la verdad acusada,
la mentira asistente,
miedo en la soledad, miedo en la gente,
la vida peligrosa,
la muerte apresurada y belicosa.
¡Cuán raros han bajado los tiranos,
delgadas sombras, a los reinos vanos
del silencio severo,
con muerte seca y con el cuerpo entero!
Y vio el yerno de Ceres
pocas veces llegar, hartos de vida,
los reyes sin veneno o sin herida.
Sábenlo bien aquellos
que de joyas y oro
ciñen medroso cerco a los cabellos.
Su dolencia mortal es su tesoro;
su pompa y su cuidado, sus legiones.
Y el que en la variedad de las naciones
se agrada más, y crece
los ambiciosos títulos profanos,
es, cuanto más se precia de monarca,
más ilustre desprecio de la Parca.
El africano duro
que en los Alpes vencer pudo el invierno,
y a la Naturaleza
de su alcázar mayor la fortaleza;
de quien, por darle paso al señorío,
la mitad de la vista cobró el frío,
en Canas, el furor de sus soldados,
con la sangre de venas consulares,
calentó los sembrados,
fue susto del imperio,
hízole ver la cara al captiverio,
dio noticia del miedo su osadía
a tanta presunción de monarquía.
Y peregrino, desterrado y preso
poco después por desdeñoso hado,
militó contra sí desesperado.
Y vengador de muertes y vitorias,
y no invidioso menos de sus glorias,
un anillo piadoso,
sin golpe ni herida,
más temor quitó en Roma que en él vida.
Y ya, en urna ignorada,
tan grande capitán y tanto miedo
peso serán apenas para un dedo.
Mario nos enseñó que los trofeos
llevan a las prisiones,
y que el triunfo que ordena la Fortuna,
tiene en Minturnas cerca la laguna.
Y si te acercas más a nuestros días,
¡oh Clito!, en las historias
verás, donde con sangre las memorias
no estuvieren borradas,
que de horrores manchadas
vidas tantas están esclarecidas,
que leerás más escándalos que vidas.
Id, pues, grandes señores,
a ser rumor del mundo;
y comprando la guerra,
fatigad la paciencia de la tierra,
provocad la impaciencia de los mares
con desatinos nuevos,
sólo por emular locos mancebos;
y a costa de prolija desventura,
será la aclamación de su locura.
Clito, quien no pretende levantarse
puede arrastrar, mas no precipitarse.
El bajel que navega
orilla, ni peligra ni se anega.
Cuando Jove se enoja soberano,
más cerca tiene el monte que no el llano,
y la encina en la cumbre
teme lo que desprecia la legumbre.
Lección te son las hojas,
y maestros las peñas.
Avergüénzate, ¡oh Clito!,
con alma racional y entendimiento,
que te pueda en España
llamar rudo discípulo una caña;
pues si no te moderas,
será de tus costumbres, a su modo,
verde reprehensión el campo todo.
Obscuritate rerum verba saepè obscurantur.
GERVASIUS TILBERIENSIS.


Amis, ne creusez pas vos chères rêveries ;
Ne fouillez pas le sol de vos plaines fleuries ;
Et quand s'offre à vos yeux un océan qui dort,
Nagez à la surface ou jouez sur le bord.
Car la pensée est sombre ! Une pente insensible
Va du monde réel à la sphère invisible ;
La spirale est profonde, et quand on y descend,
Sans cesse se prolonge et va s'élargissant,
Et pour avoir touché quelque énigme fatale,
De ce voyage obscur souvent on revient pâle !

L'autre jour, il venait de pleuvoir, car l'été,
Cette année, est de bise et de pluie attristé,
Et le beau mois de mai dont le rayon nous leurre,
Prend le masque d'avril qui sourit et qui pleure.
J'avais levé le store aux gothiques couleurs.
Je regardais au **** les arbres et les fleurs.
Le soleil se jouait sur la pelouse verte
Dans les gouttes de pluie, et ma fenêtre ouverte
Apportait du jardin à mon esprit heureux
Un bruit d'enfants joueurs et d'oiseaux amoureux.

Paris, les grands ormeaux, maison, dôme, chaumière,
Tout flottait à mes yeux dans la riche lumière
De cet astre de mai dont le rayon charmant
Au bout de tout brin d'herbe allume un diamant !
Je me laissais aller à ces trois harmonies,
Printemps, matin, enfance, en ma retraite unies ;
La Seine, ainsi que moi, laissait son flot vermeil
Suivre nonchalamment sa pente, et le soleil
Faisait évaporer à la fois sur les grèves
L'eau du fleuve en brouillards et ma pensée en rêves !

Alors, dans mon esprit, je vis autour de moi
Mes amis, non confus, mais tels que je les vois
Quand ils viennent le soir, troupe grave et fidèle,
Vous avec vos pinceaux dont la pointe étincelle,
Vous, laissant échapper vos vers au vol ardent,
Et nous tous écoutant en cercle, ou regardant.
Ils étaient bien là tous, je voyais leurs visages,
Tous, même les absents qui font de longs voyages.
Puis tous ceux qui sont morts vinrent après ceux-ci,
Avec l'air qu'ils avaient quand ils vivaient aussi.
Quand j'eus, quelques instants, des yeux de ma pensée,
Contemplé leur famille à mon foyer pressée,
Je vis trembler leurs traits confus, et par degrés
Pâlir en s'effaçant leurs fronts décolorés,
Et tous, comme un ruisseau qui dans un lac s'écoule,
Se perdre autour de moi dans une immense foule.

Foule sans nom ! chaos ! des voix, des yeux, des pas.
Ceux qu'on n'a jamais vus, ceux qu'on ne connaît pas.
Tous les vivants ! - cités bourdonnant aux oreilles
Plus qu'un bois d'Amérique ou des ruches d'abeilles,
Caravanes campant sur le désert en feu,
Matelots dispersés sur l'océan de Dieu,
Et, comme un pont hardi sur l'onde qui chavire,
Jetant d'un monde à l'autre un sillon de navire,
Ainsi que l'araignée entre deux chênes verts
Jette un fil argenté qui flotte dans les airs !

Les deux pôles ! le monde entier ! la mer, la terre,
Alpes aux fronts de neige, Etnas au noir cratère,
Tout à la fois, automne, été, printemps, hiver,
Les vallons descendant de la terre à la mer
Et s'y changeant en golfe, et des mers aux campagnes
Les caps épanouis en chaînes de montagnes,
Et les grands continents, brumeux, verts ou dorés,
Par les grands océans sans cesse dévorés,
Tout, comme un paysage en une chambre noire
Se réfléchit avec ses rivières de moire,
Ses passants, ses brouillards flottant comme un duvet,
Tout dans mon esprit sombre allait, marchait, vivait !
Alors, en attachant, toujours plus attentives,
Ma pensée et ma vue aux mille perspectives
Que le souffle du vent ou le pas des saisons
M'ouvrait à tous moments dans tous les horizons,
Je vis soudain surgir, parfois du sein des ondes,
A côté des cités vivantes des deux mondes,
D'autres villes aux fronts étranges, inouïs,
Sépulcres ruinés des temps évanouis,
Pleines d'entassements, de tours, de pyramides,
Baignant leurs pieds aux mers, leur tête aux cieux humides.

Quelques-unes sortaient de dessous des cités
Où les vivants encor bruissent agités,
Et des siècles passés jusqu'à l'âge où nous sommes
Je pus compter ainsi trois étages de Romes.
Et tandis qu'élevant leurs inquiètes voix,
Les cités des vivants résonnaient à la fois
Des murmures du peuple ou du pas des armées,
Ces villes du passé, muettes et fermées,
Sans fumée à leurs toits, sans rumeurs dans leurs seins,
Se taisaient, et semblaient des ruches sans essaims.
J'attendais. Un grand bruit se fit. Les races mortes
De ces villes en deuil vinrent ouvrir les portes,
Et je les vis marcher ainsi que les vivants,
Et jeter seulement plus de poussière aux vents.
Alors, tours, aqueducs, pyramides, colonnes,
Je vis l'intérieur des vieilles Babylones,
Les Carthages, les Tyrs, les Thèbes, les Sions,
D'où sans cesse sortaient des générations.

Ainsi j'embrassais tout : et la terre, et Cybèle ;
La face antique auprès de la face nouvelle ;
Le passé, le présent ; les vivants et les morts ;
Le genre humain complet comme au jour du remords.
Tout parlait à la fois, tout se faisait comprendre,
Le pélage d'Orphée et l'étrusque d'Évandre,
Les runes d'Irmensul, le sphinx égyptien,
La voix du nouveau monde aussi vieux que l'ancien.

Or, ce que je voyais, je doute que je puisse
Vous le peindre : c'était comme un grand édifice
Formé d'entassements de siècles et de lieux ;
On n'en pouvait trouver les bords ni les milieux ;
A toutes les hauteurs, nations, peuples, races,
Mille ouvriers humains, laissant partout leurs traces,
Travaillaient nuit et jour, montant, croisant leurs pas,
Parlant chacun leur langue et ne s'entendant pas ;
Et moi je parcourais, cherchant qui me réponde,
De degrés en degrés cette Babel du monde.

La nuit avec la foule, en ce rêve hideux,
Venait, s'épaississant ensemble toutes deux,
Et, dans ces régions que nul regard ne sonde,
Plus l'homme était nombreux, plus l'ombre était profonde.
Tout devenait douteux et vague, seulement
Un souffle qui passait de moment en moment,
Comme pour me montrer l'immense fourmilière,
Ouvrait dans l'ombre au **** des vallons de lumière,
Ainsi qu'un coup de vent fait sur les flots troublés
Blanchir l'écume, ou creuse une onde dans les blés.

Bientôt autour de moi les ténèbres s'accrurent,
L'horizon se perdit, les formes disparurent,
Et l'homme avec la chose et l'être avec l'esprit
Flottèrent à mon souffle, et le frisson me prit.
J'étais seul. Tout fuyait. L'étendue était sombre.
Je voyais seulement au ****, à travers l'ombre,
Comme d'un océan les flots noirs et pressés,
Dans l'espace et le temps les nombres entassés !

Oh ! cette double mer du temps et de l'espace
Où le navire humain toujours passe et repasse,
Je voulus la sonder, je voulus en toucher
Le sable, y regarder, y fouiller, y chercher,
Pour vous en rapporter quelque richesse étrange,
Et dire si son lit est de roche ou de fange.
Mon esprit plongea donc sous ce flot inconnu,
Au profond de l'abîme il nagea seul et nu,
Toujours de l'ineffable allant à l'invisible...
Soudain il s'en revint avec un cri terrible,
Ébloui, haletant, stupide, épouvanté,
Car il avait au fond trouvé l'éternité.

Mai 1830.
El aura popular me trajo un día
Un nombre que la fama y la victoria
Coronaron de luz y poesía
En la tierra del arte y de la gloria.

Brotando del estruendo de la guerra,
De patricia virtud germen fecundo,
Cruzó como relámpago la tierra,
Y como himno triunfal vibró en el mundo.

Símbolo de una causa redentora,
Conquistó aplausos, lauros, alabanza,
Y brilló sobre Italia como aurora
De libertad, de unión y de esperanza.

¡Garibaldi! con júbilo exclamaba
Entusiasmado el pueblo por doquiera,
Y América ese nombre lo agregaba,
Como nuevo blasón, a su bandera.

¡Oh titán indomable! tú traías
Sobre tu fe la inspiración del cielo,
Y eras para tus pueblos el Mesías
Anunciado por Dante y Maquiavelo.

En la lucha león, niño en el trato,
Clemente y fraternal con los vencidos,
Fue tu palabra el toque de rebato
Que despertó los pueblos oprimidos.

Por donde quiera que tu faz asoma,
Su salvador el pueblo te proclama,
Y Bolonia, Milán, Nápoles, Roma,
Responden a tu esfuerzo y a tu fama.

Es de un hijo de Esparta tu bravura;
Fuego de Grecia en tu mirar entrañas;
Y en el Tirol tu bíblica figura
Parece un semidiós de las montañas.

Tu abnegación sublime me conmueve;
No es mi laúd quien tu alabanza entona:
La eterna voz del siglo diez y nueve
Por todo el mundo tu valor pregona.

Tuviste siempre corazón entero
Donde ningún remordimiento anida,
Pecho de bronce, voluntad de acero,
Ojos radiantes de esperanza y vida.

Marino en la niñez, acostumbrado
A combatir la tempestad a solas,
Diste a tu genio el vuelo no domado
Del huracán al encrespar las olas.

No me asombra en Egipto Bonaparte
Que las altas pirámides profana;
Me admiras tú, clavando tu estandarte
En la desierta pampa americana.

Al César vencedor el turbio Nilo
Aun en sus ondas con terror retrata,
Mientras tu rostro escultural, tranquilo
En su cristal azul dibuja el Plata.

¿Dónde habrá más virtud y más
nobleza:
En el que al mundo en su ambición oprime,
O en el que, sin corona en la cabeza,
Unifica su patria y la redime?

¡Eras un gladiador! Te halló más fuerte
Que un cedro de los Alpes tu destino.
Forma, desde tu cuna hasta tu muerte,
Un bosque de laureles tu camino.

Cuando la hiel de todos los dolores
Cayó en tu abierto corazón de atleta,
Fue la cruz de los grandes redentores
La visión de tu numen de profeta.

Viendo en toda la Italia una familia,
Tanto te sacrificas en su abono,
Que cuando audaz conquistas la Sicilia,
Por no romper la unión, la das al trono.

¡Bendigo tu misión! El mundo ingrato,
Que hoy aplaude tu nombre y lo venera,
Olvidará que fuiste un Cincinato
En tu retiro augusto de Caprera.

Negará que tu te republicana,
Iluminando siempre tu horizonte,
Brilló en Palermo, deslumbró en Mentana,
E irradió como sol en Aspromonte.

Olvidará también que tus legiones
Llevaron siempre combatiendo, fieles,
Por escudos sus nobles corazones,
Las glorias de la patria por laureles.

Mas no podrá negar que, entre prolijos
Goces, te vimos con amor profundo,
Dar tu sangre y la sangre de tus hijos
Por defender la libertad del mundo

No sólo Roma con viril acento
Ensalzará tu nombre, ilustre anciano,
Que ya dejas perpetuo monumento
En cada corazón americano.

Francia se enorgullece con tu nombre;
Méjico rinde culto a tu memoria;
Y no hay una nación que no se asombre
De tu fe, de tu genio y de tu gloria.

Sirva a los pueblos libres de amuleto
Tu nombre, que la historia diviniza,
Y el mundo mire siempre con respeto
El ánfora que guarde tu ceniza.

La República fue tu culto santo
La unión de Italia tu ambición suprema,
La blusa roja tu purpúreo manto,
Y el gorro frigio tu imperial diadema.
II.

Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! morne plaine !
Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine,
Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons,
La pâle mort mêlait les sombres bataillons.
D'un côté c'est l'Europe et de l'autre la France.
Choc sanglant ! des héros Dieu trompait l'espérance
Tu désertais, victoire, et le sort était las.
Ô Waterloo ! je pleure et je m'arrête, hélas !
Car ces derniers soldats de la dernière guerre
Furent grands ; ils avaient vaincu toute la terre,
Chassé vingt rois, passé les Alpes et le Rhin,
Et leur âme chantait dans les clairons d'airain !

Le soir tombait ; la lutte était ardente et noire.
Il avait l'offensive et presque la victoire ;
Il tenait Wellington acculé sur un bois.
Sa lunette à la main, il observait parfois
Le centre du combat, point obscur où tressaille
La mêlée, effroyable et vivante broussaille,
Et parfois l'horizon, sombre comme la mer.
Soudain, joyeux, il dit : Grouchy ! - C'était Blücher.
L'espoir changea de camp, le combat changea d'âme,
La mêlée en hurlant grandit comme une flamme.
La batterie anglaise écrasa nos carrés.
La plaine, où frissonnaient les drapeaux déchirés,
Ne fut plus, dans les cris des mourants qu'on égorge,
Qu'un gouffre flamboyant, rouge comme une forge ;
Gouffre où les régiments comme des pans de murs
Tombaient, où se couchaient comme des épis mûrs
Les hauts tambours-majors aux panaches énormes,
Où l'on entrevoyait des blessures difformes !
Carnage affreux ! moment fatal ! L'homme inquiet
Sentit que la bataille entre ses mains pliait.
Derrière un mamelon la garde était massée.
La garde, espoir suprême et suprême pensée !
« Allons ! faites donner la garde ! » cria-t-il.
Et, lanciers, grenadiers aux guêtres de coutil,
Dragons que Rome eût pris pour des légionnaires,
Cuirassiers, canonniers qui traînaient des tonnerres,
Portant le noir colback ou le casque poli,
Tous, ceux de Friedland et ceux de Rivoli,
Comprenant qu'ils allaient mourir dans cette fête,
Saluèrent leur dieu, debout dans la tempête.
Leur bouche, d'un seul cri, dit : vive l'empereur !
Puis, à pas lents, musique en tête, sans fureur,
Tranquille, souriant à la mitraille anglaise,
La garde impériale entra dans la fournaise.
Hélas ! Napoléon, sur sa garde penché,
Regardait, et, sitôt qu'ils avaient débouché
Sous les sombres canons crachant des jets de soufre,
Voyait, l'un après l'autre, en cet horrible gouffre,
Fondre ces régiments de granit et d'acier
Comme fond une cire au souffle d'un brasier.
Ils allaient, l'arme au bras, front haut, graves, stoïques.
Pas un ne recula. Dormez, morts héroïques !
Le reste de l'armée hésitait sur leurs corps
Et regardait mourir la garde. - C'est alors
Qu'élevant tout à coup sa voix désespérée,
La Déroute, géante à la face effarée
Qui, pâle, épouvantant les plus fiers bataillons,
Changeant subitement les drapeaux en haillons,
À de certains moments, spectre fait de fumées,
Se lève grandissante au milieu des armées,
La Déroute apparut au soldat qui s'émeut,
Et, se tordant les bras, cria : Sauve qui peut !
Sauve qui peut ! - affront ! horreur ! - toutes les bouches
Criaient ; à travers champs, fous, éperdus, farouches,
Comme si quelque souffle avait passé sur eux,
Parmi les lourds caissons et les fourgons poudreux,
Roulant dans les fossés, se cachant dans les seigles,
Jetant shakos, manteaux, fusils, jetant les aigles,
Sous les sabres prussiens, ces vétérans, ô deuil !
Tremblaient, hurlaient, pleuraient, couraient ! - En un clin d'œil,
Comme s'envole au vent une paille enflammée,
S'évanouit ce bruit qui fut la grande armée,
Et cette plaine, hélas, où l'on rêve aujourd'hui,
Vit fuir ceux devant qui l'univers avait fui !
Quarante ans sont passés, et ce coin de la terre,
Waterloo, ce plateau funèbre et solitaire,
Ce champ sinistre où Dieu mêla tant de néants,
Tremble encor d'avoir vu la fuite des géants !

Napoléon les vit s'écouler comme un fleuve ;
Hommes, chevaux, tambours, drapeaux ; - et dans l'épreuve
Sentant confusément revenir son remords,
Levant les mains au ciel, il dit : « Mes soldats morts,
Moi vaincu ! mon empire est brisé comme verre.
Est-ce le châtiment cette fois, Dieu sévère ? »
Alors parmi les cris, les rumeurs, le canon,
Il entendit la voix qui lui répondait : Non !

Jersey, du 25 au 30 novembre 1852.
Causa tangor ab omni.
OVIDE.

Souvent, quand mon esprit riche en métamorphoses
Flotte et roule endormi sur l'océan des choses,
Dieu, foyer du vrai jour qui ne luit point aux yeux,
Mystérieux soleil dont l'âme est embrasée,
Le frappe d'un rayon, et, comme une rosée,
Le ramasse et l'enlève aux cieux.

Alors, nuage errant, ma haute poésie
Vole capricieuse, et sans route choisie,
De l'occident au sud, du nord à l'orient ;
Et regarde, du haut des radieuses voûtes,
Les cités de la terre, et, les dédaignant toutes,
Leur jette son ombre en fuyant.

Puis, dans l'or du matin luisant comme une étoile,
Tantôt elle y découpe une frange à son voile ;
Tantôt, comme un guerrier qui résonne en marchant,
Elle frappe d'éclairs la forêt qui murmure ;
Et tantôt en passant rougit sa noire armure
Dans la fournaise du couchant.

Enfin sur un vieux mont, colosse à tête grise,
Sur des Alpes de neige un vent jaloux la brise.
Qu'importe ! suspendu sur l'abîme béant
Le nuage se change en un glacier sublime,
Et des mille fleurons qui hérissent sa cime
Fait une couronne au géant !

Comme le haut cimier du mont inabordable,
Alors il dresse au **** sa crête formidable.
L'arc-en-ciel vacillant joue à son flanc d'acier ;
Et, chaque soir, tandis que l'ombre en bas l'assiège,
Le soleil, ruisselant en lave sur sa neige,
Change en cratère le glacier.

Son front blanc dans la nuit semble une aube éternelle ;
La chamois effaré, dont le pied vaut une aile,
L'aigle même le craint, sombre et silencieux ;
La tempête à ses pieds tourbillonne et se traîne ;
L'œil ose à peine atteindre à sa face sereine,
Tant il est avant dans les cieux !
Et seul, à ces hauteurs, sans crainte et sans vertige
Mon esprit, de la terre oubliant le prestige,
Voit le jour étoilé, le ciel qui n'est plus bleu,
Et contemple de près ces splendeurs sidérales
Dont la nuit sème au **** ses sombres cathédrales,
Jusqu'à ce qu'un rayon de Dieu

Le frappe de nouveau, le précipite, et change
Les prismes du glacier en flots mêlés de fange ;
Alors il croule, alors, éveillant mille échos,
Il retombe en torrent dans l'océan du monde,
Chaos aveugle et sourd, mer immense et profonde,
Où se ressemblent tous les flots !

Au gré du divin souffle ainsi vont mes pensées,
Dans un cercle éternel incessamment poussées.
Du terrestre océan dont les flots sont amers,
Comme sous un rayon monte une nue épaisse,
Elles montent toujours vers le ciel, et sans cesse
Redescendent des cieux aux mers.

Mai 1829.
Mateuš Conrad Sep 2017
the ethos of arbeit has overpowered the english speaking people, with a sarcastic notion of liebe, and made both work, and love, arbitrary, nay, nasally said: homophilic: too many phobias are spoken off, spiders in the guise of arachnophobia don't suddenly become islam! you see any gigantus aranea roaming the streets?! for the most part, i'm closer to see popes walk naked in a francis bacon sketch of the affairs... let's be honest, the holy ghost has become run over by the other spirit, the other phrase of sophia, the zeitgeist, not this church infested cockroach colony of the platzgeist with a few crimson cardinals numbed into mumbling their mea culpas ave marias... the senile old ******* just died, with: a few more thousand young men, born into a world without having to succumb to the "tender" female noir of a bambi (transgender times, live with it) harem ******* occupiers in the form of: zee heff! i'll be crying as much when, some other public personage dies... although i did grit my teeth when my great-grandmother died, managed to bite off a scalpel of tooth with my other tooth... funny, i can still tongue the canyon proof.

and it's the antithesis of the # (hashtag) generation,
namely? the súdokū...
   plus the english ******* explanation of
needing the hyphen, as a diacritical mark
to ease, sorry, forget the poncy ***** ******
talk of "proper": lubricate the dissection
of cutting a word open into alphabet street...
   it would otherwise look more like su-dough-coup
with the p in bracket form ( ), since the french
over the antithesis of dyslexia compared
to the english, they just add letters that do not,
require attendance / mention.
          but that's the case, every time i solve
this *** sushi riddle i can't but compare it to
the zeitgeist of the hashtag...
              so i perch on a windowsill like a
wake of vultures of a lion reaching gluttony scene,
and start thinking: hey, how about we pair up
and pecker off that sod of a robert plant?
give him the curly wurly momentum,
start to peck at his ***,
  and then give him a vulture's barber effect
of trichotillomania?
there's bound to be a lesson in that,
    what with ol' hef gone, we only 'ave to
worry aboot the hoff...
             ha ha... when hef met hoff,
           and the **** never stopped,
even leaving king solomon a tad bit jealous.

i sit on a pile of rubble, and call it a castle -
time ref. to counter the darwinist -
and yes, the saharan desert was once a
mountain range akin to the alpes - or the himalayas -
as any chemist would, side with the geologists
than than the biologists: mushy mushy doesn't
buy my effort, the biologists just expanded
history, we might as well make the *other

connection, between desert and mountain,
ergo: time,
       takes a lot of it,
          pretty much as much as space,
             apes have become debased genesis foci...
too many variations of it,
you'd have to start with eskimo and say:
  well: the orangutans seemed pleased with
a down syndrome replica...
                so just the chimps? no gorillas?
i still like my counter darwinism argument,
the counter biology, the lost mushy mushy
cushioning of certainty -
    like any chemist, i live for the hard stuff,
comes no harder than siding with geology,
saying: the epitome of times comes in
the form of the saharan mountain range,
that, given enough time (and we have a lot of
that now) - eroded into a sand-dial...
    irony, or divine intuition?
          and didn't the bible give off a whiff of:
and then a dinosaur went into eden:
   hey, be gods, try to, even,
  watch out, a ******* meteor might just come;
there's no fundamentalism contained
in a book that was written by an egyptian
prince...
    just a lack of poetic integrity in the interpretation...
i still don't see how poetry is slagged,
but the basic tenet of poetic writing is
taken, without a pinch of metaphor,
or counter-metaphor, in that it can be expanded
and be applied like a philosopher's stone,
to turn any known material into gold!

which brings me to another point, well, two,
how do you gain respect from the cats
you're petting?
             you sleep longer than they do.

point 2...

why has reading become such a "tedium" /
"accomplishment" -
   i'll tell you why, i don't like a language
of thinkers, i live a language realm of babblers...
the right to say blah is worth more than
the right to think oh...
                speaking has become too easy,
solidified by that fact that (if not even est.)
when someone writes a book, it becomes,
oh, the most glorious accomplishment!
     wow... these people really managed to
shut their gobs, and write a book?!
         wow... it's like seeing the fruition of
the event that didn't take place, that would have
been the out-doing of the hebrew architectural
tenure on the pyramids, that would have been
the hanging gardens of babylon,
that was, eventually, the poor nebuchadnezzar
crawling and snorting like a pig for seven years...
if you thought the pyramids were
a mad idea,  
    the jews finally solved the riddle exclaiming:
o.k., you know what, that's just
bonkers... you're about as mad as your hyena
grandfather, or father, or whatever he was
for asking to the seas to obey him by whipping
them (xerxes)...
  it's that unamazing to write a book these days...
or it really is, given that you have ghosts
writing them...
       ****, and they said the paranormal
didn't exist... really? ghost writers?
       maybe that's one of the reasons that when
don juan wrote his memoir,
  after bouts of not getting any, he invited
himself to a better pastime than jerking off...
well, might as well die a boring sod since
i'm not getting any, any more...
       me? i always thought of jerking off as
performing ****...
     i can't imagine the hand to be anyhow
different to the muscular ****...
    and for some reason,
i always end up thinking of the queen of england
waving: to add the seasoning of lacklustre
to the whole affair:
  like i'm there, but not really, there -
the roy orbison effort to make that:
strenuous effort at opera -
     and he was hardly the modern comparison
of a pop star with neck arteries protruding;
and he's still better than elvis.

word of wisdom:
  in the medium of poetry?
write by one technique, and one technique
alone...
          digression...
well, that's how i was taught english,
by a pict.
J'ai vu pendant trois jours de haine et de remords
L'eau refléter des feux et charrier des morts
Dans une grande et noble ville.
Le tisserand, par l'ombre et la faim énervé,
De son dernier métier brûlé sur le pavé
Attisait la guerre civile.

Le soldat fratricide égorgeait l'ouvrier ;
L'ouvrier sacrilège, aveugle meurtrier,
Massacrait le soldat son frère ;
Peuple, armée, oubliaient qu'ils sont du même sang ;
Et les sages pensifs disaient en frémissant :
Ô siècle ! ô patrie ! ô misère !

Durant trois nuits la ville, hélas ! ne dormit plus.
Tous luttaient. Le tocsin fut le seul angélus
Qu'eurent ces sinistres aurores.
Les noirs canons, roulant à travers la cité,
Ébranlaient, au-dessus du fleuve ensanglanté,
L'arche sombre des ponts sonores !

Ah ! la nature et Dieu, devant l'humanité,
Même étalant leur grâce avec leur majesté,
N'empêchent pas ces tristes choses !
Car ces événements se passaient, ô destin,
Sur les bords où Lyon à l'horizon lointain
Voit resplendir les Alpes roses.

Le 4 septembre 1841.

— The End —