J'aime les ponts. Ils m'obsèdent. De tout âge, toutes formes. Des eaux troublées à en sécher les rivières, la dérive de la mémoire en l'hypnose de la pendule, les branches des saules. Et ce n'est même pas la traversée du départ. C'est plutôt l'arrivée. L'idée d'arriver quelque part, comme si c'était chez nous, finalement. La ville qui se réveille comme le dessin pointillé d'un ciel nocturne dans une odeur de port, à l'aube, le navire emballé par la mer qui se distancie. Le contour du pont. Suspension d'un mirage. Comment ne pas en rêver, des ponts?
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I love bridges. I am obsessed by them. From all ages, all shapes. Waters, so troubled that rivers dried out, the drifting of memory in the hypnosis of a pendulum, the willow branches. And it is not about the crossing to depart. It is about arrival. The idea of arriving somewhere, like if it could be home, finally. The town, awakening, esquisse in pointillage of a nocturnal sky, the scents of the harbour, at dawn, the ship, cradled by the sea, lost in distance. The outline of a bridge. Suspended mirage. How not to build upon?