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Where is this? It’s here

Well more or less

I listen to the color of music

In so doing hear Arthur

Hear the candence

Of the colored vowels

Voyelles, voyelles, voyelles……..

And the world cannot contain me
Sonnet.

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges ;
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Faire fondre au bain-marie
En remuant avec une maryse
Votre chocolat coupé en petits quatrains
Dans le café
Incorporer votre élixir de muse
Laisser tiédir.

Prendre une rime riche
Mise à tremper depuis la veille
Séparer les voyelles des consonnes
Fouetter les voyelles avec des mots pimentés
Monter les consonnes en neige éternelle
Avec une pincée de musc glacé
Et fouetter jusqu'au sang
Verser les voyelles dans le chocolat
En remuant énergiquement
Incorporer délicatement les consonnes en neige virtuelle.
Mélanger doucement avec une virgule éphémère

Verser votre mousse dans de petits ramequins
Réserver au frais pendant trois heures minimum
Déguster votre mousse d'élixir de muse au chocolat
Avec du melon et de la pastèque bien fraîche
Je bois, je bois, je bois,
Tes voyelles et tes consonnes
Je les avale par coeur
Pour ne jamais oublier :
Deux voyelles
Deux consonnes
Décidément tout en toi
Est quatre ou son multiple.
J'en perds mon latin, Muse !
J'en perds mes alicerces !
Tes u se disent ou
Et tes t se disent ts
A cause de cette petite virgule y souscrite
Et résonnent sur ma langue avec la majesté
De leur consonne affriquée, alvéolaire et sourde..
Ton a c'est le plus étrange
Il porte une petit signe diacritique sur la tête
Comme une bassine en forme de demi-cercle avec un creux en bas
Et se dit e comme le e culbuté , le schwa
Quand tu dis nu c'est non
Quand je dis nous tu comprends nu.
Et le miel c'est de l'agneau
Et beau veut dire je bois.
Et quand j'écris ou tu vois un oeuf
Oi des moutons et oaie mouton !
Nos mots purs s'imbriquent ainsi
Brique après brique
Avec des hurlements délicieux de loups sauvages
De solstice en solstice
Au fur et à mesure
En poèmes lubriques sans queue ni tête
Tournoyants cadavres exquis
Dans leur tour de Babel.
Sonnet.

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges ;
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Dans la féminité brûlante et vélaire
Des talons hauts des dimanches
De mon ingénue libertine apicale
J'essaie entre les tons montants et descendants de Carmina
De circonscrire les hauts et les bas
De l'empreinte palatale
Qui sépare la plume de l'os.
Je deviens fou phonétiquement.
Mon corps exulte entre soprano et alto.
Je ne comprends pas les mots
Mais je saisis la différence de parfum
Entre labiodentales et bilabiales
Quand en mina dans le texte de Carmina
Elle m'allaite de ses voyelles crues et consonnes de feu sourdes et sonores :

"Ce qui fait circoncire le cheval
Se trouve dans le ventre du cheval"

Je convoque alors mon sélénium et mon chrome
Lentement accumulé
D'occlusives, de fricatives, de nasales,
De continues et de vibrantes.
Je convoque la phonétique nue et la phonologie brutale
Et même le va et vient de la psychogénéalogie
Sans oublier le fantasme de Jeanne Moreau et l'onirisme d'Angélique Kidjo
Mais seuls peuvent comprendre
Dans le lait caillé
Les pouliches nées le dimanche
Les jeunes poulains nés eux-mêmes le dimanche
Et je suis né caïman un jeudi
Et je m'interroge :
" Ce qui fait circoncire le caïman
Se trouve dans le ventre du caïman ?"
Ciel Noir Jul 2018
Comment pouvons-nous
Invoquer un poème sans
Voyelles ou consonnes?
Maître de boucan
Je construis mon ajoupa à flanc de montagne.
Il n 'y a cette nuit ni vent ni pluie
Dans ce pays en suspension
Entre bois, montagnes et précipices.

J'ai franchi avec toi sept rivières à gué
Escaladé les parois abruptes
Tandis que les diables faisaient grand bruit
Sortaient en miaulant et piaillant de leurs repaires
Pour aller voleter au-dessus de la mer.

Malgré leur chant d'effroi je ne désarmais pas, au contraire
C'était pour leur chair noire, douce et exquise
Que j'étais là en plein Carème
Dans cette montagne aux Diables.
Ni grives ni perroquets ni perdriques ni perdrix
Ne m'auraient fait dévier de ma chasse
Sans chiens et sans bâtons
A ce mets délicieux que sont les diablotins.

Je me voyais déjà les déloger de leurs terriers dans les falaises
Et les manger de broche en bouche
Selon les règles boucanières d'antan
Ou dans une feuille de cachibou ou de balisier
Quand tu m'as soufflé en me mordillant l'oreille
Ton envie urgente de pastrama fumé aux sarments de vigne.
Tes désirs sont des ordres
Mais comment trouver en pleine montagne aux Diables
A trois heures et quelques du matin un mouton sauvage,
Un agneau de pré-salé,
Un bélier broutant dans les vignes
Qui accepte de gaîté de coeur d'être sacrifié en holocauste
En pleine période de jeûne ?

Je me mis à prier le Révérend Père et la Vieille Dame
A qui je promis l'abstinence perpétuelle
De ces diablotins et autres cottous
Au goût de poisson
Pourvu qu'ils me fassent tomber du ciel
La divine pitance de tes ovins délicieux .

J'ai commencé à ramasser les herbes et les brindilles
Les branches de cannes sèches et les écorces de coco,
Les branches sèches de manguiers et de citronniers
Le chiendent, le *****-contra pour parfumer.
Et le silex et l'amadou pour mettre le feu.
Un peu d'alizé pour la fumée.
Et de la patience pour que le feu prenne.

Mais en lieu et place des moutons
Il se mit à pleuvoir sur notre bivouac
Une volée de cent un de ces volatiles blancs et noirs
Daciens comme Dalmatiens
Frais, séchés puis marinés aux rayons de lune
Tous volontaires et consentant à la dégustation magique
Du pastrama fumé de diablotins

Goûte-moi donc à ce vin de madère
De derrière les ******
Sans lequel je ne pars jamais en excursion
Et pardonne-moi pour le mouton
Si tu veux demain je te ferai un pastrama d'oies traditionnel
Voire un pastrama de voyelles
Marinées dans le miel, le thym, le sel
Le romarin, le laurier, le poivre et le piment
Le sel, l'ail et l'huile d'olive
La menthe, l 'oignon et le vin rouge à volonté
Ce que tu voudras, tant que tu voudras...

Mais goûte-moi ce matin avant que le jour ne se lève
Ce pastrama de diablotin fumé
Essaie et dis-moi !

Tout est affaire de goût et d'accoutumance !

Savourons ensemble le panorama et le pastrama
Savourons l'altitude de ces diablotins rôtis à la broche
Et fumés aux sarments de chiendent et *****-contra
Savourons la manne et l 'abstinence
De cette nuit étale de printemps-hiver
Au sommet de la Souphrière
Avant que conformément à ma parole
Je n'entre dans les Ordres.
Au shopping des petites morts
J'ai accroché la distance
Qui nous sépare
d'Orphée et Eurydice.

J'ai esquissé quelques mots
Quelques voyelles aux allures d'opéra
J'ai griffonné en guise de valse et tango
Quelques pas pour petit rat angora
Comme si j'étais ton chat Orphée
Je t 'ai invitée à poursuivre nos figures
Sur le parquet impromptu de sable mouillé.

Et comme tu ne refuses jamais quand on t'invite
Tu m'as accepté comme cavalier d'infortune
Tu m'as accordé une danse nocturne jusqu'à minuit
Contre un pin sec qui dressait ses aiguilles près des vagues
Tes escarpins dorés pétillaient
Entre rumba fox-trot et paso-doble
Et la voilette noire de ton chapeau
M'entraînait comme une voile
Vers l'océan de tes entrechats.

— The End —