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Paul d'Aubin Oct 2016
Peire-Roger, le Chevalier Faydit.

C'est Peire-Roger le Faydit
regardant la vie avec hauteur
Comme l'aigrette flottant
sur son heaume argenté.
Ses terres furent mises en proie
Par les prélats du Pape
Au profit de barons pillards.
Venus de Septentrion.
Il était Languedocien,
Par la langue et le cœur
Sa sœur Esclarmonde, était une «Cathare»,
l’une de ces chrétiens hétérodoxes,
Se vouant à l'Esprit,
Et disant rejeter ce mal
Qui corrompt l'esprit humain,
En colorant de sombre
Les œuvres terrestres.
Très jeune, les jeux de guerre
Furent, pour lui, comme un breuvage ardent.
Il éprouva l'amour brûlant
Pour de belles châtelaines,
Si dures à séduire,
Au jeu du «fin Amor».
Mais il était certes moins aimé
Pour ses vers d'ingénieux troubadour,
Que comme homme fort,
ayant belle prestance,
Et apparaissant triomphant,
dans ses courses au galop,
Et les grands coups
Qu'il donnait pour se frayer
Un passage dans la mêlée,
Dans les éclats, les étincelles
De l'entrechoc des épées.
Bien jeune, il vit son père
Spolié de sa seigneurie,
Confisquée au bénéfice
de la lignée maudite
De la maison de Montfort.
Il fut tout jeune humilié
par la tourbe des seigneurs pillards
Conduite par des fanatiques
Et masquant sous l'apparence
De religion, leur vile convoitise
Et leur voracité de loups.
Une fausse paix obligea son père
A rompre l'allégeance
Avec les comtes de Toulouse.
Alors que la persécution
Des «bonshommes» s'amplifiait,
Et que les libertés Toulousaines
Étaient sous le talon de fer.
Son père s'en vint en Aragon
Parmi tant d'autres hommes,
droits et valeureux,
Pour sauvegarder l'honneur,
Et préparer la reconquête
Des terres confisquées,
par l'avidité de ces nuées
De corbeaux et des loups
Venus faire bombance
De terres Languedociennes.
Comme plus ****,
les Lys viendraient agrandir,
Leurs fiefs pour le seul profit
De Paris la dominante et la vorace.
Sa jeunesse se passa à s'entraîner
Et à rêver au jour où
Il traverserait les cols
Pour la revanche de son sang
Et la mémoire de son père,
Mort en exil en Aragon.
Enfin les appels de Raymond VII de Toulouse,
De Trencavel et du peuple de Tolosa révolté,
Résonnèrent comme buccin
Dans tout le Languedoc sous le joug,
Et l'oriflamme de Tolosa fut levé
Qui embrasa plaines et collines.
Le temps était venu de combattre
Et ce fut une guerre
Aussi ardente que cruelle,
comme une chasse à courre,
Faite de sièges et d'escarmouches
Contre les troupes du Roi Louis VIII.
Peirce-Roger chevaucha et guerroya
Donnant tout son corps et son âme,
Et fut maintes fois blessé,
Mais il lui fallut bien du courage
Pour déposer les armes
Quand les chefs s'entendirent
Pour donner en mariage
Jeanne de Toulouse
A Alphonse de France.
Ce mariage funeste,
annonçait et scellait la perte,
Des libertés et de la tolérance
De la haute civilisation
des pays Tolédans et Languedociens.
Aussi Peire-Roger, l'esprit blessé
Plus encore que ses chairs
Meurtries et tailladées,
Décida de consacrer sa vie
Au soutien et a la protection,
Des «bonshommes» traqués,
Par cette infamie nommée l'inquisition,
Usant des pires moyens,
Dont la délation et la torture,
Pour extirper par les cordes,
les tenailles et le feu,
Ce que la Papauté ne pouvait obtenir
Du choix des consciences,
Par le libre débat et le consentement.
Peire-Roger vint à Montségur
Sur les hauteurs du Po
Transforme en abri, en refuge et en temple,
Sur les terres du comte de Foix.
Il admira Esclarmonde la pure, la parfaite,
Et la pureté de mœurs
De cette communauté de «Bonhommes»,
de Femmes et d'Hommes libres,
Bien divers, mais si fraternels,
Ayant choisi de vivre leur spiritualité.
Contrairement aux calomnies,
Qui les disait adorateurs du Diable,
Ils mettaient par-dessus tout
Leur vie spirituelle et leur idéal commun.
Et leurs autres vertus étaient
Le dépouillement et la simplicité.
Hélas vautours et corbeaux,
Planaient autour de l'altier Pog.
Alors que la bise des premiers froids
Se faisait sentir les matins.
C'est alors qu'un groupe d'inquisiteurs
Chevaucha jusqu'à Avignonet
pour y chercher des proies.
Cela embrasa de colère
nombre de Chevaliers Faydits,
Dont les parents avaient tant soufferts
Le feu de la vengeance l’emporta
Sur la prudente et sage patience.
Et Peire-Roger lui-même
Pris le commandement de la troupe.
Qui arriva de nuit à Avignonet
Pour punir la cruauté par le fer.
Le Bayle, Raymond d'Alfaro
Ouvrit les portes aux vengeurs,
Et un nouveau crime s'ajouta
Aux précédents crimes innombrables.
L’inquisiteur Guillaume Arnaud
Et Étienne de Saint Thibery,
furent massacres avec leurs compagnons.
Leurs cris d'épouvante et d'agonie
Résonnèrent dans cette Avignonet
Qui huma l'acre parfum du sang,
La peur semblait disparue
Et la vengeance rendue.
Mais la lune aussi pleura du sang
Dans le ciel blafard et blême
Vengeance fut ainsi accomplie
Pour les chairs et les âmes martyrisées.
Mais le sang répandu appelle
Toujours plus de sang encore.
Quelques mois après un ost
De plusieurs centaines de soldats,
Sous le commandement
D'Hugues des Arcis.
Vint en mai 1243,
Mettre le siège de la place fortifiée.
Peire-Roger se battit comme un Lion
Avec ses compagnons Faydits,
Ils accomplirent des prouesses
De courage et de vaillance
Furent données.
Mais lorsque de nuit par un chemin secret
Qui leur avait été révélé,
Les assaillant s'emparèrent
Du roc de la tour,
Et y posèrent une Perrière
Pour jeter des projectiles
Sur les fortifications et les assiégés.
L'espoir de Peire-Roger,
des défenseurs et des bonshommes,
Commença à fléchir.
Et une reddition fut conclue
Le 1er mars 1244 laissant aux cathares,
Le choix de la conversion ou de la mort dans les flammes.
Ce fut grand pitié ce 16 mars de voir
Plus de deux cent femmes et hommes bons et justes,
Choisir en conscience de ne pas renier leur choix et leur foi,
Préférant terminer leur vie
D'une manière aussi affreuse,
en ce début du printemps
Qui pointait ses lumières.
Et jusqu'à l'ignoble bûcher,
Leurs chants d'amour,
Furent entendus puis couvert,
Par leurs cris de douleur
Et les crépitements des buches.
Aussi; qu’une honte dans pareille
En retombe sur le Pape si mal nomme, Innovent III
Et sur le roi Louis IX, sanctifié par imposture,
Et sur l'archevêque de Narbonne, Pierre Amiel.
Que surtout vienne le temps
Où la Paix aux doux, aux justes
Et aux Pacifiques s'établisse.
Et qu'une honte et un remord sans fin
Punissent ceux et celles qui continuent
A se comporter en inquisiteurs
qu'elle qu'en soient les raisons et les circonstances.
Il semblerait sans aucune certitude
Que Peire-Roger, le chevalier Faydit
Témoin de ces temps de fer et de feu.
Soit allé, au ****, se retirer et prier
Dans une communauté de bonshommes
En Aragon ou en Lombardie.

Paul Arrighi
Le personnage de Peire-Vidal n'est pas imaginaire. Il a bien existe mais je rassemble en lui les qualités de plusieurs Chevaliers Faydits qui se battirent pour la sauvegarde de leurs terres et des libertés des pays d'Oc et du Languedoc face a l'avidité et au fanatisme - Paul Arrighi
blue May 2015
Le ciel est gris
La pluie s'écoule
Je marche et je marche
Insensible à tout

L'harmonie des bruits routiniers
Doucement fond en arrière-plan
Pour mettre en avant
Mes angoisses si troublantes

Il semblerait
Que ma vie a bousculé de travers
Suis-je tombée de l'autre côté du miroir?

C'est alors que ces pensées
Descendirent vers mon cœur
Qui serra de douleur

Je laissa finalement mes larmes couler
Au rythme de la pluie
Comme mon cœur bat
Au tempo de mes pas
Dancing Desire/Désire dansant_

Chest to chest
I gently rest
My heart
On the beat
Of your heartbeat

Peau contre peau
Mon coeur, doucement
Se repose contre
Le rythme
De ton coeur

My secrets shine
Enchanted music
Along the symphonic
Mild and melodic
Lines of your lips

Mes secrets brillent
Musique magique
Le long des symphoniques
Douces et mélodiques
Lignes de tes lèvres

The handsomeness
Of your proud eyes
Pierces the skies
Of my pleasures
Tender treasures

La délicatesse
De tes yeux fiers
Perce les ciels
De mes plaisirs
Trésors de tendresses

Passionately
And endlessly
In this blissful
Embrace I trace
Your soft face

Passionnément
Et éternellement
Dans ce paysage
Je trace les traits
De ton doux  visage

The dance goes on
Over and over
Oh my lover
As we hold on
To each other

On danse encore
Encore et encore
Oh mon amour
En se tenant
L’un contre l’autre

The night draws near
So do her sands
We touch this time
With our hands
Realm of the rhyme

La nuit est proche
Ses sables approchent
Nous touchons de nos doigts
Le temps, royaume
De la rime

My secrets shine
Enchanted music
Along the symphonic
Mild and melodic
Lines of your lips

Mes secrets brillent
Musique magique
Le long des symphoniques
Douces et mélodiques
Lignes de tes lèvres


The stars cannot
The dust will not
Or so it seems
Destroy our dreams
Lost in the streams


Les étoiles ne vont pas
La poussière ne va pas
Il semblerait du moins
Détruire nos lendemains
Perdus dans les courants

In the motion
Of this passion
In your fusion
You feel the heat
Hold to the beat

En mouvement
De cette passion
Dans ta fusion
Suis le rythme
De cette heure

Let the peaceful
Night wrap its shade
So we can fade
Away graceful
Within our bodies.

Laisse la calme nuit
Nous voiler
Gracieusement nous laisser
Disparaitre au **** dans l’or
De nos corps.

February, 23 2015
23 Février 2015
University of California, Riverside
Université de Californie, Riverside
This poem was simultaneously written in English and in French. You'll notice, I can't decide whether to write in English or French so what I tend to do is translate into either French or English. :)
Posé comme un défi tout près d'une montagne,
L'on aperçoit de **** dans la morne campagne
Le sombre Escurial, à trois cents pieds du sol,
Soulevant sur le coin de son épaule énorme,
Éléphant monstrueux, la coupole difforme ;
Débauche de granit du Tibère espagnol.

Jamais vieux Pharaon, au flanc d'un mont d'Égypte,
Ne fit pour sa momie une plus noire crypte ;
Jamais sphinx au désert n'a gardé plus d'ennui ;
La cigogne s'endort au bout des cheminées ;
Partout l'herbe verdit les cours abandonnées ;
Moines, prêtres, soldats, courtisans, tout a fui !

Et tout semblerait mort, si du bord des corniches,
Des mains des rois sculptés, des frontons et des niches,
Avec leurs cris charmants et leur folle gaîté,
Il ne s'envolait pas des essaims d'hirondelles,
Qui, pour le réveiller, agacent à coups d'ailes
Le géant assoupi qui rêve éternité !...
Gorba Jun 2020
Notre être, à l’incipit, apparaît minuscule
Puis se développe notre histoire jusqu’à son crépuscule
Une existence imaginée comme un cycle par quelques têtus
Constituée d’un début, d’une suite d’intrigues, et d’une fin, avant de nous voir repus

La partie la plus longue est communément appelée la vie
Selon le contexte certaines dérangent et d’autres donnent envie
Certaines sont accompagnées de louanges et d’autres de mépris
D’échecs qui démangent, et de réussites anodines qu’on oublie

Est-il raisonnable de se comparer et de se sentir misérable ?
Alors qu’en creusant un peu on trouverait facilement quelque chose de louable
Quelque chose que l’on a accompli pour aider une personne
Peu importe la teneur de l’effort, l’essentiel est que l’on donne
De sa personne, de son temps, de son pécule
Apportant ainsi un instant de joie, un sourire, en somme rien de ridicule
A quelqu’un dans le besoin, en détresse, ou se sentant inutile
Tel une montre suisse à laquelle il manquerait une pile
En oubliant que nous faisons tous partie d’un seul et même écosystème
Que la mort du phytoplancton* entraînerait l’extinction de la race humaine
Dans une époque où il semblerait que la réussite se mesure à la hauteur de ce qui est ou peut être consommé,
J’estime que nous sommes tous importants et avons tous une valeur
Inestimable, tout en étant palpable et faisant preuve de splendeur
Et qui ne se restreint pas seulement à quelques possessions futiles et prochainement démodées
Pauvreté et richesse se retrouvent souvent en cohabitation
Quelques âmes en peine et perdues rêvent de jouir un jour de la possibilité de posséder un avion
Alors qu’il est possible de voler et de voyager rien qu’avec de l’imagination
Que courir, c’est voler entre deux foulées, voler par intermittence
Que penser c’est voyager et contempler des pensées, sans avoir besoin de prendre des vacances
Il est possible de créer et d’exister via la culture d’une passion
Permettant la naissance d’un bien commun
Un bien immatériel ou non, portant un amour inconsidéré en son sein
Non par hasard mais par dessein.

« Au milieu des choses », on se retrouve parachuté
Dans un monde, une société qu’il est pénible de changer
Mais l’histoire française nous a montré
Qu’en nous y mettant tous ensemble rien ne pourra nous résister.
Âme ! être, c'est aimer.

Il est.

C'est l'être extrême.
Dieu, c'est le jour sans borne et sans fin qui dit : j'aime.
Lui, l'incommensurable, il n'a point de compas ;
Il ne se venge pas, il ne pardonne pas ;
Son baiser éternel ignore la morsure ;
Et quand on dit : justice, on suppose mesure.
Il n'est point juste ; il est. Qui n'est que juste est peu.
La justice, c'est vous, humanité ; mais Dieu
Est la bonté. Dieu, branche où tout oiseau se pose !
Dieu, c'est la flamme aimante au fond de toute chose.
Oh ! tous sont appelés et tous seront élus.
Père, il songe au méchant pour l'aimer un peu plus.
Vivants, Dieu, pénétrant en vous, chasse le vice.
L'infini qui dans l'homme entre, devient justice,
La justice n'étant que le rapport secret
De ce que l'homme fait à ce que Dieu ferait.
Bonté, c'est la lueur qui dore tous les faîtes ;
Et, pour parler toujours, hommes, comme vous faites,
Vous qui ne pouvez voir que la forme et le lieu,
Justice est le profil de la face de Dieu.
Vous voyez un côté, vous ne voyez pas l'autre.
Le bon, c'est le martyr ; le juste n'est qu'apôtre ;
Et votre infirmité, c'est que votre raison
De l'horizon humain conclut l'autre horizon.
Limités, vous prenez Dieu pour l'autre hémisphère.
Mais lui, l'être absolu, qu'est-ce qu'il pourrait faire
D'un rapport ? L'innombrable est-il fait pour chiffrer ?
Non, tout dans sa bonté calme vient s'engouffrer.
On ne sait où l'on vole, on ne sait où l'on tombe,
On nomme cela mort, néant, ténèbres, tombe,
Et, sage, fou, riant, pleurant, tremblant, moqueur,
On s'abîme éperdu dans cet immense coeur !
Dans cet azur sans fond la clémence étoilée
Elle-même s'efface, étant d'ombre mêlée !
L'être pardonné garde un souvenir secret,
Et n'ose aller trop haut ; le pardon semblerait
Reproche à la prière, et Dieu veut qu'elle approche ;
N'étant jamais tristesse, il n'est jamais reproche,
Enfants. Et maintenant, croyez si vous voulez !

— The End —