Submit your work, meet writers and drop the ads. Become a member
M Solav Sep 2018
La porte qui claque
A creusé un trou
Plus noir que noir
Dans le silence
De ta mémoire.

Le silence qui frappe -
Qui luit partout -
Quand vient le soir,
Il plaie les panses
Et te rend fou.

Ces plaies ouvertes
Se taisent et pleurent;
Le vacarme discret
Te couvre de secousses
Et disparaît.

Enveloppé dans tes draps,
La lumière devenue ligne,
Une porte entre-ouverte -
Tu voudrais qu'elle t’explique
Cet état d'alerte.

Le temps fait violence
Mais s'apaise comme le vent.
Très vite tu t'endors,
Et les mots se font tendre
Arrivé à bon port.

La veille se couvre d'un voile
Enroulé sur tes nuits.
Toujours l'éclat de noirceur
Qui alors t'attaqua
Luira sur ta vie.
Écrit en janvier 2018 sous le titre « Trauma ».


— Droits d'auteur © M. Solav —
www.msolav.com

Cette oeuvre ne peut être utilisée ni en partie ni dans son intégrité sans l'accord préalable de l'auteur. Veuillez s'il vous plaît contacter marsolav@outlook.com pour toute requête d'usage. Merci beaucoup.
__________
La satire à présent, chant où se mêle un cri,
Bouche de fer d'où sort un sanglot attendri,
N'est plus ce qu'elle était jadis dans notre enfance,
Quand on nous conduisait, écoliers sans défense,
À la Sorbonne, endroit revêche et mauvais lieu,
Et que, devant nous tous qui l'écoutions fort peu,
Dévidant sa leçon et filant sa quenouille,
Le petit Andrieux, à face de grenouille,
Mordait Shakspeare, Hamlet, Macbeth, Lear, Othello,
Avec ses fausses dents prises au vieux Boileau.

La vie est, en ce siècle inquiet, devenue
Pas à pas grave et morne, et la vérité nue
Appelle la pensée à son secours depuis
Qu'on l'a murée avec le mensonge en son puits.
Après Jean-Jacques, après Danton, le sort ramène
Le lourd pas de la nuit sur la triste âme humaine ;
Droit et Devoir sont là gisants, la plaie au flanc ;
Le lâche soleil rit au noir dragon sifflant ;
L'homme jette à la mer l'honneur, vieille boussole ;
En léchant le vainqueur le vaincu se console ;
Toute l'histoire tient dans ce mot : réussir ;
Le succès est sultan et le meurtre est visir ;
Hélas, la vieille ivresse affreuse de la honte
Reparaît dans les yeux et sur les fronts remonte,
Trinque avec les tyrans, et le peuple fourbu
Reboit ce sombre vin dont il a déjà bu.
C'est pourquoi la satire est sévère. Elle ignore
Cette grandeur des rois qui fit Boileau sonore,
Et ne se souvient d'eux que pour les souffleter.
L'échafaud qu'il faut pièce à pièce démonter,
L'infâme loi de sang qui résiste aux ratures,
Qui garde les billots en lâchant les tortures,
Et dont il faut couper tous les ongles ; l'enfant
Que l'ignorance tient dans son poing étouffant
Et qui doit, libre oiseau, dans l'aube ouvrir ses ailes ;
Relever tour à tour ces sombres sentinelles,
Le mal, le préjugé, l'erreur, monstre romain,
Qui gardent le cachot où dort l'esprit humain ;
La guerre et ses vautours, la peste avec ses mouches,
À chasser ; les bâillons qu'il faut ôter des bouches ;
La parole à donner à toutes les douleurs ;
L'éclosion d'un jour nouveau sur l'homme en fleurs ;
Tel est le but, tel est le devoir, qui complique
Sa colère, et la fait d'utilité publique.

Pour enseigner à tous la vertu, l'équité,
La raison, il suffit que la Réalité,
Pure et sereine, monte à l'horizon et fasse
Évanouir l'horreur des nuits devant sa face.
Honte, gloire, grandeurs, vices, beautés, défauts,
Plaine et monts, sont mêlés tant qu'il fait nuit ; le faux
Fait semblant d'être honnête en l'obscurité louche.
Qu'est-ce que le rayon ? Une pierre de touche.
La lumière de tout ici-bas fait l'essai.
Le juste est sur la terre éclairé par le vrai ;
Le juste c'est la cime et le vrai c'est l'aurore.

Donc Lumière, Raison, Vérité, plus encore,
Bonté dans le courroux et suprême Pitié,
Le méchant pardonné, mais le mal châtié,
Voilà ce qu'aujourd'hui, comme aux vieux temps de Rome,
La satire implacable et tendre doit à l'homme.
Marquis ou médecins, une caste, un métier,
Ce n'est plus là son champ ; il lui faut l'homme entier.
Elle poursuit l'infâme et non le ridicule.

Un petit Augias veut un petit Hercule,
Et le bon Despréaux malin fit ce qu'il put.
Elle n'a plus affaire à l'ancien Lilliput.

Elle vole, à travers l'ombre et les catastrophes,
Grande et pâle, au milieu d'un ouragan de strophes ;
Elle crie à sa meute effrayante : - Courons !
Quand un vil parvenu, marchant sur tous les fronts,
Écrase un peuple avec des pieds jadis sans bottes.
Elle donne à ses chiens ailés tous les despotes,
Tous les monstres, géants et nains, à dévorer.
Elle apparaît aux czars pour les désespérer.
On entend dans son vers craquer les os du tigre.
De même que l'oiseau vers le printemps émigre,
Elle s'en va toujours du côté de l'honneur.
L'ange de Josaphat, le spectre d'Elseneur
Sont ses amis, et, sage, elle semble en démence,
Tant sa clameur profonde emplit le ciel immense.
Il lui faut, pour gronder et planer largement,
Tout le peuple sous elle, âpre, vaste, écumant ;
Ce n'est que sur la mer que le vent est à l'aise.

Quand Colomb part, elle est debout sur la falaise ;
Elle t'aime, ô Barbès ! Et suit d'un long vivat
Fulton, Garibaldi, Byron, John Brown et Watt,
Et toi Socrate, et toi Jésus, et toi Voltaire !
Elle fait, quand un mort glorieux est sous terre,
Sortir un vert laurier de son tombeau dormant ;
Elle ne permet pas qu'il pourrisse autrement.
Elle panse à genoux les vaincus vénérables,
Bénit les maudits, baise au front les misérables,
Lutte, et, sans daigner même un instant y songer,
Se sent par des valets derrière elle juger ;
Car, sous les règnes vils et traîtres, c'est un crime
De ne pas rire à l'heure où râle la victime
Et d'aimer les captifs à travers leurs barreaux ;
Et qui pleure les morts offense les bourreaux.

Est-elle triste ? Non, car elle est formidable.
Puisqu'auprès des tombeaux les vainqueurs sont à table,
Puisqu'on est satisfait dans l'opprobre, et qu'on a
L'impudeur d'être lâche avec un hosanna,
Puisqu'on chante et qu'on danse en dévorant les proies,
Elle vient à la fête elle aussi. Dans ces joies,
Dans ces contentements énormes, dans ces jeux
À force de triomphe et d'ivresse orageux,
Dans ces banquets mêlant Paphos, Clamart et Gnide,
Elle apporte, sinistre, un rire d'euménide.

Mais son immense effort, c'est la vie. Elle veut
Chasser la mort, bannir la nuit, rompre le nœud,
Dût-elle rudoyer le titan populaire.
Comme elle a plus d'amour, elle a plus de colère.
Quoi ! L'abdication serait un oreiller !
La conscience humaine est lente à s'éveiller ;
L'honneur laisse son feu pâlir, tomber, descendre
Sous l'épaississement lugubre de la cendre.
Aussi la Némésis chantante qui bondit
Et frappe, et devant qui Tibère est interdit,
La déesse du grand Juvénal, l'âpre muse,
Hébé par la beauté, par la terreur Méduse,
Qui sema dans la nuit ce que Dante y trouva,
Et que Job croyait voir parler à Jéhovah,
Se sent-elle encor plus de fureur magnanime
Pour réveiller l'oubli que pour punir le crime.
Elle approche du peuple et, guettant la rumeur,
Penche l'ïambe amer sur l'immense dormeur ;
La strophe alors frissonne en son tragique zèle,
Et s'empourpre en tâchant de tirer l'étincelle
De toute cette morne et fatale langueur,
Et le vers irrité devient une lueur.
Ainsi rougit dans l'ombre une face farouche
Qui vient sur un tison souffler à pleine bouche.

Le 26 avril 1870.
La Jongleuse Apr 2013
puisque les beuveries sont cruelles,
nous nous sommes couchés
dans le tombeau de Bacchus
mais il ne sait plus respirer
& moi non plus, d’ailleurs

tous ces anciens tableaux qui
me faisaient croire à sa gloire,
ne me satisfont plus comme avant
leur beauté est devenue banale
*& je pense aux pétales de la Marguerite
french, français
Paul d'Aubin Sep 2016
Automne, casque d'or

Tu flamboies dans l'azur
avec tes sous-bois d'or et de feuilles dorées.
On dirait que le phœnix est venu se mirer,
dans les bois colorés de de fauve, rouge et or.
Automne casque d'or, tu as belle vêture,
Comme un prince amoureux habillé pour sa belle.
Tes couleurs variées, comme des tapis d'orient,
Sont autant des myriades de poussières dorées.
Des pluies de feuilles rousses tournoient dans les jardins,
Qui sont comme une tunique chamarrée et de velours.
Les haies vertes de houx sont parsemées de rouge,
Eh toutes ces couleurs resplendissent en nos cœurs.
Automne, casque d'or tu changes notre ville,
Avec tes arbres en feu et tes tapis de feuille,
La rue est devenue un spectacle incessant
De feuilles qui tournoient et d'un sol jonché d’or.
Automne casque d'or, tu nous fais oublier,
les bleuets de l'été et les coquelicots rouges.
Car tes feuilles rousses, tes Camélias et tes Asters
Nous offrent une palette tellement bariolée.
Automne casque d'or; comment te reprocher.
Tes journées raccourcies, si ton couchant n'éveille,
En nos Esprits ces lueurs boréales,
Qui nous font chavirer sous ton horizon paré d'or et de vermeil.

Paul Arrighi
Samy Ounon Sep 2013
Je beaucoup cherchais
Poussant les immeubles j’ai pensé de savoir
Creusant les endroits qui me griffées
Tirant les rideaux
Mes crayons, mes bras, et ma pelle ont m’a dit,
« Ceci, C’est tout. Donc regarde le soleil même si ça fait mal,
Et sans même devoir lui parlé, tu sais ce dont
tu ne sois jamais l’une qui goûte l’or, parce que
c’est partout »

Mais après avoir eu mes doutes
Comme quand la lune n’était pas la chose terrible
Dans le ciel qui marque la condescendance dans la terreur
Mais elle s’est levée avec du calme
Et notamment quand la fugue de ma pelle m’a fait découvert la lumière jeune
Par accident, j’ai frappé une énigme consacré

C’était quand je suis parti ma grotte
Le monde a l'envers
Et trop lumineux
Et trop tangible
Et plus vaste et réelle que je n'avais jamais connu

Je mets mes lunettes
Et avec l'aide
Moi- un univers d'atomes- je suis devenue un atome dans l'univers
Fable I, Livre I.


L'olive, aux champs, n'est pas ce qu'elle est sur la table ;
Le premier qui, sur l'arbre, essaya d'en goûter,
Fit une mine épouvantable ;
Au feu voulut faire jeter
Le tronc qui produisait un fruit si détestable.
Mieux vaut le cultiver, lui dit la Déité
Qui faisait ce présent à l'Attique fertile ;
Plus qu'on ne croit, son fruit peut devenir utile,
S'il se trouve chez vous un homme assez habile
Pour corriger sa crudité.
Minerve avait raison ; le fruit que l'on dédaigne,
Par un fort habile homme à la fin ramassé,
Dans l'eau propice où l'art le baigne,
De ses défauts un jour se voit débarrassé.
Il n'est, depuis, ami de bonne chère
Qui n'en veuille en mille ragoûts ;
Et grâce à l'apprêt qui tempère
L'âpreté de son caractère,
Ni trop douce, ni trop amère,
L'olive est devenue un mets de tous les goûts.
Cet apprêt que l'habile artiste
Fit subir au fruit rebuté,
Est celui que le fabuliste
Doit donner à la vérité.
NC May 2019
Qui entendra mon cris du cœur, ce léger frisson dans la nuit?
Quand comprendrais-je que je n’étais qu’une bouche où il a pris appui?
Recroquevillée dans ma douleur, la musique pour remplir le vide des promesses oubliées.
Ressassant le passé, croyant y trouver la réalité qui me rendra ma vitalité.

Rien de plus qu’une chair humide et naïve,
Maintenant mes sentiments se mettent en exil.
Mon corps et mon âme s’emportant au rythme de sa vigueur.
Devenue femme au gré de mains pleines de douceur.
Des mots ravageurs pour faire mourir l’innocence.
Une nuit remplie de souvenirs à jamais synonyme de souffrance.

Une lourdeur noire écrasant ma poitrine.
La vie est bien plus belle de l’autre côté de la vitrine.
À bout de souffle à force de me battre contre mes propres pensées.
Tout en moi se met à dériver vers ce tourment de culpabilité.
Sois sincère et soucie toi de moi
Il fallait la laisser, solitaire et pieuse,
S'abreuver de prière et d'indigentes fleurs :
Si peu lui semblait tout ; misère harmonieuse,
Sédentaire à l'église et bornée à ses pleurs.

Il fallait la laisser au long travail penchée,
Du rideau d'un vieux mur bornant son horizon :
Le ciel la regardait sous ses cheveux penchée,
Et quelque doux cantique apaisait sa raison.

Ce qu'elle avait perdu, qui pouvait le lui rendre ?
Aux enfants orphelins on ne rend pas les morts ;
Mais seule, jour par jour, elle venait d'apprendre
Qu'un goût divin se mêle aux douleurs sans remords.

Il fallait lui laisser Dieu pleurant avec elle ;
N'en doutez pas, « Dieu pleurt avec les innocents. »
Et vous l'avez volée à cet ami fidèle,
Et vous avez versé la terre sur ses sens.

Vous avez dévasté la belle âme ingénue ;
Elle sait aujourd'hui la chute de l'orgueil.
Dieu vous demandera ce qu'elle est devenue :
Pour un ange tombé tout le ciel est en deuil.

Ah ! Pour l'avoir tuée en mourrez-vous moins vite ?
Le tombeau, qui prend tout, vous fait-il moins d'effroi ?
Il prend tout ! Comme une ombre affligée ou maudite,
Vous quitterez la terre, en fussiez-vous le roi.

Cherchez : elle est peut-être un peu vivante encore ;
Épousez dans la mort son amer abandon,
Sanctifiez à deux votre nom qu'elle adore,
Et montez l'un par l'autre au céleste pardon !
Gorba Apr 2020
Commencer noir et désespoir pour finir sur une note lumineuse et pleine d’espoir
Rêve déchu, hors de portée dès la maternité ?
Cicatrice profonde et indélébile ou souvenir d’un tropisme transitoire ?
Rêve et réalité
But d’une vie ?
Pourquoi ne pas y être arrivé, devrait-on être surpris ?
Différence entre rêve et réalité
Qu’est-ce donc que la réalité ?
Est-elle universelle ?
Quel référentiel utiliser pour en décrire les éléments essentiels ?  
Qu’est-ce que la réussite ?
Relative ?
Comment réussir dans un monde désormais gouverné par l’argent et les bits ?
Au final, ce qui compte, n’est-ce-pas sa propre pensée, ce qui souvent émane de notre mémoire sélective.
Au-delà du rêve ?
Passé et présent
Jamais aucune trêve,
Ne saurait figer un moment exaltant
Présent et avenir
Faut-il toujours s’encombrer de souvenirs ?
Espoir triomphant de la désillusion
Crise du grec « krisis »
Signifie décision  
Prise au moment propice
Peut mener au bonheur
Crise n’est donc pas intrinsèquement rancœur
Pour les japonais et les chinois,
Crise est une équation associant danger et opportunité
La mort d’une idée, essoufflée, noyée
Et la naissance d’une nouvelle, qui bourgeonne et qui croît
Décisive peut être un jour
Une unique opportunité peut mener à pléthore de possibilités
Notre cerveau parfois nous joue des tours
Qu’il est souvent sensé d’esquiver
Et si le rêve déchu donnait naissance à une réalité devenue superflue
Car la vérité est ailleurs, quelque part entre introspection et vertu.
C'est bien ; puisqu'au sénat, puisqu'à la pourriture,
Tu poses, calme, altier, fier, ta candidature,
Puisque tu tends la main à l'argent de César,
Puisque ta conscience est cotée au bazar,
Puisque tu prends ton rang dans la honte infinie,
Ne te gêne pas, jette au peuple l'ironie.
Être le serviteur de l'ennemi public,
Avoir les torsions souples du basilic,
Vendre aux dévots hautains des bassesses athées,
Disperser dans les vents des choses effrontées,
Offrir ta rhétorique abjecte à tout venant,
Collaborer dans l'ombre au crime rayonnant,
Baver, salir, avoir l'affront pour camarade,
Être un sauteur de plus dans cette mascarade,
C'est ce que maintenant tu peux faire de mieux.
Ainsi, quand la passante aux bras blancs, aux doux yeux,
Qui fut femme d'honneur, se fait fille de joie,
Quand elle est devenue un fumier, une proie,
Un sein qui la nuit s'offre à qui veut l'acheter,
Elle n'a plus qu'à rire, à danser, à chanter,
Et qu'à se divertir jusqu'à ce qu'elle tombe
Charogne à l'hôpital et spectre dans la tombe.

Le 30 mai 1875.
Ô ciel ! je vous revois, madame,
De tous les amours de mon âme
Vous le plus tendre et le premier.
Vous souvient-il de notre histoire ?
Moi, j'en ai gardé la mémoire :
C'était, je crois, l'été dernier.

Ah ! marquise, quand on y pense,
Ce temps qu'en folie on dépense,
Comme il nous échappe et nous fuit !
Sais-tu bien, ma vieille maîtresse,
Qu'à l'hiver, sans qu'il y paraisse,
J'aurai vingt ans, et toi dix-huit ?

Eh bien ! m'amour, sans flatterie,
Si ma rose est un peu pâlie,
Elle a conservé sa beauté.
Enfant ! jamais tête espagnole
Ne fut si belle, ni si folle.
Te souviens-tu de cet été ?

De nos soirs, de notre querelle ?
Tu me donnas, je me rappelle,
Ton collier d'or pour m'apaiser,
Et pendant trois nuits, que je meure,
Je m'éveillai tous les quarts d'heure,
Pour le voir et pour le baiser.

Et ta duègne, ô duègne damnée !
Et la diabolique journée
Où tu pensas faire mourir,
O ma perle d'Andalousie,
Ton vieux mari de jalousie,
Et ton jeune amant de plaisir !

Ah ! prenez-y garde, marquise,
Cet amour-là, quoi qu'on en dise,
Se retrouvera quelque jour.
Quand un coeur vous a contenue,
Juana, la place est devenue
Trop vaste pour un autre amour.

Mais que dis-je ? ainsi va le monde.
Comment lutterais-je avec l'onde
Dont les flots ne reculent pas ?
Ferme tes yeux, tes bras, ton âme ;
Adieu, ma vie, adieu, madame,
Ainsi va le monde ici-bas.

Le temps emporte sur son aile
Et le printemps et l'hirondelle,
Et la vie et les jours perdus ;
Tout s'en va comme la fumée,
L'espérance et la renommée,
Et moi qui vous ai tant aimée,
Et toi qui ne t'en souviens plus !
Voltaire, ombre auguste et suprême,
Roi des madrigaux à la crème
Des vermillons et des paniers
Assis au pied de ta statue,
Je me disais : « Qu'est devenue
Cette perruque à trois lauriers ?

Ô Corisandres ! me disais-je,
Mouches que, sur un sein de neige,
L'abbé posait du bout du doigt !
Bonnes marquises, nos aïeules,
Qui, sans être par trop bégueules,
Rendiez à Dieu ce qu'on lui doit !

Et vous, héros frappés du foudre,
Hélas ! - Et deux règnes de poudre,
En un demi-siècle effacés !... »
Quand, l'autre soir, dans une fête,
Mon regard tout à coup s'arrête
Sur un minois des temps passés !

Mais ce n'était point, ô Voltaire !
Une mouche de douairière
Qui ravive un œil défaillant ;
C'était la plus discrète mouche
Qui puisse effleurer une bouche
Plus rose que le lys n'est blanc.

Fine mouche, comme on peut croire,
Qui, pour poser son aile noire,
Entre les roses du jardin,
Avait choisi, comme l'abeille,
La plus fraîche et la plus vermeille
De toutes celles du matin.

Reste donc, mouche bienheureuse.
Si cette abeille voyageuse,
Qui, volant jadis, nous dit-on,
Entre les bosquets de la Grèce,
Vint chatouiller la lèvre épaisse
Du grand philosophe Platon,

Eût trouvé, dans l'ombre mi-close,
Cette fleur aux feuilles de rose,
Qu'eût-elle fait que s'arrêter
Sur cette perle d'Angleterre,
Lèvres que le ciel n'a pu faire
Que pour sourire ou pour chanter ?
Always Somewhere Dec 2024
Nous partons si **** pour nous rendre compte qu'en réalité,
Tout était sous nos yeux, là, à portée de main
Or, il nous aura fallu traverser les frontières tracées sur les cartes
Nous estomper là-haut dans le ciel, observer les reliefs
Parcourir les continents en y laissant des parcelles de nos
cœurs, âmes, ongles, de nous
Que nous finissons par en apprendre un peu plus sur nous
Apprendre que nous ne nous comprenons pas et ;
Comprendre que nous ne nous comprendrons pas

Comme dépourvu d'identité réelle

Vivre plusieurs vies en une vie, mais n'en posséder aucune réellement
Et si, à la fin, tout ce que nous recherchions était d'être avec
lui, elle, eux, nous
Nous voulons toujours plus et voilà que nous nous retrouvons avec
les mains sales et vides, ainsi que le cœur en ruine,
le foie abîmé, les poumons noirs endommagés,
notre capacité d'aimer devenue limitée mais
une soif de tendresse pourtant incontrôlée
Nous devenons des bouteilles jetées à la mer
Par nous-mêmes, scellées, comme des fragments de nous, noyés

Qui aurait bien pu deviner ? Que nous deviendrions
des étrangers à l'étranger ?
le 16 février 2022
Kinzi Mar 13
La rosée du matin sur ces jolies fleurs,
Le chant des oiseaux qui me tiens à cœur.
Le soleil qui illumine mon coeur.
Ses fleurs qui me réconfortent par leurs odeurs

Douce herbe qui me chatouille la peau.
Les papillons qui prennent leur premier envole,
Leurs ailes de couleur abricot.
Les feuilles des arbres qui gondoles.

Cette partie de la vie est pour moi mon espoir de vivre.
Qui sans elle tout les week-end je serrais ivre.
Mon espoir de vivre a toujours été grâce à la nature
Par qui grâce à elle je suis devenue mature .
Whispers of thought, waiting to be heard. Enjoy your reading !

— The End —