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Paul d'Aubin Jan 2016
Fougères en Corse

Petits, elles nous faisaient peur par leurs frémissements,
sous la caresse du vent et par leur tournoiement,
de vert sombre et de senteurs acres de rivière.
Elles nous paraissaient animées d'une vie mystérieuse,
de landes, de lutins et d'enfants disparus ou dérobés,
Ces fougères nous les nommions : «Fizères».
Elles étaient pour nous source d'effroi et de maléfices,
Jamais nous n'aurions consentis à nous perdre dans l’ondulements de leurs vagues vertes, sous peine d'être aspirées par un magnétisme maléfique,
et devenir prisonniers de leurs immensités feuillues.
En automne, leurs couleurs se transformaient en dorées et en feux,
comme une chevelure rousse déployée ou la robe du renard roux, si vif.
Et quand le vent souffle, leurs feuilles font grand bruissement,
comme les tuyaux d'orgue d'une nature en remuement.
Alors les elfes et les esprits des défunts
Semblent s'en donner à cœur joie au-dessus la rivière «Catena»,
Et même les châtaigniers massifs semblent comme entraînés par le vent dans cette sarabande moins réglée que celle d'Haendel.

Paul Arrighi
I.

Le nez rouge, la face blême,
Sur un pupitre de glaçons,
L'Hiver exécute son thème
Dans le quatuor des saisons.

Il chante d'une voix peu sûre
Des airs vieillots et chevrotants ;
Son pied glacé bat la mesure
Et la semelle en même temps ;

Et comme Haendel, dont la perruque
Perdait sa farine en tremblant,
Il fait envoler de sa nuque
La neige qui la poudre à blanc.

II.

Dans le bassin des Tuileries,
Le cygne s'est pris en nageant,
Et les arbres, comme aux féeries,
Sont en filigrane d'argent.

Les vases ont des fleurs de givre,
Sous la charmille aux blancs réseaux ;
Et sur la neige on voit se suivre
Les pas étoilés des oiseaux.

Au piédestal où, court-vêtue,
Vénus coudoyait Phocion,
L'Hiver a posé pour statue
La Frileuse de Clodion.

III.

Les femmes passent sous les arbres
En martre, hermine et menu-vair,
Et les déesses, frileux marbres,
Ont pris aussi l'habit d'hiver.

La Vénus Anadyomène
Est en pelisse à capuchon ;
Flore, que la brise malmène,
Plonge ses mains dans son manchon.

Et pour la saison, les bergères
De Coysevox et de Coustou,
Trouvant leurs écharpes légères,
Ont des boas autour du cou.

IV.

Sur la mode Parisienne
Le Nord pose ses manteaux lourds,
Comme sur une Athénienne
Un Scythe étendrait sa peau d'ours.

Partout se mélange aux parures
Dont Palmyre habille l'Hiver,
Le faste russe des fourrures
Que parfume le vétyver.

Et le Plaisir rit dans l'alcôve
Quand, au milieu des Amours nus,
Des poils roux d'une bête fauve
Sort le torse blanc de Vénus.

V.

Sous le voile qui vous protège,
Défiant les regards jaloux,
Si vous sortez par cette neige,
Redoutez vos pieds andalous ;

La neige saisit comme un moule
L'empreinte de ce pied mignon
Qui, sur le tapis blanc qu'il foule,
Signe, à chaque pas, votre nom.

Ainsi guidé, l'époux morose
Peut parvenir au nid caché
Où, de froid la joue encor rose,
A l'Amour s'enlace Psyché.
Cantaba.

Cantaba. Y nadie oía
los sónes que cantaba.

Metido por la noche
los hilos teje de su cántiga:
hilos de bronce que son los hilos ásperos de su tedio;
hilos de sangre de su corazón,
hilos de laboriosa araña
-hilos de seda- que es el ensueño que se arrebuja
bajo su melena flava.
Metido por la noche que le rodea
con mallas de silencio, -muelles
sillones de velludo-, mallas
caniciosas como manos queridas
sobre la sien afiebrada:

Cantaba.

Cantaba. Y nadie oía
los sónes que cantaba.

Su voz es como el eco de inauditas
músicas, ni en los sueños sospechadas.

¿Tañer de amorosas guzlas
moriscas? ¿De sacabuches y de flautas
pastorales, y de violas de amor?
O el jadear ciclópeo del órgano
que tientan los dedos o las zarpas
de Bach y Haendel y de Franck? ¿O el prodigio
insólito que logra de la nada
el milagro de la sinfonía
donde no se funden y todas las voces cantan?
Su voz es como el eco de inauditas
músicas ni en los sueños sospechadas:
o de músicas mútilas
urdidas en la propia fábrica
loca, de su cabeza:
porque se mata lo que se ama,
decía -mordicante- el Réprobo:
música supliciada!

Cantaba.

Cantaba. Y nadie oía
los sónes que cantaba.

Ni la selva, ni la noche le oía,
ni tú, ni nadie, ni nada!

¿Le oía el hosco cerco
de la selva cerrada,
cerrada como los oídos
y los caletres de la gente tonta y chata?
Le oyera la selva, le oyera
si a gritos cantara
-tal el viento y al modo de la tormenta:
pero canta muy paso: si -a veces-
su canción es callada,
muda, como los ojos abiertos,
húmedos... que no dicen palabra.
¿Le oyera la noche, de tibias
estrellas colmadas las sienes,
de tibias estrellas estigmatizada?
¿Vestida de ***** suntuoso
le oyera la noche trágica
cuando el vocerío del trueno
y el zig-zaguear de los relámpagos?
¿Le oyera la noche tácita
cuando con paso desfalleciente
cruza sus sendas la luna alunada?
¿Le oyeras tú, la mujer ilusoria
de ojos sombríos y boca macerada?

Ni la noche, ni la selva le oía,
ni tú, ni nadie, ni nada!

Cantaba.

El mismo no se oía
la canción que cantaba.
Tu ne vas pas me croire.
Moi-même je n'en reviens pas !
Je suis traumatisé, grand brûlé,
Mutilé de guerre
Tout cela à cause de tes huit soeurs
Tes ombres femelles, les Muses.
Je te raconte, excuse les sanglots,
Les spasmes, les soubresauts de ton petit oiseau orphie
Dépecé, déplumé, vide de toute substance.
Ratatiné. Ratiboisé.
Tes fieffées soeurs, ces gredines m'ont violé !
M'entends-tu?
Je ne suis plus que l'ombre de moi-même
Sans tambour ni trompettes
En plein tunnel de Fréjus
Entre la France et l'Italie.
Je ne me souviens plus très bien du début de mon calvaire :
Je dormais à poings fermés
Je rêvais de toi et je sentais tes paumes chaudes
Qui me dorlotaient et me murmuraient des mots doux
Tu disais que j'étais l'oiseau lyre
L'oiseau de feu l'oiseau paon
Tu voulais que je pavane
En toi sur ton balcon
En faisant mine de regarder les étoiles
Et que comme Marlborough je m'en aille en guerre
Mironton mironton mirontaine
On se ravitaillait tous les deux pour supporter l'exil
Et de provisions en provisions nous ne sortions plus du lit.
Tu me disais "qui aime bien châtie bien"
Et "quand on s'aime on sème "
Et tu me châtiais de va et vient subtils
Et tu semais ma semence aux quatre vents
Sur les champs blancs et roses de ta chair
Tu disais no nu niet
Pour battre la mesure
No nu niet de ta petite voix
No nu niet de ta grosse voix
Une caresse pour marraine
Une caresse pour la Muse
J'étais aux anges
Je dormais du sommeil tranquille
Des orphies
Je croyais que c'étaient des formules bibliques
Et que tu baptisais ainsi l'oiseau
Nonuniet
Je croyais que c'était toi,
C'étaient tes ombres qui se relayaient
C'étaient elles qui étaient à la manoeuvre
Pour me punir de t'avoir choisie toi, mon ange,
Et pas elles, ces diablesses
Déguisées sous leurs masques de la comédia dell'arte.
Rien ne me fut épargné sous la férule de ces Amazones
A huit elles m'ont pénétré par mes neuf orifices
Ou étais-tu alors
Quand j'ai crié ton nom ?
J'ai perdu mon dernier pucelage
J'ai eu beau leur dire
Vietato l'ingresso qui !
Leur dire que j'étais Cagnolo Nogerola detto Roméo
Et que ma Muse à moi n'était aucune d'entre elles
Mais bel et bien toi, Giulietta Cappelletti,
Elles m'ont fait endurer ce que je souhaiterai pas
A mon pire ennemi, foi de Montecchi.
Elles m'ont tatoué la peau de long en large
De phrases inintelligibles
Elles ont gravé dans ma chair des choses insensées :
Chiudi gli occhi e sogna, Farinelli !
Dante, ti amo !
Portami ovunque tu sia. No !
Non smettere mai di splendere con il tuo sorriso !
Nacio nustra maravilhosa historia de amor !
Gracais mi amor por compartir un viaje tan romantico !
I love you forever
Elles m'ont dégusté comme on déguste
Un riso venere con gamberi e crema de zafferano
Elles m'ont emmaillotté de chapelets
Et de litanies
Elles m'ont marqué au chewing gum
Comme on marque au fer rouge
En me laissant leurs mots d'amour.
Je me suis retrouvé au centre de l'arène
Comme un gladiateur en guenilles
Et j'ai chanté de ma plus belle voix de castrat
Un Lascia ch'io pianga
Que n'aurait pas désavoué Haendel...
Me voilà à tes pieds ce matin, émasculé,
Implorant ta miséricorde, Muse bienfaitrice,
Je voudrais que tu me cautérises ces plaies
Que tu me soignes de tes Furies de soeurs
Tu me manques !
Concède-moi cent jours d'indulgence
Comme délai de latence
Le Ciel te le rendra au centuple !
Te saludo Mama
Del nostro Dio
Je sais que seul toi pourra effacer le traumatisme
Me débloquer, me redonner le sourire
Aurais-tu un peu de teinture d'arnica
De la racine de ***** contra et un peu de cyprine
Pour lentement me badigeonner?
Memo Yazman Apr 2017
A cove no one knows, quite out of the way
I lie on my back, among poppies that sway
The waves lick the cliff, the wind whispers kind
I wonder what is there, left for me to find

Jumping Jack Flash, a dance in the rain
D.B. , my hero, jumps out of a plane
The heavens come crashing, the world goes insane
With Doobies in London, and Zappa in Spain

Baby crow on my shoulder, drinking beer from a keg
Dreifuss the feline is missing a leg
Jasmine the feisty, Simba the Zen
Don’t worry my Budman, we’ll hook up again

Minuet me so tender, Sarabande me so sweet
With  Bach on the rocks, yet Haendel just neat
Vasarely my vision, Jack London my soul
Let it all come together, in a crescenduous feat
Mateuš Conrad Mar 2019
.i don't know about having any edgy opinion, what i will subsequently write is not, even, remotely, concerned with the current political climate, a political opinion these days feels a bit like, what a piece of paper is, in a bureucratic heap of, more papers... perhaps it's just too predictable, too ontologically repetitive, i guess i wish i could honestly put my mouth where the vote is supposed to be... indirectly indicating something for the past years feels: like it doesn't feel like anything at all... point being: the british home office was about to make a few ad. cues to reassure the 4 million or so E.U. citizens living in the U.K. for more than 5 years, with legal paperwork outlines, enabling them to gain work permissions, and remain in the U.K., it was in the newspapers, it was supposed to be on t.v., saw jackshit.

who the hell said that emotions are overrated?
**** me:
   the same could be told in reverse:
no one cares, what you're thinking,
isn't that the usual reply a man tells another
man when he jokes
about why he broke up with his girlfriend?
i.e. she asked me what i was thinking...
cue: enter the dragon quotes...

         lee: what was that? an exhibition? i
    said emotional content, not anger.
                 now try again!
              don't think.....feeeeeel!!
don't think! FEEL. it is like a finger pointing
a way to the moon...
  don't concentrate on the finger
or you will miss all that heavenly glory.

true: am i to become some apathetic
zombie,
   who can't experience the emotional
joy of music to the point of crying...
   i still don't know why the classic.fm
station is pandering to Elgar...
   the one british classical music composer
that you keep: for the per se of
keeping him...
    well yeah...  Haendel was an immigrant,
sorry, sorry, ex-pat...
   he's an immigrant if he's foreign,
but the locals call themselves ex-patriots
when moving to H'america...
well, not **** Sherlock:
  i'm an ex-pat too...
   from a former soviet satellite bound
                          to the varshavah pact...
"oddly" enough:
i sometimes care for what a person feels,
than what they think...
   feelings... even made / make sense
in the orient, esp. how to hide-them...
        sometimes feelings are all you have
for diesel...
   the more content someone is,
the less chance of them blah-blah-blabbering
away...
       clearly someone could turn
up, and say: i don't care what you think...
it's a staff...
you can hit with it,
    but you can also have it grappled out
of your hands, and be hit with it in turn...
if classic.fm didn't pander so much
to Elgar,
   but credit where credit is due...
vaughan williams is fairly represented...
thus the observable crescendo...
  some albums...
you just need to listen to on vinyl,
WITHOUT HEADPHONES...
       this is not some "spectacular" /
obscure album...
   notably on thick vinyl,
       it's just the velvet underground's
debut...
   i guess the sense of watching a vinyl
spin at 33rpm while watching
france slaughter iceland,
   or portugal unable to figure out serbia
on the t.v. on mute...
while drinking a beer...
   in the back of my mind,
     filling the room with sound...
what would be chemistry representation
of a vinyl ushered into
the cauldron of a room's already
busy schedule of oxygen, nitrogen,
carbon dioxide and all the other gases?
     what's music in chemical representation...
i'm only asking,
   **** me, studied chemistry
to a university tier,
   and i still don't know what
the chemical formula is, for... wood.
am i going to find it out?
   seriously?
   and replace my flux / stasis of awe,
by a fact?
    the narrative would crumble...
            it was always going to be
an album from the 1960s,
   whether jazz or the velvet underground...
has to be on vinyl,
and NO HEADPHONES.

p.s. and the whole acknowledgement
of Delmore Schwartz on the album...
former teacher to lou reed...
   n'ah...
   gesaffelstein without headphones
would never work...
   great music,
too instrusive on the sensibility
                      of mahoghany...
             which figures:
i was never into punk, or rap,
even if all the irish kids at my
high school began entangled with
that famous "albino"...
             it was never really metal,
but prog rock...
               ant subsequently prog metal...
you just had to resort to the rare
pleasure of deriving pleasure from
cogitans per se,
          and only speak:
                       when implored to speak;
most the "things" that require
speech, are so blatantly obvious anyway,
that some slight
reference to body language
can translate what doesn't even
                 require a vortex of tongues.
banal...
                somehow that word
has so much resonance,
right about now,
    it has become "infected" with
       verbirations...
           as if it was a word in my native
tongue...
           edgy comments...
          not unless i know something on
the subject matter at hand...
     *****-nilly...
        i would be a dialectical fraud
if i pretended to care about something
that,
              only injects
   the food-stuff of cartilege, bone marrow
and brains into the pig trough.

— The End —