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Victor Hugo  Jun 2017
Sagesse
À MADEMOISELLE LOUISE B.

I.

- Ainsi donc rien de grand, rien de saint, rien de pur,
Rien qui soit digne, ô ciel ! de ton regret d'azur !
Rien qui puisse anoblir le vil siècle où nous sommes,
Ne sortira du cœur de l'homme enfant des hommes !
Homme ! esprit enfoui sous les besoins du corps !
Ainsi, jouir ; descendre à tâtons chez les morts ;
Être à tout ce qui rampe, à tout ce qui s'envole,
A l'intérêt sordide, à la vanité folle ;
Ne rien savoir - qu'emplir, sans souci du devoir,
Une charte de mots ou d'écus un comptoir ;
Ne jamais regarder les voûtes étoilées ;
Rire du dévouement et des vertus voilées ;
Voilà ta vie, hélas ! et tu n'as, nuit et jour,
Pour espoir et pour but, pour culte et pour amour,
Qu'une immonde monnaie aux carrefours traînée
Et qui te laisse aux mains sa rouille empoissonnée !
Et tu ne comprends pas que ton destin, à toi,
C'est de penser ! c'est d'être un mage et d'être un roi ;
C'est d'être un alchimiste alimentant la flamme
Sous ce sombre alambic que tu nommes ton âme,
Et de faire passer par ce creuset de feu
La nature et le monde, et d'en extraire Dieu !

Quoi ! la brute a sa sphère et l'éléments sa règle !
L'onde est au cormoran et la neige est à l'aigle.
Tout a sa région, sa fonction, son but.
L'écume de la mer n'est pas un vain rebut ;
Le flot sait ce qu'il fait ; le vent sait qui le pousse ;
Comme un temple où toujours veille une clarté douce,
L'étoile obéissante éclaire le ciel bleu ;
Le lys s'épanouit pour la gloire de Dieu ;
Chaque matin, vibrant comme une sainte lyre,
L'oiseau chante ce nom que l'aube nous fait lire.
Quoi ! l'être est plein d'amour, le monde est plein de foi
Toute chose ici-bas suit gravement sa loi,
Et ne sait obéir, dans sa fierté divine,
L'oiseau qu'à son instinct, l'arbre qu'à sa racine !
Quoi ! l'énorme océan qui monte vers son bord,
Quoi ! l'hirondelle au sud et l'aimant vers le nord
La graine ailée allant au **** choisir sa place,
Le nuage entassé sur les îles de glace,
Qui, des cieux tout à coup traversant la hauteur,
Croule au souffle d'avril du pôle à l'équateur,
Le glacier qui descend du haut des cimes blanches,
La sève qui s'épand dans les fibres des branches,
Tous les objets créés, vers un but sérieux,
Les rayons dans les airs, les globes dans les cieux,
Les fleuves à travers les rochers et les herbes,
Vont sans se détourner de leurs chemins superbes !
L'homme a seul dévié ! - Quoi ! tout dans l'univers,
Tous les êtres, les monts, les forêts, les prés verts,
Le jour dorant le ciel, l'eau lavant les ravines,
Ont encore, comme au jour où de ses mains divines
Jéhova sur Adam imprima sa grandeur,
Toute leur innocence et toute leur candeur !
L'homme seul est tombé !- Fait dans l'auguste empire
Pour être le meilleur, il en devient le pire,
Lui qui devait fleurir comme l'arbre choisi,
Il n'est plus qu'un tronc vil au branchage noirci,
Que l'âge déracine et que le vice effeuille,
Dont les rameaux n'ont pas de fruit que Dieu recueille,
Où jamais sans péril nous ne nous appuyons,
Où la société greffe les passions !
Chute immense ! il ignore et nie, ô providence !
Tandis qu'autour de lui la création pense !

Ô honte ! en proie aux sens dont le joug l'asservit,
L'homme végète auprès de la chose qui vit !

II.

Comme je m'écriais ainsi, vous m'entendîtes ;
Et vous, dont l'âme brille en tout ce que vous dites,
Vous tournâtes alors vers moi paisiblement
Votre sourire triste, ineffable et calmant :

- L'humanité se lève, elle chancelle encore,
Et, le front baigné d'ombre, elle va vers l'aurore.
Tout l'homme sur la terre a deux faces, le bien
Et le mal. Blâmer tout, c'est ne comprendre rien.
Les âmes des humains d'or et de plomb sont faites.
L'esprit du sage est grave, et sur toutes les têtes
Ne jette pas sa foudre au hasard en éclats.
Pour le siècle où l'on vit - comme on y souffre, hélas ! -
On est toujours injuste, et tout y paraît crime.
Notre époque insultée a son côté sublime.
Vous l'avez dit vous-même, ô poète irrité ! -

Dans votre chambre, asile illustre et respecté,
C'est ainsi que, sereine et simple, vous parlâtes.
Votre front, au reflet des damas écarlates,
Rayonnait, et pour moi, dans cet instant profond,
Votre regard levé fit un ciel du plafond.

L'accent de la raison, auguste et pacifique,
L'équité, la pitié, la bonté séraphique,
L'oubli des torts d'autrui, cet oubli vertueux
Qui rend à leur insu les fronts majestueux,
Donnaient à vos discours, pleins de clartés si belles,
La tranquille grandeur des choses naturelles,
Et par moments semblaient mêler à votre voix
Ce chant doux et voilé qu'on entend dans les bois.

III.

Pourquoi devant mes yeux revenez-vous sans cesse,
Ô jours de mon enfance et de mon allégresse ?
Qui donc toujours vous rouvre en nos cœurs presque éteints
Ô lumineuse fleur des souvenirs lointains ?

Oh ! que j'étais heureux ! oh ! que j'étais candide !
En classe, un banc de chêne, usé, lustré, splendide,
Une table, un pupitre, un lourd encrier noir,
Une lampe, humble sœur de l'étoile du soir,
M'accueillaient gravement et doucement. Mon maître,
Comme je vous l'ai dit souvent, était un prêtre
A l'accent calme et bon, au regard réchauffant,
Naïf comme un savant, malin comme un enfant,
Qui m'embrassait, disant, car un éloge excite :
- Quoiqu'il n'ait que neuf ans, il explique Tacite. -
Puis près d'Eugène, esprit qu'hélas ! Dieu submergea,
Je travaillais dans l'ombre, - et je songeais déjà.

Tandis que j'écrivais, - sans peur, mais sans système,
Versant le barbarisme à grands flots sur le thème,
Inventant les auteurs de sens inattendus,
Le dos courbé, le front touchant presque au Gradus, -
Je croyais, car toujours l'esprit de l'enfant veille,
Ouïr confusément, tout près de mon oreille,
Les mots grecs et latins, bavards et familiers,
Barbouillés d'encre, et gais comme des écoliers,
Chuchoter, comme font les oiseaux dans une aire,
Entre les noirs feuillets du lourd dictionnaire.
Bruits plus doux que le bruit d'un essaim qui s'enfuit,
Souffles plus étouffés qu'un soupir de la nuit,
Qui faisaient par instants, sous les fermoirs de cuivre,
Frissonner vaguement les pages du vieux livre !

Le devoir fait, légers comme de jeunes daims,
Nous fuyions à travers les immenses jardins,
Éclatant à la fois en cent propos contraires.
Moi, d'un pas inégal je suivais mes grands frères ;
Et les astres sereins s'allumaient dans les cieux,
Et les mouches volaient dans l'air silencieux,
Et le doux rossignol, chantant dans l'ombre obscure,
Enseignait la musique à toute la nature,
Tandis qu'enfant jaseur aux gestes étourdis,
Jetant partout mes yeux ingénus et hardis
D'où jaillissait la joie en vives étincelles,
Je portais sous mon bras, noués par trois ficelles,
Horace et les festins, Virgile et les forêts,
Tout l'Olympe, Thésée, Hercule, et toi Cérès,
La cruelle Junon, Lerne et l'hydre enflammée,
Et le vaste lion de la roche Némée.

Mais, lorsque j'arrivais chez ma mère, souvent,
Grâce au hasard taquin qui joue avec l'enfant,
J'avais de grands chagrins et de grandes colères.
Je ne retrouvais plus, près des ifs séculaires,
Le beau petit jardin par moi-même arrangé.
Un gros chien en passant avait tout ravagé.
Ou quelqu'un dans ma chambre avait ouvert mes cages,
Et mes oiseaux étaient partis pour les bocages,
Et, joyeux, s'en étaient allés de fleur en fleur
Chercher la liberté bien ****, - ou l'oiseleur.
Ciel ! alors j'accourais, rouge, éperdu, rapide,
Maudissant le grand chien, le jardinier stupide,
Et l'infâme oiseleur et son hideux lacet,
Furieux ! - D'un regard ma mère m'apaisait.

IV.

Aujourd'hui, ce n'est pas pour une cage vide,
Pour des oiseaux jetés à l'oiseleur avide,
Pour un dogue aboyant lâché parmi les fleurs,
Que mon courroux s'émeut. Non, les petits malheurs
Exaspèrent l'enfant ; mais, comme en une église,
Dans les grandes douleurs l'homme se tranquillise.
Après l'ardent chagrin, au jour brûlant pareil,
Le repos vient au cœur comme aux yeux le sommeil.
De nos maux, chiffres noirs, la sagesse est la somme.
En l'éprouvant toujours, Dieu semble dire à l'homme :
- Fais passer ton esprit à travers le malheur ;
Comme le grain du crible, il sortira meilleur. -
J'ai vécu, j'ai souffert, je juge et je m'apaise.
Ou si parfois encor la colère mauvaise
Fait pencher dans mon âme avec son doigt vainqueur
La balance où je pèse et le monde et mon cœur ;
Si, n'ouvrant qu'un seul œil, je condamne et je blâme,
Avec quelques mots purs, vous, sainte et noble femme,
Vous ramenez ma voix qui s'irrite et s'aigrit
Au calme sur lequel j'ai posé mon esprit ;
Je sens sous vos rayons mes tempêtes se taire ;
Et vous faites pour l'homme incliné, triste, austère,
Ce que faisait jadis pour l'enfant doux et beau
Ma mère, ce grand cœur qui dort dans le tombeau !

V.

Écoutez à présent. - Dans ma raison qui tremble,
Parfois l'une après l'autre et quelquefois ensemble,
Trois voix, trois grandes voix murmurent.

L'une dit :
- « Courrouce-toi, poète. Oui, l'enfer applaudit
Tout ce que cette époque ébauche, crée ou tente.
Reste indigné. Ce siècle est une impure tente
Où l'homme appelle à lui, voyant le soir venu,
La volupté, la chair, le vice infâme et nu.
La vérité, qui fit jadis resplendir Rome,
Est toujours dans le ciel ; l'amour n'est plus dans l'homme.
« Tout rayon jaillissant trouve tout œil fermé.
Oh ! ne repousse pas la muse au bras armé
Qui visitait jadis comme une austère amie,
Ces deux sombres géants, Amos et Jérémie !
Les hommes sont ingrats, méchants, menteurs, jaloux.
Le crime est dans plusieurs, la vanité dans tous ;
Car, selon le rameau dont ils ont bu la sève,
Ils tiennent, quelques-uns de Caïn, et tous d'Ève.

« Seigneur ! ta croix chancelle et le respect s'en va.
La prière décroît. Jéhova ! Jéhova !
On va parlant tout haut de toi-même en ton temple.
Le livre était la loi, le prêtre était l'exemple ;
Livre et prêtre sont morts. Et la foi maintenant,
Cette braise allumée à ton foyer tonnant,
Qui, marquant pour ton Christ ceux qu'il préfère aux autres,
Jadis purifiait la lèvre des apôtres,
N'est qu'un charbon éteint dont les petits enfants
Souillent ton mur avec des rires triomphants ! » -

L'autre voix dit : - « Pardonne ! aime ! Dieu qu'on révère,
Dieu pour l'homme indulgent ne sera point sévère.
Respecte la fourmi non moins que le lion.
Rêveur ! rien n'est petit dans la création.
De l'être universel l'atome se compose ;
Dieu vit un peu dans tout, et rien n'est peu de chose.
Cultive en toi l'amour, la pitié, les regrets.
Si le sort te contraint d'examiner de près
L'homme souvent frivole, aveugle et téméraire,
Tempère l'œil du juge avec les pleurs du frère.
Et que tout ici-bas, l'air, la fleur, le gazon ;
Le groupe heureux qui joue au seuil de ta maison ;
Un mendiant assis à côté d'une gerbe ;
Un oiseau qui regarde une mouche dans l'herbe ;
Les vieux livres du quai, feuilletés par le vent,
D'où l'esprit des anciens, subtil, libre et vivant,
S'envole, et, souffle errant, se mêle à tes pensées ;
La contemplation de ces femmes froissées
Qui vivent dans les pleurs comme l'algue dans l'eau ;
L'homme, ce spectateur ; le monde, ce tableau ;
Que cet ensemble auguste où l'insensé se blase
Tourne de plus en plus ta vie et ton extase
Vers l'œil mystérieux qui nous regarde tous,
Invisible veilleur ! témoin intime et doux !
Principe ! but ! milieu ! clarté ! chaleur ! dictame !
Secret de toute chose entrevu par toute l'âme !
« N'allume aucun enfer au tison d'aucun feu.
N'aggrave aucun fardeau. Démontre l'âme et Dieu,
L'impérissable esprit, la tombe irrévocable ;
Et rends douce à nos fronts, que souvent elle accable,
La grande main qui grave en signes immortels
JAMAIS ! sur les tombeaux ; TOUJOURS ! sur les autels. »

La troisième voix dit : - « Aimer ? haïr ? qu'importe !
Qu'on chante ou qu'on maudisse, et qu'on entre ou qu'on sorte,
Le mal, le bien, la mort, les vices, les faux dieux,
Qu'est-ce que tout cela fait au ciel radieux ?
La végétation, vivante, aveugle et sombre,
En couvre-t-elle moins de feuillages sans nombre,
D'arbres et de lichens, d'herbe et de goëmons,
Les prés, les champs, les eaux, les rochers et les monts ?
L'onde est-elle moins bleue et le bois moins sonore ?
L'air promène-t-il moins, dans l'ombre et dans l'aurore,
Sur les clairs horizons, sur les flots décevants,
Ces nuages heureux qui vont aux quatre vents ?
Le soleil qui sourit aux fleurs dans les campagnes,
Aux rois dans les palais, aux forçats dans les bagnes,
Perd-il, dans la splendeur dont il est revêtu,
Un rayon quand la terre oublie une vertu ?
Non, Pan n'a pas besoin qu'on le prie et qu'on l'aime.
Ô sagesse ! esprit pur ! sérénité suprême !
Zeus ! Irmensul ! Wishnou ! Jupiter ! Jéhova !
Dieu que cherchait Socrate et que Jésus trouva !
Unique Dieu ! vrai Dieu ! seul mystère ! seule âme !
Toi qui, laissant tomber ce que la mort réclame,
Fis les cieux infinis pour les temps éternels !
Toi qui mis dans l'éther plein de bruits solennels,
Tente dont ton haleine émeut les sombres toiles,
Des millions d'oiseaux, des millions d'étoiles !
Que te font, ô Très-Haut ! les hommes insensés,
Vers la nuit au hasard l'un par l'autre poussés,
Fantômes dont jamais tes yeux ne se souviennent,
Devant ta face immense ombres qui vont et viennent ! »

VI.

Dans ma retraite obscure où, sous mon rideau vert,
Luit comme un œil ami maint vieux livre entrouvert,
Où ma bible sourit dans l'ombre à mon Virgile,
J'écoute ces trois voix. Si mon cerveau fragile
S'étonne, je persiste ; et, sans peur, sans effroi,
Je les laisse accomplir ce qu'elles font en moi.
Car les hommes, troublés de ces métamorphoses,
Composent leur sagesse avec trop peu de choses.
Tous ont la déraison de voir la Vérité
Chacun de sa fenêtre et rien que d'un côté,
Sans qu'aucun d'eux, tenté par ce rocher sublime,
Aille en faire le tour et monte sur sa cime.
Et de ce triple aspect des choses d'ici-bas,
De ce triple conseil que l'homme n'entend pas,
Pour mon cœur où Dieu vit, où la haine s'émousse,
Sort une bienveillance universelle et douce
Qui dore comme une aube et d'avance attendrit
Le vers qu'à moitié fait j'emporte en mon esprit
Pour l'achever aux champs avec l'odeur des plaines
Et l'ombre du nuage et le bruit des fontaines !

Avril 1840.
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There was a motion on the floor for the nomination of a proxy to be my epigone.  I feared I didn't have enough votes to challenge so I filibustered.
I.

L'ÉGLISE est vaste et haute. À ses clochers superbes
L'ogive en fleur suspend ses trèfles et ses gerbes ;
Son portail resplendit, de sa rose pourvu ;
Le soir fait fourmiller sous la voussure énorme
Anges, vierges, le ciel, l'enfer sombre et difforme,
Tout un monde effrayant comme un rêve entrevu.

Mais ce n'est pas l'église, et ses voûtes, sublimes,
Ses porches, ses vitraux, ses lueurs, ses abîmes,
Sa façade et ses tours, qui fascinent mes yeux ;
Non ; c'est, tout près, dans l'ombre où l'âme aime à descendre
Cette chambre d'où sort un chant sonore et tendre,
Posée au bord d'un toit comme un oiseau joyeux.

Oui, l'édifice est beau, mais cette chambre est douce.
J'aime le chêne altier moins que le nid de mousse ;
J'aime le vent des prés plus que l'âpre ouragan ;
Mon cœur, quand il se perd vers les vagues béantes,
Préfère l'algue obscure aux falaises géantes.
Et l'heureuse hirondelle au splendide océan.

II.

Frais réduit ! à travers une claire feuillée
Sa fenêtre petite et comme émerveillée
S'épanouit auprès du gothique portail.
Sa verte jalousie à trois clous accrochée,
Par un bout s'échappant, par l'autre rattachée,
S'ouvre coquettement comme un grand éventail.

Au-dehors un beau lys, qu'un prestige environne,
Emplit de sa racine et de sa fleur couronne
- Tout près de la gouttière où dort un chat sournois -
Un vase à forme étrange en porcelaine bleue
Où brille, avec des paons ouvrant leur large queue,
Ce beau pays d'azur que rêvent les Chinois.

Et dans l'intérieur par moments luit et passe
Une ombre, une figure, une fée, une grâce,
Jeune fille du peuple au chant plein de bonheur,
Orpheline, dit-on, et seule en cet asile,
Mais qui parfois a l'air, tant son front est tranquille,
De voir distinctement la face du Seigneur.

On sent, rien qu'à la voir, sa dignité profonde.
De ce cœur sans limon nul vent n'a troublé l'onde.
Ce tendre oiseau qui jase ignore l'oiseleur.
L'aile du papillon a toute sa poussière.
L'âme de l'humble vierge a toute sa lumière.
La perle de l'aurore est encor dans la fleur.

À l'obscure mansarde il semble que l'œil voie
Aboutir doucement tout un monde de joie,
La place, les passants, les enfants, leurs ébats,
Les femmes sous l'église à pas lents disparues,
Des fronts épanouis par la chanson des rues,
Mille rayons d'en haut, mille reflets d'en bas.

Fille heureuse ! autour d'elle ainsi qu'autour d'un temple,
Tout est modeste et doux, tout donne un bon exemple.
L'abeille fait son miel, la fleur rit au ciel bleu,
La tour répand de l'ombre, et, devant la fenêtre,
Sans faute, chaque soir, pour obéir au maître,
L'astre allume humblement sa couronne de feu.

Sur son beau col, empreint de virginité pure,
Point d'altière dentelle ou de riche guipure ;
Mais un simple mouchoir noué pudiquement.
Pas de perle à son front, mais aussi pas de ride,
Mais un œil chaste et vif, mais un regard limpide.
Où brille le regard que sert le diamant ?

III.

L'angle de la cellule abrite un lit paisible.
Sur la table est ce livre où Dieu se fait visible,
La légende des saints, seul et vrai panthéon.
Et dans un coin obscur, près de la cheminée,
Entre la bonne Vierge et le buis de l'année,
Quatre épingles au mur fixent Napoléon.

Cet aigle en cette cage ! - et pourquoi non ? dans l'ombre
De cette chambre étroite et calme, où rien n'est sombre,
Où dort la belle enfant, douce comme son lys,
Où tant de paix, de grâce et de joie est versée,
Je ne hais pas d'entendre au fond de ma pensée
Le bruit des lourds canons roulant vers Austerlitz.

Et près de l'empereur devant qui tout s'incline,
- Ô légitime orgueil de la pauvre orpheline ! -
Brille une croix d'honneur, signe humble et triomphant,
Croix d'un soldat, tombé comme tout héros tombe,
Et qui, père endormi, fait du fond de sa tombe
Veiller un peu de gloire auprès de son enfant.

IV.

Croix de Napoléon ! joyau guerrier ! pensée !
Couronne de laurier de rayons traversée !
Quand il menait ses preux aux combats acharnés,
Il la laissait, afin de conquérir la terre,
Pendre sur tous les fronts durant toute la guerre ;
Puis, la grande œuvre faite, il leur disait : Venez !

Puis il donnait sa croix à ces hommes stoïques,
Et des larmes coulaient de leurs yeux héroïques ;
Muets, ils admiraient leur demi-dieu vainqueur ;
On eût dit qu'allumant leur âme avec son âme,
En touchant leur poitrine avec son doigt de flamme,
Il leur faisait jaillir cette étoile du cœur !

V.

Le matin elle chante et puis elle travaille,
Sérieuse, les pieds sur sa chaise de paille,
Cousant, taillant, brodant quelques dessins choisis ;
Et, tandis que, songeant à Dieu, simple et sans crainte,
Cette vierge accomplit sa tâche auguste et sainte,
Le silence rêveur à sa porte est assis.

Ainsi, Seigneur, vos mains couvrent cette demeure.
Dans cet asile obscur, qu'aucun souci n'effleure,
Rien qui ne soit sacré, rien qui ne soit charmant !
Cette âme, en vous priant pour ceux dont la nef sombre,
Peut monter chaque soir vers vous sans faire d'ombre
Dans la sérénité de votre firmament !

Nul danger ! nul écueil ! - Si ! l'aspic est dans l'herbe !
Hélas ! hélas ! le ver est dans le fruit superbe !
Pour troubler une vie il suffit d'un regard.
Le mal peut se montrer même aux clartés d'un cierge.
La curiosité qu'a l'esprit de la vierge
Fait une plaie au cœur de la femme plus ****.

Plein de ces chants honteux, dégoût de la mémoire,
Un vieux livre est là-haut sur une vieille armoire,
Par quelque vil passant dans cette ombre oublié ;
Roman du dernier siècle ! œuvre d'ignominie !
Voltaire alors régnait, ce singe de génie
Chez l'homme en mission par le diable envoyé.

VI.

Epoque qui gardas, de vin, de sang rougie,
Même en agonisant, l'allure de l'orgie !
Ô dix-huitième siècle, impie et châtié !
Société sans dieu, par qui Dieu fus frappée !
Qui, brisant sous la hache et le sceptre et l'épée,
Jeune offensas l'amour, et vieille la pitié !

Table d'un long festin qu'un échafaud termine !
Monde, aveugle pour Christ, que Satan illumine !
Honte à tes écrivains devant les nations !
L'ombre de tes forfaits est dans leur renommée
Comme d'une chaudière il sort une fumée,
Leur sombre gloire sort des révolutions !

VII.

Frêle barque assoupie à quelques pas d'un gouffre !
Prends garde, enfant ! cœur tendre où rien encor ne souffre !
Ô pauvre fille d'Ève ! ô pauvre jeune esprit !
Voltaire, le serpent, le doute, l'ironie,
Voltaire est dans un coin de ta chambre bénie !
Avec son œil de flamme il t'espionne, et rit.

Oh ! tremble ! ce sophiste a sondé bien des fanges !
Oh ! tremble ! ce faux sage a perdu bien des anges !
Ce démon, noir milan, fond sur les cœurs pieux,
Et les brise, et souvent, sous ses griffes cruelles,
Plume à plume j'ai vu tomber ces blanches ailles
Qui font qu'une âme vole et s'enfuit dans les cieux !

Il compte de ton sein les battements sans nombre.
Le moindre mouvement de ton esprit dans l'ombre,
S'il penche un peu vers lui, fait resplendir son œil.
Et, comme un loup rôdant, comme un tigre qui guette,
Par moments, de Satan, visible au seul poète,
La tête monstrueuse apparaît à ton seuil !

VIII.

Hélas ! si ta main chaste ouvrait ce livre infâme,
Tu sentirais soudain Dieu mourir dans ton âme.
Ce soir tu pencherais ton front triste et boudeur
Pour voir passer au **** dans quelque verte allée
Les chars étincelants à la roue étoilée,
Et demain tu rirais de la sainte pudeur !

Ton lit, troublé la nuit de visions étranges,
Ferait fuir le sommeil, le plus craintif des anges !
Tu ne dormirais plus, tu ne chanterais plus,
Et ton esprit, tombé dans l'océan des rêves,
Irait, déraciné comme l'herbe des grèves,
Du plaisir à l'opprobre et du flux au reflux !

IX.

Oh ! la croix de ton père est là qui te regarde !
La croix du vieux soldat mort dans la vieille garde !
Laisse-toi conseiller par elle, ange tenté !
Laisse-toi conseiller, guider, sauver peut-être
Par ce lys fraternel penché sur ta fenêtre,
Qui mêle son parfum à ta virginité !

Par toute ombre qui passe en baissant la paupière !
Par les vieux saints rangés sous le portail de pierre !
Par la blanche colombe aux rapides adieux !
Par l'orgue ardent dont l'hymne en longs sanglots se brise !
Laisse-toi conseiller par la pensive église !
Laisse-toi conseiller par le ciel radieux !

Laisse-toi conseiller par l'aiguille ouvrière,
Présente à ton labeur, présente à ta prière,
Qui dit tout bas : Travaille ! - Oh ! crois-la ! - Dieu, vois-tu,
Fit naître du travail, que l'insensé repousse,
Deux filles, la vertu, qui fait la gaîté douce,
Et la gaîté, qui rend charmante la vertu !

Entends ces mille voix, d'amour accentuées,
Qui passent dans le vent, qui tombent des nuées,
Qui montent vaguement des seuils silencieux,
Que la rosée apporte avec ses chastes gouttes,
Que le chant des oiseaux te répète, et qui toutes
Te disent à la fois : Sois pure sous les cieux !

Sois pure sous les cieux ! comme l'onde et l'aurore,
Comme le joyeux nid, comme la tour sonore,
Comme la gerbe blonde, amour du moissonneur,
Comme l'astre incliné, comme la fleur penchante,
Comme tout ce qui rit, comme tout ce qui chante,
Comme tout ce qui dort dans la paix du Seigneur !

Sois calme. Le repos va du cœur au visage ;
La tranquillité fait la majesté du sage.
Sois joyeuse. La foi vit sans l'austérité ;
Un des reflets du ciel, c'est le rire des femmes ;
La joie est la chaleur que jette dans les âmes
Cette clarté d'en haut qu'on nomme Vérité.

La joie est pour l'esprit une riche ceinture.
La joie adoucit tout dans l'immense nature.
Dieu sur les vieilles tours pose le nid charmant
Et la broussaille en fleur qui luit dans l'herbe épaisse ;
Car la ruine même autour de sa tristesse
A besoin de jeunesse et de rayonnement !

Sois bonne. La bonté contient les autres choses.
Le Seigneur indulgent sur qui tu te reposes
Compose de bonté le penseur fraternel.
La bonté, c'est le fond des natures augustes.
D'une seule vertu Dieu fait le cœur des justes,
Comme d'un seul saphir la coupole du ciel.

Ainsi, tu resteras, comme un lys, comme un cygne,
Blanche entre les fronts purs marqués d'un divin signe
Et tu seras de ceux qui, sans peur, sans ennuis,
Des saintes actions amassant la richesse,
Rangent leur barque au port, leur vie à la sagesse
Et, priant tous les soirs, dorment toutes les nuits !

Le poète à lui-même.

Tandis que sur les bois, les prés et les charmilles,
S'épanchent la lumière et la splendeur des cieux,
Toi, poète serein, répands sur les familles,
Répands sur les enfants et sur les jeunes filles,
Répands sur les vieillards ton chant religieux !

Montre du doigt la rive à tous ceux qu'une voile
Traîne sur le flot noir par les vents agité ;
Aux vierges, l'innocence, heureuse et noble étoile ;
À la foule, l'autel que l'impiété voile ;
Aux jeunes, l'avenir ; aux vieux, l'éternité !

Fais filtrer ta raison dans l'homme et dans la femme.
Montre à chacun le vrai du côté saisissant.
Que tout penseur en toi trouve ce qu'il réclame.
Plonge Dieu dans les cœurs, et jette dans chaque âme
Un mot révélateur, propre à ce qu'elle sent.

Ainsi, sans bruit, dans l'ombre, ô songeur solitaire,
Ton esprit, d'où jaillit ton vers que Dieu bénit,
Du peuple sous tes pieds perce le crâne austère ; -
Comme un coin lent et sûr, dans les flancs de la terre
La racine du chêne entr'ouvre le granit.

Du 24 au 29 juin 1839.
Marchands de grec ! marchands de latin ! cuistres ! dogues !
Philistins ! magisters ! je vous hais, pédagogues !
Car, dans votre aplomb grave, infaillible, hébété,
Vous niez l'idéal, la grâce et la beauté !
Car vos textes, vos lois, vos règles sont fossiles !
Car, avec l'air profond, vous êtes imbéciles !
Car vous enseignez tout, et vous ignorez tout !
Car vous êtes mauvais et méchants ! - Mon sang bout
Rien qu'à songer au temps où, rêveuse bourrique,
Grand diable de seize ans, j'étais en rhétorique !
Que d'ennuis ! de fureurs ! de bêtises ! - gredins ! -
Que de froids châtiments et que de chocs soudains !
« Dimanche en retenue et cinq cents vers d'Horace ! »
Je regardais le monstre aux ongles noirs de crasse,
Et je balbutiais : « Monsieur... - Pas de raisons !
- Vingt fois l'ode à Plancus et l'épître aux Pisons ! »
Or j'avais justement, ce jour là, - douce idée.
Qui me faisait rêver d'Armide et d'Haydée, -
Un rendez-vous avec la fille du portier.
Grand Dieu ! perdre un tel jour ! le perdre tout entier !
Je devais, en parlant d'amour, extase pure !
En l'enivrant avec le ciel et la nature,
La mener, si le temps n'était pas trop mauvais,
Manger de la galette aux buttes Saint-Gervais !
Rêve heureux ! je voyais, dans ma colère bleue,
Tout cet Éden, congé, les lilas, la banlieue,
Et j'entendais, parmi le thym et le muguet,
Les vagues violons de la mère Saguet !
Ô douleur ! furieux, je montais à ma chambre,
Fournaise au mois de juin, et glacière en décembre ;
Et, là, je m'écriais :

« Horace ! ô bon garçon !
Qui vivais dans le calme et selon la raison,
Et qui t'allais poser, dans ta sagesse franche,
Sur tout, comme l'oiseau se pose sur la branche,
Sans peser, sans rester, ne demandant aux dieux
Que le temps de chanter ton chant libre et joyeux !
Tu marchais, écoutant le soir, sous les charmilles,
Les rires étouffés des folles jeunes filles,
Les doux chuchotements dans l'angle obscur du bois ;
Tu courtisais ta belle esclave quelquefois,
Myrtale aux blonds cheveux, qui s'irrite et se cabre
Comme la mer creusant les golfes de Calabre,
Ou bien tu t'accoudais à table, buvant sec
Ton vin que tu mettais toi-même en un *** grec.
Pégase te soufflait des vers de sa narine ;
Tu songeais ; tu faisais des odes à Barine,
À Mécène, à Virgile, à ton champ de Tibur,
À Chloë, qui passait le long de ton vieux mur,
Portant sur son beau front l'amphore délicate.
La nuit, lorsque Phœbé devient la sombre Hécate,
Les halliers s'emplissaient pour toi de visions ;
Tu voyais des lueurs, des formes, des rayons,
Cerbère se frotter, la queue entre les jambes,
À Bacchus, dieu des vins et père des ïambes ;
Silène digérer dans sa grotte, pensif ;
Et se glisser dans l'ombre, et s'enivrer, lascif,
Aux blanches nudités des nymphes peu vêtues,
La faune aux pieds de chèvre, aux oreilles pointues !
Horace, quand grisé d'un petit vin sabin,
Tu surprenais Glycère ou Lycoris au bain,
Qui t'eût dit, ô Flaccus ! quand tu peignais à Rome
Les jeunes chevaliers courant dans l'hippodrome,
Comme Molière a peint en France les marquis,
Que tu faisais ces vers charmants, profonds, exquis,
Pour servir, dans le siècle odieux où nous sommes,
D'instruments de torture à d'horribles bonshommes,
Mal peignés, mal vêtus, qui mâchent, lourds pédants,
Comme un singe une fleur, ton nom entre leurs dents !
Grimauds hideux qui n'ont, tant leur tête est vidée,
Jamais eu de maîtresse et jamais eu d'idée ! »

Puis j'ajoutais, farouche :

« Ô cancres ! qui mettez
Une soutane aux dieux de l'éther irrités,
Un béguin à Diane, et qui de vos tricornes
Coiffez sinistrement les olympiens mornes,
Eunuques, tourmenteurs, crétins, soyez maudits !
Car vous êtes les vieux, les noirs, les engourdis,
Car vous êtes l'hiver ; car vous êtes, ô cruches !
L'ours qui va dans les bois cherchant un arbre à ruches,
L'ombre, le plomb, la mort, la tombe, le néant !
Nul ne vit près de vous dressé sur son séant ;
Et vous pétrifiez d'une haleine sordide
Le jeune homme naïf, étincelant, splendide ;
Et vous vous approchez de l'aurore, endormeurs !
À Pindare serein plein d'épiques rumeurs,
À Sophocle, à Térence, à Plaute, à l'ambroisie,
Ô traîtres, vous mêlez l'antique hypocrisie,
Vos ténèbres, vos mœurs, vos jougs, vos exeats,
Et l'assoupissement des noirs couvents béats ;
Vos coups d'ongle rayant tous les sublimes livres,
Vos préjugés qui font vos yeux de brouillards ivres,
L'horreur de l'avenir, la haine du progrès ;
Et vous faites, sans peur, sans pitié, sans regrets,
À la jeunesse, aux cœurs vierges, à l'espérance,
Boire dans votre nuit ce vieil ***** rance !
Ô fermoirs de la bible humaine ! sacristains
De l'art, de la science, et des maîtres lointains,
Et de la vérité que l'homme aux cieux épèle,
Vous changez ce grand temple en petite chapelle !
Guichetiers de l'esprit, faquins dont le goût sûr
Mène en laisse le beau ; porte-clefs de l'azur,
Vous prenez Théocrite, Eschyle aux sacrés voiles,
Tibulle plein d'amour, Virgile plein d'étoiles ;
Vous faites de l'enfer avec ces paradis ! »

Et ma rage croissant, je reprenais :

« Maudits,
Ces monastères sourds ! bouges ! prisons haïes !
Oh ! comme on fit jadis au pédant de Veïes,
Culotte bas, vieux tigre ! Écoliers ! écoliers !
Accourez par essaims, par bandes, par milliers,
Du gamin de Paris au groeculus de Rome,
Et coupez du bois vert, et fouaillez-moi cet homme !
Jeunes bouches, mordez le metteur de bâillons !
Le mannequin sur qui l'on drape des haillons
À tout autant d'esprit que ce cuistre en son antre,
Et tout autant de cœur ; et l'un a dans le ventre
Du latin et du grec comme l'autre à du foin.
Ah ! je prends Phyllodoce et Xantis à témoin
Que je suis amoureux de leurs claires tuniques ;
Mais je hais l'affreux tas des vils pédants iniques !
Confier un enfant, je vous demande un peu,
À tous ces êtres noirs ! autant mettre, morbleu !
La mouche en pension chez une tarentule !
Ces moines, expliquer Platon, lire Catulle,
Tacite racontant le grand Agricola,
Lucrèce ! eux, déchiffrer Homère, ces gens-là !
Ces diacres ! ces bedeaux dont le groin renifle !
Crânes d'où sort la nuit, pattes d'où sort la gifle,
Vieux dadais à l'air rogue, au sourcil triomphant,
Qui ne savent pas même épeler un enfant !
Ils ignorent comment l'âme naît et veut croître.
Cela vous a Laharpe et Nonotte pour cloître !
Ils en sont à l'A, B, C, D, du cœur humain ;  
Ils sont l'horrible Hier qui veut tuer Demain ;
Ils offrent à l'aiglon leurs règles d'écrevisses.
Et puis ces noirs tessons ont une odeur de vices.
Ô vieux pots égueulés des soifs qu'on ne dit pas !
Le pluriel met une S à leurs meâs culpâs,
Les boucs mystérieux, en les voyants s'indignent,
Et, quand on dit : « Amour !  » terre et cieux ! ils se signent.
Leur vieux viscère mort insulte au cœur naissant.
Ils le prennent de haut avec l'adolescent,
Et ne tolèrent pas le jour entrant dans l'âme
Sous la forme pensée ou sous la forme femme.
Quand la muse apparaît, ces hurleurs de holà
Disent : « Qu'est-ce que c'est que cette folle-là ? »
Et, devant ses beautés, de ses rayons accrues,
Ils reprennent : « Couleurs dures, nuances crues ;
Vapeurs, illusions, rêves ; et quel travers
Avez-vous de fourrer l'arc-en-ciel dans vos vers ? »
Ils raillent les enfants, ils raillent les poètes ;
Ils font aux rossignols leurs gros yeux de chouettes :
L'enfant est l'ignorant, ils sont l'ignorantin ;
Ils raturent l'esprit, la splendeur, le matin ;
Ils sarclent l'idéal ainsi qu'un barbarisme,
Et ces culs de bouteille ont le dédain du prisme. »

Ainsi l'on m'entendait dans ma geôle crier.

Le monologue avait le temps de varier.
Et je m'exaspérais, faisant la faute énorme,
Ayant raison au fond, d'avoir tort dans la forme.
Après l'abbé Tuet, je maudissais Bezout ;
Car, outre les pensums où l'esprit se dissout,
J'étais alors en proie à la mathématique.
Temps sombre ! Enfant ému du frisson poétique,
Pauvre oiseau qui heurtais du crâne mes barreaux,
On me livrait tout vif aux chiffres, noirs bourreaux ;
On me faisait de force ingurgiter l'algèbre ;
On me liait au fond d'un Boisbertrand funèbre ;
On me tordait, depuis les ailes jusqu'au bec,
Sur l'affreux chevalet des X et des Y ;
Hélas ! on me fourrait sous les os maxillaires
Le théorème orné de tous ses corollaires ;
Et je me débattais, lugubre patient
Du diviseur prêtant main-forte au quotient.
De là mes cris.

Un jour, quand l'homme sera sage,
Lorsqu'on n'instruira plus les oiseaux par la cage,
Quand les sociétés difformes sentiront
Dans l'enfant mieux compris se redresser leur front,
Que, des libres essors ayant sondé les règles,
On connaîtra la loi de croissance des aigles,
Et que le plein midi rayonnera pour tous,
Savoir étant sublime, apprendre sera doux.
Alors, tout en laissant au sommet des études
Les grands livres latins et grecs, ces solitudes
Où l'éclair gronde, où luit la mer, où l'astre rit,
Et qu'emplissent les vents immenses de l'esprit,
C'est en les pénétrant d'explication tendre,
En les faisant aimer, qu'on les fera comprendre.
Homère emportera dans son vaste reflux
L'écolier ébloui ; l'enfant ne sera plus
Une bête de somme attelée à Virgile ;
Et l'on ne verra plus ce vif esprit agile
Devenir, sous le fouet d'un cuistre ou d'un abbé,
Le lourd cheval poussif du pensum embourbé.
Chaque village aura, dans un temple rustique,
Dans la lumière, au lieu du magister antique,
Trop noir pour que jamais le jour y pénétrât,
L'instituteur lucide et grave, magistrat
Du progrès, médecin de l'ignorance, et prêtre
De l'idée ; et dans l'ombre on verra disparaître
L'éternel écolier et l'éternel pédant.
L'aube vient en chantant, et non pas en grondant.
Nos fils riront de nous dans cette blanche sphère ;
Ils se demanderont ce que nous pouvions faire
Enseigner au moineau par le hibou hagard.
Alors, le jeune esprit et le jeune regard
Se lèveront avec une clarté sereine
Vers la science auguste, aimable et souveraine ;
Alors, plus de grimoire obscur, fade, étouffant ;
Le maître, doux apôtre incliné sur l'enfant,
Fera, lui versant Dieu, l'azur et l'harmonie,
Boire la petite âme à la coupe infinie.
Alors, tout sera vrai, lois, dogmes, droits, devoirs.
Tu laisseras passer dans tes jambages noirs
Une pure lueur, de jour en jour moins sombre,
Ô nature, alphabet des grandes lettres d'ombre !

Paris, mai 1831.
I.

Ô vous, mes vieux amis, si jeunes autrefois,
Qui comme moi des jours avez porté le poids,
Qui de plus d'un regret frappez la tombe sourde,
Et qui marchez courbés, car la sagesse est lourde ;
Mes amis ! qui de vous, qui de nous n'a souvent,
Quand le deuil à l'œil sec, au visage rêvant,
Cet ami sérieux qui blesse et qu'on révère,
Avait sur notre front posé sa main sévère,
Qui de nous n'a cherché le calme dans un chant !
Qui n'a, comme une sœur qui guérit en touchant,
Laissé la mélodie entrer dans sa pensée !
Et, sans heurter des morts la mémoire bercée,
N'a retrouvé le rire et les pleurs à la fois
Parmi les instruments, les flûtes et les voix !

Qui de nous, quand sur lui quelque douleur s'écoule,
Ne s'est glissé, vibrant au souffle de la foule,
Dans le théâtre empli de confuses rumeurs !
Comme un soupir parfois se perd dans des clameurs,
Qui n'a jeté son âme, à ces âmes mêlée,
Dans l'orchestre où frissonne une musique ailée,
Où la marche guerrière expire en chant d'amour,
Où la basse en pleurant apaise le tambour !

II.

Écoutez ! écoutez ! du maître qui palpite,
Sur tous les violons l'archet se précipite.
L'orchestre tressaillant rit dans son antre noir.
Tout parle. C'est ainsi qu'on entend sans les voir,
Le soir, quand la campagne élève un sourd murmure,
Rire les vendangeurs dans une vigne mûre.
Comme sur la colonne un frêle chapiteau,
La flûte épanouie a monté sur l'alto.
Les gammes, chastes sœurs dans la vapeur cachées,
Vident et remplissent leurs amphores penchées,
Se tiennent par la main et chantent tour à tour.
Tandis qu'un vent léger fait flotter alentour,
Comme un voile folâtre autour d'un divin groupe,
Ces dentelles du son que le fifre découpe.
Ciel ! voilà le clairon qui sonne. À cette voix,
Tout s'éveille en sursaut, tout bondit à la fois.

La caisse aux mille échos, battant ses flancs énormes,
Fait hurler le troupeau des instruments difformes,
Et l'air s'emplit d'accords furieux et sifflants
Que les serpents de cuivre ont tordus dans leurs flancs.
Vaste tumulte où passe un hautbois qui soupire !
Soudain du haut en bas le rideau se déchire ;
Plus sombre et plus vivante à l'œil qu'une forêt,
Toute la symphonie en un hymne apparaît.
Puis, comme en un chaos qui reprendrait un monde,
Tout se perd dans les plis d'une brume profonde.
Chaque forme du chant passe en disant : Assez !
Les sons étincelants s'éteignent dispersés.
Une nuit qui répand ses vapeurs agrandies
Efface le contour des vagues mélodies,
Telles que des esquifs dont l'eau couvre les mâts ;
Et la strette, jetant sur leur confus amas
Ses tremblantes lueurs largement étalées,
Retombe dans cette ombre en grappes étoilées !

Ô concert qui s'envole en flamme à tous les vents !
Gouffre où le crescendo gonfle ses flots mouvants !
Comme l'âme s'émeut ! comme les cœurs écoutent !
Et comme cet archet d'où les notes dégouttent,
Tantôt dans le lumière et tantôt dans la nuit,
Remue avec fierté cet orage de bruit !

III.

Puissant Palestrina, vieux maître, vieux génie,
Je vous salue ici, père de l'harmonie,
Car, ainsi qu'un grand fleuve où boivent les humains,
Toute cette musique a coulé dans vos mains !
Car Gluck et Beethoven, rameaux sous qui l'on rêve,
Sont nés de votre souche et faits de votre sève !
Car Mozart, votre fils, a pris sur vos autels
Cette nouvelle lyre inconnue aux mortels,
Plus tremblante que l'herbe au souffle des aurores,
Née au seizième siècle entre vos doigts sonores !
Car, maître, c'est à vous que tous nos soupirs vont,
Sitôt qu'une voix chante et qu'une âme répond !

Oh ! ce maître, pareil au créateur qui fonde,
Comment dit-il jaillir de sa tête profonde
Cet univers de sons, doux et sombre à la fois,
Écho du Dieu caché dont le monde est la voix ?
Où ce jeune homme, enfant de la blonde Italie,
Prit-il cette âme immense et jusqu'aux bords remplie ?
Quel souffle, quel travail, quelle intuition,
Fit de lui ce géant, dieu de l'émotion,
Vers qui se tourne l'œil qui pleure et qui s'essuie,
Sur qui tout un côté du cœur humain s'appuie ?
D'où lui vient cette voix qu'on écoute à genoux ?
Et qui donc verse en lui ce qu'il reverse en nous ?

IV.

Ô mystère profond des enfances sublimes !
Qui fait naître la fleur au penchant des abîmes,
Et le poète au bord des sombres passions ?
Quel dieu lui trouble l'œil d'étranges visions ?
Quel dieu lui montre l'astre au milieu des ténèbres,
Et, comme sous un crêpe aux plis noirs et funèbres
On voit d'une beauté le sourire enivrant,
L'idéal à travers le réel transparent ?
Qui donc prend par la main un enfant dès l'aurore
Pour lui dire : - " En ton âme il n'est pas jour encore.
Enfant de l'homme ! avant que de son feu vainqueur
Le midi de la vie ait desséché ton cœur,
Viens, je vais t'entrouvrir des profondeurs sans nombre !
Viens, je vais de clarté remplir tes yeux pleins d'ombre !
Viens, écoute avec moi ce qu'on explique ailleurs,
Le bégaiement confus des sphères et des fleurs ;
Car, enfant, astre au ciel ou rose dans la haie,
Toute chose innocente ainsi que toi bégaie !
Tu seras le poète, un homme qui voit Dieu !
Ne crains pas la science, âpre sentier de feu,
Route austère, il est vrai, mais des grands cœurs choisies,
Que la religion et que la poésie
Bordent des deux côtés de leur buisson fleuri.
Quand tu peux en chemin, ô bel enfant chéri,
Cueillir l'épine blanche et les clochettes bleues,
Ton petit pas se joue avec les grandes lieues.
Ne crains donc pas l'ennui ni la fatigue. - Viens !
Écoute la nature aux vagues entretiens.
Entends sous chaque objet sourdre la parabole.
Sous l'être universel vois l'éternel symbole,
Et l'homme et le destin, et l'arbre et la forêt,
Les noirs tombeaux, sillons où germe le regret ;
Et, comme à nos douleurs des branches attachées,
Les consolations sur notre front penchées,
Et, pareil à l'esprit du juste radieux,
Le soleil, cette gloire épanouie aux cieux !

V.

Dieu ! que Palestrina, dans l'homme et dans les choses,
Dut entendre de voix joyeuse et moroses !
Comme on sent qu'à cet âge où notre cœur sourit,
Où lui déjà pensait, il a dans son esprit
Emporté, comme un fleuve à l'onde fugitive,
Tout ce que lui jetait la nuée ou la rive !
Comme il s'est promené, tout enfant, tout pensif,
Dans les champs, et, dès l'aube, au fond du bois massif,
Et près du précipice, épouvante des mères !
Tour à tour noyé d'ombre, ébloui de chimères,
Comme il ouvrait son âme alors que le printemps
Trempe la berge en fleur dans l'eau des clairs étangs,
Que le lierre remonte aux branches favorites,
Que l'herbe aux boutons d'or mêle les marguerites !

A cette heure indécise où le jour va mourir,
Où tout s'endort, le cœur oubliant de souffrir,
Les oiseaux de chanter et les troupeaux de paître,
Que de fois sous ses yeux un chariot champêtre,
Groupe vivant de bruit, de chevaux et de voix,
A gravi sur le flanc du coteau dans les bois
Quelque route creusée entre les ocres jaunes,
Tandis que, près d'une eau qui fuyait sous les aulnes,
Il écoutait gémir dans les brumes du soir
Une cloche enrouée au fond d'un vallon noir !

Que de fois, épiant la rumeur des chaumières,
Le brin d'herbe moqueur qui siffle entre deux pierres,
Le cri plaintif du soc gémissant et traîné,
Le nid qui jase au fond du cloître ruiné
D'où l'ombre se répand sur les tombes des moines,
Le champ doré par l'aube où causent les avoines
Qui pour nous voir passer, ainsi qu'un peuple heureux,
Se penchent en tumulte au bord du chemin creux,
L'abeille qui gaiement chante et parle à la rose,
Parmi tous ces objets dont l'être se compose,
Que de fois il rêva, scrutateur ténébreux,
Cherchant à s'expliquer ce qu'ils disaient entre eux !

Et chaque soir, après ses longues promenades,
Laissant sous les balcons rire les sérénades,
Quand il s'en revenait content, grave et muet,
Quelque chose de plus dans son cœur remuait.
Mouche, il avait son miel ; arbuste, sa rosée.
Il en vint par degrés à ce qu'en sa pensée
Tout vécut. - Saint travail que les poètes font ! -
Dans sa tête, pareille à l'univers profond,
L'air courait, les oiseaux chantaient, la flamme et l'onde
Se courbaient, la moisson dorait la terre blonde,
Et les toits et les monts et l'ombre qui descend
Se mêlaient, et le soir venait, sombre et chassant
La brute vers son antre et l'homme vers son gîte,
Et les hautes forêts, qu'un vent du ciel agite,
Joyeuses de renaître au départ des hivers,
Secouaient follement leurs grands panaches verts !

C'est ainsi qu'esprit, forme, ombre, lumière et flamme,
L'urne du monde entier s'épancha dans son âme !

VI.

Ni peintre, ni sculpteur ! Il fut musicien.
Il vint, nouvel Orphée, après l'Orphée ancien ;
Et, comme l'océan n'apporte que sa vague,
Il n'apporta que l'art du mystère et du vague !
La lyre qui tout bas pleure en chantant bien haut !
Qui verse à tous un son où chacun trouve un mot !
Le luth où se traduit, plus ineffable encore,
Le rêve inexprimé qui s'efface à l'aurore !
Car il ne voyait rien par l'angle étincelant,
Car son esprit, du monde immense et fourmillant
Qui pour ses yeux nageait dans l'ombre indéfinie,
Éteignait la couleur et tirait l'harmonie !
Ainsi toujours son hymne, en descendant des cieux,
Pénètre dans l'esprit par le côté pieux,
Comme un rayon des nuits par un vitrail d'église !
En écoutant ses chants que l'âme idéalise,
Il semble, à ces accords qui, jusqu'au cœur touchant,
Font sourire le juste et songer le méchant,
Qu'on respire un parfum d'encensoirs et de cierges,
Et l'on croit voir passer un de ces anges-vierges
Comme en rêvait Giotto, comme Dante en voyait,
Êtres sereins posés sur ce monde inquiet,
À la prunelle bleue, à la robe d'opale,
Qui, tandis qu'au milieu d'un azur déjà pâle
Le point d'or d'une étoile éclate à l'orient,
Dans un beau champ de trèfle errent en souriant !

VII.

Heureux ceux qui vivaient dans ce siècle sublime
Où, du génie humain dorant encor la cime,
Le vieux soleil gothique à l'horizon mourait !
Où déjà, dans la nuit emportant son secret,
La cathédrale morte en un sol infidèle
Ne faisait plus jaillir d'églises autour d'elle !
Être immense obstruée encore à tous degrés,
Ainsi qu'une Babel aux abords encombrés,
De donjons, de beffrois, de flèches élancées,
D'édifices construits pour toutes les pensées ;
De génie et de pierre énorme entassement ;
Vaste amas d'où le jour s'en allait lentement !
Siècle mystérieux où la science sombre
De l'antique Dédale agonisait dans l'ombre,
Tandis qu'à l'autre bout de l'horizon confus,
Entre Tasse et Luther, ces deux chênes touffus,
Sereine, et blanchissant de sa lumière pure
Ton dôme merveilleux, ô sainte Architecture,
Dans ce ciel, qu'Albert Düre admirait à l'écart,
La Musique montait, cette lune de l'art !

Le 29 mai 1837.
Qui donc fera fleurir toute la pauvreté ?
Quand Jésus a quitté le ciel, il l'a quitté
Pour une étable ; il est charpentier, il travaille ;
Né sur l'or, mais sur l'or mystique de la paille,
Entre l'âne et bœuf, l'ignorance et l'erreur,
Lui qui pouvait choisir un berceau d'empereur,
Qu'aurait ému le pied rieur des chambrières,
Préfère une humble crèche où l'ange est en prières !
Certes l'argent est bon, l'or est délicieux,
Mais l'un ouvre l'enfer, l'autre ferme les cieux ;
L'un sait glacer le cœur, l'autre étouffer les âmes ;
L'or met sa clarté louche où l'amour met ses flammes,
L'or est un soleil froid ; le soleil chauffe et luit,
Car il est fils du ciel ; l'or est fils de la nuit :
À pleins bords pour le crime, et rare pour l'aumône,
Il coule, et la famille, où sonne son flot jaune,
S'écroule au bruit joyeux des pièces de vingt francs !
Et plus ils sont dorés, moins les baisers sont francs.
L'or est un mal où l'homme, hélas! cherche un remède.
Sitôt qu'il crie et souffre, il l'appelle à son aide,
Pour vêtir sa misère et combler avec lui
Son cœur vide, et le gouffre amer de son ennui.
Grâce à l'argent, le mal trône et rit sur la terre.
À son contact banal, quelle âme ne s'altère ?
Jésus était-il riche, et Pierre l'était-il ?
Une humble barque, ouvrant sa voile de coutil,
C'est peu - même en comptant le souffle de la brise, -
Cette voile a grandi ; voyez-là, c'est l'Eglise !

Travaillez, c'est la règle, enrichissez-vous, mais
Restez pauvres d'esprit. Laissant les fiers sommets,
Les lys, pour s'élancer, ont mieux aimé les plaines,
Et quant aux dons du ciel : « Aux pauvres les mains pleines. »
Dieu ne visite pas le riche orgueilleux, non !
Pauvre, Jésus le lut, ne voulant d'autre nom.
Mais Jésus l'est toujours, mais son cri monte encore.
Tout pauvre que la lièvre et que la soif dévore,
C'est Jésus. Tout petit qui va pieds nus, c'est Lui.
Notre ennemi sans pain, est-ce encor Jésus ? Oui.
Etre pauvre, avant tout, c'est aimer la sagesse,
Et l'on peut l'être même aux bras de la richesse ;
Être riche, avant tout, c'est n'aimer que l'argent,
Et l'on peut l'être, même en étant indigent !
Être riche d'esprit, désirer, c'est la gêne,
C'est river à son pied une bien lourde chaîne ;
Être pauvre d'esprit, c'est être libre, Eh bien !
Aimez ha liberté, n'appartenez à rien,
Pas même au lit qui s'ouvre à votre échine lasse,
Pas même à votre habit : il est au temps qui passe.

Toute la pauvreté, disais-je en commençant,
La mauvaise richesse, elle est dans notre sang :
Elle est dans nos pourpoints, elle est dans notre code
Et fait l'opinion, comme elle fait la mode.
Ô pauvreté, la France entende votre voix !
France riche d'esprit, beaucoup trop riche en lois !
L'esprit de pauvreté, voilà l'esprit pratique
Qui doit ensoleiller la sombre politique ;
Le roi. ton noble époux, César, un sombre amant,
Sont **** de ta pensée, ô France, en ce moment !
Le front coiffé des plis d'une laine écarlate,
La liberté te rit, la liberté te flatte :
C'est un ange éclatant qui semble un lutteur noir,
Radieux comme l'aube et beau comme le soir,
Car il porte, pareil aux séraphins de l'ombre,
Un masque étincelant sur son visage sombre.
Tu n'as pas peur ? C'est bien. Tu veux le suivre ? Allons.
Mais ne va pas saisir les ciseaux des félons,
Et du fier inconnu dont tu fus curieuse
Sinistrement rogner l'aile mystérieuse.
Ne lui mets pas de loi perfide autour du cou.
S'il n'est pas une brute, arrière le licou !
Qu'il puisse au grand soleil marcher nu dans l'arène,
Et tordre toute chose en sa main souveraine,
Et retremper toute âme en sa cuve qui bout.
Alors nous pourrons voir qui restera debout,
La sagesse divine ou la sagesse humaine,
Si c'est le nom obscur que cet ange ramène,
Ou le nom lumineux dans chaque étoile écrit,
Et si c'est Robespierre ou si c'est Jésus-Christ !
I

In that November off Tehuantepec,
The slopping of the sea grew still one night
And in the morning summer hued the deck

And made one think of rosy chocolate
And gilt umbrellas. Paradisal green
Gave suavity to the perplexed machine

Of ocean, which like limpid water lay.
Who, then, in that ambrosial latitude
Out of the light evolved the morning blooms,

Who, then, evolved the sea-blooms from the clouds
Diffusing balm in that Pacific calm?
C'etait mon enfant, mon bijou, mon ame.

The sea-clouds whitened far below the calm
And moved, as blooms move, in the swimming green
And in its watery radiance, while the hue

Of heaven in an antique reflection rolled
Round those flotillas. And sometimes the sea
Poured brilliant iris on the glistening blue.

                        II

In that November off Tehuantepec
The slopping of the sea grew still one night.
At breakfast jelly yellow streaked the deck

And made one think of chop-house chocolate
And sham umbrellas. And a sham-like green
Capped summer-seeming on the tense machine

Of ocean, which in sinister flatness lay.
Who, then, beheld the rising of the clouds
That strode submerged in that malevolent sheen,

Who saw the mortal massives of the blooms
Of water moving on the water-floor?
C'etait mon frere du ciel, ma vie, mon or.

The gongs rang loudly as the windy booms
Hoo-hooed it in the darkened ocean-blooms.
The gongs grew still. And then blue heaven spread

Its crystalline pendentives on the sea
And the macabre of the water-glooms
In an enormous undulation fled.

                        III

In that November off Tehuantepec,
The slopping of the sea grew still one night
And a pale silver patterned on the deck

And made one think of porcelain chocolate
And pied umbrellas. An uncertain green,
Piano-polished, held the tranced machine

Of ocean, as a prelude holds and holds,
Who, seeing silver petals of white blooms
Unfolding in the water, feeling sure

Of the milk within the saltiest spurge, heard, then,
The sea unfolding in the sunken clouds?
Oh! C'etait mon extase et mon amour.

So deeply sunken were they that the shrouds,
The shrouding shadows, made the petals black
Until the rolling heaven made them blue,

A blue beyond the rainy hyacinth,
And smiting the crevasses of the leaves
Deluged the ocean with a sapphire blue.

                        IV

In that November off Tehuantepec
The night-long slopping of the sea grew still.
A mallow morning dozed upon the deck

And made one think of musky chocolate
And frail umbrellas. A too-fluent green
Suggested malice in the dry machine

Of ocean, pondering dank stratagem.
Who then beheld the figures of the clouds
Like blooms secluded in the thick marine?

Like blooms? Like damasks that were shaken off
From the loosed girdles in the spangling must.
C'etait ma foi, la nonchalance divine.

The nakedness would rise and suddenly turn
Salt masks of beard and mouths of bellowing,
Would--But more suddenly the heaven rolled

Its bluest sea-clouds in the thinking green,
And the nakedness became the broadest blooms,
Mile-mallows that a mallow sun cajoled.

                        V

In that November off Tehuantepec
Night stilled the slopping of the sea.
The day came, bowing and voluble, upon the deck,

Good clown... One thought of Chinese chocolate
And large umbrellas. And a motley green
Followed the drift of the obese machine

Of ocean, perfected in indolence.
What pistache one, ingenious and droll,
Beheld the sovereign clouds as jugglery

And the sea as turquoise-turbaned *****, neat
At tossing saucers--cloudy-conjuring sea?
C'etait mon esprit batard, l'ignominie.

The sovereign clouds came clustering. The conch
Of loyal conjuration *******. The wind
Of green blooms turning crisped the motley hue

To clearing opalescence. Then the sea
And heaven rolled as one and from the two
Came fresh transfigurings of freshest blue.
Paul d'Aubin Mar 2017
« Des Hommes prophétiques en face de leurs époques face à la souffrance causée par les périodes de réaction et de reflux »

(Relation d’une conférence donnée le 13 janvier 1940 à Toulouse par Silvio Trentin sur le principal Poète romantique Italien Giacomo Leopardi)

Prélude à une commémoration

C'est à la bibliothèque interuniversitaire de l’Université de Toulouse-Capitole alors que je me plongeais avec ferveur dans la lecture des ouvrages sur les « fuorusciti » (appellation donnée aux exilés politiques Italiens) que je découvris un opuscule de 118 pages, issue d'une conférence prononcée à Toulouse, le 13 janvier 1940 devant le « Cercle des intellectuels Républicains espagnols » par Silvio Trentin. Cette conférence fut prononcée avec la gorge nouée, devant un public d'intellectuels espagnols et catalans, la plupart exilés depuis 1939, et quelques-uns de leurs amis toulousains non mobilisés.
L'intense gravité du moment ne les empêchait pas de partager une ferveur commune ce haut moment de culture la culture Européenne intitulée par Silvio Trentin : « D’un poète qui nous permettra de retrouver l'Italie Giacomo Leopardi »
L'émotion fut grande pour moi car cet ouvrage me parut comme le frêle esquif rescapé d'un temps de défaites, de souffrances, rendu perceptible par le crépitement des balles de mitrailleuses, des explosions d’obus s'abattant sur des soldats républicains écrasés par la supériorité des armes et condamnés à la défaite par le mol et lâche abandon des diplomaties. Silvio Trentin avait gravé dans sa mémoire des images récentes qui n'avaient rien à envier aux tableaux grimaçants de nouveaux Goya. Il avait tant vu d'images d'avions larguant leurs bombes sur les populations terrifiées et embraser les charniers de Guernica. Il venait de voir passer les longues files de civils, toujours harassés, souvent blessés, emportant leurs rares biens ainsi que les soldats vaincus mais fiers de «la Retirada ». Il venait de visiter ces soldats dont parmi eux bon nombre de ses amis de combat, parqués sommairement dans des camps d'infortune.
Ces Catalans et Espagnols, qui s'étaient battus jusqu'au bout des privations et des souffrances endurées, étaient comme écrasés par le sentiment d'avoir été laissés presque seuls à lutter contre les fascismes, unis et comme pétrifiés par un destin d'injustice et d'amertume.
Mais ces premiers déchainements impunis d'injustices et de violences avaient comme ouverts la porte aux «trois furies» de la mythologie grecque et une semaine exactement après la conclusion du pacte de non-agression germano-soviétique, signé le 23 août 1939, par Molotov et Ribbentrop, les troupes allemandes se jetaient, dès le 1er septembre, sur la Pologne qu'elles écrasaient sous le nombre des stukas et des chars, en raison ce que le Général de Gaulle nomma ultérieurement « une force mécanique supérieure».
Une armée héroïque, mais bien moins puissante, était défaite. Et il ne nous en reste en guise de témoignage dérisoire que les images du cinéaste Andrei Wajda, nous montrant de jeunes cavaliers munis de lances se rendant au combat, à cheval, à la fin de cet été 1939, images d'une fallacieuse et vénéneuse beauté. Staline rendu avide par ce festin de peuples attaqua la Finlande, un mois après, le 30 septembre 1940, après s'être partagé, avec l'Allemagne hitlérienne, une partie de la Pologne. Depuis lors la « drôle de guerre » semblait en suspension, attendant pétrifiée dans rien faire les actes suivants de la tragédie européenne.

- Qu'est ce qui pouvait amener Silvio Trentin en ces jours de tragédie, à sacrifier à l'exercice d'une conférence donnée sur un poète italien né en 1798, plus d'un siècle avant ce nouvel embrasement de l'Europe qui mourut, si jeune, à trente-neuf ans ?
- Comment se fait-il que le juriste antifasciste exilé et le libraire militant devenu toulousain d'adoption, plus habitué à porter son éloquence reconnue dans les meetings organisés à Toulouse en soutien au Front à s'exprimer devant un cercle prestigieux de lettrés, comme pour magnifier la poésie même parmi ses sœurs et frères d'armes et de malheurs partagés ?
I °) L’opposition de tempéraments de Silvio Trentin et Giacomo Leopardi
L'intérêt porté par Silvio Trentin aux textes de Percy Shelley et au geste héroïco-romantique du poète Lauro de Bosis qui dépeignit dans son dernier texte le choix de sa mort héroïque pourrait nous laisser penser que le choix, en 1940, de Giacomo Leopardi comme sujet de médiation, s'inscrivait aussi dans une filiation romantique. Certes il y a bien entre ces deux personnalités si différentes que sont Giacomo Leopardi et Silvio Trentin une même imprégnation romantique. Le critique littéraire hors pair que fut Sainte-Beuve ne s'y est pourtant pas trompé. Dans l'un des premiers portraits faits en France de Leopardi, en 1844, dans la ***** des deux Mondes, Sainte-Beuve considère comme Leopardi comme un « Ancien » : (...) Brutus comme le dernier des anciens, mais c'est bien lui qui l'est. Il est triste comme un Ancien venu trop **** (...) Leopardi était né pour être positivement un Ancien, un homme de la Grèce héroïque ou de la Rome libre. »
Giacomo Leopardi vit au moment du plein essor du romantisme qui apparaît comme une réaction contre le formalisme de la pâle copie de l'Antique, de la sécheresse de la seule raison et de l'occultation de la sensibilité frémissante de la nature et des êtres. Mais s'il partage pleinement les obsessions des écrivains et poètes contemporains romantiques pour les héros solitaires, les lieux déserts, les femmes inaccessibles et la mort, Leopardi, rejette l'idée du salut par la religion et tout ce qui lui apparaît comme lié à l'esprit de réaction en se plaignant amèrement du caractère étroitement provincial et borné de ce qu'il nomme « l’aborrito e inabitabile Recanati ». En fait, la synthèse de Giacomo Leopardi est bien différente des conceptions d'un moyen âge idéalisé des romantiques. Elle s'efforce de dépasser le simple rationalisme à l'optimisme naïf, mais ne renie jamais l'aspiration aux « Lumières » qui correspond pour lui à sa passion tumultueuse pour les sciences. Il s'efforce, toutefois, comme par deux ponts dressés au travers de l'abime qui séparent les cultures et les passions de siècles si différents, de relier les idéaux des Antiques que sont le courage civique et la vertu avec les feux de la connaissance que viennent d'attiser les encyclopédistes. A cet effort de confluence des vertus des langues antiques et des sciences nouvelles se mêle une recherche constante de la lucidité qui le tient toujours comme oscillant sur les chemins escarpés de désillusions et aussi du rejet des espoirs fallacieux dans de nouvelles espérances d'un salut terrestre.
De même Silvio Trentin, de par sa haute formation juridique et son engagement constant dans les tragédies et péripéties quotidienne du militantisme, est **** du secours de la religion et de toute forme d'idéalisation du passé. Silvio Trentin reste pleinement un homme de progrès et d'idéal socialiste fortement teinté d'esprit libertaire pris à revers par la barbarie d'un siècle qui s'ouvre par la première guerre mondiale et la lutte inexpiable engagée entre la réaction des fascismes contre l'esprit des Lumières.
Mais, au-delà d'un parcours de vie très éloigné et d'un pessimisme historique premier et presque fondateur chez Leopardi qui l'oppose à l'obstination civique et démocratique de Silvio Trentin qui va jusqu'à prôner une utopie sociétale fondée sur l'autonomie, deux sentiments forts et des aspirations communes les font se rejoindre.

II °) Le même partage des désillusions et de la douleur :
Ce qui relie les existences si différentes de Giacomo Leopardi et de Silvio Trentin c'est une même expérience existentielle de la désillusion et de la douleur. Elle plonge ses racines chez Giacomo Leopardi dans une vie tronquée et comme recroquevillée par la maladie et un sentiment d'enfermement. Chez Silvio Trentin, c'est l'expérience historique même de la première moitié du vingtième siècle dont il est un des acteurs engagés qui provoque, non pas la désillusion, mais le constat lucide d'un terrible reflux historique qui culmine jusqu'à la chute de Mussolini et d'Hilter. A partir de retour dans sa patrie, le 4 septembre 1943, Silvio Trentin débute une période de cinq jours de vie intense et fiévreuse emplie de liberté et de bonheur, avant de devoir replonger dans la clandestinité, en raison de la prise de contrôle du Nord et du centre de l'Italie par l'armée allemande et ses alliés fascistes. Bien entendu il n'y a rien de comparable en horreur entre le sentiment d'un reflux des illusions causé par l'échec historique de la Révolution française et de son héritier infidèle l'Empire et le climat de réaction qui suit le congrès de Vienne et la violence implacable qui se déchaine en Europe en réaction à la tragédie de la première mondiale et à la Révolution bolchevique.


III °) Le partage de la souffrance par deux Esprits dissemblables :
Silvio Trentin retrace bien le climat commun des deux périodes : « Son œuvre se situe bien (...) dans cette Europe de la deuxième décade du XIXe siècle qui voit s'éteindre les dernières flammèches de la Grand Révolution et s'écrouler, dans un fracas de ruines, la folle aventure tentée par Bonaparte et se dresser impitoyablement sur son corps, à l'aide des baïonnettes et des potences, les solides piliers que la Sainte Alliance vient d'établir à Vienne. »
C'est donc durant deux périodes de reflux qu'ont vécu Giacomo Leopardi et Silvio Trentin avec pour effet d'entrainer la diffusion d'un grand pessimisme historique surtout parmi celles et ceux dont le tempérament et le métier est de penser et de décrire leur époque. Silvio Trentin a vu démocratie être progressivement étouffée, de 1922 à 1924, puis à partir de 1926, être brutalement écrasée en Italie. En 1933, il assisté à l'accession au gouvernement d'****** et à l'installation rapide d'un pouvoir impitoyable ouvrant des camps de concentration pour ses opposants et mettant en œuvre un antisémitisme d'Etat qui va basculer dans l'horreur. Il a personnellement observé, puis secouru, les républicains espagnols et catalans si peu aidés qu'ils ont fini par ployer sous les armes des dictatures fascistes, lesquelles ne ménagèrent jamais leurs appuis, argent, et armes et à leur allié Franco et à la « vieille Espagne ». Il a dû assurer personnellement la pénible tâche d'honorer ses amis tués, comme l'avocat républicain, Mario Angeloni, le socialiste Fernando de Rosa, son camarade de « Giustizia e Libertà », Libero Battistelli. Il a assisté à l'assassinat en France même de l'économiste Carlo Rosselli qui était son ami et qu'il estimait entre tous.

IV °) Sur le caractère de refuge ultime de la Poésie :
Silvio Trentin laisse percer la sensibilité et l'esprit d'un être sensible face aux inévitables limites des arts et techniques mises au service de l'émancipation humaine. A chaque époque pèsent sur les êtres humains les plus généreux les limites inévitables de toute création bridée par les préjugés, les égoïsmes et les peurs. Alors la poésie vient offrir à celles et ceux qui en souffrent le plus, une consolation et leur offre un univers largement ouvert à la magie créatrice des mots ou il n'est d'autres bornes que celles de la liberté et la créativité. C'est ce qui nous permet de comprendre qu'au temps où l'Espagne brulait et ou l'Europe se préparait à vivre l'une des époques les plus sombres de l'humanité, la fragile cohorte des poètes, tels Rafael Alberti, Juan Ramon Jiménez, Federico Garcia Lorca et Antonio Machado s'engagea comme les ruisseaux vont à la mer, aux côtés des peuples et des classes opprimées. Parmi les plus nobles et les plus valeureux des politiques, ceux qui ne se satisfont pas des effets de tribune ou des honneurs précaires, la poésie leur devient parfois indispensable ainsi que formule Silvio Trentin :
« [...] si la poésie est utile aux peuples libres, [...] elle est, en quelque sorte, indispensable — ainsi que l'oxygène aux êtres que menace l'asphyxie — aux peuples pour qui la liberté est encore un bien à conquérir] « [...] La poésie s'adresse aussi "à ceux parmi les hommes [...] qui ont fait l'expérience cruelle de la déception et de la douleur».
Le 16 03 2017 écrit par Paul Arrighi
Julian Sep 2020
I famigerate without taciturn timidity the straits of a straightened jury-rig of nesiote narrowbacks harping the accordion zest and zeal of the plenilune consuetude of a scrivello infamy sprung into the rows of rip-tide acclaim hamstrung by the decline in fastidious upkeep of the timberlask vesicles that avoid the phenakism of prismatic reformation fundamental to transmogrified simpers of dismal saturnine darkness encroaching on the parallax of realms within the dominion of the Almighty for the omniety of the usucaption of the fruitful prune in the priggish afterglow of a noontide eclipse bereaved of whispering retreat in the hallowed wasms of stiltanimity becoming an entreaty to ecumenical barbs of propriety selected without intimacy to folksy bibliopolists but rugged in sterling tribute to the true vine of the appointed ways of sacerdotal triage among a roughshod vanity of a derelict world marveling at otiose rejoinder rather than true spasms of tragedy flickering in the recessive alleles of a careworn culture. The travesty of Beirut is the bromide of current leapfrogs of sentinel lust and malapert destruction forming an ironclad camaraderie with chocolate-box langlauf disasters wed uxoriously to the penury of the brackish version of the catadromous bailiwick of despotic nescience pregnant with sophrosyne redemption at the cusp of a plaid perfunctory quip of quisling intimations of the sketchy provenance of humdingers of comestion lurking in the plodding prowl of a ribald wiseacre of a beckoned billow of trinkochre welded into a conscientious blarney that awaits the popinjays that sculpt brittle redshort fictions into awakened carapaces of a limacine reduction of impoverished fulmination into the neatly sworn footprints of a geotaxis shuddering with magnetism only in spectacle without the overhailing zeal of vintners who specialize in curtailed wine drawn from Caiaphas and soaked with the muddy turgid Siloam as avenues toward the repentance of asunder becoming marginalized as a whimper of taciturn choleric war receding not even into an audible delope as the masterful chryselephantine assault of cryptic auditions in the theater of effete refuge sink into the pelagic oblivion of a remarkable blister festering into inconsequence as the rebarbative emoluments to tattered travesty hearken a battle-cry yet emanated in the reprehensible bulwark of the gerendum of a poised plastered humility aggrieved with such friction turgid on rollicking magpiety that even the larceny of brutish renegades of triumph sink beneath the brevity of accident rather than the fortitude of globalized turpitude weakened by the improper demarche of fuliginous homeless depredation of innocent bystanders flocking to the harvest of war found in insight rather than the perfunctory bromidrosis of the macroscian enmity of hidden maleficence spawning a credenda that is spayed on arrival in the faineant zoolatry of a spelunkers’ madcap dash to flex the filigrees of turmoil in resentment of the amicable truces of a God who never tempts and a lurking lie that never itches for trigger-happy hapless rebukes because the skittish skirmish of futilitarian repose is a scoundrel of the profligacy of errant weakness blinkered by the humdrum din of deafening semaphores of provocative thornbush on the threshing floor of cowardly imposture president of all affairs of spirit and all renegades of caitiff megalography of forgotten oblivion despite the curglaff of vindictive and never vindicated assaults on the integrity of the birthright of Lebanon to wager a presumptive gamble of trifling retribution for the alacrity of suspicions eloping with forbidden mistresses in the humdingers of flackey rather than the troudasque harbinger of a lunacy impugned by a restive triumphant fallow time seasonable for a litany of pretenses demassified for a liturgy of seances with eldritch commiseration in the saw-toothed serration of selachostomous bravado wielded by likely or unlikely culprits of ravenous ruin shepherded by the guilty cardinal sins of the complicity of explosive vanity marauding on the ruins of a fortress debased by pettifoggery of internal excuse rather than the wrath of provocative ire in the irksome cauterized wounds of the inured to deliver spectacular reticence despite such grievous diacope. Evil gilderoys of maleficence carve the sapwood of the periphery to aimless subversions miscarried by the modern atrocity of glamour memorialized as a sound-byte underminnow of a roaring rhombos rip tide as stocks wavy at the curvature of edgy demarche despoil the denuded wasteland of cultural despondency a wagtail to the impudence of famigerated affronts that deserve a sterling recompense wielded by the onerous and operose burdens of a prone decubitus of aboriginal bread seeded from Heavenly realms dissipating into the roars of blinded conflagration too meek to even exist on the ramshackle hillside of a barnstorm of aggression powerless to encapsulate the nexility of unspoken allegiance to destruction rather than the halidom of consecrated marriages balking at the caulked provisions of a slugabed monolith of craven capers on the recesses of abeyance in the interregnum of a time where famous people communicate with me. How can such a charismatic bravado of lurking presidency stoop to the denizens of usufruct in licentious latitudes on the outskirts of consideration even pretend anymore that the vacuum of effluvium (Gal 6:7) can be mocked and milked into the row of centuries blistering through the calenture of apprisal and heaved awakening as the zephyrs of the Occident meet temporal juncture with the coenesthesia of a hibernating trumpery formed by the turnverein of listless lethargy billowing through fumiducts of siphoned lavaderos of hypogeiody that the underground spasms of cacophony could marvel at the historic emergence of a magnate with the most powerful magnetism of God shepherding the true flock John 10:27 because he is willing to be the good shepherd and potentially die for his sheep John 10:11. Remember, whenever you hear a Queer Studies Radical Feminist bloviate on emasculated sardanapalian posture John 8:44 and even though personified as a masculine titan of bulwarks of immense otiose wilted inkburch shielding the world from true meaning, the maskirovka of the Devil is present in the dark trespasses of personal abandon among the wilderness of many marsupial jackals of martles wagtails to an invictive proclamation of invulnerable sappy sopanaceous filibusters against hefty sinew forged the bony fragments of the charnels lost to brief epitaphs never mourned in threnodies worthy of remembrance that the departed died with us and live again through us whether in Heaven as participant or on Earth as an acting battalion of the skullduggery of the mystique of shimmers of God acting on Man’s behalf 1 Col 1:15-16. That the firstborn of all creation obtains supremacy through the finalisms that I seek as the captain of trailblazing untrammeled roads we are reminded of the narrow and wide gates expanded by the explosion of thought that trespasses into the hidebound ratchet of a reasonable bleat becoming a harsh outcry of justice for Lebanon that they feel so powerless in implosion what could aggrieve potentate civilizations to the precipice of global maleficence in destruction. Swarming for alveolate hominid hominism as an outgrowth of alienation by design polarized spectral dangles at jaundice flamestun by the ordeal of oppositive barnacles to the chryselephantine habituation of a masked menace of Procrustean authority to muzzle the free license of armamentariums of a latent man keen to the kenspeckel visibilia that we might have punctuation in the poised primiparas of a hearkened unprecedented in modern history that the traipse of lapse is no longer the tenure of mindless calculation of authoritarian gabble sentries of a mobilized fleet of embodied human ignorance but a foisted sprite of whangams of apothegm that deserve in their gnomic respite from the phenakisms of a philogeant kumbaya assertive in its treony of radical compassion for those who dwell in tentpoles of revelry bound not to the covenant that sent us into light and sparkling in hidden obsolescence that the fulgurant words of Mount Horeb (Sinai) are both immaculate and without trace of sin because Acts 17:30 declares a powerful truth lost to the twinges of time that issued peremptory governance of my theology but through remission I admit the grievances of septiferous blockades of ponderous plodding nescience haunting the spectral aubades of paeans to a high-flown sun darting through galactic space apace of the velivolant sails of divine wind that come in the spree of recompense authored by the vines to which all roots belong rhizogenic and immutable because the demarches of time forget the marches against the cauterized grime of new-world suspicions of aleatory fickle gubernatorial proclamations that issue reverb more than sprinkle flanged atrocity in the sight of the holy ramparts of an active double-edged God who reminds us of our many witnesses but provides not a single latchkey of escapism resident to many hapless homes of the drunken sing-song rhapsody nullifying the psychotaxis of the motatory miserly Draconian charades of Leviathan grasping the tridents of warp-speed revisionism in a benighted world overrun by mandarist fictions that fumigate a pasteurized control of cultural malcontent in situations of dearth infested by the concentration camps of China that remain unheralded in brumal and brutish indoctrination spared from worldwide outrage by the tribunes that are complicit more in malfeasance than they are celebrated for the herald of heinous bletcherous crimes of abecedarian abligurition anointed in waste rather than refined like unquenched slakes of eternal water so that no man can thirst hungry for the daily bread without returning to the providence of God awakened. Recalcitrant by the impudent quislings of repugnasket flarmeys of advenient flummoxed besieged clairvoyance I bask and beaze on the light that never fades because of the brackish whisk of a barnstorm of allegiance that is contumely to a bromide society listless in inferiority of intellect to my former streaks beyond jejune reiteration of the Jehu mentality against the canine fate of Jezebel and her faltered ministry of ewnastique waged as battalion gore of a trifling musket of an aboriginal swim through the oceanic gaze of peerless eternity squirming because of flagging resolution among the spandrels of incommunicable largesse lolloped extravagantly not just for the spoils of hyped pedigree but also a chamade to Heaven to enlist the purblind vestiges of a crambazzled Earth rejuvenated in adolescent esprit rather than callow eclat against the outrecuidance of whimpered miserly conscientiousness that exists in a shorter frame of reference than the provident dashes through a furlough of time and ancestry to cobble together a lapidary bristling excoriation of the tumescent squabbles of mystique brave enough to rarefy the humid pasteurization of a mannequin kenspeckel still-frame jilt of jostled infamy brusque in its curt envies borne of still-born promenades of a whasper between the youthful ligony and the intrepid soul of a collective warrior debased by the adscititious participant to elegant effronteries of the newfangled intellectual vogue that is the grombang of the tralleyripped hamshackle of ostentation meeting mirrored paralysis in sheepish ewnastique creations meddlesome in their ironic frizz of recursion as I lounge on the habits of creation by intelligent lurches of design that appointed the demarcations of all creatures and the mysterious bridge between the missing links that remain elusive to the flombricks of the misery of epigenetic rhizogenic imparlance of desuetude cringing at foresight littered with the disaster of ravished hindsight blushing at the limpid degeneration of the vapid varnish of benighted ligony rather than heroic strides of stoic-epicurean compromise in the apolaustic pursuit of the one eternal God present in rebellion but never the temptress of mendacity and mendaciloquence because the tug I have on speed is ratifying a cauterized casualty in the spumid betrothed wicked snuffs of extinguished furor for a time beyond barnstormed racloir rugged origination and faulty phenogenesis that escorts mythos into actionable litanies of the awakened breed scoffing at the inkburch of “Electrolytes”-wernaggle that besets the queer fascinations of a warped generation. The pytherian swank of artrench embodied in the recocted rendevation of hypetrophy in hubris swaddled by the reductive dranger polluting the realm of compliant complicant complaints of the ashowel of albatross astroud in the hibernaculum of langlauf rather than the ultramontane fiduciary tether to the estrockentch rather than the laureates of plevisable courage found in truest shades of vinsky not the subhastation of a gaslighted galvanization of purebred classy swivels of opportunism nor the ravenous incubus appetite for usufruct in subversion belongs to the behest of an insular nesiote flexing the flux of subversion as the candid posies of saccharine immodesty become relegated figments of the everlasting age of promised propriety rather than rigid stultimathy of hackencrude virtues of virtuosos that marvel at troudasque wonders occluded by the girlcott of Team Biden and his militarized soldiers of desiccation of trumpery and the faucets unbounded by swanky concealed epithets of regaled rentgourge by a hapless objection of the runic destruction of apothecary leniency becoming of the betokened emblazonry of scrimshank in every perfuncturation but embodiment of character shouldered by every chasm of power erected in demolition of the warped egintoch radicalism of the submerged wernaggles of the hopeless minority swimming with autodimplage few have to bear but the truest flock of God heeds my voice and has the sapience to spare themselves of contumely and invective to hearsay of invictive triumph beyond radioglare swirk to renege the musical providence of the chamades to the asterongue I often take for granted by immunifacient degrees of the foretold encroaching upon the crux of a pivotal and pivoted destiny not distant from cordial providence. The sweedle of epigones for the risctender of obligation to subvert the coryphaeus with the rigmarole of gentincture borrowed from the Gates’ formulaic effleck of perverse warbles of collectivized contrition for abetted cultural pederasty limpid in its achieved objective of the crudenzy borrowed from a lacking impediment to arentrum belonging to the knowledgeable happenstance of the glorified dengonin is a denostram that forestalls the agelasts behind porsters of culture rather than legitimate mainlined contamination of wellsprings of fliction of paranoiac enthusiasm might swim in kinkativy blinkered blind piebald girouettism but never dauntless in sematic entrenchment of robust dilettantism as the swaddled corrugation of time into centripetal ****** against centrifugal modernism that alienates propriety while estranging by vacuous vacuums the outspoken progeny of the surviving age beyond the Jay and Silent Bob travesty that manifests as a glower of menacing Bushian invention to tarnish with ****** mythos the drapes of a defenestrated realism of the flinkers of sheepish indignation against many drakstings of intonorous sclerotic mandibles of crackjaw chockablock annihilation of core precepts and institutions indelible from the face of a quixotic entreaty of a ragged intrusion of ageotropic monoideism above the secular-clerical fidelity of honest witness borne of triumph and tribulation festooning the nativist hyperbole into a useless effigy of mountebank imposture silly in precision and purblind to gallantry. Yet I must kisswonk rather than truckle under such ponderous pretense because of a sertivine certainty in the thickets of prudence rather than the tomfoolery of humgruffin impudence scaffolds me to a post-modern ****** that shanks through prisons of guilt and burrows an interrogation of reality supreme over all complaint that the virtuosity of the Gifted (the elect flock that comprehends my volcanic diatribes against mandarism and stomachs them without sardonic pastorauling insults of passerby vicissitude) will spare many nations of awakened perjury against human instinct in the fitness of nations to denigrate the populist squalor of lurid and livid ewnastique wernaggles of the listless buttress against my formal modesty encouraged in all affairs even in aggrieved humility belonging to intimidation rather than spawned jostles through the rumpus of shunamitism that might rankle a later age.  Yentrified morality is a personal flapdoon against the promiscuous pederasty of freewheeling ophelimity and the lurking narquiddity of the traindeque of donnist hedonism to hijack my psychedelic tolerance into an unwarranted and inadvisable sanction into the netherworld of the frinterans of cultural modality that curdact religion into a cosmetic cosmogony rather than a soldiered infamy becoming a beacon on a towering hill growing in solidarity with the pleonasm of existence itself which surpasses crude formulas that already abide by the riches of decorum too much to be admired as trigger-happy fools run the asylum of domesticated irony and the librettos to downfall rather than the wassails of “The Man” becoming more masculine in featured charisma rather than defiled against Leviticus among others who preach belonging to nuclear creed without fission but for true rapprochement to the fusion of the treony with legitimate gripes of unsung complaint among the masculine minority. The traindeque of a baseline complaint aggrieved by the kilmarge carapace of stiltanimity for the hackencrude resentment of the inkburch of illiteracy is a profligate degeneracy lurid in hyped enmity that the envied entreaty becomes the despotic shadow masquerading in shadows blossoming into the full wisdom of the mature sophrosyne heart eager to pour out blessings upon a conservation of recycled epitaphs becoming hearsay in a rebarbative convolution of redacted rigmarole incendiary to whittled henpecks of political engineering but never vapid in their flagging insistence upon an ecumenical toleration of the brooks of modernity and compromise upon which much felicity is aggrandized and permuted against the spoilsport frinterans who encage a dodgy moralism in wilted etiolated jaunty pedigree that espouses the maudlin grievous and ghastly ghouls and sprites that haunt the fictional hobgoblins of the Potemkin Village that finds usury convenient and perjury even more facile for the glib facetious engineers of modalities of hatred unsung by the ribald witwanton “I got a Solution...You’re a ****…South Carolina What’s Up” crowd that never marvels at ingenuity or rarely attempts it in the summit of the climacteric jaundice of hidebound whemmles of ridicule sparring against spartan flagitious wiseacres of genocide of ideation for the revelry of armed missives denatured by raw promotion of the questionable ethics of a flavork of needed slakes of unquenchable desire swarming us with daily temptresses not of wayward women but the disarmed pretense of a lapidary rejoinder to a long expatiation or harangue against hackencrude curdles of rowboat injustice masquerading as sentinel savory destruction of the towering edifice of proclamation. There is great menace in the casuistry of sophist philogeant philocubists dicey with destiny for mincemeat puppetry against sciamachy for the gallionic rise of gammadions in the craven lore of baseline pasquinade rallied to the insuperable causes of tribal shibboleth anointed by secular totemisms of fracture and fricative hisses of lineage that amount to pleonasms of brassage rather than mystagogical mystique of the prestige of human fraternity that shatters paradigms of creed and invites an honest vestige of Noble Savages to roam the Earth yet again unencumbered by lugubrious welters of misnomer and malapropism wagered by artifices of guileless supremacy that is cursory prima facie neglect of even the sororal duties not of sophomoric glib facetious cowardice of backbited backlash of venom militarized for the desuetude of entertained visagists sculpting *****-nilly their version or verdict of decisive apartheid when we should all rally behind the united frontier of the chosen flock in the chosen generation to truckle beneath the pews not of ignorance aggravated by the polluted kilmarge egintoch puritan barbs against publicity choices I now regret (as an emolument to an incredibly euphoric track with a poor miserly message to the enchanted flock inoculated from such diversions) because alighted upon the quenched thirst of salvation I will be judged more harshly as a teacher James 3:1 than the rest of my flock but gifted with the gratuitous salvation carved from the chiselers of ribald infamy capering around with dacoitage and ladronism of the bomans of unsuspecting quixotic caprice I must reckon with the burden of ghoulish shadows on the spectral imprint of my eternal soul relishing in vicarious splendor yet bereaved of quintessential love 1 Cor 13:4 that is necessary for the nuclear conclamation of vibrant hues of resplendent and refulgent providence necessary not from a dynastic perspective but from an aimed providence that alerts dynamism rather than chides with mimes of useless schadenfreude carved from the prestidigitation of the wicked condemned in Galatians 6:7 for the mockers of sanctanimity accorded upon me as gratuity that no man can boast my elite ears and my astute wonderworks of imagination qualified me for prophecy and among the most mesmerizing prophecies registered to fulfillment that the world has ever yet witnessed because the watershed isn’t a bridgewater for the chavish of ignoramus hatred congealed into thrombosis but the narrowed gate enlarges to encompass the swath of man amenable to the flocks that escort me into permanence rather than regale the tridents of a hedonism that elected me clairvoyant at a cost of immaculate splendor registered to the holy clergy of the Sacred Catholic Church and the broader Ecumenical Endeavor that tries to be a seamstress and bridge elemental divides inherent to divided approaches to liturgy which flex their strengths in times of robust fortitude rather than become a subhastation to the vestiges of the pilgrimage to false tabernacles erected by people cozened into charlatan endeavors by the pernicious and persnickety whiplash of Least Common Denominator subversion of widely heralded sentience and sapience enriching the lot of human ambition rather than stoking useless conflagrations of refracturism accorded to the swallock of primposition of the hackneyed hackencrude that swivels with the odious ornery pretense of overtures not to apertures and lychgates of the true abiding Heaven felt on Earth by many Christians whether in sobriety or not without the evil maleficence of a misguided donnism of narquiddity for the grambazzles of aged recklessness aborning on vacant responsibility that is rickety in its magnanimity of absolution because of the ulterior chase for bottom-line top-dollar oligochrome foisted by the cartels that blind true spiritual insight from ever reaching the magnitude of ambition required to shape mountains of revolution among the tertiary squabbles of a conversant Earth open to the troudasque gallop into yield and cloveryield for repcrevel reforms the paludism of the swamp remains skittish about conforming to because objectivism is a renegade of perspicuous light blinkering in hubris and gourmandizing the hinderbaggle of cosmetic pollutions aggravated by the plevisable articles of envy and TLDR politics to “Electrolyte” logic that is a sad recursive wernaggle of the useless buffoonery of humgruffins of tatterdemalion spate rollicking in the magpiety of a timid consentient faltering myth of unanimity among the beleaguered rainbows of many lugubrious tears showering bickering blasphemy upon the mockery of God for the pleasantry of self-aware sheepish resignation that professes only that any form of meritocracy is existentially unfounded only because the beehive elected its progeny the scepter of the ironclad kingdom that wages war against idolatry and serenades heaven with luxury simultaneously. We are all shepherds of providence and there is power enough in collective prayer that we don’t fiddle around with bodewash in mistaken identity but riddle the persnickety blemish of the fastidious critiques of biting sarcasm as a tantamount blasphemy and a criminal repartee of sardonic cloys of inanity foisted above truth. The peevish breedbates who scour my evidentiary pillar of chiseled vertebrae of unbroken bones of solidarity with oikonisus will be sorely disappointed in their truthful audits of my true perception because in every single case it exonerates me from the pulpit of menacing idiots who scrawl random gabble in attempts to sound smart while reeking of iniquity wrought by the gavels of predevoted inferiority of complexion and attitude that gravitates them to an insensate benumbed transmogrified bailiwick of an appalling atrocity of mythomaniacal myths spurned by consensus among those who prize my grandeur above the superstitions of the illiteracy of the rancid rankle of otiose stupidity writhing its own sheepish envy of arbitrary dislike motivated by feminist aggressors waging warfare on turf I already conquered by swaying the intelligentsia to beckon my cause rather than pillory me on a false scaffold of frinteran abuses of the nyejays of bernacle that junediggle in the taradiddle of the nanciful excoriation of my leaden corpse weighed down by the witchcraft of connivance trayning its own delicate myths while avoiding scrutiny for appalling contumely that deserves an audience more suited for fracklings of treony belonging to the trinkochre of the rising alienation and suicides among perverted gay indoctrination that is a scourge on the planet because it willfully denies with its portentous hibbles the regaled wisdom of the culminated age against renegades of apostasy and for the behemoths of true monumental change that sizzles in savory circles among the vanguard only to alarm the Status Quo hijack of my entire endeavors as a covert crusade to use wrecking-ball fashion tactics to cosmetically incisively and insidiously perform a harprick of surgery upon a blameless countenance only for being a thorn to wragatek wragapole slavery which wages war against universal salvation because it gripes with inkburch and circular pleonasms about the most obvious glaring lies and feasts upon the serrated edge of the capers of hatred that frolic in meadows too skittish to enter the barbarian fortress of my forested residence robust in fortitude and glowering with a menacing contempt for runaround psychobabble that obganiates the obelisk of the moribund crusade to make normative ethics effeminate and to enthrone inviolable women’s speech as supreme to any male objections like the Cristiano Ronaldo accuser that came forth 8 months after #MeToo one of the most dishonest campaigns in modern history enthroned by Hollywood elites in gammerstang insurrection against pay-gap ethics done manipulatively with the sapwood of mendaciloquence like Blasey Ford whose physiognomy reeked of maudlin pretense that was so ornery in how obvious of a maleficence the intrepid Abortion Agenda has over the minds of selfish women who prefer ecbolic second-term abortions to the servile gripes of primiparas building new life rather than tearing down the scaffolds of new generations. Hominism deserves its rise because-in increasing numbers-men are derelicted by society and coerced into vapid tallespin enslavement that ridicules itself with the perjury of soul to the soulless vanity of recursive cycles of benumbed narquiddity found in “****** Hero” among other atrocities littering the human fascination with the hinderbaggle of our polluted age verging on totemic blistering hegemony of a few rotten apples corrupting the vagrant ingenuity of the forgotten champion who ushered in a new era of candor in the attempted interregnum of the United States government because I Am Hollywood got the name correct considering how many memorials there are to me in the movie industry. The junediggles of sc-ha-den-freud-e which is as deliberate of a German pun as JUDEn JuDEN which shows the German language is as farsighted as you can get and why many of my neologisms have a German tinge to them. German is an elegant language with botched syntax but a peerless repertoire of vocabulary and even though I love French, the Germans are smart because their language is smart not just because of petty arguments of pedigree which are specious at best. Being dontolesque with  the zenkidu of rengall nauclatic mythos is an artful degree which accords nominal prestige to licentiates while excorifying the obvious metaphors of sunblind logic that scours the scorched Earth of internet diatribes of sophistry and dethrones the Marcie Biancos of the world “Heterosexuality is officially OVER...K Bye” with her 145 IQ and a Stanford Degree in Queer Studies (A professed atheist by her own Twitter admission) with the warped logic to equate a heterosexual relationship for a woman as ******* to patriarchy. For someone that well-studied in literature she sure is a dumb-*** and I will demolish the syntagma of those that root against me for Status Quo preservation in the official interregnum of Saturdays during the Trump Presidency. We need an official referendum on the ideas of termagant illogical anti-egalitarian poison that derives from a deracinated worldview that doesn’t contextualize how powerful language is at shaping thought because if the entire world were Anglophonic every single country on Earth virtually would see immediate dividends in terms of intellectual creativity and limber with concepts and percepts because it is no accident the most successful empire in History the United Kingdom, was favored because of its shibboleths of Shakespearean creativity draped with flairs of the irreverent while gilded by God to be a majestic commonwealth. England and France monopolized a huge majority of history by no accident because although English might be a slightly keener language the French culture of salons of freewheeling intellectual enlightenment gilded the 17th and 18th centuries into absolution despite the Panglossian epithets of Voltaire who was ironically dissuaded from religion because of the All Saints Day 1755 Lisbon Earthquake and Tsunami. We need to be vigilant against encroachments of perceived shibboleths and more keen on an affirmative meritocracy that favors the poor and blesses the meek in their poverty and inspire ambition among them to join the coteries of refinement in thought sometimes harder to achieve with crackjaw lollops in pleonasmic languages that fail to articulate with nexility or forceful wit the true abstractions that govern the pataphysics of the unknown. Language is so decisive over human thought that it is incumbent upon every language to refine its vocabulary to trayne compendious verbiage and trim the hedges of global reform to invite the curiosity of the age to favor all creeds and languages of Abraham and the diverse progeny of a variegated panoply of majestic feats common to all parlance and capacity beyond just the Anglophonic snare because the world needs not a chicanery of blustering churlish buffoonery but an Almighty respect for the consanguinity of all to God’s blessed creation that he inseminated by his deliberate hands to enrich the world with diversity rather than cleave the world with piecemeal skeumorphs of radical propaganda that opposes the modern and post-modern egalitarian streak. One wrong must be corrected, however, the underrepresentation of Hispanics in the media and in film because this grave error is much more pervasive than the ******* LGBT inclusion narrative because these days the lollygags of fashionista odalisques with Obelisks to Baal get more say over the common decorum than the marginalized bronteum of the  rich and vibrant Latino culture which is squelched by the poverty of media and Hollywood representation. Synectics showcases how a henpecked aim at the synaesthesis of culture congregated around our Almighty Father blessed among the nations who adhere to the progeny of Abraham can be more blessed when working together rather than tribal with nepotism and aristocratic in sustained affronts to the elevation of affirmative meritocracy to the forefront of discussion rather than the froward backlash of benumbed narquiddity because the synallagamatic nature of complexity needs to be devolved with industrious ambition to all cultures and the savory flair of the vogue needs not merely a wednongue fascination with an eventual terminus of crudenzy but a sustained intellectual reformation on all fronts to standardize the English language through Hollywood and the Music Industry so that the dragnets of appeal etch a permanent trace into the engraved souls of the true flock John 10:27 are consecrated in divine purpose to reverse the Babylonian Diaspora of confused and conflated purpose that stunts the raltention of humane course and the proper pataphysical syncrisis of an evolved mundane temperament that transcends the circular traps of circumlocution common to the milquetoast industrial titans who winsomely charm with toady gestures the elitism of a moribund philosophy of intellectual thought delegation to elevate the common rhetoric to reach new pinnacles in both tribune and political gamesmanship because higher standards are required even when they surpass some common understanding so that every ambition becomes a conclave for the goal of human unity solidified by the truth of the kerygma and proclaimed to all creation as the culminated synclastic reformation of the idea of indulgence and the propriety of regaled moderation that appeases the common decorum with a shared vested interest in Latin America especially which is besieged by the cultural tenets of obrogated specialization and denigrated by the common myths of warped phenogenesis which should be debunked as a wasm of hypocrisy limited because its callous tentacles lack the charismatic fulgurant equipment of future generations to bear the operose burdens of a quintessential time of harmony united by the hymns for God by God to appease the sentries in Heaven and the celestial realms that exist for our merriment more than our detriment. The sprauncy have the  frikmag to recognize the spuria of apocryphal heresies that encourage kinship above matriotism and shared fortitude for intellectual valor rather than “*** talk TLDR” hashtags abounding on the turf of the insensate wernaggle of clueless charlatans wiggling through life not because they were borne into slavery but because they choose to be Helicopter Parents of “Baby Shark” rather than token mantelpieces of enlivened culture shimmering with radiation of Gods glory as cemented in Colossians 1:15-16 because the firstborn of all creation lives in some form in the ligature of Christ 1 Cor 12:12 because there are so many talents that exist in our variegated world that the mastery of expertise in dominions of conversant fluency will abet the variegated crops of a draped humanity corrugated on its own ironies for the delicate sizzle of beatific felicity multiplying itself in centupled design over centuries to overcome hinderbaggle while realizing the fictions of some drawflark. The strigine world concedes to this upstart rooster maybe considered a parvenu of dearth but luxuriant in riches boundless to all that draw near to the kerygma of Christ and feast on his daily bread found throughout liturgy because we should listen to people like Cardinal Timothy Dolan who is exceptionally astute (perhaps an understatement) to guide us on a regenerative rather than degenerative pathway towards universal attempts at salvation that broach a new decorum bridged by aliens to select chosen emissaries to bridle the fissions of repartee reserved for the forlorn that balk at ambition rather than relish a new era of seditious determination against the determinist fallacy and for the mental health of those coping with autodimplage and sheepish regrets and persnickety articles of remorse because all the world deserves our consolation and desperate attention rather than the trumpery of the circus masquerade of marauding agitprop which congeals into thrombosis of toxicity as the vast majority of Democrats refuse to even hear Trump speak when he is discussing discursive solutions to enigmatic quagmires,for, if more people listened to Trump they would be disabused by the specious claims of his misogyny and white allegiances because his candor is brilliant and despite the prominent advocacy of Biden who has considerable prestige in my memory, we deserve a bipartisan syncretism that unites the world and unifies the country away from the swerve of salacious mythos and towards a rambunctious magpiety of solidarity against the secular humanism of a defunct piety to Marxist feminism which is a crudenzy among the awakened men around the world increasingly alienated by the hackencrude of wednongue illiteracy even trumpeted by the vanguard as panacea when it is a comestible form of poison. We need visionary unity where there was once toxic divisive balkanization of exclaves of limited foresight clashing with new wave awakening to the persecution of illumination itself for not a rigid hierarchy but a flexible structure of inclusion that adjusts to cultural expectancy and modifies the traindeque that strands many in institutionalized poverty especially in Latin America and India and obviously Africa too. The stegophilists of language should herald the aubade of the chavish of redintegration over the squawk of din of squabbles of internecine redacted revisionism beleaguering our lyceums with toxic agitprop even at the highest institutions of learning who balk often at the recycled auditorium of useful thought because their venal tilt is complicit in squelching freedom of thought and our schools should open early so that zig-zag-zoom politics around feldtrounds who are eagerly outnumbered by the patrons who police thought become agentic not with outspoken treacheries but inseminations of intimation to hint at the spectral mystagogical reality we are all members of despite hurdles that beset the hemiteries of odalisques who seek inertia rather than mobilization. The ribald underminnow of transparency is a carcinogen of the rampant siege of Status Quo coarse hypocrisy for tentative flings with cadged cloyed saturnine professions of the landmines of atrocious miscarriage as I soldier on in the causes of the poor and the forlorn to become enriched by the glory that God delivers with munificence so that all might be enriched by the emanations of the true vine and in distaste of error I rebuke the armada of belittled armamentariums of the cantonment of deep-state breedbates boiling over potboiler frikmag that exists as a transcendent obscurantism flowering in decisive times to warp the contextual footprint of a life served in the service of all the oppressed people as a kind of Moses figure raised by the elite and fighting for the criminally oppressed and the ****** of mediagenic hyperbole is dissatisfied by my glowering spectacles because they dismount from the equipoise of the righteous gallop towards ecumenical solidarity at untimely punctuations of juncture superseding the flictions of frikmag dethroning my righteous valor and provident sanctanimity to prowl like predatory wolves the fathers of the casuistry of mendaciloquence to accentuate the stridor of inopportune squalor of the selachostomous regimes of teetotaler totalitarian freebooters who prevent bootstraps from manufacture as they gradgrind the world into ergonomic insufficiency while I provide a Kamacho-like galvanization to the broader world that favors the consanguinity of all animate sentience to the aboriginal vine of the universe that plays with the toyed cadge of oppositive support but lends credence to a more evolved view than the crudity of encapsulated travesties inserted with jaundice against the lyceum of freedom of thought and the celerity of headless horseman galloping in partial interregnum to crown the strobic stridor of the stiver of the steven of contarianism engineered for walloped ringleaders of the renegades of heresiarch sedition in their odalisque oaths to Pagan dieties carved from the sapwood of gullible Illuminati naivety that professes allegiance to the worst whangam ever invented Baphomet and his faked cronies of ewnastique free-for-all diminutive crags in the renown of dawning light becoming cagey struthious structuralism embedded in sclerotic wasms of the wanhope of a nullified message becoming a sacred creed to the attentive while the lilt of the otiose drawl in serpentine convolution a ribald pleonasm of circular circumlocution that provides locomotive linearity rather than leapfrogged slogmarches into the province of the territorial alignment of kinship against the partisan hollertrap and the stigmatophilia of obsessive persnickety popinjay beadledom the last stronghold of the rickety resistence to this Saturday interregnum which presides over the better part of the intelligentsia if not the common pedestrian parlance because hortatory weights cannot be described in any other way than metagnostic flickers of Yellow Submarine vandalism of a pristine living animation of the humane spirit that prizes the plight of the poor and the blarney and blench of unjust opprobrium faced by the institutionalized bailiwick of flictions of gammadion gallionic posture when in fact they register as seismic entities engraved upon my Christian conscience that strictly welcomes the emigrants to truth from whatever consecrated virtue they originate from because all are capable of the same light and the same compassion of a beatified humanity rather than the relish of deep-state castophrenia which belies its own ribald gay mockery on live TV as not a single twinge of ****** attraction overtakes me in matriotic sardanapalian effrontery of a hollow but sadly hallowed vainglory of the hierodules that bury the coffers of patriotism in a sad LGBTQ graveyard of landmines that demonstrate a complete disregard of the nuclear family and should be decried as an outcry against redefined Christianity bolted to unshakable irrefragable beliefs in the constitution of man and women wed together in one monogamous flesh with the occasional cuddle of close tithes to the ******* of friendship as the slavery of sin in Leviticus 20:13 falls to the wayside because this patriotic lewdness is a vapid fatuous derangement that is a new low for the United States attempt to inoculate China from religious accord with the broader world and should be seen as a Chinese maskirovka worthy of the heaviest disdain and I will disavow America if it continues to bandy the tripwires of Chinese boondoggles under the American banner and pretend its pretense isn’t lagging under its own bletcherous abecedarian elementary fallacy of psychobabble oblivion of dark saturnine brusque termagants of tatterdemalion cloaks of the selfsame illusion of a desperation of China to wreck the United States economy and inseminate Florida, Arizona and Texas especially with the Coronavirus to swing the election in Biden’s favor with or without US Complicity to expedite the course of a virus which sees no resurgence in any other civilized country in the world while the heroic Russians, Germans, Israelis, French, British and true American Christians banish the barristers of bad taste as an acerbic poison on the wellsprings of a flagitious flag I would kneel for in the knells of disgrace if the pompous and completely inoculated missives of Buttigieg ******* continue to roam shepherded by deep state elitism to wreck the opportune moment of religious revival for petty reasons of chryselephantine gambit and gimcrack for institutionalized poverty which my ambition is to heal completely by sacerdotal deeds and consecrated prayers in the Lord whose peace surpasses the temporal despair of senectitude and comforts the grievances of the aggrieved because Galatians 6:7 is no more true than the fatuous display of muscular idiots waving American flags for turpitude rather than flogging very perverse Gay men in the streets which might be a more fitting outcome even though I must remove the plank in my own eyes first to see the irony of the detested. The doytin is no longer misguided by the nanciful derision of the vociferous clangor of the venal Gates mafia militia wrecking ball vaccination Bezos crew in Medina which is a mettle I can’t match when you own every citizen in the world in a few square miles of nesiote territory the denizens of conquest besieging religious sanctity with profane outbursts of corruptible linchpins on the public lynch of the strepsis of periblebsis that vitiates commonwealths of supreme sputtering regimented clairvoyant superlative alabaster wealth of the isangelous protectorate of the supreme God that supervises his careworn flock into the storge against the scourge of prosodemic stigma stained in bleeding heart liberal bathed tears of pseudoautochiria of Jim Morrison glaring in the face of the triads that Killed Him in the French Connection ******* of 71’ that outnumbered his hobohemia of loyal jewish bohemians livid in the rhapsody of nurture rather than enfeebled by the unfurled destiny of the Soul Kitchen he foresaw to his own pitiable demise at probably the hands of strangulation because no autopsy was performed. Although repetitive Transparent is a real anthem for oracular mystagogical transcendence a mandatory hymn for the ryseolagnus of the poetic verve of a new wave swooning the cordial progressive of atmospheric oneness with the primordial vine and the vintners that congregate on populated soil to feed a desolate destitution of synoecy or synaesthesis in the syncretic rhapsody of the subfocal ageotropic plenilune yet saturnine lugubrious toil of those that shovel through the albatross of ewnastique recapitulation to the same tired “Its got what plants crave, it’s got electrolytes” wernaggle of the hopelessly dismal inkburch of illiteracy crawling like a Hyacinth House on a vacant graveyard turf guarding the legionaires of rapid-fire zig-zags through a serpentine curvature of the ligaments of fabricated space warped through prismatic lenses of aperspectival time aspiring for ventriloquial enamored rapture upon Earthly parallax with tapestries of refulgent cascading wandering wonder that meditates its own lucubration with careworn tutelage against the wasms of dying oleaginous swelters of redshort opportunistic vultures swooping with Raven’s claws against the odometer of viewership surpassing records in unspeakable wisdom that crowds out the crambazzle toonardical wreffelaxity of the tiresome nuisance of ornery brawn muscled into a formidable triage in vengeance for Jim Morrison’s scripted eviction from Earth either by poisoned ****** or by  Asphyxiation by the French Connection avenging RFK and the cultural revolutions of 67’ in Haight Ashbury and the widespread percolation of treacheries fathomed to the most obvious degree in showmanship that it bristled as an affront so severe that even the patronage of Paris wasn’t immune to infiltration. His threnodies will always be sung with Triumph that the hallowed day of a monumental soul eluding the darkness of purgatory into the welcoming aborning light of the noontide progeny of eternal ataraxia awaited him in the stagecraft tub of blasphemy bellowing ratcheted warnings that not even the palatine grasp of a potentially divine being was inoculated from the deep dark chasm of nefarious skullduggery for boasting so widely and openly of his professed foresight to glamorous to be hidden as the beacon of virtuosity that galvanized a generation to flout the  futtocks of a keelhauled vision of sanitized purblind mortality that the fear of death rarely crossed the mind of the greatest fearless poet of an entire epoch that we may pray that Jim Morrison feasts in Heaven atoned for his sins and is at peace with God now. The substratose congeniality of marginalia on the outskirts of pederasty in cultural miscarriage owned by hierodules boundless in their lurid debaucheries that they might be remanded for being custodians of hostage to a prolific nescience  reaffirming their dying posture in the extinction of sardanapalian coverthrow of repcrevel camorras of ladronism and dacoitage always cauponate in imbibed throes of lewd AstroTurf outrecuidance glowering at sanctity with a bereaved psychobabble divorced from the purebred empiricism of true giants of industry that are almost insuperable in their extortion that their darkness in deeds of Kobe Bryants assassination do not go unpunished at least in Los Angeles. His untimely death as with many others registered on the Richter Scale because Come Clean perverts from Kansas City wanted San Francisco to win to clean the mops of janitorial revenge of the subturbary rickety foundations of a flailing moral compass so wicked in arbitrage that no subreption undetected would flourish among capernoited vigilantes of poached titanism and illuminism scarring the vestiges of enigmatic encroachment upon untouchables daring the frights of the Living Daylights of scurrilous rebukes so scathing in their menacing depiction of negligent bromides of token sacrilege and scarred sacrifice of a scarecrow example of how the prosodemic scourge of befuddled turgid pristine transmogrified heralds scampered away with pseudoautochiria that afflicted Jimi Hendrix suspiciously as well. My support is behind the justice warriors aggrieved by the Beirut explosion because they deserve a vindictive outcome that quells the quislings of atrocity of the popinjay beadledom of the unspeakable tremors of seismotic popples of unrest warranted in Lebanon the homeland of Keanu Reeves a saint among men for his peerless grace and agraceries of the smog of myth evanescence becoming perdurable swings of the humdingers of berated jaundice becoming the prerogative of the revenge of a city leveled to the ground by suspicious skullduggery and I am surprised they lay dormant for this long in their protracted grievance over the ghoulish frights of one of the most unheralded major events in recent memory. We need to highlight the plight of Lebanon so that world leaders are frightened even of intimidated people tranquilized by terror rather than enlivened by the propriety of redacted rejoinders that serve the ulterior mission of a Titanic bravery that never sinks beneath the sumptuary treacle of grombang grambazzle and supercherie of the supercalendar of poignant repined repose derailing an emolument to ecumenical solidarity. Lets highlight Lebanon as an inexcusable trespass worthy of some mighty reckoning if not a riveted war but at the very least a devastated twinge of outrage.
Obscuritate rerum verba saepè obscurantur.
GERVASIUS TILBERIENSIS.


Amis, ne creusez pas vos chères rêveries ;
Ne fouillez pas le sol de vos plaines fleuries ;
Et quand s'offre à vos yeux un océan qui dort,
Nagez à la surface ou jouez sur le bord.
Car la pensée est sombre ! Une pente insensible
Va du monde réel à la sphère invisible ;
La spirale est profonde, et quand on y descend,
Sans cesse se prolonge et va s'élargissant,
Et pour avoir touché quelque énigme fatale,
De ce voyage obscur souvent on revient pâle !

L'autre jour, il venait de pleuvoir, car l'été,
Cette année, est de bise et de pluie attristé,
Et le beau mois de mai dont le rayon nous leurre,
Prend le masque d'avril qui sourit et qui pleure.
J'avais levé le store aux gothiques couleurs.
Je regardais au **** les arbres et les fleurs.
Le soleil se jouait sur la pelouse verte
Dans les gouttes de pluie, et ma fenêtre ouverte
Apportait du jardin à mon esprit heureux
Un bruit d'enfants joueurs et d'oiseaux amoureux.

Paris, les grands ormeaux, maison, dôme, chaumière,
Tout flottait à mes yeux dans la riche lumière
De cet astre de mai dont le rayon charmant
Au bout de tout brin d'herbe allume un diamant !
Je me laissais aller à ces trois harmonies,
Printemps, matin, enfance, en ma retraite unies ;
La Seine, ainsi que moi, laissait son flot vermeil
Suivre nonchalamment sa pente, et le soleil
Faisait évaporer à la fois sur les grèves
L'eau du fleuve en brouillards et ma pensée en rêves !

Alors, dans mon esprit, je vis autour de moi
Mes amis, non confus, mais tels que je les vois
Quand ils viennent le soir, troupe grave et fidèle,
Vous avec vos pinceaux dont la pointe étincelle,
Vous, laissant échapper vos vers au vol ardent,
Et nous tous écoutant en cercle, ou regardant.
Ils étaient bien là tous, je voyais leurs visages,
Tous, même les absents qui font de longs voyages.
Puis tous ceux qui sont morts vinrent après ceux-ci,
Avec l'air qu'ils avaient quand ils vivaient aussi.
Quand j'eus, quelques instants, des yeux de ma pensée,
Contemplé leur famille à mon foyer pressée,
Je vis trembler leurs traits confus, et par degrés
Pâlir en s'effaçant leurs fronts décolorés,
Et tous, comme un ruisseau qui dans un lac s'écoule,
Se perdre autour de moi dans une immense foule.

Foule sans nom ! chaos ! des voix, des yeux, des pas.
Ceux qu'on n'a jamais vus, ceux qu'on ne connaît pas.
Tous les vivants ! - cités bourdonnant aux oreilles
Plus qu'un bois d'Amérique ou des ruches d'abeilles,
Caravanes campant sur le désert en feu,
Matelots dispersés sur l'océan de Dieu,
Et, comme un pont hardi sur l'onde qui chavire,
Jetant d'un monde à l'autre un sillon de navire,
Ainsi que l'araignée entre deux chênes verts
Jette un fil argenté qui flotte dans les airs !

Les deux pôles ! le monde entier ! la mer, la terre,
Alpes aux fronts de neige, Etnas au noir cratère,
Tout à la fois, automne, été, printemps, hiver,
Les vallons descendant de la terre à la mer
Et s'y changeant en golfe, et des mers aux campagnes
Les caps épanouis en chaînes de montagnes,
Et les grands continents, brumeux, verts ou dorés,
Par les grands océans sans cesse dévorés,
Tout, comme un paysage en une chambre noire
Se réfléchit avec ses rivières de moire,
Ses passants, ses brouillards flottant comme un duvet,
Tout dans mon esprit sombre allait, marchait, vivait !
Alors, en attachant, toujours plus attentives,
Ma pensée et ma vue aux mille perspectives
Que le souffle du vent ou le pas des saisons
M'ouvrait à tous moments dans tous les horizons,
Je vis soudain surgir, parfois du sein des ondes,
A côté des cités vivantes des deux mondes,
D'autres villes aux fronts étranges, inouïs,
Sépulcres ruinés des temps évanouis,
Pleines d'entassements, de tours, de pyramides,
Baignant leurs pieds aux mers, leur tête aux cieux humides.

Quelques-unes sortaient de dessous des cités
Où les vivants encor bruissent agités,
Et des siècles passés jusqu'à l'âge où nous sommes
Je pus compter ainsi trois étages de Romes.
Et tandis qu'élevant leurs inquiètes voix,
Les cités des vivants résonnaient à la fois
Des murmures du peuple ou du pas des armées,
Ces villes du passé, muettes et fermées,
Sans fumée à leurs toits, sans rumeurs dans leurs seins,
Se taisaient, et semblaient des ruches sans essaims.
J'attendais. Un grand bruit se fit. Les races mortes
De ces villes en deuil vinrent ouvrir les portes,
Et je les vis marcher ainsi que les vivants,
Et jeter seulement plus de poussière aux vents.
Alors, tours, aqueducs, pyramides, colonnes,
Je vis l'intérieur des vieilles Babylones,
Les Carthages, les Tyrs, les Thèbes, les Sions,
D'où sans cesse sortaient des générations.

Ainsi j'embrassais tout : et la terre, et Cybèle ;
La face antique auprès de la face nouvelle ;
Le passé, le présent ; les vivants et les morts ;
Le genre humain complet comme au jour du remords.
Tout parlait à la fois, tout se faisait comprendre,
Le pélage d'Orphée et l'étrusque d'Évandre,
Les runes d'Irmensul, le sphinx égyptien,
La voix du nouveau monde aussi vieux que l'ancien.

Or, ce que je voyais, je doute que je puisse
Vous le peindre : c'était comme un grand édifice
Formé d'entassements de siècles et de lieux ;
On n'en pouvait trouver les bords ni les milieux ;
A toutes les hauteurs, nations, peuples, races,
Mille ouvriers humains, laissant partout leurs traces,
Travaillaient nuit et jour, montant, croisant leurs pas,
Parlant chacun leur langue et ne s'entendant pas ;
Et moi je parcourais, cherchant qui me réponde,
De degrés en degrés cette Babel du monde.

La nuit avec la foule, en ce rêve hideux,
Venait, s'épaississant ensemble toutes deux,
Et, dans ces régions que nul regard ne sonde,
Plus l'homme était nombreux, plus l'ombre était profonde.
Tout devenait douteux et vague, seulement
Un souffle qui passait de moment en moment,
Comme pour me montrer l'immense fourmilière,
Ouvrait dans l'ombre au **** des vallons de lumière,
Ainsi qu'un coup de vent fait sur les flots troublés
Blanchir l'écume, ou creuse une onde dans les blés.

Bientôt autour de moi les ténèbres s'accrurent,
L'horizon se perdit, les formes disparurent,
Et l'homme avec la chose et l'être avec l'esprit
Flottèrent à mon souffle, et le frisson me prit.
J'étais seul. Tout fuyait. L'étendue était sombre.
Je voyais seulement au ****, à travers l'ombre,
Comme d'un océan les flots noirs et pressés,
Dans l'espace et le temps les nombres entassés !

Oh ! cette double mer du temps et de l'espace
Où le navire humain toujours passe et repasse,
Je voulus la sonder, je voulus en toucher
Le sable, y regarder, y fouiller, y chercher,
Pour vous en rapporter quelque richesse étrange,
Et dire si son lit est de roche ou de fange.
Mon esprit plongea donc sous ce flot inconnu,
Au profond de l'abîme il nagea seul et nu,
Toujours de l'ineffable allant à l'invisible...
Soudain il s'en revint avec un cri terrible,
Ébloui, haletant, stupide, épouvanté,
Car il avait au fond trouvé l'éternité.

Mai 1830.
Ma muse est un esprit inclassable,
Grouillant et bigarré, une matrone
Sans trône et sans couronne,
Provocante et tumultueuse
Hors académie
Hors norme
Haute en couleur
Sempiternellement décalée
Elle danse sa rumba folle
Et distille ses petites gâteries
Contre vents et marées
A contre-courant
Des us et des coutumes .
Et quand je dis "Moteur !"
Ma Dame ne joue pas, elle ne feint pas
Elle ne pose pas :
Mon étoile s'endort en tremblant
Lumineuse et transparente,
Et j 'essaie de la peindre telle quelle,
Imparfaite et mortelle en aquarelle
Je joue avec la quantité de l 'eau et les pigments
Mais l 'esprit fantasque de ma muse
Fait souffler le chaud et le froid.
Et pour me figurer sur ma palette
Toute sa verve satirique et pamphlétaire
J 'ai beau essayer le bleu Winsor et le rouge indien
Alterner le sienne naturel et brûlé,
L'auréoline avec un peu de garance rose,
Le bleu de cobalt avec un brun Van Dyck,
Le rouge cadmium, l 'auréoline et le vert Winsor,
L 'auréoline, le bleu de cobalt et le rouge indien,
L 'auréoline, le cramoisi d'alizarine et le vert émeraude,
Aucun de ces mélanges de base orange ne m'inonde de la transe
De la couleur chair de son esprit brut,
Métamorphose ambulante
Libre et éruptive, enragée,
Diverse et multiple, engagée
Aux limites de la bienséance et de la bien-pensance.
Et à défaut de portrait politiquement correct
Je me délecte de sa cape bleu-majorelle
Grinçante et jubilatoire
Cousue de joie, morgue et amour.
Chair est la couleur de l 'esprit brut de ma muse apatride
Quand elle dort, elle est aux anges
Et les rêves funambules forment sa cour et entonnent
En jouissant doucement leur ballet équestre.
Paul d'Aubin Nov 2015
Sonnets pour treize  amis Toulousains  

Sonnet pour l’ami Alain  

Il est malin et combatif,
Autant qu’un malin chat rétif,
C’est Alain le beau mécano,
Exilé par la poste au tri.

Avec Nicole, quel beau tapage,
Car il provoque non sans ravages
Quand il en a marre du trop plein
A naviguer il est enclin.

Alain, Alain, tu aimes le filin
Toi qui es un fier mécano,  
A la conscience écolo.

Alain, Alain, tu vas finir  
Par les faire devenir «cabourds [1]»,  
Aux petits chefs à l’esprit lourd.
Paul     Aubin


Sonnet pour l’ami Bernard
  
Cheveux cendrés, yeux noirs profonds
Bernard, surplombe de son balcon.
Son esprit vif est aiguisé
Comme silex entrechoqués.

Sous son sérieux luit un grand cœur
D’humaniste chassant le malheur.
Très attentif à ses amis,
Il rayonne par son l’esprit.

Bernard, Bernard, tu es si sérieux,
Mais c’est aussi ton talisman
Qui pour tes amis est précieux.

Bernard, Bernard, tu es généreux,
Avec ce zeste de passion,  
Qui réchauffe comme un brandon.
Paul     Aubin

Sonnet pour l’ami Christian  

Sous l’apparence de sérieux  
Par ses lunettes un peu masqué.
C’est un poète inspiré,
Et un conférencier prisé.

Dans Toulouse il se promène  
Aventurier en son domaine.
Comme perdu dans la pampa
Des lettres,   il a la maestria

Christian, Christian, tu es poète,
Et ta poésie tu la vis.
Cette qualité est si rare.

Christian, Christian, tu es lunaire.
Dans les planètes tu sais aller
En parcourant Toulouse à pied.
Paul d’   Aubin

Sonnet pour l’ami José
  
Le crâne un peu dégarni
Dans son regard, un incendie.
Vif, mobile et électrisé,
Il semble toujours aux aguets.

Des « hidalgos » des temps jadis
Il a le verbe et l’allure.
Il donne parfois le tournis,
Mais il possède un cœur pur.

José, José, tu as horreur,
De l’injustice et du mépris,
C’est aussi ce qui fait ton prix.

José, José, tu es un roc
Un mousquetaire en Languedoc
Un homme qui sait résister.
Paul  d’   Aubin

Sonnet pour l’ami  Jean-Pierre  

Subtil et sage, jamais hautain,
C’est Jean-Pierre,  le Toulousain,
qui de son quartier, Roseraie
apparaît détenir les clefs.

Pensée précise d’analyste,  
Il  est savant et optimiste,
Épicurien en liberté,
magie d’  intellectualité.

Jean-Pierre, Jean-Pierre, tu es plus subtil,
Que l’écureuil au frais babil,  
Et pour cela tu nous fascines.

Jean-Pierre, Jean-Pierre, tu es trop sage,
C’est pour cela que tu es mon ami
A cavalcader mes folies.
Paul  d’   Aubin

Sonnet pour l’ami Henry  

Henry  est un fougueux audois  
de la variété qui combat.
Dans ses yeux flamboie l’âpre alcool,
du tempérament espagnol.

Henry est un fidèle  ami
Mais en «section» comme «Aramits».
dans tous  les  recoins,  il frétille,
comme dans les torrents l’anguille.

Henry,  Henry, tu es bouillant
Et  te moques  des cheveux gris,
Sans toi même être prémuni.

Henry,  Henry, tu t’ingénies  
A transformer  ce monde gris
dans notre   époque de clinquant.
Paul   d’  Aubin

Sonnet pour l’ami Olivier  

Olivier l’informaticien    
à   un viking me fait penser.
Il aime d’ailleurs les fest noz,
Et  boit la bière autant qu’on ose

Olivier, roux comme  un flamand  
arpente Toulouse, à grand pas
avec cet  air énigmatique
qui nous le rend si sympathique

Olivier, tu es bretteur
dans le monde informatique,  
Tu gardes  un côté sorcier.

Olivier, tu as un grand cœur,
Tu réponds toujours, je suis là,  
Pour nous tirer de l’embarras.
Paul  d’   Aubin


Sonnet pour l’ami  Philippe  

Cheveux  de geai, les yeux luisants
Voici, Philippe le toulousain.
de l’ «Arsenal» à «Saint Sernin»
Il vous  salut de son allant.

Il est cordial et enjoué,
mais son esprit est aux aguets.
C’est en fait un vrai militant,
traçant sa   vie en se battant.

Philippe, Philippe, tu es partout,
Avec tes gestes du Midi
qui te valent  bien   des  amis.

Philippe, Philippe, tu es batailleur,
Et  ta voix chaude est ton atout,  
Dans notre  Toulouse frondeur.
Paul   d’  Aubin


Sonnet pour l’ami Pierre
  
Pierre est un juriste fin
Qui ne se prend pas au sérieux.
Et sait garder  la tête froide,
Face aux embûches et aux fâcheux.

Surtout, Pierre est humaniste
Et sait d’un sourire allumer.
le cœur  humains et rigoler,
Il doit être un peu artiste.

Pierre,  Pierre, tu es indulgent,
Mais tu as aussi un grand talent,
De convaincre et puis d’enseigner.

Pierre,  Pierre, tu manquerais
A l’ambiance du Tribunal
Quittant le «vaisseau amiral».
Paul  d’   Aubin

Sonnet pour l’ami Pierre-Yves    

Pierre-Yves est fin comme un lapin
mais c’est un si  gentil goupil,
à l’œil vif,  au regard malin;
en plus pense  européen.

Pierre-Yves est un fils d’historien,  
qui goûte  à la philosophe,
usant des plaisirs de la vie
en prisant le bon vin, aussi.

Pierre-Yves,   tu les connais bien,
tous nos notables toulousains,

Pierre-Yves,   tu nous as fait tant rire,
En parlant gaiement  des «pingouins»,
du Capitole,  avec ses  oies.
Paul  d’   Aubin


Sonnet pour l’ami  Rémy    
De son haut front, il bat le vent,
Son bras pointé, comme l’espoir,
C’est notre, Rémy, l’occitan,
Vigoureux comme un « coup à boire ».

De sa chemise rouge vêtue,
Il harangue tel un  Jaurès,
dans les amphis et dans les rues,
pour la belle Clio, sa déesse.

Olivier, Olivier,  ami  
Dans un bagad tu as ta place,  
Mais à Toulouse, on ne connait pas.

Rémy, Rémy, ils ne t’ont pas
Car tout Président  qu’ils t’ont fait,  
Tu gardes en toi, ta liberté.
Paul  d’   Aubin

Sonnet pour l’ami Sylvain    

Sylvain est un perpignanais
mais plutôt secret qu’enjoué.
N’allez pas croire cependant,
qu’il  vous serait indifférent.

Sylvain,   a aussi le talent  
de savoir diriger les gens,
simple, précis et amical,
il pourrait être cardinal.

Sylvain,   Sylvain,    tu es très fin
et dans la «com..» est ton destin,
sans être en rien superficiel.

Sylvain,   Sylvain,    tu es en  recherche
d’une excellence  que tu as.
Il faut que tu la prennes en toi.
Paul  d’   Aubin

Sonnet pour l’ami Toinou    

Tonnerre et bruits, rires et paris,
«Toinou » est fils de l’Oranie,
Quand sur Toulouse, il mit le cap,
On le vit,   entre houle et ressacs.

Dans la cité «Deromedi»
Au Mirail ou à Jolimont,
Emporté par un hourvari
On le connaît tel le « loup gris ».  

Toinou, Toinou, à la rescousse !
Dans la ville, y’a de la secousse!
Chez les «archis», dans les «amphis.»

Toinou, Toinou, encore un verre   !
Tu as oublié de te taire,
Et tes amis viennent tantôt.
Paul d’   Aubin
I


Mon Dieu m'a dit : Mon fils, il faut m'aimer. Tu vois

Mon flanc percé, mon cœur qui rayonne et qui saigne,

Et mes pieds offensés que Madeleine baigne

De larmes, et mes bras douloureux sous le poids


De tes péchés, et mes mains ! Et tu vois la croix,

Tu vois les clous, le fiel, l'éponge et tout t'enseigne

À n'aimer, en ce monde où la chair règne.

Que ma Chair et mon Sang, ma parole et ma voix.


Ne t'ai-je pas aimé jusqu'à la mort moi-même,

Mon frère en mon Père, ô mon fils en l'Esprit,

Et n'ai-je pas souffert, comme c'était écrit ?


N'ai-je pas sangloté ton angoisse suprême

Et n'ai-je pas sué la sueur de tes nuits,

Lamentable ami qui me cherches où je suis ? »


II


J'ai répondu : Seigneur, vous avez dit mon âme.

C'est vrai que je vous cherche et ne vous trouve pas.

Mais vous aimer ! Voyez comme je suis en bas,

Vous dont l'amour toujours monte comme la flamme.


Vous, la source de paix que toute soif réclame,

Hélas ! Voyez un peu mes tristes combats !

Oserai-je adorer la trace de vos pas,

Sur ces genoux saignants d'un rampement infâme ?


Et pourtant je vous cherche en longs tâtonnements,

Je voudrais que votre ombre au moins vêtît ma houle,

Mais vous n'avez pas d'ombre, ô vous dont l'amour monte,


Ô vous, fontaine calme, amère aux seuls amants

De leur damnation, ô vous toute lumière

Sauf aux yeux dont un lourd baiser tient la paupière !


III


- Il faut m'aimer ! Je suis l'universel Baiser,

Je suis cette paupière et je suis cette lèvre

Dont tu parles, ô cher malade, et cette fièvre

Qui t'agite, c'est moi toujours ! il faut oser


M'aimer ! Oui, mon amour monte sans biaiser

Jusqu'où ne grimpe pas ton pauvre amour de chèvre,

Et t'emportera, comme un aigle vole un lièvre,

Vers des serpolets qu'un ciel cher vient arroser.


Ô ma nuit claire ! Ô tes yeux dans mon clair de lune !

Ô ce lit de lumière et d'eau parmi la brune !

Toute celle innocence et tout ce reposoir !


Aime-moi ! Ces deux mots sont mes verbes suprêmes,

Car étant ton Dieu tout-puissant, Je peux vouloir,

Mais je ne veux d'abord que pouvoir que tu m'aimes.


IV


- Seigneur, c'est trop ? Vraiment je n'ose. Aimer qui ? Vous ?

Oh ! non ! Je tremble et n'ose. Oh ! vous aimer je n'ose,

Je ne veux pas ! Je suis indigne. Vous, la Rose

Immense des purs vents de l'Amour, ô Vous, tous


Les cœurs des saints, ô vous qui fûtes le Jaloux

D'Israël, Vous, la chaste abeille qui se pose

Sur la seule fleur d'une innocence mi-close.

Quoi, moi, moi, pouvoir Vous aimer. Êtes-vous fous


Père, Fils, Esprit ? Moi, ce pécheur-ci, ce lâche,

Ce superbe, qui fait le mal comme sa tâche

Et n'a dans tous ses sens, odorat, toucher, goût.


Vue, ouïe, et dans tout son être - hélas ! dans tout

Son espoir et dans tout son remords que l'extase

D'une caresse où le seul vieil Adam s'embrase ?


V


- Il faut m'aimer. Je suis ces Fous que tu nommais,

Je suis l'Adam nouveau qui mange le vieil homme,

Ta Rome, ton Paris, ta Sparte et ta Sodome,

Comme un pauvre rué parmi d'horribles mets.


Mon amour est le feu qui dévore à jamais

Toute chair insensée, et l'évaporé comme

Un parfum, - et c'est le déluge qui consomme

En son Ilot tout mauvais germe que je semais.


Afin qu'un jour la Croix où je meurs fût dressée

Et que par un miracle effrayant de bonté

Je t'eusse un jour à moi, frémissant et dompté.


Aime. Sors de ta nuit. Aime. C'est ma pensée

De toute éternité, pauvre âme délaissée,

Que tu dusses m'aimer, moi seul qui suis resté !


VI


- Seigneur, j'ai peur. Mon âme en moi tressaille toute.

Je vois, je sens qu'il faut vous aimer. Mais comment

Moi, ceci, me ferais-je, ô mon Dieu, votre amant,

Ô Justice que la vertu des bons redoute ?


Oui, comment ? Car voici que s'ébranle la voûte

Où mon cœur creusait son ensevelissement

Et que je sens fluer à moi le firmament,

Et je vous dis : de vous à moi quelle est la route ?


Tendez-moi votre main, que je puisse lever

Cette chair accroupie et cet esprit malade.

Mais recevoir jamais la céleste accolade.


Est-ce possible ? Un jour, pouvoir la retrouver

Dans votre sein, sur votre cœur qui fut le nôtre,

La place où reposa la tête de l'apôtre ?


VII


- Certes, si tu le veux mériter, mon fils, oui,

Et voici. Laisse aller l'ignorance indécise

De ton cœur vers les bras ouverts de mon Église,

Comme la guêpe vole au lis épanoui.


Approche-toi de mon oreille. Épanches-y

L'humiliation d'une brave franchise.

Dis-moi tout sans un mot d'orgueil ou de reprise

Et m'offre le bouquet d'un repentir choisi.


Puis franchement et simplement viens à ma table.

Et je t'y bénirai d'un repas délectable

Auquel l'ange n'aura lui-même qu'assisté,


Et tu boiras le Vin de la vigne immuable,

Dont la force, dont la douceur, dont la bonté

Feront germer ton sang à l'immortalité.


- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


Puis, va ! Garde une foi modeste en ce mystère

D'amour par quoi je suis ta chair et ta raison,

Et surtout reviens très souvent dans ma maison,

Pour y participer au Vin qui désaltère.


Au Pain sans qui la vie est une trahison,

Pour y prier mon Père et supplier ma Mère

Qu'il te soit accordé, dans l'exil de la terre,

D'être l'agneau sans cris qui donne sa toison.


D'être l'enfant vêtu de lin et d'innocence,

D'oublier ton pauvre amour-propre et ton essence,

Enfin, de devenir un peu semblable à moi


Qui fus, durant les jours d'Hérode et de Pilate

Et de Judas et de Pierre, pareil à toi

Pour souffrir et mourir d'une mort scélérate !


- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


Et pour récompenser ton zèle en ces devoirs

Si doux qu'ils sont encore d'ineffables délices,

Je te ferai goûter sur terre mes prémices,

La paix du cœur, l'amour d'être pauvre, et mes soirs -


Mystiques, quand l'esprit s'ouvre aux calmes espoirs

Et croit boire, suivant ma promesse, au Calice

Éternel, et qu'au ciel pieux la lune glisse,

Et que sonnent les angélus roses et noirs,


En attendant l'assomption dans ma lumière,

L'éveil sans fin dans ma charité coutumière,

La musique de mes louanges à jamais,


Et l'extase perpétuelle et la science.

Et d'être en moi parmi l'aimable irradiance

De tes souffrances, enfin miennes, que j'aimais !


VIII


- Ah ! Seigneur, qu'ai-je ? Hélas ! me voici tout en larmes

D'une joie extraordinaire : votre voix

Me fait comme du bien et du mal à la fois,

Et le mal et le bien, tout a les mêmes charmes.


Je ris, je pleure, et c'est comme un appel aux armes

D'un clairon pour des champs de bataille où je vois

Des anges bleus et blancs portés sur des pavois,

Et ce clairon m'enlève en de fières alarmes.


J'ai l'extase et j'ai la terreur d'être choisi.

Je suis indigne, mais je sais votre clémence.

Ah ! quel effort, mais quelle ardeur ! Et me voici


Plein d'une humble prière, encore qu'un trouble immense

Brouille l'espoir que votre voix me révéla,

Et j'aspire en tremblant.


IX


- Pauvre âme, c'est cela !

— The End —