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Victor Hugo  Jun 2017
Fantômes
I.

Hélas ! que j'en ai vu mourir de jeunes filles !
C'est le destin. Il faut une proie au trépas.
Il faut que l'herbe tombe au tranchant des faucilles ;
Il faut que dans le bal les folâtres quadrilles
Foulent des roses sous leurs pas.

Il faut que l'eau s'épuise à courir les vallées ;
Il faut que l'éclair brille, et brille peu d'instants,
Il faut qu'avril jaloux brûle de ses gelées
Le beau pommier, trop fier de ses fleurs étoilées,
Neige odorante du printemps.

Oui, c'est la vie. Après le jour, la nuit livide.
Après tout, le réveil, infernal ou divin.
Autour du grand banquet siège une foule avide ;
Mais bien des conviés laissent leur place vide.
Et se lèvent avant la fin.

II.

Que j'en ai vu mourir ! - L'une était rose et blanche ;
L'autre semblait ouïr de célestes accords ;
L'autre, faible, appuyait d'un bras son front qui penche,
Et, comme en s'envolant l'oiseau courbe la branche,
Son âme avait brisé son corps.

Une, pâle, égarée, en proie au noir délire,
Disait tout bas un nom dont nul ne se souvient ;
Une s'évanouit, comme un chant sur la lyre ;
Une autre en expirant avait le doux sourire
D'un jeune ange qui s'en revient.

Toutes fragiles fleurs, sitôt mortes que nées !
Alcyions engloutis avec leurs nids flottants !
Colombes, que le ciel au monde avait données !
Qui, de grâce, et d'enfance, et d'amour couronnées,
Comptaient leurs ans par les printemps !

Quoi, mortes ! quoi, déjà, sous la pierre couchées !
Quoi ! tant d'êtres charmants sans regard et sans voix !
Tant de flambeaux éteints ! tant de fleurs arrachées !...
Oh ! laissez-moi fouler les feuilles desséchées,
Et m'égarer au fond des bois !

Deux fantômes ! c'est là, quand je rêve dans l'ombre,
Qu'ils viennent tour à tour m'entendre et me parler.
Un jour douteux me montre et me cache leur nombre.
A travers les rameaux et le feuillage sombre
Je vois leurs yeux étinceler.

Mon âme est une sœur pour ces ombres si belles.
La vie et le tombeau pour nous n'ont plus de loi.
Tantôt j'aide leurs pas, tantôt je prends leurs ailes.
Vision ineffable où je suis mort comme elles,
Elles, vivantes comme moi !

Elles prêtent leur forme à toutes mes pensées.
Je les vois ! je les vois ! Elles me disent : Viens !
Puis autour d'un tombeau dansent entrelacées ;
Puis s'en vont lentement, par degrés éclipsées.
Alors je songe et me souviens...

III.

Une surtout. - Un ange, une jeune espagnole !
Blanches mains, sein gonflé de soupirs innocents,
Un œil noir, où luisaient des regards de créole,
Et ce charme inconnu, cette fraîche auréole
Qui couronne un front de quinze ans !

Non, ce n'est point d'amour qu'elle est morte : pour elle,
L'amour n'avait encor ni plaisirs ni combats ;
Rien ne faisait encor battre son cœur rebelle ;
Quand tous en la voyant s'écriaient : Qu'elle est belle !
Nul ne le lui disait tout bas.

Elle aimait trop le bal, c'est ce qui l'a tuée.
Le bal éblouissant ! le bal délicieux !
Sa cendre encor frémit, doucement remuée,
Quand, dans la nuit sereine, une blanche nuée
Danse autour du croissant des cieux.

Elle aimait trop le bal. - Quand venait une fête,
Elle y pensait trois jours, trois nuits elle en rêvait,
Et femmes, musiciens, danseurs que rien n'arrête,
Venaient, dans son sommeil, troublant sa jeune tête,
Rire et bruire à son chevet.

Puis c'étaient des bijoux, des colliers, des merveilles !
Des ceintures de moire aux ondoyants reflets ;
Des tissus plus légers que des ailes d'abeilles ;
Des festons, des rubans, à remplir des corbeilles ;
Des fleurs, à payer un palais !

La fête commencée, avec ses sœurs rieuses
Elle accourait, froissant l'éventail sous ses doigts,
Puis s'asseyait parmi les écharpes soyeuses,
Et son cœur éclatait en fanfares joyeuses,
Avec l'orchestre aux mille voix.

C'était plaisir de voir danser la jeune fille !
Sa basquine agitait ses paillettes d'azur ;
Ses grands yeux noirs brillaient sous la noire mantille.
Telle une double étoile au front des nuits scintille
Sous les plis d'un nuage obscur.

Tout en elle était danse, et rire, et folle joie.
Enfant ! - Nous l'admirions dans nos tristes loisirs ;
Car ce n'est point au bal que le cœur se déploie,
La centre y vole autour des tuniques de soie,
L'ennui sombre autour des plaisirs.

Mais elle, par la valse ou la ronde emportée,
Volait, et revenait, et ne respirait pas,
Et s'enivrait des sons de la flûte vantée,
Des fleurs, des lustres d'or, de la fête enchantée,
Du bruit des vois, du bruit des pas.

Quel bonheur de bondir, éperdue, en la foule,
De sentir par le bal ses sens multipliés,
Et de ne pas savoir si dans la nue on roule,
Si l'on chasse en fuyant la terre, ou si l'on foule
Un flot tournoyant sous ses pieds !

Mais hélas ! il fallait, quand l'aube était venue,
Partir, attendre au seuil le manteau de satin.
C'est alors que souvent la danseuse ingénue
Sentit en frissonnant sur son épaule nue
Glisser le souffle du matin.

Quels tristes lendemains laisse le bal folâtre !
Adieu parure, et danse, et rires enfantins !
Aux chansons succédait la toux opiniâtre,
Au plaisir rose et frais la fièvre au teint bleuâtre,
Aux yeux brillants les yeux éteints.

IV.

Elle est morte. - A quinze ans, belle, heureuse, adorée !
Morte au sortir d'un bal qui nous mit tous en deuil.
Morte, hélas ! et des bras d'une mère égarée
La mort aux froides mains la prit toute parée,
Pour l'endormir dans le cercueil.

Pour danser d'autres bals elle était encor prête,
Tant la mort fut pressée à prendre un corps si beau !
Et ces roses d'un jour qui couronnaient sa tête,
Qui s'épanouissaient la veille en une fête,
Se fanèrent dans un tombeau.

V.

Sa pauvre mère ! - hélas ! de son sort ignorante,
Avoir mis tant d'amour sur ce frêle roseau,
Et si longtemps veillé son enfance souffrante,
Et passé tant de nuits à l'endormir pleurante
Toute petite en son berceau !

A quoi bon ? - Maintenant la jeune trépassée,
Sous le plomb du cercueil, livide, en proie au ver,
Dort ; et si, dans la tombe où nous l'avons laissée,
Quelque fête des morts la réveille glacée,
Par une belle nuit d'hiver,

Un spectre au rire affreux à sa morne toilette
Préside au lieu de mère, et lui dit : Il est temps !
Et, glaçant d'un baiser sa lèvre violette,
Passe les doigts noueux de sa main de squelette
Sous ses cheveux longs et flottants.

Puis, tremblante, il la mène à la danse fatale,
Au chœur aérien dans l'ombre voltigeant ;
Et sur l'horizon gris la lune est large et pâle,
Et l'arc-en-ciel des nuits teint d'un reflet d'opale
Le nuage aux franges d'argent.

VI.

Vous toutes qu'à ses jeux le bal riant convie,
Pensez à l'espagnole éteinte sans retour,
Jeunes filles ! Joyeuse, et d'une main ravie,
Elle allait moissonnant les roses de la vie,
Beauté, plaisir, jeunesse, amour !

La pauvre enfant, de fête en fête promenée,
De ce bouquet charmant arrangeait les couleurs ;
Mais qu'elle a passé vite, hélas ! l'infortunée !
Ainsi qu'Ophélia par le fleuve entraînée,
Elle est morte en cueillant des fleurs !

Avril 1828.
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi,
questa morte che ci accompagna
dal mattino alla sera, insonne,
sorda, come un vecchio rimorso
o un vizio assurdo. I tuoi occhi
saranno una vana parola,
un grido taciuto, un silenzio.
Così li vedi ogni mattina
quando su te sola ti pieghi
nello specchio. O cara speranza,
quel giorno sapremo anche noi
che sei la vita e sei il nulla.
Per tutti la morte ha uno sguardo.
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi.
Sarà come smettere un vizio,
come vedere nello specchio
riemergere un viso morto,
come ascoltare un labbro chiuso.
Scenderemo nel gorgo muti.
Victor Marques May 2023
Nós somente vivemos sem nos aperceber,
Que temos vida depois de morrer.
A morte faz parte da caminhada,
A morte afinal não é nada...

Existe uma continuidade na nossa história,
Ficando no mundo a derrota,  a vitória.
Eu continuo eu,
Sem prejuízo do que é meu.
A morte nunca é nada comparada com o que tenho vivido,
Ressuscito com amor tudo que me amou com serenidade e sentido.
Nossa consciência permanente e inalterada,
Com a morte uma possibilidade à vida será dada.

Algo me faz acreditar que viverei eternamente,
Feito futuro, passado, presente.
A morte é apenas uma transformação,
Uma passagem para outra dimensão.
Nesta vida haja esperança, espiritualidade,
Misturada de amor pela humanidade.

Com  amor, verdade,  feito espírito da luz,
Me elevarei ao Céu  com Deus,  com Jesus.

Victor Marques
Deus, vida, alma ,morte
Hakikur Rahman Apr 2021
Intervalo entre vida e morte,
É a vida
Onde é o fim da vida
É a morte.

A vida é temporária,
A morte é eterna.

Ninguém tem controle sobre a vida
Não há absolutamente nenhum controle sobre a morte também.

No entanto, todo mundo está procurando o significado da vida
Tendo em mente o que acontecerá após a morte.
Dayanne Mendes  Sep 2018
A morte
Dayanne Mendes Sep 2018
Quando eu era pequena, eu via a morte, com uma capa preta e uma foice, e uma expressão melancólica no rosto, sombria por vezes, de quem já havia levado muitas vidas.
O peso, em suas vestes, das almas corrompidas, que não queriam partir, o sangue da sua foice, onde também haviam lágrimas de quem ficava.
Com o tempo, eu passei a ter medo dela.
A vi como má.
Injusta.
Insensível.
“Como pôde Dona Morte, levar aqueles que eu amava?” Eu perguntava.
Mas a morte é só uma passagem.
Eu demorei a entender.
A aceitar.
É como se a Dona Morte fosse uma guia turística, que vem nos buscar rumo às nossas férias eternas.
Ela vem, nos despimos de qualquer bagagem, a passagem, é a nossa vida. Esse é o preço.
E então embarcamos no trem.
Rumo ao desconhecido.
Mas ao eterno.
Suas unhas penetram os corações corrompidos. Me deixa rasgar você. Me deixa matar você. Ela aparece como um delírio. Me deixa provar o seu sangue. Me deixa comer você. Seu corpo alto e esguio. Sua pele feita de látex preto. Me deixa mutilar você. Sua pélvis curvada para frente e suas costas arqueadas para trás. Me deixa estuprar você. Sua longa calda que se projeta por vezes parecendo um pênis gigante. Me deixa destruir tudo o que você já construiu. Carne, eu quero carne. Seus olhos são como tontura. Sua língua é uma navalha. Seus cabelos fumaça tóxica. Matar, matar. Eu quero matar.

A rua está escura. Alguém se aproxima. Mate-o!!! Está passando ao meu lado. Não olhou, não olhou. Bata na cabeça dele! A faca! A faca! O sangue jorrando pela nuca. O corpo em convulsão dita o ritmo do gozo. Assim! Delícia!!! Quase!!! Está vindo!!! Ahhhhhhhh! O corpo inerte caído na rua. Me deixa dilacerar a carne. Me deixa rasgar a carne. Sangue, eu quero sangue! Me deixa provar. Minha faca corta freneticamente. A Avulvva está comendo. Está gostoso? Prove a carne!!!! Venha, prove.

A faca está no fundo do rio. As roupas estão queimando. O sangue já tinha secado. O fogo é atraente. Não é? Coloque sua mão no fogo! Vá, coloque! Isso eu não quero! Quer, eu sei que quer. Vamos, queime! Não vou! Ela está rindo de mim. Está me chamando de fraco. Merda, estou atrasado. Lavo meu corpo, o sangue escorrendo pelo ralo. A Avulvva está me olhando. Seus olhos são como tontura. Acho que vou vomitar! Que merda! Que nojo! Ela está rindo. Que merda... Sangue, eu quero matar! Me deixa matar! Hahahahahahaha.

Há um verme se alimentando das minhas entranhas, tomando o controle deste hospedeiro,  me fala aos ouvidos como a serpente sussurrou a Eva, provei o fruto proibido da carne crua, viva, sangrenta, provei o metálico sabor do líquido que jorra das artérias e nele me banhei, infinitamente gozei e a voz gritava ao mundo a ópera de sua ruína. Fui aos confins da lógica e ultrapassei a linha, nada significa nada, impulso: isso me faz existir.

Hoje quero amar a vida, quero que cantem os rouxinóis ao alvorecer, vou atravessar os sonhos encantados das noites de verão, gincanas e cirandas, CRIANCINHAS. Adoro criancinhas. Vinde a mim as criancinhas. Tão inocentes. Corpinhos tão pequenos. Tão macios... e cheirosos. A Avulvva gosta de crianças, ela gosta de machucar as crianças. Criança levada, cuidado cuidado que a Avulvva te pega, cuidado cuidado que a Avulvva te leva. Olá quem é o senhor? Eu sou um amiguinho e tem um lugar cheio de jogos e doces que eu posso te mostrar. É mesmo? É mesmo! Cuidado cuidado que a Avulvva te pega, cuidado cuidado que a Avulvva te leva. Carne de vitela é a mais suculenta, é porque o mundo ainda não corrompeu o filhote. A princípio  geralmente eles não entendem o que está acontecendo, mas depois... Depois é possível contemplar o pavor genuíno, um pavor que não sabe conscientemente o que está acontecendo, mas o impulso grita que é algo muito ruim, então eles berram e choram. A Avulvva sempre bebe as lágrimas primeiro, ela escorrega sua língua de navalha pelas bochechas até os olhos. Se farta das lágrimas, escorre o sangue, se farta de sangue, dilacera a carne, a carne é macia, delícia delícia, Avulvva te COME, cuidado cuidado.. As garras te apertam, você fica preso. Os olhos te fitam, você vê o medo. Cuidado cuidado, criança levada.

Já trepou com a morte? A morte tem os lábios frios, um hálito quase podre que se prolifera pelo corpo. Imóvel. Inanimada. A morte tem a boceta seca. O pau amolecido. E o cú cheio de bosta. Ó morte, amante perversa. Amante passiva e voraz. Me deixa provar a carne podre. Me deixa sugar o sangue frio. A Avulvva está vindo. Ela caminha velozmente. Ela é o trovão e a tempestade. Me deixa enfiar a cauda neste cú. Me deixa comer as fezes mortas. A Avulvva nunca se sacia. O horror pulsa em seus olhos de tontura. Me deixa brincar um pouquinho. Ela está quase sempre rindo. Suas gargalhadas perversas. Não há nada além de prazer. Nada além da maldade. Me deixa estuprar a morte.
Sonhei com a Avulvva ontem. Anteontem. E antes mais. Meu sonho é Avulvva. Ela é a voz que guia minhas visões. Terríveis. Maliciosas. Deliciosas. O que há além da carne? Se algum dia houve algo, já não existe mais . Ó Carne, és minha única e verdadeira deusa, a qual posso provar, a ti devoro toda minha paixão, a ti devoto todo meu rancor.
Elle ne connaissait ni l'orgueil ni la haine ;
Elle aimait ; elle était pauvre, simple et sereine ;
Souvent le pain qui manque abrégeait son repas.
Elle avait trois enfants, ce qui n'empêchait pas
Qu'elle ne se sentît mère de ceux qui souffrent.
Les noirs événements qui dans la nuit s'engouffrent,
Les flux et les reflux, les abîmes béants,
Les nains, sapant sans bruit l'ouvrage des géants,
Et tous nos malfaiteurs inconnus ou célèbres,
Ne l'épouvantaient point ; derrière ces ténèbres,
Elle apercevait Dieu construisant l'avenir.
Elle sentait sa foi sans cesse rajeunir
De la liberté sainte elle attisait les flammes
Elle s'inquiétait des enfants et des femmes ;
Elle disait, tendant la main aux travailleurs :
La vie est dure ici, mais sera bonne ailleurs.
Avançons ! - Elle allait, portant de l'un à l'autre
L'espérance ; c'était une espèce d'apôtre
Que Dieu, sur cette terre où nous gémissons tous,
Avait fait mère et femme afin qu'il fût plus doux ;
L'esprit le plus farouche aimait sa voix sincère.
Tendre, elle visitait, sous leur toit de misère,
Tous ceux que la famine ou la douleur abat,
Les malades pensifs, gisant sur leur grabat,
La mansarde où languit l'indigence morose ;
Quand, par hasard moins pauvre, elle avait quelque chose,
Elle le partageait à tous comme une sœur ;
Quand elle n'avait rien, elle donnait son cœur.
Calme et grande, elle aimait comme le soleil brille.
Le genre humain pour elle était une famille
Comme ses trois enfants étaient l'humanité.
Elle criait : progrès ! amour ! fraternité !
Elle ouvrait aux souffrants des horizons sublimes.

Quand Pauline Roland eut commis tous ces crimes,
Le sauveur de l'église et de l'ordre la prit
Et la mit en prison. Tranquille, elle sourit,
Car l'éponge de fiel plaît à ces lèvres pures.
Cinq mois, elle subit le contact des souillures,
L'oubli, le rire affreux du vice, les bourreaux,
Et le pain noir qu'on jette à travers les barreaux,
Edifiant la geôle au mal habituée,
Enseignant la voleuse et la prostituée.
Ces cinq mois écoulés, un soldat, un bandit,
Dont le nom souillerait ces vers, vint et lui dit
- Soumettez-vous sur l'heure au règne qui commence,
Reniez votre foi ; sinon, pas de clémence,
Lambessa ! choisissez. - Elle dit : Lambessa.
Le lendemain la grille en frémissant grinça,
Et l'on vit arriver un fourgon cellulaire.
- Ah ! voici Lambessa, dit-elle sans colère.
Elles étaient plusieurs qui souffraient pour le droit
Dans la même prison. Le fourgon trop étroit
Ne put les recevoir dans ses cloisons infâmes
Et l'on fit traverser tout Paris à ces femmes
Bras dessus bras dessous avec les argousins.
Ainsi que des voleurs et que des assassins,
Les sbires les frappaient de paroles bourrues.
S'il arrivait parfois que les passants des rues,
Surpris de voir mener ces femmes en troupeau,
S'approchaient et mettaient la main à leur chapeau,
L'argousin leur jetait des sourires obliques,
Et les passants fuyaient, disant : filles publiques !
Et Pauline Roland disait : courage, sœurs !
L'océan au bruit rauque, aux sombres épaisseurs,
Les emporta. Durant la rude traversée,
L'horizon était noir, la bise était glacée,
Sans l'ami qui soutient, sans la voix qui répond,
Elles tremblaient. La nuit, il pleuvait sur le pont
Pas de lit pour dormir, pas d'abri sous l'orage,
Et Pauline Roland criait : mes soeurs, courage !
Et les durs matelots pleuraient en les voyant.
On atteignit l'Afrique au rivage effrayant,
Les sables, les déserts qu'un ciel d'airain calcine,
Les rocs sans une source et sans une racine ;
L'Afrique, lieu d'horreur pour les plus résolus,
Terre au visage étrange où l'on ne se sent plus
Regardé par les yeux de la douce patrie.
Et Pauline Roland, souriante et meurtrie,
Dit aux femmes en pleurs : courage, c'est ici.
Et quand elle était seule, elle pleurait aussi.
Ses trois enfants ! **** d'elle ! Oh ! quelle angoisse amère !
Un jour, un des geôliers dit à la pauvre mère
Dans la casbah de Bône aux cachots étouffants :
Voulez-vous être libre et revoir vos enfants ?
Demandez grâce au prince. - Et cette femme forte
Dit : - J'irai les revoir lorsque je serai morte.
Alors sur la martyre, humble cœur indompté,
On épuisa la haine et la férocité.
Bagnes d'Afrique ! enfers qu'a sondés Ribeyrolles !
Oh ! la pitié sanglote et manque de paroles.
Une femme, une mère, un esprit ! ce fut là
Que malade, accablée et seule, on l'exila.
Le lit de camp, le froid et le chaud, la famine,
Le jour l'affreux soleil et la nuit la vermine,
Les verrous, le travail sans repos, les affronts,
Rien ne plia son âme ; elle disait : - Souffrons.
Souffrons comme Jésus, souffrons comme Socrate. -
Captive, on la traîna sur cette terre ingrate ;
Et, lasse, et quoiqu'un ciel torride l'écrasât,
On la faisait marcher à pied comme un forçat.
La fièvre la rongeait ; sombre, pâle, amaigrie,
Le soir elle tombait sur la paille pourrie,
Et de la France aux fers murmurait le doux nom.
On jeta cette femme au fond d'un cabanon.
Le mal brisait sa vie et grandissait son âme.
Grave, elle répétait : « Il est bon qu'une femme,
Dans cette servitude et cette lâcheté,
Meure pour la justice et pour la liberté. »
Voyant qu'elle râlait, sachant qu'ils rendront compte,
Les bourreaux eurent peur, ne pouvant avoir honte
Et l'homme de décembre abrégea son exil.
« Puisque c'est pour mourir, qu'elle rentre ! » dit-il.
Elle ne savait plus ce que l'on faisait d'elle.
L'agonie à Lyon la saisit. Sa prunelle,
Comme la nuit se fait quand baisse le flambeau,
Devint obscure et vague, et l'ombre du tombeau
Se leva lentement sur son visage blême.
Son fils, pour recueillir à cette heure suprême
Du moins son dernier souffle et son dernier regard,
Accourut. Pauvre mère ! Il arriva trop ****.
Elle était morte ; morte à force de souffrance,
Morte sans avoir su qu'elle voyait la France
Et le doux ciel natal aux rayons réchauffants
Morte dans le délire en criant : mes enfants !
On n'a pas même osé pleurer à ses obsèques ;
Elle dort sous la terre. - Et maintenant, évêques,
Debout, la mitre au front, dans l'ombre du saint lieu,
Crachez vos Te Deum à la face de Dieu !

Jersey, le 12 mars 1853.
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi,
questa morte che ci accompagna
dal mattino alla sera, insonne,
sorda, come un vecchio rimorso
o un vizio assurdo. I tuoi occhi
saranno una vana parola,
un grido taciuto, un silenzio.
Così li vedi ogni mattina
quando su te sola ti pieghi
nello specchio. O cara speranza,
quel giorno sapremo anche noi
che sei la vita e sei il nulla.
Per tutti la morte ha uno sguardo.
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi.
Sarà come smettere un vizio,
come vedere nello specchio
riemergere un viso morto,
come ascoltare un labbro chiuso.
Scenderemo nel gorgo muti.
Victor Marques Nov 2014
Nascimento, vida e existência…

     Nascemos de uma forma sublime que parecendo uma banalidade natural é segundo o meu ponto de vista um milagre em todos os sentidos. Parece que o ventre da mulher foi feito e eleito o local divino para mostrar ao mundo a beleza do nascimento, vida e existência, comprometida com todos aqueles que tiveram o privilégio de um dia nascerem.
Nascemos, vivemos e existimos num planeta que procura respostas que não acha para uma imortalidade pedida a preceito em orações, congressos, ou aglomerações de seres que procuram nesta vida um culto a Deus que parece estar para caprichos e devaneios de tantos seres humanos que existem por existir.
Nascimento é vida e ao mesmo tempo uma existência comprometida com o universo que é gratuito para todos aqueles que conseguem perceber a magnitude da abundância que nos é dada com o nascimento, vida e existência.
     Nascemos nus sem nada para oferecer naquele preciso momento alegria a todos aqueles que parecem esperar um Messias salvador e apaziguador de corações por vezes divididos
e adulterados com vivências da  sua própria vida.
  - Que recompensa teremos nós depois de deixarmos de existir sob esta forma material que parece ser digna e ao mesmo tempo real?
-Será o nascimento o elo principal na vida, na existência e na morte?
- Será que Deus através da beleza e complexidade do nascimento quer mostrar ao homem através da sua existência a possibilidade de aspirar com a morte à ressurreição ou melhor a outra forma espiritual de continuar a existir?
- Será que não será mais fácil e rápida a morte do que o próprio nascimento?
     Nascemos, vivemos e existimos num planeta terra maravilhoso regido com mestria por um sábio infinito e Criador que sempre com precisão consegue dar ao ser humano deleites que irão perdurar na nossa vida até ao dia que depois de nascer, viver e existir morremos para ressuscitar no Amor Sublime de Deus nosso Pai.

Victor Marques
nascimento, vida e existência
Donna Aug 2012
The darkness of the night lights up with brilliance
I stand in awe, for such beauty before my eyes
'Il tocco dolce della morte', 'The sweet touch of death' invades my form
Beauty beyond comparison, for feelings of such is surreal
Flashing colors zig-zag across the night sky,
making me feel more alive than ever before.
And I inhale the sweet, sweet scent.
Of the coming rain about to fall upon my form
The tingling sensation comes along slowly
Till finally it takes control of all within
Then.. Raindrops begin to fall
Fist slowly, then soon, covering me in all its glory
And I smile, arms held wide, taking all it sends forth
Eyes towards the sky, I watch as the darkness turns to light
Colors brilliantly flashing, turning all into a painting of majestic glory
And slowly I whisper..
'Il tocco dolce della morte'
'The sweet touch of death',, yes.. Has invaded me once more.



© Donna R Tivoli
So all day long the noise of battle roll'd
Among the mountains by the winter sea;
Until King Arthur's table, man by man,
Had fallen in Lyonnesse about their Lord,
King Arthur: then, because his wound was deep,
The bold Sir Bedivere uplifted him,
Sir Bedivere, the last of all his knights,
And bore him to a chapel nigh the field,
A broken chancel with a broken cross,
That stood on a dark strait of barren land.
On one side lay the ocean, and on one
Lay a great water, and the moon was full.

      Then spake King Arthur to Sir Bedivere:
"The sequel of to-day unsolders all
The goodliest fellowship of famous knights
Whereof this world holds record. Such a sleep
They sleep--the men I loved. I think that we
Shall never more, at any future time,
Delight our souls with talk of knightly deeds,
Walking about the gardens and the halls
Of Camelot, as in the days that were.
I perish by this people which I made,--
Tho' Merlin sware that I should come again
To rule once more--but let what will be, be,
I am so deeply smitten thro' the helm
That without help I cannot last till morn.
Thou therefore take my brand Excalibur,
Which was my pride: for thou rememberest how
In those old days, one summer noon, an arm
Rose up from out the ***** of the lake,
Clothed in white samite, mystic, wonderful,
Holding the sword--and how I row'd across
And took it, and have worn it, like a king:
And, wheresoever I am sung or told
In aftertime, this also shall be known:
But now delay not: take Excalibur,
And fling him far into the middle mere:
Watch what thou seest, and lightly bring me word."

      To him replied the bold Sir Bedivere:
"It is not meet, Sir King, to leave thee thus,
Aidless, alone, and smitten thro' the helm.
A little thing may harm a wounded man.
Yet I thy hest will all perform at full,
Watch what I see, and lightly bring thee word."

      So saying, from the ruin'd shrine he stept
And in the moon athwart the place of tombs,
Where lay the mighty bones of ancient men,
Old knights, and over them the sea-wind sang
Shrill, chill, with flakes of foam. He, stepping down
By zigzag paths, and juts of pointed rock,
Came on the shining levels of the lake.

      There drew he forth the brand Excalibur,
And o'er him, drawing it, the winter moon,
Brightening the skirts of a long cloud, ran forth
And sparkled keen with frost against the hilt:
For all the haft twinkled with diamond sparks,
Myriads of topaz-lights, and jacinth work
Of subtlest jewellery. He gazed so long
That both his eyes were dazzled, as he stood,
This way and that dividing the swift mind,
In act to throw: but at the last it seem'd
Better to leave Excalibur conceal'd
There in the many-knotted water-flags,
That whistled stiff and dry about the marge.
So strode he back slow to the wounded King.

      Then spake King Arthur to Sir Bedivere:
"Hast thou perform'd my mission which I gave?
What is it thou hast seen, or what hast heard?"

      And answer made the bold Sir Bedivere:
"I heard the ripple washing in the reeds,
And the wild water lapping on the crag."

      To whom replied King Arthur, faint and pale:
"Thou hast betray'd thy nature and thy name,
Not rendering true answer, as beseem'd
Thy fealty, nor like a noble knight:
For surer sign had follow'd, either hand,
Or voice, or else a motion of the mere.
This is a shameful thing for men to lie.
Yet now, I charge thee, quickly go again
As thou art lief and dear, and do the thing
I bade thee, watch, and lightly bring me word."

      Then went Sir Bedivere the second time
Across the ridge, and paced beside the mere,
Counting the dewy pebbles, fixed in thought;
But when he saw the wonder of the hilt,
How curiously and strangely chased, he smote
His palms together, and he cried aloud,

      "And if indeed I cast the brand away,
Surely a precious thing, one worthy note,
Should thus be lost forever from the earth,
Which might have pleased the eyes of many men.
What good should follow this, if this were done?
What harm, undone? deep harm to disobey,
Seeing obedience is the bond of rule.
Were it well to obey then, if a king demand
An act unprofitable, against himself?
The King is sick, and knows not what he does.
What record, or what relic of my lord
Should be to aftertime, but empty breath
And rumours of a doubt? but were this kept,
Stored in some treasure-house of mighty kings,
Some one might show it at a joust of arms,
Saying, 'King Arthur's sword, Excalibur,
Wrought by the lonely maiden of the Lake;
Nine years she wrought it, sitting in the deeps
Upon the hidden bases of the hills.'
So might some old man speak in the aftertime
To all the people, winning reverence.
But now much honour and much fame were lost."

      So spake he, clouded with his own conceit,
And hid Excalibur the second time,
And so strode back slow to the wounded King.

      Then spoke King Arthur, breathing heavily:
"What is it thou hast seen, or what hast heard?"

      And answer made the bold Sir Bedivere:
"I heard the water lapping on the crag,
And the long ripple washing in the reeds."

      To whom replied King Arthur, much in wrath:
"Ah, miserable and unkind, untrue,
Unknightly, traitor-hearted! Woe is me!
Authority forgets a dying king,
Laid widow'd of the power in his eye
That bow'd the will. I see thee what thou art,
For thou, the latest-left of all my knights,
In whom should meet the offices of all,
Thou wouldst betray me for the precious hilt;
Either from lust of gold, or like a girl
Valuing the giddy pleasure of the eyes.
Yet, for a man may fail in duty twice,
And the third time may prosper, get thee hence:
But, if thou spare to fling Excalibur,
I will arise and slay thee with my hands."

      Then quickly rose Sir Bedivere, and ran,
And, leaping down the ridges lightly, plunged
Among the bulrush-beds, and clutch'd the sword,
And strongly wheel'd and threw it. The great brand
Made lightnings in the splendour of the moon,
And flashing round and round, and whirl'd in an arch,
Shot like a streamer of the northern morn,
Seen where the moving isles of winter shock
By night, with noises of the northern sea.
So flash'd and fell the brand Excalibur:
But ere he dipt the surface, rose an arm
Clothed in white samite, mystic, wonderful,
And caught him by the hilt, and brandish'd him
Three times, and drew him under in the mere.
And lightly went the other to the King.

      Then spoke King Arthur, drawing thicker breath:
"Now see I by thine eyes that this is done.
Speak out: what is it thou hast heard, or seen?"

      And answer made the bold Sir Bedivere:
"Sir King, I closed mine eyelids, lest the gems
Should blind my purpose, for I never saw,
Nor shall see, here or elsewhere, till I die,
Not tho' I live three lives of mortal men,
So great a miracle as yonder hilt.
Then with both hands I flung him, wheeling him;
But when I look'd again, behold an arm,
Clothed in white samite, mystic, wonderful,
That caught him by the hilt, and brandish'd him
Three times, and drew him under in the mere."

      And answer made King Arthur, breathing hard:
"My end draws nigh; 't is time that I were gone.
Make broad thy shoulders to receive my weight,
And bear me to the margin; yet I fear
My wound hath taken cold, and I shall die."

      So saying, from the pavement he half rose,
Slowly, with pain, reclining on his arm,
And looking wistfully with wide blue eyes
As in a picture. Him Sir Bedivere
Remorsefully regarded thro' his tears,
And would have spoken, but he found not words,
Then took with care, and kneeling on one knee,
O'er both his shoulders drew the languid hands,
And rising bore him thro' the place of tombs.

      But, as he walk'd, King Arthur panted hard,
Like one that feels a nightmare on his bed
When all the house is mute. So sigh'd the King
Muttering and murmuring at his ear, "Quick, quick!
I fear it is too late, and I shall die."
But the other swiftly strode from ridge to ridge,
Clothed with his breath, and looking, as he walk'd
Larger than human on the frozen hills.
He heard the deep behind him, and a cry
Before. His own thought drove him like a goad.
Dry clash'd his harness in the icy caves
And barren chasms, and all to left and right
The bare black cliff clang'd round him, as he based
His feet on juts of slippery crag that rang
Sharp-smitten with the dint of armed heels--
And on a sudden, lo! the level lake,
And the long glories of the winter moon.

      Then saw they how there hove a dusky barge
Dark as a funeral scarf from stem to stern,
Beneath them; and descending they were ware
That all the decks were dense with stately forms
Black-stoled, black-hooded, like a dream--by these
Three Queens with crowns of gold--and from them rose
A cry that shiver'd to the tingling stars,
And, as it were one voice, an agony
Of lamentation, like a wind, that shrills
All night in a waste land, where no one comes,
Or hath come, since the making of the world.

      Then murmur'd Arthur, "Place me in the barge,"
And to the barge they came. There those three Queens
Put forth their hands, and took the King, and wept.
But she that rose the tallest of them all
And fairest, laid his head upon her lap,
And loosed the shatter'd casque, and chafed his hands,
And call'd him by his name, complaining loud
And dropping bitter tears against his brow
Striped with dark blood: for all his face was white
And colourless, and like the wither'd moon
Smote by the fresh beam of the springing east;
And all his greaves and cuisses dash'd with drops
Of onset; and the light and lustrous curls--
That made his forehead like a rising sun
High from the dais-throne--were parch'd with dust;
Or, clotted into points and hanging loose,
Mix'd with the knightly growth that fringed his lips.
So like a shatter'd column lay the King;
Not like that Arthur who, with lance in rest,
From spur to plume a star of tournament,
Shot thro' the lists at Camelot, and charged
Before the eyes of ladies and of kings.

      Then loudly cried the bold Sir Bedivere:
"Ah! my Lord Arthur, whither shall I go?
Where shall I hide my forehead and my eyes?
For now I see the true old times are dead,
When every morning brought a noble chance,
And every chance brought out a noble knight.
Such times have been not since the light that led
The holy Elders with the gift of myrrh.
But now the whole ROUND TABLE is dissolved
Which was an image of the mighty world;
And I, the last, go forth companionless,
And the days darken round me, and the years,
Among new men, strange faces, other minds."

      And slowly answer'd Arthur from the barge:
"The old order changeth, yielding place to new,
And God fulfils Himself in many ways,
Lest one good custom should corrupt the world.
Comfort thyself: what comfort is in me?
I have lived my life, and that which I have done
May He within Himself make pure! but thou,
If thou shouldst never see my face again,
Pray for my soul. More things are wrought by prayer
Than this world dreams of. Wherefore, let thy voice
Rise like a fountain for me night and day.
For what are men better than sheep or goats
That nourish a blind life within the brain,
If, knowing God, they lift not hands of prayer
Both for themselves and those who call them friend?
For so the whole round earth is every way
Bound by gold chains about the feet of God.
But now farewell. I am going a long way
With these thou seest--if indeed I go--
(For all my mind is clouded with a doubt)
To the island-valley of Avilion;
Where falls not hail, or rain, or any snow,
Nor ever wind blows loudly; but it lies
Deep-meadow'd, happy, fair with orchard-lawns
And bowery hollows crown'd with summer sea,
Where I will heal me of my grievous wound."

      So said he, and the barge with oar and sail
Moved from the brink, like some full-breasted swan
That, fluting a wild carol ere her death,
Ruffles her pure cold plume, and takes the flood
With swarthy webs. Long stood Sir Bedivere
Revolving many memories, till the hull
Look'd one black dot against the verge of dawn,
And on the mere the wailing died away.

— The End —