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tonight we gather
to mark a
commencement day

four decades on
from a late June
afternoon

exchanging
embraces and
bon voyage wishes

departing a grand
chandeliered Rivoli
embarcadero

bound
to glorious
destinations

our bold sails
welling with
youthful
exuberance
in pursuit of
dreams
and intrepid
endeavors

our life
journeys
are blessed
with rich
abundance,
the grace of
challenge and
the gift of days

this evening
as we reconnect
to share the joys
and wisdom gleaned
from well lived lives
we will also celebrate
in multicolored splendor
the lives of classmates
who have commenced
journeys to other
destinations

though their
earthly sojourn
is complete
passed friends
remain alive
in our memory

surely the spirits
of the beloved
will walk this
room tonight

forever young
their quiet presence
will gently touch
tender hearts

they’ll appear
as they once looked
on their finest day

and as we relive
the bits of our lives
we shared with
one another

we may feel
the grasp of a
warm hand
as we once did
during that
snowy evening
west end walk

we’ll dance with them again
around Tamblyn Field bonfires
gyrating in a shared
ecstatic ebullience

we’ll applaud most likely
to succeed lives
most beautiful smiles
and crack up
to the hilarity of
class clown jokes

we’ll taste the kiss
of an after dark
Lincoln Park
rendezvous

groove to the
rock steady
beat of a
bad company tune  

we’ll submerge again
in a Yellow Submarine
to embark on an epic
Greenwich Village
journey

we’ll roll down
the shore on old
Thunder Road
windows open
hair blowin
radio blastin

we’ll taste the sweet sip
of Cherry Cokes
and Root Beer floats
at Roadrunners

chasing lost love salty tears
spilled over ***** upperclass home boys
and the soft blush sentiment of a
first French kiss

wouldn't it be nice
to swoon to the
fantasy and
winsome yearnings
of favorite
summer songs

filling our head’s
with mind
blowing collages
starring
team mates
drama club
second takes
heady chess club
checkmates

we’ll marvel at the disruption of
premillennial breakthrough science projects
created by pocket protected slide ruling
entrepreneurial math wizards

we'll recall droll gossip
by drab hall lockers
dim gym showers
awkward dances
Yippie people power

patriotic assemblies
cool sharp dressers
right on brother
Que Pasa lil sista

rock and roll album covers
Simon and Garfunkel poetics
Go Go Boots kickin
FM radio psychedelics

Midnight Confessions
emphatically blared
from the cafeteria jukebox
Civil Rights, Earth Day
and righteous
anti war activism

tribes of hoods, Ra’s,
jocks, artistes and tie dye hippies
everything is groovy
lets get a sandwich at Ernie’s

first carnal explorations
Moody Blue Tuesday trysts
man could she speak German
boy do I dig her dress

we did hard time together
at split session detention centers
ate chocolate chip cookies
cracked up to Mr. Thomas’s
Ides of March tragedy

took first tokes and
sips of Boones Farm
we partied hard
and did no harm

admired academic brainiacs
and the civic commitment
of student govie reps
shut down the gubmint
was never a threat 

basketball rumbles
Bulldog football
**** Ludwig soccer teams
nimble cheerleaders

leggy majorettes
kick *** marching band fanfares
compelling masquer presentments
Park Avenue wayfarers

they were
crew mates
on The Soul Boat
rode shotgun
to Midnight Rambler
Doobie Concerts

cruised hard in
the Root Hog
Rat Raced Louie
in tiny white Pintos

we booked
many a mile
with our lost
friends

on the road to
this evening

authoring
volumes of
fabled odysseys
and fantastic
recollections

their stories
are our stories
telling our stories
keeps them alive

some may say
gone too soon
but the measure of
a well lived life
is not counted
in days, nor
accomplishments

but how one has loved
and how much one was loved

quietly there
always with us
forever to be
a wholesome
part of us

as the brothers
from Cooley High
would say

lets tip a sip
for the brothers
and sisters who
ain’t here….

God bless
Godspeed
enjoy the evening
vaya con dios mis amigos

Music Selection:
Pat Metheny
Mas Alla


RHS 74
Class Reunion
Elks Club
Rutherford
11/29/14
Paul d'Aubin Dec 2016
L'Espoir, quand même et malgré tout !

( Une poésie, bien pour notre temps )

L'Espoir, c'est le sourire entrevu
Qui interrompt les plombs de l'injustice.
C'est Malraux s'efforçant de lever des avions
Dans une Espagne en feu, abandonnée, trahie
L’espoir, ce sont ces humbles que l'on ne voit jamais,
À qui l'on sourit et propose un projet commun,
L’Espoir ce sont l'abbé Pierre et Coluche, délaissant leur confort,
Pour dire que la faim et l'absence de toit sont indignes de sociétés qui se prétendent démocratiques,
L'Espoir c'est la patience de reprendre l'explication si une première leçon n'a pas portée ses fruits,
L'Espoir c'est rejeter toute forme d'exclusion fondée sur la race, le sexe, l'âge ou la manière de croire ou de ne pas croire,
L'Espoir c'est l'évêque d'Hugo, laissant repartir le forçat Jean Valjean,
L'espoir c'est abandonner toute forme de vengeance et penser que l’être peut toujours s'améliorer, m^me s'il n'y mets pas toujours du sien,
L'espoir c'est refuser de hurler avec la meute sur l'homme seul que les médias exhibent au carcan avant de le conduire au gibet sous les clameurs de haine des foules.
L'espoir c'est penser que l'obscur employé et le simple ouvrier peuvent trouver et proposer ses solutions plus simples et plus efficaces que celles abstraitement élaborées par le chef ou par le patron.
L'Espoir c'est refuser de voir piétiner la planète et de laisser sans rien dire prendre des risques insensés au motif que certains puissants savent mieux que nous tous et ont le savoir.
L'espoir c'est se sentir rouge de honte en voyant des SDF allongés sur des cartons et entourés de l'affection de leurs seuls chiens.
L'espoir c'est découvrir des nouvelles et des sons nouveaux et ressentir que ce jaillissement de sons est une plénitude de l’Esprit et des sens,
L'Espoir, c'est parier sur la création des êtres et l'action personnelle et collective pour faire reculer la part de contraintes de la rareté et la résignation à ce persistant malheur.
L'espoir c'est refuser la facilité de désigner un bouc émissaire pour masquer son propre égoïsme ou fuir ses responsabilités et l'impératif de justice.
L'espoir, c'est regarder le ciel qui luit et la feuille d'automne qui tournoie comme l'aurore d'un premier jour,
C'est penser aux souffrances visibles et invisibles des malades et savoir relativiser ses propres succès comme ses prétendus échecs,
L'espoir, c'est s'abstenir de croire que l’on se dire citoyen en se contentant de paresseusement voter en déléguant toute sa vigilance et son action propre tous les cinq ans,
L'espoir c'est se demander si l'on a toujours bien exploré toutes les solutions et toutes les voies pour sortir d'un conflit et ne pas faire perdre sa dignité à son adversaire,
L'espoir c'est refuser de s'endormir dans l'indifférence des autres et de se sentir acteur et transformateur dans l'aventure de la vie,
L'espoir c'est savoir rendre l'espoir et la Dignité à celles et ceux qui sont tombés et désespèrent.

Paul Arrighi
Parce que, jargonnant vêpres, jeûne et vigile,
Exploitant Dieu qui rêve au fond du firmament,
Vous avez, au milieu du divin évangile,
Ouvert boutique effrontément ;

Parce que vous feriez prendre à Jésus la verge,
Cyniques brocanteurs sortis on ne sait d'où ;
Parce que vous allez vendant la sainte vierge
Dix sous avec miracle, et sans miracle un sou ;

Parce que vous contez d'effroyables sornettes
Qui font des temples saints trembler les vieux piliers ;
Parce que votre style éblouit les lunettes
Des duègnes et des marguilliers ;

Parce que la soutane est sous vos redingotes,
Parce que vous sentez la crasse et non l'œillet,
Parce que vous bâclez un journal de bigotes
Pensé par Escobar, écrit par Patouillet ;

Parce qu'en balayant leurs portes, les concierges
Poussent dans le ruisseau ce pamphlet méprisé ;
Parce que vous mêlez à la cire des cierges
Votre affreux suif vert-de-grisé ;

Parce qu'à vous tout seuls vous faites une espèce
Parce qu'enfin, blanchis dehors et noirs dedans,
Criant mea culpa, battant la grosse caisse,
La boue au cœur, la larme à l'œil, le fifre aux dents,

Pour attirer les sots qui donnent tête-bêche
Dans tous les vils panneaux du mensonge immortel,
Vous avez adossé le tréteau de Bobèche
Aux saintes pierres de l'autel,

Vous vous croyez le droit, trempant dans l'eau bénite
Cette griffe qui sort de votre abject pourpoint,
De dire : Je suis saint, ange, vierge et jésuite,
J'insulte les passants et je ne me bats point !

Ô pieds plats ! votre plume au fond de vos masures
Griffonne, va, vient, court, boit l'encre, rend du fiel,
Bave, égratigne et crache, et ses éclaboussures
Font des taches jusques au ciel !

Votre immonde journal est une charretée
De masques déguisés en prédicants camus,
Qui passent en prêchant la cohue ameutée
Et qui parlent argot entre deux oremus.

Vous insultez l'esprit, l'écrivain dans ses veilles,
Et le penseur rêvant sur les libres sommets ;
Et quand on va chez vous pour chercher vos oreilles,
Vos oreilles n'y sont jamais.

Après avoir lancé l'affront et le mensonge,
Vous fuyez, vous courez, vous échappez aux yeux.
Chacun a ses instincts, et s'enfonce et se plonge,
Le hibou dans les trous et l'aigle dans les cieux !

Vous, où vous cachez-vous ? dans quel hideux repaire ?
Ô Dieu ! l'ombre où l'on sent tous les crimes passer
S'y fait autour de vous plus noire, et la vipère
S'y glisse et vient vous y baiser.

Là vous pouvez, dragons qui rampez sous les presses,
Vous vautrer dans la fange où vous jettent vos goûts.
Le sort qui dans vos cœurs mit toutes les bassesses
Doit faire en vos taudis passer tous les égouts.

Bateleurs de l'autel, voilà quels sont vos rôles.
Et quand un galant homme à de tels compagnons
Fait cet immense honneur de leur dire : Mes drôles,
Je suis votre homme ; dégaînons !

- Un duel ! nous ! des chrétiens ! jamais ! - Et ces crapules
Font des signes de croix et jurent par les saints.
Lâches gueux, leur terreur se déguise en scrupules,
Et ces empoisonneurs ont peur d'être assassins.

Bien, écoutez : la trique est là, fraîche coupée.
On vous fera cogner le pavé du menton ;
Car sachez-le, coquins, on n'esquive l'épée
Que pour rencontrer le bâton.

Vous conquîtes la Seine et le Rhin et le Tage.
L'esprit humain rogné subit votre compas.
Sur les publicains juifs vous avez l'avantage,
Maudits ! Judas est mort, Tartuffe ne meurt pas.

Iago n'est qu'un fat près de votre Basile.
La bible en vos greniers pourrit mangée aux vers.
Le jour où le mensonge aurait besoin d'asile,
Vos cœurs sont là, tout grands ouverts.

Vous insultez le juste abreuvé d'amertumes.
Tous les vices, quittant veste, cape et manteau,
Vont se masquer chez vous et trouvent des costumes.
On entre Lacenaire, on sort Contrafatto.

Les âmes sont pour vous des bourses et des banques.
Quiconque vous accueille a d'affreux repentirs.
Vous vous faites chasser, et par vos saltimbanques
Vous parodiez les martyrs.

L'église du bon Dieu n'est que votre buvette.
Vous offrez l'alliance à tous les inhumains.
On trouvera du sang au fond de la cuvette
Si jamais, par hasard, vous vous lavez les mains.

Vous seriez des bourreaux si vous n'étiez des cuistres.
Pour vous le glaive est saint et le supplice est beau.
Ô monstres ! vous chantez dans vos hymnes sinistres
Le bûcher, votre seul flambeau !

Depuis dix-huit cents ans Jésus, le doux pontife,
Veut sortir du tombeau qui lentement se rompt,
Mais vous faites effort, ô valets de Caïphe,
Pour faire retomber la pierre sur son front !

Ô cafards ! votre échine appelle l'étrivière.
Le sort juste et railleur fait chasser Loyola
De France par le fouet d'un pape, et de Bavière
Par la cravache de Lola.

Allez, continuez, tournez la manivelle
De votre impur journal, vils grimauds dépravés ;
Avec vos ongles noirs grattez votre cervelle
Calomniez, hurlez, mordez, mentez, vivez !

Dieu prédestine aux dents des chevreaux les brins d'herbes
La mer aux coups de vent, les donjons aux boulets,
Aux rayons du soleil les parthénons superbes,
Vos faces aux larges soufflets.

Sus donc ! cherchez les trous, les recoins, les cavernes !
Cachez-vous, plats vendeurs d'un fade orviétan,
Pitres dévots, marchands d'infâmes balivernes,
Vierges comme l'eunuque, anges comme Satan !

Ô saints du ciel ! est-il, sous l'œil de Dieu qui règne,
Charlatans plus hideux et d'un plus lâche esprit,
Que ceux qui, sans frémir, accrochent leur enseigne
Aux clous saignants de Jésus-Christ !

Septembre 1850.
Sonnet.


Beauté qui rends pareils à des temples les corps,
Es-tu donc à ce point par les dieux conspuée
De descendre du ciel sur la prostituée,
De prêter ta splendeur vivante à des cœurs morts ?

Faite pour revêtir les cœurs chastes et forts,
D'habitants à ta taille es-tu si dénuée ?
Et quelle esclave es-tu pour t'être habituée,
Souriante, à masquer l'opprobre et ses remords ?

Beauté, retourne au ciel, va-t'en, tu te profanes ;
Fuis, et n'avilis plus aux pieds des courtisanes
Le génie et l'amour qui n'y cherchent que toi.

Déserte pour jamais le blanc troupeau des femmes,
Ou qu'enfin, se moulant sur le nu de leurs âmes,
La forme leur inflige un front de bonne foi !
L’Arménienne, je l’ai séduite
À l’aide de roses et de lettres

L’Arménienne, je l’ai faite attendre
Assise dans les beaux parcs d’Érevan
J’ai pris le temps d’observer sa nuque et de la surprendre
Lui offrir la rose,
La voir enjouée et comblée, et son sourire grandiose

L’Arménienne, je l’ai faite rire, j’espère
Par mon style vestimentaire et ma face mal rasée
Mes idées déformées et les cheveux décoiffés

L’Arménienne, j’ai pris soin d’elle, je pense
J’ai pris soin d’elle lors de l’ivresse des vignes arméniennes
Qu’est-ce qu’elle aimait le vin et la grenade,
Et la saveur vanillée de mes cigares

L’Arménienne, je l’ai contemplée, plus d’une fois
Le vert de ses yeux je m'en souviens, cette nuance qui reflétait sous les rayons du soleil du Caucase
Lorsque les miens étaient rivés sur ses lèvres

L’Arménienne, j’ai essayé de masquer mes envies intemporelles de l’embrasser
Aux monastères et dans les régions occupées

L’Arménienne, je lui ai fait l’amour comme j’ai pu
Comme j’ai pu

L’Arménienne, je ne voyais plus qu’elle
Il n’y avait qu’elle

L'Arménienne, je l'ai aimé jusqu'à en souffrir
Quand au visage elle m'a crié
« Je déteste le fait que je t'aime ! »

Puis l'Arménienne, s'en est allée
En même temps que l'été
Et moi, que suis-je devenu ?
Du présent, basculé dans le passé
le 20 janvier 2022
la pluie bleue s'abat sur mon corps
les larmes bleues s'abattent sur son cœur

les gouttes de sang du vin du caucase
auront eu raison de nous et de nos vêtements

je l’ai brandi mais il ne l'a pas discerné
le drapeau blanc, celui que haut j’agitais
le soir, la nuit, lorsque nous aimions nous retrouver

il n’aura connu que guerres et conflits ;
        la pathologie de son esprit

le bruit des canons n'aura cessé de masquer
        la mélodie douce de ses baisers

quant à ma poésie et à mon fusil rempli de
        pansements et de mots tendres
        mouillés par ma tristesse pour lui
il les a ignorés, puis regrettés

désormais sa plaie rouge est grande ouverte
écrites en cyrillique, je reçois ses lettres
« mon cœur te pleure, il saigne pour toi
je ne souhaite qu'une dernière chose :
la trêve à tes côtés »
le 03 octobre 2022

— The End —