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Ce beau corail, ce marbre qui soupire
Et cet ébène ornement du sourcil,
Et cet albâtre en voûte raccourci,
Et ces saphirs, ce jaspe et ce porphyre,

Ces diamants, ces rubis qu'un Zéphyre
Tient animés d'un soupir adouci,
Et ces oeillets, et ces roses aussi,
Et ce fin or, où l'or même se mire,

Me sont au coeur en si profond émoi,
Qu'un autre objet ne se présente à moi,
Sinon, le beau de leur beau que j'adore,

Et le plaisir qui ne se peut passer
De les songer, penser et repenser,
Songer, penser et repenser encore.
Mymai Yuan Sep 2010
Yesterday I stumbled upon a cluttered room
Its walls were crammed so tightly
And it reeked of an odd perfume
When many smells are mixed together

I recognized a little doll
A Dalmatian dog, my love when I was two
And remembered how every time I had a fall
I pressed his cotton head against my tears

But I had lost him so many years ago
When riding on the carousel
And was home before I realized with great woe
I had left him on the horses head

Next to him was a thick book
Filled with children artistry and letters
And when I took another look
I saw the E’s were scribbled in my hand

It confessed how I had been mad
When baby brother got the last cookie
And it sloped how I had been so sad
When I lost the race in the playground

But I had lost this book so many years ago
When that day, we moved houses
And I got a new diary, tied with a pink bow
I never remembered it again till today

My nose picked up a flowery smell
From my first fragrant bottle that sister gave me
And when I was six, I brought it for show-and-tell
I even sprayed a little into the air and impressed my fellow classmates

I was very proud as I ran out to play
For I was the only one who had a little smell on her wrists
And it smelled of daffodils and sunshine rays
I ran back to my cubby-hole to check on my treasure

But it was gone forever out of my sight
When that break, a jealous little girl
Snitched it out into her bag with fingers so light
So that it became her treasure, not mine.


Something glittered above my head
I looked up and saw it was the lovely necklace
That I use to keep by my bed
A blue leather string with a big bright star

The one that when I was eight
Bounced against my chest, winking the sunlight
And I bubbled with joy when I felt the weight
Of the silver star on my hammering heart

But I was a child and I loved to climb trees
Clambering the branches and hiding in the leaves
Until from my neck my jewel was set free
Caught on some tree in some park long ago

I stepped forward and kicked a golden object of the floor
Picking it up my mind rushed back to my mother
The only lipstick mother ever wore
The first lipstick I owned in my life

Christian Dior 024 Corail Hip Hop
A creamy dark red smudged on my lips
My first kiss that night on the rooftop
Like mother’s prints left on her milk mugs

It became my signature feature
Stuffed it in the back of my left jean pocket
Eating ice cream, till I noticed after
My left and right jean pocket were both now empty

A movement caught my eye and I spun
Faced the tall mirror that the wind knocked over
Years ago into pieces, looking like a bad omen
Of seven years of bad luck

I never met those seven unlucky years
But what I saw in the mirror was far scarier
Me, seven years ago, eyes bright as tears
“Hello?” she whispered, a question not a greeting

Her fat cheeks are sun burnt and brown
Big chocolate eyes blinking sweet and innocent
A curious face, so perfectly round
Pink lips that laughed and smiled


Her short thick legs energetically twitch
The softest rotund belly protruded
An allergic rash on her neck that itches
A straight fringe plastered across her forehead

This was the friendless girl who practiced with a basketball
By herself in the burning heat at home
Kicked a soccer ball against the wall
Drenched in sweat and panting tiredly

Suddenly we both laugh the same booming sound
I say, “I miss you, I love you”
Her ball-shaped head bobbed up and down
“You won’t forget me, I love you too”

The room fades into a corner in the back of my head

Ah, the room of forgotten memories.
Peins-moi, Janet, peins-moi, je te supplie
Dans ce tableau les beautés de m'amie
De la façon que je te les dirai.
Comme importun je ne te supplierai
D'un art menteur quelque faveur lui faire :
Il suffit bien si tu la sais portraire
Ainsi qu'elle est, sans vouloir déguiser
Son naturel pour la favoriser,
Car la faveur n'est bonne que pour celles
Qui se font peindre, et qui ne sont pas belles.

Fais-lui premier les cheveux ondelés,
Noués, retors, recrêpés, annelés,
Qui de couleur le cèdre représentent ;
Ou les démêle, et que libres ils sentent
Dans le tableau, si par art tu le peux,
La même odeur de ses propres cheveux,
Car ses cheveux comme fleurettes sentent,
Quand les Zéphyrs au printemps les éventent.

Que son beau front ne soit entrefendu
De nul sillon en profond étendu,
Mais qu'il soit tel qu'est la pleine marine,
Quand tant soit peu le vent ne la mutine,
Et que gisante en son lit elle dort,
Calmant ses flots sillés d'un somme mort.
Tout au milieu par la grève descende
Un beau rubis, de qui l'éclat s'épande
Par le tableau, ainsi qu'on voit de nuit
Briller les rais de la Lune qui luit
Dessus la neige au fond d'un val coulée,
De trace d'homme encore non foulée.

Après fais-lui son beau sourcil voûtis
D'ébène noir, et que son pli tortis
Semble un croissant qui montre par la nue
Au premier mois sa voûture cornue.
Ou si jamais tu as vu l'arc d'Amour,
Prends le portrait dessus le demi-tour
De sa courbure à demi-cercle dose,
Car l'arc d'Amour et lui n'est qu'une chose.
Mais las ! mon Dieu, mon Dieu je ne sais pas
Par quel moyen, ni comment, tu peindras
(Voire eusses-tu l'artifice d'Apelle)
De ses beaux yeux la grâce naturelle,
Qui font vergogne aux étoiles des Cieux.
Que l'un soit doux, l'autre soit furieux,
Que l'un de Mars, l'autre de Vénus tienne ;
Que du bénin toute espérance vienne,

Et du cruel vienne tout désespoir ;
L'un soit piteux et larmoyant à voir,
Comme celui d'Ariane laissée
Aux bords de Die, alors que l'insensée,
Près de la mer, de pleurs se consommait,
Et son Thésée en vain elle nommait ;
L'autre soit ***, comme il est bien croyable
Que l'eut jadis Pénélope louable
Quand elle vit son mari retourné,
Ayant vingt ans **** d'elle séjourné.
Après fais-lui sa rondelette oreille,
Petite, unie, entre blanche et vermeille,
Qui sous le voile apparaisse à l'égal
Que fait un lis enclos dans un cristal,
Ou tout ainsi qu'apparaît une rose
Tout fraîchement dedans un verre enclose.

Mais pour néant tu aurais fait si beau
Tout l'ornement de ton riche tableau,
Si tu n'avais de la linéature
De son beau nez bien portrait la peinture.
Peins-le-moi donc grêle, long, aquilin,
Poli, traitis, où l'envieux malin,
Quand il voudrait, n'y saurait que reprendre,
Tant proprement tu le feras descendre
Parmi la face, ainsi comme descend
Dans une plaine un petit mont qui pend.
Après au vif peins-moi sa belle joue
Pareille au teint de la rose qui noue
Dessus du lait, ou au teint blanchissant
Du lis qui baise un oeillet rougissant.
Dans le milieu portrais une fossette,
Fossette, non, mais d'Amour la cachette,
D'où ce garçon de sa petite main
Lâche cent traits, et jamais un en vain,
Que par les yeux droit au coeur il ne touche.

Hélas ! Janet, pour bien peindre sa bouche,
A peine Homère en ses vers te dirait
Quel vermillon égaler la pourrait,
Car pour la peindre ainsi qu'elle mérite,
Peindre il faudrait celle d'une Charite.
Peins-la-moi donc, qu'elle semble parler,
Ores sourire, ores embaumer l'air
De ne sais quelle ambrosienne haleine.
Mais par sur tout fais qu'elle semble pleine
De la douceur de persuasion.
Tout à l'entour attache un million
De ris, d'attraits, de jeux, de courtoisies,
Et que deux rangs de perlettes choisies
D'un ordre égal en la place des dents
Bien poliment soient arrangés dedans.
Peins tout autour une lèvre bessonne,
Qui d'elle-même, en s'élevant, semonne,
D'être baisée, ayant le teint pareil
Ou de la rose, ou du corail vermeil,
Elle flambante au Printemps sur l'épine,
Lui rougissant au fond de la marine.

Peins son menton au milieu fosselu,
Et que le bout en rondeur pommelu
Soit tout ainsi que l'on voit apparaître
Le bout d'un coin qui jà commence à croître.

Plus blanc que lait caillé dessus le jonc
Peins-lui le col, mais peins-le un petit long,
Grêle et charnu, et sa gorge douillette
Comme le col soit un petit longuette.

Après fais-lui, par un juste compas,
Et de Junon les coudes et les bras,
Et les beaux doigts de Minerve, et encore
La main pareille à celle de l'Aurore.

Je ne sais plus, mon Janet, où j'en suis,
Je suis confus et muet : je ne puis,
Comme j'ai fait, te déclarer le reste
De ses beautés, qui ne m'est manifeste.
Las ! car jamais tant de faveurs je n'eus
Que d'avoir vu ses beaux tétins à nu.
Mais si l'on peut juger par conjecture,
Persuadé de raisons, je m'assure
Que la beauté qui ne s'apparaît, doit
Du tout répondre à celle que l'on voit.
Doncque peins-la, et qu'elle me soit faite

Parfaite autant comme l'autre est parfaite.
Ainsi qu'en bosse élève-moi son sein,
Net, blanc, poli, large, profond et plein,
Dedans lequel mille rameuses veines
De rouge sang tressaillent toutes pleines.
Puis, quand au vif tu auras découvert
Dessous la peau les muscles et les nerfs,
Enfle au-dessus deux pommes nouvelettes,
Comme l'on voit deux pommes verdelettes
D'un oranger, qui encore du tout
Ne font qu'à l'heure à se rougir au bout.

Tout au plus haut des épaules marbrines,
Peins le séjour des Charites divines,
Et que l'Amour sans cesse voletant
Toujours les couve, et les aille éventant,
Pensant voler avec le Jeu son frère
De branche en branche ès vergers de Cythère.

Un peu plus bas, en miroir arrondi,
Tout poupellé, grasselet, rebondi,
Comme celui de Vénus, peins son ventre ;
Peins son nombril ainsi qu'un petit centre,
Le fond duquel paraisse plus vermeil
Qu'un bel oeillet entrouvert au Soleil.

Qu'attends-tu plus ? portrais-moi l'autre chose
Qui est si belle, et que dire je n'ose,
Et dont l'espoir impatient me point ;
Mais je te prie, ne me l'ombrage point,
Si ce n'était d'un voile fait de soie,
Clair et subtil, à fin qu'on l'entrevoie.

Ses cuisses soient comme faites au tour
A pleine chair, rondes tout à l'entour,
Ainsi qu'un Terme arrondi d'artifice
Qui soutient ferme un royal édifice.

Comme deux monts enlève ses genoux,
Douillets, charnus, ronds, délicats et mous,
Dessous lesquels fais-lui la grève pleine,
Telle que l'ont les vierges de Lacène,
Allant lutter au rivage connu
Du fleuve Eurote, ayant le corps tout nu,
Ou bien chassant à meutes découplées
Quelque grand cerf ès forêts Amyclées.
Puis, pour la fin, portrais-lui de Thétis
Les pieds étroits, et les talons petits.

Ha, je la vois ! elle est presque portraite,
Encore un trait, encore un, elle est faite !
Lève tes mains, ha mon Dieu ! je la vois !
Bien peu s'en faut qu'elle ne parle à moi.
Une minute encore, madame, et cette année,

Commencée avec vous, avec vous terminée,

Ne sera plus qu'un souvenir.

Minuit ! Voilà son glas que la pendule sonne,

Elle s'en est allée en un lieu d'où personne

Ne peut la faire revenir.


Quelque part, ****, bien ****, par-delà les étoiles,

Dans un pays sans nom, ombreux et plein de voiles,

Sur le bord du néant jeté ;

Limbes de l'impalpable, invisible royaume

Où va ce qui n'a pas de corps ni de fantôme,

Ce qui n'est rien, ayant été ;


Où va le son, où va le souffle ; où va la flamme,

La vision qu'en rêve on perçoit avec l'âme,

L'amour de notre cœur chassé ;

La pensée inconnue éclose en notre tête ;

L'ombre qu'en s'y mirant dans la glace on projette ;

Le présent qui se fait passé ;


Un acompte d'un an pris sur les ans qu'à vivre

Dieu veut bien nous prêter ; une feuille du livre

Tournée avec le doigt du temps ;

Une scène nouvelle à rajouter au drame,

Un chapitre de plus au roman dont la trame

S'embrouille d'instants en instants ;


Un autre pas de fait dans cette route morne

De la vie et du temps, dont la dernière borne,

Proche ou lointaine, est un tombeau ;

Où l'on ne peut poser le pied qu'il ne s'enfonce,

Où de votre bonheur toujours à chaque ronce

Derrière vous reste un lambeau.


Du haut de cette année avec labeur gravie,

Me tournant vers ce moi qui n'est plus dans ma vie

Qu'un souvenir presque effacé,

Avant qu'il ne se plonge au sein de l'ombre noire,

Je contemple un moment, des yeux de la mémoire,

Le vaste horizon du passé.


Ainsi le voyageur, du haut de la colline,

Avant que tout à fait le versant qui s'incline

Ne les dérobe à son regard,

Jette un dernier coup d'œil sur les campagnes bleues

Qu'il vient de parcourir, comptant combien de lieues

Il a fait depuis son départ.


Mes ans évanouis à mes pieds se déploient

Comme une plaine obscure où quelques points chatoient

D'un rayon de soleil frappés :

Sur les plans éloignés qu'un brouillard d'oubli cache,

Une époque, un détail nettement se détache

Et revit à mes yeux trompés.


Ce qui fut moi jadis m'apparaît : silhouette

Qui ne ressemble plus au moi qu'elle répète ;

Portrait sans modèle aujourd'hui ;

Spectre dont le cadavre est vivant ; ombre morte

Que le passé ravit au présent qu'il emporte ;

Reflet dont le corps s'est enfui.


J'hésite en me voyant devant moi reparaître,

Hélas ! Et j'ai souvent peine à me reconnaître

Sous ma figure d'autrefois,

Comme un homme qu'on met tout à coup en présence

De quelque ancien ami dont l'âge et dont l'absence

Ont changé les traits et la voix.


Tant de choses depuis, par cette pauvre tête,

Ont passé ! Dans cette âme et ce cœur de poète,

Comme dans l'aire des aiglons,

Tant d'œuvres que couva l'aile de ma pensée

Se débattent, heurtant leur coquille brisée

Avec leurs ongles déjà longs !


Je ne suis plus le même : âme et corps, tout diffère,

Hors le nom, rien de moi n'est resté ; mais qu'y faire ?

Marcher en avant, oublier.

On ne peut sur le temps reprendre une minute,

Ni faire remonter un grain après sa chute

Au fond du fatal sablier.


La tête de l'enfant n'est plus dans cette tête

Maigre, décolorée, ainsi que me l'ont faite

L'étude austère et les soucis.

Vous n'en trouveriez rien sur ce front qui médite

Et dont quelque tourmente intérieure agite

Comme deux serpents les sourcils.


Ma joue était sans plis, toute rose, et ma lèvre

Aux coins toujours arqués riait ; jamais la fièvre

N'en avait noirci le corail.

Mes yeux, vierges de pleurs, avaient des étincelles

Qu'ils n'ont plus maintenant, et leurs claires prunelles

Doublaient le ciel dans leur émail.


Mon cœur avait mon âge, il ignorait la vie,

Aucune illusion, amèrement ravie,

Jeune, ne l'avait rendu vieux ;

Il s'épanouissait à toute chose belle,

Et dans cette existence encore pour lui nouvelle,

Le mal était bien, le bien, mieux.


Ma poésie, enfant à la grâce ingénue,

Les cheveux dénoués, sans corset, jambe nue,

Un brin de folle avoine en main,

Avec son collier fait de perles de rosée,

Sa robe prismatique au soleil irisée,

Allait chantant par le chemin.


Et puis l'âge est venu qui donne la science :

J'ai lu Werther, René, son frère d'alliance,

Ces livres, vrais poisons du cœur,

Qui déflorent la vie et nous dégoûtent d'elle,

Dont chaque mot vous porte une atteinte mortelle ;

Byron et son don Juan moqueur.


Ce fut un dur réveil : ayant vu que les songes

Dont je m'étais bercé n'étaient que des mensonges,

Les croyances, des hochets creux,

Je cherchai la gangrène au fond de tout, et, comme

Je la trouvai toujours, je pris en haine l'homme,

Et je devins bien malheureux.


La pensée et la forme ont passé comme un rêve.

Mais que fait donc le temps de ce qu'il nous enlève ?

Dans quel coin du chaos met-il

Ces aspects oubliés comme l'habit qu'on change,

Tous ces moi du même homme ? Et quel royaume étrange

Leur sert de patrie ou d'exil ?


Dieu seul peut le savoir, c'est un profond mystère ;

Nous le saurons peut-être à la fin, car la terre

Que la pioche jette au cercueil

Avec sa sombre voix explique bien des choses ;

Des effets, dans la tombe, on comprend mieux les causes.

L'éternité commence au seuil.


L'on voit... Mais veuillez bien me pardonner, madame,

De vous entretenir de tout cela. Mon âme,

Ainsi qu'un vase trop rempli,

Déborde, laissant choir mille vagues pensées,

Et ces ressouvenirs d'illusions passées

Rembrunissent mon front pâli.


« Eh ! Que vous fait cela, dites-vous, tête folle,

De vous inquiéter d'une ombre qui s'envole ?

Pourquoi donc vouloir retenir

Comme un enfant mutin sa mère par la robe,

Ce passé qui s'en va ? De ce qu'il vous dérobe

Consolez-vous par l'avenir.


« Regardez ; devant vous l'horizon est immense ;

C'est l'aube de la vie et votre jour commence ;

Le ciel est bleu, le soleil luit ;

La route de ce monde est pour vous une allée,

Comme celle d'un parc, pleine d'ombre et sablée ;

Marchez où le temps vous conduit.


« Que voulez-vous de plus ? Tout vous rit, l'on vous aime.

- Oh ! Vous avez raison, je me le dis moi-même,

L'avenir devrait m'être cher ;

Mais c'est en vain, hélas ! Que votre voix m'exhorte ;

Je rêve, et mon baiser à votre front avorte,

Et je me sens le cœur amer. »
Et si on essayait primo l'omelette bio

De rires sauvages péché à l'épuisette

Au fin fond de nos Atlantiques ?

Si on essayait deuxio la paella bio

De nos yeux assaisonnés d'étincelles de thym

Et de pétales de coquelicot cueillis dans la rosée du petit matin ?

Et si l 'on ne s'abreuvait tercio que de vins bio

Des bains jaunes des torrents chauds

Qui jaillissent de nos sources volcaniques ?

Si on essayait encore le lit de braises bio

A combustion lente, sans adjuvant

Cent pour cent naturel et écologique ?

Si on se plongeait enfin dans l'abîme bio

Des eaux organiques de l'océan tantrique

Pour y construire des châteaux de corail ?
Qu'a donc l'ombre d'Allah ? disait l'humble derviche ;
Son aumône est bien pauvre et son trésor bien riche !
Sombre, immobile, avare, il rit d'un rire amer.
A-t-il donc ébréché le sabre de son père ?
Ou bien de ses soldats autour de son repaire
Vu rugir l'orageuse mer ?

- Qu'a-t-il donc le pacha, le vizir des armées ?
Disaient les bombardiers, leurs mèches allumées.
Les imans troublent-ils cette tête de fer ?
A-t-il du ramadan rompu le jeûne austère ?
Lui font-ils voir en rêve, aux bornes de la terre,
L'ange Azraël debout sur le pont de l'enfer ?

- Qu'a-t-il donc ? murmuraient les icoglans stupides.
Dit-on qu'il ait perdu, dans les courants rapides,
Le vaisseau des parfums qui le font rajeunir ?
Trouve-t-on à Stamboul sa gloire assez ancienne ?
Dans les prédictions de quelque égyptienne
A-t-il vu le muet venir ?

- Qu'a donc le doux sultan ? demandaient les sultanes.
A-t-il avec son fils surpris sous les platanes
Sa brune favorite aux lèvres de corail ?
A-t-on souillé son bain d'une essence grossière ?
Dans le sac du fellah, vidé sur la poussière,
Manque-t-il quelque tête attendue au sérail ?

- Qu'a donc le maître ? - Ainsi s'agitent les esclaves.
Tous se trompent. Hélas ! si, perdu pour ses braves,
Assis, comme un guerrier qui dévore un affront,
Courbé comme un vieillard sous le poids des années,
Depuis trois longues nuits et trois longues journées,
Il croise ses mains sur son front ;

Ce n'est pas qu'il ait vu la révolte infidèle,
Assiégeant son harem comme une citadelle,
Jeter jusqu'à sa couche un sinistre brandon ;
Ni d'un père en sa main s'émousser le vieux glaive ;
Ni paraître Azraël ; ni passer dans un rêve
Les muets bigarrés armés du noir cordon.

Hélas ! l'ombre d'Allah n'a pas rompu le jeûne ;
La sultane est gardée, et son fils est trop jeune ;
Nul vaisseau n'a subi d'orages importuns ;
Le tartare avait bien sa charge accoutumée ;
Il ne manque au sérail, solitude embaumée,
Ni les têtes ni les parfums.

Ce ne sont pas non plus les villes écroulées,
Les ossements humains noircissant les vallées,
La Grèce incendiée, en proie aux fils d'Omar,
L'orphelin, ni la veuve, et les plaintes amères,
Ni l'enfance égorgée aux yeux des pauvres mères,
Ni la virginité marchandée au bazar ;

Non, non, ce ne sont pas ces figures funèbres,
Qui, d'un rayon sanglant luisant dans les ténèbres,
En passant dans son âme ont laissé le remord.
Qu'a-t-il donc ce pacha, que la guerre réclame,
Et qui, triste et rêveur, pleure comme une femme ?...
Son tigre de Nubie est mort.

Le 1er décembre 1827.
Marbre de Paros.

Un jour, au doux rêveur qui l'aime,
En train de montrer ses trésors,
Elle voulut lire un poème,
Le poème de son beau corps.

D'abord, superbe et triomphante
Elle vint en grand apparat,
Traînant avec des airs d'infante
Un flot de velours nacarat :

Telle qu'au rebord de sa loge
Elle brille aux Italiens,
Ecoutant passer son éloge
Dans les chants des musiciens.

Ensuite, en sa verve d'artiste,
Laissant tomber l'épais velours,
Dans un nuage de batiste
Elle ébaucha ses fiers contours.

Glissant de l'épaule à la hanche,
La chemise aux plis nonchalants,
Comme une tourterelle blanche
Vint s'abattre sur ses pieds blancs.

Pour Apelle ou pour Cléoméne,
Elle semblait, marbre de chair,
En Vénus Anadyomène
Poser nue au bord de la mer.

De grosses perles de Venise
Roulaient au lieu de gouttes d'eau,
Grains laiteux qu'un rayon irise,
Sur le frais satin de sa peau.

Oh ! quelles ravissantes choses,
Dans sa divine nudité,
Avec les strophes de ses poses,
Chantait cet hymne de beauté !

Comme les flots baisant le sable
Sous la lune aux tremblants rayons,
Sa grâce était intarissable
En molles ondulations.

Mais bientôt, lasse d'art antique,
De Phidias et de Vénus,
Dans une autre stance plastique
Elle groupe ses charmes nus.

Sur un tapis de Cachemire,
C'est la sultane du sérail,
Riant au miroir qui l'admire
Avec un rire de corail ;

La Géorgienne indolente,
Avec son souple narguilhé,
Etalant sa hanche opulente,
Un pied sous l'autre replié.

Et comme l'odalisque d'Ingres,
De ses reins cambrant les rondeurs,
En dépit des vertus malingres,
En dépit des maigres pudeurs !

Paresseuse odalisque, arrière !
Voici le tableau dans son jour,
Le diamant dans sa lumière ;
Voici la beauté dans l'amour !

Sa tête penche et se renverse ;
Haletante, dressant les seins,
Aux bras du rêve qui la berce,
Elle tombe sur ses coussins.

Ses paupières battent des ailes
Sur leurs globes d'argent bruni,
Et l'on voit monter ses prunelles
Dans la nacre de l'infini.

D'un linceul de point d'Angleterre
Que l'on recouvre sa beauté :
L'extase l'a prise à la terre ;
Elle est morte de volupté !

Que les violettes de Parme,
Au lieu des tristes fleurs des morts
Où chaque perle est une larme,
Pleurent en bouquets sur son corps !

Et que mollement on la pose
Sur son lit, tombeau blanc et doux,
Où le poète, à la nuit close,
Ira prier à deux genoux.
Il arrive que parfois le feu comme la glace
Fonde et qu'en nous des icebergs
Brûlent.
Il arrive que parfois des volcans sous-marins
Emergent un beau dimanche
Et que de leurs chapelets soudain incandescents
Jaillisse entre feux d'artifice de lave et de canne métissées
Du fin fond du cratère
La grand-messe liquide et démentielle
De la Vierge diablesse Mina
Prima inter pares
Toute forêt de corail noir et gorgones
Ni déesse ni maîtresse
Juste muse granivore aux mille tresses gourmandes
Perchée dans son ashram de coco sans graine tridimensionnel
Qui ne jure que par Jung, Bakounine, Anaïs Nin et autres yogi plongeurs
Dans la posture du demi lotus
En équilibre sur les orteils de l'âme.
« Alerte ! alerte ! voici les pirates d'Ochali qui traversent le détroit. »
Le Captif d'Ochali.


Nous emmenions en esclavage
Cent chrétiens, pêcheurs de corail ;
Nous recrutions pour le sérail
Dans tous les moûtiers du rivage.
En mer, les hardis écumeurs !
Nous allions de Fez à Catane...
Dans la galère capitane
Nous étions quatre-vingts rameurs.

On signale un couvent à terre.
Nous jetons l'ancre près du bord.
À nos yeux s'offre tout d'abord
Une fille du monastère.
Près des flots, sourde à leurs rumeurs,
Elle dormait sous un platane...
Dans la galère capitane
Nous étions quatre-vingts rameurs.

- La belle fille, il faut vous taire,
Il faut nous suivre. Il fait bon vent.
Ce n'est que changer de couvent,
Le harem vaut le monastère.
Sa hautesse aime les primeurs,
Nous vous ferons mahométane...
Dans la galère capitane
Nous étions quatre-vingts rameurs.

Elle veut fuir vers sa chapelle.
- Osez-vous bien fils de Satan ?
- Nous osons, dit le capitan.
Elle pleure, supplie, appelle.
Malgré sa plainte et ses clameurs,
On l'emporta dans la tartane...
Dans la galère capitane
Nous étions quatre-vingts rameurs.

Plus belle encor dans sa tristesse,
Ses yeux étaient deux talismans,
Elle valait mille tomans ;
On la vendit à sa hautesse.
Elle eut beau dire : Je me meurs !
De nonne elle devint sultane...
Dans la galère capitane
Nous étions quatre-vingts rameurs

Le 12 mars 1828.
Élégie VIII.

Par tes yeux si beaux sous les voiles
De leurs franges de longs cils noirs,
Soleils jumeaux, doubles étoiles,
D'un cœur ardent ardents miroirs ;

Par ton front aux pâleurs d'albâtre,
Que couronnent des cheveux bruns,
Où l'haleine du vent folâtre
Parmi la soie et les parfums ;

Par tes lèvres, fraîche églantine,
Grenade en fleur, riant corail
D'où sort une voix argentine
A travers la nacre et l'émail ;

Par ton sein rétif qui s'agite
Et bat sa prison de satin,
Par ta main étroite et petite,
Par l'éclat vermeil de ton teint ;

Par ton doux accent d'Espagnole,
Par l'aube de tes dix-sept ans,
Je t'aimerai, ma jeune folle,
Un peu plus que toujours, - longtemps !
On me demande, par les rues,
Pourquoi je vais bayant aux grues,
Fumant mon cigare au soleil,
À quoi se passe ma jeunesse,
Et depuis trois ans de paresse
Ce qu'ont fait mes nuits sans sommeil.

Donne-moi tes lèvres, Julie ;
Les folles nuits qui t'ont pâlie
Ont séché leur corail luisant.
Parfume-les de ton haleine ;
Donne-les-moi, mon Africaine,
Tes belles lèvres de pur sang.

Mon imprimeur crie à tue-tête
Que sa machine est toujours prête,
Et que la mienne n'en peut mais.
D'honnêtes gens, qu'un club admire,
N'ont pas dédaigné de prédire
Que je n'en reviendrai jamais.

Julie, as-tu du vin d'Espagne ?
Hier, nous battions la campagne ;
Va donc voir s'il en reste encor.
Ta bouche est brûlante, Julie ;
Inventons donc quelque folie
Qui nous perde l'âme et le corps.

On dit que ma gourme me rentre,
Que je n'ai plus rien dans le ventre,
Que je suis vide à faire peur ;
Je crois, si j'en valais la peine,
Qu'on m'enverrait à Sainte-Hélène,
Avec un cancer dans le cœur.

Allons, Julie, il faut t'attendre
À me voir quelque jour en cendre,
Comme Hercule sur son rocher.
Puisque c'est par toi que j'expire,
Ouvre ta robe, Déjanire,
Que je monte sur mon bûcher.
Osez, déesse, osez !

Osez les mots qui piquent

comme des femmes matador,

maîtresses sauvages de la mer mate,

tueuses au coeur de pierre

qui vous quittent à la longue

et qui de **** vous étirent la peau

de leur longue-vue et se pâment

d'extase muette quand vous

vous débattez en vain comme

des pieuvres folles

dans la dentelle d'araignée

de la barrière de corail où ne règne nul garde-barrières.

Osez les mots, déesse, osez !

les mots qui scient comme le sel marin

Et l'acide qu'elles vous jettent à la figure

comme si c'était une chopine de rhum

mais qui **** de vous défigurer

vous plongent dans l'abysse incandescente

de la mer-lave qui nettoie.

Osez les mots, osez, déesse, osez !

Osez les mots qui puent

comme des gouttes d'eau lourde

qui s'échappent du bec des colibris

qui tels des Canadair ivres répandent le feu

Dans la darse au lieu de l'éteindre.

Le mot feu pique.

Osez le feu, l"Ardeur. Et chantez l'Ardance !

Osez, maîtresse, osez !

Osez les mots qui gisent

comme des jets d'encre

qui giclent des tentacules des pieuvres

et qui écument les souvenirs au lieu de les effacer.

Osez les mots, maîtresse, osez !

Osez les mots qui grésillent

comme des aiguilles de pin en pleine éclade

et qui vous chavirent

et qui vous rendent à la merci des sirènes.

Osez les mots burlesques,

les mots qui font des frasques,

les mots qui effeuillent et font le striptease de l'ombre .

Osez les mots fétiche,

les mots qui mènent la danse,

les mots à forte poitrine,

les mots orgiaques qui dansent le gwoka,

les mots burlesques comme Tempest Storm et Buckaroo,

Osez, osez, osez, osez, maîtresse ,

Osez les mots qui bandent leur arc

Et mettent en joue...

Osez les mots, osez les mots , maîtresse

Osez les mots qui frottent

et qui transforment les maux de dos

des Quasimodos en mots d'eaux.
Heureux le voyageur que sa ville chérie
Voit rentrer dans le port, aux premiers feux du jour !
Qui salue à la fois le ciel et la patrie,
La vie et le bonheur, le soleil et l'amour !
- Regardez, compagnons, un navire s'avance.
La mer, qui l'emporta, le rapporte en cadence,
En écumant sous lui, comme un hardi coursier,
Qui, tout en se cabrant, sent son vieux cavalier.
Salut ! qui que tu sois, toi dont la blanche voile
De ce large horizon accourt en palpitant
Heureux, quand tu reviens, si ton errante étoile
T'a fait aimer la rive ! heureux si l'on t'attend !

D'où viens-tu, beau navire ? à quel lointain rivage,
Léviathan superbe, as-tu lavé tes flancs ?
Es-tu blessé, guerrier ? Viens-tu d'un long voyage ?
C'est une chose à voir, quand tout un équipage,
Monté jeune à la mer, revient en cheveux blancs.
Es-tu ruche ? viens-tu de l'Inde ou du Mexique ?
Ta quille est-elle lourde, ou si les vents du nord
T'ont pris, pour ta rançon, le poids de ton trésor ?
As-tu bravé la foudre et passé le tropique ?
T'es-tu, pendant deux ans, promené sur la mort,
Couvant d'un œil hagard ta boussole tremblante,
Pour qu'une Européenne, une pâle indolente,
Puisse embaumer son bain des parfums du sérail
Et froisser dans la valse un collier de corail ?

Comme le cœur bondit quand la terre natale,
Au moment du retour, commence à s'approcher,
Et du vaste Océan sort avec son clocher !
Et quel tourment divin dans ce court intervalle,
Où l'on sent qu'elle arrive et qu'on va la toucher !

Ô patrie ! ô patrie ! ineffable mystère !
Mot sublime et terrible ! inconcevable amour !
L'homme n'est-il donc né que pour un coin de terre,
Pour y bâtir son nid, et pour y vivre un jour ?

Le Havre, septembre 1855.
Tu dis que mes délires
D'orphie volante
Pour attendrir ta chair de conque
Sont nuls et non avenus.
Et que le chemin qui mène
A la crête du mont de Vénus
Est ardu et pentu et glissant
Surtout pour celui qui grimpe à bicyclette.

Je serais vantard
Je ne serais que vent fripon et couillonnade
Et tu n'as nul besoin de la marchandise
Que je te présente fraîche et dispose sur l'étal
Avec ce bec aux dents soi-disant acérées.

Je te promets pourtant de t'attendrir
J'ai la recette : elle est rare et je te l'offre
C'est une recette simple et infaillible
Comme gage de notre désir de nous fondre dans nos ombres

Je te chante en latin lubricus
Première classe des adjectifs masculins,
Nominatif singulier
Comme l'ont chanté avant moi Tacite, Horace, Virgile, Pline
Ovide et autres
Qui est la racine de lubrique
Et qui veut dire glissant

C'est-à-dire lisse, poli, gluant, dangereux, périlleux, coulant,
Insaisissable, fuyant, inconstant, incertain, décevant, trompeur, séduisant,

Chancelant, disposé, prêt à, hasardeux, délicat et mobile
Si l'on en croit le Gaffiot de 1934
Et je m'enroule en Aspidelaps lubricus
Serpent corail venimeux autour de ton ombre

Souffre donc que je te lustre de l'antidote
De mon ombre glissante
Et c'est dans l'ombre de nos ombres
Que nous sommes lubriques
Que nous sommes lumière
Haletant, bavant, buvant goutte à goutte
Nos cantiques les plus luxurieux.

Ce sont comme des envies de femme enceinte
Irrépressibles
Inexplicables
Incompréhensibles
Et pourtant sourdes et réelles
Incontournables
Je veux que ces envies jaillissent
De nos inconsciences charnelles
Et prolifèrent, nous mordent
Nous griffent, nous lacèrent
Nous démantibulent.

Nos pondaisons ne sont jamais stériles.
Nos jaunes pochés éclatent
Dans l'eau bouillante de nos verbes
De toutes les couleurs de l'arc en ciel
Et nos coquilles ont toutes les formes géométriques
Et s'imbriquent
Comme par miracle
Comme des poupées-gigognes.
Sur l'eau bleue et profonde

Nous allons voyageant,

Environnant le monde

D'un sillage d'argent,

Des îles de la Sonde,

De l'Inde au ciel brûlé,

Jusqu'au pôle gelé...


Les petites étoiles

Montrent de leur doigt d'or

De quel côté les voiles

Doivent prendre l'essor ;

Sur nos ailes de toiles,

Comme de blancs oiseaux,

Nous effleurons les eaux.


Nous pensons à la terre

Que nous fuyons toujours,

À notre vieille mère,

À nos jeunes amours ;

Mais la vague légère

Avec son doux refrain

Endort notre chagrin.


Le laboureur déchire

Un sol avare et dur ;

L'éperon du navire

Ouvre nos champs d'azur,

Et la mer sait produire,

Sans peine ni travail,

La perle et le corail.


Existence sublime !

Bercés par notre nid,

Nous vivons sur l'abîme

Au sein de l'infini ;

Des flots rasant la cime,

Dans le grand désert bleu

Nous marchons avec Dieu !
MON ELFE DES MYOSOTIS,
MA CREATURE, MA COOLIE, MA FLEUR
On t'a baptisée Nyssia alors que tu étais Aura
Fée exhibée aux quatre vents
Tu aurais pu naître verte plutôt que note bleue.
Je ne suis ni Candaule ni Gygès et tu n 'es pas Nyssia...

MON ELFE DES MYOSOTIS,
MA CREATURE, MA COOLIE, MA FLEUR
Je suis vert de honte,
Moi, le ****** dépravé,
Gravissant à genoux les marches de corail
Qui plongent vers tes abysses.
Je viens ici, non pour payer une quelconque promesse,
Mais pour confesser mon péché capital.

Ton parfum volcanique et charnel infuse en mes flancs
Des laves lubriques :
Sept fois je suis tombé dans les ornières
Mais je me suis redressé Juste,
Revêtu de la ceinture de vérité
Par toi ma DIABLESSE
Vénielle et mortelle.

C'est ainsi que je m'éveille, fier oiseau d'onyx,
Baignant mon bec de rubis, saphir et émeraude
Dans le sans-fin obscur de tes eaux
Salubres d'arrogance, avarice,
Envie, colère, luxure, gourmandise et paresse
Où je me délecte de ces ardences cachées
Muettes derrière la barrière de plastique.

Ma petite FLEUR, MA COOLIE
Enchanté !
Me suis-je seulement présenté ?
Sais-tu même qui je suis ?
Sais-tu que même moi je l'ignore ?
On m'a baptisé ZEPHYR
Bien avant que je ne sois pensée
Destiné à satisfaire ton esprit
Baise-fleurs, abeille de myosotis orchidée.

Je poursuis, ma CREATURE,
De cette langue élancée
Cette rivière d'OR
Qui dévale impétueux de la haute montagne
Et qui charrie scandaleusement
Ton nectar de Styx interdit.
Même si je sais que je n'ai pas,
Et que je n'aurai jamais,
Accès mort ou vif à ces délices,
Je cours après le sillage
De ce joyau limpide
Dans une collecte solitaire
Sans peur d'être réduit à néant

Je vais, je vais, je viens
Tel un colibri qui volète entre sépales et pétales
Au-dessus de ton labelle
De chair pourpre qui se dresse et exige
Que je te butine
De cette faim désespérée de la Grâce
Tandis que je bataille pour que le fer de ma hache
Surnage comme une voile dans le vent de tes eaux.

Je suis ZEPHYR qui guide les abeilles natives sans dard
Qui affleurent
Vers le filon de ta mine
Afin qu'il ne s'épuise ni s'assèche
A défaut d'être exploré et joui
Sans cesse.
Voyez-vous, au-delà de ses falaises,
Se trouve une porte scellée.
Dont moi seule possède la clé.
Incruster dans la roche solidifiée.
Dissimuler par le bleu de la mer.
Mes secrets, seront à jamais emmuré,
Pour l’éternité.
Soigneusement gardé,
Par des créatures nacrées,
Dont les chants envoûtés,
Vous berce, dans les profondeurs abyssales,
Où le silence règne, parmi les coraux et les opales.
Oh ! toi mon jardin, aux secrets bien vénales,
Où les trésors cachés dévoilent leurs spirales.
Je reviendrais, en saison hivernale,
Te compter, une histoire impériale.
Mais pour l’heure, je m’en vais, aux épousailles,
Non **** d’ici, à quelques kilomètres par-là.
Par l’écume et les oules, je te confie ce cristal,
Taillé dans le corail, scellant des âmes royales.

— The End —