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Tu me dis, mon Âme :
"Apprends à me connaître
Aime-moi
Tu verras
Avec moi, mon Ombre,
Tu vivras des choses jamais imaginées "
Alors je m'imagine, j'essaie
Je me mets direct au septième ciel
et je saute à la marelle
Pour rejoindre ton rivage Amour.
Je te vois animale et j'imagine ton règne
J 'imagine tes cris de Muse
Le lundi, tu es chienne, tu me miaules, tu me gazouilles et tu me bêles
Le mardi, cochonne, tu me glousses, tu me glapis et tu me piaules
Le mercredi, louve, tu me siffles, tu me beugles et tu me râles
Le jeudi, vipère, tu m'aboies, tu me hennis et tu me grondes
Le vendredi, tigresse, tu me barètes, tu me trompettes et tu me stridules,
Le samedi, chatte, tu me couines, tu me roucoules et tu me brailles
Et le dimanche, méduse, tu me chantes, sans bruit, dans le silence
Le cantique de nos retrouvailles animales.
Quand tu ris je frissonne et je danse
Je pleure à chaudes larmes, je tournoie
A gorge déployée
Je me désopile.
Quand tu ris c'est Vénus qui me chevauche
Et me vénère !

C'est comme un rire aphrodisiaque
Un rire interdit
Un rire noir qui bouillonne
à petit feu et qui enfle sa pulpe d'ébène
pour accueillir le parfum du musc.
Je me sens alors privilégié
Appelle-moi ton Empereur de Chine
Je suis consommateur captif de ce rire.
Rare
Quand tu ris tu éclates
Tu meurs
Tu ****** sur toi
Tu te plies
Tu te dérides
Tu es hilare !

Quand tu ris
Tous tes jardins secrets
S'enivrent et se font jour
A travers tes lèvres et tes dents
On voit apparaître des elfes et des lutins
Qui frissonnent aux toiles d'araignées
Tendues au fond de ta gorge
Pour que ton rire parte ad libitum
Et finisse en soupir.

Quand tu ris tu respires
Mieux tu inspires
Et quand ton rire expire
C'est pour renaître bientôt
Comme une chute du Zambèze
Dont on ne connait pas la source
Quand tu ris c'est le signal,
Muse vénérée,
Alors je me marre
Je m'amarre à tes eaux pour m'asperger de toi
Et me contaminer de ton fou rire vénérien.
Tu meurs d'envie de moi
Et tu me dis tout de go
J'ai envie de toi

Maintenant
Bande
Bande
Bande
Et tu chronomètres le temps
Qu'il me faudra pour atteindre
La taille exacte que tu désires
Et quand le petit soldat s'exécute
Au quart de tour comme tu l'exiges
Quand il pointe l'arme vers tes neiges éternelles
Tu dis : Garde à vous, fixe
Tu condamnes mes fesses au peloton d'exécution
Au clic de ton appareil photo
Tu tires à vue
Tu mitrailles à bout portant
Et quand tu es enfin satisfaite de la pose
Tu dis :
Déposez arme
Et je me dégonfle
Instantanément

Et tu exaltes, tu jubiles
De ta toute puissance
Je suis ta chose, ton pantin
Ton esclave
Tu es ma maîtresse
Et tu me flagelles à distance de ton flash.

Et tu exiges des photos explicites
Des gros plans, des détails intimes
De mes parties honteuses
Tu veux la vulve qui dort paisiblement sous mon aisselle
Tu veux la raie du cul qui se dessine dans le creux de mon coude

Tu veux la trique qui ronfle
Au coeur de la mangrove du mont de Venus

Tu veux le trou de mon cul dans le nombril béant
Que je forme de mes plantes de pied jointes
Tu veux que mon sein gauche secrète
A gogo des tasse de café chaud arabica

Tu veux tout
Tout de suite
Le tout et les parties
Sans filtre
Sans retouches

Tu dis que mains et mes doigts t'excitent
Et tu suces mes ongles pour en soutirer
Les envies et les cuticules

Et tu mordilles mes orteils
Lentement l'un après l'autre
Tu croques
Histoire de voir si je suis chatouilleux
Ou si je ne suis pas déjà mort

Et tu veux que je me batte en douce
Comme on bat la campagne
Comme on bat un cil et les cartes
Comme on bat le fer quand il est chaud
Comme on bat le grain pour le moudre
Comme on bat sa coulpe
Comme on bat la mesure
Et comme on bat son coeur
Je me bats en douce
Je te baptises de mon foutre
Je te fais des messes basses
Et je fais main basse sur tes envies
A voix basse
Je m'exécute
Je t'exécute
Car tu reignes vierge souveraine,
En sourdine, Osmose et Extase,
Dans mon royaume tantrique.
Je m'échoue
Au tréfonds de tes entrailles
Je plonge
Je remonte à la surface
Je respire
Je plonge
Je remonte à la surface
Je respire
Je plonge
Je remonte à la surface
Je respire
Inlassablement
Je suis Moby ****
The Whale, dit Migaloo dit Galon de Leche
La baleine à bosse albinos, ton ombre dans les ténèbres
Et chaque fois que tu vois léviter
Dans l'air ma queue de cétacé
Tu jettes au large ta pudeur
Tu largues tes amarres :
Tu te confesses, nue et sincère,
Tu m'avoues tes faiblesses,
Tes rêves et tes envies
Et tu pars en une jouissance infinie
Pendant que je te bénis de ma semence
Et que je t'offre l'entière rémission des péchés,
La gloire et la vie éternelle.
Je suis Moby ****,
Je suis Migaloo,
Je suis Galon de Leche,

Je suis ta Sainte Trinité
Ton triple humpback whale,
Ton ombre trois fois portée .
Écoute mon chant, c'est le fruit de tes entrailles :
Il se nomme Désir
C'est un chant qui absout, qui assouvit
Qui transforme les vagues de ma bosse
En élixir d'immortalité.
Il vogue sans radar et sans boussole
Vers les isthmes immergés et les détroits éternels
De ton Atlantide intime
Dernière frontière où gît ton Triangle des Bermudes

Ecoute le chant divin de ta baleine à bosse,
Ton cétacé, ton albinos
Et joins ta voix à sa voix et fonds-toi
En valses et galipettes
Dans la toison obscure et attirante
De l'ombre de son ombre.
Tu ne vas pas me croire.
Moi-même je n'en reviens pas !
Je suis traumatisé, grand brûlé,
Mutilé de guerre
Tout cela à cause de tes huit soeurs
Tes ombres femelles, les Muses.
Je te raconte, excuse les sanglots,
Les spasmes, les soubresauts de ton petit oiseau orphie
Dépecé, déplumé, vide de toute substance.
Ratatiné. Ratiboisé.
Tes fieffées soeurs, ces gredines m'ont violé !
M'entends-tu?
Je ne suis plus que l'ombre de moi-même
Sans tambour ni trompettes
En plein tunnel de Fréjus
Entre la France et l'Italie.
Je ne me souviens plus très bien du début de mon calvaire :
Je dormais à poings fermés
Je rêvais de toi et je sentais tes paumes chaudes
Qui me dorlotaient et me murmuraient des mots doux
Tu disais que j'étais l'oiseau lyre
L'oiseau de feu l'oiseau paon
Tu voulais que je pavane
En toi sur ton balcon
En faisant mine de regarder les étoiles
Et que comme Marlborough je m'en aille en guerre
Mironton mironton mirontaine
On se ravitaillait tous les deux pour supporter l'exil
Et de provisions en provisions nous ne sortions plus du lit.
Tu me disais "qui aime bien châtie bien"
Et "quand on s'aime on sème "
Et tu me châtiais de va et vient subtils
Et tu semais ma semence aux quatre vents
Sur les champs blancs et roses de ta chair
Tu disais no nu niet
Pour battre la mesure
No nu niet de ta petite voix
No nu niet de ta grosse voix
Une caresse pour marraine
Une caresse pour la Muse
J'étais aux anges
Je dormais du sommeil tranquille
Des orphies
Je croyais que c'étaient des formules bibliques
Et que tu baptisais ainsi l'oiseau
Nonuniet
Je croyais que c'était toi,
C'étaient tes ombres qui se relayaient
C'étaient elles qui étaient à la manoeuvre
Pour me punir de t'avoir choisie toi, mon ange,
Et pas elles, ces diablesses
Déguisées sous leurs masques de la comédia dell'arte.
Rien ne me fut épargné sous la férule de ces Amazones
A huit elles m'ont pénétré par mes neuf orifices
Ou étais-tu alors
Quand j'ai crié ton nom ?
J'ai perdu mon dernier pucelage
J'ai eu beau leur dire
Vietato l'ingresso qui !
Leur dire que j'étais Cagnolo Nogerola detto Roméo
Et que ma Muse à moi n'était aucune d'entre elles
Mais bel et bien toi, Giulietta Cappelletti,
Elles m'ont fait endurer ce que je souhaiterai pas
A mon pire ennemi, foi de Montecchi.
Elles m'ont tatoué la peau de long en large
De phrases inintelligibles
Elles ont gravé dans ma chair des choses insensées :
Chiudi gli occhi e sogna, Farinelli !
Dante, ti amo !
Portami ovunque tu sia. No !
Non smettere mai di splendere con il tuo sorriso !
Nacio nustra maravilhosa historia de amor !
Gracais mi amor por compartir un viaje tan romantico !
I love you forever
Elles m'ont dégusté comme on déguste
Un riso venere con gamberi e crema de zafferano
Elles m'ont emmaillotté de chapelets
Et de litanies
Elles m'ont marqué au chewing gum
Comme on marque au fer rouge
En me laissant leurs mots d'amour.
Je me suis retrouvé au centre de l'arène
Comme un gladiateur en guenilles
Et j'ai chanté de ma plus belle voix de castrat
Un Lascia ch'io pianga
Que n'aurait pas désavoué Haendel...
Me voilà à tes pieds ce matin, émasculé,
Implorant ta miséricorde, Muse bienfaitrice,
Je voudrais que tu me cautérises ces plaies
Que tu me soignes de tes Furies de soeurs
Tu me manques !
Concède-moi cent jours d'indulgence
Comme délai de latence
Le Ciel te le rendra au centuple !
Te saludo Mama
Del nostro Dio
Je sais que seul toi pourra effacer le traumatisme
Me débloquer, me redonner le sourire
Aurais-tu un peu de teinture d'arnica
De la racine de ***** contra et un peu de cyprine
Pour lentement me badigeonner?
Plus je t'observe
Plus je te contourne
Plus je te cisèle à distance
Dans le marbre de Carrara
Plus il m'apparaît
Sans équivoque
Que debout ou assise
Allongée ou dans un étrange lotus
De dos ou de profil
Nue ou endormie
Cartomancienne ou bohémienne
Tu es mon rêve fait femme
Le portrait craché de ma Muse.

Partout où le vent me porte
Je te vois flâner dans l'ombre de mes pas
Un jour tu es Madone et tu me souris
De ton piédestal de croix et de chapelets
De bougies et d'encens qui brûlent

L'instant d'après, cantatrice tu entonnes
En soprano lyrique les grands airs de l'opéra
Tu es fille de roi, tu es esclave
Tu es servante mais toujours amoureuse.

J'essaie de façonner dans la glaise
Une à une les courbes parfaites
Dont t'as doté la nature
Et je ne vois que chair généreuse et souple
Cuisses ouvertes et offertes
Nonchalantes et sensuelles
Je te vois forte et légère
Bien ancrée à la terre comme au ciel
Et même si je t'habille c'est nue que je te vois
Que je te détaille sous ton masque
Et que j'essaie de reproduire la lumière
Qui nimbe ton corps.
Et surtout je vois ton âme
Inlassablement charnelle :
Tes seins qui éclatent dans leur corset de soie
Tes yeux qui sourient des larmes de joie
Tes bras qui font des arabesques
Tes fesses pulpeuses et fraîches
Qui chevauchent les chevaux en transe
Ta bouche qui mordille la peau des nuages
Tes pieds de Gradiva qui s'enfoncent dans les sables mouvants
Et tes mains qui me font signe au ****
De chanter ta gloire éternelle.
Le creux de ta nuque qui m'encourage
Et m'invite à l'envol vers toi
Et cette vulve souveraine au delà des monts et des mers
Qui m'attire comme un aimant invisible
Vers ton royaume et me charrie dans le flot
De tes désirs les plus innommables.
Finalement jour après nuit je m'accroche
Aux fils de tes cheveux tressés
En une longue natte de poissons gigotants
Et de fruits odorants
Pour m'accueillir à ton balcon
Et je grimpe comme un funambule
Pour te rejoindre
Tu m'encourages de la parole de ton coeur
Et le vent souffle et il ne reste que peu d'espace
A parcourir pour vaincre la distance
Qui nous sépare et nous lie
Indissociablement l'un dans l'autre.
Onze minutes et cinquante trois secondes
Soit onze fois soixante plus cinquante trois
qui font sept cent treize secondes
C'est le temps de latence que je te demande,
Alma, très lentement, en fa majeur
Entre une petite mort et une nouvelle
Le temps de prendre conscience
Sur rythme de 4/4
De la Beauté de la Renaissance
Sur un fond de Mahler
S'il suffit d'une seconde pour que naisse une étincelle
Et d'une autre seconde pour que le feu meure
Sept cent treize secondes
Quatre mots pour 3 chiffres
Le temps d'un Adagietto
Est suffisant et nécessaire
Pour nous recueillir
Et repartir de plus belle
En route pour de nouveaux ébats...
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