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Paul d'Aubin Feb 2014
Les nèfles de Kabylie

Il est des souvenirs d’enfance qui dominent longtemps l’esprit et ont des goûts de saveurs douces telles les madeleines de Proust.
Pour moi qui suis né à Bougie Ce sont les nèfles de Kabylie.
C’était en mai soit en juin que ces fruits blonds arrivaient sur la table de formica dans des couffins tressés de paille,
comme le signe d’un printemps qui bientôt deviendrait fournaise mais vibrionnant de Soleil.
Il fallait enlever la peau et en séparer les noyaux qui me faisaient penser à des billes Mais leur chair était succulente avec des zestes de vanille. et de bonbons acidulés.

J’avais huit ans, c’était la guerre !

Mais quand les nèfles arrivaient, j’oubliais les soucis des «grands» pour goûter à la chair des nèfles, jouer aux billes avec leurs noyaux.
C’est ainsi que parmi les drames, le regard de l’enfance est lointain.
Car la mort leur reste chimère. bien moins réelle que les jeux et les fruits dorés, bref privilège de l’enfance.

Paul d’Aubin (Paul Arrighi)
Toulouse- février 2014.
Lucas Pilleul Jun 2017
C'était l'esprit anéanti que je courais
Vers toi, une fois de plus, comme si je volais
À travers les champs de lin, je me surpassais.

J'étais poussé par une force surhumaine.
J'allais jusqu'à mon but, peu m'importait la peine.
Le regard rivé sur tes yeux, rien ne me freine.

Et je saute dans tes bras, je chante de joie
Jusqu'à n'en plus pouvoir et nous étions si bien,
Tous les deux. Mais te doutais-tu d'un tel désastre ?
Parcourant mes pensées, dans l'espoir d'un refuge,

Tu oubliais tout. Ma question demeure, pourquoi ?
Quell' déception, mon amour pour toi était plein.
Brillant pour moi comme un soleil parmi les astres,
Tu étais là pourtant personne n'en préjuge.
#8
J'ai rencontré sur la terre où je passe
Plus d'un abîme où je tombais, seigneur !
Lors, d'un long cri j'appelais dans l'espace
Mon Dieu, mon père, ou quelque ange sauveur.

Doux et penché sur l'abîme funeste,
Un envoyé du tribunal céleste
Venait toujours, fidèle à votre loi :
Qu'il soit béni ! Mon Dieu, payez pour moi.

J'ai rencontré sur la terre où je pleure
Des yeux mouillés de prière et d'espoir :
À leurs regards souvent j'oubliais l'heure ;
Dans ces yeux-là, mon Dieu, j'ai cru vous voir.

Le ciel s'y meut comme dans vos étoiles,
C'est votre livre entr'ouvert et sans voiles,
Ils m'ont appris la charité, la foi.
Qu'ai-je rendu ? Mon Dieu, payez pour moi.

J'ai rencontré sur la terre où je chante
Des coeurs vibrants, juges harmonieux
Muse cachée et qui de peu s'enchante,
Ecoutant bien pour faire chanter mieux.

Divine aumône, adorable indulgence,
Trésor tombé dans ma fière indigence,
Suffrage libre, ambition de roi,
Vous êtes Dieu ! Mon Dieu ! Payez pour moi.

J'ai rencontré jour par jour sur la terre
Des malheureux le troupeau grossissant ;
J'ai vu languir dans son coin solitaire,
Comme un ramier, l'orphelin pâlissant ;

J'ai regardé ces frères de mon âme,
Puis, j'ai caché mes yeux avec effroi ;
Mon coeur nageait dans les pleurs et la flamme :
Regardez-les, mon Dieu ! Donnez pour moi.
A notre premier rendez-vous , dis !
T'oublieras pas d'amener tes poupées
et ta corde à sauter et Robinson Crusoë
et moi c'est promis je ramènerai mes billes, mes osselets
et Vendredi.
On jouera au cerf-volant aussi c'est promis.
S'il y a du vent
Et s'il fait beau et qu'on en a envie
On fera du toboggan et on jouera à chat perché.
S 'il pleut on se mettra sous un porche et on jouera aux cartes.
tu sais jouer aux jeu des sept familles ?
sinon on pourra toujours essayer
les petits chevaux ou le jeu de l'oie.
Je te laisserai jouer avec mes soldats de plomb
et j'espère que tu me prêteras pour la journée
Ta dînette pour que je te prépare
Une menthe à l'eau ou un diabolo fraise.
S'il fait trop soleil
On se mettra à l'ombre
Et je te lirai les lignes de la main
et je te montrerai ma collection de timbres roumains.
Et s'il fait nuit et qu'on voit des fantômes
On se cachera sous les couvertures
Je t'apprendrai à faire de la bicyclette
Et des cocottes en papier
tu verras c'est fastoche
Et ça fout les chocottes aux fantômes !

Ah j 'oubliais ! J 'amènerai ma fronde aussi
Pour te dégommer de l'arbre une mangue bien mûre
Qu'on dégustera tous les deux en même temps
Et on promettra-jurera-crachera qu'on est amis pour toujours !
Mon fils est mort. J'adore, ô mon Dieu, votre loi. -

Je vous offre les pleurs d'un cœur presque parjure ,

Vous châtiez bien fort et parferez la foi

Qu'alanguissait l'amour pour une créature.


Vous châtiez bien fort. Mon fils est mort, hélas !

Vous me l'aviez donné, voici que votre droite

Me le reprend à l'heure où mes pauvres pieds las

Réclamaient ce cher guide en cette route étroite.


Vous me l'aviez donné, vous me le reprenez :

Gloire à vous ! J'oubliais beaucoup trop votre gloire

Dans la langueur d'aimer mieux les trésors donnés

Que le Munificent de toute cette histoire.


Vous me l'aviez donné, je vous le rends très pur,

Tout pétri de vertu, d'amour et de simplesse.

C'est pourquoi, pardonnez, Terrible, à celui sur

Le cœur de qui, Dieu fort, sévit cette faiblesse.


Et laissez-moi pleurer et faites-moi bénir

L'élu dont vous voudrez certes que la prière

Rapproche un peu l'instant si bon de revenir

À lui dans Vous, Jésus, après ma mort, dernière.

— The End —