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Quitterie Nov 2017
Regarde les squelettes qui dansent dans la cour
Et l'odeur de violette qui va chassant le jour.
Hier encore la fête, les nombreux petits-fours,
Le sel des cacahuètes et le son des tambours.

Aujourd'hui qu'elle est **** la joie de Mariette :
Quelques restes de pain sur la table - des miettes -
Et des grains de raisins que grignotent les guêpes,
Quand le rouge du vin nous fait perdre la tête.

Ils cliquettent les rires et grelottent les os ;
Il chuinte le sabir des cages dans ce zoo :
Mariette et Amir sont partis tout là-haut
Sans même prévenir : j'en ai froid dans le dos.

Regarde les squelettes qui dansent dans la cour
Et l'odeur de violette qui va chassant le jour.
Amir était poète, Mariette un amour.
Qui sait que la mort guette quand on a de l'humour ?

Hier, à la rivière, nous lancions des pierres,
Les canettes de bières et les traits de lumières
Éclairaient nos visages et plissaient nos regards :
Qui sait que les présages ressembl'nt aux nénuphars ?

Mariette portait ses jolies perles jaunes
Et son rire de Corte. Amir était un faune
Dont la longue crinière nous mettaient en chaleur.
Qu'ils étaient beaux et fiers : quand j'y pense je pleure

Regarde les squelettes qui dansent dans la cour
Et l'odeur de violette qui va chassant le jour.
C'est une étrange valse, une valse à trois temps,
Celle du temps qui passe et te chasse, entêtant.

Hier, ce jour, demain : étourdissant manège
Aux chevaux de bois dur où je pleurais enfant.
Osselets de mes mains, et mes pieds dans la neige :
Quelle est cette blessure où s'épuise mon sang ?

Mariette pleurait et riait à la fois,
Qu'Amir aux yeux dorés nous raconte l'émoi
De leur premier baiser sous un bel amandier.
Leurs visages apaisés nous ont incendiés.

Regarde les squelettes qui dansent dans la cour
Et l'odeur de violette qui va chassant le jour...
Oh dear Aida ! Ma soprano lyrique
Je te mordille le lobule de l 'auricule
Je grignote l'hélix et je fouine dans l 'anthélix
Je visite ton auricule.
Ce soir je suis chaton de lynx
Ténor lyrique
Je te danse ma marche triomphale
Je suis Général cinq étoiles
Radamès l'Egyptien
Et je m'entortille la trompette dans le labyrinthe de tes cheveux
Comme dans une pelote de laine
Et je miaule et je ronronne :
"Aïda, mon éthiopienne,
Fille d'Amonasro,
Ci-devant esclave d'Amnéris, ta rivale,
Je suis ton esclave patenté
Ensevelis-moi vivant
Quand le moment viendra
et pends un de mes osselets à tes boucles d'oreille
Pour chanter ma mémoire "
Et joignant l'acte à la parole
Je t'administre un gentil piercing de mes griffes.
Et pendant que je te fais mon piercing
Toi tu joues aux osselets avec mon marteau,
Mon enclume et mon étrier.
Tu me dévores le vestige de mon oreille
Et tu me dis : "tu m'aimes maintenant !"

Je n'entends plus que le bruit de l'eau
Qui se mélange aux violons et aux cymbales
De l'orchestre philharmonique
Qui m'envahit comme le déluge
Et je te livre tous mes secrets

Et je m'accroche à tes cheveux
Soudain bleus avec des reflets verts
Comme tes ongles d'ailleurs
Tous verts sauf les pouces qui sont bleus
Pour combiner avec mes oreilles noyées.

N'est pas chaton de lynx qui veut
N'est pas maîtresse de chaton de lynx qui veut
Il faut accepter d'être lacérée de coups de griffes
Certes le félin se retient
Mais il a beau retenir ses griffes
Il est encore gamin
Il ne sait pas qu'il blesse
Il ignore que tu saignes
Il est innocent, le petiot,
Il a tout juste un mois bientôt
Et aux innocents les griffes pleines.

Et tu es maternelle
Tu lui prépares son lait
Et quand il pleure la nuit
Tu l'accueilles volontiers dans ta couche

Heureux les chatons de lynx
Gloria in excelsis deo
Car c'est enterrés vivants avec leur muse
Qu'ils connaîtront le paradis.
A notre premier rendez-vous , dis !
T'oublieras pas d'amener tes poupées
et ta corde à sauter et Robinson Crusoë
et moi c'est promis je ramènerai mes billes, mes osselets
et Vendredi.
On jouera au cerf-volant aussi c'est promis.
S'il y a du vent
Et s'il fait beau et qu'on en a envie
On fera du toboggan et on jouera à chat perché.
S 'il pleut on se mettra sous un porche et on jouera aux cartes.
tu sais jouer aux jeu des sept familles ?
sinon on pourra toujours essayer
les petits chevaux ou le jeu de l'oie.
Je te laisserai jouer avec mes soldats de plomb
et j'espère que tu me prêteras pour la journée
Ta dînette pour que je te prépare
Une menthe à l'eau ou un diabolo fraise.
S'il fait trop soleil
On se mettra à l'ombre
Et je te lirai les lignes de la main
et je te montrerai ma collection de timbres roumains.
Et s'il fait nuit et qu'on voit des fantômes
On se cachera sous les couvertures
Je t'apprendrai à faire de la bicyclette
Et des cocottes en papier
tu verras c'est fastoche
Et ça fout les chocottes aux fantômes !

Ah j 'oubliais ! J 'amènerai ma fronde aussi
Pour te dégommer de l'arbre une mangue bien mûre
Qu'on dégustera tous les deux en même temps
Et on promettra-jurera-crachera qu'on est amis pour toujours !

— The End —