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jalalium Sep 2013
Jaques le fumeur aimait les rouler étroits
Et toujours en fumait deux a la fois
J'aime fumer disait il
Quelle excuse futile!
Le tabac et ce qu'il y ajoutait l'esclavagèrent
Depuis qu'il n'utilisait plus son briquet que pour les concerts
L'esclave jamais ne dort
Car même la nuit il en roulait encore
Dans sa chambre, à coté de la fenêtre
O marchand de sable, plongez moi dans le bien-être
repetait il quand il n'en pouvait plus
mais ce soir la quelque chose de nouveau l'avait déplu
la constatation d'un changement l'avait dégoûté
L'eau de la bouteille avait noircit et maintenant sentait
la bouteille qu'il prenait pour cendrier car il n'en avait pas un
Fixe sur la bouteille il était terrifie de ce que lui réservait son destin
Il tendit la main vers la bouteille pour alléger sa cigarette
Hélas il y fit tomber sa possession la plus précieuse
Il devait affronter son dégoût et chercher entre les cigarettes
sinon son existence ne serait plus jamais délicieuse
il coupa la bouteille en deux
il chercha, chercha et chercha encore
main dans le goudron
mains sur le nez
Maintenant Jacques pleure
Aucune trace de son espoir
hier, aujourd'hui et demain pour lui ont la même couleur
il mourut 60 ans avant ses dernières mémoires
car quand il ne pouvait plus espérer
il cessa de vivre
Soudani Slim Mar 2015
Je cours sous la pluie entre les arbres
Je vois des milliers de soldats, du feu et des cadavres
Je peux pas aller plus ****, me rapprocher des pauvres
La fumée étrange noircit leurs larmes
Le cyclone amer, les bombes se jettent à terre
Le regards de la mer
....
La plus délicate des roses
Est, à coup sûr, la rose-thé.
Son bouton aux feuilles mi-closes
De carmin à peine est teinté.

On dirait une rose blanche
Qu'aurait fait rougir de pudeur,
En la lutinant sur la branche,
Un papillon trop plein d'ardeur.

Son tissu rose et diaphane
De la chair a le velouté ;
Auprès, tout incarnat se fane
Ou prend de la vulgarité.

Comme un teint aristocratique
Noircit les fronts bruns de soleil,
De ses soeurs elle rend rustique
Le coloris chaud et vermeil.

Mais, si votre main qui s'en joue,
A quelque bal, pour son parfum,
La rapproche de votre joue,
Son frais éclat devient commun.

Il n'est pas de rose assez tendre
Sur la palette du printemps,
Madame, pour oser prétendre
Lutter contre vos dix-sept ans.

La peau vaut mieux que le pétale,
Et le sang pur d'un noble coeur
Qui sur la jeunesse s'étale,
De tous les roses est vainqueur !
« Allah ! qui me rendra ma formidable armée,
Emirs, cavalerie au carnage animée,
Et ma tente, et mon camp, éblouissant à voir,
Qui la nuit allumait tant de feux, qu'à leur nombre
On eût dit que le ciel sur la colline sombre
Laissait ses étoiles pleuvoir ?

« Qui me rendra mes beys aux flottantes pelisses ?
Mes fiers timariots, turbulentes milices ?
Mes khans bariolés ? mes rapides spahis ?
Et mes bédouins hâlés, venus des Pyramides,
Qui riaient d'effrayer les laboureurs timides,
Et poussaient leurs chevaux par les champs de maïs ?

« Tous ces chevaux, à l'œil de flamme, aux jambes grêles,
Qui volaient dans les blés comme des sauterelles,
Quoi, je ne verrai plus, franchissant les sillons,
Leurs troupes, par la mort en vain diminuées,
Sur les carrés pesants s'abattant par nuées,
Couvrir d'éclairs les bataillons !

« Ils sont morts ; dans le sang traînent leurs belles housses ;
Le sang souille et noircit leur croupe aux taches rousses ;
L'éperon s'userait sur leur flanc arrondi
Avant de réveiller leurs pas jadis rapides,
Et près d'eux sont couchés leurs maîtres intrépides
Qui dormaient à leur ombre aux haltes de midi !

« Allah ! qui me rendra ma redoutable armée ?
La voilà par les champs tout entière semée,
Comme l'or d'un prodige épars sur le pavé.
Quoi ! chevaux, cavaliers, arabes et tartares,
Leurs turbans, leur galop, leurs drapeaux, leurs fanfares,
C'est comme si j'avais rêvé !

« Ô mes vaillants soldats et leurs coursiers fidèles !
Leurs voix n'a plus de bruit et leurs pieds n'ont plus d'ailes.
Ils ont oublié tout, et le sabre et le mors.
De leurs corps entassés cette vallée est pleine.
Voilà pour bien longtemps une sinistre plaine.
Ce soir, l'odeur du sang : demain, l'odeur des morts.

« Quoi ! c'était une armée, et ce n'est plus qu'une ombre !
Ils se sont bien battus, de l'aube à la nuit sombre,
Dans le cercle fatal ardents à se presser.
Les noirs linceuls des nuits sur l'horizon se posent.
Les braves ont fini. Maintenant ils reposent,
Et les corbeaux vont commencer.

« Déjà, passant leur bec entre leurs plumes noires,
Du fond des bois, du haut des chauves promontoires,
Ils accourent ; des morts ils rongent les lambeaux ;
Et cette armée, hier formidable et suprême,
Cette puissante armée, hélas ! ne peut plus même
Effaroucher un aigle et chasser des corbeaux !

« Oh ! si j'avais encor cette armée immortelle,
Je voudrais conquérir des mondes avec elle ;
Je la ferais régner sur les rois ennemis ;
Elle serait ma sœur, ma dame et mon épouse.
Mais que fera la mort, inféconde et jalouse,
De tant de braves endormis ?

« Que n'ai-je été frappé ! que n' sur la poussière
Roulé mon vert turban avec ma tête altière !
Hier j'étais puissant ; hier trois officiers,
Immobiles et fiers sur leur selle tigrée,
Portaient, devant le seuil de ma tente dorée,
Trois panaches ravis aux croupes des coursiers.

« Hier j'avais cent tambours tonnant à mon passage ;
J'avais quarante agas contemplant mon visage,
Et d'un sourcil froncé tremblant dans leurs palais.
Au lieu des lourds pierriers qui dorment sur les proues,
J'avais de beaux canons roulant sur quatre roues,
Avec leurs canonniers anglais.

« Hier j'avais des châteaux, j'avais de belles villes,
Des grecques par milliers à vendre aux juifs serviles ;
J'avais de grands harems et de grands arsenaux.
Aujourd'hui, dépouillé, vaincu, proscrit, funeste,
Je fuis... De mon empire, hélas ! rien ne me reste.
Allah ! je n'ai plus même une tour à créneaux !

« Il faut fuir, moi, pacha, moi, vizir à trois queues !
Franchir l'horizon vaste et les collines bleues,
Furtif, baissant les yeux, presque tendant la main,
Comme un voleur qui fuit troublé dans les ténèbres,
Et croit voir des gibets dressant leurs bras funèbres
Dans tous les arbres du chemin ! »

Ainsi parlait Reschid, le soir de sa défaite.
Nous eûmes mille grecs tués à cette fête.
Mais le vizir fuyait, seul, ces champs meurtriers.
Rêveur, il essuyait son rouge cimeterre ;
Deux chevaux près de lui du pied battaient la terre,
Et, vides, sur leurs flancs sonnaient les étriers.

Les 7 et 8 mai 1828.

— The End —