Submit your work, meet writers and drop the ads. Become a member
Rachel Z Mar 2012
I know what happened,
On that horrible Monday day,

Things like that should never happen,
But sadly, they still do,
Sometimes, things get tough,
But...
Remember, Chardon
Everything will be alright,
No matter how bad,

All we can do is hope and pray,
That recovery is around the corner

We will never forget this day...
**Best Wishes Chardon!
I send my condolences to the Chardon community. Keep strong Chardon!
Fable I, Livre III.


Toi qui, peintre et rival de Flore,
Comme elle à la nature empruntes les couleurs
Dont se parent toutes les fleurs
Que sous tes doigts on voit éclore,
Que je porte envie à ton art !
Tout est rose pour toi. Plus tes tableaux fidèles
Se rapprochent de tes modèles,
Et plus on t'applaudit ; et moi, si par hasard
J'ose crayonner quelque page,
D'un tout contraire accueil je suis souvent payé.
Et je plais d'autant moins au modèle effrayé
Que j'ai mieux tracé son image.
À ses yeux qu'ai-je offert en effet ? maint défaut,
Maint travers. Cher ami, dans le siècle où nous sommes
Tout est vice ou sottise ; et, pour charmer, il faut
Peindre les fleurs et non les hommes.

La fleur du chardon se carrait
Au milieu des piquants dont sa tige est armée ;
Et sans plus de façons, d'elle-même charmée,
À la rose se préférait.
« Je suis plus qu'elle encore et sévère et pudique,
Car on la vit parfois s'humaniser un peu.
Quant à moi, qu'on approche, et l'on verra beau jeu !
Ma devise est, enfin : Qui s'y frotte s'y pique.
« - Et pourquoi s'y frotterait-on ? »
Dit un jeune berger qui cherchait aventure :
« Pour jouir d'une rose on brave une blessure ;
Mais se fait-on piquer pour cueillir un chardon ? »
Mukul Mar 2012
I never knew what happened,
Until somebody told me around noon.
The words settled in my heart as rocks.
Rocks, I lost the power of speech.
As the words that were told came to a rest in my Heart.
I thought of how I could help them,
But the words never came out.

I thought and thought,
Searched it on Google.
So did everybody,
I didn't know what happened in reality,
But hearing the people talk help me learn what happened.
I was sad when I completely learned what happened.

I wanted to take down the person who wounded the 4 children,
But I didn't,
Because then that would be unfair.
I hope Chardon takes some hope and recovers.
Because ----

OUR THOUGHTS ARE WITH YOU.
When things like this are happening
And the air is ever so saddening
The tears and anger gathering
We try and remember who we are

For every time that we sit and cry
Each time we wish we’d said goodbye
And wonder why they had to die
So many things are happening

We’re so small in this giant world
But every tiny little boy and girl
Has stories that are about to unfurl
And some end before their time

So all we can do is love and miss
Remember happiness, times of bliss
Think back on that one last kiss
And they’ll never truly die
Andie C Feb 2012
The intricate words
Of a killer.
Woven like
A spiders web
Intertwining,
And when you are caught
It is hard to escape
They come like a
Looming spider
Fangs dripping with venom
Closer and closer
You feel the tension
Building and Building and Building
Snapping at you
A shark
Biting and stinging
You can bandage the wounds,
Pull out the stingers
But underneath,
Scars still remain.

Chardon, our hearts are with you
in your time of need.
Dark n Beautiful Jun 2015
They said that I made a better storywriter than a poet
Whatever!
Poets get their ideas from stories but my creativity comes from a glass of Moet Chardon(
A poet is someone who looks for adventure and there I was
On the back porch enjoying the Island breeze
The surging wind made it way through the tall propaganda trees
The trees act as obstacles to wind, somehow those propaganda trees made the
portable air conditioners seem useless in comparison
A family of monkey kept up their appearances daily: jumping from branch to branches
Breaking off bunches of oval-shaped young’s apples, like a morning ritual
while keeping a close eye on me: I capture the moment as it presents itself
Meditating and thinking about making right choices in my life:
My Nana once told me that propaganda leaflets were good for brewing tea to lower one’s blood pressure.
How many times can someone test the cold, cold icy water to realize that it wasn’t suitable for bathing?
That was my was way of dealing with difficult seasonal romance
I am now getting to understand Amy Winehouse struggle with love, relationship and commitment
Going to rehab may mean having to deal with difficult people, however, my addition is far more complicated
Making right choices is my life mission.
Dark n Beautiful May 2015
My narrative Reportage
They said that I made a better storywriter than a poet
However, poets get their ideas from stories,
But my creativity comes from a glass of Moet Chardon (:)
Yesterday, I saw a homeless man got on the train during rush hour
He passed right through the crowd and went on his way to the front car
and leaned against the moving  door

His sudden outburst of laughter made the passengers looked around
He was a sight for sore eyes this character,
but instead he became my instant story to tell
Or behold a Poet laureate mastered piece  
Dark soiled clothes he wore, his dingy T-shirt he use for a hanky:
With empty pocket hanging low, toothless he smile and kept on smiling
Slurred speech and some missing toes he became my focus point
What’s the use of having lot of money and not sharing?
Within those moments, I saw a decade of homelessness within his character
An ex-mariner, a husband, a degraded broken hearted soldier,
America a failing superpower country:
and most of all New York City a FAILING disaster
So I began my journey, either to compose a poetry piece or tell my eyewitness story into sections of poetry and fiction:
One of my favorites of Joseph Campbell quotes:
Life is without meaning. You bring the meaning to it. The meaning of life is whatever you ascribe it to be. Being alive is the meaning. ”
― Joseph Campbell
Au fond du parc qui se délabre,
Vieux, désert, mais encor charmant
Quand la lune, obscur candélabre,
S'allume en son écroulement,

Un moineau-franc, que rien ne gêne,
A son grenier, tout grand ouvert,
Au cinquième étage d'un chêne
Qu'avril vient de repeindre en vert.

Un saule pleureur se hasarde
À gémir sur le doux gazon,
À quelques pas de la mansarde
Où ricane ce polisson.

Ce saule ruisselant se penche ;
Un petit lac est à ses pieds,
Où tous ses rameaux, branche à branche,
Sont correctement copiés.

Tout en visitant sa coquine
Dans le nid par l'aube doré,
L'oiseau rit du saule, et taquine
Ce bon vieux lakiste éploré.

Il crie à toutes les oiselles
Qu'il voit dans les feuilles sautant :
- Venez donc voir, mesdemoiselles !
Ce saule a pleuré cet étang.

Il s'abat dans son tintamarre
Sur le lac qu'il ose insulter :
- Est-elle bête cette mare !
Elle ne sait que répéter.

Ô mare, tu n'es qu'une ornière.
Tu rabâches ton saule. Allons,
Change donc un peu de manière.
Ces vieux rameaux-là sont très longs.

Ta géorgique n'est pas drôle.
Sous prétexte qu'on est miroir,
Nous faire le matin un saule
Pour nous le refaire le soir !

C'est classique, cela m'assomme.
Je préférerais qu'on se tût.
Çà, ton bon saule est un bonhomme ;
Les saules sont de l'institut.

Je vois d'ici bâiller la truite.
Mare, c'est triste, et je t'en veux
D'être échevelée à la suite
D'un vieux qui n'a plus de cheveux.

Invente-nous donc quelque chose !
Calque, mais avec abandon.
Je suis fille, fais une rose,
Je suis âne, fais un chardon.

Aie une idée, un iris jaune,
Un bleu nénuphar triomphant !
Sapristi ! Il est temps qu'un faune
Fasse à ta naïade un enfant. -

Puis il s'adresse à la linotte :
- Vois-tu, ce saule, en ce beau lieu,
A pour état de prendre en note
Le diable à côté du bon Dieu.

De là son deuil. Il est possible
Que tout soit mal, ô ma catin ;
L'oiseau sert à l'homme de cible,
L'homme sert de cible au destin ;

Mais moi, j'aime mieux, sans envie,  
Errer de bosquet en bosquet,
Corbleu, que de passer ma vie
À remplir de pleurs un baquet ! -

Le saule à la morne posture,
Noir comme le bois des gibets,
Se tait, et la mère nature
Sourit dans l'ombre aux quolibets

Que jette, à travers les vieux marbres,
Les quinconces, les buis, les eaux,
À cet Héraclite des arbres
Ce Démocrite des oiseaux.
Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre pour le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger
Un jour tu passes la frontière
D'où viens-tu mais où vas-tu donc
Demain qu'importe et qu'importe hier
Le coeur change avec le chardon
Tout est sans rime ni pardon
Passe ton doigt là sur ta tempe
Touche l'enfance de tes yeux
Mieux vaut laisser basses les lampes
La nuit plus longtemps nous va mieux
C'est le grand jour qui se fait vieux
Les arbres sont beaux en automne
Mais l'enfant qu'est-il devenu
Je me regarde et je m'étonne
De ce voyageur inconnu
De son visage et ses pieds nus
Peu a peu tu te fais silence
Mais pas assez vite pourtant
Pour ne sentir ta dissemblance
Et sur le toi-même d'antan
Tomber la poussière du temps
C'est long vieillir au bout du compte
Le sable en fuit entre nos doigts
C'est comme une eau froide qui monte
C'est comme une honte qui croît
Un cuir à crier qu'on corroie
C'est long d'être un homme une chose
C'est long de renoncer à tout
Et sens-tu les métamorphoses
Qui se font au-dedans de nous
Lentement plier nos genoux
Ô mer amère ô mer profonde
Quelle est l'heure de tes marées
Combien faut-il d'années-secondes
À l'homme pour l'homme abjurer
Pourquoi pourquoi ces simagrées
Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre pour le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger.
Tout est pris d'un frisson subit.
L'hiver s'enfuit et se dérobe.
L'année ôte son vieil habit ;
La terre met sa belle robe.

Tout est nouveau, tout est debout ;
L'adolescence est dans les plaines ;
La beauté du diable, partout,
Rayonne et se mire aux fontaines.

L'arbre est coquet ; parmi les fleurs
C'est à qui sera la plus belle ;
Toutes étalent leurs couleurs,
Et les plus laides ont du zèle.

Le bouquet jaillit du rocher ;
L'air baise les feuilles légères ;
Juin rit de voir s'endimancher
Le petit peuple des fougères.

C'est une fête en vérité,
Fête où vient le chardon, ce rustre ;
Dans le grand palais de l'été
Les astres allument le lustre.

On fait les foins. Bientôt les blés.
Le faucheur dort sous la cépée ;
Et tous les souffles sont mêlés
D'une senteur d'herbe coupée.

Oui chante là ? Le rossignol.
Les chrysalides sont parties.
Le ver de terre a pris son vol
Et jeté le froc aux orties ;

L'aragne sur l'eau fait des ronds ;
Ô ciel bleu ! l'ombre est sous la treille ;
Le jonc tremble, et les moucherons
Viennent vous parler à l'oreille ;

On voit rôder l'abeille à jeun,
La guêpe court, le frelon guette ;
A tous ces buveurs de parfum
Le printemps ouvre sa guinguette.

Le bourdon, aux excès enclin,
Entre en chiffonnant sa chemise ;
Un oeillet est un verre plein,
Un lys est une nappe mise.

La mouche boit le vermillon
Et l'or dans les fleurs demi-closes,
Et l'ivrogne est le papillon,
Et les cabarets sont les roses.

De joie et d'extase on s'emplit,
L'ivresse, c'est la délivrance ;
Sur aucune fleur on ne lit :
Société de tempérance.

Le faste providentiel
Partout brille, éclate et s'épanche,
Et l'unique livre, le ciel,
Est par l'aube doré sur tranche.

Enfants, dans vos yeux éclatants
Je crois voir l'empyrée éclore ;
Vous riez comme le printemps
Et vous pleurez comme l'aurore.
amt Feb 2012
Monday, February 27, 2012
I just wanted to say to everyone to please stop bullying. Today in a town not so far from mine, a boy was bullied so much that he brought a gun to school and shot five people. 2 are dead, 3 are injured. Please stop bullying people! It's not cool, it's not funny, it's not anything that could possibly be good! Not only does that person feel the pain, but just as what happened today, others feel it too. It's not fair that a person was bullied and 2 people had to die for it. So all I can say is please, please, please stop bullying!

Chardon, you are in our thoughts and prayers.
Sous un grand ciel gris, dans une grande plaine poudreuse, sans chemins, sans gazon, sans un chardon, sans une ortie, je rencontrai plusieurs hommes qui marchaient courbés.

Chacun d'eux portait sur son dos une énorme Chimère, aussi lourde qu'un sac de farine ou de charbon, ou le fourniment d'un fantassin romain.

Mais la monstrueuse bête n'était pas un poids inerte ; au contraire, elle enveloppait et opprimait l'homme de ses muscles élastiques et puissants ; elle s'agrafait avec ses deux vastes griffes à la poitrine de sa monture ; et sa tête fabuleuse surmontait le front de l'homme, comme un de ces casques horribles par lesquels les anciens guerriers espéraient ajouter à la terreur de l'ennemi.

Je questionnai l'un de ces hommes, et je lui demandai où ils allaient ainsi. Il me répondit qu'il n'en savait rien, ni lui, ni les autres ; mais qu'évidemment ils allaient quelque part, puisqu'ils étaient poussés par un invincible besoin de marcher.

Chose curieuse à noter : aucun de ces voyageurs n'avait l'air irrité contre la bête féroce suspendue à son cou et collée à son dos ; on eût dit qu'il la considérait comme faisant partie de lui-même. Tous ces visages fatigués et sérieux ne témoignaient d'aucun désespoir ; sous la coupole spleenétique du ciel, les pieds plongés dans la poussière d'un sol aussi désolé que ce ciel, ils cheminaient avec la physionomie résignée de ceux qui sont condamnés à espérer toujours.

Et le cortège passa à côté de moi et s'enfonça dans l'atmosphère de l'horizon, à l'endroit où la surface arrondie de la planète se dérobe à la curiosité du regard humain.

Et pendant quelques instants je m'obstinai à vouloir comprendre ce mystère ; mais bientôt l'irrésistible Indifférence s'abattit sur moi, et j'en fus plus lourdement accablé qu'ils ne l'étaient eux-mêmes par leurs écrasantes Chimères.
Quoy mon ame, dors tu engourdie en ta masse ?
La trompette a sonné, serre bagage, et va
Le chemin deserté que Jesuchrist trouva,
Quand tout mouillé de sang racheta nostre race.


C'est un chemin facheux borné de peu d'espace,
Tracé de peu de gens que la ronce pava,
Où le chardon poignant ses ****** esleva,
Pren courage pourtant, et ne quitte la place.


N'appose point la main à la mansine, apres
Pour ficher ta charue au milieu des guerets,
Retournant coup sur coup en arriere ta vüe :


Il ne faut commencer, ou du tout s'emploier,
Il ne faut point mener, puis laisser la charue.
Qui laisse son mestier, n'est digne du loier.
Je rêvais dans un grand cimetière désert ;
De mon âme et des morts j'écoutais le concert,
Parmi les fleurs de l'herbe et les croix de la tombe.
Dieu veut que ce qui naît sorte de ce qui tombe.
Et l'ombre m'emplissait.

Autour de moi, nombreux,
Gais, sans avoir souci de mon front ténébreux,
Dans ce champ, lit fatal de la sieste dernière,
Des moineaux francs faisaient l'école buissonnière.
C'était l'éternité que taquine l'instant.
Ils allaient et venaient, chantant, volant, sautant,
Égratignant la mort de leurs griffes pointues,
Lissant leur bec au nez lugubre des statues,
Becquetant les tombeaux, ces grains mystérieux.
Je pris ces tapageurs ailés au sérieux ;
Je criai : « Paix aux morts ! vous êtes des harpies.
- Nous sommes des moineaux, me dirent ces impies.
- Silence ! allez-vous en ! » repris-je, peu clément.
Ils s'enfuirent ; j'étais le plus fort. Seulement,
Un d'eux resta derrière, et, pour toute musique,
Dressa la queue, et dit : « Quel est ce vieux classique ? »

Comme ils s'en allaient tous, furieux, maugréant,
Criant, et regardant de travers le géant,
Un houx noir qui songeait près d'une tombe, un sage,
M'arrêta brusquement par la manche au passage,
Et me dit : « Ces oiseaux sont dans leur fonction.
Laisse-les. Nous avons besoin de ce rayon.
Dieu les envoie. Ils font vivre le cimetière.
Homme, ils sont la gaîté de la nature entière ;
Ils prennent son murmure au ruisseau, sa clarté
A l'astre, son sourire au matin enchanté ;
Partout où rit un sage, ils lui prennent sa joie,
Et nous l'apportent ; l'ombre en les voyant flamboie ;
Ils emplissent leurs becs des cris des écoliers ;
A travers l'homme et l'herbe, et l'onde, et les halliers,
Ils vont pillant la joie en l'univers immense.
Ils ont cette raison qui te semble démence.
Ils ont pitié de nous qui **** d'eux languissons ;
Et, lorsqu'ils sont bien pleins de jeux et de chansons ;
D'églogues, de baisers, de tous les commérages
Que les nids en avril font sous les verts ombrages,
Ils accourent, joyeux, charmants, légers, bruyants,
Nous jeter tout cela dans nos trous effrayants ;
Et viennent, des palais, des bois, de la chaumière,
Vider dans notre nuit toute cette lumière ! »
Quand mai nous les ramène, ô songeur, nous disons :
« Les voilà ! » tout s'émeut, pierres, tertres, gazons ;
Le moindre arbrisseau parle, et l'herbe est en extase ;
Le saule pleureur chante en achevant sa phrase ;
Ils confessent les ifs, devenus babillards ;
Ils jasent de la vie avec les corbillards ;
Des linceuls trop pompeux ils décrochent l'agrafe ;
Ils se moquent du marbre ; ils savent l'orthographe ;
Et, moi qui suis ici le vieux chardon boudeur,
Devant qui le mensonge étale sa laideur,
Et ne se gène pas, me traitant comme un hôte,
Je trouve juste, ami, qu'en lisant à voix haute
L'épitaphe où le mort est toujours bon et beau,
Ils fassent éclater de rire le tombeau.

Paris, mai 1835.
Cette vieille sorcière habitait une hutte,
Accroupie au penchant d'un maigre tertre, en butte
L'été comme l'hiver au choc des quatre vents ;
- Le chardon aux longs dards, l'ortie et le lierre
S'étendent à l'entour en nappe irrégulière,
L'herbe y pend à foison ses panaches mouvants,
Par les fentes du toit, par les brèches des voûtes
Sans obstacle passant, la pluie à larges gouttes
Inonde les planchers moisis et vermoulus.
- A peine si l'on voit dans toute la croisée
Une vitre sur trois qui ne soit pas brisée,
Et la porte ne ferme plus.
IV.

Un grand houx, de forme incivile,
Du haut de sa fauve beauté,
Regardait mon habit de ville ;
Il était fleuri, moi crotté ;

J'étais crotté jusqu'à l'échine.
Le houx ressemblait au chardon
Que fait brouter l'ânier de Chine
À son âne de céladon.

Un bon crapaud faisait la lippe
Près d'un champignon malfaisant.
La chaire était une tulipe
Qu'illuminait un ver luisant.

Au seuil priait cette grisette
À l'air doucement fanfaron,
Qu'à Paris on nomme Lisette,
Qu'aux champs on nomme Liseron.

Un grimpereau, cherchant à boire,
Vit un arum, parmi le thym,
Qui dans sa feuille, blanc ciboire,
Cachait la perle du matin ;

Son bec, dans cette vasque ronde,
Prit la goutte d'eau qui brilla ;
La plus belle feuille du monde
Ne peut donner que ce qu'elle a.

Les chenilles peuplaient les ombres ;
L'enfant de choeur Coquelicot
Regardait ces fileuses sombres
Faire dans un coin leur tricot.

Les joncs, que coudoyait sans morgue
La violette, humble prélat,
Attendaient, pour jouer de l'orgue,
Qu'un bouc ou qu'un moine bêlât.

Au fond s'ouvrait une chapelle
Qu'on évitait avec horreur ;
C'est là qu'habite avec sa pelle
Le noir scarabée enterreur.

Mon pas troubla l'église fée ;
Je m'aperçus qu'on m'écoutait.
L'églantine dit : C'est Orphée.
La ronce dit : C'est Colletet.
Telle qu'un moissonneur, dont l'aveugle faucille

Abat le frais bleuet, comme le dur chardon,

Telle qu'un plomb cruel qui, dans sa course, brille,

Siffle, et, fendant les airs, vous frappe sans pardon ;


Telle l'affreuse mort sur un dragon se montre,

Passant comme un tonnerre au milieu des humains,

Renversant, foudroyant tout ce qu'elle rencontre

Et tenant une faulx dans ses livides mains.


Riche, vieux, jeune, pauvre, à son lugubre empire

Tout le monde obéit ; dans le cœur des mortels

Le monstre plonge, hélas ! ses ongles de vampire !

Il s'acharne aux enfants, tout comme aux criminels :


Aigle fier et serein, quand du haut de ton aire

Tu vois sur l'univers planer ce noir vautour,

Le mépris (n'est-ce pas, plutôt que la colère)

Magnanime génie, dans ton cœur, a son tour ?


Mais, tout en dédaignant la mort et ses alarmes,

Hugo, tu t'apitoies sur les tristes vaincus ;

Tu sais, quand il le faut, répandre quelques larmes,

Quelques larmes d'amour pour ceux qui ne sont plus.

— The End —