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Sew doudou pyé piman an mwen.
Sew doudou mèt kann a piman zwazo
Sew ki ka fè bonda manjak
Konsidiré I miel
Sew doudou piman miz an mwen
Sew ki ka soulajé ko mwen
Sew ki ka fè mwen lévé
Sew ki ka fè mwen soukwé soukwé adanw
Kolé séré
Sew ki ka fè mwen briyé kon letwal a lorian
O pipirit chantan
Man enmé bektew telman
Si ou té sav ki jan man enmé bektew
Man enmé bektew kon foufou
Man enmé voré asiw kon rakoun agoulou granfal
Piman miz an mwen
Pyé piman miz an mwen
Pyé la sa ka toujou poté
Piman aw ni mowdan kon pins a krab
Ban mwen on bon moso piman aw Pou nou mangé kon granmoun kalalu an nou doudou.
Piman aw woz woz woz doudou
Piman aw wouj wouj wouj
Piman aw nwè nwè nwè
Piman aw cho cho cho
Piman aw ka brenné
Piman miz aw ka chofé tout ko an mwen doudou
Ki sa ou mèté adan i pou I ka pike mwen konsa
On bon to piman doudou
I bon you bonnman doudou
I ni on ti gou mirtiy
Man pa Jin manje piman konsa doudou
Metey adan flakon
Pou mwen te parfumé mwen
Metey adan zakra jiwomon doudou
Pou man pe chofe ko mwen doudou
Piman miz
Piman miz
Se on ras piman ki telman Bon
Se on kalite piman
Ki ka dérayé moun ki pa save koman kuiziney
Piman miz piman miz
En Nou dansé doudou
On bel bolewo épi piman la sa ki ka voyé mizik asi nou doudou
Un slow sobre à minuit
Une robe de matadore
De mousseline et taffetas
Bleu Klein
Muse danse avec son rêve les yeux clos
Muse se blottit contre le ventre atypique du vent
Muse bouge et épouse sans calcul la transe
De ce mâle équipage
Débordant de gammes et de dièse
Muse sent monter en elle une meute de renoncules dodues
Qui mordillent et desagrafent
Sa panoplie de lune et de lumière
Comme une œuvre d'art à la roue libre,
Un tableau vivant où les sueurs s'epanchent, vont et viennent
En une pluie de rires et d'étoiles filantes
En forme de notes bleues
Jaillies de l'outre-noir de l'outre-mer
De ses reins mouillés par ce bal musette invisible mais réel.
Tu as beau vouloir me sevrer,
Me priver de ta réglisse,
Je persiste et tête
Ce brou mystique
Sans hâte
Et je ferme les yeux
Et je dessine en l'air
Ces délices que tu secrètes
Maternellement pour moi
Comme Pénélope tisse l'outre-noir de sa toile.
Et je te regarde étourdi comme dans un mirage
Badigeonner ton sein de sable  effarouché
De beurre de karité
Et de miel
Et je m'enjaille seulement
De partager les reflets de ce désert de Gobi.
Je voudrais t'ensemencer
De neuf fœtus
De bébés Montessori multicolores
Qui te feraient éclater de rire
À l'heure de la tétée primale.
Ils têteraient en te balbutiant
Des mots doux et rares
Dans toutes les langues du monde
Et toi tu déchiffrerais les borborygmes
De ces futurs marins, pêcheurs, anges et pécheresses
Et les régurgiterais à l'infini
Instinctivement
Enrichis de vitamine D, fer et oméga 3
Je te dis Vous
Ta Majesté
Car vous êtes plurielle
Je vous dis tu
Votre Seigneurie
Car tu es singulière.
Tu ou vous
Vous ou tu
Êtes la dyade
La deuxième personne
Les sœurs siamoises
Démultipliées dans le labyrinthe
De la conjugaison
À tous les temps du verbe et de la chair
Et c'est pour cette raison unique
Que je vous t'aime
Et que je te vous aime
Dodécaphoniquement
Et que je vous conjugue
Et que je vous hume les notes du cou
Et que je te renifle les lunes en rut
Et que les temps s'abolissent
Que les silences deviennent bis
Et les pauses deviennent ut
Et que les dièses et les bémols ouvrent
Les clés de fa et les portées
Et que moderato cantabile je respire
Les noires et les blanches
Les croches et les rondes
Du bas du dos de dentelle
De votre tienne excellence
Ad libitum...
Ton arrière-train
Surgit du fond des abysses
Comme un aerolite,
Un diamant
De 3106 carats,
Une pierre d'exception,
Un Cullinan
Que je scinde en neuf
Pour chaque incarnation de ma muse
Qui éclate en mille facettes
Quand je lapide sa majesté.
Tu as juré de filmer un à un tes fantasmes :
Les noirs,
Les fondants,
Les doux,
Les amers,
Toutes les phases d'affaitage du faucon,
Et aujourd'hui tu prépares le matériel
En bonne fauconnière que tu es.
Et que les faucons gerfauts, sacres ou pèlerins
Le veuillent ou non,
Tu leur couvres la tête d'un chaperon
Et tu déploies au tout venant tes perches,
Tes anneaux et tes leurres,
Tes sonnettes et tes noeuds
Et je quitte mes gorges et mes rochers
Et me perche en majesté à ton gantelet de dentelle
Où tu as brodé, enlumineuse d'or,
L'initiale S, comme leurre.
Et chaque fois que je m'avise
De dérober mes sonnettes,
De me libérer de ta filière,
Tu me déchaperonnes
Et tu me gardes au ventre.
Tu me nourris consciencieusement
Pour que j'atteigne mon poids de chasse
Et tu me frist-frastes de tes fantasmes
Pour que je devienne un rapace de haut vol
Et que je fonde vers toi
Et que je fasse bonne gorge
De ton loup à crinière
Au goût de chocolat amer.
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