Tu as juré de filmer un à un tes fantasmes :
Les noirs,
Les fondants,
Les doux,
Les amers,
Toutes les phases d'affaitage du faucon,
Et aujourd'hui tu prépares le matériel
En bonne fauconnière que tu es.
Et que les faucons gerfauts, sacres ou pèlerins
Le veuillent ou non,
Tu leur couvres la tête d'un chaperon
Et tu déploies au tout venant tes perches,
Tes anneaux et tes leurres,
Tes sonnettes et tes noeuds
Et je quitte mes gorges et mes rochers
Et me perche en majesté à ton gantelet de dentelle
Où tu as brodé, enlumineuse d'or,
L'initiale S, comme leurre.
Et chaque fois que je m'avise
De dérober mes sonnettes,
De me libérer de ta filière,
Tu me déchaperonnes
Et tu me gardes au ventre.
Tu me nourris consciencieusement
Pour que j'atteigne mon poids de chasse
Et tu me frist-frastes de tes fantasmes
Pour que je devienne un rapace de haut vol
Et que je fonde vers toi
Et que je fasse bonne gorge
De ton loup à crinière
Au goût de chocolat amer.