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Elizabeth Squires
All poems original Copyright of Elizabeth Squires.

Poems

Victor Hugo  Jun 2017
Melancholia
Écoutez. Une femme au profil décharné,
Maigre, blême, portant un enfant étonné,
Est là qui se lamente au milieu de la rue.
La foule, pour l'entendre, autour d'elle se rue.
Elle accuse quelqu'un, une autre femme, ou bien
Son mari. Ses enfants ont faim. Elle n'a rien ;
Pas d'argent ; pas de pain ; à peine un lit de paille.
L'homme est au cabaret pendant qu'elle travaille.
Elle pleure, et s'en va. Quand ce spectre a passé,
Ô penseurs, au milieu de ce groupe amassé,
Qui vient de voir le fond d'un cœur qui se déchire,
Qu'entendez-vous toujours ? Un long éclat de rire.

Cette fille au doux front a cru peut-être, un jour,
Avoir droit au bonheur, à la joie, à l'amour.
Mais elle est seule, elle est sans parents, pauvre fille !
Seule ! - n'importe ! elle a du courage, une aiguille,
Elle travaille, et peut gagner dans son réduit,
En travaillant le jour, en travaillant la nuit,
Un peu de pain, un gîte, une jupe de toile.
Le soir, elle regarde en rêvant quelque étoile,
Et chante au bord du toit tant que dure l'été.
Mais l'hiver vient. Il fait bien froid, en vérité,
Dans ce logis mal clos tout en haut de la rampe ;
Les jours sont courts, il faut allumer une lampe ;
L'huile est chère, le bois est cher, le pain est cher.
Ô jeunesse ! printemps ! aube ! en proie à l'hiver !
La faim passe bientôt sa griffe sous la porte,
Décroche un vieux manteau, saisit la montre, emporte
Les meubles, prend enfin quelque humble bague d'or ;
Tout est vendu ! L'enfant travaille et lutte encor ;
Elle est honnête ; mais elle a, quand elle veille,
La misère, démon, qui lui parle à l'oreille.
L'ouvrage manque, hélas ! cela se voit souvent.
Que devenir ! Un jour, ô jour sombre ! elle vend
La pauvre croix d'honneur de son vieux père, et pleure ;
Elle tousse, elle a froid. Il faut donc qu'elle meure !
A dix-sept ans ! grand Dieu ! mais que faire ?... - Voilà
Ce qui fait qu'un matin la douce fille alla
Droit au gouffre, et qu'enfin, à présent, ce qui monte
À son front, ce n'est plus la pudeur, c'est la honte.
Hélas, et maintenant, deuil et pleurs éternels !
C'est fini. Les enfants, ces innocents cruels,
La suivent dans la rue avec des cris de joie.
Malheureuse ! elle traîne une robe de soie,
Elle chante, elle rit... ah ! pauvre âme aux abois !
Et le peuple sévère, avec sa grande voix,
Souffle qui courbe un homme et qui brise une femme,
Lui dit quand elle vient : « C'est toi ? Va-t-en, infâme ! »

Un homme s'est fait riche en vendant à faux poids ;
La loi le fait juré. L'hiver, dans les temps froids ;
Un pauvre a pris un pain pour nourrir sa famille.
Regardez cette salle où le peuple fourmille ;
Ce riche y vient juger ce pauvre. Écoutez bien.
C'est juste, puisque l'un a tout et l'autre rien.
Ce juge, - ce marchand, - fâché de perdre une heure,
Jette un regard distrait sur cet homme qui pleure,
L'envoie au bagne, et part pour sa maison des champs.
Tous s'en vont en disant : « C'est bien ! » bons et méchants ;
Et rien ne reste là qu'un Christ pensif et pâle,
Levant les bras au ciel dans le fond de la salle.

Un homme de génie apparaît. Il est doux,
Il est fort, il est grand ; il est utile à tous ;
Comme l'aube au-dessus de l'océan qui roule,
Il dore d'un rayon tous les fronts de la foule ;
Il luit ; le jour qu'il jette est un jour éclatant ;
Il apporte une idée au siècle qui l'attend ;
Il fait son œuvre ; il veut des choses nécessaires,
Agrandir les esprits, amoindrir les misères ;
Heureux, dans ses travaux dont les cieux sont témoins,
Si l'on pense un peu plus, si l'on souffre un peu moins !
Il vient. - Certe, on le va couronner ! - On le hue !
Scribes, savants, rhéteurs, les salons, la cohue,
Ceux qui n'ignorent rien, ceux qui doutent de tout,
Ceux qui flattent le roi, ceux qui flattent l'égout,
Tous hurlent à la fois et font un bruit sinistre.
Si c'est un orateur ou si c'est un ministre,
On le siffle. Si c'est un poète, il entend
Ce chœur : « Absurde ! faux ! monstrueux ! révoltant ! »
Lui, cependant, tandis qu'on bave sur sa palme,
Debout, les bras croisés, le front levé, l'œil calme,
Il contemple, serein, l'idéal et le beau ;
Il rêve ; et, par moments, il secoue un flambeau
Qui, sous ses pieds, dans l'ombre, éblouissant la haine,
Éclaire tout à coup le fond de l'âme humaine ;
Ou, ministre, il prodigue et ses nuits et ses jours ;
Orateur, il entasse efforts, travaux, discours ;
Il marche, il lutte ! Hélas ! l'injure ardente et triste,
À chaque pas qu'il fait, se transforme et persiste.
Nul abri. Ce serait un ennemi public,
Un monstre fabuleux, dragon ou basilic,
Qu'il serait moins traqué de toutes les manières,
Moins entouré de gens armés de grosses pierres,
Moins haï ! -- Pour eux tous et pour ceux qui viendront,
Il va semant la gloire, il recueille l'affront.
Le progrès est son but, le bien est sa boussole ;
Pilote, sur l'avant du navire il s'isole ;
Tout marin, pour dompter les vents et les courants,
Met tour à tour le cap sur des points différents,
Et, pour mieux arriver, dévie en apparence ;
Il fait de même ; aussi blâme et cris ; l'ignorance
Sait tout, dénonce tout ; il allait vers le nord,
Il avait tort ; il va vers le sud, il a tort ;
Si le temps devient noir, que de rage et de joie !
Cependant, sous le faix sa tête à la fin ploie,
L'âge vient, il couvait un mal profond et lent,
Il meurt. L'envie alors, ce démon vigilant,
Accourt, le reconnaît, lui ferme la paupière,
Prend soin de la clouer de ses mains dans la bière,
Se penche, écoute, épie en cette sombre nuit
S'il est vraiment bien mort, s'il ne fait pas de bruit,
S'il ne peut plus savoir de quel nom on le nomme,
Et, s'essuyant les yeux, dit : « C'était un grand homme ! »

Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs, que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes,
« Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! »
Ô servitude infâme imposée à l'enfant !
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, œuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée,
Et qui ferait - c'est là son fruit le plus certain -
D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !
Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil !
Progrès dont on demande : « Où va-t-il ? Que veut-il ? »
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l'homme !
Que ce travail, haï des mères, soit maudit !
Maudit comme le vice où l'on s'abâtardit,
Maudit comme l'opprobre et comme le blasphème !
Ô Dieu ! qu'il soit maudit au nom du travail même,
Au nom du vrai travail, saint, fécond, généreux,
Qui fait le peuple libre et qui rend l'homme heureux !

Le pesant chariot porte une énorme pierre ;
Le limonier, suant du mors à la croupière,
Tire, et le roulier fouette, et le pavé glissant
Monte, et le cheval triste à le poitrail en sang.
Il tire, traîne, geint, tire encore et s'arrête ;
Le fouet noir tourbillonne au-dessus de sa tête ;
C'est lundi ; l'homme hier buvait aux Porcherons
Un vin plein de fureur, de cris et de jurons ;
Oh ! quelle est donc la loi formidable qui livre
L'être à l'être, et la bête effarée à l'homme ivre !
L'animal éperdu ne peut plus faire un pas ;
Il sent l'ombre sur lui peser ; il ne sait pas,
Sous le bloc qui l'écrase et le fouet qui l'assomme,
Ce que lui veut la pierre et ce que lui veut l'homme.
Et le roulier n'est plus qu'un orage de coups
Tombant sur ce forçat qui traîne des licous,
Qui souffre et ne connaît ni repos ni dimanche.
Si la corde se casse, il frappe avec le pié ;
Et le cheval, tremblant, hagard, estropié,
Baisse son cou lugubre et sa tête égarée ;
On entend, sous les coups de la botte ferrée,
Sonner le ventre nu du pauvre être muet !
Il râle ; tout à l'heure encore il remuait ;
Mais il ne bouge plus, et sa force est finie ;
Et les coups furieux pleuvent ; son agonie
Tente un dernier effort ; son pied fait un écart,
Il tombe, et le voilà brisé sous le brancard ;
Et, dans l'ombre, pendant que son bourreau redouble,
Il regarde quelqu'un de sa prunelle trouble ;
Et l'on voit lentement s'éteindre, humble et terni,
Son œil plein des stupeurs sombres de l'infini,
Où luit vaguement l'âme effrayante des choses.
Hélas !

Cet avocat plaide toutes les causes ;
Il rit des généreux qui désirent savoir
Si blanc n'a pas raison, avant de dire noir ;
Calme, en sa conscience il met ce qu'il rencontre,
Ou le sac d'argent Pour, ou le sac d'argent Contre ;
Le sac pèse pour lui ce que la cause vaut.
Embusqué, plume au poing, dans un journal dévot,
Comme un bandit tuerait, cet écrivain diffame.
La foule hait cet homme et proscrit cette femme ;
Ils sont maudits. Quel est leur crime ? Ils ont aimé.
L'opinion rampante accable l'opprimé,
Et, chatte aux pieds des forts, pour le faible est tigresse.
De l'inventeur mourant le parasite engraisse.
Le monde parle, assure, affirme, jure, ment,
Triche, et rit d'escroquer la dupe Dévouement.
Le puissant resplendit et du destin se joue ;
Derrière lui, tandis qu'il marche et fait la roue,
Sa fiente épanouie engendre son flatteur.
Les nains sont dédaigneux de toute leur hauteur.
Ô hideux coins de rue où le chiffonnier morne
Va, tenant à la main sa lanterne de corne,
Vos tas d'ordures sont moins noirs que les vivants !
Qui, des vents ou des cœurs, est le plus sûr ? Les vents.
Cet homme ne croit rien et fait semblant de croire ;
Il a l'œil clair, le front gracieux, l'âme noire ;
Il se courbe ; il sera votre maître demain.

Tu casses des cailloux, vieillard, sur le chemin ;
Ton feutre humble et troué s'ouvre à l'air qui le mouille ;
Sous la pluie et le temps ton crâne nu se rouille ;
Le chaud est ton tyran, le froid est ton bourreau ;
Ton vieux corps grelottant tremble sous ton sarrau ;
Ta cahute, au niveau du fossé de la route,
Offre son toit de mousse à la chèvre qui broute ;
Tu gagnes dans ton jour juste assez de pain noir
Pour manger le matin et pour jeûner le soir ;
Et, fantôme suspect devant qui l'on recule,
Regardé de travers quand vient le crépuscule,
Pauvre au point d'alarmer les allants et venants,
Frère sombre et pensif des arbres frissonnants,
Tu laisses choir tes ans ainsi qu'eux leur feuillage ;
Autrefois, homme alors dans la force de l'âge,
Quand tu vis que l'Europe implacable venait,
Et menaçait Paris et notre aube qui naît,
Et, mer d'hommes, roulait vers la France effarée,
Et le Russe et le *** sur la terre sacrée
Se ruer, et le nord revomir Attila,
Tu te levas, tu pris ta fourche ; en ces temps-là,
Tu fus, devant les rois qui tenaient la campagne,
Un des grands paysans de la grande Champagne.
C'est bien. Mais, vois, là-bas, le long du vert sillon,
Une calèche arrive, et, comme un tourbillon,
Dans la poudre du soir qu'à ton front tu secoues,
Mêle l'éclair du fouet au tonnerre des roues.
Un homme y dort. Vieillard, chapeau bas ! Ce passant
Fit sa fortune à l'heure où tu versais ton sang ;
Il jouait à la baisse, et montait à mesure
Que notre chute était plus profonde et plus sûre ;
Il fallait un vautour à nos morts ; il le fut ;
Il fit, travailleur âpre et toujours à l'affût,
Suer à nos malheurs des châteaux et des rentes ;
Moscou remplit ses prés de meules odorantes ;
Pour lui, Leipsick payait des chiens et des valets,
Et la Bérésina charriait un palais ;
Pour lui, pour que cet homme ait des fleurs, des charmilles,
Des parcs dans Paris même ouvrant leurs larges grilles,
Des jardins où l'on voit le cygne errer sur l'eau,
Un million joyeux sortit de Waterloo ;
Si bien que du désastre il a fait sa victoire,
Et que, pour la manger, et la tordre, et la boire,
Ce Shaylock, avec le sabre de Blucher,
A coupé sur la France une livre de chair.
Or, de vous deux, c'est toi qu'on hait, lui qu'on vénère ;
Vieillard, tu n'es qu'un gueux, et ce millionnaire,
C'est l'honnête homme. Allons, debout, et chapeau bas !

Les carrefours sont pleins de chocs et de combats.
Les multitudes vont et viennent dans les rues.
Foules ! sillons creusés par ces mornes charrues :
Nuit, douleur, deuil ! champ triste où souvent a germé
Un épi qui fait peur à ceux qui l'ont semé !
Vie et mort ! onde où l'hydre à l'infini s'enlace !
Peuple océan jetant l'écume populace !
Là sont tous les chaos et toutes les grandeurs ;
Là, fauve, avec ses maux, ses horreurs, ses laideurs,
Ses larves, désespoirs, haines, désirs, souffrances,
Qu'on distingue à travers de vagues transparences,
Ses rudes appétits, redoutables aimants,
Ses prostitutions, ses avilissements,
Et la fatalité des mœurs imperdables,
La misère épaissit ses couches formidables.
Les malheureux sont là, dans le malheur reclus.
L'indigence, flux noir, l'ignorance, reflux,
Montent, marée affreuse, et parmi les décombres,
Roulent l'obscur filet des pénalités sombres.
Le besoin fuit le mal qui le tente et le suit,
Et l'homme cherche l'homme à tâtons ; il fait nuit ;
Les petits enfants nus tendent leurs mains funèbres ;
Le crime, antre béant, s'ouvre dans ces ténèbres ;
Le vent secoue et pousse, en ses froids tourbillons,
Les âmes en lambeaux dans les corps en haillons :
Pas de cœur où ne croisse une aveugle chimère.
Qui grince des dents ? L'homme. Et qui pleure ? La mère.
Qui sanglote ? La vierge aux yeux hagards et doux.
Qui dit : « J'ai froid ? » L'aïeule. Et qui dit : « J'ai faim ? » Tous !
Et le fond est horreur, et la surface est joie.
Au-dessus de la faim, le festin qui flamboie,
Et sur le pâle amas des cris et des douleurs,
Les chansons et le rire et les chapeaux de fleurs !
Ceux-là sont les heureux. Ils n'ont qu'une pensée :
A quel néant jeter la journée insensée ?
Chiens, voitures, chevaux ! cendre au reflet vermeil !
Poussière dont les grains semblent d'or au soleil !
Leur vie est aux plaisirs sans fin, sans but, sans trêve,
Et se passe à tâcher d'oublier dans un rêve
L'enfer au-dessous d'eux et le ciel au-dessus.
Quand on voile Lazare, on efface Jésus.
Ils ne regardent pas dans les ombres moroses.
Ils n'admettent que l'air tout parfumé de roses,
La volupté, l'orgueil, l'ivresse et le laquais
Ce spectre galonné du pauvre, à leurs banquets.
Les fleurs couvrent les seins et débordent des vases.
Le bal, tout frissonnant de souffles et d'extases,
Rayonne, étourdissant ce qui s'évanouit ;
Éden étrange fait de lumière et de nuit.
Les lustres aux plafonds laissent pendre leurs flammes,
Et semblent la racine ardente et pleine d'âmes
De quelque arbre céleste épanoui plus haut.
Noir paradis dansant sur l'immense cachot !
Ils savourent, ravis, l'éblouissement sombre
Des beautés, des splendeurs, des quadrilles sans nombre,
Des couples, des amours, des yeux bleus, des yeux noirs.
Les valses, visions, passent dans les miroirs.
Parfois, comme aux forêts la fuite des cavales,
Les galops effrénés courent ; par intervalles,
Le bal reprend haleine ; on s'interrompt, on fuit,
On erre, deux à deux, sous les arbres sans bruit ;
Puis, folle, et rappelant les ombres éloignées,
La musique, jetant les notes à poignées,
Revient, et les regards s'allument, et l'archet,
Bondissant, ressaisit la foule qui marchait.
Ô délire ! et d'encens et de bruit enivrées,
L'heure emporte en riant les rapides soirées,
Et les nuits et les jours, feuilles mortes des cieux.
D'autres, toute la nuit, roulent les dés joyeux,
Ou bien, âpre, et mêlant les cartes qu'ils caressent,
Où des spectres riants ou sanglants apparaissent,
Leur soif de l'or, penchée autour d'un tapis vert,
Jusqu'à ce qu'au volet le jour bâille entr'ouvert,
Poursuit le pharaon, le lansquenet ou l'hombre ;
Et, pendant qu'on gémit et qu'on frémit dans l'ombre,
Pendant que le
Andrew T Hannah Apr 2014
Praeludium in via ...

Vidi heri mane quando ridebam coloribus egregiis,
Eradere auro , trans tabula caeli , tentorium ...
Excelsus super omnes montes mundi mole fratres
Nimborum desertum , ubi non sit humana exsuscitatur .
Et non vidi nobili altitudo futura ...
Bonitas terribilis Vidi , *** indomitus.
Et peregrinare in ea carne existimarem Semel tamen divina ,
Nunc datum est scire , et non confundamur ab eo opus .
Ambulavitque *** Deo, quod nunc facio , et passus est ... accentus
Proditio amor et passionibus , quamvis non recipiat ecclesia ,
Divinitatis naturam , ne occulta omnia confitentur ?
Audis tu solus in universo ab duces ineptum
Ipsos victu pascuntur finguntur mendacii .
Sed ambulavit in vobis, ex ea ipsa mundi redivivi ,
Proelia ante hos annos multos, in carne nostra, amissis vate sacro .
Nos sequi vestigia veterum monumentis, ut ostensum est ;
Quia ex nihilo nati sumus , et adhuc in filiis tuis, ac spatium vivendi ,
Latebunt , quo melius in manifesto , vultus ingenio tegmina.
Ego sum primus , et consilium ... Memini tamen alta urantur
Humanis uti licet , *** aliena michi negotium.
Lorem quid ad ignorantiam et extra ,
Quia vidisti me in tenebris, in ardentem rogum meum .
Si sustinuero , praeire , ubi angeli labuntur ...
Quis autem, si non satis est dedicata piget.
Irrisorie , quoniam ego scio quod salventur , et saepe etiam ,
Post tantum est **** , et sic esset forma in re firmatam ?
Imago Dei , huc ad nos omnes in sanguine ipsius ,
A primis ad ultima, ut alpha et omega, gladius acutus .

Prologus : ( Os meum labitur )

Puer fui servus ad aras tam sacras ,
Hymnis immaculatorum : et absque iniquitate .
Quod *** ipse portabat diadema thons nudus ...
Expositum Spiritus meus, qui intellexi gravitatem.
Quis credit sanctum profanae habitu virtutum
Et illi qui in eo sunt ut carnifices ovis ad occisionem ,
Innocentes cogit induere larvis ad porcellana et operuerunt capita sua ,
Et filii eorum diriperent pueritia , vinctus catenis rudis .
Sicut teenager : ambulans in naturis hominum omnium adprobante ,
Et egressus est a me omnes, qui violatores extiterunt in coinquinatione verebatur .
Angelo fidem reperto cecidi inveni sanctitati
Nomen meum in ea , et curet abluitur dubium inveni .
Venit ad nuptias, et omnes dedi uxorem proditione ,
In solutione huius coniunctionis nostrae et sine intervallo in solitudinem imposuit ?
Traiectus mortalis caro mea reliquit me solum in sanguinem ,
Cor ejus scissum est , absque omni cultu ex ordine funem .
Angelus autem meus et leniat iras mansit dolori
Mea lux, in vigiliis, in nigrum, quod est victa ,
Admonens quia carnis mortalitate ... maxime
Angelus vult me et tremor et durum accepimus.
Et ego factus sum quam ... traumas vitae ac lacrimis
Et dimisit , in specie quae sunt post , veluti a me plagas .
Nox deinde calor intensior saunas percipimus ...
Sicut est mihi in choro , relictum est , nisi ab illo esse extensum ,
Et invicem tradent , et mortalem , ut impunita essent, sed numquam mihi ...
Non tradent ; effundam spiritum meum , et non totum .
FYLACTERIUM creare ex omni me , et oculus innocens ...
Quod amari posco sum ​​ut carbo margarita alba et nigra ;

Section I : Sacrificium Doll

Part I : ( litus sanguinem )

Ne revoces me pupa enim priscis recesserunt cavernam
Sunt inanima appetant , non realis forma in utero ;
A puero bibere rubeam ore exploratores in vastissimam taberna ...
Dum nati psallens FARRATUS agros effusi .
Vadimus ad domum Dei , in plagis , in magna pecunia debetis ...
Hoc non est ad oras Nunc cruore manant strigitu rubra de memoria , polluetur .
Nulla est enim me primus ad ignitionem gloriae ...
Quando autem mens aeterna , in omnibus placentes, causabatur laetitiam .
In stellis ibi verba quae ego volo inauditum revocare,
Quia descendi ita pridem apud venire primum ?
Sollicitus purus fabrica MYSTICUS chaos genitus antiquorum
Mitti expectant limine signa magica.
Interdictum revertatur in carminibus meis , Licinius, ut audacia ,
Quia oblitus est mei fere est: nunc originem , ut tragici.
*** filii bibere, et se abscondunt nati seorsum
*** aquæ in sanguinem, et super triticum, et arefecit fœnum, et humida !
Signum quod venturum est mutare et laboro mentem.
Facies in luna ALLUCINOR in metu torquetur , horror ...
Dumque in fauces manu stare super pectus
Inter ordines diu frumentum umbra nigro ambula
Genus servo meo animas infantium .
Aestas flavescunt, Phoebe caelesti audent .
Mea sola mcestas lupus sonitum audiri potest ,
Et *** feris leo in pontumque moueri relinquere ...
A natura mihi dolet cupio concupivit paradisus reducat .
Vidi terram terror , ut sanguis in sinu
Ater sanguis in terra , quae facit viventia ululare ...
Sicut **** habet stultitia non dicam prava vel !

Part II : ( Crucifixo et Inferorum Animas Excitat)

Nam inertis est gemere pupa altari parato, in sacrificium,
In lapidem calcarium, et in cavernam, ubi sunt wettest fingit arcus !
Un - res sunt, sed etiam *** vivit in vulneribus animae , ut in glaciem ,
In horrore frigoris fictilem , ita *** pedibus non vocavit.
Serpentipedi mucrone subrecto , remittit praecise a pupa in collo ,
Et non potest dici , quia non habet pupa voce clamare.
Puer, et egressus est a tabernam , aspectus eorum quasi a naufragii vile ...
Ut curem hominem a superioribus agentibus , corpus totum mundum.
Infra in concavis locorum asperitate visa petram
Magna voces resonare in tenebras , et vocavit nomen tacuit.
Eripuit animam trahit nauta Multo gregis
Ubi aereum reddet unicuique antiquum signum desideratum .
Et venit ad bibendum aquas illas vitae malis mederi ...
Porcellana , et liberatus a vinculis mortis obscuris sentiat frigore ;
Animas in captivitate , unde nemo mortalium loqui
Sed statim liberavit remotis perforabit clavi ...
Omnis **** , qui dicitur Golgotha ​​, olim in cruce positus .
Omnis autem mulier quoque, ad quod omnes tales sunt tormento
Et facta est , dum consummaretur sacrificium insita primum sic infirma est,
Et intantum ut nisl tot annis perpessi .
Signati post fata diu Quod murus ignis in Terra ,
Stigmatibus ferre posset ita etiam multa futura!
Quod signum erat in manu mea, ut labatur pes meus, et dimittam ...
Tamen adhuc vetera perseverare illusionibus , et non possum excitare multos .
Ego, qui iam tantum conligati Lorem ferrum quid reale,
Factaque est infinita in dolo : Ego sum ​​, et desiderio erat pax.
Nam et ego quod negas , nisi aspera ac rudia mei liberatione ;
Angelus liberavit me , et nunc inter saevus sigillum frangere conantur .

Part III : ( The Return of lux)

Qui a mortuis Surrexit , frigidior , ubi de somno , ultrices in somnis , per
Et obliti sunt intelligentiae invocatum est super sancta miserunt innoxia verba ...
Et inde apud hominem , ut maneat MYSTICUS sequuntur revertamur ,
Ea aetate in inferno commemoratione praeteritorum.
Qui suscitavit eis manum meam , et pugionem eius lumen gloriae,
Relicta meae effercio fluere sanguis subito currere libero.
Ex profundo flamma surgit millennial amisso puella puer ,
Quæ est angeli redivivam sinit luce clarius ostendit .
Et omnis qui non occaecat oculos ad intima ;
Infideles , in momento temporis ponere in obprobrium .
*** stellae ab Diua sacrorum opera voluntatis
Dum coccineum limen transeat , lucem adfert .
Momento enim omnes in caelo et in terris sunt ,
Sicut dies longus tandem inclinatus ante noctem veniat .
In tenebris , claritas multo maiorem et perfectiorem descendit ,
Eorum, qui dum in nomine meo orbata est devium.
Sicut incensum in conspectu angelorum ira animos eorum , occlusum ...
Ferrum IRRETUS texturae talis effugere nequeunt carcerem
Nam quicquid occaecat vidit lucem et scindit
Nisi quia in templis revellens mortalibus irae.
Et , postquam ipsæ fuerint fornicatæ infidelium , ut uoles, petulans ,
Et factum est in excogitando dogma , quod de ratione immemor ?
Horrendum non fides sit , tamen ita fecisse ,
Ante finem exspectent praemia petunt .
*** enim , ut est in paradisum suscipit dereliquerunt ...
Imago autem libertatis quam servitutis et negotio.
Nimia tempus extractam converterat a gladio:
****, ut spectet ad salutem in lucem , caeca lumina sua .

Antiphon alpha :
Quia hoc est ut , barbaris quoque innocentiae gentilitium mendacium vendere ...
Numquid et vos vultis emere , aut aliquam nunc forsitan putas,
Ad sciendum neque rationi consentaneum neque aetate sapientes ...
Quod si non moverent malles *** saltare!
Pleni sunt somnia noctes ; Dies mei tantum ...
Ego ad bis et quem maxime diligebam , in purpura quoque , et aprico occasus .
Ego autem haec imago non ad tangere memoriam tot ,
Qui replet in sanguinem furoris me , et frigidam desiderio finis .
Et considerandum est quod *** in ultima desperatione rerum , in cuius manu mea, equo et pilos in ore gladii ,
Nam ni ita esset, nunquam tamen inde trans familia .
Sed abusus est , ut fuit, et quidem instar caedentes sepem
An ut reliquos omnes transcendunt omnia , amice!
Ego superfui , transfiguravi ascendi in fine est ,
Multo magis quam erat, non plus quam diruere animus .
Sed tamen , quia speravi in solitudinem , ut a somno exsuscitem ancillam meam in flamma ...
Ardet , o superi, ut arbitror , usque uror dissiliunt!
De caelo et magis obscurant vestris, et tridentes, et contritio ,
Audio furorem tympana caelo antiqui gigantes hiemes.
Dii irascantur et ecce valide erutas ,
Uvasque calcantes Angeli hominis Illi autem vinariis ageretur ...
Recordatus sum in omnibus navigantibus battleship galaxies ,
In die ortus nubes inter exaestuans, quod ' vaporem ...
Depopulari Sodomam et Gomorrham, ad contumelias !
Ibi eram: et *** impiis non perire denique gemitu.
Ut illuderet mihi : et populus , quia ego bonus sum male velle ,
A Deo est, quam diu tot mala ferre cogetur .
Ego autem non sum solus , quia multa in eo et detorqueri
Deus remittit, nam adhuc sed non est intellectus ;

Section II : Hostiam de Spider

Part I : ( Rident Primus )

Caelum non egerunt pœnitentiam super ulcus nigrum est furore , et in indignatione, et in iustitia :
Et factus sum caro , quamvis intellectus non mortale .
In antro loca , quæ transivi , et dæmonia multa discurrunt ,
Et locis minus adhuc amor in search of a provocare .
In quo autem in craticiis tectoria atria mea, et thronus fuit stabilis ...
Et super collem , ubi dolorum laborum animae perit labor in mundanis ,
Transcendi vincula et consilio fidelium expectabo laudatur.
Ignis et sulphur et, semper est dextera arderent super altare ?
Ridentem cogo faciem meam : non enim veni , ut velle,
Ut in hora *** iam iuvenem, *** proposito aureum ...
Quæ pro impenso super solidum, pretium quis ,
Qui autem non cognovit , quomodo cupiam sibi solvere ...
Furor solitudinis nascitur ira nascitur ex malitia,
Qui autem contemnunt me , quia sine causa Provocantes me .
Quid est **** , impunitatem , ne quis putaret se excusat ;
Quam sapere , *** culturis tuum: mergi , in balneis , in ardentem .
Loquor de inferno, qui est infidelis nescis ?
Neque enim suis oculis effossis clavorum ...
Loquor cruciatus qui daemonia fecerunt superat .
Primus erit mihi dolor meus *** omnis fera voluntas ut ratio ...
Ut qui me conspui caro quod ambulans ,
Nescis modo larva facies mea , abscondens se.
Attendit ad illa nihil nisi insipientis solis erratur in sonis cantus
Tantum numerus ratus e fratre soror .
Sed in caelestibus quae sine causa nata est incestus est alchemical ?
Habitat in me peccatum occultum compages sǽculo.
Sit mihi vim inter gentes auditus est ABSURDUS musica ...
Spiritus meus qui regit omne simile est genitus.

Part II ( vindicta aurum )

In hortos, in quibus cupiditas sanguis rosaria semina ,
I , in manu eorum , qui esurit Quorum sitit aquam surgit !
In quaerere dilectionis affectum bestiis pavi eget
Quid faciam ut pudeat , habet me non elit .
O **** , quo impune ausu palamque vociferari ,
Quod amor sit ex me credis , et me opus manuum tuarum ,
Ut timidus , et cucurrit ad me latere turba depravari ,
In simulata excellentiam tuam , et ipse te vile animal .
Coniunctio oris linguae quasi telam laqueari
Si fieri potest araneae ; et fugiet a turpis ut octo pedes nidum ...
Et *** jam non calidus humanitatis indignum ,
Cogitans te meliorem quam reliqui descendes !
Ut vitae pretium millies , tibimetipsi .
Creaturam factus sum nocte expectant te aranea heu !
Nolite putare quia ego audirem . utrumque stridens cruris ...
Odium ductor tuus , et equi ejus , et ascensorem ejus .
Et in vestra web Video vos, Quirites immune ungues acuti ,
Ad toxicus venenum , quod oculis non potes, nisi te , octo ...
Ex quo bases Caesios sine timore, et sic primum
Ut dolores tuos comedat vos accendentes ignem caelum ;
Detur paenitentiae venia , quae dicis omnia cogit , ne superare dolores ,
Qui tibi semper, quæ videtur , non est potentia ad non noceat .
Et ascendit ulterius sapere plus pavoris tui ...
Numquam puerile ludibrium ulla facta .
Omnis domus tua dissolutae horologiorum ad socium non est ?
In desertis chaos est gaudium, ut si quod habuerunt.
Surgit in novum ordinem , nemo potest negare chaos genitus locus ,
Dum descendes perdunt, muneribus laesae.

PARS III ( Ultimo Rident)

Et sic videtur quod Angelus se et ante deam
Angelus autem nominis vocare aliquis tenuerit formarum.
Et qui in illis est , maiora sunt, ego saepe ad extraneas ,
Fingunt enim se perfectum , ignorant eorum saevitum ,
Num amor crustacea tam veteri quam in praedam , et mendicum ,
Quod minus quam tuum est , quam sumpsi eaque cibum ...
Est autem tarn coquina sicut clibanus tua vadit et ora
Ipse, ipse est extra te praemium virtutis tuae chores ,
Sicut enim res suo cuidam negotium , qui meretricem ... Lorem ipsum leve,
Putas praemium amaret , et mendicum , falli te .
Quid autem vocatis me alienum **** ... amor est malum , et hoc pudet,
Et similiter anima atque animus , quibus tandem corpus infirmare.
Vides tantum larva ... sub aspectu nisurum
Larva ut me in tenebris tenebris latet .
Circa collum tuum habebis , ut falsae aestimationis pendet a mortuis, et corona ,
Quia sterilis tibi relinquo mundum , Intenta ancillæ.
Consurgitur in excitate de reliquis abire tibi , qui sunt cognati mei
De manibus eorum procul offendant pedes vestri ?
Qui manet in coemeterio quasi mortui
Non tollere incorruptione Nimis tibi dubium .
Hue tacito lachrymis virgines flere ...
Ad mea, et robur , in quo praeda, gregibus rursum super vias hominum ,
Ad eos qui non ineptis metus mutetur ,
Aureus transmutare non magis quam plumbea nocte dies ;
Quod verum est de fine , qui scit ... Alchemist
Magistra rerum artes a me in profundum.
Ágite , quod sum aggressus creatura placet mutare ...
Ut res sunt nostrae demiurgorum lasciva oscula enim calidius ?

Omega Antiphon :
Non est autem in Utopia , non videtur quod ...
Donec ut nosmet ipsos cognoscimus prima quaerimus imaginem .
*** et in sacrificio sui ipsius , a volunt reddi obsequium ...
Qui ad reformandam et divina se , *** Leo renata agnus mitis !
Sicut in Christo, ex parte in qua invocatum est cicatrix, et vulneratus est ...
Sed simplex conversio ad dissimilis vultus nolui .
Memini dolore meo, ut acer et vehemens ...
Donee tantum possum emissus dolor servare sensu caret.
Quomodo potest aedificare paradisum non est, nisi in se mutant ;
Mutare ante mutatum esse non est in medio ; quae est in via .
Qua ad paradisum , et oportet eam, et non deficiunt,
Ne ad caelum, nisi quam nos aedificare illud infernum iniustitiis nos .
Utopia , non ruunt ad genus humanum, nisi a te, tu es qui habitavit ?
Nisi quod est extra omne malum quod in se corrumpunt ,
Manifestum enim est , nisi malum, quod mundatam ab omnibus malis moribus.
Tunc malitia faciatis abstulit senex super pluteo tom .
An non intellegat , quid est salvator ...
*** diceret quod non omne quod simplices filii ingredi
Regnum caelorum , et inde ad delectationem pertinere ...
Et quomodo potes perfrui , si tibi placet , cauillando crudelis ?
*** aurora tempore domini nituntur hominum planeta ...
Numquam imaginandi praecipiet ut discat primum voluntatis.
Non armorum vi , nec inutile mandatum ...
Sed *** modestia , et misericordia ; ergo qui ad cor suum in satietatem,
Gáudii innumerabiles et celebrationibus quae causa ?
Sed animus intendatur dolores peccatum lacus.
Ubi plausus rotundum vt quilibet sensus ?
Modernitatem iocabitur ullum definitum ornare.

Section III : sacrificium sui

Part I : ( hortos perditio )

A ziggurat sublatus est , arenosa in calidum lateres , quos coquetis in igne ...
Septem fabulae in caelum, sicut turris Babel ,
Quod in solitudinem, et in
This is how this poem is meant to be read. In it's original form.
Latin is nothing but the purest form of expression when it comes to language.
I

Mets-toi sur ton séant, lève tes yeux, dérange
Ce drap glacé qui fait des plis sur ton front d'ange,
Ouvre tes mains, et prends ce livre : il est à toi.

Ce livre où vit mon âme, espoir, deuil, rêve, effroi,
Ce livre qui contient le spectre de ma vie,
Mes angoisses, mon aube, hélas ! de pleurs suivie,
L'ombre et son ouragan, la rose et son pistil,
Ce livre azuré, triste, orageux, d'où sort-il ?
D'où sort le blême éclair qui déchire la brume ?
Depuis quatre ans, j'habite un tourbillon d'écume ;
Ce livre en a jailli. Dieu dictait, j'écrivais ;
Car je suis paille au vent. Va ! dit l'esprit. Je vais.
Et, quand j'eus terminé ces pages, quand ce livre
Se mit à palpiter, à respirer, à vivre,
Une église des champs, que le lierre verdit,
Dont la tour sonne l'heure à mon néant, m'a dit :
Ton cantique est fini ; donne-le-moi, poëte.
- Je le réclame, a dit la forêt inquiète ;
Et le doux pré fleuri m'a dit : - Donne-le-moi.
La mer, en le voyant frémir, m'a dit : - Pourquoi
Ne pas me le jeter, puisque c'est une voile !
- C'est à moi qu'appartient cet hymne, a dit l'étoile.
- Donne-le-nous, songeur, ont crié les grands vents.
Et les oiseaux m'ont dit : - Vas-tu pas aux vivants
Offrir ce livre, éclos si **** de leurs querelles ?
Laisse-nous l'emporter dans nos nids sur nos ailes ! -
Mais le vent n'aura point mon livre, ô cieux profonds !
Ni la sauvage mer, livrée aux noirs typhons,
Ouvrant et refermant ses flots, âpres embûches ;
Ni la verte forêt qu'emplit un bruit de ruches ;
Ni l'église où le temps fait tourner son compas ;
Le pré ne l'aura pas, l'astre ne l'aura pas,
L'oiseau ne l'aura pas, qu'il soit aigle ou colombe,
Les nids ne l'auront pas ; je le donne à la tombe.

II

Autrefois, quand septembre en larmes revenait,
Je partais, je quittais tout ce qui me connaît,
Je m'évadais ; Paris s'effaçait ; rien, personne !
J'allais, je n'étais plus qu'une ombre qui frissonne,
Je fuyais, seul, sans voir, sans penser, sans parler,
Sachant bien que j'irais où je devais aller ;
Hélas ! je n'aurais pu même dire : Je souffre !
Et, comme subissant l'attraction d'un gouffre,
Que le chemin fût beau, pluvieux, froid, mauvais,
J'ignorais, je marchais devant moi, j'arrivais.
Ô souvenirs ! ô forme horrible des collines !
Et, pendant que la mère et la soeur, orphelines,
Pleuraient dans la maison, je cherchais le lieu noir
Avec l'avidité morne du désespoir ;
Puis j'allais au champ triste à côté de l'église ;
Tête nue, à pas lents, les cheveux dans la bise,
L'oeil aux cieux, j'approchais ; l'accablement soutient ;
Les arbres murmuraient : C'est le père qui vient !
Les ronces écartaient leurs branches desséchées ;
Je marchais à travers les humbles croix penchées,
Disant je ne sais quels doux et funèbres mots ;
Et je m'agenouillais au milieu des rameaux
Sur la pierre qu'on voit blanche dans la verdure.
Pourquoi donc dormais-tu d'une façon si dure
Que tu n'entendais pas lorsque je t'appelais ?

Et les pêcheurs passaient en traînant leurs filets,
Et disaient : Qu'est-ce donc que cet homme qui songe ?
Et le jour, et le soir, et l'ombre qui s'allonge,
Et Vénus, qui pour moi jadis étincela,
Tout avait disparu que j'étais encor là.
J'étais là, suppliant celui qui nous exauce ;
J'adorais, je laissais tomber sur cette fosse,
Hélas ! où j'avais vu s'évanouir mes cieux,
Tout mon coeur goutte à goutte en pleurs silencieux ;
J'effeuillais de la sauge et de la clématite ;
Je me la rappelais quand elle était petite,
Quand elle m'apportait des lys et des jasmins,
Ou quand elle prenait ma plume dans ses mains,
Gaie, et riant d'avoir de l'encre à ses doigts roses ;
Je respirais les fleurs sur cette cendre écloses,
Je fixais mon regard sur ces froids gazons verts,
Et par moments, ô Dieu, je voyais, à travers
La pierre du tombeau, comme une lueur d'âme !

Oui, jadis, quand cette heure en deuil qui me réclame
Tintait dans le ciel triste et dans mon coeur saignant,
Rien ne me retenait, et j'allais ; maintenant,
Hélas !... - Ô fleuve ! ô bois ! vallons dont je fus l'hôte,
Elle sait, n'est-ce pas ? que ce n'est pas ma faute
Si, depuis ces quatre ans, pauvre coeur sans flambeau,
Je ne suis pas allé prier sur son tombeau !

III

Ainsi, ce noir chemin que je faisais, ce marbre
Que je contemplais, pâle, adossé contre un arbre,
Ce tombeau sur lequel mes pieds pouvaient marcher,
La nuit, que je voyais lentement approcher,
Ces ifs, ce crépuscule avec ce cimetière,
Ces sanglots, qui du moins tombaient sur cette pierre,
Ô mon Dieu, tout cela, c'était donc du bonheur !

Dis, qu'as-tu fait pendant tout ce temps-là ? - Seigneur,
Qu'a-t-elle fait ? - Vois-tu la vie en vos demeures ?
A quelle horloge d'ombre as-tu compté les heures ?
As-tu sans bruit parfois poussé l'autre endormi ?
Et t'es-tu, m'attendant, réveillée à demi ?
T'es-tu, pâle, accoudée à l'obscure fenêtre
De l'infini, cherchant dans l'ombre à reconnaître
Un passant, à travers le noir cercueil mal joint,
Attentive, écoutant si tu n'entendais point
Quelqu'un marcher vers toi dans l'éternité sombre ?
Et t'es-tu recouchée ainsi qu'un mât qui sombre,
En disant : Qu'est-ce donc ? mon père ne vient pas !
Avez-vous tous les deux parlé de moi tout bas ?

Que de fois j'ai choisi, tout mouillés de rosée,
Des lys dans mon jardin, des lys dans ma pensée !
Que de fois j'ai cueilli de l'aubépine en fleur !
Que de fois j'ai, là-bas, cherché la tour d'Harfleur,
Murmurant : C'est demain que je pars ! et, stupide,
Je calculais le vent et la voile rapide,
Puis ma main s'ouvrait triste, et je disais : Tout fuit !
Et le bouquet tombait, sinistre, dans la nuit !
Oh ! que de fois, sentant qu'elle devait m'attendre,
J'ai pris ce que j'avais dans le coeur de plus tendre
Pour en charger quelqu'un qui passerait par là !

Lazare ouvrit les yeux quand Jésus l'appela ;
Quand je lui parle, hélas ! pourquoi les ferme-t-elle ?
Où serait donc le mal quand de l'ombre mortelle
L'amour violerait deux fois le noir secret,
Et quand, ce qu'un dieu fit, un père le ferait ?

IV

Que ce livre, du moins, obscur message, arrive,
Murmure, à ce silence, et, flot, à cette rive !
Qu'il y tombe, sanglot, soupir, larme d'amour !
Qu'il entre en ce sépulcre où sont entrés un jour
Le baiser, la jeunesse, et l'aube, et la rosée,
Et le rire adoré de la fraîche épousée,
Et la joie, et mon coeur, qui n'est pas ressorti !
Qu'il soit le cri d'espoir qui n'a jamais menti,
Le chant du deuil, la voix du pâle adieu qui pleure,
Le rêve dont on sent l'aile qui nous effleure !
Qu'elle dise : Quelqu'un est là ; j'entends du bruit !
Qu'il soit comme le pas de mon âme en sa nuit !

Ce livre, légion tournoyante et sans nombre
D'oiseaux blancs dans l'aurore et d'oiseaux noirs dans l'ombre,
Ce vol de souvenirs fuyant à l'horizon,
Cet essaim que je lâche au seuil de ma prison,
Je vous le confie, air, souffles, nuée, espace !
Que ce fauve océan qui me parle à voix basse,
Lui soit clément, l'épargne et le laisse passer !
Et que le vent ait soin de n'en rien disperser,
Et jusqu'au froid caveau fidèlement apporte
Ce don mystérieux de l'absent à la morte !

Ô Dieu ! puisqu'en effet, dans ces sombres feuillets,
Dans ces strophes qu'au fond de vos cieux je cueillais,
Dans ces chants murmurés comme un épithalame
Pendant que vous tourniez les pages de mon âme,
Puisque j'ai, dans ce livre, enregistré mes jours,
Mes maux, mes deuils, mes cris dans les problèmes sourds,
Mes amours, mes travaux, ma vie heure par heure ;
Puisque vous ne voulez pas encor que je meure,
Et qu'il faut bien pourtant que j'aille lui parler ;
Puisque je sens le vent de l'infini souffler
Sur ce livre qu'emplit l'orage et le mystère ;
Puisque j'ai versé là toutes vos ombres, terre,
Humanité, douleur, dont je suis le passant ;
Puisque de mon esprit, de mon coeur, de mon sang,
J'ai fait l'âcre parfum de ces versets funèbres,
Va-t'en, livre, à l'azur, à travers les ténèbres !
Fuis vers la brume où tout à pas lents est conduit !
Oui, qu'il vole à la fosse, à la tombe, à la nuit,
Comme une feuille d'arbre ou comme une âme d'homme !
Qu'il roule au gouffre où va tout ce que la voix nomme !
Qu'il tombe au plus profond du sépulcre hagard,
A côté d'elle, ô mort ! et que là, le regard,
Près de l'ange qui dort, lumineux et sublime,
Le voie épanoui, sombre fleur de l'abîme !

V

Ô doux commencements d'azur qui me trompiez,
Ô bonheurs ! je vous ai durement expiés !
J'ai le droit aujourd'hui d'être, quand la nuit tombe,
Un de ceux qui se font écouter de la tombe,
Et qui font, en parlant aux morts blêmes et seuls,
Remuer lentement les plis noirs des linceuls,
Et dont la parole, âpre ou tendre, émeut les pierres,
Les grains dans les sillons, les ombres dans les bières,
La vague et la nuée, et devient une voix
De la nature, ainsi que la rumeur des bois.
Car voilà, n'est-ce pas, tombeaux ? bien des années,
Que je marche au milieu des croix infortunées,
Échevelé parmi les ifs et les cyprès,
L'âme au bord de la nuit, et m'approchant tout près,
Et que je vais, courbé sur le cercueil austère,
Questionnant le plomb, les clous, le ver de terre
Qui pour moi sort des yeux de la tête de mort,
Le squelette qui rit, le squelette qui mord,
Les mains aux doigts noueux, les crânes, les poussières,
Et les os des genoux qui savent des prières !

Hélas ! j'ai fouillé tout. J'ai voulu voir le fond.
Pourquoi le mal en nous avec le bien se fond,
J'ai voulu le savoir. J'ai dit : Que faut-il croire ?
J'ai creusé la lumière, et l'aurore, et la gloire,
L'enfant joyeux, la vierge et sa chaste frayeur,
Et l'amour, et la vie, et l'âme, - fossoyeur.

Qu'ai-je appris ? J'ai, pensif , tout saisi sans rien prendre ;
J'ai vu beaucoup de nuit et fait beaucoup de cendre.
Qui sommes-nous ? que veut dire ce mot : Toujours ?
J'ai tout enseveli, songes, espoirs, amours,
Dans la fosse que j'ai creusée en ma poitrine.
Qui donc a la science ? où donc est la doctrine ?
Oh ! que ne suis-je encor le rêveur d'autrefois,
Qui s'égarait dans l'herbe, et les prés, et les bois,
Qui marchait souriant, le soir, quand le ciel brille,
Tenant la main petite et blanche de sa fille,
Et qui, joyeux, laissant luire le firmament,
Laissant l'enfant parler, se sentait lentement
Emplir de cet azur et de cette innocence !

Entre Dieu qui flamboie et l'ange qui l'encense,
J'ai vécu, j'ai lutté, sans crainte, sans remord.
Puis ma porte soudain s'ouvrit devant la mort,
Cette visite brusque et terrible de l'ombre.
Tu passes en laissant le vide et le décombre,
Ô spectre ! tu saisis mon ange et tu frappas.
Un tombeau fut dès lors le but de tous mes pas.

VI

Je ne puis plus reprendre aujourd'hui dans la plaine
Mon sentier d'autrefois qui descend vers la Seine ;
Je ne puis plus aller où j'allais ; je ne puis,
Pareil à la laveuse assise au bord du puits,
Que m'accouder au mur de l'éternel abîme ;
Paris m'est éclipsé par l'énorme Solime ;
La hauteNotre-Dame à présent, qui me luit,
C'est l'ombre ayant deux tours, le silence et la nuit,
Et laissant des clartés trouer ses fatals voiles ;
Et je vois sur mon front un panthéon d'étoiles ;
Si j'appelle Rouen, Villequier, Caudebec,
Toute l'ombre me crie : Horeb, Cédron, Balbeck !
Et, si je pars, m'arrête à la première lieue,
Et me dit: Tourne-toi vers l'immensité bleue !
Et me dit : Les chemins où tu marchais sont clos.
Penche-toi sur les nuits, sur les vents, sur les flots !
A quoi penses-tu donc ? que fais-tu, solitaire ?
Crois-tu donc sous tes pieds avoir encor la terre ?
Où vas-tu de la sorte et machinalement ?
Ô songeur ! penche-toi sur l'être et l'élément !
Écoute la rumeur des âmes dans les ondes !
Contemple, s'il te faut de la cendre, les mondes ;
Cherche au moins la poussière immense, si tu veux
Mêler de la poussière à tes sombres cheveux,
Et regarde, en dehors de ton propre martyre,
Le grand néant, si c'est le néant qui t'attire !
Sois tout à ces soleils où tu remonteras !
Laisse là ton vil coin de terre. Tends les bras,
Ô proscrit de l'azur, vers les astres patries !
Revois-y refleurir tes aurores flétries ;
Deviens le grand oeil fixe ouvert sur le grand tout.
Penche-toi sur l'énigme où l'être se dissout,
Sur tout ce qui naît, vit, marche, s'éteint, succombe,
Sur tout le genre humain et sur toute la tombe !

Mais mon coeur toujours saigne et du même côté.
C'est en vain que les cieux, les nuits, l'éternité,
Veulent distraire une âme et calmer un atome.
Tout l'éblouissement des lumières du dôme
M'ôte-t-il une larme ? Ah ! l'étendue a beau
Me parler, me montrer l'universel tombeau,
Les soirs sereins, les bois rêveurs, la lune amie ;
J'écoute, et je reviens à la douce endormie.

VII

Des fleurs ! oh ! si j'avais des fleurs ! si je pouvais
Aller semer des lys sur ces deux froids chevets !
Si je pouvais couvrir de fleurs mon ange pâle !
Les fleurs sont l'or, l'azur, l'émeraude, l'opale !
Le cercueil au milieu des fleurs veut se coucher ;
Les fleurs aiment la mort, et Dieu les fait toucher
Par leur racine aux os, par leur parfum aux âmes !
Puisque je ne le puis, aux lieux que nous aimâmes,
Puisque Dieu ne veut pas nous laisser revenir,
Puisqu'il nous fait lâcher ce qu'on croyait tenir,
Puisque le froid destin, dans ma geôle profonde,
Sur la première porte en scelle une seconde,
Et, sur le père triste et sur l'enfant qui dort,
Ferme l'exil après avoir fermé la mort,
Puisqu'il est impossible à présent que je jette
Même un brin de bruyère à sa fosse muette,
C'est bien le moins qu'elle ait mon âme, n'est-ce pas ?
Ô vent noir dont j'entends sur mon plafond le pas !
Tempête, hiver, qui bats ma vitre de ta grêle !
Mers, nuits ! et je l'ai mise en ce livre pour elle !

Prends ce livre ; et dis-toi : Ceci vient du vivant
Que nous avons laissé derrière nous, rêvant.
Prends. Et, quoique de ****, reconnais ma voix, âme !
Oh ! ta cendre est le lit de mon reste de flamme ;
Ta tombe est mon espoir, ma charité, ma foi ;
Ton linceul toujours flotte entre la vie et moi.
Prends ce livre, et fais-en sortir un divin psaume !
Qu'entre tes vagues mains il devienne fantôme !
Qu'il blanchisse, pareil à l'aube qui pâlit,
A mesure que l'oeil de mon ange le lit,
Et qu'il s'évanouisse, et flotte, et disparaisse,
Ainsi qu'un âtre obscur qu'un souffle errant caresse,
Ainsi qu'une lueur qu'on voit passer le soir,
Ainsi qu'un tourbillon de feu de l'encensoir,
Et que, sous ton regard éblouissant et sombre,
Chaque page s'en aille en étoiles dans l'ombre !

VIII

Oh ! quoi que nous fassions et quoi que nous disions,
Soit que notre âme plane au vent des visions,
Soit qu'elle se cramponne à l'argile natale,
Toujours nous arrivons à ta grotte fatale,
Gethsémani ! qu'éclaire une vague lueur !
Ô rocher de l'étrange et funèbre sueur !
Cave où l'esprit combat le destin ! ouverture
Sur les profonds effrois de la sombre nature !
Antre d'où le lion sort rêveur, en voyant
Quelqu'un de plus sinistre et de plus effrayant,
La douleur, entrer, pâle, amère, échevelée !
Ô chute ! asile ! ô seuil de la trouble vallée
D'où nous apercevons nos ans fuyants et courts,
Nos propres pas marqués dans la fange des jours,
L'échelle où le mal pèse et monte, spectre louche,
L'âpre frémissement de la palme farouche,
Les degrés noirs tirant en bas les blancs degrés,
Et les frissons aux fronts des anges effarés !

Toujours nous arrivons à cette solitude,
Et, là, nous nous taisons, sentant la plénitude !

Paix à l'ombre ! Dormez ! dormez ! dormez ! dormez !
Êtres, groupes confus lentement transformés !
Dormez, les champs ! dormez, les fleurs ! dormez, les tombes !
Toits, murs, seuils des maisons, pierres des catacombes,
Feuilles au fond des bois, plumes au fond des nids,
Dormez ! dormez, brins d'herbe, et dormez, infinis !
Calmez-vous, forêt, chêne, érable, frêne, yeuse !
Silence sur la grande horreur religieuse,
Sur l'océan qui lutte et qui ronge son mors,
Et sur l'apaisement insondable des morts !
Paix à l'obscurité muette et redoutée,
Paix au doute effrayant, à l'immense ombre athée,
A toi, nature, cercle et centre, âme et milieu,
Fourmillement de tout, solitude de Dieu !
Ô générations aux brumeuses haleines,
Reposez-vous ! pas noirs qui marchez dans les plaines !
Dormez, vous qui saignez ; dormez, vous qui pleurez !
Douleurs, douleurs, douleurs, fermez vos yeux sacrés !
Tout est religio