J'ai toujours sous la main Une ou deux molécules de ma muse effervescente, Sa poudrière et sa houppe pour le teint. Et quand vient le boléro de la migraine Et que l'hallali explose dans ma tête en pleine chasse à courre Et que c'est la curée chaude Je rappelle la meute des mots chiens et taureaux Et je transforme en plein couvent les kilomètres de petit-lait entier en fa dièse mineur De ma Decatur ecclésiastique En AOP. AOP, C'est Aspirine et Antimoine, Les deux vocalises de ma muse, Deux sœurs siamoises, Deux divas effervescentes de Cadix Que nul bistouri ne peut disjoindre Quand en duo, aveugles, elles dansent leur boléro dans un bain d'encre Allegretto con moto Au son des cors de chasse Au lieu des castagnettes. Ces deux divas sont une lettre d'indulgence, Un passeport incunable pour le paradis, Dont je suis l'enlumineur, le rubricateur, l'imprimeur, le relieur Et l'auteur. J'imprime à grand tirage leur psautier poisseux sur deux colonnes Et quarante deux lignes