Je tremble des lèvres et des cils Tout en moi se raidit, je bande Je suis possédé
C'est Ma Phénicienne qui est à la manoeuvre C'est ma diablesse qui se manifeste C'est Jézabel, muse fatale, qui est à l'oeuvre C'est l'esprit de Jézabel qui m'infeste. Telle Anat, la Cananéenne, la Sanguine, Ma prêtresse de Baal, ma Sidonienne Se farde les paupières d'antimoine Et se coiffe langoureusement postée à la fenêtre. Ses yeux de gazelle me dictent les mots D'une rare luxure Que je dépèce comme une meute de chiennes lubriques Ses lèvres entrouvertes dégoulinent De mots adultères Et la débauche s'empare de mon trône. Et le désir me piétine de ses chevaux emballés. Mais **** de m'apeurer à l 'approche du combat qui s'annonce Je m'agenouille et je vénère ma guerrière, Ma prophétesse, mon YHWH Ma souveraine et seule voix sur terre Vierge de toute armure ou parure, Jézabel, mère d'Athalie, Jézabel dont je suis l 'homme de paille, Le prostitué rituel, Le moine poète Qu'elle a défenestré !