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banana_the_poet Nov 2009
Laure was a lion

   poem writers filled with hate.

Laure met a poem writer

   that's the poet Laureate.
À Laure B.


L'amour a transmis jusqu'à nous
Les noms de Pétrarque et de Laure ;
Ah ! d'eux si nous parlons encore,
Combien l'on parlera de vous !

Laure est le miracle des belles,
Pétrarque celui des amants :
Prudes, poètes, cœurs constants,
Voilà vos plus parfaits modèles.

Laure avec ses beaux yeux pourtant,
Pétrarque avec tout son génie,
Feraient moins de bruit à présent,
Si le ciel leur rendait la vie.

Laure en beauté vous céderait
Le prix que vous donnent les autres ;
Et Pétrarque vous chanterait
En vers moins charmants que les vôtres.

Écrit en 1793.
Trevor Gates May 2013
Welcome to tonight’s show

Allow me to introduce myself.

I go by many names


Some of which, you may know
But those do not need to be mentioned
a howl, a moan, a scream, a summoning
Let’s keep this interesting.


This is the midnight calling
This is the raven cawing

This is the shadow lurking
And the jackals slurping

The demons wailing
While Charon is sailing,

The Acheron
The river
The first

The Eternal song
Of dripping livers
and Thirst

Stop

This is all confusing
And amusing
To some
And many
But to me it is painful

Demeaning
Putrid
Repugnant
Detrimental
Disturbing

And

­A subjective simmer of passivity
A pious dose of sheer calamity

Once upon a time

In a land past the desert
Was a neon capped city
Devoid of hope

And shaped by
Casual nihilism

And too much money

A powerful portrait in all its brevity
The display of sweltering people melting against the asphalt
The mucous sunscreen and coarse sand between the toes

And crooked nails
And bleached hair
And coffee stained teeth
And pink nails
And Gucci purses
And Versace dresses
Shutter Shades
Corvettes
$5 lap dances

And promiscuous preteen slaves
To MTV
VH1
Pop sensations
Internet ****
Social networks
Smart phones
Model rock stars
Models
Interviews
Auditions
Mundane seductively
For him
Or she
The nepotistic aficionado

of  

Delicious, robust, superb, disdain  
*******: Nose Candy
******: Snake venom
After Parties: ******* adrenaline
***** Film tryouts: Garage studio
LSD: Acid
Plastic: Lips, skins, *******.
24/7
Hits of E
X-T-C

and

Do you have change for a hundred?
Or a change for a life?

Cites in Dust
Thank Siouxsie and the Banshees; A carnival.

Shout
Tears for Fears, they’re Head over Heels

Love will Tear Us apart
From Joy Division, who claims she’s lost control

Los Angeles
“X”
Exene and Billy Zoom’s Wild Gift.

The perpetual rise of sunset rockers and Neon knights.
Teens crawling through the muck of socialites and incubator nightmares
Civil borders wired by racial slurs and salivating bigotry
Water replaced by blood
Spit interchanged for souls
And fire traded for icy methamphetamine

Warriors and survivors

Poets and dreamers

Shooters and inhalers

Geeks and groupies

Burnouts and Dropouts

Sweet dreams are made of this



Such a show, such a show! Bravo Bravo! Thank you, thanks to all I have time to thank: Martin Sheen, Julius Ceasar, Fender Guitars, Randy Marsh, elbow pads, Chuck Berry, Al Green, X, Joy Division, Tears for Fears, Siouxsie and the Banshees, Less than Zero, Alucard, Humphrey Bogart, Grace Kelly, Daryl Dixon, George Harrison, Brad Pitt, Rooney Mara (Love you), Belstaff, Emma Watson (Love you too), Laure Heriard Dubreuil, Manolo Blahnik, Hannah Murray and Michele Abeles.

So many to mention, so little time. We’ll be back.
This is one of my favorites I've done so far in this series. I had just finished reading Less Than Zero by Bret Easton Ellis and watch Gregg Araki's films, The Doom Generation and Nowhere, which all three sum up the existentialism and merging rampancy of living in Los Angeles, California. An experience I will never forget.
Sia Jane Mar 2015
Mrs Jean-Baptiste Grenouille


“I promise not to tell your perfumed secrets
There are countless formulations for pressing flowers.”


Nirvana - ‘Scentless Apprentice’



His love caught me off guard.
I’m dressed in black; veiled.

Mother’s sewn bustier, each stitch
caressing gentle curves, ribbon
drawing in the inches,
lace ornamenting my *******.

Perfume weighing heavy in
the air, clinging to my
porcelain skin.

I watched him.

He strolled towards me
maintaining a dignified silence.
He closed his eyes, & took a breath
as if his life depended on my scent.

Was this who I thought it to be;
the Devil himself?

Had father invited him,
to Laure’s funeral?

I knew little of him then.
I knew he stalked the naked human –
killing young girls, barely fourteen,
making perfume from hair & clothes.

I knew he was abandoned
by his mother – leaving him
in piles of fish.
He was born scentless - I senseless.

I knew Laure wasn’t the first,
& certainly would not be
the last.

I sit tonight, & I remember certain
nights. How he’d leave the house
meeting a new lover, & return home
speaking of his conquests.

I would smile.

“You are my muse!” he would whisper.
“I no longer want to be, the Scentless Apprentice,
I want to be Grenouille the Great!”

Each morning he would speak to me.
I would wake soon after; dawn breaking.

He & I,
we compose a morning sky.

© Sia Jane
Final class challenge. Writing in the voice of another - taking something from literature, myth etc and considering the wife/partner/husband of that person. For more about the inspiration for this piece see; Perfume: The Story of a Murderer is a 1985 literary historical cross-genre novel (originally published in German as Das Parfum) by German writer Patrick Süskind.
Si tu ne m'aimais pas, dis-moi, fille insensée,
Que balbutiais-tu dans ces fatales nuits ?
Exerçais-tu ta langue à railler ta pensée ?
Que voulaient donc ces pleurs, cette gorge oppressée,
Ces sanglots et ces cris ?

Ah ! si le plaisir seul t'arrachait ces tendresses,
Si ce n'était que lui qu'en triste moment
Sur mes lèvres en feu tu couvrais de caresses
Comme un unique amant ;

Si l'esprit et les sens, les baisers et les larmes,
Se tiennent par la main de ta bouche à ton cœur,
Et s'il te faut ainsi, pour y trouver des charmes,
Sur l'autel du plaisir profaner le bonheur :

Ah ! Laurette ! ah ! Laurette, idole de ma vie,
Si le sombre démon de tes nuits d'insomnie
Sans ce masque de feu ne saurait faire un pas,
Pourquoi l'évoquais-tu, si tu ne m'aimais pas ?
**(Après avoir lu ses jolis vers.)


En vérité, je suis jaloux
De ces vers où l'amour respire :
Le peindre aussi bien qu'on l'inspire !
Cela ne fut donné qu'à vous.

Moi qui voudrais savoir vous plaire,
Et qui ne sais que vous chérir,
J'ai résolu, pour vous fléchir,
De vous prendre pour secrétaire.

Je suis sûr de me faire aimer,
Si pour moi vous daignez écrire,
Si votre esprit daigne exprimer
Tout ce que mon cœur veut vous dire.

C'est aussi pour changer d'emploi
Qu'au mien de grand cœur je renonce :
Ecrivez la lettre pour moi,
Pour vous je ferai la réponse.

Écrit en 1793.
Le conseil municipal de la ville de Paris a refusé de donner six pieds de terre dans le cimetière du
Père-Lachaise pour le tombeau de la veuve de Junot, ancien gouverneur de Paris. Le ministre de
l'intérieur a également refusé un morceau de marbre pour ce monument.
(Journaux de février 1840.)


Puisqu'ils n'ont pas compris, dans leur étroite sphère,
Qu'après tant de splendeur, de puissance et d'orgueil,
Il était grand et beau que la France dût faire
L'aumône d'une fosse à ton noble cercueil ;

Puisqu'ils n'ont pas senti que celle qui sans crainte
Toujours loua la gloire et flétrit les bourreaux
A le droit de dormir sur la colline sainte,
A le droit de dormir à l'ombre des héros ;

Puisque le souvenir de nos grandes batailles
Ne brûle pas en eux comme un sacré flambeau ;
Puisqu'ils n'ont pas de cœur, puisqu'ils n'ont point d'entrailles,
Puisqu'ils t'ont refusé la pierre d'un tombeau ;

C'est à nous de chanter un chant expiatoire !
C'est à nous de t'offrir notre deuil à genoux !
C'est à nous, c'est à nous de prendre ta mémoire
Et de l'ensevelir dans un vers triste et doux !

C'est à nous cette fois de garder, de défendre
La mort contre l'oubli, son pâle compagnon ;
C'est à nous d'effeuiller des roses sur ta cendre,
C'est à nous de jeter des lauriers sur ton nom !

Puisqu'un stupide affront, pauvre femme endormie,
Monte jusqu'à ton front que César étoila,
C'est à moi, dont ta main pressa la main amie,
De te dire tout bas : Ne crains rien ! je suis là !

Car j'ai ma mission ; car, armé d'une lyre.
Plein d'hymnes irrités ardents à s'épancher,
Je garde le trésor des gloires de l'Empire ;
Je n'ai jamais souffert qu'on osât y toucher !

Car ton cœur abondait en souvenirs fidèles !
Dans notre ciel sinistre et sur nos tristes jours,
Ton noble esprit planait avec de nobles ailes,
Comme un aigle souvent, comme un ange toujours !

Car, forte pour tes maux et bonne pour les nôtres,
Livrée à la tempête et femme en proie au sort,
Jamais tu n'imitas l'exemple de tant d'autres,
Et d'une lâcheté tu ne te fis un port !

Car toi, la muse illustre, et moi, l'obscur apôtre,
Nous avons dans ce monde eu le même mandat,
Et c'est un nœud profond qui nous joint l'un à l'autre,
Toi, veuve d'un héros, et moi, fils d'un soldat !

Aussi, sans me lasser dans celte Babylone,
Des drapeaux insultés baisant chaque lambeau,
J'ai dit pour l'Empereur : Rendez-lui sa colonne !
Et je dirai pour toi : Donnez-lui son tombeau !

Février 1840.
Chose italienne où Shakspeare a passé
Mais que Ronsard fit superbement française,
Fine basilique au large diocèse,
Saint-Pierre-des-Vers, immense et condensé,

Elle, ta marraine, et Lui qui t'a pensé,
Dogme entier toujours debout sous l'exégèse
Même edmondschéresque ou francisquesarceyse,
Sonnet, force acquise et trésor amassé,

Ceux-là sont très bons et toujours vénérables,
Ayant procuré leur luxe aux misérables
Et l'or fou qui sied aux pauvres glorieux,

Aux poètes fiers comme les gueux d'Espagne,
Aux vierges qu'exalte un rhythme exact, aux yeux
Epris d'ordre, aux coeurs qu'un voeu chaste accompagne.
Sonnet.

Se voir le plus possible et s'aimer seulement,
Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge,
Sans qu'un désir nous trompe, ou qu'un remords nous ronge,
Vivre à deux et donner son coeur à tout moment ;

Respecter sa pensée aussi **** qu'on y plonge,
Faire de son amour un jour au lieu d'un songe,
Et dans cette clarté respirer librement
Ainsi respirait Laure et chantait son amant.

Vous dont chaque pas touche à la grâce suprême,
Cest vous, la tête en fleurs, qu'on croirait sans souci,
C'est vous qui me disiez qu'il faut aimer ainsi.

Et c'est moi, vieil enfant du doute et du blasphème,
Qui vous écoute, et pense, et vous réponds ceci :
Oui, l'on vit autrement, mais c'est ainsi qu'on aime.
(Sur le départ de Madame la marquise.)

Allez, belle marquise, allez en d'autres lieux
Semer les doux périls qui naissent de vos yeux.
Vous trouverez partout les âmes toutes prêtes
A recevoir vos lois et grossir vos conquêtes,
Et les cœurs à l'envi se jetant dans vos fers
Ne feront point de vœux qui ne vous soient offerts ;
Mais ne pensez pas tant aux glorieuses peines
De ces nouveaux captifs qui vont prendre vos chaînes,
Que vous teniez vos soins tout-à-fait dispensés
De faire un peu de grâce à ceux que vous laissez.
Apprenez à leur noble et chère servitude
L'art de vivre sans vous et sans inquiétude ;
Et, si sans faire un crime on peut vous en prier,
Marquise, apprenez-moi l'art de vous oublier.

En vain de tout mon cœur la triste prévoyance
A voulu faire essai des maux de votre absence ;
Quand j'ai cru le soustraire à des yeux si charmants,
Je l'ai livré moi-même à de nouveaux tourments :
Il a fait quelques jours le mutin et le brave,
Mais il revient à vous, et revient plus esclave,
Et reporte à vos pieds le tyrannique effet
De ce tourment nouveau que lui-même il s'est fait.

Vengez-vous du rebelle, et faites-vous justice ;
Vous devez un mépris du moins à son caprice ;
Avoir un si long temps des sentiments si vains,
C'est assez mériter l'honneur de vos dédains.
Quelle bonté superbe, ou quelle indifférence
A sa rébellion ôte le nom d'offense ?

Quoi ! vous me revoyez sans vous plaindre de rien ?
Je trouve même accueil avec même entretien ?
Hélas ! et j'espérais que votre humeur altière
M'ouvrirait les chemins à la révolte entière ;
Ce cœur, que la raison ne peut plus secourir,
Cherchait dans votre orgueil une aide à se guérir :
Mais vous lui refusez un moment de colère ;
Vous m'enviez le bien d'avoir pu vous déplaire ;
Vous dédaignez de voir quels sont mes attentats,
Et m'en punissez mieux ne m'en punissant pas.

Une heure de grimace ou froide ou sérieuse,
Un ton de voix trop rude ou trop impérieuse,
Un sourcil trop sévère, une ombre de fierté,
M'eût peut-être à vos yeux rendu la liberté.

J'aime, mais en aimant je n'ai point la bassesse
D'aimer jusqu'au mépris de l'objet qui me blesse ;
Ma flamme se dissipe à la moindre rigueur.
Non qu'enfin mon amour prétende cœur pour cœur :
Je vois mes cheveux gris : je sais que les années
Laissent peu de mérite aux âmes les mieux nées ;
Que les plus beaux talents des plus rares esprits,
Quand les corps sont usés, perdent bien de leur prix ;
Que, si dans mes beaux jours je parus supportable,
J'ai trop longtemps aimé pour être encore aimable,
Et que d'un front ridé les replis jaunissants
Mêlent un triste charme au prix de mon encens.
Je connais mes défauts ; mais après tout, je pense
Être pour vous encore un captif d'importance :

Car vous aimez la gloire, et vous savez qu'un roi
Ne vous en peut jamais assurer tant que moi.
Il est plus en ma main qu'en celle d'un monarque
De vous faire égaler l'amante de Pétrarque,
Et mieux que tous les rois je puis faire douter
De sa Laure ou de vous qui le doit emporter.

Aussi, je le vois trop, vous aimez à me plaire,
Vous vous rendez pour moi facile à satisfaire ;
Votre âme de mes feux tire un plaisir secret,
Et vous me perdriez sans honte avec regret.

Marquise, dites donc ce qu'il faut que je fasse :
Vous rattachez mes fers quand la saison vous chasse ;
Je vous avais quittée, et vous me rappelez
Dans le cruel instant que vous vous en allez.
Rigoureuse faveur, qui force à disparaître
Ce calme étudié que je faisais renaître,
Et qui ne rétablit votre absolu pouvoir
Que pour me condamner à languir sans vous voir !

Payez, payez mes feux d'une plus faible estime,
Traitez-les d'inconstants ; nommez ma fuite un crime ;
Prêtez-moi, par pitié, quelque injuste courroux ;
Renvoyez mes soupirs qui volent après vous ;
Faites-moi présumer qu'il en est quelques autres
A qui jusqu'en ces lieux vous renvoyez des vôtres,
Qu'en faveur d'un rival vous allez me trahir :
J'en ai, vous le savez, que je ne puis haïr ;
Négligez-moi pour eux, mais dites en vous-même :
« Moins il me veut aimer, plus il fait voir qu'il m'aime,
Et m'aime d'autant plus que son cœur enflammé
N'ose même aspirer au bonheur d'être aimé ;
Je fais tous ses plaisirs, j'ai toutes ses pensées,
Sans que le moindre espoir les ait intéressées. »

Puissé-je malgré vous y penser un peu moins,
M'échapper quelques jours vers quelques autres soins,
Trouver quelques plaisirs ailleurs qu'en votre idée,
Et voir toute mon âme un peu moins obsédée ;
Et vous, de qui je n'ose attendre jamais rien,
Ne ressentir jamais un mal pareil au mien !

Ainsi parla Cléandre, et ses maux se passèrent,
Son feu s'évanouit, ses déplaisirs cessèrent :
Il vécut sans la dame, et vécut sans ennui,
Comme la dame ailleurs se divertit sans lui.
Heureux en son amour, si l'ardeur qui l'anime
N'en conçoit les tourments que pour s'en plaindre en rime,
Et si d'un feu si beau la céleste vigueur
Peut enflammer ses vers sans échauffer son cœur !
Ce n'est pas vous, non, madame, que j'aime,

Ni vous non plus, Juliette, ni vous,

Ophélia, ni Béatrix, ni même

Laure la blonde, avec ses grands yeux doux.


Celle que j'aime, à présent, est en Chine ;

Elle demeure, avec ses vieux parents,

Dans une tour de porcelaine fine,

Au fleuve jaune, où sont les cormorans ;


Elle a des yeux retroussés vers les tempes,

Un pied petit, à tenir dans la main,

Le teint plus clair que le cuivre des lampes,

Les ongles longs et rougis de carmin ;


Par son treillis elle passe sa tête,

Que l'hirondelle, en volant, vient toucher,

Et, chaque soir, aussi bien qu'un poète,

Chante le saule et la fleur du pêcher.
Quand d'une aube d'amour mon âme se colore,
Quand je sens ma pensée, ô chaste amant de Laure,
**** du souffle glacé d'un vulgaire moqueur,
Eclore feuille à feuille au plus profond du cœur,
Je prends ton livre saint qu'un feu céleste embrase,
Où si souvent murmure à côté de l'extase
La résignation au sourire fatal,
Ton beau livre, où l'on voit, comme un flot de cristal
Qui sur un sable d'or coule à sa fantaisie,
Tant d'amour ruisseler sur tant de poésie !
Je viens à ta fontaine, ô maître ! et je relis
Tes vers mystérieux par la grâce amollis,
Doux trésor, fleur d'amour qui, dans les bois recluse,
Laisse après cinq cents ans sont odeur à Vaucluse !
Et tandis que je lis, rêvant, presque priant,
Celui qui me verrait me verrait souriant,
Car, **** des bruits du monde et des sombres ******,
Tes pudiques chansons, tes nobles élégies,
Vierges au doux profil, sœurs au regard d'azur,
Passent devant mes yeux, portant sur leur front pur,
Dans les sonnets sculptés, comme dans des amphores,
Ton beau style, étoilé de fraîches métaphores !

Le 14 octobre 1835.
(Qui avait laissé prendre le feu à ses habits.)


Ce feu, quels torts a-t-il donc faits
À votre Laure, qui se fâche ?
Plein de respect pour ses attraits,
Il n'en veut qu'à ce qui les cache.

De jamais le lui reprocher,
Pour moi, je me ferais scrupule.
Qui craint que le feu ne le brûle
Ne doit pas trop s'en approcher.

Joigne les effets aux menaces ;
Tant d'imprudence est à punir :
À l'étourdie, à l'avenir,
Ne laissez que l'habit des Grâces.

Cette sage sévérité
En nous trouvera des apôtres.
Refusez-lui la charité,
Ce sera la faire à bien d'autres.

Écrit en 1790.
Oui, l'Anio murmure encore
Le doux nom de Cynthie aux rochers de Tibur,
Vaucluse a retenu le nom chéri de Laure,
Et Ferrare au siècle futur
Murmurera toujours celui d'Eléonore !
Heureuse la beauté que le poète adore !
Heureux le nom qu'il a chanté !
Toi, qu'en secret son culte honore,
Tu peux, tu peux mourir ! dans la postérité
Il lègue à ce qu'il aime une éternelle vie,
Et l'amante et l'amant sur l'aile du génie
Montent, d'un vol égal, à l'immortalité !
Ah ! si mon frêle esquif, battu par la tempête,
Grâce à des vents plus doux, pouvait surgir au port ?
Si des soleils plus beaux se levaient sur ma tête ?
Si les pleurs d'une amante, attendrissant le sort,
Ecartaient de mon front les ombres de la mort ?
Peut-être ?..., oui, pardonne, ô maître de la lyre !
Peut-être j'oserais, et que n'ose un amant ?
Egaler mon audace à l'amour qui m'inspire,
Et, dans des chants rivaux célébrant mon délire,
De notre amour aussi laisser un monument !
Ainsi le voyageur qui dans son court passage
Se repose un moment à l'abri du vallon,
Sur l'arbre hospitalier dont il goûta l'ombrage
Avant que de partir, aime à graver son nom !

Vois-tu comme tout change ou meurt dans la nature ?
La terre perd ses fruits, les forêts leur parure ;
Le fleuve perd son onde au vaste sein des mers ;
Par un souffle des vents la prairie est fanée,
Et le char de l'automne, au penchant de l'année,
Roule, déjà poussé par la main des hivers !
Comme un géant armé d'un glaive inévitable,
Atteignant au hasard tous les êtres divers,
Le temps avec la mort, d'un vol infatigable
Renouvelle en fuyant ce mobile univers !
Dans l'éternel oubli tombe ce qu'il moissonne :
Tel un rapide été voit tomber sa couronne
Dans la corbeille des glaneurs !
Tel un pampre jauni voit la féconde automne
Livrer ses fruits dorés au char des vendangeurs !
Vous tomberez ainsi, courtes fleurs de la vie !
Jeunesse, amour, plaisir,. fugitive beauté !
Beauté, présent d'un jour que le ciel nous envie,
Ainsi vous tomberez, si la main du génie
Ne vous rend l'immortalité !
Vois d'un oeil de pitié la vulgaire jeunesse,
Brillante de beauté, s'enivrant de plaisir !
Quand elle aura tari sa coupe enchanteresse,
Que restera-t-il d'elle ? à peine un souvenir :
Le tombeau qui l'attend l'engloutit tout entière,
Un silence éternel succède à ses amours ;
Mais les siècles auront passé sur ta poussière,
Elvire, et tu vivras toujours !

— The End —