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In Worcester, Massachusetts,
I went with Aunt Consuelo
to keep her dentist's appointment
and sat and waited for her
in the dentist's waiting room.
It was winter.  It got dark
early. The waiting room
was full of grown-up people,
arctics and overcoats,
lamps and magazines.
My aunt was inside
what seemed like a long time
and while I waited and read
the National Geographic
(I could read) and carefully
studied the photographs:
the inside of a volcano,
black, and full of ashes;
then it was spilling over
in rivulets of fire.
Osa and Martin Johnson
dressed in riding breeches,
laced boots, and pith helmets.
A dead man slung on a pole
"Long Pig," the caption said.
Babies with pointed heads
wound round and round with string;
black, naked women with necks
wound round and round with wire
like the necks of light bulbs.
Their ******* were horrifying.
I read it right straight through.
I was too shy to stop.
And then I looked at the cover:
the yellow margins, the date.
Suddenly, from inside,
came an oh! of pain
--Aunt Consuelo's voice--
not very loud or long.
I wasn't at all surprised;
even then I knew she was
a foolish, timid woman.
I might have been embarrassed,
but wasn't.  What took me
completely by surprise
was that it was me:
my voice, in my mouth.
Without thinking at all
I was my foolish aunt,
I--we--were falling, falling,
our eyes glued to the cover
of the National Geographic,
February, 1918.

I said to myself: three days
and you'll be seven years old.
I was saying it to stop
the sensation of falling off
the round, turning world.
into cold, blue-black space.
But I felt: you are an I,
you are an Elizabeth,
you are one of them.
Why should you be one, too?
I scarcely dared to look
to see what it was I was.
I gave a sidelong glance
--I couldn't look any higher--
at shadowy gray knees,
trousers and skirts and boots
and different pairs of hands
lying under the lamps.
I knew that nothing stranger
had ever happened, that nothing
stranger could ever happen.

Why should I be my aunt,
or me, or anyone?
What similarities
boots, hands, the family voice
I felt in my throat, or even
the National Geographic
and those awful hanging *******
held us all together
or made us all just one?
How I didn't know any
word for it how "unlikely". . .
How had I come to be here,
like them, and overhear
a cry of pain that could have
got loud and worse but hadn't?

The waiting room was bright
and too hot.  It was sliding
beneath a ******* wave,
another, and another.

Then I was back in it.
The War was on.  Outside,
in Worcester, Massachusetts,
were night and slush and cold,
and it was still the fifth
of February, 1918.
Nella Torre il silenzio era già alto.
Sussurravano i pioppi del Rio Salto.
I cavalli normanni alle lor poste
frangean la biada con rumor di croste.
Là in fondo la cavalla era, selvaggia,
nata tra i pini su la salsa spiaggia;
che nelle froge avea del mar gli spruzzi
ancora, e gli urli negli orecchi aguzzi.
Con su la greppia un gomito, da essa
era mia madre; e le dicea sommessa:
"O cavallina, cavallina storna,
che portavi colui che non ritorna;
tu capivi il suo cenno ed il suo detto!
Egli ha lasciato un figlio giovinetto;
il primo d'otto tra miei figli e figlie;
e la sua mano non toccò mai briglie.
Tu che ti senti ai fianchi l'uragano,
tu dai retta alla sua piccola mano.
Tu ch'hai nel cuore la marina brulla,
tu dai retta alla sua voce fanciulla".
La cavalla volgea la scarna testa
verso mia madre, che dicea più mesta:
"O cavallina, cavallina storna,
che portavi colui che non ritorna;
lo so, lo so, che tu l'amavi forte!
Con lui c'eri tu sola e la sua morte.
O nata in selve tra l'ondate e il vento,
tu tenesti nel cuore il tuo spavento;
sentendo lasso nella bocca il morso,
nel cuor veloce tu premesti il corso:
adagio seguitasti la tua via,
perché facesse in pace l'agonia... "
La scarna lunga testa era daccanto
al dolce viso di mia madre in pianto.
"O cavallina, cavallina storna,
che portavi colui che non ritorna;
oh! Due parole egli dové pur dire!
E tu capisci, ma non sai ridire.
Tu con le briglie sciolte tra le zampe,
con dentro gli occhi il fuoco delle vampe,
con negli orecchi l'eco degli scoppi,
seguitasti la via tra gli alti pioppi:
lo riportavi tra il morir del sole,
perché udissimo noi le sue parole".
Stava attenta la lunga testa fiera.
Mia madre l'abbracciò su la criniera
"O cavallina, cavallina storna,
portavi a casa sua chi non ritorna!
A me, chi non ritornerà più mai!
Tu fosti buona... Ma parlar non sai!
Tu non sai, poverina; altri non osa.
Oh! ma tu devi dirmi una cosa!
Tu l'hai veduto l'uomo che l'uccise:
esso t'è qui nelle pupille fise.
Chi fu? Chi è? Ti voglio dire un nome.
E tu fa cenno. Dio t'insegni, come".
Ora, i cavalli non frangean la biada:
dormian sognando il bianco della strada.
La paglia non battean con l'unghie vuote:
dormian sognando il rullo delle ruote.
Mia madre alzò nel gran silenzio un dito:
disse un nome... Sonò alto un nitrito.
Paul d'Aubin Dec 2016
Des Cassandres incomprises ?


Elle maudissait encor le baiser refusé à celui qui aurait pu devenir son amant. Le bel et fier Apollon s’était vengé de son refus, en lui soufflant sur la bouche, afin que le don de divination, déjà donné, soit réduit à néant, et qu’elle ne fut jamais crue. Cruel sort qui la condamnait à connaître le futur, en restant incomprise aux yeux de toutes et de tous, parmi celles et ceux qu’elle chérissait, et auxquels elle voulait épargner le malheur. Aussi lorsque tu vis naître ton frère Pâris, tu informas ta mère des sombres présages que son devenir présentait pour la famille royale. Hélas, mal avisés, Priam et Hécube, après l’avoir éloigné finirent par lui donner une ambassade à Sparte. Ou il fut séduit et enleva Hélène la si belle. Puis vint ce jour funeste, quand tu vis, le port de Troie presque masqué par des milliers de voiles rouges, et autant de vaisseaux munis d’éperons. Tu ressentis, une peur panique, celle, de la mort, de toutes celles et ceux que tu aimais, et tu versas des larmes salées pour tous ces jeunes hommes qui allaient perdre la vie, dans des combats menés autours des remparts. Avant que les chevaux géants de bois, funestes, dont personne ne te crut pour le danger annoncé entrèrent dans la ville, alors que l’armée Achéenne faisait mine de se retirer. C’est ****, dans la nuit, qu’à la lueur des torches, les guerriers, sortirent des flancs des chevaux géants et jaillirent en hurlant, pour porter le malheur dans ta chère Troie. Glacée d’émotion et d’épouvante tu te réfugias auprès de l’autel sacre d’Athéna, Pour préserver ton corps gracieux des outrages de l’ennemi. Mais c’était sans compter sur Ajax le furieux, qui faisant fi de la protection sacrée que t’offrait le temple, te pris malgré tes cris et tes pleurs, déchira ta blanche tunique, te traina par les cheveux sur l’autel. Et violenta ton corps avec plus de brutalité que de désir. Tu aurais voulu mourir, mais Athéna, elle-même, insultée, comme Déesse, dans son propre temple, ne le voulut point. C’est le roi Agamemnon, qui te trouva déflorée, prostrée et en larmes, et te fit prisonnière, et te gardant en vie, pris la décision de te ramener à Mycènes. Tu le mis en garde contre la jalousie qu’allait éprouver sa femme, Clytemnestre Mais ce fut vain, et toi, déshonorée et prisonnière tu ne voulais plus vivre. Tu tendis ta gorge à cette jalouse implacable, peu après avoir débarqué Et son geste de mort fut ton soulagement, oh, toi devineresse, jamais crue.
Après Cassandre la Troyenne, il y eut d’autres fameuses Cassandre. Louise Michel, institutrice porta sa flamme aux Communards, Et faite prisonnière réclama une mort qu’on n’osa pas lui donner. Transformant sa peine de déportation en Nouvelle Calédonie, Ou elle refusa de faire chorus contre les canaques. Enfin libérée elle soutint ses sœurs et frères, les prolétaires, et brandit le drapeau noir des Libertaire, qui faisait si peur. Cette Femme admirable resta souvent incomprise, dans ses combats et sa soif d’un Monde plus humain. Cette solitude aussi doit être le sceau des Cassandre. De l’autre côté du Rhin, et même, en Pologne a Zamość, naquit une nouvelle Cassandre. Fière comme un aigle, pensive comme une colombe, elle avait pour prénom Rosa, mais pas de celles avec épines, Son nom était Luxemburg, et c’était vraiment un être de lumières. Une pensée étincelante, une volonté de duchesse Espagnole, et une lucidité aussi grande que les feux de ses passions. Rosa lutta, dès le début contre la guerre et la capitulation des esprits, devant ces monstres d’acier, de feu et de gaz moutarde. Qui allaient ravager l’Europe en fauchant des millions de vies. Mais dans cet empire si discipliné, elle fut emprisonnée, pour lui faire expier son opposition à cette guerre fratricide, et afin que les consciences restassent bien éteintes. Mais son courage était sans borne avec son amant Leo Jogiches, Et la force de conviction de Karl Liebknecht. Ayant passé la majeure partie de la guerre, emprisonnée, elle étudiait sans répit et faisait parvenir des articles, pour ses amis de la « ligue Spartacus ». Elle défendait la Liberté, comme le vrai diamant du socialisme à venir. Mais les États-majors militaires et politiques la haïssaient. Libérée par la chute du kaiser, elle reprit sa passion, de journaliste à la plume de feu à la «Rote Fahne.» Elle s’efforçait d’éclairer des masses trompées par des bergers par trop intéressés, timorés et menteurs. Elle rejetait aussi toute illusion de putsch et de violence armée. Hélas, elle ne fut pas écoutée par les irréfléchis à la parole haute, ni par les têtes remplies de vent et encor imprégnèes par les usages récents de tant de violences inoculées durant et par ces années de guerre et de tueries. Ces hâtifs et ces simplistes au verbe haut déclenchèrent l’émeute dans Berlin, qui allait devenir leur commun linceul. Elle décida cependant de ne pas se désolidariser des révoltés, D’ailleurs arrête-on sans digue un torrent furieux ? Rosa, refusa d’ajouter l’enjeu de sa survie et sa propre peur à la désorientation générale de ses camarades. Consciente de l’échec, Rosa écrivit son dernier article sur : « L’ordre règne à Berlin, L’ordre règne à Varsovie », « l’ordre règne à Paris », « l’ordre règne à Berlin ». Tous les demi-siècles, les gardiens de « l’ordre », lancent ainsi dans un des foyers de la lutte mondiale leurs bulletins de victoire Et ces « vainqueurs » qui exultent ne s’aperçoivent pas qu’un « ordre», qui a besoin d’être maintenu périodiquement par de sanglantes hécatombes, va inéluctablement à sa perte.» Puis Rosa, rentra chez elle, sans prendre de précaution ni se cacher vraiment. Nourrissait-elle quelconque illusion sur son ennemi, Gustav Noske? Lequel revendiqua, pour lui-même, le douteux honneur d’avoir tenu le rôle d’un « chien sanglant » Ou avait-elle, plutôt du mal à regarder l’horreur de la haine et les tréfonds de la barbarie ? Amenée par les soldats des corps francs elle fut interrogée et se tut. Puis, ce beau front pensif et cette tête bouillonnante d'avenirs reçut de violents coups de crosse, avant que les barbares ne lui tirent une balle dans la tête,
et ne la jettent inanimée dans le canal.
Une Cassandre de plus était victime de la froide cruauté,
et des peurs qu'inspiraient la création d'une société nouvelle.
Mais l'esprit des Cassandre survit dans les braises de la lucidité
Aujourd'hui, nous avons probablement des Cassandre parmi nous,
dans les braises de la vérité en marche, qu’il nous faut oser écouter en les aidant à dessiller nos yeux encore clos. dont l’esprit s’est forgé.

Paul Arrighi.
Latiaaa Dec 2017
Barack Obama, first US President of African origin.
Langston Hughes, earliest innovators of then-new literary jazz
                                     poetry.
Angela Davis, African American political activist, and author
Coretta Scott King, author, activist, and civil rights leader
Katherine Johnson, African-American mathematician

Anita Baker, African American singer-songwriter
Muhammed Ali, African American professional boxer and activist
Erykah Badu, African American singer-songwriter activist
Rosa Parks, the mother of the freedom movement and civil rights
Ida B Wells, African-American journalist and feminist
Colin Powell, statesman and retired four-star general in US Army
Al Sharpton, civil rights activist and Baptist minister
N*elson Mandela, South African anti-apartheid revolutionary
                                   political leader
Mateuš Conrad Aug 2022
well: wasn't it a most spectacular night...
if ancient Romans used to throw themselves
****-naked into nettles...
i don't know... a meditation on saving a drowning
wasp...
funny... i still remember Ilona: surname?
OSA-
            wasp in ****** speaking...
                        my god: she was so unattractive
when i was dating her: i was... let's say... thirsty...
and unlike Laura she gave up her swing
of **** so early on: promised me a trip to see
Metallica in Moscow: i thought i was going places...
i was...
   three piercings in her lips...
tattoos... but she did have mighty dreads prior
to me meeting her...
once i met her she looked like... cross between
a pineapple and a wet mongrel dog...
            no wonder i had trouble getting a *******...
it didn't even help trying to think about
Aria Giovanni... i had to think about Margaret
Thatcher... you have to... it's the opposite rule
of imagining you have something better than what
you have in front of you...
you have to think about something worse
than what you have in front of you...
i'm all out of confessions that might paint man
is a pretty picture...
i'm just listening to ol' lover boy Ed Sheeran...
i probably only like one of his songs...
Shivers... and the acoustic version with the loop peddle...
smart boy... he settled for a college sweetheart
or some **** like that...
for the tune i'm done with sickly-sweet lyrics...
but being the real lover-boy...
bitter? me? no... i'm not bitter: i'm just nostalgic:
nostalgia can appear to be bitter:
it is... cognitive selection is in place:
sort of like natural selection:
   perhaps due to the erosion from pedagogy
(a, b c, d, e f, g... 1 + 1 = 2) i can't remember
what i want... i can't... i remember what is important
or hardly...
i can't chose what i'd like to remember:
memory is water... a fickle creature...
but i guess if there's hypergamy there's
also: misogyny... misandry:
there must be a hyperandry - it's not a made up
world: poor boys hooking up with rich girls:
summer flings...
her father was a timber merchant from Novosibirsk,
she one spare apartment in the centre of
St. Petersburg... it's like that Jojo... Mojo?
that song: in the summertime...
about dating rich girls...
                                  i was a stop-over...
   well... no wonder that i went underground
and back onto a diet of prostitutes...
body-met-body and two bodies came out... as one...
i don't mean to burn dreams of other people
but i hardly dream so... it's nothing eating
the architecture of splinters in a forest...
of pines: can't tell apart a splinter from a pine
needle... like: for like...
woman's competition with man's sexuality...
mind you: i set up a "fake" Twitter account...
just for kicks... john pickwick... @ aol...
         hmm... this is very interesting...
i tried the classical route with the girl that tried
to get me fired... banana loaf... homemade wine...
i was going to bring a vinyl record to play
on her vinyl player: i "lost" a wooly hat i found
at a bus-stop once in her house...
i was so enthralled with her that i simply forgot it:
the sorting hat i called it: i hate Harry Potter...
two doors down...

  right... this trend on twitter... because most of these
women signed up in either August of this year
or July...
now? they're parading themselves on twitter...
there's: Camila @ CamilaMommy...
all of them... single mums... thirsty... single mums...
the: i love chatting and meeting new people
types...
MommyAdeline: lonely mature women (not my typo)
looking for new ****** adventures...

the website? urbestmeet.com...
THESE WOMEN ARE ONLY LOOKING FOR
CASUAL ****** ENCOUNTERS...
single mums and cheating wives...

spicydates.ga...
   Priscila...
well... thank **** i wasn't looking in the "right places":
this could work...
i mean... it might be cheaper than going
to your conventional brothel...
but more of a thought experiment:
these women are not looking for relationships...
no... of course they're not...

this is going to turn out ugly: if i attempt it...
cheating wives? single mums?
well... i've already slurped at the oyster of a *******'s
****... i wonder: how serious would these girls
be about not having relationships...
i'll have to wait: school's out... their children
are at home... i wonder...
of course i'm no electrician:
but i do know that you first have to check the fuse
in the plug of an appliance before you throw the hole
thing out... i like cooking i blah blah this
that and the other: give me a cigarette in a *******
and i'm suddenly swallowing a blue pill
for a hard-on...

   of course not! i'm not god's gift to women...
i'm just curious...
it almost feels like walking into a desert
with a glass of water...
i have a newly woken ambition:
to be more erotically brutal than Ovid:
let's face it... there are difference between the times
when he lived and when i live...
i'm just thinking of the children and what i could
steal...
two doors down there was this single mum...
she entertained about 5 suitors per year
if not more... her autistic boy used to bark
in the garden, started throwing ***** into my garden
as if implying: i want to play with you...
then... started beefing himself up
by... eh... i get the gym-bros... but this guy
was beefing himself up by walking up and down
the garden with... slabs...
yep: up and down, up and down...
he would either hold the slabs above his head
or in front of him... his next "best" uncle tried interacting
with him like a person might
interact with a dog he would simply abuse
by tightening the leash on the boy's neck...
it was perfectly beautiful to watch in the sunshine:
but on overcast days i felt miserable...

she had several spare uncles...
when she moved out and the girl from across the street
decided to hook up with a guy who works the
Docklands light-railway...
the same neighbours: mother: two daughters...
one day i was watching the Silence of the Lambs...
what did i see?
the three of them give me a freakish slideshow of
their ****... mummy exposed herself first...
then the two daughters walked into the room and
straight toward the window...
mein gott: some sanity... please!

anyways... this young couple bought the house
last year... or the year before that...
nice young couple: nice enough to sort of ignore
you when you say good-morning:
******* too...
                    they're still working on the house...
trying to make sense of what ****-show they bought...
well: if you buy a house that was once owned
by a single-mum... in England you're not expecting
cockroaches: that's for sure...
but the rest? they might finish come the coming
Christmas...

i know i'm a ****-up... that's why i drink whiskey
for the anaesthesia...
but even i, am, not, that ****** up...
i have limits...
oh no: no limits in terms of drinking:
i start i turn into a leech...
i'm sober i'm a judge... a ******* evalengelist!
but i start sniffing a bottle of whiskey?

last night... i felt the heat coming...
i thought: better go into the garden and fall to sleep...
what did i do?
saving that wasp from drowning created
a strange wind... i tangoed too short...
i was blown off my feet: and i didn't even
drink that much... the strange wind threw me
off my feet and into my dear fig tree...
i woke up: oh, i didn't drink that much...
i completely forgot about the fig tree...
i broke the poor girl in half...
i spent today taping her up...
two bamboo stalks inserted into the ground
to correct her "height" and "composure":

mind you? my apple tree... she's CWAZZY...
she-he produced so much apples... tasty...
ultra tasty... that she became a hunchback...
she-he produced so many apples that she broke up...
huh! ancient Romans throwing themselves
into nettle bushes while i save a wasp from
drowning and some strange wind throws me onto
my dear fig tree... ****'s sake:
more nights like that!

i'm thinking... i have never used a dating app...
what's on offer?
single mums and cheating wives...
wow... well: i was never fond of virgins to begin with...
you need to try the entire spectrum...
but i'm thinking: adultery:
but with prostitutes: i like "sloppy seconds"...
i have an "agenda": one of my front wheel's spokes snapped
when i left my bicycle in the sun for too long...
****: i have to take the bus...

i like sloppy seconds...
but i'm thinking... about the kids...
perhaps it's time to unleash the beast...
if women are vacating themselves so freely:
apparently the website they're using is not giving them
enough traction that they have resorted to exploring Twitter
and i never used that website...
well: cheaper for me:
i wonder who's the bigger sadist of the pair of us...
i wonder...
i think i'll tackle the challenge...
why? the website stresses: casual hook-ups...
yeah...
           women just casually hook up...
i'll try it when then school-season reopens...
i'll just test it to test the mantra...
     no attachment? no relationships?!
so... elevated stances of prostitution?
             cool cool... i'll figure that one out
pretty soon...
i'll see how long they can go for on the basis of ONLY ***...
i'd like to see...
before i arrive at the origami heart:
ori (folding)... paper (kami) heart (hāto)  
オリカミ  ハート
   ガ: a "rendaku" also exists in English...
    somewhere between theta and phi...
                          although: al-VOU(gh)...
ha! found it!
                      THE: V'eh point!
                  it's not: i THought not so... no?

English slobs and their ******* graffiti culinary
mishaps... i know this language in-and-out
and i'm going to play the Joker with it!
see my smile? i'm pretty sure you haven't missed it yet...
i too can play games...
hide-and-seek of language...
look at a letter long enough and then bark...
i'll chase down the echo in the cave that's
this universe...

Batman won't mind...
i'm bored of brothels... after that *******
i became bored...
after Khadija: Muhammad was
illiterate, wasn't he? so... he didn't write the Koran?
did he? who was literate in his life
when Mecca banished him to Medina?
his older wife... Khadija:
the smart woman with mathematical and letter
acumen: a woman wrote the Koran...

she had to... no one else would listen
to the ramblings of a madman...
i bet she's turning in her grave by now...
funny: i ****** a Turkish ******* by the same name...
maybe reincarnation than i previously thought:
perhaps i ****** Muhammad's ol' ball and chain
in the year 2022...
i very much wish i have...
i think a woman of her calibre would like
a literate man to be a sort of dog sleeping
by her bed while she slept in the bed:
like Ilona Osa- once slept in my bedroom...
i gave her the entire bed while i slept on the floor
and gave her my hand to cling to...

Ovid was right: erotica is warfare akin to espionage...
the Russians know what a honey trap is...
what am i using? what am i protecting?
i always remember to forget...
oh... right... i'd love for a 2nd schism in Islam...
spearheaded by the Turks...
why? "i" feel like it... the universe feels like it:
by now there have been so many schisms
in Christianity it makes no sense
in treating it like a monotheism:
it's a polytheistic joke... and a monotheistic joke too...
like i said: Jesus: being the lord of Mosquitos:
was the greatest troll Hell ever produced...
lord of mosquitos? wine not blood all of a sudden?!

i can see the flag! white... red... purple!
just like i can decipher the colours of the flag
of Ukraine: blue skies above...
and the yellow booming harvest of wheat below...
like i can see the colours speaking to me
in ******: white peace above (contradiction)...
fuelled by ****** fields of red of blood spilled
to achieve the white doves above...
Germany? black skies: red: blood forever spilled...
yellow? eh... German efficiency...
we can go on forever like this...

namely? i can, become... very ******* superstitious:
i can abandon all hope for reason
and for the study of science on a whim:
gladly: gladly...
i just... adore the plethora that doubt creates...
the plethora of emotions that doubt can
only create while the pinnacle of NEGATION
if can simply: eh... negate...
seeing how the applied modern jurisprudence
is predicated on a defence mechanism of:
negation, i.e. innocent until proven guilty...
ooh... i can have: SO MUCH... FUN with this!

and each time i'm being asked to find a cure...
cure for what? curation? it's like Hey-Susie
once stated: doctor! cure yourself!
i've found a "coping mechanisation":
sure, i drink... but i drink to pick a fight?
i drink to excesses not bound to man...
a litre of whiskey each night every night
for three weeks solid:
some poor ****** with "12 years of career-experience
as a steward" at public events gets obliterated
by my lack of "experience" and for that matter
qualifications... circa 6 months in and i'm
given command... of 15 people...
i'm not even boasting:
i'm running into fig trees: breaking them...
i'm chasing rats... figuring:
that's just a giant moth: it's not a bat...
NIETOPERZ...

my garden ein welt... and the moon:
one source of light i'd gladly take anywhere...
into a pool of my own drowning...
light i'd love to bring with me into a heart
of a woman...
i salvaged a wasp from drowning:
that terrible birth of a parasite...
hmm! born by the antithesis of birth
of mammals! it eats its way out
of the host... no wonder i was thrown into
the fig tree by a "misstep"...

i much preferred salvaging the last breaths
of the bee... stroking its furry back...
easing its death by squeezing out the honey
onto my palm and seeing it die from a sugar-overload...
that was nice to watch: a bee dying in my hand...

i'm thinking about this website...
these desperate women...
**** it... when the school season opens up...
i might try it...
if the women are so brazen about their sexuality:
why shouldn't i?
the beast has been woken...
oh... the beast has been awake for much longer
than that...
i just needed for a curiosity to build up...
i've given crumbs / rations to
the Roma paupers... for the "rose"...
yeah... now that's done...
                      and i feel no moral obligations...
yeah? what now?
i'll have my: ******* FEAST!
sniff... sniff...
            
                   i just need to remember the rejection
by Ilona... Osa-...
             living in England... but having no access to
English girls...
is so?! why make complaints?!
accept your fate!
           i need to seek our these single-mothers
selling themselves off as prostitutes
without the same curiosity /
technicality of prostitutes:
i imagine most of them being terrible *****...
not that i have to:
reality just dictates this regard as being true...

but i have to try...
for the thrill of being the terrible "uncle" for some
poor pooch that should have required much better...
but, knowing me... i'll probably walk-out with a limp-****...
no... there's no fun in harming animals
as there's no fun in harming children...
i can't even cross the line with insects!
sure: i sometimes mishandle bread...
or spaghetti... i either overcook it or undercook it...
but children?! freely availiable *** from desperate
mothers?

i'll try... i'll try my best...
but i'm already imitating the shifts where i...
precursor the "advent" with:
automated regurgitation...
i just puke up...
                  i invest in milk: i puke up...
               i like the feeling of puking up...
i eat very little... i combat my "irritable bowels syndrome"
with regurgitation...
i puke up more than i am able to **** out...
i sometimes regurgitate the water invested in
being drunk...

dearest Ilona: my parents are freaks:
how they managed to be so coupled is still beyond me...
but we could have worked something out...
i see you now like i might see the night
and my shadow contrasted by it back then:
when... ah! water under the bridge...

yeah... i need to look into this freely available
economy of ****...
it's not going to be as pretty as
the anaesthetic of a brothel...
children being involved...
                           i'll just tease at the idea:
just tease at the idea...
i'll probably not go through with it...
                i tried the classical route:
oh, we met at work...
he brought me homemade wine and a banana loaf
he baked himself...
while i tried to get him fired...
yeah: that sort of route...
                  
my heart? what, does, it feel, now?
oh... you know:
like i can listen to the Davy Jones' theme from
Pirates of the Caribbean for 0 hours on a loop
and not feel, bored...
because? this, is, who, i have, become!
a properly decent: realist!
life's cruel: get on with it...
be nice to animals!
people make life difficult to fellow people...
get on with it!
                i hear one more: ******* complaint
i'm shutting my empathy: down!

oh no... it's not about making demands...
i'm just a careless free-be...
harmless "bystander":
at work no one expects me to live a double life
of literary adventures...
i like it that way...
i write: ******* children's literature...
i don't frequent brothels i don't counter
******* prostitutes with seeking out
single-mothers willing to play the role
of Mantis in the ******-coliseum!
no! no no! of course not!

                            but i am: willing to tease
a little... see what's happening: hear what's happening...
feel what's happening...
i need wasps for that...
bees are not enough!
and then i need to "accidently" fall into and break
a fig tree!
hell! the idiot apple tree provided too many fruits!
she was bent over like a hunchback from
the excess of weight!
i had to relieve her by making an apple crumble
today!
either too many fruits: or none at all!
trees these days!
i might as well fill my garden with herbs and spices...
mint... rosemary... bay leaves...
i already have these... thyme... that too...
wild garlic...

i wanted to love: so badly...
so wrongly: so righteously...
to imitate my father's love for my mother...
to even imitate my grandfather's love for my grandmother's
shortcomings...
i wanted to love so madly and endearingly...
best i didn't... it would have left me with
nothing but my own shortcomings to mind...
now it's only a matter of:
where the Mantis / Wasp imitation of woman
wills to take me...

where little Calypso of the heart is willing
to scrunch my heart up and
feed the river her paper swan toward either flower
of river or the disfavouring gust of breeze...
i wonder... where will little Calypso
****** upon me:
yet another unfavourable twist of fate?!
I


J'ai toujours voulu voir du pays, et la vie

Que mène un voyageur m'a toujours fait envie.

Je me suis dit cent fois qu'un demi-siècle entier

Dans le même logis, dans le même quartier ;

Que dix ans de travail, dix ans de patience

A lire les docteurs et creuser leur science,

Ne valent pas six mois par voie et par chemin,

Six mois de vie errante, un bâton à la main.

- Eh bien ! me voici prêt, ma valise est remplie ;

Où vais-je ! - En Italie. - Ah, fi donc ! l'Italie !

Voyage de badauds, de beaux fils à gants blancs.

Qui vont là par ennui, par ton, comme à Coblentz,

En poste, au grand galop, traversant Rome entière,

Et regardent ton ciel, Naples, par la portière.

- Mais ce que je veux, moi, voir avant de mourir,

Où je veux à souhait rêver, chanter, courir.

C'est l'Espagne, ô mon cœur ! c'est l'hôtesse des Maures,

Avec ses orangers et ses frais sycomores,

Ses fleuves, ses rochers à pic, et ses sentiers

Où s'entendent, la nuit, les chants des muletiers ;

L'Espagne d'autrefois, seul débris qui surnage

Du colosse englouti qui fut le moyen âge ;

L'Espagne et ses couvents, et ses vieilles cités

Toutes ceintes de murs que l'âge a respectés ;

Madrid. Léon, Burgos, Grenade et cette ville

Si belle, qu'il n'en est qu'une au monde. Séville !

La ville des amants, la ville des jaloux,

Fière du beau printemps de son ciel andalou,

Qui, sous ses longs arceaux de blanches colonnades,

S'endort comme une vierge, au bruit des sérénades.

Jusqu'à tant que pour moi le jour se soit levé

Où je pourrai te voir et baiser ton pavé,

Séville ! c'est au sein de cette autre patrie

Que je veux, mes amis, mettre, ma rêverie ;

C'est là que j'enverrai mon âme et chercherai

De doux récits d'amour que je vous redirai.


II


A Séville autrefois (pour la date il n'importe),

Près du Guadalquivir, la chronique rapporte

Qu'une dame vivait, qui passait saintement

Ses jours dans la prière et le recueillement :

Ses charmes avaient su captiver la tendresse

De l'alcade, et c'était, comme on dit, sa maîtresse ;

Ce qui n'empêchait pas que son nom fût cité

Comme un exemple à tous d'austère piété.

Car elle méditait souvent les évangiles,

Jeûnait exactement quatre-temps et vigiles.

Communiait à Pâque, et croyait fermement

Que c'est péché mortel d'avoir plus d'un amant

A la fois. Ainsi donc, en personne discrète.

Elle vivait au fond d'une obscure retraite,

Toute seule et n'ayant de gens dans sa maison

Qu'une duègne au-delà de l'arrière-saison,

Qu'on disait avoir eu, quand elle était jolie.

Ses erreurs de jeunesse, et ses jours de folie.

Voyant venir les ans, et les amans partir,

En femme raisonnable elle avait cru sentir

Qu'en son âme, un beau jour, était soudain venue

Une vocation jusqu'alors inconnue ;

Au monde, qui fuyait, elle avait dit adieu,

Et pour ses vieux péchés s'était vouée à Dieu.


Une fois, au milieu d'une de ces soirées

Que prodigue le ciel à ces douces contrées,

Le bras nonchalamment jeté sur son chevet,

Paquita (c'est le nom de la dame) rêvait :

Son œil s'était voilé, silencieux et triste ;

Et tout près d'elle, au pied du lit, sa camariste

Disait dévotement, un rosaire à la main,

Ses prières du soir dans le rite romain.

Voici que dans la rue, au pied de la fenêtre,

Un bruit se fit entendre ; elle crut reconnaître

Un pas d'homme, prêta l'oreille ; en ce moment

Une voix s'éleva qui chantait doucement :


« Merveille de l'Andalousie.

Étoile qu'un ange a choisie

Entre celles du firmament,

Ne me fuis pas ainsi ; demeure,

Si tu ne veux pas que je meure

De désespoir, en te nommant !


J'ai visité les Asturies,

Aguilar aux plaines fleuries,

Tordesillas aux vieux manoirs :

J'ai parcouru les deux Castilles.

Et j'ai bien vu sous les mantilles

De grands yeux et des sourcils noirs :


Mais, ô lumière de ma vie,

Dans Barcelone ou Ségovie,

Dans Girone au ciel embaumé,

Dans la Navarre ou la Galice,

Je n'ai rien vu qui ne pâlisse

Devant les yeux qui m'ont charmé ! »


Quand la nuit est bien noire, et que toute la terre,

Comme de son manteau, se voile de mystère,

Vous est-il arrivé parfois, tout en rêvant,

D'ouïr des sons lointains apportés par le vent ?

Comme alors la musique est plus douce ! Il vous semble

Que le ciel a des voix qui se parlent ensemble,

Et que ce sont les saints qui commencent en chœur

Des chants qu'une autre voix achève dans le cœur.

- A ces sons imprévus, tout émue et saisie,

La dame osa lever un coin de jalousie

Avec précaution, et juste pour pouvoir

Découvrir qui c'était, mais sans se laisser voir.

En ce moment la lune éclatante et sereine

Parut au front des cieux comme une souveraine ;

A ses pâles rayons un regard avait lui,

Elle le reconnut, et dit : « C'est encor lui ! »

C'était don Gabriel, que par toute la ville

On disait le plus beau cavalier de Séville ;

Bien fait, de belle taille et de bonne façon ;

Intrépide écuyer et ferme sur l'arçon,

Guidant son andalou avec grâce et souplesse,

Et de plus gentilhomme et de haute noblesse ;

Ce que sachant très bien, et comme, en s'en allant,

Son bonhomme de père avait eu le talent

De lui laisser comptant ce qu'il faut de richesses

Pour payer la vertu de plus de cent duchesses,

Il allait tête haute, en homme intelligent

Du prix de la noblesse unie avec l'argent.

Mais quand le temps d'aimer, car enfin, quoi qu'on dit,

Il faut tous en passer par cette maladie,

Qui plus tôt, qui plus **** ; quand ce temps fut venu,

Et qu'un trouble arriva jusqu'alors inconnu,

Soudain il devint sombre : au fond de sa pensée

Une image de femme un jour était passée ;

Il la cherchait partout. Seul, il venait s'asseoir

Sous les arbres touffus d'Alaméda, le soir.

A cette heure d'amour où la terre embrasée

Voit son sein rafraîchir sous des pleurs de rosée.

Un jour qu'il était là, triste, allant sans savoir

Où se portaient ses pas, et regardant sans voir,

Une femme passa : vision imprévue.

Qu'il reconnut soudain sans l'avoir jamais vue !

C'était la Paquita : c'était elle ! elle avait

Ces yeux qu'il lui voyait, la nuit, quand il rêvait.

Le souris, la démarche et la taille inclinée

De l'apparition qu'il avait devinée.

Il est de ces moments qui décident des jours

D'un homme ! Depuis lors il la suivait toujours,

Partout, et c'était lui dont la voix douce et tendre

Avait trouvé les chants qu'elle venait d'entendre.


III


Comment don Gabriel se fit aimer, comment

Il entra dans ce cœur tout plein d'un autre amant,

Je n'en parlerai pas, lecteur, ne sachant guère,

Depuis qu'on fait l'amour, de chose plus vulgaire ;

Donc, je vous en fais grâce, et dirai seulement,

Pour vous faire arriver plus vite au dénouement.

Que la dame à son tour. - car il n'est pas possible

Que femme à tant d'amour garde une âme insensible,

- Après avoir en vain rappelé sa vertu.

Avoir prié longtemps, et longtemps combattu.

N'y pouvant plus tenir, sans doute, et dominée

Par ce pouvoir secret qu'on nomme destinée,

Ne se contraignit plus, et cessa d'écouter

Un reste de remords qui voulait l'arrêter :

Si bien qu'un beau matin, au détour d'une allée,

Gabriel vit venir une duègne voilée,

D'un air mystérieux l'aborder en chemin,

Regarder autour d'elle, et lui prendre la main

En disant : « Une sage et discrète personne,

Que l'on ne peut nommer ici, mais qu'on soupçonne

Vous être bien connue et vous toucher de près,

Mon noble cavalier, me charge tout exprès

De vous faire savoir que toute la soirée

Elle reste au logis, et serait honorée

De pouvoir vous apprendre, elle-même, combien

A votre seigneurie elle voudrait de bien. »


Banquiers, agents de change, épiciers et notaires,

Percepteurs, contrôleurs, sous-chefs de ministères

Boutiquiers, électeurs, vous tous, grands et petits.

Dans les soins d'ici-bas lourdement abrutis,

N'est-il pas vrai pourtant que, dans cette matière,

Où s'agite en tous sens votre existence entière.

Vous n'avez pu flétrir votre âme, et la fermer

Si bien, qu'il n'y demeure un souvenir d'aimer ?

Oh ! qui ne s'est, au moins une fois dans sa vie,

D'une extase d'amour senti l'âme ravie !

Quel cœur, si desséché qu'il soit, et si glacé,

Vers un monde nouveau ne s'est point élancé ?

Quel homme n'a pas vu s'élever dans les nues

Des chœurs mystérieux de vierges demi-nues ;

Et lorsqu'il a senti tressaillir une main,

Et qu'une voix aimée a dit tout bas : « Demain »,

Oh ! qui n'a pas connu cette fièvre brûlante,

Ces imprécations à l'aiguille trop lente,

Et cette impatience à ne pouvoir tenir

En place, et comme un jour a de mal à finir !

- Hélas ! pourquoi faut-il que le ciel nous envie

Ces instants de bonheur, si rares dans la vie,

Et qu'une heure d'amour, trop prompte à s'effacer,

Soit si longue à venir, et si courte à passer !


Après un jour, après un siècle entier d'attente,

Gabriel, l'œil en feu, la gorge haletante,

Arrive ; on l'attendait. Il la vit, - et pensa

Mourir dans le baiser dont elle l'embrassa.


IV


La nature parfois a d'étranges mystères !


V


Derrière le satin des rideaux solitaires

Que s'est-il donc passé d'inouï ? Je ne sais :

On entend des soupirs péniblement poussés.

Et soudain Paquita s'écriant : « Honte et rage !

Sainte mère de Dieu ! c'est ainsi qu'on m'outrage !

Quoi ! ces yeux, cette bouche et cette gorge-là,

N'ont de ce beau seigneur obtenu que cela !

Il vient dire qu'il m'aime ! et quand je m'abandonne

Aux serments qu'il me fait, grand Dieu ! que je me donne,

Que je risque pour lui mon âme, et je la mets

En passe d'être un jour damnée à tout jamais,

'Voilà ma récompense ! Ah ! pour que tu réveilles

Ce corps tout épuisé de luxure et de veilles,

Ma pauvre Paquita, tu n'es pas belle assez !

Car, ne m'abusez pas, maintenant je le sais.

Sorti d'un autre lit, vous venez dans le nôtre

Porter des bras meurtris sous les baisers d'une autre :

Elle doit s'estimer heureuse, Dieu merci.

De vous avoir pu mettre en l'état que voici.

Celle-là ! car sans doute elle est belle, et je pense

Qu'elle est femme à valoir qu'on se mette en dépense !

Je voudrais la connaître, et lui demanderais

De m'enseigner un peu ses merveilleux secrets.

Au moins, vous n'avez pas si peu d'intelligence

De croire que ceci restera sans vengeance.

Mon illustre seigneur ! Ah ! l'aimable roué !

Vous apprendrez à qui vous vous êtes joué !

Çà, vite en bas du lit, qu'on s'habille, et qu'on sorte !

Certes, j'espère bien vous traiter de la sorte

Que vous me connaissiez, et de quel châtiment

La Paquita punit l'outrage d'un amant ! »


Elle parlait ainsi lorsque, tout effarée,

La suivante accourut : « A la porte d'entrée,

L'alcade et trois amis, qu'il amenait souper,

Dit-elle, sont en bas qui viennent de frapper !

- Bien ! dit la Paquita ; c'est le ciel qui l'envoie !

- Ah ! señora ! pour vous, gardez que l'on me voie !

- Au contraire, dit l'autre. Allez ouvrir ! merci.

Mon Dieu ; je t'appelais, Vengeance ; te voici ! »

Et sitôt que la duègne en bas fut descendue,

La dame de crier : « A moi ! je suis perdue !

Au viol ! je me meurs ! au secours ! au secours !

Au meurtre ! à l'assassin ! Ah ! mon seigneur, accours ! »

Tout en disant cela, furieuse, éperdue,

Au cou de Gabriel elle s'était pendue.

Le serrait avec rage, et semblait repousser

Ses deux bras qu'elle avait contraints à l'embrasser ;

Et lui, troublé, la tête encor tout étourdie,

Se prêtait à ce jeu d'horrible comédie,

Sans deviner, hélas ! que, pour son châtiment,

C'était faire un prétexte et servir d'instrument !


L'alcade cependant, à ces cris de détresse,

Accourt en toute hâte auprès de sa maîtresse :

« Seigneur ! c'est le bon Dieu qui vous amène ici ;

Vengez-vous, vengez-moi ! Cet homme que voici,

Pour me déshonorer, ce soir, dans ma demeure...

- Femme, n'achevez pas, dit l'alcade ; qu'il meure !

- Qu'il meure ; reprit-elle. - Oui ; mais je ne veux pas

Lui taire de ma main un si noble trépas ;

Çà, messieurs, qu'on l'emmène, et que chacun pâlisse

En sachant à la fois le crime et le supplice ! »

Gabriel, cependant, s'étant un peu remis.

Tenta de résister ; mais pour quatre ennemis,

Hélas ! il était seul, et sa valeur trompée

Demanda vainement secours à son épée ;

Elle s'était brisée en sa main : il fallut

Se rendre, et se soumettre à tout ce qu'on voulut.


Devant la haute cour on instruisit l'affaire ;

Le procès alla vite, et quoi que pussent faire

Ses amis, ses parents et leur vaste crédit.

Qu'au promoteur fiscal don Gabriel eût dit :

« C'est un horrible piège où l'on veut me surprendre.

Un crime ! je suis noble, et je dois vous apprendre,

Seigneur, qu'on n'a jamais trouvé dans ma maison

De rouille sur l'épée ou de tache au blason !

Seigneur, c'est cette femme elle-même, j'en jure

Par ce Christ qui m'entend et punit le parjure.

Qui m'avait introduit dans son appartement ;

Et comment voulez-vous qu'à pareille heure ?... - Il ment !

Disait la Paquita ; d'ailleurs la chose est claire.

J'ai mes témoins : il faut une peine exemplaire.

Car je vous l'ai promis, et qu'un juste trépas

Me venge d'un affront que vous n'ignorez pas ! »


VI


Or, s'il faut maintenant, lecteur, qu'on vous apprenne -

La fin de tout ceci, par la cour souveraine

Il fut jugé coupable à l'unanimité ;

Et comme il était noble, il fut décapité.
Adam était fort amoureux.
Maigre comme un clou, les yeux creux ;
Son Ève était donc bien heureuse
D'être sa belle Ève amoureuse,
Mais... fiez-vous donc à demain !
Un soir, en promenant sa main
Sur le moins beau torse du monde,
Ah !... sa surprise fut profonde !
Il manquait une côte... là.
Tiens ! Tiens ! que veut dire cela ?
Se dit Ève, en baissant la tête.
Mais comme Ève n'était pas bête,
Tout d'abord Ève ne fit rien
Que s'en assurer bel et bien.
« Vous, Madame, avec cette mine ?
Qu'avez-vous donc qui vous chagrine ? »
Lui dit Adam, le jour suivant.
« Moi, rien... dit Ève... c'est... le vent. »
Or, le vent donnait sous la plume,
Contrairement à sa coutume.
Un autre eût été dépité,
Mais comme il avait la gaieté
Inaltérable de son âge,
Il s'en fut à son jardinage
Tout comme si de rien n'était.

Cependant, Ève s'em...bêtait
Comme s'ennuie une Princesse.
« Il faut, nom de Dieu ! que ça cesse »,
Se dit Ève, d'un ton tranchant.
« Je veux le voir, oui, sur-le-champ »,
Je dirai : « Sire, il manque à l'homme
Une côte, c'est sûr ; en somme,
En général, ça ne fait rien,
Mais ce général, c'est le mien.
Il faut donc la lui donner vite.
Moi, j'ai mon compte, ça m'évite
De vous importuner ; mais lui,
N'a pas le sien, c'est un ennui.
Ce détail me gâte la fête.
Puisque je suis toute parfaite,
J'ai bien droit au mari parfait.
Il ne peut que dire : en effet »,
Ici la Femme devint... rose,

« Et s'il dit, prenant mal la chose :
« Ton Adam n'est donc plus tout nu !
Que lui-même il n'est pas venu ?
A-t-il sa langue dans sa poche ?
Sur la mèche où le cœur s'accroche,
La casquette à n'en plus finir ?
Est-il en train de devenir...
Soutenu ?... » Que répliquerai-je ?
La Femme ici devint... de neige.

Sitôt qu'Adam fut de retour
Ève passa ses bras autour
Du cou, le plus fort de son monde,
Et, renversant sa tête blonde,
Reçut deux grands baisers joyeux ;
Puis fermant à demi les yeux,
Pâmée au rire de sa bouche,
Elle l'attira vers sa couche,
Où, commençant à s'incliner,
L'on se mit à se lutiner.
Soudain : « Ah ! qu'as-tu là ? » fit Ève.
Adam parut sortir d'un rêve.
« Là... mais, rien... », dit-il. « Justement,
Tu n'as rien, comme c'est charmant !
Tu vois, il te manque une côte.
Après tout, ce n'est pas ta faute,
Tu ne dois pas te tourmenter ;
Mais sur l'heure, il faut tout quitter,
Aller voir le Prince, et lui dire
Ce qu'humblement ton cœur désire ;
Que tu veux ta côte, voilà.
Or, pour lui, qu'est-ce que cela ?
Moins que rien, une bagatelle. »
Et prenant sa voix d'Immortelle :
« Allons ! Monsieur... tout de ce pas. »
Ève changea de ritournelle,
Et lorsqu'Adam était... sur elle,
Elle répétait d'un ton las :
« Pourquoi, dis, que tu m'aimes pas ? »
« Mais puisque ça ne se voit pas »,
Dit Adam. « Ça se sent », dit Ève,
Avec sa voix sifflante et brève.

Adam partit à contrecœur,
Car dans le fond il avait peur
De dire, en cette conjoncture,
À l'Auteur de la créature :
Vous avez fait un pas de clerc
En ratant ma côte, c'est clair.
Sa démarche impliquait un blâme.
Mais il voulait plaire à sa femme.

Ève attendit une heure vingt
Bonnes minutes ; il revint
Souriant, la mine attendrie,
Et, baisant sa bouche fleurie,
L'étreignant de son bras musclé :
« Je ne l'ai pas, pourtant je l'ai.
Je la tiens bien puisque je t'aime,
Sans l'avoir, je l'ai tout de même. »

Ève, sentant que ça manquait
Toujours, pensa qu'il se moquait ;
Mais il lui raconta l'histoire
Qu'il venait d'apprendre, il faut croire,
De l'origine de son corps,
Qu'Ève était sa côte, et qu'alors...
La chose...

« Ah ! c'est donc ça..., dit-elle,
Que le jour, oui, je me rappelle,
Où nous nous sommes rencontrés
Dans les parterres diaprés,
Tu m'as, en tendant tes mains franches,
Dit : « Voici la fleur de mes branches,
Et voilà le fruit de ma chair ! »
« En effet, ma chère ! »

« Ah !... mon cher !
J'avais pris moi cette parole
Au figuré... Mais j'étais folle ! »

« Je t'avais prise au figuré
Moi-même », dit Adam, paré
De sa dignité fraîche éclose
Et qui lui prêtait quelque chose
Comme un ton de maître d'hôtel,
Déjà suffisamment mortel ;
« L'ayant dit un peu comme on tousse.
Vois, quand la vérité nous pousse,
Il faut la dire, malgré soi. »

« Je ne peux pas moi comme toi »,
Fut tout ce que répondit Ève.

La nuit s'en va, le jour se lève,
Adam saisit son arrosoir,
Et : « Ma belle enfant, à ce soir ! »
Sa belle enfant ! pauvre petite !
Elle, jadis sa... favorite,
Était son enfant, à présent.
Quoi ? Ce n'était pas suffisant
Qu'Adam n'eût toujours pas sa côte,
À présent c'était de sa faute !
Elle en avait les bras cassés !
Et ce n'était encore assez.
Il fallait cette côte absente
Qu'elle en parût reconnaissante !

Doux Jésus !
Tout fut bien changé.

Ève prit son air affligé,
Et lorsqu'Adam parmi les branches
Voyait bouder ses... formes blanches
Et que, ne pouvant s'en passer,
Il accourait, pour l'embrasser,
Tout rempli d'une envie affreuse :
« Ah ! que je suis donc malheureuse ! »
Disait Ève, qui s'affalait.

Enfin, un jour qu'Adam parlait
D'une voix trop brusque et trop haute :
« Pourquoi, dis, que t'as pas ta côte ? »

« Voyons ! vous vous... fichez de moi !
Tu le sais bien,... comment, c'est toi,
Toi, ma côte, qui se réclame ! »
« Ça n'empêche pas, dit la Femme,
À ta place, j'insisterais. »

« Si je faisais de nouveaux frais,
Dit Adam, j'aurais trop de honte.
Nous avons chacun notre compte,
Toi comme moi, tu le sais bien,
Et le Prince ne nous doit rien ;
Car nul en terme de boutique
Ne tient mieux son arithmétique. »
Ce raisonnement était fort,
Ève pourtant n'avait pas tort.

Sur ces entrefaites, la femme
S'en vint errer, le vague à l'âme,
Autour de l'arbre défendu.
Le serpent s'y trouvait pendu
Par la queue, il leva la tête.
« Ève, comme vous voilà faite ! »
Dit-il, en la voyant venir.

La pauvre Ève n'y put tenir ;
Elle lui raconta sa peine,
Et même fit voir... une veine.
Le bon Vieux en parut navré.
« Tiens ! Tiens ! dit-il ; c'est pourtant vrai.
Eh ! bien ! moi : j'ai votre remède ;
Et je veux vous venir en aide,
Car je sais où tout ça conduit.
Écoute-moi, prends de ce fruit. »
« Oh ! non ! » dit Ève « Et la défense ? »
« Ton prince est meilleur qu'il ne pense
Et ne peut vous faire mourir.
Prends cette pomme et va l'offrir
À ton mari, pour qu'il en mange,
Et, dit, entr'autres choses, l'Ange,
Parfaits alors, comme des Dieux,
En lui, plus de vide odieux !
Vois quelle épine je vous ôte.
Ce pauvre Adam aura sa côte. »
C'était tout ce qu'Ève voulait.
Le fruit était là qui parlait,
Ève étendît donc sa main blanche
Et le fit passer de la branche
Sous sa nuque, dans son chignon.

Ève trouva son compagnon
Qui dormait étendu sur l'herbe,
Dans une pose peu superbe,
Le front obscurci par l'ennui.

Ève s'assit auprès de lui,
Ève s'empara de la pomme,
Se tourna du côté de l'Homme
Et la plaçant bien sous son nez,
**** de ses regards étonnés :
« Tiens ! regarde ! la belle pêche ! »
- « Pomme », dit-il d'une voix sèche.
« Pêche ! Pêche ! » - « Pomme. » - « Comment ?
Ce fruit d'or, d'un rose charmant,
N'est pas une pomme bien ronde ?
Voyons !... demande à tout le monde ? »
- « Qui, tout le monde ? » Ève sourit :
« J'ai dit tout le monde ? » et reprit,
Lui prenant doucement la tête :
« Eh ! oui, c'est une pomme, bête,
Qui ne comprends pas qu'on voulait
T'attraper... Ah ! fi ! que c'est laid !
Pour me punir, mon petit homme,
Je vais t'en donner, de ma pomme. »
Et l'éclair de son ongle luit,
Qui se perd dans la peau du fruit.

On était au temps des cerises,
Et justement l'effort des brises,
Qui soufflait dans les cerisiers,
En fit tomber une à leurs pieds !

« Malheureuse ! que vas-tu faire ? »
Crie Adam, rouge de colère,
Qui soudain a tout deviné,
Veut se saisir du fruit damné,
Mais l'homme avait trouvé son maître.
« Je serai seule à la commettre »,
Dit Ève en éloignant ses bras,
Si hautaine... qu'il n'osa pas.

Puis très tranquillement, sans fièvres,
Ève met le fruit sur ses lèvres,
Ève le mange avec ses dents.

L'homme baissa ses yeux ardents
Et de ses mains voila sa face.

« Moi, que voulez-vous que j'y fasse ?
Dit Ève ; c'est mon bon plaisir ;
Je n'écoute que mon désir
Et je le contente sur l'heure.
Mieux que vous... qu'a-t-il donc ? il pleure !
En voulez-vous ?
Non, et pourquoi ?
Vous voyez, j'en mange bien, moi.
D'ailleurs, songez qu'après ma faute
Nous ne vivrons plus côte à côte,
On va nous séparer... c'est sûr,
On me l'a dit, par un grand mur.
En voulez-vous ? »
Lui, tout en larmes,
S'enfonçait, songeant à ses charmes,
Dans le royaume de Sa voix.
Enfin, pour la dernière fois
Prenant sa tête qu'Ève couche,
« En veux-tu, dis ? Ouvre ta bouche ! »

Et c'est ainsi qu'Adam mangea
À peu près tout, Ève déjà
N'en ayant pris qu'une bouchée ;
Mais Ève eût été bien fâchée
Du contraire, pour l'avenir.
Il a besoin de devenir
Dieu, bien plus que moi, pensait-Elle.

Quand l'homme nous l'eut baillé belle,
Tu sais ce qui lors arriva ;
Le pauvre Adam se retrouva
Plus bête qu'avant, par sa faute.
Car s'il eût su plaindre sa côte,
Son Ève alors n'eût point péché ;
De plus, s'il se fût attaché
À son Prince, du fond de l'âme,
S'il n'eût point écouté sa femme,
Ton cœur a déjà deviné
Que le Seigneur eût pardonné,
Le motif d'Ève, au fond valable,
N'ayant pas eu pour détestable
Suite la faute du mari.

Lequel plus **** fut bien chéri
Et bien dorloté par « sa chère »,
Mais quand, mécontent de la chère,
Il disait : « Je suis trop bon, moi !
- Sans doute, disait Ève, toi,
T'es-un-bon-bonhomme, sur terre,
Mais... tu n'as pas de caractère ! »
Julia Anniina Jun 2016
ihminen on omalle minälleen susi
ja jos ajatukselle antaa pikkusormen
se todellakin vie koko kehon
eikä sitä paranna kymmenen haukkua tai sata kehua
jos itse huutaa lakkaamatta niiden päälle
rakentaa perusteet juoksuhiekkaan
tekee turvapaikan jostakin kovin petollisesta
muiden huomaamatta tai kirkkain silmin valehdellen
kusettaa kuitenkin vain itseään

onhan sen pakko vaikuttaa jokaiseen elämän osa-alueeseen
tuosta noin vain, kertaheitolla
jos vain olet tuosta vähän kapeampi
tuosta hieman kevyempi
linnunluinen ja teräväpolvinen

mittasuhteet vääristyvät mittoja tuijottamalla
ravaamalla asuntonsa portaita ylös alas ylös
se vaati uhrauksia
mutta kyllä ne kaikki luvut muistaa ulkoa
taulukot ja tuoteselosteet, edelleen
vihreää teetä ja laksatiiveja
sitten vielä kerran

mutta onni onnettomuudessa;
fyysistä itseään on mahdoton lähteä karkuun
voit juosta maailman ääriin asti
ja silti perille päästyäsi
olet edelleen sinä, omissa nahoissasi
mieltä, ihoa, sisuskaluja myöten
keho kestää uskomattomia asioita
kestää läpi avannon pintajään ja lapsuuden vesirokon
tervan ja vatsalaukkua polttavan putken
loppumattomien lihassärkyjen
viikkotolkulla lavuaarin yllä kakomisen
aina vain kasvattaen arpea ruhjeisiin
haalistaen verenpurkaumat
jotta voisit juosta, tanssia, naida
kiivetä vuorille tai vaikka hitto soikoon puuhun
ei se siitä sen kummemmaksi muutu
vaikka sinua olisi olemassa
kolmasosan vähemmän
Sur le bord du chemin, que j'aime à voir l'oiseau,
Fuyant le nid léger que balance l'ormeau,
Prendre le grain qu'il porte à sa couvée éclose,
Les premiers jours de mai, quand s'entr'ouvre la rose.

Sur le bord du chemin, que j'aime l'églantier,
De pétales dorés parsemant le sentier,
Disant que l'hiver fuit avec neige et froidure,
Qu'un sourire d'avril ramène la verdure.

Sur le bord du chemin, que j'aime à voir les fleurs
Dont les hommes n'ont pas combiné les couleurs ;
Les fleurs des malheureux, qu'aux malheureux Dieu donne,
Du Dieu qui songe à tous, aimable et sainte aumône.

Sur le bord du chemin, que j'aime le ruisseau,
Qui, sous le nénuphar, sous l'aulne et le roseau,
Me cache ses détours, mais qui murmure et chante,
S'emparant en fuyant de ma pensée errante.

Sur le bord du chemin, que j'aime le berger,
Son vieux chien vigilant, son chalumeau léger ;
La cloche du troupeau, triste comme une plainte,
Qui s'arrête parfois, puis qui s'ébranle et tinte.

Sur le bord du chemin, que j'aime mieux encor
La simple croix de bois, sans sculpture, sans or ;
À ses pieds, une fleur humide de rosée,
Par l'humble laboureur, humblement déposée.

Sur le bord du chemin, la fleur se fanera,
Les troupeaux partiront, le ruisseau tarira ;
Tout se flétrit et meurt, quand s'enfuit l'hirondelle ;
Mais la croix restera saintement immortelle !

Sur le bord du chemin, tout varie en son cours,
Le ciel seul, à notre âme, osa dire : Toujours !
Et quand nos cœurs brisés s'agitent dans le doute,
Qu'il est bon de trouver une croix sur la route !

Sur le bord du chemin, les paroles d'amour,
Murmure harmonieux qui ne dure qu'un jour,
S'en vont avec le vent, aussi légère chose
Qu'un chant d'oiseau dans l'air ou qu'un parfum de rose.

Sur le bord du chemin, on tombe avant le soir,
Les pieds tout déchirés et le cœur sans espoir ;
Pèlerin fatigué que poursuivit l'orage,
On s'assied sur la route à moitié du voyage.

Sur le bord du chemin, ô croix ! reste pour moi !
Mes yeux ont moins de pleurs en se levant vers toi.
Tu me montres le but ; une voix qui console,
Dans le fond de mon cœur, semble être ta parole :

« Sur le bord du chemin, si ton cœur affaibli
Souffre d'isolement, de mécompte et d'oubli,
Ô pauvre ami blessé qui caches ta souffrance,
Viens t'asseoir à mes pieds, car je suis l'espérance ! »

Sur le bord du chemin, ainsi parle la croix,
Consolant les bergers et consolant les rois,
Offrant à tout passant son appui tutélaire...
Car tout cœur qui palpite a souffert sur la terre !
La mocedad del año, la ambiciosa
Vergüenza del jardín, el encarnado
Oloroso Rubí, Tiro abreviado,
También del año presunción hermosa;
La ostentación lozana de la Rosa,
Deidad del campo, Estrella del cercado;
El Almendro en su propia flor nevado,
Que anticiparse a los calores osa:
Reprehensiones son, oh Flora, mudas
De la Hermosura y la Soberbia Humana,
Que a las leyes de flor está sujeta.
Tu edad se pasará mientras lo dudas;
De ayer te habrás de arrepentir mañana,
Tarde, y con dolor, serás discreta.
Mateuš Conrad Feb 2017
chór! i duch!
               blady... rym...
ale i też wygoda powrotu
jako niby żyd... bo
te paluski... i ten *lajkonik
...
kiev w warszawie... na
tym tle: bo to gwar gadania
i autobus w pizdzie nocy i
zimy... ceka... ceka.

   o bodziem...
  punk kot w czekam
i czoło i glebe i rys islamu,
   i szkło skalu w czaszke
i gołote... i ten... pierdolony kosciół!
goły... naked...
         the cat weighs about 10 kilograms
i'm obviously going to head-**** him
to say good morning...

rrrrrryb ah! koscioł! groto i smród!
rekąpis!                   ryba! flu flu flu!
oj tu: pingwin sie zgina! huj! bra!
   tu! zeżre te polsche... te polsche...
zerwie z nią... bo co?
jakie narodziny mam, "celebrować"?
ja na typ o motłoch? baba?!
taki typ by na miet i slóp -czysłav?!
pats! prostak z... miasta...
  chleba mało... tsa zebrać...
seplień seplień se o se: nago
      i choroba... gniew... grób;
padaj! jak gwóźdz w trumne
czy tam gówno w toalete...
       tsa u... tu com sa, tam com sa...
ja na wygnań!
        ja wygnany, co mi te poloki?
półtłoki? boli, nie? zyh poza granicą,
tam, dam ci kwit i... kćuka!
                 kćuka! na witaj huju!
potem -senką: za casów Herod'a...
  co sfe: pio... senką; taki tanz: oi! ola ola o!

taki zemnie polok, jaki ten
pierw żyd, co pyta:
  
  pytam... bo czekam...

(choir and [the] ghost).

    warto pytać, oto wiem że o nic nie czekam
(nie czekam o nic... po? nie czekam o nic...
po prostu czekam; tak tak, nic nici nić nitka nikt;
kurvfa shoelaces... you ******* deaf
or watching kochaj albo rzuć?       );
tym warte pytać of -zyk-
kiedy nie w... kraju...  or-zelek... or-zelek...
              taki kwaśniewski co tylko sepleni...
blah blah blah... potem na gniew
vay vest vey kal it a p-cle... susumber: or cueue...
         oi oi! wrona! hej! wrona!              co tam?!
eh, ten rojs siber tesz popierdolony...
rrrrreeee lee, wrona! co tam?
o kurva... terz troche... mmm uhum... mm... eh?
   is bez powrotu... taki... niby...
dobry fason i wybór słów
    jako dobry wójek... po glebie jak po
grzbiecie psa
...
ah ten pysk.... taki dobry pies
mógł być, a potem, nagle, naturalnie:
wściek! pyska... harem! harem!
         harem! grypa! grypa! ugh!
                                golem!
    co tam wyrośnie, to tam nigdy nie było...
ani cebula co płacze, ani
           burak któremu zęby
   wypadają...
      oś? czy... osa? i z tym językiem
bez tego języka gwarancji?
            taki jam obcy...
   ja nawet obcy gadać obcym... do perfekcji...
jaki to musi być nud... aby było
              jak to musi być, skoro jest?
    last time i checked... pretty **** awful.
¿En qué cuento te leí?
¿En qué sueño te soñé?
¿En qué planeta te vi
antes de mirarte aquí?
¡Ah! ¡No lo sé..., no lo sé!

Pero brotó nuestro amor
con un antiguo fervor,
y hubo, al tendernos la mano,
cierta emoción anterior,
venido de lo lejano.
Tenía nuestra amistad
desde el comienzo un cariz
de otro sitio, de otra edad,
y una familiaridad
de indefinible matiz...

Explique alguien (si lo osa)
el hecho, y por qué, además,
de tus caricias de diosa
me queda una misteriosa
esencia sutil de rosa
que vienen de un siglo atras...
A las doce de la noche, por las puertas de la gloria
y al fulgor de perla y oro de una luz extraterrestre,
sale en hombros de cuatro ángeles, y en su silla gestatoria,
                San Silvestre.

Más hermoso que un rey mago, lleva puesta la tiara,
de que son bellos diamantes Sirio, Arturo y Orión;
y el anillo de su diestra hecho cual si fuese para
                  Salomón.

Sus pies cubren los joyeles de la Osa adamantina,
y su capa raras piedras de una ilustre Visapur;
y colgada sobre el pecho resplandece la divina
              Cruz del Sur.

Va el pontífice hacia Oriente; ¿va a encontrar el áureo barco
donde al brillo de la aurora viene en triunfo el rey Enero?
Ya la aljaba de Diciembre se fue toda por el arco
                del Arquero.

A la orilla del abismo misterioso de lo Eterno
el inmenso Sagitario no se cansa de flechar;
le sustenta el frío Polo, lo corona el blanco Invierno
y le cubre los riñones el vellón azul del mar.

Cada flecha que dispara, cada flecha es una hora;
doce aljabas cada año para él trae el rey Enero;
en la sombra se destaca la figura vencedora
                del Arquero.

Al redor de la figura del gigante se oye el vuelo
misterioso y fugitivo de las almas que se van,
y el ruido con que pasa por la bóveda del cielo
con sus alas membranosas el murciélago Satán.

San Silvestre, bajo el palio de un zodíaco de virtudes,
del celeste Vaticano se detiene en los umbrales
mientras himnos y motetes canta un coro de laúdes
                inmortales.

Reza el santo y pontifica; y al mirar que viene el barco
donde en triunfo llega Enero,
ante Dios bendice al mundo; y su brazo abarca el arco
                y el Arquero.
Te souvient-il, ô mon âme, ô ma vie,
D'un jour d'automne et pâle et languissant ?
Il semblait dire un adieu gémissant
Aux bois qu'il attristait de sa mélancolie.
Les oiseaux dans les airs ne chantaient plus l'espoir ;
Une froide rosée enveloppait leurs ailes,
Et, rappelant au nid leurs compagnes fidèles,
Sur des rameaux sans fleurs ils attendaient le soir.

Les troupeaux, à regret menés aux pâturages,
N'y trouvaient plus que des herbes sauvages ;
Et le pâtre, oubliant sa rustique chanson,
Partageait le silence et le deuil du vallon.
Rien ne charmait l'ennui de la nature.
La feuille qui perdait sa riante couleur,
Les coteaux dépouillés de leur verte parure,
Tout demandait au ciel un rayon de chaleur.

Seule, je m'éloignais d'une fête bruyante ;
Je fuyais tes regards, je cherchais ma raison :
Mais la langueur des champs, leur tristesse attrayante,
À ma langueur secrète ajoutaient leur poison.
Sans but et sans espoir suivant ma rêverie,
Je portais au hasard un pas timide et lent ;
L'Amour m'enveloppa de ton ombre chérie,
Et, malgré la saison, l'air me parut brûlant.

Je voulais, mais en vain, par un effort suprême,
En me sauvant de toi, me sauver de moi-même ;
Mon œil, voilé de pleurs, à la terre attaché,
Par un charme invincible en fut comme arraché.
À travers les brouillards, une image légère
Fit palpiter mon sein de tendresse et d'effroi ;
Le soleil reparaît, l'environne, l'éclaire,
Il entr'ouvre les cieux.... Tu parus devant moi.
Je n'osai te parler ; interdite, rêveuse,
Enchaînée et soumise à ce trouble enchanteur,
Je n'osai te parler : pourtant j'étais heureuse ;
Je devinai ton âme, et j'entendis mon cœur.

Mais quand ta main pressa ma main tremblante,
Quand un frisson léger fit tressaillir mon corps,
Quand mon front se couvrit d'une rougeur brûlante,
Dieu ! qu'est-ce donc que je sentis alors ?
J'oubliai de te fuir, j'oubliai de te craindre ;
Pour la première fois ta bouche osa se plaindre,
Ma douleur à la tienne osa se révéler,
Et mon âme vers toi fut près de s'exhaler.
Il m'en souvient ! T'en souvient-il, ma vie,
De ce tourment délicieux,
De ces mots arrachés à ta mélancolie :
« Ah ! si je souffre, on souffre aux cieux ! »

Des bois nul autre aveu ne troubla le silence.
Ce jour fut de nos jours le plus beau, le plus doux ;
Prêt à s'éteindre, enfin il s'arrêta sur nous,
Et sa fuite à mon cœur présagea ton absence :
L'âme du monde éclaira notre amour ;
Je vis ses derniers feux mourir sous un nuage ;
Et dans nos cœurs brisés, désunis sans retour,
Il n'en reste plus que l'image !
Nella Torre il silenzio era già alto.
Sussurravano i pioppi del Rio Salto.
I cavalli normanni alle lor poste
frangean la biada con rumor di croste.
Là in fondo la cavalla era, selvaggia,
nata tra i pini su la salsa spiaggia;
che nelle froge avea del mar gli spruzzi
ancora, e gli urli negli orecchi aguzzi.
Con su la greppia un gomito, da essa
era mia madre; e le dicea sommessa:
"O cavallina, cavallina storna,
che portavi colui che non ritorna;
tu capivi il suo cenno ed il suo detto!
Egli ha lasciato un figlio giovinetto;
il primo d'otto tra miei figli e figlie;
e la sua mano non toccò mai briglie.
Tu che ti senti ai fianchi l'uragano,
tu dai retta alla sua piccola mano.
Tu ch'hai nel cuore la marina brulla,
tu dai retta alla sua voce fanciulla".
La cavalla volgea la scarna testa
verso mia madre, che dicea più mesta:
"O cavallina, cavallina storna,
che portavi colui che non ritorna;
lo so, lo so, che tu l'amavi forte!
Con lui c'eri tu sola e la sua morte.
O nata in selve tra l'ondate e il vento,
tu tenesti nel cuore il tuo spavento;
sentendo lasso nella bocca il morso,
nel cuor veloce tu premesti il corso:
adagio seguitasti la tua via,
perché facesse in pace l'agonia... "
La scarna lunga testa era daccanto
al dolce viso di mia madre in pianto.
"O cavallina, cavallina storna,
che portavi colui che non ritorna;
oh! Due parole egli dové pur dire!
E tu capisci, ma non sai ridire.
Tu con le briglie sciolte tra le zampe,
con dentro gli occhi il fuoco delle vampe,
con negli orecchi l'eco degli scoppi,
seguitasti la via tra gli alti pioppi:
lo riportavi tra il morir del sole,
perché udissimo noi le sue parole".
Stava attenta la lunga testa fiera.
Mia madre l'abbracciò su la criniera
"O cavallina, cavallina storna,
portavi a casa sua chi non ritorna!
A me, chi non ritornerà più mai!
Tu fosti buona... Ma parlar non sai!
Tu non sai, poverina; altri non osa.
Oh! ma tu devi dirmi una cosa!
Tu l'hai veduto l'uomo che l'uccise:
esso t'è qui nelle pupille fise.
Chi fu? Chi è? Ti voglio dire un nome.
E tu fa cenno. Dio t'insegni, come".
Ora, i cavalli non frangean la biada:
dormian sognando il bianco della strada.
La paglia non battean con l'unghie vuote:
dormian sognando il rullo delle ruote.
Mia madre alzò nel gran silenzio un dito:
disse un nome... Sonò alto un nitrito.
I.

Je voyais s'élever, dans le lointain des âges,
Ces monuments, espoir de cent rois glorieux ;
Puis je voyais crouler les fragiles images
De ces fragiles demi-dieux.
Alexandre, un pêcheur des rives du Pirée
Foule ta statue ignorée
Sur le pavé du Parthénon ;
Et les premiers rayons de la naissante aurore
En vain dans le désert interrogent encore
Les muets débris de Memnon.

Qu'ont-ils donc prétendu, dans leur esprit superbe,
Qu'un bronze inanimé dût les rendre immortels ?
Demain le temps peut-être aura caché sous l'herbe
Leurs imaginaires autels.
Le proscrit à son tour peut remplacer l'idole ;
Des piédestaux du Capitole
Sylla détrône Marius.
Aux outrages du sort insensé qui s'oppose !
Le sage, de l'affront dont frémit Théodose,
Sourit avec Démétrius.

D'un héros toutefois l'image auguste et chère
Hérite du respect qui payait ses vertus ;
Trajan domine encore les champs que de Tibère
Couvrent les temples abattus.
Souvent, lorsqu'en l'horreur des discordes civiles,
La terreur planait sur les villes,
Aux cris des peuples révoltés,
Un héros, respirant dans le marbre immobile,
Arrêtait tout à coup par son regard tranquille
Les factieux épouvantés.

II.

Eh quoi ! sont-ils donc ****, ces jours de notre histoire
Où Paris sur son prince osa lever son bras ?
Où l'aspect de Henri, ses vertus, sa mémoire,
N'ont pu désarmer des ingrats ?
Que dis-je ? ils ont détruit sa statut adorée.
Hélas ! cette horde égarée
Mutilait l'airain renversé ;
Et cependant, des morts souillant le saint asile,
Leur sacrilège main demandait à l'argile
L'empreinte de son front glacé !

Voulaient-ils donc jouir d'un portrait plus fidèle
Du héros dont leur haine a payé les bienfaits ?
Voulaient-ils, réprouvant leur fureur criminelle,
Le rendre à nos yeux satisfaits ?
Non ; mais c'était trop peu de briser son image ;
Ils venaient encor, dans leur rage,
Briser son cercueil outragé ;
Tel, troublant le désert d'un rugissement sombre,
Le tigre, en se jouant, cherche à dévorer l'ombre
Du cadavre qu'il a rongé.

Assis près de la Seine, en mes douleurs amères,
Je me disais : « La Seine arrose encore Ivry,
Et les flots sont passés où, du temps de nos père,
Se peignaient les traits de Henri.
Nous ne verrons jamais l'image vénérée
D'un roi qu'à la France éplorée
Enleva sitôt le trépas ;
Sans saluer Henri nous irons aux batailles,
Et l'étranger viendra chercher dans nos murailles
Un héros qu'il n'y verra pas. »

III.

Où courez-vous ? - Quel bruit naît, s'élève et s'avance ?
Qui porte ces drapeaux, signe heureux de nos rois ?
Dieu ! quelle masse au **** semble, en sa marche immense,
Broyer la terre sous son poids ?
Répondez... Ciel ! c'est lui ! je vois sa noble tête...
Le peuple, fier de sa conquête,
Répète en chœur son nom chéri.
Ô ma lyre ! tais-toi dans la publique ivresse ;
Que seraient tes concerts près des chants d'allégresse
De la France aux pieds de Henri ?

Par mille bras traîné, le lourd colosse roule.
Ah ! volons, joignons-nous à ces efforts pieux.
Qu'importe si mon bras est perdu dans la foule !
Henri me voit du haut des cieux.
Tout un peuple a voué ce bronze à ta mémoire,
Ô chevalier, rival en gloire
Des Bayard et des Duguesclin !
De l'amour des français reçois la noble preuve,
Nous devons ta statue au denier de la veuve,
À l'obole de l'orphelin.

N'en doutez pas, l'aspect de cette image auguste
Rendra nos maux moins grands, notre bonheur plus doux ;
Ô français ! louez Dieu, vous voyez un roi juste,
Un français de plus parmi vous.
Désormais, dans ses yeux, en volant à la gloire,
Nous viendrons puiser la victoire ;
Henri recevra notre foi ;
Et quand on parlera de ses vertus si chères,
Nos enfants n'iront pas demander à nos pères
Comment souriait le bon roi !

IV.

Jeunes amis, dansez autour de cette enceinte ;
Mêlez vos pas joyeux, mêlez vos heureux chants ;
Henri, car sa bonté dans ses traits est empreinte,
Bénira vos transports touchants.
Près des vains monuments que des tyrans s'élèvent,
Qu'après de longs siècles achèvent
Les travaux d'un peuple opprimé.
Qu'il est beau, cet airain où d'un roi tutélaire
La France aime à revoir le geste populaire
Et le regard accoutumé !

Que le fier conquérant de la Perse avilie,
Las de léguer ses traits à de frêles métaux,
Menace, dans l'accès de sa vaste folie,
D'imposer sa forme à l'Athos ;
Qu'un Pharaon cruel, superbe en sa démence,
Couvre d'un obélisque immense
Le grand néant de son cercueil ;
Son nom meurt, et bientôt l'ombre des Pyramides
Pour l'étranger, perdu dans ces plaines arides,
Est le seul bienfait de l'orgueil.

Un jour (mais repoussons tout présage funeste !)
Si des ans ou du sort les coups encor vainqueurs
Brisaient de notre amour le monument modeste,
Henri, tu vivrais dans nos cœurs ;
Cependant que du Nil les montagnes altières,
Cachant cent royales poussières,
Du monde inutile fardeau,
Du temps et de la mort attestent le passage,
Et ne sont déjà plus, à l'œil ému du sage,
Que la ruine d'un tombeau.

Février 1819.
Fable VII, Livre I.


Qui découvre une vérité,
A dit un grave personnage,
La gardera pour soi, s'il est quelque peu sage
Et chérit sa tranquillité.
Socrate, Galilée, et gens de cette étoffe,
Ont méconnu ce dogme, et s'en sont mal trouvés.
Quels maux n'ont-ils pas éprouvés !
D'abord c'est Anitus qui crie au philosophe ;
Mélitus applaudit ; et mon sage, en prison,
Reconnaît, mais trop ****, le tort d'avoir raison :
Socrate y but la mort : mais quoi ! son infortune,
Qui n'a fait qu'assurer son immortalité,
Pourrait-elle étonner mon intrépidité ?
Ce qu'il osa cent fois, je ne l'oserais une !  
Non, non, je veux combattre un préjugé reçu.
Dût l'Anitus du jour, aboyant au scandale,
Calomnier mes mœurs pour venger la morale,
Je rectifie un fait qu'on n'a jamais bien su ;
Des générations erreur héréditaire,
Erreur qu'avec Fréron partage aussi Voltaire ;
Polichinelle, amis, n'était pas né bossu.
L'histoire universelle affirme le contraire ;
Je le sais fort bien ; mais-qu'y faire ?
Ne pas lui céder sur ce point,
Ni sur cet autre encor : monsieur Polichinelle
Grasseyait bien un peu, mais ne bredouillait point,
Quoi qu'en ait dit aussi l'histoire universelle.
Du reste, en fait d'esprit, se croyant tout donné,
Pour avoir un peu de mémoire,
Monsieur Polichinelle, au théâtre adonné,
Fondait sur ce bel art sa fortune et sa gloire :
Il voulait l'une et l'autre. Assez mal à propos,
Un soir donc il débute en costume tragique,
Ignorant, l'idiot, qu'un habit héroïque
Veut une taille de héros.
Aussi la pourpre et l'or dont mon vilain rayonne,
Font-ils voir aux plus étourdis
Ce qui, sous ses simples habits,
N'avait encor frappé personne ;
Son dos un peu trop arrondi,
Son ventre un peu trop rebondi,
Sa figure un peu trop vermeille.
De plus, si ce n'est trop de la plus douce voix
Pour dire ces beaux vers qui charment à la fois  
L'esprit, et le cœur et l'oreille,
Imaginez-vous mon grivois
Psalmodiant Racine et grasseyant Corneille.
On n'y tint pas : il fut hué,
Siffle, bafoué, conspué.
Un autre en serait mort, ou de honte ou de rage.
Lui, plus sensé, n'en mourut pas ;
Et crut même de ce faux pas
Pouvoir tirer quelqu'avantage.
Mes défauts sont connus : pourquoi m'en affliger ?
Mieux vaudrait les mettre à la mode.
Je ne saurais les corriger,
Affichons-les ; c'est si commode !
Il est plusieurs célébrités,
Hommes de goût, gens à scrupules,
La vôtre est dans vos qualités,
La nôtre est dans nos ridicules.
Il dit, et sur son dos, qui n'était que voûté,
il ajuste une bosse énorme ;
Puis un ventre de même forme
À son gros ventre est ajouté.
**** d'imiter ce Démosthènes,
Qui, bredouilleur ambitieux,
Devant les flots séditieux,
Image du peuple d'Athènes,
S'exerçait à briser les chaînes
De son organe vicieux,
Confiait aux vents la harangue
Où des Grecs il vengeait les droits,
Et, pour mieux triompher des rois,
S'efforçait à dompter sa langue,
Polichinelle croit qu'on peut encore charmer
Sans être plus intelligible
Que tel que je pourrais nommer,
Et met son art à se former  
Un parlage un peu plus risible.
Puis, vêtu d'un habit de maint échantillon,
Il barbouille de vermillon
Sa face déjà rubiconde ;
Prend des manchettes, des sabots ;
Dit des sentences, des gros mots ;
Bref, n'omet rien pour plaire aux sots
Et plaît à presque tout le monde.
Quels succès, par les siens, ne sont pas effacés ?
Les Roussels passeront, les Janots sont passés !
Lui seul, toujours de mode, à Paris comme à Rome,
Peut se prodiguer sans s'user ;
Lui seul, toujours sûr d'amuser,
Pour les petits enfants est toujours un grand homme.
Ajoutons à ce que j'ai dit,
Que tel qui tout bas s'applaudit
De la faveur universelle,
Ne doit sa vogue et son crédit
Qu'au secret de Polichinelle.
Yo te digo: «Alma mía, tú saliste
con vestido nupcial de la plomiza
eternidad, como saldría una ala
del nimbus que se eriza
de rayos; y una mañana has de volver
al metálico nimbus,
llevando, entre tus velos virginales,
mi ánima impoluta
y mi cuerpo sin males».
Mas mi labio, que osa
decir palabras de inmortalidad,
se ha de pudrir en la húmeda
tiniebla de la fosa.
Mi corazón te dice: «Rosa intacta,
vas dibujada en mí con un dibujo
incólume, e irradias en mi sombra
como un diamante en un raso de lujo».
Mi corazón olvida
que engendrará al gusano
mayor, en una asfixia corrompida.
Siempre que inicio un vuelo
por encima de todo,
un demonio sarcástico maúlla
y me devuelve al lodo.
Tú misma, blanca ala que te elevas
en mi horizonte, con la compostura
beata de las palomas de los púlpitos,
y que has compendiado en tu blancura
un anhelo infinito,
sólo serás en breve
un lacónico grito
y un desastre de plumas, cual rizada
y dispersada nieve.
Ebrios de sangre y crímenes, en turba jadeante
Suben en fuga al monte que esconde su guarida;
Cerca la muerte llevan en su veloz huida,
Y de león perciben un acre olor distante.

Raudos salvan, hollando la Hidra amenazante,
Torrentes y barrancos, riscos y roca hendida,
Y ya, cortando él cielo, se alza la cumbre erguida
Del Pelión, de la Osa, o el Olimpo radiante.

De pronto un fugitivo se encabrita; atrás lanza
Una mirada; asústase; vuelve a mirar, y en tanto
Corre, y de un salto sólo sobre el rebaño avanza,

Porque ha visto a la luna, y en su terror se asombra,
Alargar detrás de ellos, como supremo espanto,
El horror gigantesco de la Herculana sombra.
Nella Torre il silenzio era già alto.
Sussurravano i pioppi del Rio Salto.
I cavalli normanni alle lor poste
frangean la biada con rumor di croste.
Là in fondo la cavalla era, selvaggia,
nata tra i pini su la salsa spiaggia;
che nelle froge avea del mar gli spruzzi
ancora, e gli urli negli orecchi aguzzi.
Con su la greppia un gomito, da essa
era mia madre; e le dicea sommessa:
"O cavallina, cavallina storna,
che portavi colui che non ritorna;
tu capivi il suo cenno ed il suo detto!
Egli ha lasciato un figlio giovinetto;
il primo d'otto tra miei figli e figlie;
e la sua mano non toccò mai briglie.
Tu che ti senti ai fianchi l'uragano,
tu dai retta alla sua piccola mano.
Tu ch'hai nel cuore la marina brulla,
tu dai retta alla sua voce fanciulla".
La cavalla volgea la scarna testa
verso mia madre, che dicea più mesta:
"O cavallina, cavallina storna,
che portavi colui che non ritorna;
lo so, lo so, che tu l'amavi forte!
Con lui c'eri tu sola e la sua morte.
O nata in selve tra l'ondate e il vento,
tu tenesti nel cuore il tuo spavento;
sentendo lasso nella bocca il morso,
nel cuor veloce tu premesti il corso:
adagio seguitasti la tua via,
perché facesse in pace l'agonia... "
La scarna lunga testa era daccanto
al dolce viso di mia madre in pianto.
"O cavallina, cavallina storna,
che portavi colui che non ritorna;
oh! Due parole egli dové pur dire!
E tu capisci, ma non sai ridire.
Tu con le briglie sciolte tra le zampe,
con dentro gli occhi il fuoco delle vampe,
con negli orecchi l'eco degli scoppi,
seguitasti la via tra gli alti pioppi:
lo riportavi tra il morir del sole,
perché udissimo noi le sue parole".
Stava attenta la lunga testa fiera.
Mia madre l'abbracciò su la criniera
"O cavallina, cavallina storna,
portavi a casa sua chi non ritorna!
A me, chi non ritornerà più mai!
Tu fosti buona... Ma parlar non sai!
Tu non sai, poverina; altri non osa.
Oh! ma tu devi dirmi una cosa!
Tu l'hai veduto l'uomo che l'uccise:
esso t'è qui nelle pupille fise.
Chi fu? Chi è? Ti voglio dire un nome.
E tu fa cenno. Dio t'insegni, come".
Ora, i cavalli non frangean la biada:
dormian sognando il bianco della strada.
La paglia non battean con l'unghie vuote:
dormian sognando il rullo delle ruote.
Mia madre alzò nel gran silenzio un dito:
disse un nome... Sonò alto un nitrito.
« Ermite, votre chapelle

S'ouvre-t-elle au malheureux ?

Hélas ! elle me rappelle

Un temps cher et douloureux !

C'est moi... de votre colère

Les éclats sont superflus ;

Un autre que vous m'éclaire :

Mon père, il ne m'aime plus !


Cette jeune infortunée

Que voua maudites un jour,

Qui, devant vous prosternée,

Osa défendre l'amour,

C'est moi, faible pénitente

Dans tous mes vœux confondus.

Que votre âme soit contente :

Mon père, il ne m'aime plus !


Ne dites plus, ô mon père,

Que le ciel va me punir ;

L'amour, comme vous sévère,

A daigné le prévenir :

Ce guide ingrat que j'adore

Fuit mes pas qu'il a perdus.

Qui peut me punir encore ?

Mon père, il ne m'aime plus !


Le monde n'a point d'asile

Qui soit doux au repentir :

Hé bien ! rendez-moi facile

Un chemin pour en sortir.

Me faudra-t-il, dans l'orage,

Traîner mes jours abattus ?

Je n'en ai pas le courage :

Mon père, il ne m'aime plus !


De cette croix où je pleure

N'exilez pas mes aveux,

Et vous saurez tout à l'heure,

Ermite, ce que je veux :

Quelques pleurs, un peu de cendre,

Sur ma tombe répandus...

Ah ! qu'il m'est doux d'y descendre :

Mon père, il ne m'aime plus ! »


A peine une faible aurore

Passait sur les jeunes fleurs,

Que le bon ermite encore

Versait la cendre et les pleurs.

Longtemps cet objet trop tendre

Troubla ses songes confus ;

Et, triste, il croyait entendre :

« Mon père, il ne m'aime plus ! »
Nous errions, elle et moi, dans les monts de Sicile.
Elle est fière pour tous et pour moi seul docile.
Les deux et nos pensers rayonnaient à la fois.
Oh ! connue aux lieux déserts les cœurs sont peu farouches !
Que de fleurs aux buissons, que de baisers aux bouches,
Quand on est dans l'ombre des bois !

Pareils à deux oiseaux qui vont de cime en cime,
Nous parvînmes enfin tout au bord d'un abîme.
Elle osa s'approcher de ce sombre entonnoir ;
Et, quoique mainte épine offensât ses mains blanches,
Nous tâchâmes, penchés et nous tenant aux branches,
D'en voir le fond lugubre et noir.

En ce même moment, un titan centenaire,
Qui venait d'y rouler sous vingt coups de tonnerre,
Se tordait dans ce gouffre où le jour n'ose entrer ;
Et d'horribles vautours au bec impitoyable,
Attirés par le bruit de sa chute effroyable,
Commençaient à le dévorer.

Alors, elle me dit : « J'ai peur qu'on ne nous voie !
Cherchons un antre afin d'y cacher notre joie !
Vois ce pauvre géant ! nous aurions notre tour !
Car les dieux envieux qui l'ont fait disparaître,
Et qui furent jaloux de sa grandeur, peut-être
Seraient jaloux de notre amour ! »

Septembre 183...

— The End —