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Oh playas verdeantes de algas marinas, sobre
las guijas de estridente diamante y flavo cobre.
Oh piélagos preñados de la cálida voz de las sirenas.
Oh piélagos que nutre denso susurro: -trenos
de náufragos a la deriva por sus senos
procelosos, y que yá dormirán en las ondas serenas.

Yo anhelo tus ilímites planicies: hielos glaucos,
brumas, nieblas -última Thule- para ulular mis turbios himnos raucos!

Yo soy Harald, soy Harald el Obscuro.

Todos los viajes, todos mis viajes, son viajes de regreso.
Yo torno ahora, retorno ahora del azur y hacia el azur. 1
Violada luz diaprea sus rútilos zafiros.
Voz de sangre sus zafiros denigra.
Mas nó otro azur desea mi vagabundo sueño:
sólo ése azur cebrado de vïolas, ése azur ocelado de abenuz..!
Oh piélagos transidos de agorera pavura irremisible.
Oh piélagos que asorda gríseo clangor: equale
de trombones, en lento ritmo y voz velada, audible
sólo para los seres que un Fátum fúnebre señale...
Yo anhelo tus ilímites planicies: hielos glaucos,
brumas, nieblas -última Thule- para ulular mis turbios himnos raucos!

Yo soy Harald, soy Harald el Obscuro.

Yo sólo amo tu amor, fatal Isolda.
Erigiremos en todos los caminos nuestra gitana tolda aventurera.
Yo sólo amo tu amor, oh brava Isolda!
Brava Isolda hechicera!

Yo soy Tristán de Leonís: -ligera
por todos los océanos nuestra nao pirata
discurrirá indolente, con viento ameno o duro; 2
bajo la lumbre de topacio
del sol;
bajo la luz morena de la rosa de plata;
o en la noche ceñuda -lúgubre y agorera-. 3
Por todos los océanos nuestro amor, y el espacio
sin lindes, y el ensueño, y hacia lo ignoto navegar... 4

Por todos los océanos nuestra libre galera:
y en el palo cimero la flámula escarlata
con una rosa endrina,
y en nuestros corazones la rosa purpurina
y la flámula negra...
Nuestra nao pirata
discurrirá por todos los océanos al azar, al azar, al azar... 5
Erigiremos en todos los caminos nuestra gitana tolda aventurera, 6
y el refugio ilusorio de nuestro ciclo errátil e inseguro...
Yo sólo amo tu amor, mi brava Isolda,
yo sólo amo tu amor, Ilse hechicera,
yo soy Tristán, soy Harald el Obscuro.

Dancé cantando mi canción acerba.
Era el véspero, casi la noche, era el véspero de ceniza.

El tardeño cocuyo su luz irradïaba.
Su lumbre ingenua mi ingenuo corazón iluminaba.

Mas mi espíritu pérfido mi ingenuidad enerva,
y en el ingenuo corazón desliza
fragante zumo de su ponzoñosa hierba.

Yo soy Tristán, soy Harald el Obscuro.

Divagar. Divagar por inéditos climas.
Metafísicos vórtices. Remansada sapiencia.
Júbilo y alborozo sensüales.

Ebrias sedes. Acidia muelle. Venus autumnales,
ingrávidas adolescentes: oh vendimias opimas...!
Al propio tiempo, nugacidad y vacío, y nesciencia...

Oh mujer, arcangélico vampiro,
demoníaca Ofelia, cándida cervatilla, híspido
endriago!

Todo lo excelso aroma en tu sollozo y en tu suspiro y en tu sonrisa!
Perfuma en tu pasión lo deletéreo y lo inefable, lo joyoso y lo aciago!
Tifón de tempestades y sosegada brisa
cantan en tu pasión:
y un trémulo murmurio pulcro balbuce en tu corazón!

Yo soy Harald, soy Harald el Obscuro.
Yo soy Tristán de Leonís, acedo.

Yo sólo amo tu amor, Ilse hechicera,
yo sólo amo tu amor, fatal Isolda,
mi brava Isolda!

Yo soy Harald, soy Lancelot: -blanda sonrisa, corazón perjuro;
yo sólo amo tu amor, tu amor áspero y ledo,
venenoso y lustral, proclive y puro,
pérfido y claro, y abisal y erguido!
Yo sólo amo tu amor. Ilse hechicera,
Furia hechicera, Lálage hechicera:

Yo sólo de tu amor -Ilse- me curo:
y al azar de las rutas erigiremos nuestra tolda,
fatal Isolda,
y en nuestra tolda un penumbroso nido,
y al azar de los vientos singlará nuestra nao aventurera...

Yo soy Harald, soy Harald el Obscuro.
A quoi passer la nuit quand on soupe en carême ?
Ainsi, le verre en main, raisonnaient deux amis.
Quels entretiens choisir, honnêtes et permis,
Mais gais, tels qu'un vieux vin les conseille et les aime ?

Rodolphe

Parlons de nos amours ; la joie et la beauté
Sont mes dieux les plus chers, après la liberté.
Ébauchons, en trinquant, une joyeuse idylle.
Par les bois et les prés, les bergers de Virgile
Fêtaient la poésie à toute heure, en tout lieu ;
Ainsi chante au soleil la cigale-dorée.
D'une voix plus modeste, au hasard inspirée,
Nous, comme le grillon, chantons au coin du feu.

Albert

Faisons ce qui te plaît. Parfois, en cette vie,
Une chanson nous berce et nous aide à souffrir,
Et, si nous offensons l'antique poésie,
Son ombre même est douce à qui la sait chérir.

Rodolphe

Rosalie est le nom de la brune fillette
Dont l'inconstant hasard m'a fait maître et seigneur.
Son nom fait mon délice, et, quand je le répète,
Je le sens, chaque fois, mieux gravé dans mon coeur.

Albert

Je ne puis sur ce ton parler de mon amie.
Bien que son nom aussi soit doux à prononcer,
Je ne saurais sans honte à tel point l'offenser,
Et dire, en un seul mot, le secret de ma vie.

Rodolphe

Que la fortune abonde en caprices charmants
Dès nos premiers regards nous devînmes amants.
C'était un mardi gras dans une mascarade ;
Nous soupions ; - la Folie agita ses grelots,
Et notre amour naissant sortit d'une rasade,
Comme autrefois Vénus de l'écume des flots.

Albert

Quels mystères profonds dans l'humaine misère !
Quand, sous les marronniers, à côté de sa mère,
Je la vis, à pas lents, entrer si doucement
(Son front était si pur, son regard si tranquille ! ),
Le ciel m'en est témoin, dès le premier moment,
Je compris que l'aimer était peine inutile ;
Et cependant mon coeur prit un amer plaisir
À sentir qu'il aimait et qu'il allait souffrir !

Rodolphe

Depuis qu'à mon chevet rit cette tête folle,
Elle en chasse à la fois le sommeil et l'ennui ;
Au bruit de nos baisers le temps joyeux s'envole,
Et notre lit de fleurs n'a pas encore un pli.

Albert

Depuis que dans ses yeux ma peine a pris naissance,
Nul ne sait le tourment dont je suis déchiré.
Elle-même l'ignore, - et ma seule espérance
Est qu'elle le devine un jour, quand j'en mourrai.

Rodolphe

Quand mon enchanteresse entr'ouvre sa paupière,
Sombre comme la nuit, pur comme la lumière,
Sur l'émail de ses yeux brille un noir diamant.

Albert

Comme sur une fleur une goutte de pluie,
Comme une pâle étoile au fond du firmament,
Ainsi brille en tremblant le regard de ma vie.

Rodolphe

Son front n'est pas plus grand que celui de Vénus.
Par un noeud de ruban deux bandeaux retenus
L'entourent mollement d'une fraîche auréole ;
Et, lorsqu'au pied du lit tombent ses longs cheveux,
On croirait voir, le soir, sur ses flancs amoureux,
Se dérouler gaiement la mantille espagnole.

Albert

Ce bonheur à mes yeux n'a pas été donné
De voir jamais ainsi la tête bien-aimée.
Le chaste sanctuaire où siège sa pensée
D'un diadème d'or est toujours couronné.

Rodolphe

Voyez-la, le matin, qui gazouille et sautille ;
Son coeur est un oiseau, - sa bouche est une fleur.
C'est là qu'il faut saisir cette indolente fille,
Et, sur la pourpre vive où le rire pétille,
De son souffle enivrant respirer la fraîcheur.

Albert

Une fois seulement, j'étais le soir près d'elle ;
Le sommeil lui venait et la rendait plus belle ;
Elle pencha vers moi son front plein de langueur,
Et, comme on voit s'ouvrir une rose endormie,
Dans un faible soupir, des lèvres de ma mie,
Je sentis s'exhaler le parfum de son coeur.

Rodolphe

Je voudrais voir qu'un jour ma belle dégourdie,
Au cabaret voisin de champagne étourdie,
S'en vînt, en jupon court, se glisser dans tes bras.
Qu'adviendrait-il alors de ta mélancolie ?
Car enfin toute chose est possible ici-bas.

Albert

Si le profond regard de ma chère maîtresse
Un instant par hasard s'arrêtait sur le tien,
Qu'adviendrait-il alors de cette folle ivresse ?
Aimer est quelque chose, et le reste n'est rien.

Rodolphe

Non, l'amour qui se tait n'est qu'une rêverie.
Le silence est la mort, et l'amour est la vie ;
Et c'est un vieux mensonge à plaisir inventé,
Que de croire au bonheur hors, de la volupté !
Je ne puis partager ni plaindre ta souffrance
Le hasard est là-haut pour les audacieux ;
Et celui dont la crainte a tué l'espérance
Mérite son malheur et fait injure aux dieux.

Albert

Non, quand leur âme immense entra dans la nature,
Les dieux n'ont pas tout dit à la matière impure
Qui reçut dans ses flancs leur forme et leur beauté.
C'est une vision que la réalité.
Non, des flacons brisés, quelques vaines paroles
Qu'on prononce au hasard et qu'on croit échanger,
Entre deux froids baisers quelques rires frivoles,
Et d'un être inconnu le contact passager,
Non, ce n'est pas l'amour, ce n'est pas même un rêve,
Et la satiété, qui succède au désir,
Amène un tel dégoût quand le coeur se soulève,
Que je ne sais, au fond, si c'est peine ou plaisir.

Rodolphe

Est-ce peine ou plaisir, une alcôve bien close,
Et le punch allumé, quand il fait mauvais temps ?
Est-ce peine ou plaisir, l'incarnat de la rose,
La blancheur de l'albâtre et l'odeur du printemps ?
Quand la réalité ne serait qu'une image,
Et le contour léger des choses d'ici-bas,
Me préserve le ciel d'en savoir davantage !
Le masque est si charmant, que j'ai peur du visage,
Et même en carnaval je n'y toucherais pas.

Albert

Une larme en dit plus que tu n'en pourrais dire.

Rodolphe

Une larme a son prix, c'est la soeur d'un sourire.
Avec deux yeux bavards parfois j'aime à jaser ;
Mais le seul vrai langage au monde est un baiser.

Albert

Ainsi donc, à ton gré dépense ta paresse.
O mon pauvre secret ! que nos chagrins sont doux !

Rodolphe

Ainsi donc, à ton gré promène ta tristesse.
O mes pauvres soupers ! comme on médit de vous !

Albert

Prends garde seulement que ta belle étourdie
Dans quelque honnête ennui ne perde sa gaieté.

Rodolphe

Prends garde seulement que ta rose endormie
Ne trouve un papillon quelque beau soir d'été.

Albert

Des premiers feux du jour j'aperçois la lumière.

Rodolphe

Laissons notre dispute et vidons notre verre.
Nous aimons, c'est assez, chacun à sa façon.
J'en ai connu plus d'une, et j'en sais la chanson.
Le droit est au plus fort, en amour comme en guerre,
Et la femme qu'on aime aura toujours raison.
Señora; según dicen, ya tiene usted otro amante.
Lástima que la prisa nunca sea elegante...
Yo sé que no es frecuente que una mujer hermosa
se resigne a ser viuda, sin haber sido esposa.

Y me parece injusto discutirle el derecho
de compartir sus penas, sus gozos y su lecho;
pero el amor, señora, cuando llega el olvido
también tiene el derecho de un final distinguido.

Perdón, si es que la hiere mi reproche, perdón,
aunque sé que la herida no es en el corazón...
Y, para perdonarme, piense si hay más despecho
en lo que yo le digo que en lo que usted ha hecho;

pues sepa que una dama con la espalda desnuda,
sin luto, en una fiesta, puede ser una viuda,
pero no, como tantas, de un difunto señor,
sino, para ella sola; viuda de un gran amor.

Y nuestro amor, recuerdo, fue un amor diferente,
(al menos al principio, ya no, naturalmente).

Usted era el crepúsculo a la orilla del mar,
que, según quien la mire, será hermoso o ******.
Usted era la flor que, según quien la corta,
es algo que no muere o algo que no importa.

O acaso ¿cierta noche de amor y de locura,
yo vivía un ensueño... y usted una aventura?
Si, usted juró, cien veces, ser para siempre mía:
yo besaba sus labios, pero no lo creía...

Usted sabe, y perdóneme, que en ese juramento
influye demasiado la dirección del viento.
Por eso no me extraña que ya tenga otro amante,
a quien quizás le jure lo mismo en este instante.

Y como usted, señora, ya aprendió a ser infiel,
a mí, así de repente... me da pena por él.

Sí, es cierto. Alguna noche su puerta estuvo abierta,
y yo, en otra ventana me olvidé de su puerta;
o una tarde de lluvia se iluminó mi vida
mirándome en los ojos de una desconocida;

y también es posible que mi amor indolente
desdeñara su vaso bebiendo en la corriente.
Sin embargo, señora, yo, con sed o sin sed,
nunca pensaba en otra si la besaba a usted.

Perdóneme de nuevo, si le digo estas cosas,
pero ni los rosales dan solamente rosas;
y no digo esto por usted, ni por mí,
sino por los amores que terminan así.

Pero vea, señora, que diferencia había
entre usted que lloraba y yo; que sonreía,
pues nuestro amor concluye con finales diversos:
Usted besando a otro; yo, escribiendo estos versos...
Te escribo desde un puerto.
        La mar salvaje llora.
Salvaje, y triste, y solo, te escribo abandonado.
Las olas funerales redoblan el vacío.
Los megáfonos llaman a través de la niebla.
La pálida corola de la lluvia me envuelve.
        Te escribo desolado.
        El alma a toda orquesta,
        la pena a todo trapo,
te escribo desde un puerto con un gemido largo.
¡Ay focos encendidos en los muelles sin gente!
¡Ay viento con harapos de música arrastrada,
campanas sumergidas y gargantas de musgo!
        Te escribo derrotado.
        Soy un hombre perdido.
        Soy mortal. Soy cualquiera.
Recuerdo la ceniza de su rostro de nardo,
el peso de tu cuerpo, tus pasos fatigosos,
tu luto acumulado, tu montaña de acedia,
tu carne macilenta colgando en la butaca,
        tus años carcelarios.
        Caliente y sudorosa,
        obscena, y triste, y blanda,
la butaca conserva, femenina, aquel asco.
La pesadumbre bruta, la pena ******, dulce,
las manchas amarillas con su propio olor acre,
esa huella indecente de un hombre que se entrega,
        lo impúdico: tu llanto.
        Viviendo, viendo, oyendo,
        sucediéndote a ciegas,
lamiendo tus heridas, reptabas por un fango
de dulces linfas gordas, de larvas pululantes,
letargos vegetales y muertes que fecundan.
Seguías, te seguías sin vergüenza, viviendo,
        ¡oh blando y desalmado!
        Tú, cínico, remoto,
        dulce, irónico, triste;
tú, solo en tu elemento, distante y desvelado.
No era piedad la anchura difusa en que flotabas
con tu sonrisa ambigua. Fluías torpemente,
pasivo, indiferente, cansado como el mundo,
        sin un yo, desarmado.
        Estaciones, transcursos,
        circunstancias confusas,
oceánicos hastíos, relojes careados,
eléctricos espartos, posos inconfesables,
naufragios musicales, materias espumosas
y noches que tiritan de estrellas imparciales,
        te hicieron más que humano.
        Allí todo se funde.
        Los objetos no objetan.
Liso brilla lo inmenso bajo un azul parado
y en las plumas sedantes la luz del mundo escapa,
sonríe, tú sonríes, remoto, indiferente,
*******, grotesco, triste, cruel, fatal, adorado
        como un ídolo arcaico.
        Sin intención, sin nombre,
        sin voluntad ni orgullo,
promiscuo, sucio, amable, canalla, nivelado,
capaz de darte a todo, común, diseminabas
podrido las semillas amargas que revientan
en la explosión brillante de un día sin memoria.
        No eras ni alto ni bajo.
        La doble ala del fénix:
        furor, melancolía,
el temblor luminoso de la espira absorbente;
la lluvia consentida que duerme en los pianos;
las canciones gangosas lentamente amasadas;
los ojos de paloma sexuales y difuntos;
        cargas opacas; pactos.
        Caricias o perezas,
        extensiones absortas
en donde a veces somos tan tercamente abstractos
y otras veces los pelos fosforecen sexuales,
y fría, dulce, ansiosa, la lisa piel de siempre,
serpiente, silba, sorbe y envuelve en sus anillos
        un triste cuerpo amado.
        No hay clavo último
ardiendo,
        no hay centro diamantino,
no hay dignidad posible cuando uno ha visto tanto
y está triste, está triste, sencillamente triste,
se entrega atribulado y en lo efímero sabe
ser otro con los otros, de los otros, en otros:
        seguir, seguir flotando.
        ¡Oh inmemorial,
oh amigo
        amorfo, indiferente!
Deslizándote denso de plasmas milenarios,
tardío, legamoso de vidas maceradas,
cubierto de amapolas nocturnas, indolente,
por tu anchura sin ojos ni límites, acuosa,
        te creía acabado.
        Mas hoy vuelves, proclamas,
        constructor, la alegría;
te desprendes del caos; determinas tus actos
con voluntad terrena y aliento floral, joven.
Ni más ni menos que hombre, levantas tu estatua,
recorres paso a paso tu más acá, lo afirmas,
        llenas tu propio espacio.
        Los jóvenes obreros,
        los hombres materiales,
la gloria colectiva del mundo del trabajo
resuenan en tu pecho cavado por los siglos.
Los primeros motores, las fuerzas matinales,
la explotación consciente de una nueva esperanza
        ordenan hoy tu canto.
        Contra tu propia pena,
        venciéndote a ti mismo,
apagando, olvidando, tú sabes cuánto y cuánto,
cuánta nostalgia lenta con cola de gran lujo,
cuánta triste sustancia cotidiana amasada
con sudor y costumbres de pelos, lluvias, muertes,
        escuchas un mandato.
        Y animas la confianza
        que en ti quizá no existe;
te callas tus cansancios de liquen resbalado;
te impones la alegría como un deber heroico.
¡Por las madres que esperan, por los hombres que aún ríen,
debemos de ponernos más allá del que somos,
        sirviéndolos, matarnos!
        Con rayos o herramientas,
        con iras prometeicas,
con astucia e insistencia, con crueldad y trabajo,
con la vida en un puño que golpea la hueca
cultura de una Europa que acaricia sus muertos,
con todo corazón que, valiente, aún insiste,
        del polvo nos alzamos.
        Cantemos la promesa,
        quizá tan solo un niño,
unos ojos que miran hacia el mundo asombrados,
mas no interrogan; claros, sin reservas, admiran.
¡Por ellos combatimos y a veces somos duros!
¡Bastaría que un niño cualquiera así aprobara
        para justificarnos!
        Te escribo desde un puerto,
        desde una costa rota,
desde un país sin dientes, ni párpados, ni llanto.
Te escribo con sus muertos, te escribo por los vivos,
por todos los que aguantan y aún luchan duramente.
Poca alegría queda ya en esta España nuestra.
        Mas, ya ves, esperamos.
Nunca debí dejaros dispersar a los vientos,
discípulos queridos que me brindó el azar.
Yo debí cada curso separar unos cuantos,
llevarlos de la mano y atarlos en un haz.

Cada año regalome cuatro o cinco cabezas
en que estaba la estrella dando destellos ya.
Frontales que avanzaban como otras tantas proas,
manojos de cabellos arados hacia atrás.

Estaba en vuestros ojos, indolente, el ensueño,
el verso entre los labios de juvenil coral;
aún más que los promedios y las lecciones diarias,
al lado del pupitre gustábais recitar.

Estéis en donde estéis mi pensamiento os sigue,
mi memoria, agua fresca, es de ello capaz,
ora tornéis al fondo de vuestras heredades
o baile en vuestras sienes la borla doctoral.

Ya sé que nada puede la vida rencorosa,
que lo que ha de brillar por fuerza ha de brillar,
el tallo tembloroso surgir sobre las hierbas,
la copa redondearse, los pájaros llegar.

Pero yo debí uniros a todos en mi pecho,
daros una bandera, cambiar una señal,
y, hechos una cuña de rosas y diamantes,
hender las multitudes negras de la ciudad.
Lirismo de invierno, rumor de crespones,
cuando ya se acerca la pronta partida;
agoreras voces de tristes canciones
que en la tarde rezan una despedida.

Visión del entierro de mis ilusiones
en la propia tumba de mortal herida.
Caridad verónica de ignotas regiones,
donde a precio de éter se pierde la vida.

Cerca de la aurora partiré llorando;
y mientras mis años se vayan curvando,
curvará guadañas mi ruta veloz.

Y ante fríos óleos de luna muriente,
con timbres de aceros en tierra indolente,
cavarán los perros, aullando, un adiós!
Michael Farrel ardía con un ardor puro como la luz.
Sus manos enseñaban a amar los lirios
y sus sienes a desear el oro de las estrellas.
En sus ojos bullían trémulas luces oceánicas.
Sus formas eran el himno de castidad de la arcilla,
suave y fragante y musical.
Bajo sus bucles rubios, undosos y profusos,
parecían temblar las alas de un ángel.

Emiliano Atehortúa era muy sencillo
y traía una infantilidad inagotable.
Su adolescencia láctea, meliflua y floreal,
fluía por las escarpas de mi madurez
como fluye por el cielo la leche del alba.
Cuando le vi en el vano ejercicio de la vida
me pareció que me envolvía el rumor de una selva
y me inundó el corazón la virtud musical de las aguas.
Hay almas tan melódicas como si fueran ríos
o bosques en las orillas de los ríos!

Guillermo Valderrama era indolente y apasionado.
Como un licor de bajo precio,
la vida le produjo una embriaguez innoble.
Sus formas pregonaban el triunfo de una estirpe.
Había en su voz un glú-glú redentor
y su amante le llamó una vez
"el Príncipe de las hablas de agua".

Leonel Robledo era muy tímido
bajo una apariencia llena de majestad.
En el recóndito espejo de su ternura
se le reflejaba la imagen de una mujer.
Toda su fuerza era para el ensueño y la evocación.
Le vi llorar una vez por males de ausencia
y me dije: hay una tempestad en una gota de rocío,
y, sin embargo, no se conmueven los luceros...

Stello Ialadaki era armonioso, rosáceo, azulino,
como los mares de Grecia, como las islas que ellos ciñen.
Efundía del mundo algo irreal, risueño, fantástico.
Se le veía como marchando de las playas de ensueño
que rozaron las quillas de Simbad el Marino,
hacia las vagas latitudes
por donde erró Sir John de Mandeville.
Cuando le conocí tuve antojo de releer la Odisea,
y por la noche soñé en el misterio de las espigas.
¡Evanaam! ¡Evanaam!

Juan Rafael Agudelo era fuerte. Su fuerza trascendía
como los roncos ecos del monte a los pinos.
Alma laboriosa, la soledad era su ambiente necesario.
Sus ilusiones fructificaban como una floresta
oculta por los tules del "todavía-no".
Sus palabras revelaban la fuerza de la realidad,
y sus actos tenían la sencillez de un gajo de roble.
Cygnes au blanc plumage, au port majestueux,
Est-il vrai, dites-moi, qu'un chant harmonieux,
De vos jours écoulés rompant le long silence,
Lorsque va se briser votre frêle existence,
Comme un cri de bonheur s'élève vers les cieux ?

Quand sous votre aile, un soir, votre long col se ploie
Pour le dernier sommeil... d'où vous vient cette joie ?
De vos jours rien ne rompt l'indolente douceur :
Lorsque tout va finir, cet hymne de bonheur,
Comme à des cœurs brisés, quel penser vous l'envoie ?

Ô cygnes de nos lacs ! votre destin est doux ;
De votre sort heureux chacun serait jaloux.
Vous voguez lentement de l'une à l'autre rive,
Vous suivez les détours de l'onde fugitive :
Que ne puis-je en ces flots m'élancer avec vous !

Moi, sous l'ardent soleil, je demeure au rivage...
Pour vous, l'onde s'entr'ouvre et vous livre passage ;
Votre col gracieux, dans les eaux se plongeant,
Fait jaillir sur le lac mille perles d'argent
Qui laissent leur rosée à votre blanc plumage ;

Et les saules pleureurs, ondoyants, agités,
- Alors que vous passez, par le flot emportés -
D'un rameau caressant, doucement vous effleurent
Sur votre aile qui fuit quelques feuilles demeurent,
Ainsi qu'un souvenir d'amis qu'on a quittés.

Puis le soir, abordant à la rive odorante
Où fleurit à l'écart le muguet ou la menthe,
Sur un lit de gazon vous reposez, bercés
Par la brise des nuits, par les bruits cadencés
Des saules, des roseaux , de l'onde murmurante.

Oh ! pourquoi donc chanter un chant mélodieux
Quand s'arrête le cours de vos jours trop heureux ?
Pleurez plutôt, pleurez vos nuits au doux silence,
Les étoiles, les fleurs, votre fraîche existence ;
Pourquoi fêter la mort ?... vous êtes toujours deux !

C'est à nous de chanter quand vient l'heure suprême,
Nous, tristes pèlerins, dont la jeunesse même
Ne sait pas découvrir un verdoyant sentier,
Dont le bonheur s'effeuille ainsi que l'églantier ;
Nous, si tôt oubliés de l'ami qui nous aime !

C'est à nous de garder pour un jour à venir,
Tristes comme un adieu, doux comme un souvenir,
Des trésors d'harmonie inconnus à la terre,
Qui ne s'exhaleront qu'à notre heure dernière.
Pour qui souffre ici-bas, il est doux de mourir !

Ô cygnes ! laissez donc ce cri de délivrance
À nos cœurs oppressés de muette souffrance ;
La vie est un chemin où l'on cache ses pleurs...
Celui qui les comprend est plus ****, est ailleurs.
À nous les chants !... la mort, n'est-ce pas l'espérance ?
Entre la imperturbable quietud de la alameda,
donde el césped recama su tapiz absorbente,
la fuente silabea melancólicamente
las tímidas metáforas de una estrofa de seda.

El chorro de agua clara vacila, ondula y rueda,
irisando de espuma los labios de la fuente,
y sobre la amatista cóncava del poniente
el sol funde los bordes de su roja moneda.

En el plácido estanque de linfa transparente
un cisne erige el asa de su cuello indolente,
y en actitud heráldica meditabundo queda...

Pero el plumaje cándido se eriza de repente,
y del pico de ámbar fluye un grito estridente,
ante un botón de rosa que flota en la corriente,
húmedo y sonrosado como el **** de Leda...
Sonnet.


La forge fait son bruit, pleine de spectres noirs.
Le pilon monstrueux, la scie âpre et stridente,
L'indolente cisaille atrocement mordante,
Les lèvres sans merci des fougueux laminoirs,

Tout hurle, et dans cet antre, où les jours sont des soirs
Et les nuits des midis d'une rougeur ardente,
On croit voir se lever la figure de Dante
Qui passe, interrogeant d'éternels désespoirs :

C'est l'enfer de la Force obéissante et triste.
« Quel ennemi toujours me pousse ou me résiste ?
Dit-elle. N'ai-je point débrouillé le chaos ? »

Mais l'homme, devinant ce qu'elle peut encore,
Plus hardi qu'elle, et riche en secrets qu'elle ignore,
Recule à l'infini l'heure de son repos.
Marbre de Paros.

Un jour, au doux rêveur qui l'aime,
En train de montrer ses trésors,
Elle voulut lire un poème,
Le poème de son beau corps.

D'abord, superbe et triomphante
Elle vint en grand apparat,
Traînant avec des airs d'infante
Un flot de velours nacarat :

Telle qu'au rebord de sa loge
Elle brille aux Italiens,
Ecoutant passer son éloge
Dans les chants des musiciens.

Ensuite, en sa verve d'artiste,
Laissant tomber l'épais velours,
Dans un nuage de batiste
Elle ébaucha ses fiers contours.

Glissant de l'épaule à la hanche,
La chemise aux plis nonchalants,
Comme une tourterelle blanche
Vint s'abattre sur ses pieds blancs.

Pour Apelle ou pour Cléoméne,
Elle semblait, marbre de chair,
En Vénus Anadyomène
Poser nue au bord de la mer.

De grosses perles de Venise
Roulaient au lieu de gouttes d'eau,
Grains laiteux qu'un rayon irise,
Sur le frais satin de sa peau.

Oh ! quelles ravissantes choses,
Dans sa divine nudité,
Avec les strophes de ses poses,
Chantait cet hymne de beauté !

Comme les flots baisant le sable
Sous la lune aux tremblants rayons,
Sa grâce était intarissable
En molles ondulations.

Mais bientôt, lasse d'art antique,
De Phidias et de Vénus,
Dans une autre stance plastique
Elle groupe ses charmes nus.

Sur un tapis de Cachemire,
C'est la sultane du sérail,
Riant au miroir qui l'admire
Avec un rire de corail ;

La Géorgienne indolente,
Avec son souple narguilhé,
Etalant sa hanche opulente,
Un pied sous l'autre replié.

Et comme l'odalisque d'Ingres,
De ses reins cambrant les rondeurs,
En dépit des vertus malingres,
En dépit des maigres pudeurs !

Paresseuse odalisque, arrière !
Voici le tableau dans son jour,
Le diamant dans sa lumière ;
Voici la beauté dans l'amour !

Sa tête penche et se renverse ;
Haletante, dressant les seins,
Aux bras du rêve qui la berce,
Elle tombe sur ses coussins.

Ses paupières battent des ailes
Sur leurs globes d'argent bruni,
Et l'on voit monter ses prunelles
Dans la nacre de l'infini.

D'un linceul de point d'Angleterre
Que l'on recouvre sa beauté :
L'extase l'a prise à la terre ;
Elle est morte de volupté !

Que les violettes de Parme,
Au lieu des tristes fleurs des morts
Où chaque perle est une larme,
Pleurent en bouquets sur son corps !

Et que mollement on la pose
Sur son lit, tombeau blanc et doux,
Où le poète, à la nuit close,
Ira prier à deux genoux.
Dove gli alberi ancora
abbandonata più fanno la sera,
come indolente
è svanito l'ultimo tuo passo
che appare appena il fiore
sui tigli e insiste alla sua sorte.

Una ragione cerchi agli affetti,
provi il silenzio nella tua vita.

Altra ventura a me rivela
il tempo specchiato. Addolora
come la morte, bellezza ormai
in altri volti fulminea.
Perduto ** ogni cosa innocente,
anche in questa voce, superstite
a imitare la gioia.
À Mademoiselle Louise B.

Un horizon fait à souhait pour le plaisir des yeux.
FÉNELON.


I.

Oui, c'est bien le vallon ! le vallon calme et sombre !
Ici l'été plus frais s'épanouit à l'ombre.
Ici durent longtemps les fleurs qui durent peu.
Ici l'âme contemple, écoute, adore, aspire,
Et prend pitié du monde, étroit et fol empire
Où l'homme tous les jours fait moins de place à Dieu !

Une rivière au fond ; des bois sur les deux pentes.
Là, des ormeaux, brodés de cent vignes grimpantes ;
Des prés, où le faucheur brunit son bras nerveux ;
Là, des saules pensifs qui pleurent sur la rive,
Et, comme une baigneuse indolente et naïve,
Laissent tremper dans l'eau le bout de leurs cheveux.

Là-bas, un gué bruyant dans des eaux poissonneuses
Qui montrent aux passants lés jambes des faneuses ;
Des carrés de blé d'or ; des étangs au flot clair ;
Dans l'ombre, un mur de craie et des toits noirs de suie ;
Les ocres des ravins, déchirés par la pluie ;
Et l'aqueduc au **** qui semble un pont de l'air.

Et, pour couronnement à ces collines vertes,
Les profondeurs du ciel toutes grandes ouvertes,
Le ciel, bleu pavillon par Dieu même construit,
Qui, le jour, emplissant de plis d'azur l'espace,
Semble un dais suspendu sur le soleil qui passe,
Et dont on ne peut voir les clous d'or que la nuit !

Oui, c'est un de ces lieux où notre coeur sent vivre
Quelque chose des cieux qui flotte et qui l'enivre ;
Un de ces lieux qu'enfant j'aimais et je rêvais,
Dont la beauté sereine, inépuisable, intime,
Verse à l'âme un oubli sérieux et sublime
De tout ce que la terre et l'homme ont de mauvais !

II.

Si dès l'aube on suit les lisières
Du bois, abri des jeunes faons,
Par l'âpre chemin dont les pierres
Offensent les mains des enfants,
A l'heure où le soleil s'élève,
Où l'arbre sent monter la sève,
La vallée est comme un beau rêve.
La brume écarte son rideau.
Partout la nature s'éveille ;
La fleur s'ouvre, rose et vermeille ;
La brise y suspend une abeille,
La rosée une goutte d'eau !

Et dans ce charmant paysage
Où l'esprit flotte, où l'oeil s'enfuit,
Le buisson, l'oiseau de passage,
L'herbe qui tremble et qui reluit,
Le vieil arbre que l'âge ploie,
Le donjon qu'un moulin coudoie,
Le ruisseau de moire et de soie,
Le champ où dorment les aïeux,
Ce qu'on voit pleurer ou sourire,
Ce qui chante et ce qui soupire,
Ce qui parle et ce qui respire,
Tout fait un bruit harmonieux !

III.

Et si le soir, après mille errantes pensées,
De sentiers en sentiers en marchant dispersées,
Du haut de la colline on descend vers ce toit
Qui vous a tout le jour, dans votre rêverie,
Fait regarder en bas, au fond de la prairie,
Comme une belle fleur qu'on voit ;

Et si vous êtes là, vous dont la main de flamme
Fait parler au clavier la langue de votre âme ;
Si c'est un des moments, doux et mystérieux,
Ou la musique, esprit d'extase et de délire
Dont les ailes de feu font le bruit d'une lyre,
Réverbère en vos chants la splendeur de vos yeux ;

Si les petits enfants, qui vous cherchent sans cesse,
Mêlent leur joyeux rire au chant qui vous oppresse ;
Si votre noble père à leurs jeux turbulents
Sourit, en écoutant votre hymne commencée,
Lui, le sage et l'heureux, dont la jeune pensée
Se couronne de cheveux blancs ;

Alors, à cette voix qui remue et pénètre,
Sous ce ciel étoilé qui luit à la fenêtre,
On croit à la famille, au repos, au bonheur ;
Le coeur se fond en joie, en amour, en prière ;
On sent venir des pleurs au bord de sa paupière ;
On lève au ciel les mains en s'écriant : Seigneur !

IV.

Et l'on ne songe plus, tant notre âme saisie
Se perd dans la nature et dans la poésie,
Que tout prés, par les bois et les ravins caché,
Derrière le ruban de ces collines bleues,
A quatre de ces pas que nous nommons des lieues,
Le géant Paris est couché !

On ne s'informe plus si la ville fatale,
Du monde en fusion ardente capitale,
Ouvre et ferme à tel jour ses cratères fumants ;
Et de quel air les rois, à l'instant où nous sommes,
Regardent bouillonner dans ce Vésuve d'hommes
La lave des événements !

Le 8 juillet 1831.
Maravillas de otra edad;
Prodigios de lo pasado;
Páginas que no ha estudiado
La indolente humanidad.
¿Por qué vuestra majestad
Causa entusiasmo y pavor?
Porque de tanto esplendor
Y de tantas muertas galas,
Están batiendo las alas
Los siglos en derredor.

Muda historia de granito
Que erguida en pie te mantienes,
¿Qué nos escondes? ¿Qué tienes
Por otras razas escrito?
Cada inmenso monolito,
Del arte eximio trabajo,
¿Quién lo labró? ¿Quién lo trajo
A do nadie lo derriba?
Lo saben, Dios allá arriba;
La soledad aquí abajo.

Cada obelisco de pie
Me dice en muda arrogancia:
Tú eres dudas e ignorancia,
Yo soy el arte y la fe,
Semejan de lo que fue
Los muros viejos guardianes…
¡Qué sacrificios! ¡qué afanes
Revela lo que contemplo!
Labrado está cada templo
No por hombres, por titanes.

En nuestros tiempos ¿qué son
Los ritos, usos y leyes,
De sacerdotes y reyes
Que aquí hicieron oración?
Una hermosa tradición
Cuya antigüedad arredra;
Ruinas que viste la yedra
Y que adorna el jaramago:
¡La epopeya del estrago
Escrita en versos de piedra!

Del palacio la grandeza;
Del templo la pompa extraña;
La azul y abrupta montaña
Convertida en fortaleza;
Todo respira tristeza,
Olvido, luto, orfandad;
¡Aun del so l la claridad
Se torna opaca y medrosa
En la puerta misteriosa
De la negra eternidad!

Despojo de lo ignorado,
Busca un trono la hoja seca
En la multitud greca
Del frontón desportillado.
Al penate derribado
La ortiga encubre y escuda;
Ya socavó mano ruda
La perdurable muralla…
Viajero: medita y calla…
¡Lo insondable nos saluda!

Sabio audaz, no inquieras nada,
Que no sabrás más que yo;
Aquí una raza vivió
Heroica y civilizada;
Extinta o degenerada,
Sin renombre y sin poder,
De su misterioso ser
Aquí el esplendor se esconde
Y aquí sólo Dios responde
¡Y Dios no ha de responder!
Heureux le voyageur que sa ville chérie
Voit rentrer dans le port, aux premiers feux du jour !
Qui salue à la fois le ciel et la patrie,
La vie et le bonheur, le soleil et l'amour !
- Regardez, compagnons, un navire s'avance.
La mer, qui l'emporta, le rapporte en cadence,
En écumant sous lui, comme un hardi coursier,
Qui, tout en se cabrant, sent son vieux cavalier.
Salut ! qui que tu sois, toi dont la blanche voile
De ce large horizon accourt en palpitant
Heureux, quand tu reviens, si ton errante étoile
T'a fait aimer la rive ! heureux si l'on t'attend !

D'où viens-tu, beau navire ? à quel lointain rivage,
Léviathan superbe, as-tu lavé tes flancs ?
Es-tu blessé, guerrier ? Viens-tu d'un long voyage ?
C'est une chose à voir, quand tout un équipage,
Monté jeune à la mer, revient en cheveux blancs.
Es-tu ruche ? viens-tu de l'Inde ou du Mexique ?
Ta quille est-elle lourde, ou si les vents du nord
T'ont pris, pour ta rançon, le poids de ton trésor ?
As-tu bravé la foudre et passé le tropique ?
T'es-tu, pendant deux ans, promené sur la mort,
Couvant d'un œil hagard ta boussole tremblante,
Pour qu'une Européenne, une pâle indolente,
Puisse embaumer son bain des parfums du sérail
Et froisser dans la valse un collier de corail ?

Comme le cœur bondit quand la terre natale,
Au moment du retour, commence à s'approcher,
Et du vaste Océan sort avec son clocher !
Et quel tourment divin dans ce court intervalle,
Où l'on sent qu'elle arrive et qu'on va la toucher !

Ô patrie ! ô patrie ! ineffable mystère !
Mot sublime et terrible ! inconcevable amour !
L'homme n'est-il donc né que pour un coin de terre,
Pour y bâtir son nid, et pour y vivre un jour ?

Le Havre, septembre 1855.
Guden May 2021
Un gato tuerto que mira
Desde una pandereta,
Desdén en su rostro.
A un lado camina un perro
Policial,
Un hombre policial también.
Tuerto el gato
No distingue profundidad,
No hay diferencia entre el perro
Y el hombre que camina,
Insolente,
Indolente,
Por un barrio que no es suyo
Ningún barrio le pertenece
Si defiende
A los ricos.
Y esos ricos
No lo quieren cerca suyo,
Preocupado de su vida arreglada,
Acomodada y maldita,
Malditos siempre.
En la pandereta
Mira el gato
Con un ojo,
Bajo él, los rayados
Nos recuerdan que como este gato
Hay muchos
Muchas,
Para el resto
Tener dos ojos
Es un privilegio.
Para los perros
Policiales,
El privilegio es no tener corazón.
Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau !

Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,

Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.

Tes yeux, où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,
Sont deux bijoux froids où se mêle
L'or avec le fer.

A te voir marcher en cadence,
Belle d'abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton.

Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d'enfant
Se balance avec la mollesse
D'un jeune éléphant,

Et ton corps se penche et s'allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l'eau.

Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l'eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,

Je crois boire un vin de Bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D'étoiles mon coeur !
Quand je te vois passer, ô ma chère indolente,
Au chant des instruments qui se brise au plafond
Suspendant ton allure harmonieuse et lente,
Et promenant l'ennui de ton regard profond ;

Quand je contemple, aux feux du gaz qui le colore,
Ton front pâle, embelli par un morbide attrait,
Où les torches du soir allument une aurore,
Et tes yeux attirants comme ceux d'un portrait,

Je me dis : Qu'elle est belle ! et bizarrement fraîche !
Le souvenir massif, royale et lourde tour,
La couronne, et son coeur, meurtri comme une pêche,
Est mûr, comme son corps, pour le savant amour.

Es-tu le fruit d'automne aux saveurs souveraines ?
Es-tu vase funèbre attendant quelques pleurs,
Parfum qui fait rêver aux oasis lointaines,
Oreiller caressant, ou corbeille de fleurs ?

Je sais qu'il est des yeux, des plus mélancoliques
Qui ne recèlent point de secrets précieux ;
Beaux écrins sans joyaux, médaillons sans reliques,
Plus vides, plus profonds que vous-mêmes, ô Cieux !

Mais ne suffit-il pas que tu sois l'apparence,
Pour réjouir un coeur qui fuit la vérité ?
Qu'importe ta bêtise ou ton indifférence ?
Masque ou décor, salut ! J'adore ta beauté.
El agua del río pasaba indolente,
reflejando noches y arrastrando días…
Tú, desnuda en la fresca corriente,
reías…

Yo te contemplaba desde la ribera,
tendido a la sombra de un árbol sonoro;
y resplandecía tu áurea cabellera,
desatada en el agua ligera,
como un remolino de espuma de oro…

Y pasaban las nubes errantes,
mientras tú te erguías bajo el sol de estío,
con los blancos hombros llenos de diamantes,
en la rumorosa caricia del río.

Y tú te reías…
Y mirando mis manos vacías,
pensé en tantas cosas que ya fueron mías,
y que se me han ido, como tú te irás…

Y tendí mis brazos hacia la corriente,
hacia la corriente cantarina y clara,
porque tuve miedo, repentinamente,
de que el agua feliz te arrastrara…

Y ya no reías…
bajo el sol de estío,
ni resplandecías de oro y de rocío.
Y saliste corriendo del río,
y llenaste mis manos vacías…

Y al sentir tu cuerpo tan cerca y tan mío,
al vivir en tu amor un instante
más allá del placer y del hastío,
vi pasar la sombra de una nube errante,
de una nube fugaz sobre el río.
El palacio es de mármol, y en pie en la escalinata,
Hablan viejos patricios que retrató Ticiano,
Y sus gruesos collares, obra de experta mano,
Realzan de los trajes el color escarlata.

La azul laguna, lejos sus espumas dilata,
Y contemplan con ojos de orgullo soberano,
Bajo la luz radiante del cielo veneciano,
Del Adriático el brillo con cambiantes de plata.

Y mientras oro y púrpura van en fúlgida hilera
Arrastrando los nobles por la blanca escalera
Que al sol, una azulada claridad tornasola,

Una dama, de pronto, indolente y altiva,
En nube de brocados volviéndose furtiva,
Le sonríe al negrillo que le lleva la cola.

— The End —