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Pierrot, qui n'a rien d'un Clitandre,

Vide un flacon sans plus attendre,

Et, pratique, entame un pâté.


Cassandre, au fond de l'avenue,

Verse une larme méconnue

Sur son neveu déshérité.


Ce faquin d'Arlequin combine

L'enlèvement de Colombine

Et pirouette quatre fois.


Colombine rêve, surprise

De sentir un coeur dans la brise

Et d'entendre en son coeur des voix.
L'hippopotame au large ventre

Habite aux Jungles de Java,

Où grondent, au fond de chaque antre,

Plus de monstres qu'on n'en rêva.


Le boa se déroule et siffle,

Le tigre fait son hurlement,

Le buffle en colère renifle ;

Lui, dort ou pait tranquillement.


Il ne craint ni kriss ni zagaies,

Il regarde l'homme sans fuir,

Et rit des balles des cipayes

Qui rebondissent sur son cuir.


Je suis comme l'hippopotame :

De ma conviction couvert,

Forte armure que rien n'entame,

Je vais sans peur par le désert.
Préparez-moi, chers, mon costume de commandeur
Les deux pianos, la flûte, l'harmonica de verre
Je vous demande : est-ce que vous êtes à ma parole ?
L'accordéon et mes souliers vernis
Le xylophone et les deux violons,
Je vous demande : est-ce que vous êtes à ma parole !
La viole, le violoncelle et la contrebasse
Cognez ti-bois, raclez ciac, cognez tambours de basse
Cloches et triangles, remettez la dame
Je vous demande : est-ce que vous êtes à ma parole ?
Cavaliers aux Dames
Première figure : pantalon
Jouez-moi encore cette mesure
En 6/4 et en sol majeur
Ouvrez la barrière de la clé d'ut
Que j 'entame mon dernier quadrille
In mémoriam de Camille et Anna.
Cavaliers aux Dames
Croisez les huit, messieurs et dames
Accompagnez la reine pour sa dernière promenade
Demi-rond, balancez les dames
Remettez les dames, soulagez les mains des dames
Oublions l 'été, la poule et la pastourelle
Et envoyez pour la promenade
A la reprise
Je vous demande : est-ce que vous êtes à ma parole ?
Le cygne mourant avec son costume de madras
Son tutu blanc, ses demi-pointes de satin
Le carnaval des animaux est en deuil
C'est le quadrille posthume de Camille et Anna.
Tu es la mélodie sur mes partitions.
Tu es le maelström de mon orchestre.
Mes notes gravées sur ta peau brûlante.
Le son velouté de ta voix, quand nos corps s'entrechoquent.
Qui donne un délicieux mélange,
De romance.
Pour une fleur qui entame sa première
Floraison.
Sonnet.


Nous avons oublié combien la terre est dure :
Au pas lent de nos bœufs le fer tranchant du soc
L'entame en retournant le chaume et la verdure,
La divise, et soulève un gros et large bloc.

Ce labeur dont les mains saignaient, le fer l'endure.
Plus souple que l'ormeau, plus ferme que le roc,
Il tient sans trahison tant que sa tâche dure.
Patient sous l'effort, inaltérable au choc.

Ô vous tous, bienfaiteurs par amour ou génie,
De tous les temps, de race ou maudite ou bénie,
Sans choix je vous salue, et, si j'osais trier,

J'admirerais surtout les nouveaux qu'on renomme,
Mais je proclamerais premier sauveur de l'homme
Tubalcaïn, l'enfant du premier meurtrier !

— The End —