Submit your work, meet writers and drop the ads. Become a member
I.

Canaris ! Canaris ! pleure ! cent vingt vaisseaux !
Pleure ! Une flotte entière ! - Où donc, démon des eaux,
Où donc était ta main hardie ?
Se peut-il que sans toi l'ottoman succombât ?
Pleure ! comme Crillon exilé d'un combat,
Tu manquais à cet incendie !

Jusqu'ici, quand parfois la vague de tes mers
Soudain s'ensanglantait, comme un lac des enfers,
D'une lueur large et profonde,
Si quelque lourd navire éclatait à nos yeux
Couronné tout à coup d'une aigrette de feux,
Comme un volcan s'ouvrant dans l'onde ;

Si la lame roulait turbans, sabres courbés,
Voiles, tentes, croissants des mâts rompus tombés,
Vestiges de flotte et d'armée,
Pelisses de vizirs, sayons de matelots,
Rebuts stigmatisés de la flamme et des flots,
Blancs d'écume et noirs de fumée ;

Si partait de ces mers d'Egine ou d'Iolchos
Un bruit d'explosion, tonnant dans mille échos
Et roulant au **** dans l'espace,
L'Europe se tournait vers le rougo Orient ;
Et, sur la poupe assis, le nocher souriant
Disait : - C'est Canaris qui passe !

Jusqu'ici quand brûlaient au sein des flots fumants
Les capitans-pachas avec leurs armements,
Leur flotte dans l'ombre engourdie,
On te reconnaissait à ce terrible jeu ;
Ton brûlot expliquant tous ces vaisseaux en feu ;
Ta torche éclairait l'incendie !

Mais pleure aujourd'hui, pleure, on s'est battu sans toi !
Pourquoi, sans Canaris, sur ces flottes, pourquoi
Porter la guerre et ses tempêtes ?
Du Dieu qui garde Hellé n'est-il plus le bras droit ?
On aurait dû l'attendre ! Et n'est-il pas de droit
Convive de toutes ces fêtes ?

II.

Console-toi ! la Grèce est libre.
Entre les bourreaux, les mourants,
L'Europe a remis l'équilibre ;
Console-toi ! plus de tyrans !
La France combat : le sort change.
Souffre que sa main qui vous venge
Du moins te dérobe en échange
Une feuille de ton laurier.
Grèces de Byron et d'Homère,
Toi, notre sœur, toi, notre mère,
Chantez ! si votre voix amère
Ne s'est pas éteinte à crier.

Pauvre Grèce, qu'elle était belle,
Pour être couchée au tombeau !
Chaque vizir de la rebelle
S'arrachait un sacré lambeau.
Où la fable mit ses ménades,
Où l'amour eut ses sérénades,
Grondaient les sombres canonnades
Sapant les temps du vrai Dieu ;
Le ciel de cette terre aimée
N'avait, sous sa voûte embaumée,
De nuages que la fumée
De toutes ses villes en feu.

Voilà six ans qu'ils l'ont choisie !
Six ans qu'on voyait accourir
L'Afrique au secours de l'Asie
Contre un peuple instruit à mourir.
Ibrahim, que rien ne modère,
Vole de l'Isthme au Belvédère,
Comme un faucon qui n'a plus d'aire,
Comme un loup qui règne au bercail ;
Il court où le butin le tente,
Et lorsqu'il retourne à sa tente,
Chaque fois sa main dégouttante
Jette des têtes au sérail !

III.

Enfin ! - C'est Navarin, la ville aux maisons peintes,
La ville aux dômes d'or, la blanche Navarin,
Sur la colline assise entre les térébinthes,
Qui prête son beau golfe aux ardentes étreintes
De deux flottes heurtant leurs carènes d'airain.

Les voilà toutes deux ! - La mer en est chargée,
Prête à noyer leurs feux, prête à boire leur sang.
Chacune par son dieu semble au combat rangée ;
L'une s'étend en croix sur les flots allongée,
L'autre ouvre ses bras lourds et se courbe en croissant.

Ici, l'Europe : enfin ! l'Europe qu'on déchaîne,
Avec ses grands vaisseaux voguant comme des tours.
Là, l'Egypte des Turcs, cette Asie africaine,
Ces vivaces forbans, mal tués par Duquesne,
Qui mit en vain le pied sur ces nids de vautours.

IV.

Ecoutez ! - Le canon gronde.
Il est temps qu'on lui réponde.
Le patient est le fort.
Eclatent donc les bordées !
Sur ces nefs intimidées,
Frégates, jetez la mort !
Et qu'au souffle de vos bouches
Fondent ces vaisseaux farouches,
Broyés aux rochers du port !

La bataille enfin s'allume.
Tout à la fois tonne et fume.
La mort vole où nous frappons.
Là, tout brûle pêle-mêle.
Ici, court le brûlot frêle
Qui jette aux mâts ses crampons
Et, comme un chacal dévore
L'éléphant qui lutte encore,
Ronge un navire à trois ponts.

- L'abordage ! l'abordage ! -
On se suspend au cordage,
On s'élance des haubans.
La poupe heurte la proue.
La mêlée a dans sa roue
Rameurs courbés sur leurs bancs
Fantassins cherchant la terre,
L'épée et le cimeterre,
Les casques et les turbans.

La vergue aux vergues s'attache ;
La torche insulte à la hache ;
Tout s'attaque en même temps.
Sur l'abîme la mort nage.
Epouvantable carnage !
Champs de bataille flottants
Qui, battus de cent volées,
S'écroulent sous les mêlées,
Avec tous les combattants.

V.

Lutte horrible ! Ah ! quand l'homme, à l'étroit sur la terre,
Jusque sur l'Océan précipite la guerre,
Le sol tremble sous lui, tandis qu'il se débat.
La mer, la grande mer joue avec ses batailles.
Vainqueurs, vaincus, à tous elle ouvre ses entrailles.
Le naufrage éteint le combat.

Ô spectacle ! Tandis que l'Afrique grondante
Bat nos puissants vaisseaux de sa flotte imprudente,
Qu'elle épuise à leurs flancs sa rage et ses efforts,
Chacun d'eux, géant fier, sur ces hordes bruyantes,
Ouvrant à temps égaux ses gueules foudroyantes,
***** tranquillement la mort de tous ses bords.

Tout s'embrase : voyez ! l'eau de centre est semée,
Le vent aux mâts en flamme arrache la fumée,
Le feu sur les tillacs s'abat en ponts mouvants.
Déjà brûlent les nefs ; déjà, sourde et profonde,
La flamme en leurs flancs noirs ouvre un passage à l'onde ;
Déjà, sur les ailes des vents,

L'incendie, attaquant la frégate amirale,
Déroule autour des mâts sont ardente spirale,
Prend les marins hurlants dans ses brûlants réseaux,
Couronne de ses jets la poupe inabordable,
Triomphe, et jette au **** un reflet formidable
Qui tremble, élargissant ses cercles sur les eaux.

VI.

Où sont, enfants du Caire,
Ces flottes qui naguère
Emportaient à la guerre
Leurs mille matelots ?
Ces voiles, où sont-elles,
Qu'armaient les infidèles,
Et qui prêtaient leurs ailes
A l'ongle des brûlots ?

Où sont tes mille antennes,
Et tes hunes hautaines,
Et tes fiers capitaines,
Armada du sultan ?
Ta ruine commence,
Toi qui, dans ta démence,
Battais les mers, immense
Comme Léviathan !

Le capitan qui tremble
Voit éclater ensemble
Ces chébecs que rassemble
Alger ou Tetuan.
Le feu vengeur embrasse
Son vaisseau dont la masse
Soulève, quand il passe,
Le fond de l'Océan.

Sur les mers irritées,
Dérivent, démâtées,
Nefs par les nefs heurtées,
Yachts aux mille couleurs,
Galères capitanes,
Caïques et tartanes
Qui portaient aux sultanes
Des têtes et des fleurs.

Adieu, sloops intrépides,
Adieu, jonques rapides,
Qui sur les eaux limpides
Berçaient les icoglans !
Adieu la goëlette
Dont la vague reflète
Le flamboyant squelette,
Noir dans les feux sanglants !

Adieu la barcarolle
Dont l'humble banderole
Autour des vaisseaux vole,
Et qui, peureuse, fuit,
Quand du souffle des brises
Les frégates surprises,
Gonflant leurs voiles grises,
Déferlent à grand bruit !

Adieu la caravelle
Qu'une voile nouvelle
Aux yeux de **** révèle ;
Adieu le dogre ailé,
Le brick dont les amures
Rendent de sourds murmures,
Comme un amas d'armures
Par le vent ébranlé !

Adieu la brigantine,
Dont la voile latine
Du flot qui se mutine
Fend les vallons amers !
Adieu la balancelle
Qui sur l'onde chancelle,
Et, comme une étincelle,
Luit sur l'azur des mers !

Adieu lougres difformes,
Galéaces énormes,
Vaisseaux de toutes formes,
Vaisseaux de tous climats,
L'yole aux triples flammes,
Les mahonnes, les prames,
La felouque à six rames,
La polacre à deux mâts !

Chaloupe canonnières !
Et lanches marinières
Où flottaient les bannières
Du pacha souverain !
Bombardes que la houle,
Sur son front qui s'écroule,
Soulève, emporte et roule
Avec un bruit d'airain !

Adieu, ces nefs bizarres,
Caraques et gabarres,
Qui de leurs cris barbares
Troublaient Chypre et Délos !
Que sont donc devenues
Ces flottes trop connues ?
La mer les jette aux nues,
Le ciel les rend aux flots !

VII.

Silence ! Tout est fait. Tout retombe à l'abîme.
L'écume des hauts mâts a recouvert la cime.
Des vaisseaux du sultan les flots se sont joués.
Quelques-uns, bricks rompus, prames désemparées,
Comme l'algue des eaux qu'apportent les marées,
Sur la grève noircie expirent échoués.

Ah ! c'est une victoire ! - Oui, l'Afrique défaite,
Le vrai Dieu sous ses pieds foulant le faux prophète,
Les tyrans, les bourreaux criant grâce à leur tour,
Ceux qui meurent enfin sauvés par ceux qui règnent,
Hellé lavant ses flancs qui saignent,
Et six ans vengés dans un jour !

Depuis assez longtemps les peuples disaient : « Grèce !
Grèce ! Grèce ! tu meurs. Pauvre peuple en détresse,
A l'horizon en feu chaque jour tu décroîs.
En vain, pour te sauver, patrie illustre et chère,
Nous réveillons le prêtre endormi dans sa chaire,
En vain nous mendions une armée à nos rois.

« Mais les rois restent sourds, les chaires sont muettes.
Ton nom n'échauffe ici que des cœurs de poètes.
A la gloire, à la vie on demande tes droits.
A la croix grecque, Hellé, ta valeur se confie.
C'est un peuple qu'on crucifie !
Qu'importe, hélas ! sur quelle croix !

« Tes dieux s'en vont aussi. Parthénon, Propylées,
Murs de Grèce, ossements des villes mutilées,
Vous devenez une arme aux mains des mécréants.
Pour battre ses vaisseaux du haut des Dardanelles,
Chacun de vos débris, ruines solennelles,
Donne un boulet de marbre à leurs canons géants ! »

Qu'on change cette plainte en joyeuse fanfare !
Une rumeur surgit de l'Isthme jusqu'au Phare.
Regardez ce ciel noir plus beau qu'un ciel serein.
Le vieux colosse turc sur l'Orient retombe,
La Grèce est libre, et dans la tombe
Byron applaudit Navarin.

Salut donc, Albion, vieille reine des ondes !
Salut, aigle des czars qui planes sur deux mondes !
Gloire à nos fleurs de lys, dont l'éclat est si beau !
L'Angleterre aujourd'hui reconnaît sa rivale.
Navarin la lui rend. Notre gloire navale
A cet embrasement rallume son flambeau.

Je te retrouve, Autriche ! - Oui, la voilà, c'est elle !
Non pas ici, mais là, - dans la flotte infidèle.
Parmi les rangs chrétiens en vain on te cherchera.
Nous surprenons, honteuse et la tête penchée,
Ton aigle au double front cachée
Sous les crinières d'un pacha !

C'est bien ta place, Autriche ! - On te voyait naguère
Briller près d'Ibrahim, ce Tamerlan vulgaire ;
Tu dépouillais les morts qu'il foulait en passant ;
Tu l'admirais, mêlée aux eunuques serviles
Promenant au hasard sa torche dans les villes,
Horrible et n'éteignant le feu qu'avec du sang.

Tu préférais ces feux aux clartés de l'aurore.
Aujourd'hui qu'à leur tour la flamme enfin dévore
Ses noirs vaisseaux, vomis des ports égyptiens,
Rouvre les yeux, regarde, Autriche abâtardie !
Que dis-tu de cet incendie ?
Est-il aussi beau que les siens ?

Le 23 novembre 1827.
Vengo a verte pasar todos los días,
vaporcito encantado siempre lejos...
Tus ojos son dos rubios capitanes;
tu labio es un brevísimo pañuelo
rojo que ondea en un adiós de sangre!
  Vengo a verte pasar; hasta que un día,
embriagada de tiempo y de crueldad,
vaporcito encantado siempre lejos,
la estrella de la tarde partirá!
  Las jarcias; vientos que traicionan; vientos
de mujer que pasó!
Tus fríos capitanes darán orden;
y quien habrá partido seré yo...!
Ii
Rafael, antes de llegar a España me salió al camino
      tu poesía, rosa literal, racimo biselado,
      y ella hasta ahora ha sido no para mí un recuerdo,
      sino luz olorosa, emanación de un mundo.

      A tu tierra reseca por la crueldad trajiste
      el rocío que el tiempo había olvidado,
      y España despertó contigo en la cintura,
      otra vez coronada de aljófar matutino.

      Recordarás lo que yo traía: sueños despedazados
      por implacables ácidos, permanencias
      en aguas desterradas, en silencios
      de donde las raíces amargas emergían
      como palos quemados en el bosque.
      Cómo puedo olvidar, Rafael, aquel tiempo?

      A tu país llegué como quien cae
      a una luna de piedra, hallando en todas partes
      águilas del erial, secas espinas,
      pero tu voz allí, marinero, esperaba
      para darme la bienvenida y la fragancia
      del alhelí, la miel de los frutos marinos.

      Y tu poesía estaba en la mesa, desnuda.

      Los pinares del Sur, las razas de la uva
      dieron a tu diamante cortado sus resinas,
      y al tocar tan hermosa claridad, mucha sombra
      de la que traje al mundo, se deshizo.

      Arquitectura hecha en la luz, como los pétalos,
      a través de tus versos de embriagador aroma
      yo vi el agua de antaño, la nieve hereditaria,
      y a ti más que a ninguno debo España.
      Con tus dedos toqué panal y páramo,
      conocí las orillas gastadas por el pueblo
      como por un océano, y las gradas
      en que la poesía fue estrellando
      toda su vestidura de zafiros.

Tú sabes que no enseña sino el hermano. Y en esa
hora no sólo aquello me enseñaste,
no sólo la apagada pompa de nuestra estirpe,
sino la rectitud de tu destino,
y cuando una vez más llegó la sangre a España
defendí el patrimonio del pueblo que era mío.

Ya sabes tú, ya sabe todo el mundo estas cosas.
Yo quiero solamente estar contigo,
y hoy que te falta la mitad de la vida,
tu tierra, a la que tienes más derecho que un árbol,
hoy que de las desdichas de la patria no sólo
el luto del que amamos, sino tu ausencia cubren
la herencia del olivo que devoran los lobos,
te quiero dar, ay!, si pudiera, hermano grande,
la estrellada alegría que tú me diste entonces.

      Entre nosotros dos la poesía
      se toca como piel celeste,
      y contigo me gusta recoger un racimo,
      este pámpano, aquella raíz de las tinieblas.

      La envidia que abre puertas en los seres
      no pudo abrir tu puerta, ni la mía. Es hermoso
      como cuando la cólera del viento
      desencadena su vestido afuera
      y están el pan, el vino y el fuego con nosotros
      dejar que aúlle el vendedor de furia,
      dejar que silbe el que pasó entre tus pies,
      y levantar la copa llena de ámbar
      con todo el rito de la transparencia.
      Alguien quiere olvidar que tú eres el primero?
      Déjalo que navegue y encontrará tu rostro.
      Alguien quiere enterrarnos precipitadamente?
      Está bien, pero tiene la obligación del vuelo.

      Vendrán, pero quién puede sacudir la cosecha
      que con la mano del otoño fue elevada
      hasta teñir el mundo con el temblor del vino?

      Dame esa copa, hermano, y escucha: estoy rodeado
      de mi América húmeda y torrencial, a veces
      pierdo el silencio, pierdo la corola nocturna,
      y me rodea el odio, tal vez nada, el vacío
      de un vacío, el crepúsculo
      de un perro, de una rana,
      y entonces siento que tanta tierra mía nos separe,
      y quiero irme a tu casa en que, yo sé, me esperas,
      sólo para ser buenos como sólo nosotros
      podemos serlo. No debemos nada.

      Y a ti sí que te deben, y es una patria: espera.

      Volverás, volveremos. Quiero contigo un día
      en tus riberas ir embriagados de oro
      hacia tus puertos, puertos del Sur que entonces no alcancé.
      Me mostrarás el mar donde sardinas
      y aceitunas disputan las arenas,
      y aquellos campos con los toros de ojos verdes
      que Villalón (amigo que tampoco
      me vino a ver, porque estaba enterrado)
      tenía, y los toneles del jerez, catedrales
      en cuyos corazones gongorinos
      arde el topacio con pálido fuego.

      Iremos, Rafael, adonde yace
      aquel que con sus manos y las tuyas
      la cintura de España sostenía.
      El muerto que no pudo morir, aquel a quien tú guardas,
      porque sólo tu existencia lo defiende.
      Allí está Federico, pero hay muchos que, hundidos, enterados,
      entre las cordilleras españolas, caídos
      injustamente, derramados,
      perdido cereal en las montañas,
      son nuestros, y nosotros estamos en su arcilla.

      Tú vives porque siempre fuiste un dios milagroso.
      A nadie más que a ti te buscaron, querían
      devorarte los lobos, romper tu poderío.
      Cada uno quería ser gusano en tu muerte.

      Pues bien, se equivocaron. Es tal vez la estructura
      de tu canción, intacta transparencia,
      armada decisión de tu dulzura,
      dureza, fortaleza, delicada,
      la que salvó tu amor para la tierra.

            Yo iré contigo para probar el agua
            del Genil, del dominio que me diste,
            a mirar en la plata que navega
            las efigies dormidas que fundaron
            las sílabas azules de tu canto.

      Entraremos también en las herrerías; ahora
      el metal de los pueblos allí espera
      nacer en los cuchillos: pasaremos cantando
      junto a las redes rojas que mueve el firmamento.
      Cuchillos, redes, cantos borrarán los dolores.
      Tu pueblo llevará con las manos quemadas
      por la pólvora, como laurel de las praderas,
      lo que tu amor fue desgranando en la desdicha.

      Sí, de nuestros destierros nace la flor, la forma
      de la patria que el pueblo reconquista con truenos,
      y no es un día solo el que elabora
      la miel perdida, la verdad del sueño,
      sino cada raíz que se hace canto
      hasta poblar el mundo con sus hojas.
      Tú estás allí, no hay nada que no mueva
      la luna diamantina que dejaste:

            la soledad, el viento en los rincones,
            todo toca tu puro territorio,
            y los últimos muertos, los que caen
            en la prisión, leones fusilados,
            y los de las guerrillas, capitanes
            del corazón, están humedeciendo
            tu propia investidura cristalina,
            tu propio corazón con sus raíces.

Ha pasado el tiempo desde aquellos días en que compartimos
dolores que dejaron una herida radiante,
el caballo de la guerra que con sus herraduras
atropelló la aldea destrozando los vidrios.
Todo aquello nació bajo la pólvora,
todo aquello te aguarda para elevar la espiga,
y en ese nacimiento se envolverán de nuevo
el humo y la ternura de aquellos duros días.

Ancha es la piel de España y en ella tu acicate
vive como una espada de ilustre empuñadura,
y no hay olvido, no hay invierno que te borre,
hermano fulgurante, de los labios del pueblo.
Así te hablo, olvidando tal vez una palabra,
contestando al fin cartas que no recuerdas
y que cuando los climas del Este me cubrieron
como aroma escarlata, llegaron
hasta mi soledad.
                            Que tu frente dorada
encuentre en esta carta un día de otro tiempo,
y otro tiempo de un día que vendrá.
                                                        Me despido
hoy, 1948, dieciséis de diciembre,
en algún punto de América en que canto.
Mediaba el mes de julio. Era un hermoso día.
Yo, solo, por las quiebras del pedregal subía,
buscando los recodos de sombra, lentamente.
A trechos me paraba para enjugar mi frente
y dar algún respiro al pecho jadeante;
o bien, ahincando el paso, el cuerpo hacia adelante
y hacia la mano diestra vencido y apoyado
en un bastón, a guisa de pastoril cayado,
trepaba por los cerros que habitan las rapaces
aves de altura, hollando las hierbas montaraces
de fuerte olor -romero, tomillo, salvia, espliego-.
Sobre los agrios campos caía un sol de fuego.
      Un buitre de anchas alas con majestuoso vuelo
cruzaba solitario el puro azul del cielo.
Yo divisaba, lejos, un monte alto y agudo,
y una redonda loma cual recamado escudo,
y cárdenos alcores sobre la parda tierra
-harapos esparcidos de un viejo arnés de guerra-,
las serrezuelas calvas por donde tuerce el Duero
para formar la corva ballesta de un arquero
en torno a Soria. -Soria es una barbacana,
hacia Aragón, que tiene la torre castellana-.
Veía el horizonte cerrado por colinas
oscuras, coronadas de robles y de encinas;
desnudos peñascales, algún humilde prado
donde el merino pace y el toro, arrodillado
sobre la hierba, rumia; las márgenes de río
lucir sus verdes álamos al claro sol de estío,
y, silenciosamente, lejanos pasajeros,
¡tan diminutos! -carros, jinetes y arrieros-,
cruzar el largo puente, y bajo las arcadas
de piedra ensombrecerse las aguas plateadas
del Duero.
      El Duero cruza el corazón de roble
de Iberia y de Castilla.
            ¡Oh, tierra triste y noble,
la de los altos llanos y yermos y roquedas,
de campos sin arados, regatos ni arboledas;
decrépitas ciudades, caminos sin mesones,
y atónitos palurdos sin danzas ni canciones
que aún van, abandonando el mortecino hogar,
como tus largos ríos, Castilla, hacia la mar!
      Castilla miserable, ayer dominadora,
envuelta en sus andrajos desprecia cuanto ignora.
¿Espera, duerme o sueña? ¿La sangre derramada
recuerda, cuando tuvo la fiebre de la espada?
Todo se mueve, fluye, discurre, corre o gira;
cambian la mar y el monte y el ojo que los mira.
¿Pasó?  Sobre sus campos aún el fantasma yerta
de un pueblo que ponía a Dios sobre la guerra.
      La madre en otro tiempo fecunda en capitanes,
madrastra es hoy apenas de humildes ganapanes.
Castilla no es aquella tan generosa un día,
cuando Myo Cid Rodrigo el de Vivar volvía,
ufano de su nueva fortuna, y su opulencia,
a regalar a Alfonso los huertos de Valencia;
o que, tras la aventura que acreditó sus bríos,
pedía la conquista de los inmensos ríos
indianos a la corte, la madre de soldados,
guerreros y adalides que han de tornar, cargados
de plata y oro, a España, en regios galeones,
para la presa cuervos, para la lid leones.
Filósofos nutridos de sopa de convento
contemplan impasibles el amplio firmamento;
y si les llega en sueños, como un rumor distante,
clamor de mercaderes de muelles de Levante,
no acudirán siquiera a preguntar ¿qué pasa?
Y ya la guerra ha abierto las puertas de su casa.
      Castilla miserable, ayer dominadora,
envuelta en sus harapos desprecia cuanto ignora.
      El sol va declinando. De la ciudad lejana
me llega un armonioso tañido de campana
-ya irán a su rosario las enlutadas viejas-.
De entre las peñas salen dos lindas comadrejas;
me miran y se alejan, huyendo, y aparecen
de nuevo, ¡tan curiosas!... Los campos se obscurecen.
Hacia el camino blanco está el mesón abierto
al campo ensombrecido y al pedregal desierto.
Las huestes de don Rodrigo   desmayaban y huían
cuando en la octava batalla   sus enemigos vencían.
Rodrigo deja sus tiendas   y del real se salía,
solo va el desventurado,   sin ninguna compañía;
el caballo de cansado   ya moverse no podía,
camina por donde quiera   sin que él le estorbe la vía.
El rey va tan desmayado   que sentido no tenía;
muerto va de sed y hambre,   de velle era gran mancilla;
iba tan tinto de sangre   que una brasa parecía.
Las armas lleva abolladas,   que eran de gran pedrería;
la espada lleva hecha sierra   de los golpes que tenía;
el almete de abollado   en la cabeza se hundía;
la cara llevaba hinchada   del trabajo que sufría.
Subióse encima de un cerro,   el más alto que veía;
desde allí mira su gente   cómo iba de vencida;
de allí mira sus banderas   y estandartes que tenía,
cómo están todos pisados   que la tierra los cubría;
mira por los capitanes,   que ninguno parescía;
mira el campo tinto en sangre,   la cual arroyos corría.
Él, triste de ver aquesto,   gran mancilla en sí tenía,
llorando de los sus ojos   desta manera decía:
«Ayer era rey de España,   hoy no lo soy de una villa;
ayer villas y castillos,   hoy ninguno poseía;
ayer tenía criados   y gente que me servía,
hoy no tengo ni una almena,   que pueda decir que es mía.
¡Desdichada fue la hora,   desdichado fue aquel día
en que nací y heredé   la tan grande señoría,
pues lo había de perder   todo junto y en un día!
¡Oh muerte!, ¿por qué no vienes   y llevas esta alma mía
de aqueste cuerpo mezquino,   pues se te agradecería?»
« Je lui dis : La rose du jardin, comme tu sais, dure peu ;
Et la saison des roses est bien vite écoulée. »

Saadi (Gulistan ou Le jardin des roses.)


Quand l'Automne, abrégeant les jours qu'elle dévore,
Éteint leurs soirs de flamme et glace leur aurore,
Quand Novembre de brume inonde le ciel bleu,
Que le bois tourbillonne et qu'il neige des feuilles,
Ô ma muse ! en mon âme alors tu te recueilles,
Comme un enfant transi qui s'approche du feu.

Devant le sombre hiver de Paris qui bourdonne,
Ton soleil d'orient s'éclipse, et t'abandonne,
Ton beau rêve d'Asie avorte, et tu ne vois
Sous tes yeux que la rue au bruit accoutumée,
Brouillard à ta fenêtre, et longs flots de fumée
Qui baignent en fuyant l'angle noirci des toits.

Alors s'en vont en foule et sultans et sultanes,
Pyramides, palmiers, galères capitanes,
Et le tigre vorace et le chameau frugal,
Djinns au vol furieux, danses des bayadères,
L'Arabe qui se penche au cou des dromadaires,
Et la fauve girafe au galop inégal !

Alors, éléphants blancs chargés de femmes brunes,
Cités aux dômes d'or où les mois sont des lunes,
Imans de Mahomet, mages, prêtres de Bel,
Tout fuit, tout disparaît : - plus de minaret maure,
Plus de sérail fleuri, plus d'ardente Gomorrhe
Qui jette un reflet rouge au front noir de Babel !

C'est Paris, c'est l'hiver. - À ta chanson confuse
Odalisques, émirs, pachas, tout se refuse.
Dans ce vaste Paris le klephte est à l'étroit ;
Le Nil déborderait ; les roses du Bengale
Frissonnent dans ces champs où se tait la cigale ;
A ce soleil brumeux les Péris auraient froid.

Pleurant ton Orient, alors, muse ingénue,
Tu viens à moi, honteuse, et seule, et presque nue.
- N'as-tu pas, me dis-tu, dans ton coeur jeune encor
Quelque chose à chanter, ami ? car je m'ennuie
A voir ta blanche vitre où ruisselle la pluie,
Moi qui dans mes vitraux avais un soleil d'or !

Puis, tu prends mes deux mains dans tes mains diaphanes ;
Et nous nous asseyons, et, **** des yeux profanes,
Entre mes souvenirs je t'offre les plus doux,
Mon jeune âge, et ses jeux, et l'école mutine,
Et les serments sans fin de la vierge enfantine,
Aujourd'hui mère heureuse aux bras d'un autre époux.

Je te raconte aussi comment, aux Feuillantines,
Jadis tintaient pour moi les cloches argentines ;
Comment, jeune et sauvage, errait ma liberté,
Et qu'à dix ans, parfois, resté seul à la brune,
Rêveur, mes yeux cherchaient les deux yeux de la lune,
Comme la fleur qui s'ouvre aux tièdes nuits d'été.

Puis tu me vois du pied pressant l'escarpolette
Qui d'un vieux marronnier fait crier le squelette,
Et vole, de ma mère éternelle terreur !
Puis je te dis les noms de mes amis d'Espagne,
Madrid, et son collège où l'ennui t'accompagne,
Et nos combats d'enfants pour le grand Empereur !

Puis encor mon bon père, ou quelque jeune fille
Morte à quinze ans, à l'âge où l'oeil s'allume et brille.
Mais surtout tu te plais aux premières amours,
Frais papillons dont l'aile, en fuyant rajeunie,
Sous le doigt qui la fixe est si vite ternie,
Essaim doré qui n'a qu'un jour dans tous nos jours.

Le 15 novembre 1828.
«Me quedaré en España compañero»,
me dijiste con gesto enamorado.
Y al fin sin tu edificio trotante de guerrero
en la hierba de España te has quedado.

Nadie llora a tu lado:
desde el soldado al duro comandante,
todos te ven, te cercan y te atienden
con ojos de granito amenazante,
con cejas incendiadas que todo el cielo encienden.

Valentín el volcán, que si llora algún día
será con unas lágrimas de hierro,
se viste emocionado de alegría
para robustecer el río de tu entierro.

Como el yunque que pierde su martillo,
Manuel Moral se calla
colérico y sencillo.

Y hay muchos capitanes y muchos comisarios
quitándote pedazos de metralla,
poniéndote trofeos funerarios.

Ya no hablarás de vivos y de muertos,
ya disfrutas la muerte del héroe, ya la vida
que no te verá en las calles ni en los puertos
pasar como una ráfaga garrida.

Pablo de la Torriente,
has quedado en España
y en mi alma caído:
nunca se pondrá el sol sobre tu frente,
heredará tu altura la montaña
y tu valor el toro del bramido.

De una forma vestida de preclara
has perdido las plumas y los besos,
con el sol español puesto en la cara
y el de Cuba en los huesos.

Pasad ante el cubano generoso,
hombres de su Brigada,
con el fusil furioso,
las botas iracundas y la mano crispada.

Miradlo sonriendo a los terrones
y exigiendo venganza bajo sus dientes mudos
a nuestros más floridos batallones
y a sus varones como rayos rudos.

Ante Pablo los días se abstienen ya y no andan.
No temáis que se extinga su sangre sin objeto,
porque éste es de los muertos que crecen y se agrandan
aunque el tiempo devaste su gigante esqueleto.
Acostúmbrate a ver detrás de mí la sombra
y que tus manos salgan del rencor, transparentes,
como si en la mañana del mar fueran creadas:
la sal te dio, amor mío, proporción cristalina.

La envidia sufre, muere, se agota con mi canto.
Uno a uno agonizan sus tristes capitanes.
Yo digo amor, y el mundo se puebla de palomas.
Cada sílaba mía trae la primavera.

Entonces tú, florida, corazón, bienamada,
sobre mis ojos como los follajes del cielo
eres, y yo te miro recostada en la tierra.

Veo el sol trasmigrar racimos a tu rostro,
mirando hacia la altura reconozco tus pasos.
Matilde, bienamada, diadema, bienvenida!
Como halcones que vuelan desde el nido natal,
Y contra su orgullosa miseria en rebeldía,
Siervos y Capitanes desde Palos un día
Salieron, y su ensueño era heroico y brutal.

A conquistar partían el ansiado metal
Que en sus inexploradas minas Cipango cría,
Y el viento alisio en tanto sus antenas hacía
Inclinarse hacia el borde del mundo occidental.

Cada tarde, en espera de una épica aurora,
La   azul fosforescencia  del  Trópico 
encendida,
Alzaba ante su ensueño visión deslumbradora;

O en la proa, inclinados, veían en su anhelo,
Sobre la lontananza, desde la mar dormida
Subir nuevas estrellas hacia ignorado cielo.
Keev Jun 16
Son siete y me vacían el alma…
Cada vez que creo que avanzo,
me empujan de nuevo hacia atrás, y caigo descalzo.

Por la gula ya empecé,
déjenme decir que sí la dominé,
es un enemigo simple de controlar,
pero otros no paran de azotar.

La avaricia, la más silenciosa,
piensa que pasa desapercibida, sigilosa.
Encerrada en un frasco pequeño,
que poco a poco explota su empeño.

Es como un reloj de arena,
atenta, acechando mi condena.
Espera paciente que acabe mi resistencia,
jugando con mi frágil conciencia.

La ira y la soberbia la respaldan,
como carroñeras, siempre aguardan,
esperando el vaivén de mis emociones,
alimentadas de viejas frustraciones.

Un shot de ron o de tequila,
enciende el fuego y la ira desfila.
Explota el frasco de la avaricia,
y la soberbia desde el fondo inicia.

Las tres se atrincheran en mi corazón,
y allí empieza la guerra, sin redención.
Guerra custodiada por el demonio,
que dirige el caos desde su podio.

A su izquierda la pereza se sienta,
a su derecha la lujuria revienta,
y en su espada afilada, la envidia tienta:
tres soldados que mi mente atormentan.

Mientras en mi pecho la batalla estalla,
la guerra de mente, cuerpo y alma no se calla.
Cada día es una lucha sin cesar,
con demonios que me vuelven a arrastrar.

Primero caigo bajo la pereza,
luego la lujuria me atraviesa,
y la envidia se apodera de mi razón:
¿Por qué ella no fue mía y sí de él?
repite mi obsesión.

Todo ocurre mientras la pereza me postra en la cama,
la lujuria devora mi cuerpo amargo,
y la envidia contamina mi mente,
entre placer y culpa, lentamente,
Que aunque solo en pensamiento pude hacerla mía,
Termino y un vacío se apodera de mi ser….

Llega la tarde, me invitan un par de tragos,
y siento cómo el infierno abre sus estragos.

La trinchera de mi corazón vuelve a arder,
desprecio a los demás sin detener,
me creo el rey,
tan grande que ni Dios me puede detener.

Me burlé de Él como un ingenuo,
hasta que la soberbia me hizo un rehén nuevo.
Llamé a la avaricia sin piedad,
y humillé a un hombre por su necesidad.

Mientras mi ego gozaba el combate,
la ira alimentaba mi disparate.
Pero en medio de esa tempestad brutal,
Dios… te entrego mi alma en plena batalla.

Solo en ti puedo confiar mi oscuridad,
sé que la destruirás junto con los demonio con tu verdad.
Los demonios no siempre tienen cuernos, a veces habitan en el pecho, y cada día es otra ronda en esta guerra silenciosa. No busco que lo entiendan, solo que lo sientan.
Joshua May 2019
Navegar

Es precioso, y como todo requiere de estudios y práctica
Te permite ver el mar,
sentir la serena soledad dentro de su amplitud,
y presenciar cielos solaces, repletos de estrellas

Navegar es como vivir.
El mar es tu campo y tu eres un barco
hay miles de destinos,
pero ningun proposito en particular, más que el que tu le asignas
sea eso llegar a un destino
o crear algo que mejore la navegación para todos los demás barcos

No tienes control sobre las olas ni las corrientes,
ni tampoco los vientos.
No tienes control de las condiciones presentes,
ni el curso de los barcos siguientes.

Nada más lo que tu decidas hacer,
aunque eso ya es un poder inmenso del que aprender

¿Pero cómo saber a dónde ir?
Pues has zarpado y te encuentras en un mar
sin reglas
sin objetivos
sin razón de preocupar


¿Como sabes que hacer o a dónde dirigirte?


Muchos marineros han caído presos al miedo de confrontar esta situación
por eso hay flotillas dirigidas por un solo capitán,
no, una pirata
y los demás barcos simplemente son sometidos a su realidad
pues es mas facil caer a la realidad de otros que crear la nuestra

Un verdadero capitán
es aquel que no solamente tiene el coraje de crear su propia realidad
pero también la humildad de aprender de las demás





No es aquel que ancla sus ideas en aquellos incapaces de crear la suya
pero el que ayuda a estos a crear su propia
y en cambio aprende de estos
sumando a una realidad conjunta,
creada por cada individuo,
pero incitada
por un líder

Estos verdaderos capitanes inspiran confianza y motivación
¿Preguntas la razón?

Un verdadero capitán es aquel  
Que su brújula siempre es y será un buen corazón
Que la disciplina y perseverancia son sus velas y casco
Y el deseo de siempre mejorar su fuerza de voluntad
Lo cual une todo en una sola estructura

Este inspira,
va dejando un trazo brillante en el mar por donde quiera que vaya.
Este contagia,
cada vez que alguien se asoma este brillo inevitablemente se le pega al casco.
Este es un verdadero líder,
y pronto hará que todos los barcos puedan caminar en tierra...
Poema creativo en español

— The End —