Pardonne mon rêve
Au nom de tous les saints d'huile et de sang
Qui tachent le ciel de ta robe de satin
Que les plaisirs avaient choisi pour asile !
Treize fois treize lunes, ma muse, mon assyrienne
Ma très grande dame, ma princesse Armide
Treize fois treize lunes
Après que nous nous sommes rêvé
Entre vapeurs de rhum, masques et confettis
Dansant passacailles, rondeaux
Et mambos de ce carnaval antique.
Treize fois treize lunes, mon Armide
Que nous nous débattons
Dans les eaux d'Urdar du souvenir
De ce mercredi des Cendres où
Nous nous flairions de nos lunettes magiques :
Dans une lente pantomime. à costume.
Nous portions tous deux la lumière:
Moi, Ophioch du fin fond de l 'Ethiopie posant mes accords de guitare
et piégeant des vers nus et sincères pour qu'ils cousent ta grâce
Toi ma muse, en costume de Calin du fin fond des Carpates
Eiris, Colombine jouant de l 'aiguille de tes rires et tissant ton filet.
C'était il y a déjà cent soixante-neuf lunes
Et autant de soleils !
Et le carnaval bat encore la chamade !