L’Arménienne, je l’ai séduite À l’aide de roses et de lettres
L’Arménienne, je l’ai faite attendre Assise dans les beaux parcs d’Érevan J’ai pris le temps d’observer sa nuque et de la surprendre Lui offrir la rose, La voir enjouée et comblée, et son sourire grandiose
L’Arménienne, je l’ai faite rire, j’espère Par mon style vestimentaire et ma face mal rasée Mes idées déformées et les cheveux décoiffés
L’Arménienne, j’ai pris soin d’elle, je pense J’ai pris soin d’elle lors de l’ivresse des vignes arméniennes Qu’est-ce qu’elle aimait le vin et la grenade, Et la saveur vanillée de mes cigares
L’Arménienne, je l’ai contemplée, plus d’une fois Le vert de ses yeux je m'en souviens, cette nuance qui reflétait sous les rayons du soleil du Caucase Lorsque les miens étaient rivés sur ses lèvres
L’Arménienne, j’ai essayé de masquer mes envies intemporelles de l’embrasser Aux monastères et dans les régions occupées
L’Arménienne, je lui ai fait l’amour comme j’ai pu Comme j’ai pu
L’Arménienne, je ne voyais plus qu’elle Il n’y avait qu’elle
L'Arménienne, je l'ai aimé jusqu'à en souffrir Quand au visage elle m'a crié « Je déteste le fait que je t'aime ! »
Puis l'Arménienne, s'en est allée En même temps que l'été Et moi, que suis-je devenu ? Du présent, basculé dans le passé