Il y a les moissons du ciel Et les moissons de la mer. Et les anguilles préfèrent, au vent Et aux nuages, Les jungles flottantes sans rivage Pour y pondre leurs hommages. Ce n'est pas l'œil du cyclone Ni l'arc-en-ciel Qui captive les poissons volants Et les anémones Et les alimente de goemon, varech De nitrates et phosphates. C'est la mer des sargasses, Refuge des eaux salines, immobiles Et chaudes Où vague et vent sont bannis, Qui mène le bal d'entre deux morts, Le bal des sargasses. Chaque tortue de mer qui éclot, Chaque marin qui s'y frotte, Sens dessus dessous Chante les tentacules de la muse hydroïde Bryozoaire Calme Humide Et nourricière Garantie sans OGM Qui hante ce port d'attache de sa dentelle Fine et négligemment ouvragée .