Il était une fois à Rimini aux portes de l 'Enfer Un poème de Dante sur la comédie humaine Gianciotto Malatesta était vieil époux de marbre boiteux et jaloux Francesca da Rimini, jeune épouse de glaise virevoltante et volage Et quoi que leur union soit un mariage de raison Ils engendrèrent très vite deux enfants pour sceller leurs sangs Une fille Concordia, un garçon Francesco Mais le malheur en amour tient à peu de choses, Parfois seulement à la différence d'âge ou de minéral.
C'est avec son beau-frère de bronze tendre et chaud Paolo Malatesta Que Francesca exprimait pleinement toute sa glaise romantique. Il n'en fallut pas plus à Gianciotto Qui les surprit luxurieux en plein adultère Dans un baiser anthologique tourbillonnant Où se fondaient la glaise et le bronze Pour les renvoyer de son poignard et de ses flèches ad patres méditer sur l 'inconstance Gianciotto les occit sans cérémonie Alors qu'innocemment ils lisaient Lancelot du Lac et Guenièvre En se jurant de façon courtoise amour pour toujours Au grand dam d'Arthur.
C'est le destin fatal des Muses Que d'accointer les Muscs des Poètes On a tôt dit qu'elles musardent elles butinent butinant voletant avec la grâce des chevrotains Entre ombilic et verge S'enivrant de musc de tonkin ou kabartin Liquide et chaud, boisé et ambré Oh la belle liqueur épicée et rieuse ! C'est le destin fatal des Muscs que d'accointer le Miel des Muses Et cueillir leur racine d'angélique-archangélique aux vertus aphrodisiaques Clopin-clopant sifflotant d'allégresse et de désinvolture On a tôt dit qu'ils sont volages, à la recherche de perpétuels frissons Et on a tôt fait de les mettre à l 'index De les libérer pour mieux les remplacer Par des graines d'ambrette et un peu de civette Entre péché et damnation c'est la voie tourmentée et voluptueuse Qui mène à la pluie de flammes Où flânent les Muses ferventes amatrices des odeurs nues et exquises des péchés ! Et les Muscs perpétuellement nus et volcaniques dans leur Cercle des Luxurieux !