Viens donc ma Muse Et comme chaque dimanche matin J'ouvre grand mes ailes Viens danser avec les fauves Et prends-moi sous l'aisselle Plonge dans ma sueur matinale Tu vois, tu sens le parfum De la bête qui halète Quand tu l'allaites de tes désirs secrets. Cette bête qui dort en moi Et qui te captive Cette bête aux mille têtes et aux mille poils Qui t'épient et que tu guettes Par la fenêtre Le parfum de cerf-lynx qui te hante Une odeur oubliée qui t'obnubile Une odeur de ton enfance Comme une souffrance lancinante Qui te trouble et t'exaspère Une puanteur charnelle instinctive Presque un fleuve liquide Qui se répand comme une onde de rut Et se faufile entres tes lèvres et narines Sur les chemins pentus de l'extase.
Sens-moi épanche-toi Hume-moi respire-moi Renifle-moi Essaie de deviner le nom de ce parfum : Cocaïne de Lanvin ? Fleurs du Mâle de Guerlain? Encens Sauvage de Dior ? Sang-dragon de Givenchy ? Et si c'était simplement Cyprine de Muse Que tu secrétais sous mes aisselles?