Ma muse est une méduse virtuelle Croisée de fourmi, termite et abeille Et à chaque rencontre elle dépose En frétillant pendant quatre jours et quart Dans une danse en huit Ses phéromones virtuelles Et je ségrège pour elle dans ma fourmilière Bordélique Architecture de termitière, de volière, de ruche et d'aquarium géant Ses oeufs et ses larves Ses gémissements Ses eaux Sa cyprine. Ma muse est une méduse virtuelle Elle me touche, elle m'électrise Et électrocuté je deviens ivre et je vogue A cheval entre la vergue et le raban
Ma muse est un bateau à voile à huit mâts Et quand le vent invisible de phéromones me prend à tribord Je chavire à bâbord Je confonds mât de misaine avec mât d'artimon Grand-voile avec mât de hune, Mât de perroquet avec mât de cacatois Et ma seule boussole C'est le parfum entêtant du roulis de sa chair Qui tangue tremblante et brinquebalante Au dessus des abysses.. Et je hisse et haut les mots Et je largue les amarres tout en jetant l'ancre Pour appâter les dauphins rieurs et joueurs De vers sans queue ni tête Mais pleins d'arêtes bleues et vertes Comme celles des orphies.