Entre Muses et Furies Il y a une seringue de cyprine amère Où se coagule fréquemment ma Muse. Elle entre dans tous ses états M'injurie et me voue aux gémonies En pleine crise de jalousie.
Ma muse est une guerrière blessée D'une volée de bois vert et de cons Elle veut me froisser, m'effacer, m'annihiler Me priant de fourrer sa prétendue Rivale De poèmes lubriques dans le trou de balle.
Et ma Sans-Rivale, ma Déesse, ma Chatte Sainte et Vierge Ma Muse soi-disant végétarienne se révèle cannibale De la pire espèce des tribus anthropophages Et me déchiquette, moi son zmeu, son dragon nuageux, Sa muse masculine, son pervers narcissique, Son ombre réfléchie dans le miroir, Me dépèce comme une hyène frénétique Aux crocs d'ivoire en chaleur Elle me saigne tant et tant Que je suinte de tous mes lambeaux Résine, sève, latex, musc Comme une plantation hétéroclite et sauvage D'hévéas, de pissenlits, de sapotilliers D'ignames jaunes et de dachines.
Et quand rassasiée de ma gomme à mâcher Certifiée bio et sans additif Elle se barbouille les lèvres de ma saignée Je lui murmure encore que c 'est elle Mon Unique, Ma Précieuse Ombre, Ma Chatte Immaculée Entre toutes les chattes, mon chewing gum préféré Et que je bande pour ses entrailles Cérébralement Mystiquement.