C'était un peu comme la proue du vaisseau amiral, et ses petits fanaux clignant de l'œil, la nuit, luisant sur la maison comme des lumignons Et son toit bleu d’ardoises en était embelli et mieux, nous étions hauts, aussi hauts que la vie. Ces «Mansardes» nous y dormions durant les saisons des curistes, y montant doucement, respectant les consignes, de traiter dignement les précieux locataires. Pour Régis et pour moi, c'étaient douces manies que nous nous gardions, de contrarier en vain. Dans la chambrette blanche austère ou je dormais les livres me tombaient des yeux bien après la lumière et j'écoutais aussi, les pas sur les trottoirs des passants noctambules qui passaient en riant et je scrutais aussi les fenêtres d'en face. Grand-Mère ronflait parfois dans la chambre à côté Avec son poudrier et son eau de Cologne exhalant des senteurs de rose et de vanille. Dans la chambre à côte était Régis, mon frère Qui me passait parfois la B.D, «Blé le roc». Oh, comme je les aimais, ces modestes mansardes, Nous étions jeunes alors, et tout était diamant : Filles des locataires aux cheveux dénoués ou bien nos jeux guerriers et nos arcs et nos lances et ces folles lectures menées jusqu'au petit matin.