Un soir, alors que je réfléchissais,
Je me demandais comment j'en étais
Arrivé là, seul. La réponse soufflait,
Et, comme l'écho des cris d'un enfant,
Dans l'ampleur d'une forêt, me scindant
L'esprit en deux, je me perdais sûrement
Dans mes pensées. Alors, une fois de trop ;
Comme chaque nuit, si ce n'est pas beau,
Rien ne m'amènerait à la raison.
La folie s'emparait-elle de moi ?
J'étais incapable de réfléchir,
À demi conscient, pensant aux passions
Qui me guidaient, comme un aveugle-sourd,
Apeuré et surtout tremblant de froid,
Agrippé à l'épaule de son père,
Guidé par l'instinct. "Bon, à qui le tour ?"
Repensant au passé, et plus empli,
En moi, de colère que de courage,
tout brillait dans la noirceur de la nuit
Qui semblait s'abattre tel un orage
Sur des plaines désertes. Rien ni personne
Ne pouvait me sortir de là. Aucun
Espoir n'eut été aussi puissant qu'un
Éveil raté. Mais par chance, rien ne sonne.
J'étais là, heureux, dans ma position
Préférée, je ne pensais déjà plus,
Aux rêveries de belles régions,
Ni même à mes amours trop tôt perdus.
Je dominais tout, sauf cette nuit là.
#5