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 Dec 2024
Always Somewhere
Tout n’était qu’un rêve
La vie n’est qu’un rêve et rien de plus
La vie n’est qu’un rêve et,
Rien de plus

Alors je me suis réveillé auprès de lui
Auprès de sa peau et les recoins de son corps
Avec un mal de tête suite à la veille, la gorge sèche
La musique espagnole résonne encore, ici

Nous avons trop bu,
Fait l’amour n’importe comment
Sans inviter le romantisme
Comme si nous l’avions laissé à la porte
Et ma mémoire n’a rien retenu

Je pensais qu’il allait satisfaire mes pulsions mais,
Il est parti déjà que je me sens aussi vide
Aussi vide que quand il a franchi les frontières de mon intimité

Et c’est noir, ici
Les rêves peuvent l’être, noir aussi
Mais les feuilles jaunissent, au moins
C’est beau, c’est l’automne sur la péninsule

Un jour de vie, encore
On a beau se le répéter, c’est beau de vivre
C’est parfois dur à croire pourtant
Mieux vaut se convaincre que la vie n’est qu’un rêve
le 12 octobre 2022
 Dec 2024
Always Somewhere
L’Arménienne, je l’ai séduite
À l’aide de roses et de lettres

L’Arménienne, je l’ai faite attendre
Assise dans les beaux parcs d’Érevan
J’ai pris le temps d’observer sa nuque et de la surprendre
Lui offrir la rose,
La voir enjouée et comblée, et son sourire grandiose

L’Arménienne, je l’ai faite rire, j’espère
Par mon style vestimentaire et ma face mal rasée
Mes idées déformées et les cheveux décoiffés

L’Arménienne, j’ai pris soin d’elle, je pense
J’ai pris soin d’elle lors de l’ivresse des vignes arméniennes
Qu’est-ce qu’elle aimait le vin et la grenade,
Et la saveur vanillée de mes cigares

L’Arménienne, je l’ai contemplée, plus d’une fois
Le vert de ses yeux je m'en souviens, cette nuance qui reflétait sous les rayons du soleil du Caucase
Lorsque les miens étaient rivés sur ses lèvres

L’Arménienne, j’ai essayé de masquer mes envies intemporelles de l’embrasser
Aux monastères et dans les régions occupées

L’Arménienne, je lui ai fait l’amour comme j’ai pu
Comme j’ai pu

L’Arménienne, je ne voyais plus qu’elle
Il n’y avait qu’elle

L'Arménienne, je l'ai aimé jusqu'à en souffrir
Quand au visage elle m'a crié
« Je déteste le fait que je t'aime ! »

Puis l'Arménienne, s'en est allée
En même temps que l'été
Et moi, que suis-je devenu ?
Du présent, basculé dans le passé
le 20 janvier 2022
 Dec 2024
Always Somewhere
Je voulais me réveiller auprès d'elle
Peut-être même sentir ses cheveux sur la surface de mon visage
Et les premiers rayons du soleil qui traversent la fenêtre

Elle ouvrirait ses paupières douces et le vert de ses yeux scintillerait
Une matinée d'un début d'automne
Elle se collerait à moi, juste comme elle le faisait auparavant
Ses seins nus et chauds sur mon torse elle
M'embrasserait
Peut-être même qu'elle ne dirait rien, qu'elle
Me regarderait simplement

Qu'elle me regarderait simplement

Mais,
Ce sont seules mes lourdes paupières que j'ouvre
Encore ivre de la veille,
Aujourd’hui je suis reclus et seul
Mon châton se
Blottit contre mon corps

J'aimerais lui écrire une lettre au réveil pour
Lui dire avec mes mots des trucs qui me viennent en tête, comme
Que j'aimerais qu'elle me revienne
Heureuse et accomplie
Que le vin est abondant et les grenades fraîches là-haut parmi les montagnes
Que j'ai appris à parler sa langue, même
Que j'ai étudié une nouvelle étymologie pour la séduire une troisième fois
Que l'air est doux et mon sang en ébullition
Que la paix m'a dominé, finalement mais
Que mon amour pour elle n'a cessé d'être
Mais mon sommeil en son absence, oui
le 25 février 2023
 Dec 2024
Always Somewhere
Nous fîmes l’amour à six heures du matin
C’était beau car nous étions du sexe commun

Nous nous sentîmes forts et invincibles
Ivres, l’un de l’autre, et riches
        de spiritueux et de désirs

Quant au soleil levant, il illumina nos peaux ensemble
        de ses rayons innocents

Quelle belle sensation d’immortalité
Parmi les couleurs de l’aube, un jour d’été
le 19 février 2023
 Dec 2024
Always Somewhere
Christophe me demanda :
pourquoi cette ville en particulier ?

Ma réponse, Vague.

Je n’en ai aucune idée, encore.
Je n’ai trouvé aucune
manière poétique de la décrire
aucune
émotion particulière
que je pourrais exprimer dans un texte
du moins, d’une manière romantique

Seulement l’Air
        froid
        humide
        celui qui mouille les cheveux
        dépose des gouttes d’eau sur nos vêtements

        et le Visage des Vagues

        l’écume sur mes pieds
        une conception de l’infini après l’horizon
        les tombées aléatoires de la neige
        et pour finir, l’impression que

        l’Apocalypse est arrivée

        ici, dans cette petite ville
        comme coincée entre mer et montagnes
        à l’extrémité de tout

Mais surtout, les Vagues qui ne meurent jamais
comme une bulle où il ne reste que moi, seul mais
accompagné de mes lourdes pensées
celles que je peux finalement libérer lorsque les vents sont tranchants

Car, tu sais Christophe, cette ville me semble **** de tout
Les nouvelles, les cataclysmes, les douleurs de la planète
De ça, il ne reste que mes sereines balades le long de la côte

Mais surtout, les Vagues imperturbables
Oui, je les écoute lorsque je m’en vais dormir
Je bois leurs paroles

Écoute-les ce soir, à l’arrivée de ton sommeil.

Je les entends chanter lorsque je me réveille pendant la nuit
Douces, j’ai parfois l’impression qu’elles m’appellent à travers leurs
        murmures
D’une voix tranquille pourtant destructrice
le 17 septembre 2024
Traduit du poème « the waves » écrit en anglais le 17 janvier 2022
 Dec 2024
Always Somewhere
Les arbres défunts et ternes d'Arménie
Les arbres nus de l'hiver doux en Arménie
Et leurs branches frêles qui pleurent, l'Arménie

Reposant sur les plaines tristes d'Arménie
Et les chevaux et le bétail, les chiens Arméniens
Les moutons de Tavush et leur berger Arménien

Ces bâtisses rosées de pierres Arméniennes
Les monastères détruits, délaissés, l'Arménie
La gloire malmenée, effacée en Arménie

Et les chaumières des chaleureux Arméniens
Dans les forêts de sapins abîmés d'Arménie
Parsemées de neige, ici et là en Arménie

Quant à eux, les Arméniens
Quant à elles, les Arméniennes
Ils y vivent tant bien que mal, les Arméniens
le 20 janvier 2022
 Dec 2024
Always Somewhere
Les deux veulent le meilleur l'une pour l'autre,
mais apparaissent incapables de se l'offrir.

Je demande, pourquoi ?



The two of them want the best for one another,
and yet appear incapable to offer it to each other.

I ask, why?
 Dec 2024
Always Somewhere
la pluie bleue s'abat sur mon corps
les larmes bleues s'abattent sur son cœur

les gouttes de sang du vin du caucase
auront eu raison de nous et de nos vêtements

je l’ai brandi mais il ne l'a pas discerné
le drapeau blanc, celui que haut j’agitais
le soir, la nuit, lorsque nous aimions nous retrouver

il n’aura connu que guerres et conflits ;
        la pathologie de son esprit

le bruit des canons n'aura cessé de masquer
        la mélodie douce de ses baisers

quant à ma poésie et à mon fusil rempli de
        pansements et de mots tendres
        mouillés par ma tristesse pour lui
il les a ignorés, puis regrettés

désormais sa plaie rouge est grande ouverte
écrites en cyrillique, je reçois ses lettres
« mon cœur te pleure, il saigne pour toi
je ne souhaite qu'une dernière chose :
la trêve à tes côtés »
le 03 octobre 2022
 Dec 2024
Always Somewhere
à chaque approche de                chaque saison
je me reproche de ne pas           être dans le pays qui m’a vu naître
les saisons me rappellent le      cercle infini de sa beauté éphémère
quand je me trouve dans           l'hémisphère inversé
comme miroir antithétique       de ma terre originelle
un jour, comme parfois              j'y retournerai pour adoucir mes souvenirs

les feuilles jaunâtres et orangées qui s'entassent naturellement près des trottoirs
les premiers flocons de neige de la saison qui embellissent les monuments historiques
les températures qui accompagnent nos paroles de condensation
les chaudes journées d'avril qui réchauffent le cœur et nos idéaux
celles qui nous font ressortir les t-shirts à manches courtes et
les premières brûlures de soleil
les feux de cheminée dans la maison qui m'a vu grandir et partir

mes amis sédentaires et mes amours laissés derrière
le visage, le sourire, la bienveillance de ma mère
les discours de mon père m'expliquant que
le sud, c'est mieux
les métros et les RER
les sapins dits de Noël que sans trop savoir pourquoi nous continuons de vêtir
croissants et raclette, les plats de ma grand-mère
les musées et les parcs de la ville lumière
les vacances à la mer
bien que ce soit un océan
bouteilles de vin et savoureuses bières
bref, ma terre qui pour toujours me sera chère
le 25 septembre 2024
 Dec 2024
Always Somewhere
Je m'endors bercé par la douceur de la mer noire
Provocatrice
Après les tempêtes et le déluge
Le chaos des vagues déferlantes
Dévastatrices
Et pourtant,
Apaisantes
Qu'est-ce que la nuit me réserve ?
le 17 janvier 2022
 Dec 2024
Always Somewhere
Nous partons si **** pour nous rendre compte qu'en réalité,
Tout était sous nos yeux, là, à portée de main
Or, il nous aura fallu traverser les frontières tracées sur les cartes
Nous estomper là-haut dans le ciel, observer les reliefs
Parcourir les continents en y laissant des parcelles de nos
cœurs, âmes, ongles, de nous
Que nous finissons par en apprendre un peu plus sur nous
Apprendre que nous ne nous comprenons pas et ;
Comprendre que nous ne nous comprendrons pas

Comme dépourvu d'identité réelle

Vivre plusieurs vies en une vie, mais n'en posséder aucune réellement
Et si, à la fin, tout ce que nous recherchions était d'être avec
lui, elle, eux, nous
Nous voulons toujours plus et voilà que nous nous retrouvons avec
les mains sales et vides, ainsi que le cœur en ruine,
le foie abîmé, les poumons noirs endommagés,
notre capacité d'aimer devenue limitée mais
une soif de tendresse pourtant incontrôlée
Nous devenons des bouteilles jetées à la mer
Par nous-mêmes, scellées, comme des fragments de nous, noyés

Qui aurait bien pu deviner ? Que nous deviendrions
des étrangers à l'étranger ?
le 16 février 2022
 Dec 2024
Always Somewhere
Ma poésie n'est certainement pas écrite pour
être lue en état de sobriété
plutôt torché
les joues trempées de larmes
ou après avoir joui

Car, qu'allez-vous réaliser en lisant mes maux ?
Si vous faites preuve de tant de lucidité ?

Évadons-nous ! À chacun son stupéfiant.
Le breuvage, le tabac, l’alimentation,
La procrastination, le yoga, les corps…
Et écrivons.

Il restera ça, au moins.
le 03 août 2024

— The End —